Introduction

Table des matières - Précédente - Suivante

Le lait et les produits laitiers appartiennent aux habitudes alimentaire de nombreuses civilisations. Aujourd'hui, ils considérés comme essentiels à un bon équilibre nutritionnel surtout pour les enfants et peuvent constituer une bonne base des apports protéiques d'origine animale nécessaires à chaque individu. C'est ainsi que les programmes alimentaires élaborés tant par les autorités locales que par les organisations internationales (FAO, OMS) préconisent et encouragent la consommation de lait et de produits laitiers, l'objectif étant d'atteindre au minimum 50 kg/hab./an d'équivalent-lait (EqL.).

En Afrique, malgré la présence d'un élevage bovin largement répandu, cet objectif est loin d'être atteint. La faible productivité du troupeau bovin, l'éloignement entre zones de production et centres urbains sont à l'origine de cette contre-performance. Pour pallier les insuffisances de la production locale, il a été largement fait appel aux importations venant des pays industrialisés. Les conditions rencontrées sur le marché mondial du lait et des produits laitiers ont jusqu'ici été favorables au développement de ces transactions. D'un côté les pays industrialisés ont cherché un débouché pour des excédents structurels qui encombraient leurs propres marchés, et à l'aide de subventions accordées à leurs exportations, ils ont facilement pris pied sur les marchés déficitaires en lait et produits laitiers dont les pays africains; il faut toutefois noter que la Nouvelle Zélande prend une position accrue sur le marché mondial des laits et produits laitiers sans faire appel, semble-t-il, aux mécanismes pervers des subventions. De l'autre côté, ces mémes pays africains ont bien accueilli ces produits - le lait en poudre en particulier - car ils permettaient de résoudre en partie les problèmes alimentaires et nutritionnels chroniques qu'ils rencontrent trop fréquemment. De plus, ces produits fortement subventionnés arrivaient sur les marchés africains à des prix modérés compatibles avec le niveau de vie peu élevé des populations locales.

Mais ce processus semble trouver aujourd'hui ses limites. D'une part les pays industrialisés dans leur ensemble tendent à maîtriser leur production laitière et ses excédents coûteux; d'autre part, les importations croissantes de lait et de produits laitiers par les pays africains représentent un coût toujours trop élevé (cf. tableau X) pour des balances commerciales fragilisées par la baisse des revenus d'exportation. Logiquement, le marché mondial du lait et des produits laitiers doit se rétrécir avec comme conséquence, une augmentation des prix due à la diminution de l'offre de la part des pays industrialisés. De plus, la forte dévaluation du FCFA en janvier 1994 et la dépréciation constante des autres monnaies africaines vont rendre encore plus lourd le coût des importations de lait et produits laitiers.

Dès lors, la seule réponse possible face à ces nouvelles données est de favoriser l'émergence de filières Lait développées à partir du troupeau bovin existant, afin de substituer aux importations des produits d'origine locale, là où pourra se mettre en place une production rentable. Mais cette substitution ne peut s'opérer qu'à long ferme - 15 à 20 ans - afin de mettre en place les conditions d'une production économiquement viable: sélection, gestion du troupeau, collecte et traitement du lait etc., et ce délai devra bien entendu intégrer les mesures d'accompagnement nécessaires à la sauvegarde de la cohésion sociale dans une population inévitablement touchée par cette dévaluation.

Tableau 1: Indice FAO des productions agricoles totales et per capita de l'Afrique


Table des matières - Précédente - Suivante