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1. APERCU GENERAL DE LA SITUATION ECONOMIQUE

1.1. Situation macro-économique

Pays côtier pourvu d'une façade maritime étroite, le Congo couvre une superficie totale de 342 000 Km², avec une surface en eaux continentales estimée à environ 1 000 Km². La population était en 1992 de 2,4millions, avec un taux de croissance démographique de 3,4% par an. La densité moyenne est faible avec 6 à 7 habitants par Km². En revanche, le Congo a un des taux d'urbanisation les plus élevés en Afrique: près d'un tiers de la population vit dans la capitale, environ 60% de la population est concentrée le long de l'axe Brazzaville - Pointe-Noire.

Le Congo a connu dans le passé récent une relative prospérité, notamment grâce à ses ressources pétrolières. En 1982, le PIB en valeur courante était de 2 870 millions $EU. Au cours des dix dernières années, le PIB par habitant a toutefois décliné d'environ 20%, pour s'établir en 1992 à 177700 FCFA, soit environ 610 $ EU.

La répartition du PIB par secteur indique une prédominance des secteurs secondaire et tertiaire au sein de l'économie: Agriculture: 14%, Industrie: 35%, Services: 51%.

Suite aux emprunts effectués dans les années 80 pour financer d'importants programmes d'investissement, le service de la dette extérieure est actuellement l'un des plus élevés au monde par tête d'habitant. La dette extérieure s'élevait à 5,12milliards $ EU en 1992 (source: Banque mondiale), soit l'équivalent de 203,6% du PIB.

Le Congo est par ailleurs confronté à l'heure actuelle à un ensemble de problèmes économiques qui freinent la relance de la croissance. Parmi ces problèmes, les plus préoccupants sont: le financement de la fonction publique jugée pléthorique; la faillite du secteur étatique et parapublic engagé dans des activités économiques, et en particulier dans le secteur bancaire; la faiblesse du secteur privé; et un cadre institutionnel inadapté pour favoriser les investissements (code des investissements, réglementations économiques et fiscales).

1.2. Rôle des pêches dans l'économie

La pêche joue depuis longtemps un rôle important au sein de l'économie congolaise, notamment en matière de contribution à l'autosuffisance alimentaire.

En 1992, la production a été estimée à 42 930 t, répartie de manière équitable entre la pêche maritime et la pêche continentale. Les importations, qui concernent essentiellement les chinchards congelés, sont de l'ordre de 20 000 t/an depuis trois ans. Les exportations officielles de poisson sont à l'heure actuelle négligeables, ne concernant qu'environ 1 000 t de crevettes.

Le tableau 1 donne des indications sur l'évolution apparente de la disponibilité en poisson au cours des dix dernières années. Globalement, elle a été en constante diminution depuis cinq ans, malgré une augmentation importante de la production de poissons d'eau douce. Dans la même période, la population a poursuivi sa croissance démographique annuelle de 3,4%. Cette baisse est également liée à la diminution du volume des importations (environ 30% de baisse par rapport aux niveaux de 1987-1989).

En 1992, la disponibilité en poisson a été évaluée à 61560t, les différentes contributions des sous-secteurs étant les suivantes: pêche maritime 32%; pêche continentale et pisciculture 37%; importations 31%. La consommation moyenne de poisson s'est ainsi établie en 1992 à 25,6 Kg/an par tête d'habitant; c'est le taux le plus élevé parmi les pays africains riverains de l'océan Atlantique, pays insulaires non compris. De surcroît, on estimait qu'en 1990, le poisson représentait 63% de l'apport en proteines d'origine animale (viandes et poissons), ce qui constituait le ratio africain le plus élevé après celui de Sao Tomé-et-Principe.

Le niveau de consommation varie toutefois considérablement suivant les régions, en fonction de l'accessibilité au réseau de distribution. Par ailleurs, le niveau de consommation ne tient pas compte de l'auto-consommation, particulièrement en poisson d'eau douce, trés importante dans les régions enclavées.

La contribution de la pêche au PIB n'est pas connue avec précision. En 1989, le chiffre d'affaires du sous-secteur de la pêche industrielle seul a été évalué à près de 12,7 millions $EU, pour une valeur ajoutée restant à 80% sur le territoire national.

Le secteur de la pêche emploie directement environ 12 000 pêcheurs, dont 10 000 pêcheurs professionnels ou semi-professionnels en eaux continentales. A cette estimation, il conviendrait d'ajouter environ 54 000 emplois indirects pour prendre en compte, en particulier, les opérateurs économiques engagés en aval de la filière.

Tableau 1: Evolution de la disponibilité apparente en poissons (1982-1992)

 

 

Pêche maritime

Eaux continentales Sous-total Importations Total
 

Ind.a)

Art. Pêche Pisciculture Production    
1982

10 870

8 970

13 500

40

33 380

7 070

40 450

1983

13 120

8 590

13 500

50

35 260

11 530

46 790

1984

11 160

8 140

13 500

50

32 850

18 300

51 150

1985

7 900

8 430

13 500

39

29 869

21 600

51 469

1986

7 280

7 340

13 500

92

28 212

22 330

50 542

1987

10 170

7 340

15 260

115

29 995

31 600

61 595

1988

13 400

8 600

19 420

177

41 597

29 590

71 187

1989

13 100

8 600

23 900

243

45 843

29 910

75 753

1990

12 740

8 600

26 000

240

47 580

21 000

68 580

1991

9 320

8 600

26 980

242

44 900

20 670

65 570

1992

10 800

8 600

22 500

26

41 926

19 630

61 560

a) non compris la production de crevettes destinées à l'exportation ( environ 1 000 t/an depuis trois ans)

Source: Direction générale des pêches

Direction générale de la pisciculture

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