La Déclaration mondiale et le Plan d'action de la Conférence internationale sur la nutrition reflètent les opinions émises par l'ensemble des gouvernements, des organisations non gouvernementales et de la communauté scientifique. Par le passé, on a souvent lié les programmes de nutrition au domaine social ou encore à celui de l'urgence plutôt qu'à celui du développement. La décision d'organiser la CIN a clairement prouvé la reconnaissance, encore que tardive, du fait que l'assurance d'une bonne nutrition pour tous constitue un objectif majeur et essentiel du développement.
Dans la Déclaration mondiale de la Conférence, il est clairement exprimé que les inégalités et les absurdités du monde d'aujourd'hui sont à l'origine de la malnutrition et que cette affirmation appelle à l'établissement d'un ordre économique plus équitable et plus humain au niveau mondial et au niveau des pays. Cependant, l'espoir permis par la fin de la guerre froide que les pays riches fourniraient davantage de fonds dans des domaines sociaux ne s'est pas concrétisé et les barrières commerciales qui aggravent les inégalités n'ont pas été levées.
La priorité donnée à la sécurité alimentaire des ménages, aux approches nutritionnelles visant à éliminer les carences en micronutriments, ainsi qu'à l'innocuité des produits alimentaires sont fondées. Toutefois, certaines recommandations spécifiques seront difficiles à appliquer parce que les pays manquent de ressources pour les programmes d'alimentation et parce que l'urgence monopolise l'attention, au détriment des programmes à long terme. De plus, les recommandations de la CIN n'alertent pas assez le monde des graves dangers que la dégradation de l'environnement et la contamination font courir aux systèmes de production alimentaire et aux zones urbaines, ni du besoin de technologies durables.
La CIN a attiré l'attention sur la nécessité d'une large coordination intersectorielle. Le fait que la Conférence ait été organisée conjointement par la FAO et l'OMS a une signification pratique ainsi qu'historique, puisque l'action conjointe des deux organisations et leur collaboration en matière de sciences et programmes nutritionnels ont été bénéfiques dans le passé.
En dernière analyse, la véritable évaluation de la CIN se fera sur les actions de suivi, notamment au niveau des pays. Les organisateurs et les participants de la Conférence ont maintenant l'énorme responsabilité d'assurer que la dynamique créée par la CIN ne s'essouffle pas.
