NERC/04/4


Vingt-Septième Conférence Régionale de la FAO pour le Proche-Orient

Doha (Qatar), 13 - 17 mars 2004

Vers une Gestion Améliorée de la Demande d'Eau au Proche-Orient

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. La région du Proche-Orient est actuellement en proie à un problème majeur de pénurie d'eau et d'insécurité alimentaire. La population des 32 pays de la région dépasse déjà les 652 millions d'habitants et devrait atteindre 1,5 milliards de personnes d'ici une trentaine d'années. La région est caractérisée par un déficit grave et sans précédent en eau, dans la mesure où 16 pays ont des disponibilités inférieures au "seuil de pénurie" de 500m3 par habitant et par an. Le climat sec contribue à aggraver cette situation alarmante, rendant l'agriculture et la production alimentaire fortement tributaires de l'irrigation. Les économies nationales, à l'exception des grands producteurs de pétrole, sont essentiellement fondées sur l'agriculture, ce qui rend d'autant plus évidente l'importance des ressources en eau pour le développement économique et social.

2. La demande d'eau n'est pas statique. Elle continue d'augmenter à mesure que la population s'accroît et que les niveaux de vie s'améliorent. Selon de récentes estimations de la FAO, les besoins agricoles, industriels et urbains détermineront une croissance de 40 pour cent de la demande d'eau d'ici à 2030, dans les pays en développement arides. Dans les dernières décennies, les pays de la région ont tenté de remédier à cette situation par des investissements massifs dans la mobilisation de leurs ressources en eau. Actuellement, la quasi-totalité des ressources renouvelables sont exploitées, et de nombreux pays ont fait appel à leurs ressources non renouvelables et utilisent des ressources non conventionnelles telles que les eaux usées traitées et les eaux de qualité inférieure.

3. Continuer à augmenter les quantités d'eau utilisables n'est donc plus possible dans la plupart des pays de la région, car les disponibilités en ressources renouvelables encore mobilisables sont désormais limitées, tandis que la reconstitution des ressources non renouvelables a un coût élevé. Par ailleurs, la part des ressources attribuée à l'agriculture (aujourd'hui proche de 90 pour cent) est en diminution du fait de la concurrence et de la priorité d'autres secteurs. Les pays tendent de ce fait à modifier leurs politiques en matière de ressources en eau, passant d'une gestion fondée sur l'offre à une gestion de la demande.

II. L'EAU ET L'ÉCONOMIE AGRICOLE

4. La région du Proche-Orient est la plus pauvre en eau de la planète. Elle occupe 14 pour cent de la surface totale du globe et abrite 10 pour cent de la population mondiale. Ses ressources renouvelables en eau ne représentent que 2,2 pour cent du total. Le problème de la pénurie d'eau est aggravé de surcroît par une forte dépendance à l'égard de ressources en eau générées hors de la région – notamment sous forme d'importations de produits alimentaires. L'accroissement de la population et les besoins en nourriture et en eau potable, auxquels s'ajoute un manque de clairvoyance au niveau de la planification et de la gestion des ressources en eau, ont contribué au déséquilibre de l'offre et de la demande dans ce domaine. La pollution, la salinisation, les changements climatiques et de graves et fréquentes sécheresses contribuent à accentuer le problème et rendent l'avenir incertain. Tous ces facteurs favorisent une concurrence accrue pour l'eau et accroissent de ce fait les risques d'insécurité alimentaire dans la région.

5. Les terres agricoles ne représentent que 8 à 10 pour cent de la superficie totale de la région. Trente-deux pour cent seulement de ces terres sont irriguées, alors qu'elles contribuent pour plus de 50 pour cent à la production agricole totale. La contribution notable de l'agriculture au produit intérieur brut de la région (de 5 à 40 pour cent, pour une moyenne de 25 pour cent) et les débouchés offerts à 37 pour cent de la population active, témoignent du rôle important de ce secteur dans l'économie. L'agriculture contribue également aux recettes totales à l'exportation hors pétrole de la région (4 pour cent), ainsi qu'à divers autres avantages socio-économiques et pour l'environnement.

6. Si l'on considère toutes les formes d'irrigation, y compris l'irrigation par épandage de crues et l'irrigation non pérenne, la superficie irriguée au Proche-Orient est passée de 9 millions d'hectares en 1950 à environ 48 millions d'hectares en 2000. Cette expansion enregistrée en 50 ans a constitué un facteur essentiel de l'accroissement de la productivité et de la production agricoles. Aujourd'hui, la consommation totale en eau du secteur de l'agriculture dans la région se situe autour de 560 milliards de m3. L'augmentation de la production a été due principalement à un accroissement des disponibilités en eaux de surface et souterraines. La contribution de l'eau à la sécurité alimentaire de la région a été supérieure à celle de tout autre facteur de production.

III. LES PRINCIPAUX PROBLÈMES EN MATIÈRE DE GESTION DE L'EAU

7. La question essentielle pour les pays du Proche-Orient est de savoir si les politiques actuelles d'utilisation des eaux et des terres permettent d'atteindre les objectifs futurs de la région en matière de sécurité alimentaire. Ils doivent en faire plus afin de promouvoir des mesures plus efficaces pour une gestion durable de leurs maigres ressources en eau et en terres agricoles. La pénurie d'eau, la détérioration de la qualité, l'augmentation des coûts liés au développement de l'irrigation et l'efficacité réduite (en termes de production et d'allocation) de l'irrigation, sont les principaux problèmes. En matière de sécurité alimentaire, il est urgent d'évaluer comment combler le déficit vivrier grandissant dans une situation de pénurie d'eau, et de déterminer quel rôle l'eau "virtuelle" continuera de jouer dans le rétrécissement de ce fossé.

A. La Quantité des Ressources en Eau

8. Les ressources en eau de la région sont limitées et varient d'une année sur l'autre. La part moyenne de moins de 2,2 pour cent des ressources hydriques mondiales tombe à environ 1,2 pour cent si l'on considère les ressources en eau internes renouvelables; Le restant provient de l'extérieur de la région. Les précipitations annuelles moyennes ne représentent que 3,5 pour cent des ressources totales en eau douce de la planète.

9. Au Proche-Orient, la demande d'eau continue d'augmenter sous l'effet de taux de croissance démographique élevés (supérieurs à 3 pour cent dans certains pays) et la poussée d'un meilleur essor économique. Cela a déterminé une diminution constante de la part de ressources en eau par habitant au cours du dernier demi-siècle, au détriment du développement socio-économique.

10. Les nappes souterraines demeurent l'une des principales sources d'eau dans la région du Proche-Orient. La gestion de ces ressources n'a pas toujours été conforme aux normes, avec dans de nombreuses parties de la région les signes manifestes de graves problèmes dus à un soutirage excessif et à ses conséquences. Les effets de cette pratique sur bien des populations rurales et urbaines ne sont toutefois pas tous connus.

11. Le dessalement est une solution adoptée par les pays producteurs de pétrole pour accroître leurs ressources limitées en eaux de surface et souterraines, principalement pour des usages domestiques et industriels. Le dessalement n'est toujours pas rentable pour la production agricole. Son utilisation généralisée à cette fin dans la région est limitée par le fait que la valeur des approvisionnements traditionnels ne reflète pas la valeur de rareté de l'eau et que cette technique a un coût élevé.

12. Dans la plupart des pays du Proche-Orient, les eaux usées sont considérées de plus en plus souvent comme une source d'eau importante et vitale une fois traitées et rendues réutilisables en toute sécurité. Un certain nombre de questions et de contraintes sont toutefois attachées à la réutilisation des eaux usées et au développement de cette pratique. Le traitement et la gestion des eaux usées sont onéreux et alourdissent le fardeau des pays dont les économies sont déjà faibles. Des politiques confuses, les conflits institutionnels et l'absence de cadres réglementaires peuvent également compromettre l'exécution et le bon fonctionnement des projets de réutilisation des eaux usées.

13. Les données dont on dispose et les projections pour l'avenir montrent clairement que les ressources en eau disponibles sont insuffisantes pour satisfaire la demande alimentaire attendue dans les prochaines années. Les ressources hydriques renouvelables sont tombées de 3 500m3 par habitant et par an en 1960, à 1 500m3 par habitant et par an en 1990. La croissance constante de la population dans les prochaines décennies aggravera le problème. La Banque mondiale prévoit un volume de 667m3 par habitant et par an d'ici à 2025, contre une moyenne mondiale de 4 780m3 par habitant et par an.

14. L'approvisionnement en eau aux fins de la sécurité alimentaire est une question qui doit être traitée en concomitance avec les implications de l'importation de produits alimentaires, c'est-à-dire de l'accès à l'eau "virtuelle". Cela peut ne pas être un problème pour les pays plus nantis, mais pourrait créer des difficultés, dans la région, aux pays à revenu moyen et aux pays les moins avancés.

B. La Qualité de l'Eau

15. Les problèmes de quantité sont accentués par ceux qui concernent la qualité de l'eau. Ceux-ci se sont aggravés lorsque les pays ont tenté de satisfaire leurs besoins par le recyclage de l'eau. Si l'eau a joué un rôle déterminant dans la croissance économique de la région, sa mauvaise gestion a entraîné non seulement une surexploitation des ressources mais aussi une dégradation de la qualité. Surexploiter les ressources hydriques dans une zone peut en priver les usagers ailleurs, entraînant un affaiblissement de la production agricole, des pertes d'emploi et une détérioration de la sécurité alimentaire.

16. Plusieurs pays connaissent des problèmes de salinité et d'engorgement par les eaux sur de vastes portions de leurs terres irrigables du fait de l'élévation des nappes phréatiques salées. D'autre part, la pénétration de l'eau de mer dans les aquifères côtiers à la suite d'un pompage excessif des eaux souterraines, est l'une des causes principales de la baisse de productivité.

17. Les eaux usées domestiques et industrielles constituent une source de contamination des ressources souterraines et de surface. Dans certains pays, les eaux usées domestiques, qui proviennent des villes et des centres urbains, sont traitées et réutilisées pour l'irrigation. Avec l'expansion des agglomérations urbaines, la quantité des eaux usées susceptibles d'être réutilisées augmentera. La question des eaux usées industrielles peut être plus difficile à traiter. Ces eaux peuvent être dangereuses et, même en quantité réduite, contaminer de grandes quantités d'eau douce par des éléments toxiques pour les hommes et les végétaux.

18. Lorsqu'ils sont utilisés d'une manière intensive et sans les précautions voulues, les pesticides, les insecticides et les engrais peuvent être la cause d'une grave contamination des ressources en eau douce et constituent une menace pour la santé humaine comme pour l'environnement.

19. Les eaux souterraines peuvent se détériorer à la suite d'une surexploitation ou d'une contamination directe, ou encore d'une combinaison de ces deux facteurs. Il peut s'agir d'une détérioration directe ou indirecte, dérivant d'une mauvaise évaluation, d'une planification inadéquate et d'une gestion inappropriée.

20. Bien que la qualité de l'eau constitue un important sujet de préoccupation dans la région, peu a été fait dans la pratique pour apporter une solution au problème.

C. La Gestion de l'Exploitation des Eaux

21. Au Proche-Orient, 8 à 10 pour cent seulement des terres totales sont propres à l'agriculture et la production est fortement tributaire de l'irrigation. Selon la FAO, 47,7 millions d'hectares sont irrigués et absorbent 90 pour cent des prélèvements d'eau totaux ou 60 pour cent des prélèvements potentiels. Les pays de la région ont investi dans l'irrigation à des degrés divers au cours du dernier demi-siècle. Là où il existait des disponibilités en eau et en terres adaptées, de vastes réseaux d'irrigation ont été mis en place au prix d'investissements importants. Mais de récentes évaluations montrent que les résultats obtenus en termes de productivité de l'eau et d'efficacité d'irrigation sont limités, en raison généralement d'une mauvaise gestion de l'eau d'irrigation. L'irrigation de surface, en maîtrise totale ou partielle de l'eau, est de loin la méthode la plus répandue, intéressant 93 pour cent de la superficie irriguée. Cette méthode, associée à de mauvaises pratiques de gestion, est responsable de la perte de grandes quantités d'eau. Des méthodes d'irrigation modernes, comme l'irrigation par aspersion ou localisée, ont été introduites, mais leur utilisation est encore très limitée sauf dans les pays où la superficie totale irriguée est faible. Dans certains pays du Golfe, plus des deux tiers des terres irriguées sont équipées de systèmes modernes, notamment d'installations à pivot central. Néanmoins, leur efficacité est généralement inférieure au potentiel, en raison d'une mauvaise gestion au niveau des exploitations.

D. Le Fléchissement des Investissements dans l'Agriculture Irriguée

22. Entre la fin des années 50 et les années 80, la plupart des pays ont fortement investi dans le développement de l'irrigation, notamment au niveau des infrastructures telles que les barrages, des systèmes d'acheminement et de distribution de l'eau, et des réseaux d'irrigation. La superficie irriguée a augmenté de un pour cent par an en moyenne au début des années 60, pour atteindre un taux d'expansion annuel maximal de 2,3 pour cent entre 1972 et 1975. Les crises financières enregistrées dans la deuxième moitié des années 90 ont retenti négativement sur les investissements dans l'irrigation, qui ont ainsi continué à accuser un certain retard par rapport à la croissance de la production et des échanges internationaux.

23. La plupart des formes d'investissement au niveau des ressources en terres et en eau ont sensiblement fléchi ces dernières années. En 2000, les dépenses publiques en faveur de l'agriculture dans la région du Proche-Orient ont atteint leur plus bas niveau, soit près de 1 pour cent. Ce recul des investissements nuit non seulement au développement de l'irrigation, mais aussi au fonctionnement et à la gestion des réseaux déjà en place, ce qui retentit négativement sur l'efficacité et la productivité.

E. L'Eau, le Commerce International et la Sécurité Alimentaire: la Question de l'Eau "Virtuelle"

24. Dans les années 60 et 70, les gouvernements de la région ont cherché à atteindre l'autosuffisance pour ce qui est des cultures vivrières de base, sans tenir compte de la base de ressources naturelles du pays. Le coût économique et écologique d'une telle politique n'a pas été considéré. Toutefois, du fait de la stagnation économique, d'une pénurie d'eau grandissante, de réformes stratégiques de plus grande envergure et de l'évolution des politiques commerciales mondiales, le vieux paradigme de l'autosuffisance alimentaire est aujourd'hui remplacé par des concepts d'autonomie et de compétitivité.

25. Jusqu'au début des années 70, il était encore possible de trouver ou de mobiliser de nouvelles ressources en eau en régulant les flux de surface ou en exploitant les nappes souterraines. Depuis lors, ces sources n'ont plus permis de satisfaire les besoins en eau de la région au titre de sa stratégie d'autosuffisance alimentaire. La région a donc renforcé ses importations de denrées alimentaires.

26. Importer des produits alimentaires équivaut à importer de l'eau sous une forme concentrée, c'est-à-dire de l'eau "virtuelle". Le principe même de l'eau virtuelle est de diversifier la production en fonction de l'avantage comparatif d'un pays ou d'une région afin d'obtenir des devises pour importer des denrées alimentaires au lieu de produire des cultures à faible rapport économique, gourmandes en eau. Une enquête de la FAO sur l'irrigation et les ressources en eau a estimé à 86,5km3 l'eau qui aurait été nécessaire pour produire les denrées alimentaires importées dans la région. Il s'agit d'un volume supérieur au débit annuel du Nil dans la région. La Turquie est le seul pays de la région à être un exportateur net de céréales.

27. Le commerce d'eau virtuelle est potentiellement avantageux non seulement pour les pays importateurs, mais aussi pour la gestion de l'eau au niveau de la planète, et cela pour deux raisons. Tout d'abord, les céréales qui sont l'un des principaux produits importés, peuvent être cultivées avec moins d'eau dans des pays ayant une productivité hydrique élevée. Ensuite, les céréales importées proviennent pour la plupart de zones tempérées non irriguées et ne "consomment" donc que l'humidité du sol, et non des eaux souterraines ou de surface qui pourraient être destinées à d'autres usages.

28. Les prix des aliments de base, notamment des céréales, enregistrent depuis de nombreuses années un fléchissement constant en termes réels sur le marché international, de sorte qu'importer des céréales pour économiser de l'eau à destiner à d'autres utilisations pourrait être une stratégie prudente à adopter. Une possibilité est que les pays utilisent leurs ressources limitées en eau pour produire des cultures à fort rapport économique destinées à l'exportation. Les devises ainsi obtenues peuvent alors être employées pour importer des céréales. Il s'agit toutefois d'une question délicate qui doit être évaluée en termes à la fois politiques et économiques.

F. La Capacité de Gestion de l'Eau en Agriculture

29. Le renforcement des capacités des communautés agricoles et des services qui leur viennent en aide, est trop souvent négligé dans les projets d'irrigation.

IV. UN DÉFICIT VIVRIER GRANDISSANT AU PROCHE-ORIENT

30. D'après les estimations de la FAO, toutes les sous-régions du Proche-Orient accuseront un déficit vivier relativement marqué d'ici à 2010, à l'exception de la Turquie dont les ressources agricoles sont importantes. Le déficit vivrier de la région devrait augmenter d'environ 54 pour cent par rapport à 1995, soit un taux de croissance annuel de 2,9 pour cent. Près d'un tiers des pays, dont trois pays riches en pétrole et deux à faible revenu, auraient un taux d'autosuffisance inférieur à 60 pour cent. Toutefois, indépendamment des variations d'un pays à l'autre, le fait est que la région tout entière (à l'exception de la Turquie) resterait en situation de déficit vivrier.

V. OPTIONS STRATÉGIQUES POUR AMÉLIORER LA GESTION DE L'EAU ET LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS DES CONDITIONS DE PÉNURIE D'EAU

31. Considérant le diagnostic stratégique ci-dessus, comment peut-on améliorer la gestion de l'eau tout en maintenant un bon niveau de sécurité alimentaire? L'eau virtuelle est-elle une stratégie envisageable pour les pays en proie à des difficultés d'ordre budgétaire et commercial compte tenu de la hausse attendue du cours des céréales sur les marchés mondiaux? La région doit élaborer une nouvelle stratégie d'irrigation, qui marque une rupture par rapport aux orientations précédentes et s'attaque aux causes sous-jacentes du problème plutôt qu'à ses symptômes. Les réformes stratégiques ont souvent une forte connotation politique, car les divers groupes d'intérêt envisagent la modalité d'approche d'une manière différente. Le succès des réformes dépendra de la façon dont celles-ci seront effectivement mises en œuvre.

32. La gestion de la demande d'eau permet de suppléer à la nécessité de ressources additionnelles et peut éviter certains coûts d'approvisionnement. Il s'agit d'améliorer l'efficience de l'eau en termes à la fois de production et d'allocation. Concrètement, cela requiert le recours intégré à des mesures de conservation et à la tarification pour influer sur la consommation d'eau – pour ce qui concerne aussi bien la quantité totale d'eau utilisée que le mode d'utilisation. La gestion des besoins en eau a toutefois des limites. Pour une gestion efficace de la demande, il ne s'agit donc pas de remplacer les sources et les investissements du côté de l'offre, mais plutôt d'encourager une formule économiquement rentable associant approvisionnement et conservation. Cette association couvre plusieurs aspects, illustrés dans les sections suivantes:

A. Améliorer la Conservation des Eaux et l'Efficacité Productive

33. La politique de gestion de l'approvisionnement, fondée sur des investissements dans l'infrastructure, des subventions et une gestion gouvernementale, devrait ouvrir progressivement la voie à des stratégies de gestion de la demande basées sur une irrigation plus efficace, des services d'appui technique obligatoires et la participation des exploitants agricoles à la gestion de l'eau et à l'entretien de leurs réseaux d'irrigation.

i. Améliorer l'Efficience de l'Eau en Régime d'Irrigation

34. L'efficacité globale de l'irrigation dans la région est estimée à 45 – 50 pour cent, ce qui laisse supposer une perte de plus de 50 pour cent de l'eau soutirée pour l'irrigation. Bien qu'une partie des ressources ainsi perdues soit recyclée, le restant n'est pas récupérable d'un point de vue économique. Il peut y avoir en outre une détérioration de la qualité de l'eau, une dégradation des terres et des eaux, et une diminution des profits agricoles.

35. Le concept d'utilisation efficace de l'eau, qui peut paraître simple en théorie, est en réalité complexe et difficile à mettre en pratique. Toutefois, améliorer l'efficience peut contribuer de manière notable à satisfaire des besoins grandissants. Par exemple, porter à 70 pour cent d'ici à 2025 l'efficience moyenne de l'eau dans la région permettrait d'économiser suffisamment d'eau pour pouvoir répondre à environ 50 pour cent de la demande accrue d'approvisionnements additionnels en eau pendant la période 1990-2025.

36. Il convient de noter que par le terme "efficacité de l'irrigation " tel qu'il est employé plus haut, on entend l'eau acheminée depuis sa source et jusqu'à la ferme, et non pas celle qui est effectivement utilisée par les cultures. Il ne s'agit pas de l'efficacité avec laquelle les plantes utilisent l'eau disponible. Des recherches dans ce dernier domaine pour réduire l'utilisation de l'eau par les cultures elles-mêmes, pourraient être tout aussi importantes en termes d'économies d'eau que l'amélioration de l'efficacité de l'irrigation.

ii. Moderniser la Gestion des Réseaux d'Irrigation

37. Considérant la nécessité d'une utilisation plus efficace de l'eau là où il existe des réseaux d'irrigation, il faudrait concentrer l'essentiel des nouveaux investissements sur la modernisation des réseaux plutôt que sur la mise en place de nouvelles installations. Pour maximiser les rendements, il convient d'améliorer les réseaux en tenant compte des leçons tirées des systèmes d'irrigation précédents, sans se limiter simplement à réadapter des projets à d'anciennes normes. Améliorer les résultats passe par la réparation et la modification des structures, ainsi que par une meilleure gestion des réseaux et le renforcement des arrangements institutionnels connexes.

38. Il est un besoin évident de passer à une gestion axée sur le service afin de donner davantage de souplesse aux systèmes de production agricole. Il est difficile de promouvoir la diversification des cultures et la substitution des céréales par des cultures de rente, lorsque les systèmes de distribution de l'eau sont rigides et peu fiables. Promouvoir une irrigation durable implique également que le coût du service reviendra aux usagers et que ceux-ci devront donc être à même de décider à quel niveau de service ils entendent souscrire. Par ailleurs, la nécessité de mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau constitue également une forte motivation pour restructurer la gestion de l'irrigation dans le prolongement des réformes engagées dans d'autres secteurs liés à l'eau et à l'environnement.

39. Mettre l'accent sur la modernisation peut permettre d'améliorer de plusieurs façons le rendement des nouveaux investissements dans le domaine de l'irrigation. Un autre avantage est que les coûts unitaires des projets sont généralement faibles, ce qui en accroît les probabilités de viabilité économique.

iii. Améliorer le Fonctionnement et la Gestion

40. Le mauvais fonctionnement et la gestion inadéquate des réseaux d'irrigation sont souvent l'une des principales causes des résultats médiocres des projets et de leur faible durabilité. De nombreux gouvernements ont eu des difficultés grandissantes à financer les coûts de fonctionnement et de gestion de l'irrigation, et à bien jouer leur rôle de fournisseurs de services d'eau à un grand nombre de petits cultivateurs. Ces facteurs ont entraîné une détérioration de l'infrastructure, une contraction des périmètres irrigués, une mauvaise distribution et un gaspillage de l'eau, ainsi qu'une aggravation du phénomène de l'engorgement et de la salinité.

41. Bien des gouvernements s'efforcent de transférer la responsabilité de la gestion des systèmes d'irrigation des organismes publics aux exploitants agricoles, organisés en associations d'usagers de l'eau. Un consensus se dégage actuellement quant à l'interrelation existante entre les problèmes de fonctionnement et de gestion, l'entretien des réseaux, l'appartenance des systèmes à leurs utilisateurs et le recouvrement des coûts.

42. La solution à ces problèmes interdépendants et particulièrement complexes réside dans les principes de l'autonomie financière et de la participation de l'utilisateur à l'organisation et à la gestion de l'irrigation par le truchement d'associations d'usagers de l'eau viables. La voie la plus prometteuse pour une amélioration dans ce domaine consiste à rendre les utilisateurs responsables de leur propre organisation et gestion, et à leur fournir le soutien technique nécessaire.

43. La privatisation progressive et sélective de l'organisation et de la gestion (et autres aspects) de l'irrigation est un moyen qui promet d'améliorer la viabilité et la durabilité des systèmes. Les investissements dans des mesures de privatisation ont donné des résultats encourageants dans d'autres régions, mais au Proche-Orient leur introduction a été lente. L'établissement de partenariats privé-public, notamment pour des réseaux d'irrigation à grande échelle, représente un défi important pour l'utilisation et la gestion de l'irrigation au Proche-Orient. Des politiques claires sont donc nécessaires dans ce domaine, tout comme la définition des fonctions qui reviendront au secteur privé et de celles qui devraient rester au secteur public.

iv. Améliorer le Drainage et Réduire la Salinité

44. La gestion du drainage est également un élément clé d'une irrigation durable dans les zones arides. Le rendement affaibli ou stationnaire dans bien des réseaux d'irrigation importants est attribué à un mauvais drainage. Drainer les terres irriguées réduit l'engorgement et limite la salinisation. Cela permet également aux cultivateurs de diversifier et d'intensifier leurs cultures, d'utiliser des variétés à haut rendement et de renforcer l'efficacité des facteurs de production tels que les engrais et la mécanisation.

v. Améliorer la Productivité de l'Eau en Agriculture Pluviale

45. La région est constituée pour environ 70 pour cent de zones arides ou semi-arides caractérisées par des précipitations faibles ou irrégulières qui limitent considérablement la production vivrière et en causent l'instabilité. Dans les zones où les précipitations sont égales ou supérieures à 300 mm, les possibilités d'accroissement de la production agricole sont considérables. Dans ces zones moins favorisées, les exploitants travaillent dans des conditions de production à faible apport d'intrants et à faible rendement. Améliorer le système de production et introduire des techniques de conservation de l'eau et une irrigation d'appoint peut permettre d'obtenir des rendements concurrentiels par rapport à ceux enregistrés en régime irrigué, parfois même d'une manière plus efficace en termes de coûts pour les cultivateurs. L'agriculture à petite échelle peut être productive dans les zones pluviales marginales si une irrigation d'appoint est disponible pour surmonter les périodes de sécheresse de courte durée qui sont critiques pour le rendement des cultures. S'il existe des solutions rentables pour recueillir et emmagasiner l'eau et en alimenter les cultures aux stades cruciaux de leur croissance, la production agricole peut alors être considérablement augmentée. Les techniques de mise en valeur des terres et l'aménagement intégré des bassins versants ont donné des résultats encourageants. Les agriculteurs des zones pluviales doivent recevoir un soutien pour réduire les risques et mettre à profit leur potentiel de production.

vi. Exploiter les Ressources en Eau non Conventionnelles pour l'Irrigation

46. Il y a des avantages potentiels considérables à tirer de l'utilisation des eaux usées pour l'irrigation. Réduire la charge polluante des eaux utilisées par les exploitations agricoles, les industries et les zones urbaines permettrait d'en réutiliser une bien plus grande partie pour l'irrigation. Une gestion prudente et un suivi professionnel sont toutefois essentiels pour réduire les risques potentiels. Les techniques d'épuration et les outils de gestion sont disponibles, mais leur transfert et leur adoption requièrent néanmoins une assistance technique et une coopération au niveau régional.

B. Renforcement des Capacités des Exploitants Agricoles et des Fournisseurs de Services

47. Un important facteur qui retentit sur les besoins en eau de l'agriculture est la faible capacité des exploitants et, d'une façon plus générale, de tous ceux qui fournissent des services à l'irrigation. De récentes manifestations régionales et internationales concernant les services consultatifs pour l'irrigation, organisées par la FAO, ont identifié l'absence de ces services ou leurs faibles capacités lorsqu'ils existaient, comme l'une des principales entraves à une meilleure efficacité de l'irrigation, et souligné la nécessité de donner la priorité à ce problème. Renforcer les capacités des parties prenantes de l'irrigation est considéré comme essentiel pour remédier aux lacunes aux niveaux des compétences et en termes d'organisations inadéquates, de législation inefficace et de motivations insuffisantes, qui compromettent souvent les meilleurs projets d'irrigation.

C. Améliorer l'Efficacité d'Allocation

48. Les problèmes de pénurie d'eau, d'épuisement des nappes souterraines, de pollution, d'engorgement et de salinité, sont les symptômes d'une problématique bien plus profonde tenant à des défaillances au niveau des politiques, des institutions et du marché. Les instruments permettant de corriger l'inefficacité des politiques et du marché vont de la limitation pure et simple des surfaces, à la décision de laisser les signaux du marché dicter la réaction de l'offre. Les outils économiques et non économiques les plus communément utilisés sont notamment les instruments institutionnels, la stipulation et la vérification, les instruments économiques et les instruments innovateurs.

i. Encourager la Réallocation des Ressources en Eau

49. Sachant que plus de 90 pour cent de l'eau est consommée par l'agriculture et le secteur rural et que la pénurie d'eau s'accentue, la pression croissante exercée afin que la demande en eau de l'agriculture cède le pas à d'autres besoins concurrentiels, met en question la croissance à long terme de l'agriculture et les questions de sécurité alimentaire qui lui sont attachées. L'une des solutions est notamment d'améliorer l'efficacité d'allocation de l'eau, sur le plan à la fois "intersectoriel" et "intrasectoriel".

    1. Efficacité d'Allocation Intersectorielle

50. Maximiser la productivité de l'eau signifie maximiser non seulement la production agricole par goutte d'eau, mais aussi le nombre d'emplois ruraux susceptibles d'être créés avec des ressources en eau limitées. En règle générale, les usagers du secteur non agricole tirent des profits bien plus importants de l'utilisation de l'eau et sont plus disposés et en mesure de payer des coûts très supérieurs. Les utilisateurs agricoles en tirent moins d'avantages et opposent une forte résistance à une augmentation des redevances d'eau.

51. L'énorme différence de coûts continuera d'exercer une pression sur l'agriculture afin que des ressources en eau faisant l'objet d'une utilisation à faible rapport économique puissent être libérées pour des utilisations plus rentables, notamment pour des usages domestiques ou industriels. Cela signifie tout simplement qu'à l'avenir le secteur agricole devra utiliser moins d'eau pour produire davantage de nourriture. Le résultat sera l'exclusion des agriculteurs pauvres des zones rurales, à moins que ceux-ci ne soient protégés par des droits d'utilisation de l'eau. Des réglementations assurant aux exploitants des droits d'utilisation de l'eau transférables leur permettront de négocier le transfert de ces droits contre d'autres mesures de développement. Les obstacles à l'application d'une allocation intersectorielle de l'eau à grande échelle sont notamment l'absence d'une définition claire des droits d'utilisation de l'eau et de leur négociabilité, et le manque d'une perception généralisée de la valeur réelle de l'eau dans des conditions de raréfaction des disponibilités.

    1. Efficacité d'Allocation Intrasectorielle

52. Le faible prix de l'eau permet aux agriculteurs de se consacrer à des cultures grandes consommatrices d'eau, qui ne peuvent être cultivées d'une façon rentable si l'eau est vendue à un prix élevé. Le prix de l'eau constitue donc un facteur déterminant dans l'assolement des cultures, notamment pour les principales cultures vivrières. Dans la pratique, dès que les tarifs de l'eau entrent en ligne de compte ou que les exploitants doivent prendre en charge les coûts de pompage, les cultures qui ne peuvent supporter les redevances pour l'eau commencent à être retirées des systèmes de culture.

53. Un trait commun aux réseaux d'irrigation du monde entier est que le prix de l'eau fournie aux agriculteurs est subventionné. Cela signifie généralement qu'il n'y a pas suffisamment de fonds pour l'entretien des systèmes et que la demande d'eau est excessive. Si le taux de recouvrement des coûts est relevé, les exploitants devront alors ajuster leur système de culture et leurs technologies afin de réduire leurs besoins en eau et/ou accepter une diminution des bénéfices tirés de l'irrigation. Cela peut toutefois avoir des effets adverses sur la production de certaines cultures d'intérêt national.

ii. Faire Payer l'Epuration de l'Eau au Pollueur

54. La durabilité exige bien entendu que la qualité de l'eau ne soit pas dégradée au point de pouvoir être utilisée en toute sécurité. Des réglementations sont généralement adoptées par les pays pour lutter contre la pollution. Jusqu'à présent celles-ci étaient en grande partie de type stipulation et vérification, mais aujourd'hui des méthodes plus économiques et innovatrices sont adoptées dans certains pays. Ces réglementations ne sont toutefois pas mises à exécution partout dans la région.

55. Le niveau actuel de pollution de l'eau justifie la prise de mesures destinées à préserver les ressources en eau disponibles par une législation plus stricte en matière de lutte contre la pollution et par des mesures d'incitation. Il est des preuves irréfutables que l'adoption d'instruments de réglementation et de politique appropriés peut permettre d'économiser au moins 20 à 30 pour cent de l'eau qui est actuellement consommée par les ménages, l'agriculture, le secteur minier et l'industrie. Le double avantage d'une eau de qualité adéquate et d'une demande réduite peut être acquis si le recyclage de l'eau et la réutilisation des eaux traitées et non traitées sont encouragés dans toute la mesure du possible et prévus par la loi.

D. L'Eau Virtuelle en tant qu'Option Stratégique

56. Une question essentielle concernant l'eau à l'échelle macroéconomique est de savoir si la région devrait produire ses propres céréales ou si elle devrait plutôt importer de l'extérieur des céréales vivrières meilleur marché. La réponse à cette question dépend pour un certain nombre de pays du Proche-orient de la façon dont ils déterminent la valeur de l'eau.

57. La question de l'eau virtuelle est encore très complexe et ne peut être analysée aujourd'hui en tout point pour décider quelles cultures devraient être produites localement ou bien importées. Le cadre d'incitation applicable pour l'agriculture en général a une orientation fortement anti-exportations dans les pays en développement. De plus, il existe une distorsion au niveau des prix internationaux, qui est souvent utilisée comme prix de référence pour le blé, pour établir l'avantage comparatif et la compétitivité de l'eau virtuelle. Le prix transmis à l'agriculteur est largement faussé par le soutien interne qui est donné au secteur de l'agriculture à deux niveaux: les subventions à la production et les subventions à l'exportation. Le résultat final est que l'avantage comparatif de l'exploitant en est faussé et que celui-ci ne peut entrer en concurrence avec des importations bon marché et le coût élevé des transactions d'exportation. Dans ce cas, il est tout simplement impossible de connaître la valeur exacte de ladite "eau virtuelle". Cela ne permet pas aux pays en développement d'établir leur avantage comparatif naturel sur lequel baser leur compétitivité.

58. Le recours à l'eau virtuelle de la part des pays pauvres en eau est bien évidemment un choix stratégique qui peut en théorie conduire à une solution satisfaisante pour tout le monde. Les pays importateurs économisent de précieuses ressources en eau qu'ils peuvent destiner à des utilisations plus avantageuses en agriculture ou dans d'autres secteurs. Au niveau mondial, cela se traduit généralement par des économies d'eau. Il existe toutefois de nombreux obstacles qu'il convient de ne pas sous-estimer: les obstacles à l'accès au marché et le manque de réciprocité dans les échanges internationaux, les questions concernant la qualité et la sécurité sanitaire des produits alimentaires sur les marchés des pays en développement, la garantie et la fiabilité de l'accès aux denrées alimentaires de base de la part des pays importateurs.

59. Les pays en proie à l'insécurité alimentaire et au stress hydrique doivent être assurés qu'ils peuvent avoir des échanges commerciaux équitables et sûrs avec les pays riches en eau. Cela devrait être une priorité pour l'Organisation mondiale du commerce. Certains pays ne sont pas encore en mesure d'exporter suffisamment pour obtenir les devises nécessaires à l'achat des importations alimentaires dont ils ont besoin. De la même façon, les particuliers peuvent ne pas disposer de l'argent liquide nécessaire pour acheter des denrées alimentaires, pour eux-mêmes et pour leur famille, même si celles-ci sont disponibles sur le marché. D'où la nécessité persistante de programmes de développement rural basés sur l'agriculture dans la région.

En bref, le concept de l'eau virtuelle est donc établi sur de justes bases, à condition toutefois que les pays aient une image plus transparente de son avantage comparatif et puissent le traduire en un avantage concurrentiel.

60. La deuxième question tient au niveau de la base économique, c'est-à-dire de savoir si un pays est bien développé et suffisamment diversifié pour pouvoir prendre la décision de consacrer à d'autres usages d'un plus grand rapport économique les ressources en eau des cultures céréalières, dont de vastes couches de population rurale tirent leurs moyens d'existence. L'expérience régionale, voire mondiale, montre qu'un certain nombre de facteurs économiques, politiques et sociaux entrent en jeu lorsque les ressources sont réallouées de cette manière.

VI. RECOMMANDATIONS

61. Les États membres sont invités à accorder toute l'attention nécessaire et la priorité voulue à la gestion des besoins en eau afin d'atténuer les problèmes actuels et futurs de pénurie d'eau. Les solutions dont on dispose pour gérer la demande d'eau en agriculture permettent de s'attaquer au déficit hydrique actuel de la façon la plus rationnelle, économique et durable possible. Il est en particulier recommandé aux pays d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies nationales visant à:

La FAO est invitée à continuer de fournir son soutien aux pays membres dans leurs efforts pour privilégier la gestion de la demande d'eau en agriculture, et cela par les moyens suivants: