Nettoyage des grains et traitements insecticides

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Définition

Certains des contrôles décrits précédemment visent principalement à établir l'état des grains à leur réception dans un centre de stockage.

Ces contrôles permettent non seulement de mieux définir la valeur commerciale des produits mais encore d'établir la typologie et le degré d'urgence des traitements auxquels soumettre les grains avant le stockage, la commercialisation ou la transformation ultérieure.

Par exemple, la présence d'impuretés exige une intervention appropriée de nettoyage du lot de grains. Si les grains sont trop humides, il faut procéder rapidement au séchage des produits. Contre l'infestation par des insectes, une intervention urgente de désinsectisation des grains est nécessaire.

Nous avons déjà décrit les opérations de séchage, considérons maintenant celles de nettoyage et désinsectisation.

Nettoyage

Après le battage, les grains (les gousses s'il s'agit d'arachides) sont mélangés à des impuretés (terre, petits cailloux, déchets végétaux et d'insectes, grains vides, etc.).

Ces impuretés entravent et rendent plus longues et plus coûteuses les opérations de séchage.

Après le séchage, surtout s'il est pratiqué selon les méthodes traditionnelles (par exemple l'exposition à l'air), les grains peuvent être encore mélangés à des impuretés.

Ces impuretés abaissent la qualité du produit et représentent en outre un foyer d'infestation potentielle lors du stockage.

Par "nettoyage", on entend la phase, ou les phases, du système aprèsrécolte durant lesquelles sont éliminées les impuretés qui se trouvent mélangées à la masse de grains.

Cette opération, éventuellement accompagnée d'un triage qualitatif des produits, est indispensable avant le stockage, la commercialisation et la transformation ultérieure des produits.

Elle est nécessaire, en outre, comme opération préalable au séchage artificiel des produits à l'aide de séchoirs.

En effet, il serait non seulement coûteux, mais aussi inutile, de gaspiller du temps, du travail et de l'argent pour sécher les impuretés en mêmes temps qu'on sèche les grains.

Méthodes traditionnelles

La méthode la plus simple de nettoyage, appelée aussi "vannage", consiste à lancer les grains en l'air et à laisser le vent emporter les impuretés les plus légères.

Bien que largement répandue en milieu paysan, cette méthode de nettoyage ne permet pas d'éliminer les impuretés les plus lourdes (gravier, graines étrangères, terre, etc.).

Appareils de netoyage

Si l'on veut obtenir un produit complètement débarrassé de ses impuretés et apte au stockage de longue durée, il faut utiliser des appareils de nettoyage appropriés, tels que: les tarares, les pré-nettoyeurs et les nettoyeurs-séparateurs.

Les tarares

Ces machines, dont le débit peut atteindre une tonne par heure pour certains modèles, peuvent contribuer de façon significative à améliorer la qualité des produits et leurs conditions de commercialisation, surtout dans les zones de production.

Actionnées à la main, mais plus souvent par un moteur, les tarares sont des machines relativement simples comprenant principalement une trémie de réception des grains, un ventilateur et un jeu de tamis.

Déchargés dans les trémies de réception, les grains sont d'abord débarrassés des impuretés les plus légères en les faisant passer dans un courant d'air produit par un ventilateur.

Ensuite, le jeu de tamis complète le nettoyage des grains en assurant un triage par dimension.

Les pré-nettoyeurs

Ces appareils, actionnés par un moteur, sont ainsi appelés parce que généralement employés dans les opérations de pré-nettoyage de grains récoltés humides, avant leur passage au séchoir artificiel.

Il existe plusieurs modèles de pré-nettoyeurs:

- le pré-nettoyeur circulaire, où l'élimination des impuretés est obtenue principalement par aspiration (débit d'environ 150 quintaux par heure);

- le pré-nettoyeur à tambour, où l'élimination des impuretés les plus lourdes est obtenue par passage des grains dans les mailles d'un tambour, tandis que les impuretés les plus légères sont éliminées par aspiration (débit d'environ 10 à 50 tonnes par heure);

- l'émetteur, où l'élimination des impuretés les plus volumineuses est obtenue au moyen d'un tamis vibrant à grosses perforations.

Schéma de principe d'un émotteur

Les netoyeurs-séparateurs

Ces machines, dont les débits importants peuvent atteindre 20 tonnes par heure, sont certainement les instruments les plus efficaces pour le nettoyage des grains, et tous les centres de stockage devraient en être équipés.

Les nettoyeurs-séparateurs sont actionnés par un moteur et constitués principalement d'une trémie de réception, d'un ventilateur et d'un jeu de tamis vibrants; ils effectuent le nettoyage des grains par aspirations répétées des impuretés les plus légères, suivies de tamisages des grains.

Le jeu de tamis, composé d'un tamis à grosses perforations ("émotteur") pour les impuretés les plus grosses, et d'un tamis à petites perforations ("cribleur") pour les impuretés les plus fines, doit faire l'objet d'un choix attentif, qui tienne compte de la forme et de la taille des grains à nettoyer.

On recommande, en général, d'employer un jeu de tamis à perforations oblongues s'il s'agit de nettoyer des grains de forme allongée. Par contre, on adoptera un tamis émetteur à perforations rondes et un tamis cribleur à perforations oblongues pour les grains ronds.

Pour une utilisation optimale de la machine, il est important en outre d'effectuer avec soin les différents réglages (réglages de l'arrivée des grains, des aspirations, et éventuellement de l'amplitude de vibration des tamis).

Traitement insecticides

La lutte pour la protection des grains contre les insectes peut être envisagée sous deux aspects complémentaires:

- une lutte préventive menée avant le stockage des grains et dès leur réception, même dans le cas où il n'y a pas d'insectes visibles;

- une lutte curative à effectuer pendant ou même avant le stockage, si cela s'avère nécessaire.

Il s'agit dans les deux cas de détruire les insectes sans altérer la qualité alimentaire du produit.

Mais pour ce faire, il convient de prendre aussi en considération quelques mesures d'hygiène générale et de traitement des locaux.

En ce qui concerne les grains, il existe diverses méthodes de lutte: biologiques, physiques, mécaniques et chimiques. La lutte chimique reste aujourd'hui la méthode la plus utilisée. Elle se caractérise par deux grands types de traitement:

- traitement par insecticide de contact,

- traitement par fumigation.

Traitement des locaux

Avant toute application d'insecticide sur les structures de stockage (magasin, silo), il est nécessaire de procéder à un nettoyage systématique et approfondi de toutes les surfaces des locaux.

On dispose d'une gamme de produits insecticides assez vaste pour traiter les surfaces selon leur nature.

Ainsi, s'il s'agit de surfaces inégales (briques, parpaings, bois brut, etc.), le traitement s'effectue par pulvérisation de poudre mouillable à la limite du ruissellement; par contre dans le cas de surfaces lisses non poreuses (métal, polyester), on préfère nébuliser un concentré plus adhérent.

Quant au traitement d'ambiance, il a pour but de détruire les insectes volants avec des aérosols utilisés dans des lieux hermétiquement fermés.

Ce traitement doit être effectué de préférence le soir, lorsque les insectes volants sont les plus actifs.

Traitement des grains par insecticide de contact

Il consiste à recouvrir les grains d'une pellicule de produit insecticide qui agit par contact avec les insectes, et dont l'effet est plus ou moins rapide et la persistance d'action plus au moins longue.

La présentation de ces produits est très diversifiée (poudres à poudrer, poudres mouillables, concentrés liquides ou produits fumigènes) et conditionne les différentes techniques d'application du produit.

En ce qui concerne les grains, et s'il s'agit de stockage en vrac, on incorpore directement l'insecticide aux grains par nébulisation avant le remplissage des silos.

S'il s'agit de stockage en sacs, l'incorporation doit se faire avant la mise en sacs des grains préalablement nettoyés, et par mélange de poudre ou par nébulisation.

Pour éviter la réinfestation de grains stockés en sacs, on effectue, en outre, des poudrages ou des pulvérisations répétés lors de l'édification des piles et pendant la période de stockage.

En ce qui concerne le traitement des grains, le matériel utilisé pour le poudrage peut aller de la simple poudreuse mécanique aux poudreuses motorisées; cependant avec ce type d'équipement les grains ne sont pas traités de façon homogène, certaines zones recevant davantage de poudre que d'autres.

Quant a la pulvérisation, qui peut être de types mécanique (pulvérisateur à pression), pneumatique ou thermique, elle permet une meilleure répartition du produit sur les grains.

Dans les grands centres de stockage, pour obtenir une répartition encore plus régulière de l'insecticide et un bon enrobage, on traite les grains par nébulisation à l'aide d'un compresseur équipé d'une buse de nébulisation.

Nébulisation des grains avant leur stockage dans un silo

Ces systèmes de traitement par contact, s'ils présentent une efficacité certaine sur les formes libres d'insectes, n'ont cependant pas ou peu d'action sur ses formes cachées (oeufs ou larves).

De plus, quelques résidus de produit, peu toxiques par ailleurs, peuvent persister sur les denrées alimentaires.

Traitement des grains par fumigation

La fumigation est un traitement qui consiste à désinsectiser les grains stockés au moyen d'un gaz toxique appelé fumisant, lequel est une substance qui, produite et concentrée sous forme gazeuse, devient mortelle pour une espèce vivante donnée.

Contrairement aux poudres de contact, le fumigant pénètre à l'intérieur des grains et atteint les formes cachées d'insectes qui s'y développent.

Les fulmigants diffusent dans tout le volume qui leur est offert: leur mise en oeuvre demande donc une étanchéité totale de l'enceinte concernée.

Ainsi, dans le cas du stockage en vrac, pour procéder à la fumigation des grains, il est nécessaire que les cellules soient parfaitement étanches.

En ce qui concerne le stockage en sacs, la méthode couramment utilisée consiste à recouvrir les sacs avec une bâche dont les bords sont plaqués au sol ou aux murs.

L'efficacité de la fumigation dépend d'une part de la concentration effective du gaz, d'autre part du temps pendant lequel les grains sont soumis au gaz.

Selon le produit utilisé, bromure de méthyle ou phosphore d'hydrogène (phosphine), la durée de la fumigation doit être respectivement de 24 à 48 heures pour l'un, et au minimum de 5 jours pour le second.

Ce dernier produit est le plus utilisé car son application en pastilles à répartir dans la masse des grains est la plus simple.

Cependant, il semble nécessaire de rappeler que les fumigants sont des produits très toxiques pour l'homme et que leur application doit en conséquence être parfaitement maîtrisée par un personnel compétent.

Pour l'ensemble de ces traitements, il importe de respecter scrupuleusement les mesures de protection et de sécurité recommandées (masques, gants, lavage des mains, fermeture hermétique des tubes de phosphine, etc.).

De plus, n'oublions pas que ces traitements sont de type curatif, et n'ont donc aucune persistance dans le temps: la combinaison des techniques par insecticide de contact et par fumigation est donc à recommander.


Stockage en sacs

Définition

Cette méthode consiste à conserver les grains, préalablement séchés et nettoyés, en sacs (en fibre végétale ou en matière plastique), et à empiler les sacs avec ordre dans des espaces convenablement aménagés.

Peu importante dans les pays développés, cette méthode de stockage des grains est par contre largement diffusée dans les pays en voie de développement. En effet, elle est économique et s'adapte bien aux conditions locales de transport et de commercialisation des grains.

Il existe plusieurs manières d'effectuer le stockage des grains en sacs. On peut empiler les sacs de grains à l'extérieur, à l'abri de bâches, ou bien les disposer à l'intérieur de magasins, hangars ou entrepôts.

Dans certains cas et notamment pour les semences, le stockage des grains en sacs s'effectue parfois dans des magasins réfrigérés.

Stockage en plein air

On regroupe sous cette définition les systèmes de stockage qui ne comportent pas l'empilage des sacs à l'intérieur de bâtiments construits "en dur".

Les principaux systèmes de stockage en plein air sont:

- le stockage en pyramides,
- le stockage en magasins souples (silos souples).

Ces systèmes offrent l'avantage d'être rapidement et plutôt facilement mis en place: il sont pour cela généralement adoptés là ou se présentent des nécessités spécifiques et urgentes de stockage.

Stockage en pyramides

Ce système, souvent utilisé en zones sèches pour un stockage de courte durée, consiste a confectionner, sur des plates-formes, des pyramides de sacs éventuellement protégées des intempéries.

Les plates-formes sur lesquelles sont empilés les sacs doivent pouvoir protéger efficacement les grains contre les attaques des termites.

Bétonnées, goudronnées ou constituées d'une couche de parpaings recouverte de bâches ou de matière plastique, les plates-formes doivent empêcher la réhumidification des grains provoquée par la remontée d'humidité du terrain.

Dans ce but, il faut non seulement choisir avec discernement les lieux où situer les air-es de stockage, mais aussi creuser autour des platesformes une rigole d'évacuation des eaux de pluie.

Pour éviter la réhumidification des grains en cas de pluie il est important de recouvrir les pyramides de sacs avec des bâches

Cette technique est très fréquemment utilisée pour le stockage des arachides.

Stockage en silons souples

Le stockage en silos souples, souvent adopté pour constituer un stock de sécurité, est très semblable au stockage en pyramides.

La différence substantielle réside dans la complexité plus grande de la structure de stockage.

En effet, un silo souple est formé d'une plate-forme bétonnée, de forme généralement circulaire, sur le pourtour de laquelle des parois d'environ 2,5 mètres de haut sont réalisées en grillage galvanisé.

La face interne des parois est doublée d'une épaisse pellicule de matière plastique. Vers l'extérieur, à environ 50 cm des parois, des tôles ondulées disposées tout autour du silo sur I m de hauteur protègent les grains de l'attaque des rongeurs.

On couvre les sacs empilés dans le silo avec une bâche de forme conique fixée aux parois et maintenue en place par un système de cordes.

Vu l'étanchéité de ces structures, il est important de stocker les grains quand ils sont très secs.

Les silos souples de 500 tonnes sont les plus courants, mais on en construit aussi d'une capacité de stockage variant entre 250 et 1.000 tonnes.

Les investissements nécessaires pour réaliser ces structures sont assez modestes, mais leur vie utile est relativement brève: elle dépasse rarement 5 ans.

Entrepôts en magasins

Qu'il s'agisse de simples cases transformées en magasins chez les producteurs, ou d'entrepôts modernes et bien équipés, les structures de stockage doivent répondre aux exigences suivantes:

- empêcher la réhumidification des grains;
- protéger les grains des températures élevées;
- interdire l'accès des insectes, des rongeurs et des oiseaux aux locaux de stockage;
- faciliter le contrôle de l'état de conservation des grains;
- permettre le traitement en temps voulu des sacs et des locaux avec des produits insecticides;
- faciliter la manutention des engins affectés au déplacement et au transport des sacs

Localisation et orientation des bâtiments

La protection efficace des grains stockés contre les agents atmosphériques (ensoleillement, pluie, humidité) et la fonctionnalité des structures de stockage dépendent d'une bonne localisation et d'une bonne orientation des bâtiments.

A cet égard, les bâtiments à utiliser comme magasins de stockage doivent:

- être situés, dans la mesure du possible, dans des zones peu humides et non susceptibles d'être inondées; il faut donc éviter les zones basses, les terrains argileux ou mal drainés, la proximité de cours d'eaux et de lacs;

- être localisés hors des agglomérations et, si possible, dans des zones équidistantes des lieux de production agricole et à proximité de voies de communication importantes;

- être situés, dans la mesure du possible, au voisinage des réseaux de distribution electrique et d'approvisionement en eau:

- être orientés selon l'axe est-ouest, de façon à ce que ce soient les façades de moindre surface qui subissent l'ensoleillement le plus fort.

Dimensions des bâtiments

Les magasins de stockage sont généralement de forme rectangulaire, le côté le plus long étant égal à environ deux fois la largeur.

On peut établir les dimensions de ces bâtiments en connaissant:

- le type, les quantités et le volume spécifique des grains a stocker en sacs;
- la hauteur maximum des piles de sacs;
- le nombre de lots que l'on veut séparer et la largeur des couloirs d'accès;
- l'ampleur et la disposition des locaux de service.

Volume spécifique

Le volume spécifique indique, pour chaque type de grains, l'espace occupé par une tonne de produit stocke en sacs. Son unité de mesure est le mètre cube par tonne de produit (m3/t).

Le tableau suivant donne les volumes spécifiques de quelques produits stockés en sacs.

GRAINS STOCKES EN SACS VOLUME SPECIFIQUE
Riz usiné, blé, café 1,6 m3/t
Mais, sorgho, arachide (décortiquée) 1,8 m3/t
Haricots, pois, lentilles 1,3 m3/t
Tournesol 2,8 m3/t
Soja, cacao 2,0 m3/t
Mil 1,25 m3/t
Graines de coton 2,5 m3/t
Farine de blé, farine de mais 2,1 m3/t

En multipliant la valeur du volume spécifique (en m3/t par la quantité de grains (en t) que l'on veut stocker, on obtient le volume (en m3) occupé par les sacs dans le magasin.

Hauteur des piles de sac

La hauteur maximum des piles de sacs est fonction du type de sacs employés pour le stockage des grains.

Pour des sacs en fibre végétale (jute, sisal, etc.) on peut prévoir des hauteurs maxima de 5-6 mètres, tandis que pour les sacs en matière plastique (polypropylène tissé), il ne faut pas dépasser 3 mètres de hauteur.

Par ailleurs, il faut laisser entre le toit du bâtiment et le haut des piles un espace suffisant pour la libre circulation d'un homme.

Allées et couloires

La largeur des allées entre les lots peut varier de 2 à 4 mètres, tandis que les couloirs entre les murs et les lots doivent avoir une largeur minimum de I mètre.

Locaux de service

La largeur et la disposition des locaux de service sont fonction de l'importance de la structure de stockage.

Dans tous les cas, il convient de prévoir, outre les locaux de stockage proprement dits:

- un bureau, équipé le cas échéant d'appareils de laboratoire pour le contrôle de qualité;
- une remise, pour le rangement de sacs, matériels, outils et produits chimiques;
- une aire de travail, qui peut n'être que couverte, pour la réception et le contrôle des grains et leur reconditionnement

Schéma de principe pour un magasin

Détail de construction

Le sol

Le sol du magasin doit empêcher les remontées d'humidité du terrain. Pour ce faire, il est utile de poser une couche de matériau imperméable (couches de bitume, toile bitumée, film de matière plastique) au-dessous de la dalle en ciment.

Les murs

Les murs, généralement en briques ou en parpaings (mais aussi en tôle), doivent être crépis à l'intérieur comme à l'extérieur, et recouverts d'une peinture claire.

La toiture

La toiture doit déborder sur 113 a 1/4 de la hauteur des murs, pour éviter que ne pénètre l'eau de pluie par les ouvertures d'aération.

Les ouvertures d'aération

Les ouvertures d'aération doivent être de dimensions appropriées, et percées en haut des murs, sous le débordement du toit et sur les façades correspondant aux côtés longs du bâtiment.

Elles assurent l'aération et la ventilation des locaux de stockage et l'éclairage partiel du magasin.

Afin d'éviter la pénétration d'oiseaux, de rongeurs et d'insectes, il est important que ces ouvertures soient munies de grillages appropriés et de moustiquaires.

Les portes

Les portes doivent être assez larges pour faciliter le passage des hommes, des matériels de manutention et des produits.

De préférence en métal, à battants, elles doivent s'ouvrir vers l'extérieur du magasin, et être protégées de la pluie par un auvent.

Entretien des bâtiments

Pour garantir de bonnes conditions de stockage et augmenter la durée de vie des structures, il faut contrôler de façon permanente l'état des bâtiments et, le cas échéant, effectuer les travaux d'entretien qui s'imposent, en temps voulu.

Les petits travaux d'entretien courant des bâtiments peuvent porter sur:

- la réparation du toit (remise en place de tôles éventuellement déplacées, remplacement de clous, bouchage de trous ou de fentes, remplacement de tôles défectueuses, etc.);

- la réparation du crépi et de la peinture des murs;

- la réparation des encadrements des portes;

- le nettoyage et la réparation des systèmes d'aération;

- l'entretien du sol.

Pour garantir une bonne hygiène, il faut en outre nettoyer les locaux et les espaces environnants avec grand soin et de façon systématique.

Equipements

Pour une bonne gestion du stockage, il est important de doter les magasins d'équipements appropriés.

Certains sont indispensables pour que la conservation des stocks puisse s'effectuer dans de bonnes conditions, d'autres sont moins nécessaires mais facilitent et rendent moins pénibles le travail du personnel.

En fonction de l'importance des structures de stockage, il est recommandé d'équiper les magasins du matériel suivant:

- matériels de réception et contrôle (poids, humidité, température, etc.);
- matériels de manutention pour faciliter le déplacement des sacs;
- équipements pour le reconditionnement des produits;
- équipements pour le traitement insecticide de grains, sacs et locaux;
- sacs et palettes.

Matériels de manutetion

La manutention des sacs de grains est généralement manuelle et s'effectue à dos d'homme.

Pour rendre plus aisée cette tâche, on utilise des "diables", qui permettent le transport des sacs à l'unité.

On rappelle qu'il ne faut pas utiliser de crochets, car ils détériorent considérablement les sacs.

Dans les grands entrepôts, on effectue le gerbage des sacs a l'aide d'un convoyeur de sacs ou "sauterelle", mais dans les petits magasins on leur préfère le monte-sacs mobile, d'un usage plus facile car il ne requiert que peu de surface au sol.

Cependant, ce dernier ne travaille qu'à l'unité alors que le premier a l'avantage de travailler en continu.

Equipement pour le reconditionnement des produits

Il peut être nécessaire de procéder au reconditionnement de produits dont la qualité à la réception semble douteuse.

Dans ce cas, il faut avoir une unité de reconditionnement des grains constituée de deux vis d'alimentation avec trémie, un nettoyeur-séparateur, un appareil pour le traitement insecticide, un peseur-ensacheur, une causeuse de sacs.

Schéma d'une unité de reconditinnement

Sacs et palettes

Les grains sont emballés dans des sacs, dont le magasin doit être largement pourvu: sacs en fibres végétales (jute, coton, etc.), ou en plastique (polypropylène).

Le choix du type de sac est important car il détermine la hauteur des piles.

Les piles sont édifiées sur des plates-formes en bois appelées "palettes", qui évitent le contact direct des sacs avec le sol. Elles sont donc indispensables pour éviter les remontées d'humidité par le sol du magasin.

Il est recommandé de choisir ou de confectionner des palettes légères afin de faciliter leur déplacement à l'intérieur des magasins.

Gestion du stockage en sacs

Pour une bonne gestion des activités de réception et de stockage des grains livrés ou entreposés en sacs, il est nécessaire de respecter les règles générales suivantes:

- éviter la réception de quantités de grains supérieures à la capacité du magasin, laquelle dépend aussi du nombre de lots individualisés que l'on prétend mettre en place;

- stocker uniquement des produits bien secs et propres;

- reconditionner les produits dans le cas de sacs mouillés, déchirés, ou quand la qualité des grains apparaît douteuse;

- édifier des piles de sacs stables et facilement accessibles;

- prévoir, lors de l'édification des piles, l'individualisation des lots, en les séparant par type de produit, qualité et date d'entrée au magasin;

- appliquer le principe selon lequel le lot entré le premier doit sortir le premiers;

- veiller à l'hygiène et au bon état des locaux et de ses abords, des équipements et des produits stockés;

- prévoir a temps les approvisionnements en combustibles, sacs, insecticides et produits divers.

Edification des piles de sacs

Chaque type de produit doit posséder un emplacement réservé dans le magasin.

A cet effet, on peut tracer, à l'aide de peinture, des marques sur le sol en laissant libres des couloirs d'inspection entre les murs et les piles de sacs, ainsi que des allées de manutention face aux portes.

Avant d'édifier les piles sur les palettes, il faut vérifier que cellesci sont en bon état (sans clous qui dépassent par exemple).

Afin d'assurer une bonne stabilité à la pile, chaque sac doit être empilé de façon à être toujours recouvert par deux autres sacs.

De plus, les parois des piles doivent présenter une pente vers l'intérieur du tas, pente d'autant plus accentuée que les sacs sont plus glissants (sacs en plastique surtout).

Les sacs peuvent aussi être empilés de façon à obtenir des pyramides.

Quant a la hauteur, elle est conditionnée par le type de sacs à empiler (sacs en fibre végétale ou en plastique), par la fragilité des produits à entreposer et, évidemment, par les dimensions mêmes du magasin.

Par ailleurs, la hauteur des piles de sacs ne doit pas être supérieure à leur largeur.

L'utilisation de sacs de mêmes type et dimensions, et l'édification de piles régulières, permettent un contrôle rapide des quantités emmagasinées.

En effet, en multipliant le nombre de sacs d'une couche par le nombre de couches de la pile, on peut déterminer le nombre total de sacs de chaque lot individualisé.

Une fois la pile édifiée, elle doit faire l'objet d'un contrôle administratif. Dans ce but, on doit remplir et tenir à jour des fiches sur lesquelles sont reportées, au moins, les données suivantes: nombre de sacs, nature et date de réception du produit, date de l'édification de la pile, nature et date des traitements insecticides effectués.

Il est nécessaire de remplir ces fiches en deux exemplaires, l'un pour l'administration du magasin, l'autre restant épinglé sur un sac de la pile correspondante.

Inspections

Les magasins doivent faire l'objet d'inspections fréquentes afin de vérifier l'état des produits et des structures.

Au-delà des visites journalières, il est nécessaire d'effectuer des inspections plus approfondies chaque semaine ou chaque quinze jours, pour prévenir les pertes occasionnées par l'action de rongeurs, insectes et moisissures.

Ces inspections, à effectuer de préférence en fin de journée, doivent concerner:

- l'état des piles de sacs (coutures, déchirures et écoulement, présence d'insectes et moisissures, taches d'humidité, traces du passage de rongeurs, etc.);

- l'état des grains: contrôles sur échantillons (humidité, degré d'infestation, etc.).

Enfin un contrôle général et complet des installations et des produits est recommandé chaque mois.


Stockage en vrac

Définition

Cette méthode consiste à conserver les grains, sans aucun emballage, à l'intérieur de structures construites à cet effet (cellules, silos).

Les types de construction sont assez différenciés. On peut en effet avoir des structures relativement simples et de faible capacité pour le stockage des excédents agricoles dans les zones de production, ou bien des installations complexes de grandes dimensions pour le stockage commercial ou industriel des produits.

En général, les structures de stockage en vrac peuvent se regrouper en deux catégories: les silos ou cellules de petite capacité pour le stockage à la ferme et les silos de grande capacité.

Ces derniers, largement utilisés dans les pays développés, ne sont pas encore très répandus dans les pays en voie de développement.

Des systèmes de transport et de commercialisation inadéquats ou faisant complètement défaut, l'absence d'investissements initiaux d'une certaine importance, et la complexité des installations ont en effet limité, jusqu'à présent, la diffusion de ces structures de stockage.

Silos de petite capacité pour stockage a la ferme

Le stockage à la ferme est la forme essentielle de stockage en milieu rural dans beaucoup de pays en développement.

Il ne concerne que des quantités très limitées de grains, dont la majeure partie est destinée a l'autoconsommation.

Il existe plusieurs types de structures traditionnelles de stockage, chacune étant adaptée aux climats propres aux différents pays.

Leur caractéristique commune est l'emploi de matériaux disponibles localement.

Citons pour mémoire les greniers fermés en terre des zones sèches et les greniers aérés en fibre végétale et bois, employés en zones humides.

Dans les zones sèches, les risques de dégradation des stocks proviennent essentiellement des insectes et des rongeurs, et sont généralement moins élevés que dans les zones humides, où a l'attaque de ces animaux s'ajoute celle des moisissures.

Pour pallier ces pertes de produit, deux types d'intervention ont été envisagés sur le plan de la construction: d'une part, l'amélioration des structures traditionnelles de stockage, d'autre part la construction de structures nouvelles reposant sur l'emploi de matériaux non traditionnels.

Le premier type d'intervention a entraîné, par exemple, l'amélioration de la construction des greniers en terre, par l'emploi de petites quantités de ciment à mélanger à la terre, ou par la finition soignée (lissage) des parois du silo.

D'autres expériences, plus novatrices, portent sur l'utilisation de silos de petite capacité (I à 2 tonnes) en briques ou parpaings de terre stabilisée, ou en boue ou briques crues.

Le deuxième type d'intervention a entraîné l'introduction de nouvelles structures de stockage nécessitant en général des techniques de construction et des matériaux non traditionnels.

On peut citer, par exemple, les silos en béton, en ferro-ciment, et les silos métalliques.

Parmi les silos en béton, celui du type "Carreras", réalisé en aggloméré de ciment, présente une forme cylindrique, et sa capacité est de l'ordre de quelques tonnes.

Son originalité réside dans l'utilisation de parpaings courbes et dans le fait que sa construction ne nécessite pas de coffrage.

Les silos en ferro-ciment sont, quant à eux, réalisés à partir d'une armature (ossature) en grillage métallique remplie d'un mortier de ciment.

Cette technique de construction permet de construire facilement des silos résistants, et de bonne capacité.

Les silos métalliques peuvent être de deux types:

- les fûts métalliques de faible capacité (150 kg de grains environ), servant généralement au stockage des hydrocarbures;

- les cellules métalliques de plus grande capacité (1 à 3 tonnes) construites tout exprès pour le stockage des grains.

Les premiers, vu leur faible capacité, sont plus adaptés au stockage, en milieu rural, de semences ou de produits dont la conservation est difficile (par exemple le haricot).

Quant aux deuxièmes, il faut les considérer comme de véritables structures de stockage à la ferme.

L'étanchéité généralement offerte par ces structures permet une bonne protection contre l'attaque des rongeurs, mais aussi un stockage hermétique des grains.

Quel que soit le type de structure utilisé pour le stockage à la ferme, il est essentiel de respecter certaines règles fondamentales; entre autres:

- stocker les grains seulement lorsqu'ils sont bien secs et débarrassés des impuretés;

- contrôler, avant et pendant le stockage, l'état de conservation des grains et le degré d'infestation par les insectes, et appliquer, le cas échéant, un traitement insecticide.


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