C 2003/INF/11

Conférence

Trente-deuxième session

Rome, 29 novembre – 10 décembre 2003

RAPPORT DU XIIe CONGRÈS FORESTIER MONDIAL 2003


1. Tel que convenu par le Conseil à sa cent seizième session (juin 1999), le gouvernement canadien, par l’entremise du Ministère des ressources naturelles du Canada, en collaboration avec le Ministère des ressources naturelles, de la faune et des parcs du Québec, et grâce au co-parrainage de la FAO, a organisé le XIIe Congrès forestier mondial, qui s’est tenu à Québec du 21 au 28 septembre 2003. Y ont participé 4 061 personnes originaires de plus de 140 pays. Principale réunion mondiale sur les forêts, ce congrès a bénéficié de la participation dynamique de représentants de secteurs variés venant de tous les pays du monde, de pays en développement et de pays en transition. Le ministre des ressources naturelles du Canada, le ministre des ressources naturelle, de la faune et des parcs du Québec et le Directeur général de la FAO ont pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture.

2. Le Congrès était articulé autour du thème « La forêt, source de vie » et de trois domaines : A : « Des forêts pour les gens », B : « Des forêts pour la planète » et C :« Des gens et des forêts en harmonie ». Au total, 1 050 documents lui ont été soumis. Ces documents ont été étudiés par des experts et classés par des fonctionnaires de la FAO et leurs homologues canadiens. Les fonctionnaires de la FAO ont présenté volontairement un certain nombre de documents, dont 22 ont été sélectionnés pour une présentation orale lors du Congrès. De plus, 33 documents sollicités ou documents définissant une position ont été commandés, puis étudiés par des spécialistes. Dans le cadre du Congrès, 38 séances thématiques, dix séances plénières et, pour la première fois, dix tables rondes écorégionales et six débats libres ont été organisés. Dix conférenciers d’honneur ont pris la parole lors du Congrès.

3. En plus des activités officielles, 110 rencontres parallèles ont été organisées. La FAO était associée à seize d’entre elles. Ces activités parallèles ont stimulé l’information, la collaboration et le dialogue. De plus, 325 affiches ont été présentées et, pendant quatre jours, une exposition s’est déroulée, regroupant des stands représentant des pays, les industries forestières et des organisations, dont la FAO.

4. Trois activités parallèles ont été organisées avant et pendant le Congrès:

Le Congrès a été saisi des conclusions de ces trois activités et des recommandations qui y ont été formulées.

5. Vingt cinq visites techniques (parcs, forêts, centres et structures de recherche-développement) ont été effectuées pendant le Congrès.

6. Les conclusions du Congrès ont été reprises dans l’Énoncé final, dans les conclusions et recommandations générales relatives aux trois domaines traités, dans les recommandations spécifiques formulées pour les 38 thèmes et sous-thèmes du Programme technique et dans les quatre volumes des actes du Congrès, dont les trois premiers ont été publiés et diffusés lors du Congrès en trois langues (anglais, espagnol, français), ainsi que sous forme de CD-ROM. Les documents du Congrès ont été placés sur Internet plusieurs mois à l’avance, sur le site Web de la FAO.

7. Le Département des forêts de la FAO a fourni des conseils et un soutien technique dans plusieurs domaines : sélection du thème, organisation du programme technique, identification et sélection des intervenants et analyse et classification des 1 038 documents présentés. Les secrétaires techniques de la FAO, ainsi que leurs homologues canadiens, ont contribué aux sessions du Congrès et ont participé à l’élaboration du projet de rapport. Grâce à un fonds fiduciaire canadien, la FAO a fourni une équipe composée de deux cadres, d’un consultant et de deux agents des services généraux, qui ont aidé le Comité organisateur et le Secrétariat canadien lors des préparatifs, notamment pour l’élaboration des documents et leur traduction, dont trois bulletins d’information présentant le Congrès. La FAO participe à la finalisation du dernier volume des actes du Congrès et aidera le gouvernement canadien à diffuser les conclusions du Congrès à grande échelle.

8. Selon les directives du Conseil de la FAO, les conclusions et les recommandations du Congrès sont émises à titre consultatif, à l’intention des gouvernements et des organisations internationales et ne sont donc pas de nature contraignante. Les participants ont exprimé leur avis à titre personnel. Les conclusions et recommandations suivantes, formulées lors du Congrès, sont portées à l’attention de la Conférence:

Les détails des recommandations relatives aux 38 thèmes et sous-thèmes figurent à part dans les actes du Congrès, ainsi que sur son site Web.

9. Il a été demandé à la FAO de soumettre au XIIIe Congrès forestier mondial une évaluation de l’état d’avancement des stratégies définies dans l’Énoncé final et, dans l’entretemps, de faire connaître l’Énoncé dans d’autres enceintes.

10. Le prochain congrès se tiendra en 2009. Il incombe au Conseil de la FAO de sélectionner un pays hôte, sur la base des recommandations du Comité des forêts. Il a été recommandé que cette décision soit prise en 2005, afin de disposer de quatre années pour les préparatifs.

 

ANNEXE 1 – ÉNONCÉ FINAL


XII
e Congrès forestier mondial

ÉNONCÉ FINAL

La forêt, source de vie

 

« Le sujet des forêts est lié à tous les aspects de la problématique et des solutions du développement et de l’environnement… »

(Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, 1992)

 

Les forêts sont une source de vie : pour la planète et pour ses habitants.

Québec, Canada

28 septembre 2003


 

La forêt, source de vie

Les forêts sont une source de vie : pour la planète et pour ses habitants.

Toutes les sociétés dépendent de la forêt et doivent assumer une responsabilité en matière de biodiversité, de régulation du climat, d’air pur, de conservation des sols et de l’eau, de sécurité alimentaire, de produits ligneux et non ligneux, de contributions énergétiques, de produits médicinaux et de valeurs culturelles.

Le Congrès est persuadé qu’il est possible de concilier les besoins de la planète avec ceux de ses habitants et que les forêts ont un potentiel considérable pour apporter une contribution vitale à la sécurité environnementale, à la réduction de la pauvreté, à la justice sociale, à l’amélioration du bien-être humain ainsi qu’à l’équité pour les générations actuelles et futures.

Le Congrès est impressionné par les importants progrès réalisés dans ces domaines grâce à l’élaboration de principes et de pratiques, de concepts et d’outils ; dans le cadre de traités mondiaux et régionaux ou de programmes nationaux ; grâce à divers types de partenariats entre les gouvernements, les organismes internationaux, les sociétés commerciales et les organisations non gouvernementales; et dans le cadre de diverses activités au niveau local, notamment qui impliquent les communautés relativement à la propriété, à la prise de décisions et à la gestion, augmentant ainsi les possibilités d’améliorer leurs moyens d’existence.

En revanche, le Congrès s’inquiète grandement de ce que la perte permanente de couvert forestier et sa dégradation qui se poursuivent à un rythme alarmant et qui résultent, en grande partie, d’activités externes au secteur forestier. Si les forêts continuent de subir les pressions actuelles, tous les humains en souffriront. Les gens vivant dans les pays à faible couvert forestier, les peuples autochtones et les habitants des collectivités locales sont particulièrement vulnérables. Il est nécessaire de faire cesser l’écart grandissant entre les tendances actuelles et le potentiel qu’offrent les forêts pour contribuer aux besoins des sociétés, étant donné la demande croissante de produits et de services provenant de la forêt.

En conciliant les besoins des gens et ceux de la planète, relativement aux forêts, le monde peut progresser en regard du développement durable. Toutefois, cette harmonisation ne pourra se faire uniquement au sein de la communauté forestière. Des liens devront être établis avec les autres secteurs de la société ainsi qu’avec toute la gamme d’intervenants concernés.

Le Congrès lance un appel à tous afin d’obtenir un engagement réel et sans délai en vue de relever ce défi à long terme.

Nous envisageons l’avenir avec:

UNE JUSTICE SOCIALE où la pauvreté est atténuée, où les moyens d’existence sont assurés, où la nourriture et le bois de feu sont disponibles pour tous, où les droits fonciers et la propriété sont reconnus, où l’accès aux ressources est assuré ; où les droits et les avantages des travailleurs forestiers sont renforcés, où l’équité entre les sexes est réalisée, où l’équité entre les générations est visée, où l’accès à l’éducation, à la formation et aux services de santé sont garantis ; où les savoirs traditionnels sont respectés et où prévaut la paix.

DES BÉNÉFICES ÉCONOMIQUES où est prise en compte la valeur complète des biens et des services forestiers, renouvelables et écologiquement sains, produisant un flux continu de bénéfices ; où l’aménagement forestier durable est rentable ; où des mécanismes de compensation sont présents et où l’industrie des produits forestiers opère d’une manière compétitive.

DES FORÊTS SAINES qui procurent toute la gamme des produits et des services tout en conservant les sols, en protégeant la biodiversité, en régulant le climat, en fixant le carbone ; où le morcellement des forêts décroît, le déboisement diminue, la dégradation cesse et le couvert forestier augmente.

UNE UTILISATION RESPONSABLE où les ressources forestières sont utilisées et transformées efficacement et où la consommation est durable.

Et où:

LA GOUVERNANCE est participative, transparente et responsable, la gestion et la prise de décisions sont décentralisées, les gens se prennent en main et les partenariats s’épanouissent.

LES DÉLIBÉRATIONS INTERGOUVERNEMENTALES sur les forêts se traduisent en actions.

LA RECHERCHE, L’ÉDUCATION et LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS favorisent une meilleure compréhension des avantages que présente la forêt, de sa dynamique, des relations complexes entre les écosystèmes et le bien-être humain, de l’impact des activités humaines et de l’aménagement sur les forêts.

Les participants au Congrès sont résolus à faire rapidement des progrès pour réduire l’écart entre la situation actuelle et la vision à long terme décrite ci-dessus. Il en va de notre intérêt à tous. Nous reconnaissons que les forêts font partie d’un ensemble plus vaste, qu’elles sont liées de manière fondamentale à d’autres secteurs et qu’on ne peut les traiter comme des enclaves dans une biosphère formant un tout.

Pour que cette vision puisse se concrétiser, les participants au Congrès ont mis en évidence les préalables suivants:

Les participants au Congrès s’engagent et demandent avec insistance au monde entier de poursuivre activement les préalables ci-dessus et d‘accélérer les progrès par le biais des stratégies et actions suivantes:

POLITIQUES, INSTITUTIONS ET GOUVERNANCE

PARTENARIATS

RECHERCHE, ÉDUCATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITÉS

AMÉNAGEMENT DES FORÊTS

SUIVI

Les participants au Congrès prennent l’engagement de poursuivre la vision et les stratégies énumérées ci-dessus avec une résolution et une vigueur renouvelées afin de s’assurer que les forêts contribuent grandement à la réalisation des Objectifs de développement des Nations Unies pour le Millénaire ainsi que d’autres objectifs convenus au niveau international.

Le Congrès invite tous les gouvernements, institutions publiques, organismes professionnels, sociétés privées, coopératives, communautés et individus à poursuivre, de façon urgente et avec un engagement total, la vision et les stratégies contenues dans cet Énoncé. Le Congrès leur demande également de promouvoir ces stratégies auprès des organismes et des milieux professionnels d’autres secteurs, afin de renforcer les ressources et les efforts consacrés à la réalisation de ces objectifs.

Le Congrès demande à la FAO de présenter une évaluation des progrès réalisés vers l’atteinte des stratégies contenues dans cet Énoncé lors du XIIIe Congrès forestier mondial et, d’ici-là, de promouvoir l’énoncé dans les autres forums appropriés.

Le Congrès exprime son appréciation sincère et sa reconnaissance envers Ressources naturelles Canada et le Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec, qui, ensemble, ont constitué l’institution hôte, ainsi qu’à la FAO et à toutes les personnes et organismes qui ont permis la réalisation de ce Congrès.

Les participants au Congrès invitent le Canada à faire valoir cet Énoncé auprès des organismes pertinents afin de réaliser les engagements nécessaires à tous les égards dans la poursuite de cette vision.

28 septembre 2003

Le XIIe Congrès forestier mondial a eu lieu du 21 au 28 septembre 2003, à Québec, Canada, et a rassemblé 4 061 participants venant de plus de 140 pays. Les participants constituent un échantillon représentatif de la société intéressée aux forêts, y compris des personnes de communautés rurales, des propriétaires de forêts privées, des travailleurs forestiers, des peuples autochtones, des jeunes, de l’industrie, des ONG environnementales et autres, du milieu scientifique et de l’éducation, de divers niveaux de gouvernement et d’organisations internationales. On y a abordé une vaste gamme de questions sous le thème du Congrès : La forêt, source de vie, dans les trois domaines du programme : Des forêts pour les gens, Des forêts pour la planète, et Des gens et des forêts en harmonie. Cet Énoncé final représente les points de vue du Congrès. Il identifie les secteurs prioritaires et est destiné à encourager la prise de décisions et l’action par ceux concernés par les divers aspects de la foresterie et des forêts, de même que dans des secteurs connexes.