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Chapitre 6: Planification - Gestion financière et évaluation


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La planification doit être un processus continu qui établit la politique générale, les stratégies et les priorités du service de santé animale selon les besoins de la communauté concernée. Ces besoins varient non seulement de pays à pays selon la nature et l'importance économique des industries animales et la situation zoosanitaire présente, mais aussi en fonction de facteurs tels que le commerce, la menace effective ou prévue de maladies exotiques, l'environnement, etc. (Voir aussi le chapitre 7, «Planification des interventions d'urgence».)

Planification des services de santé animale

Pour qu'une administration de la santé animale soit efficace, il est primordial que le chef des services vétérinaires ait une grande expérience et d'excellentes capacités de gestion.

Les directeurs, tant au bureau central qu'au bureau provincial ou de district, doivent avoir des qualifications et une formation de gestion ne se limitant pas aux fonctions techniques de santé animale (gestion financière, gestion du personnel, élaboration et mise en œuvre de projets, etc.).

Pour appuyer les autres sections chargées d'activités zoosanitaires, il faut prévoir une section séparée, chargée du traitement des données, de l'analyse statistique et de l'évaluation économique de projets, ainsi que de la préparation, de l'exécution, de la surveillance et de l'évaluation des activités zoosanitaires.

Pour bénéficier d'une part suffisante du budget national, les services de santé animale doivent convaincre les responsables nationaux de l'importance de la santé animale pour le bien-être et l'économie du pays. Comme une part importante de la population des pays en développement vit de l'élevage, leurs gouvernements affecter une proportion suffisante du budget national aux services de santé animale pour lutter contre les maladies animales et augmenter la productivité du secteur.

Lors de l'examen du budget parles organes compétents, l'importance des services de santé animale doit être soulignée. On doit attirer en particulier l'attention sur les points suivants:

• La valeur de l'élevage pour l'économie dans son ensemble, ses recettes d'exportation et son rôle social dans le pays.

• Les catastrophes qui pourraient se produire si une maladie animale importante apparaissait et se répandait en portant sérieusement atteinte à toute l'industrie de l'élevage.

• Les problèmes que causeraient les maladies zoonotiques dans la population humaine si on ne luttait pas contre elles.

• L'effet qu'aurait la réduction des opérations sur les exportations d'animaux et de produits d'origine animale.

• La baisse de production qu'entraîneraient les maladies chroniques et enzootiques si les services conseillers étaient réduits ou n'existaient pas.

• Les effets bénéfiques des programmes et services de santé animale.

Les arguments utilisés pour appuyer ou justifier ces affirmations devraient être fondés sur des informations fiables concernant les points suivants:

• La politique générale gouvernementale, à long et à court terme, en particulier en ce qui concerne les diverses industries animales. Certains gouvernements accordent une forte priorité au renforcement de la production de la viande de bœuf afin de stimuler les exportations et les entrées de devises fortes, alors que d'autres peuvent donner une grande importance à l'élevage laitier afin de stimuler la production de lait pour la consommation locale.

• L'importance socio-économique des différentes industries animales.

• Les effectifs et la répartition des différentes populations animales dans le pays.

• La population humaine, sa répartition et son utilisation des animaux pour la nourriture, les fibres, le transport, la traction animale, etc.

• Le type de service que les producteurs jugent nécessaire pour l'industrie animale.

• Les maladies animales sévissant dans le pays et évaluation de leur importance du point de vue socio-économique et de la santé publique pour l'individu ou l'ensemble du pays.

• Les maladies animales exotiques qui menacent le cheptel et les industries associées.

• Des exemples de réussite passés, notamment dans d'autres pays ayant des situations et conditions similaires.

Sur la base de ces facteurs et d'autres, les objectifs principaux de la politique générale devraient être formulés et des stratégies détaillées suggérées afin d'atteindre ces objectifs. Il convient également d'étudier de prés les apports (infrastructures, personnel et formation, organisation et partage des responsabilités, etc.) qui sont nécessaires pour atteindre lesdits objectifs.

Les autres organismes gouvernementaux et non gouvernementaux qui peuvent participer directement ou non à la planification ou à la mise en œuvre du service de santé animale doivent être clairement identifiés et une coordination fiable doit être établie avec:

• Les associations d'éleveurs et de producteurs des industries animales, éléments très importants, afin de déterminer les besoins du secteur et de garder leur soutien actif.

• Le service ou l'unité d'économie/statistiques agricoles afin d'obtenir les données statistiques exactes qui ne sont pas disponibles dans le service de santé animale.

• Les écoles vétérinaires pour la formation de personnel qualifié.

• Les services de santé humaine afin de mieux lutter contre les maladies zoonotiques.

• Différents secteurs dont l'appui peut être nécessaire au cours des opérations d'éradication ou d'urgence (voir chapitre 7).

Planification des programmes

La planification des programmes englobe la planification régulière de toutes les activités de routine du service de santé pour la réalisation de ses principaux objectifs. Cette planification, généralement annuelle, suit toujours le même modèle déterminé par les objectifs et la structure de gestion conçus pour les réaliser. Pour éviter toute négligence, ce processus part généralement du niveau le plus bas (unités ou sous-unités) de la structure, est consolidé au niveau suivant, et ainsi de suite jusqu'au sommet. Ainsi, pour le service de terrain, le processus peut s'annoncer au niveau du district, passer au niveau provincial et départemental pour finir au bureau responsable de la direction du service national de santé animale. Ce bureau assure l'équilibre des plans et l'harmonie avec les décisions de politique générale avant de les transmettre au vétérinaire chef des services de santé animale. Celui-ci regroupe généralement les documents de planification provenant de chaque section avant d'approuver le tout et de le soumettre à l'organisme central de planification et/ou à l'organe financier approprié pour examen dans le cadre du plan national global.

Il faut accorder une grande attention aux détails et présenter une documentation concise et facile à lire et à comprendre pour les fonctionnaires principaux non vétérinaires. Il est difficile d'approuver un programme s'il n'est pas présenté de manière claire et concise, et sa justification ne doit pas laisser subsister de doutes sur son importance. La proposition des services de santé animale figure parmi bien d'autres sur une longue liste soumise pour financement. Elle se trouvera en concurrence non seulement avec des propositions d'autres services du ministère de l'agriculture, mais aussi avec celles d'autres ministères, qui pourraient, pour une raison ou une autre, être appuyées plus fortement par les services centraux de planification.

Planification des projets

Outre les activités quotidiennes de routine du département, de la division ou de la section, il existe des activités séparées généralement d'assez longue durée. Elles ne sont le plus souvent pas englobées dans la planification habituelle et peuvent être financées en tout ou en partie par des sources non gouvernementales. Il peut s'agir de l'éradication d'une maladie, de la construction d'un laboratoire pour le service de terrain, ou de la réalisation d'une étude sérologique spécifique. Ces activités peuvent faire partie du plan à long terme, mais exigent une planification et un financement séparés, ou peuvent découler d'activités en cours sans avoir figuré auparavant dans le plan du département.

Ces projets doivent avoir une justification, des objectifs, des entrants, intrants et un budget séparés. Citons quelques exemples:

• Eradication d'une maladie.

• Création d'un nouveau laboratoire.

• Evaluation de l'incidence d'une maladie spécifique d'importance économique.

• Etablissement d'une zone exempte de maladies à déclaration obligatoire en vue de favoriser de nouvelles exportations.

Dans la mesure où ces projets tirent leur origine d'activités planifiées des sections ou unités existantes, ils peuvent généralement être intégrés en partie dans les activités en cours en ce qui concerne le personnel et le budget. Toutefois, une planification soigneuse, documents à l'appui, est essentielle pour identifier les besoins supplémentaires, définir les nouvelles responsabilités et établir la communication avec les autres unités à l'intérieur ou à l'extérieur des services de santé animale.


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