AL MOSLEMI
Directeur des études, Institut de hautes études
CATIE, Turrialba, Costa Rica
Le thème de mon exposé sera probablement différent de celui des autres du fait que notre institut dispense un enseignement post-universitaire, délivrant des diplômes dont la maîtrise et le doctorat. Nous ne préparons pas aux diplômes universitaires de premier cycle; mes observations porteront donc sur les études universitaires supérieures (deuxième et troisième cycle) dans lesquelles nous avons de l'expérience. Je crois que la situation de notre établissement est unique, celle d'un institut de recherche qui a intégré l'enseignement post-universitaire dans ses activités de recherche pendant près d'un demi-siècle.
Pour donner une idée de notre institut, il sera bon au préalable de retracer brièvement l'histoire du CATIE.
En 1940, le président Roosevelt annonçait la politique de «bon voisinage» aux États-Unis. La même année, le huitième Congrès scientifique tenu à Washington se penchait, entre autres choses, sur la nécessité de créer une organisation qui s'occuperait exclusivement d'agriculture tropicale.
A titre de suivi, en 1941, Le Comité interaméricain pour l'agriculture tropicale a choisi le Costa Rica parmi douze pays candidats, pour y installer le siège d'un institut de recherche et d'enseignement en agriculture tropicale. Un an après, l'Union panaméricaine a créé l'Institut interaméricain de coopération pour l'agriculture, en vue de faire progresser la recherche et l'enseignement en agriculture tropicale (y compris la foresterie et les ressources naturelles apparentées).
En 1945, l'Institut interaméricain et l'Organisation des États américains (OEA) ont annoncé officiellement la mise en place d'un diplôme de maîtrise pour offrir un enseignement de deuxième cycle universitaire en Amérique tropicale A cette époque, l'Institut interaméricain délivrait la maîtrise et ce jusqu'en 1960 lorsqu'il décida d'un commun accord avec l'OEA de créer un Centre pour l'enseignement et la recherche à Turrialba (Costa Rica), tandis qu'il continuait de délivrer un diplôme de maîtrise ès sciences et ès agronomie. Un directeur des études fut nommé à la tête du programme.
Plus tard, en 1973, l'Institut interaméricain a créé le Centre agronomique tropical de recherche et d'enseignement (CATIE) chargé de la recherche et de l'enseignement post-universitaire au niveau de la maîtrise. Un programme post-universitaire conjoint a été mis au point, de concert avec l'Université du Costa Rica, dans lequel cette dernière se chargeait des études relatives à la maîtrise, tandis que la recherche était confiée en grande partie au CATIE. A ce moment-là, les diplômes étaient délivrés conjointement par l'Université du Costa Rica et le CATIE.
Enfin, en 1996, le Conseil d'administration du CATIE a approuvé un programme de doctorat en coopération avec d'autres institutions européennes et des États-Unis. En 2001, le CATIE a mis la dernière main à deux accords pour des programmes de doctorat conjoints avec l'Université du pays de Galles à Bangor au Royaume-Uni et l'Université de l'Idaho aux États-Unis. Il s'agit de véritables programmes conjoints comportant la supervision et la délivrance conjointes des diplômes par les deux institutions en question. En outre, actuellement, le CATIE propose son propre programme de doctorat en coopération avec plusieurs autres institutions européennes et des États-Unis.
Depuis sa création, le CATIE a axé son programme d'enseignement sur les deuxième et troisième cycles, et ce principalement pour trois raisons:
Notre institut a amplement gagné son pari; en effet, de nombreux étudiants du CATIE occupent des postes de direction dans presque tous les pays d'Amérique centrale et ailleurs.
Notre approche passe par la mise en valeur des ressources humaines qui permet de former des professionnels très qualifiés pouvant influer sur la politique et les processus sur lesquels se fondent les décisions relatives aux ressources agricoles et naturelles. Le CATIE estime que cela multiplie son impact sur la production judicieuse de biens et services sans porter atteinte à l'environnement, ce qui est essentiel pour la productivité à long terme des ressources en terres et en eaux des pays d'Amérique tropicale.
Le programme d'études mis en place au CATIE peut être divisé en deux grands programmes; l'un pour la maîtrise et l'autre pour le doctorat. Sous de nombreux aspects, les programmes diffèrent complètement, mais ils présentent aussi quelques similitudes.
Le programme de maîtrise est un programme autonome et structuré, présentant une certaine souplesse de manière à dispenser les connaissances en deux ans. La première année, les étudiants suivent des cours pendant quatre trimestres, selon un plan approuvé par le Conseil supérieur du CATIE. Les cours sont établis sur la base des besoins de la profession dans la région et de la disponibilité de professionnels. Quand un domaine de compétence est nécessaire mais n'est pas représenté dans le corps professoral, on fait appel à des compétences extérieures pour assurer les cours nécessaires en incorporant les connaissances que le CATIE juge indispensable.
Nous entendons apprendre aux étudiants à penser et à synthétiser en tenant compte de la situation réelle. Le contenu des cours est évalué périodiquement pour faire en sorte qu'il réponde bien aux besoins de la région et est fourni conformément aux normes internationales. Les expériences en laboratoire et sur le terrain font partie intégrante de cet enseignement.
Par ailleurs, le CATIE sélectionne professeurs et étudiants dans tous les pays membres et ailleurs aux fins d'une représentation équitable dans une optique internationale. Les pays membres du CATIE avec lesquels des accords contractuels ont été conclus comprennent: Mexique, Guatemala, El Salvador, Honduras, Belize, République dominicaine, Nicaragua, Costa Rica, Panama, Colombie et Venezuela et plusieurs autres pays d'Amérique du Sud.
Notre institut s'informe régulièrement auprès de ces pays et ajuste ses programmes en conséquence, y compris les programmes d'enseignement. Par le biais de son programme de formation de brève durée, il demande aussi des suggestions avec tous ceux avec qui il est en contact.
Le programme de maîtrise, comme il a été précisé plus haut, a démarré en 1945 et a subi de nombreux changements au fil des ans. A ce jour, environ 1 600 étudiants ont obtenu le diplôme et beaucoup d'entre eux occupent des postes de très haut niveau, par exemple ministres, vice-ministres, directeurs de services pour l'agriculture et les ressources naturelles, etc., ainsi que des postes de dirigeant d'ONG ou d'entreprises privées.
Actuellement, le programme offre à l'étudiant la possibilité de se spécialiser dans plusieurs domaines dont:
En outre, on envisage de mettre en place une spécialisation en aménagement des bassins versants.
Les étudiants qui s'inscrivent au CATIE pour préparer la maîtrise proviennent de nombreux pays membres et d'autres pays d'Amérique latine et d'ailleurs. Le Tableau 1 montre la répartition des étudiants selon leur pays d'origine.
Le programme d'études pour la maîtrise est un programme «maison», c'est-à-dire que tous les cours nécessaires sont assurés par le CATIE et que le programme est complètement autonome.
Le Tableau 2 contient une liste des cours dispensés pour la maîtrise.
Tableau 1: Liste des étudiants par pays d'origine
Pays |
Promotion 2000-2001 |
Promotion 2001-2002 |
Argentine |
1 |
0 |
Belize |
1 |
0 |
Bolivie |
1 |
2 |
Brésil |
9 |
1 |
Colombie |
3 |
7 |
Costa Rica |
7 |
5 |
Équateur |
1 |
4 |
El Salvador |
4 |
1 |
Guatemala |
7 |
4 |
Haïti |
0 |
1 |
Honduras |
6 |
8 |
Mexique |
5 |
2 |
Nicaragua |
6 |
12 |
Panama |
2 |
5 |
Paraguay |
1 |
0 |
Pérou |
0 |
1 |
République dominicaine |
1 |
2 |
Venezuela |
3 |
1 |
TOTAL |
58 |
57 |
Tableau 2: Liste des cours dispensés par le CATIE
1er trimestre |
Crédits | ||
M-5101 |
Méthodes statistiques I |
3 | |
M-5102 |
Principes d'économie pour la production durable |
3 | |
M-5103 |
Principes d'écologie pour la production durable |
3 | |
M-5246 |
Introduction à l'écoagriculture |
2 | |
M-5351 |
Rudiments de l'économie |
3 | |
M-5400 |
Utilisation et gestion de la documentation scientifique |
1 | |
M-5401 |
Langage scientifique (SAS) |
1 | |
M-5452 |
Mathématiques à l'usage des économistes |
3 | |
M-5466 |
Séminaire: l'agriculture et les ressources naturelles |
1 | |
M-5468 |
Introduction à la gestion, à la conservation et à la biodiversité des forêts |
2 | |
2e trimestre |
|||
M-5107 |
Développement rural comme moyen de lutte contre la pauvreté |
3 | |
M-5202 |
Ecophysiologie des végétaux |
3 | |
M-5240 |
Gestion du sol tropical |
3 | |
M-5243 |
Agriculture biologique et agroforesterie |
3 | |
M-5245 |
Agroforesterie avec cultures annuelles et pérennes |
3 | |
M-5301 |
Principes d'hydrologie pour l'aménagement des bassins versants |
3 | |
M-5318 |
Biologie de la conservation |
3 | |
M-5321 |
Introduction à la sylviculture tropicale |
2 | |
M-5342 |
Macroéconomie environnementale |
3 | |
M-5349 |
Introduction à la gestion intégrée de la production et de la conservation |
2 | |
M-5403 |
Principes d'écologie pour la gestion des forêts tropicales et la biodiversité |
3 | |
M-5457 |
Microéconomie environnementale |
3 | |
M-5462 |
Administration et gestion de l'environnement |
3 | |
M-5601 |
Méthodes statistiques II |
4 | |
3e trimestre |
|||
M-5119 |
Gestion des écosystèmes tropicaux |
3 | |
M-5208 |
Utilisation et gestion des ressources phytogénétiques |
3 | |
M-5212 |
Morphologie des végétaux et microtechniques |
3 | |
M-5215 |
Diagnostic sanitaire de l'environnement |
3 | |
M-5226 |
Systèmes sylvo-pastoraux |
3 | |
M-5244 |
Gestion des nutriments en SAF |
3 | |
M-5303 |
Systèmes d'information géographique |
3 | |
M-5314 |
Aménagement des aires protégées |
3 | |
M-5315 |
Politique et législation environnementales |
3 | |
M-5316 |
Planification des espaces naturels |
3 | |
M-5322 |
Dendrologie |
2 | |
M-5325 |
Sylviculture en plantations tropicales |
4 | |
M-5327 |
Économie des ressources naturelles |
3 | |
M-5345 |
Genre, environnement et développement |
3 | |
M-5350 |
Économie environnementale |
3 | |
M-5453 |
Économétrie |
3 | |
M-5454 |
Méthodes de recherche en agroforesterie |
3 | |
M-5455 |
Aménagement des forêts naturelles |
3 | |
M-5501 |
Aménagement intégré des bassins versants I |
3 | |
M-5502 |
Planification et utilisation des terres pour l'aménagement des bassins versants |
3 | |
M-5503 |
Gestion des ressources en eau |
3 | |
M-5570 |
Gestion des insectes importants en agriculture et en foresterie |
3 | |
4e trimestre |
|||
M-5225 |
Gestion des maladies |
3 | |
M-5239 |
Diagnostic et conception des systèmes agroforestiers |
3 | |
M-5304 |
Cultures tissulaires comme outil pour l'amélioration des plantes |
3 | |
M-5317 |
Gestion de la faune |
3 | |
M-5323 |
Gestion des semences forestières |
3 | |
M-5329 |
Amélioration des ressources génétiques forestières |
4 | |
M-5340 |
Participation de la communauté et vulgarisation |
3 | |
M-5343 |
Économique de la production |
3 | |
M-5459 |
Lutte biologique |
3 | |
M-5461 |
Thèmes approfondis pour l'aménagement forestier |
3 | |
M-5463 |
Évaluation des ressources naturelles |
3 | |
M-5506 |
Aménagement intégré des bassins versants II |
3 | |
M-5540 |
Traceurs moléculaires |
3 | |
M-5340 |
Conception, suivi et évaluation de projet |
3 | |
M-5567 |
Gestion des catastrophes naturelles |
3 | |
5e, 6e, 7e, 8e trimestres | |||
M-5151 |
Recherche dirigée |
8 |
Fidèle à son objectif de fournir un enseignement de qualité, le CATIE maintient de faibles taux d'encadrement, mais les coûts par unité de valeur entrent aussi en ligne de compte.
Le lecteur trouvera ci-joint une copie du bulletin des études de deuxième cycle qui vient d'être publié. Il contient d'autres renseignements sur les programmes de maîtrise et de doctorat.
Brièvement, le programme exige 24 unités de valeur réparties sur quatre trimestres durant la première année suivie d'une autre année consacrée à la recherche pour laquelle 24 unités de valeur supplémentaires sont attribuées. Tous les étudiants doivent présenter une thèse. Le programme est très intensif. Les étudiants sont supervisés individuellement pendant toute la durée du programme par un conseiller et sous la direction d'un comité de supervision composé de trois professeurs.
Après s'en être tenu pendant près d'un demi-siècle à la préparation de la maîtrise, notre institut a commencé à étudier la possibilité de mettre en place un programme de doctorat. Trois facteurs ont dicté cette décision:
J'ai été invité en 1993 en tant que consultant chargé d'examiner la possibilité de mettre en place un programme de doctorat au CATIE. Après avoir examiné attentivement la situation et tiré des leçons de deux décennies d'expérience en enseignement post-universitaire dans des universités aux États-Unis, j'ai conclu que l'institut pouvait assurer une très bonne préparation au doctorat À CONDITION de coopérer avec des universités réputées d'Europe et/ou d'Amérique du Nord, profitant ainsi des ressources de l'institut et des institutions coopérantes.
Cet effort a débouché sur une proposition, en 1995, adressée au Conseil d'administration du CATIE, tendant à ce que celui-ci commence à préparer au doctorat, en coopération avec plusieurs universités européennes et nord-américaines. Une fois cette proposition approuvée, les premiers étudiants de doctorat ont reçu leur diplôme en 1996 et douze autres en sont à divers stades de leurs études. Les Tableaux 3 et 4 donnent quelques informations sur ces étudiants et sur les anciens.
Dans les universités coopérantes, les étudiants prennent un certain nombre de cours conformément à un plan d'études mis au point conjointement par le CATIE et les facultés des universités coopérantes, suivis de deux ans de recherche au minimum au CATIE. Toutefois, l'Institut doit maintenir des exigences de programme (voir le Guide au programme de doctorat sur le site (www.catie.ac.cr) et octroie uniquement le diplôme de doctorat. Les exigences de programme sont similaires à celles des institutions internationales reconnues.
Maintenant, notre institut a réussi à mettre au point des programmes de doctorat conjoints, l'un aux États-Unis avec l'Université de l'Idaho et l'autre au Royaume-Uni avec l'Université du pays de Galles à Bangor, comme il a été noté plus haut. Dans ces programmes, les postulants sont admis et supervisés conjointement durant tout le programme et reçoivent à la fin un certificat de doctorat portant les noms et signatures du CATIE et de l'institution partenaire. Les exigences sont pratiquement les mêmes que celles des institutions partenaires de l'Amérique du Nord et d'Europe. Dans le cadre de ce programme, l'étudiant passe d'abord environ un an dans une université européenne ou nord-américaine où il suit des cours et élabore un plan de recherche, puis deux ans au minimum de recherches au CATIE ou dans un pays membre. Pour plus d'informations sur le programme de doctorat de l'Université de l'Idaho-CATIE, voir le site www.uidaho.edu/catie.
Les cours de doctorat ont lieu en anglais, tandis que ceux de la maîtrise se font en espagnol.
Tableau 3: Liste des étudiants préparant le doctorat
NOM DE L'ÉTUDIANT |
PAYS D'ORIGINE |
Maria Helena Souza |
Brésil |
Pedro Salvador Jorge Mustonen |
République dominicaine |
Rudolf van Kanten |
Suriname |
Fidel Payán Zelaya |
Mexique |
Wataru Yamamoto |
Japon |
Humberto Esquivel |
Mexique |
Tangaxuhan Llanderal Ocampo |
Mexique |
Angel Sol Sánchez |
Mexique |
Francisco Soto Monterrosa |
El Salvador |
Juan Carlos Flores López |
Honduras |
Hernán Andrade Castañeda |
Colombie |
Juan Corella Justavino |
Panama |
Adolfo Otoniel Monterroso Rivas |
Guatemala |
Tableau 4: Liste des anciens étudiants de doctorat
NOM DE L'ÉTUDIANT |
PAYS D'ORIGINE |
Lucio Pedroni |
Suisse |
Patrick Chesney |
Guyane |
Almeida Sitoe |
Mozambique |
Dans notre institut, l'enseignement post-universitaire est administré par une École supérieure dirigée par le directeur des études. Ce dernier est chargé de faire appliquer toutes les règles et tous les règlements qui sont conçus pour assurer une formation efficace de grande qualité et pertinente aux étudiants inscrits au programme. Il est assisté par un Conseil supérieur composé de représentants de tous les domaines d'activités professionnelles au CATIE. En outre, le Conseil comprend également des représentants élus par les étudiants qui préparent la maîtrise ou le doctorat et qui ont à peu près les mêmes droits et privilèges que tous les autres membres du Conseil. Toutes les matières du programme et les décisions de principe sont débattues par le Conseil avant d'être votées. Les recommandations relatives aux programmes et aux décisions de principe sont alors envoyées au Directeur de l'Institut de hautes études qui les examine avant de les transmettre au Directeur général du CATIE pour approbation. Le directeur général, selon la question à l'examen, peut aussi demander l'approbation du Conseil d'administration.
Le Conseil supérieur a deux Comités permanents: le Comité des maîtrises et le Comité des doctorats. Ces comités examinent toutes les questions pertinentes, y compris celles relatives aux matières des programmes. Cet examen a lieu compte tenu de l'importance des changements pour la région et l'ensemble de la profession. Les étudiants sont également représentés au sein de ces comités. Les recommandations de ces comités permanents sont soumises au Conseil supérieur pour un plus ample débat.
Ce processus garantit que les changements dans les programmes d'études et les décisions de principe sont pertinents, opportuns et réalisables avant d'être approuvés pour leur mise en application.
Outre les Comités permanents, le Conseil supérieur charge de temps à autre, d'autres comités ad hoc d'examiner des questions spécifiques intéressant le Conseil. Par exemple, il a chargé le comité ad hoc de traiter des questions stratégiques liées aux études de deuxième cycle au CATIE.
Le CATIE, en tant qu'institution, a un bureau de planification stratégique qui surveille continuellement ses programmes et assure leur conformité avec la mission du CATIE. Avec le concours de ce bureau, le Conseil supérieur du CATIE a institué un Comité ad hoc sur la planification stratégique présidé par M. Bommat Ramakrishna. Ce Comité est chargé d'examiner le programme d'études de deuxième cycle offert actuellement et de proposer des changements au mandat institutionnel qui tiennent compte des besoins des pays membres.
Ce processus de planification devrait fournir à l'Institut de hautes études du CATIE un plan stratégique qui posera les jalons pour le début du XXIe siècle et un plan opérationnel pour la période 2002-2006. Dans ce processus, le Comité de la planification stratégique examine actuellement des rapports externes, interviewe des personnes bien informées, détecte les besoins fonctionnels internes et revoit tous les rapports d'évaluation précédents.
Ce processus de planification prévoit cinq phases comme suit:
Des questions telles que: a) l'élaboration du programme, b) la structure fonctionnelle, c) l'allocation de ressources, d) les services de soutien, e) les alliances stratégiques et f) le financement sont en cours d'examen. Des questions de fond sont abordées, par exemple que tentons-nous de faire, que devrions-nous préserver, que devrions-nous éviter, et que devrions-nous éliminer.
Le Tableau 5 décrit brièvement le processus de planification stratégique dans lequel le CATIE s'est engagé.
Tableau 5. Phases proposées et conséquences pour la planification stratégique 2001-2005 et mise en œuvre du programme post-universitaire (PPU)
Phases |
Acteurs |
Sources d'information |
Résultats attendus |
Responsables |
Phase I Préparation pour la conduite du Plan stratégique du PPU |
Conseil supérieur Autorités supérieures du CATIE Comité ad hoc |
Information de base interne (PPU) Interview du personnel-clé Interview de 2 ou 3 organisations du même type |
Leçons tirées de la préparation en cours du plan stratégique du CATIE Vue PPU à l'étranger et définition des questions principales. Identifier les domaines actuellement critiques Consensus pour préparer le plan stratégique Accord sur une méthode provisoire |
Directeur du PPU Comité ad hoc |
Phase II Vu d'ensemble du PPU et formation d'un esprit critique |
Parties prenantes, personnel-clé, communauté interne Comité ad hoc |
Mandats du CATIE Rapports nationaux Direction de la planification, graphique d'activités, 2 ou 3 institutions similaires dans la région |
Analyse approfondie des questions et problèmes liés au PPU Étude d'autres stratégies Leçons tirées de l'expérience d'autres organisations Vision préliminaire pour l'avenir diffusée au sein de la communauté |
Directeur du PPU Comité ad hoc |
Phase III Préparation du plan stratégique et formation d'un consensus |
Principales parties prenantes Personnel-clé Étudiants Communauté Comité ad hoc élargi |
Minimiser les conflits, favoriser le consensus Participants contribuent à la vision future, mission, objectifs et stratégies essentielles identifiées Ébauche d'un Plan stratégique et d'un plan opérationnel 2001-2005 distribuée Version finale soumise au Directeur général du CATIE |
Directeur du PPU Comité et sous-comités ad hoc | |
Phase IV Mise en œuvre du plan stratégique |
Conseil supérieur Directeur du PPU |
Plan stratégique et plan opérationnel annuel 2001-2005 |
Approbation du plan stratégique par le DG du CATIE Conformité avec la vision et la mission Atteindre les objectifs |
Directeur général du CATIE Directeur du PPU |
Phase V Suivi du Plan stratégique |
Conseil supérieur Directeur du PPU |
Rapports annuels du PPU Conseil d'administration Réunions Rapport d'évaluation externe |
Suivi du Plan stratégique 2001-2005 |
Conseil supérieur |
Le processus de modification des programmes d'enseignement au CATIE et, en fait, tous les changements concernant les études de deuxième cycle universitaire est l'un de ceux que l'institut revoit régulièrement et activement. Grâce à ses onze pays membres et à leur participation active, une rétro-information parvient continuellement au CATIE, en particulier de ses bureaux dans ces pays ainsi que des étudiants diplômés et d'autres organisations gouvernementales, d'ONG, de sources privées et de consultants extérieurs.
Pour son programme de maîtrise, l'institution suit en permanence les tendances de la demande pour ses services et examine la pertinence des programmes offerts. Lorsque la demande pour un programme particulier augmente ou diminue, le CATIE répond à ces changements en ajoutant ou en supprimant des cours de spécialisation. Par exemple, en ce moment, nous notons que la demande augmente pour la protection des bassins versants dans la région. En outre, les questions économiques et de principe liées à la protection de l'environnement font l'objet d'un intérêt croissant.
De surcroît, le CATIE essaie de ne pas faire double emploi avec les programmes des institutions situées dans ses pays membres. Par exemple, la production animale et de nombreux aspects de l'agriculture tropicale ont été progressivement abandonnés au CATIE, non pas tant parce que la demande pour ces services diminue, mais parce que les institutions de ses pays membres sont maintenant en mesure d'offrir à leurs citoyens un enseignement pour la maîtrise dans ces matières.
Le démarrage du programme de doctorat du CATIE est fondé sur la nécessité d'une formation avancée pour remplir des fonctions de haut niveau dans les universités, les gouvernements, les instituts de recherche, etc. De nombreux instituts régionaux ne sont pas actuellement en mesure d'offrir ces possibilités aux citoyens de la région où le CATIE opère.
Le CATIE s'efforce de suivre en permanence les besoins de ses services d'enseignement et d'y répondre d'une manière systématique. Cela exige une vigilance de tous les instants et une évaluation régulière. Sans cela, tout programme d'enseignement deviendra désuet au fil des ans.