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Avant-propos

On ne saurait surestimer l'importance du genre acacia dans la vie rurale des régions sèches d'Afrique et du Proche-Orient. Les formations d'acacias constituent l'essentiel des 817 millions d'hectares de terres boisées - arides ou semi-arides - et de stoppes de l'Afrique au sud du Sahara. Toujours présent, même au cœur du Sahara et du Kalahari desquels d'autres espèces ont disparu en raison de l'extrême sécheresse, l'acacia est vital pour nombre d'animaux sauvages; il constitue un important maillon de l'écosystème des régions sèches. Il joue également un rôle clef dans la vie des populations d'une bonne part des stoppes sahéliennes, qui s'étendent jusqu'aux zones boisées du Soudan et aux déserts du Proche-Orient.

Les formations d'acacias sont indispensables aux grands troupeaux de bovins, d'ovins et de caprins de ces régions. Fournissant le bois d'œuvre utilisé en construction et dans la fabrication d'ustensiles et d'objets d'artisanat, ainsi qu'une bonne partie du bois de feu consommé, l'acacia contribue grandement à satisfaire les besoins en énergie croissants des ménages ruraux et urbains. Entre autres produits non-ligneux, il donne de la gomme arabique, utilisée partout dans le monde. Ses gousses fournissent du tanin, son écorce et ses feuilles des médicaments et quantité d'autres produits largement utilisés en Afrique et au Proche-Orient depuis la nuit des temps, et qui continueront de l'être.

Isolés ou en peuplements, les acacias jouent un rôle capital dans le maintien et la restauration de la fertilité des sols, d'où leur importance pour des populations qui n'ont pas toujours les moyens d'acheter des engrais pour bonifier leur production agricole. Enfin, l'acacia joue un rôle esthétique non négligeable, qu'il s'agisse de modeler l'horizon d'un village ou, plus simplement, d'embellir les alentours de la maison.

Le Département des forêts de la FAO a, depuis 1990, récolté un important volume d'informations sur le genre acacia et les espèces correspondantes, notamment sur sa contribution au développement rural de l'Afrique et du Proche-Orient. Plusieurs spécialistes ont rédigé d'utiles rapports sur l'Afrique occidentale (Prof. Guinko Sita, de l'Université de Ouagadougou), l'Afrique orientale (M. Aboul Ghasim Seif el Din, du Soudan), et le Proche-Orient (Prof. Ibrahim Nahal, de l'Université d'Alep, en Syrie). Le Dr G.E. Wickens a élaboré le présent rapport à partir de l'étude d'A.G. Seif el Din intitulée: A first synthesis for Africa et d'autres documents publiés soit par la FAO, soit au Royaume-Uni ou ailleurs. Puisse-t-il être utile aux chercheurs et aux agents de terrain. La FAO tient à exprimer sa reconnaissance aux experts susmentionnés, ainsi qu'à tous ceux qui ont bien voulu lire - et commenter - les premières versions de ce rapport.

Cette entreprise a été conçue et coordonnée par M. E.H. Sène, chef du Service de la conservation, de la recherche et de l'enseignement forestiers, de la Division des ressources forestières, au Département des forêts. Ses collègues, ceux du Service de la mise en valeur des ressources forestières, ainsi que les membres du Sous-Groupe sur la désertification du Groupe interservices sur l'environnement et l'énergie, chargé de l'étude des zones arides, ont bien voulu lui fournir des avis éclairés et d'utiles conseils; qu'ils en soient ici remerciés.

La FAO continuera de recueillir des informations quant au rôle des différentes espèces (indigènes ou exotiques) d'acacias en Afrique et au Proche-Orient, notamment dans la lutte contre la désertification.

J.P. Lanly
Directeur, Division des ressources forestières
Département des forêts

Quand toutes les autres essences ont disparu, l'Acacia subsiste.


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