Djibouti

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

Djibouti, situé dans la corne de l'Afrique, est l'un des plus petits pays d'Afrique. La superficie totale est de 23 200 km² Celle qui est cultivable est estimée à 6 000 ha, soit 0,26% de la superficie totale. La superficie cultivée s'élevait à 407 ha en 1989, soit 7% de la superficie cultivable et seulement 0,02% de la superficie totale du pays.

L'agriculture est concentrée dans le sud, surtout dans les districts de Djibouti et de Dikhil. Les trois districts du sud du pays (Ali Sabieh, Dikhil et Djibouti) couvrent environ 44 % de la superficie totale du pays, mais 84% des terres cultivées (figure 1).

La population était estimée à 566 000 habitants en 1994 et est à plus de 75% urbaine. La densité de la population est de 24 hab./km², mais varie d'environ 3 au nord à plus de 400 hab./km², dans le district de Djibouti où se trouve la capitale. Le taux annuel de croissance démographique était estimé à 3% en 1988.

L'économie est essentiellement une économie de service qui, en 1982, contribuait à 63 % du PIB. La même année, l'agriculture ne représentait que 6% du PIB.

Climat et ressources en eau

Le climat de Djibouti est défini comme aride à hyper-aride. La moyenne des températures varie entre 25 °C en décembre et 35°C en juillet. La précipitation moyenne annuelle est de 147 mm, mais varie entre 50 mm/an dans le nord-est à 300 mm/an dans la zone à l'ouest de Tadjoura. Les extrêmes enregistrés depuis 1901 étaient de 9,5 mm pour l'année 1980 et de 693 mm pour l'année 1989. Les faibles précipitations, avec leur répartition irrégulière, ont pour conséquence l'absence de rivières pérennes sur l'ensemble du pays et l'écoulement des eaux se fait de façon irrégulière, sous forme de crues d'une durée de un ou deux jours.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Djibouti

FIGURE 1: Répartition de la superficie cultivée par district (1990)

TABLEAU 2
Bilan hydrique

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Le système hydrographique se divise en deux zones bien précises, un réseau hydrographique drainant les eaux vers la mer (45%) et un autre vers les plaines à l'ouest du pays (55%).

Les possibilités de renouvellement des eaux souterraines se limitent principalement à l'infiltration des eaux des crues dans les oueds, l'infiltration diffuse étant presque nulle. Aussi, la recharge est étroitement liée à la fréquence des crues, aux conditions d'infiltration dans les oueds et au contact hydraulique avec le substratum ainsi qu'à la perméabilité de ce dernier.

La prospection et l'exploitation des eaux souterraines sont difficiles. Les formations sédimentaires ne représentent que 10% de la superficie du pays, le reste étant constitué de roches d'origine volcanique. D'une façon générale, l'utilisation pour l'irrigation de la plupart des eaux souterraines pose des problèmes par suite d'une salinité excessive, même dans les nappes alluviales. Seules les eaux de la partie nord-ouest du pays ont des teneurs ioniques inférieures aux normes d'utilisation pour l'irrigation. Les fortes teneurs en bore sont les plus fréquentes. Il existe dans les alluvions des écoulements d'eau proches de la surface qui peuvent être utilisés pour l'agriculture à petite échelle.

Le volume total des ressources en eaux souterraines renouvelables est estimé entre 10 et 21 millions de mètres cubes par an. Les seuls apports externes (environ 2 km³/an proviennent de l'Ethiopie, à travers le lac frontière Abbe à l'extrême ouest du pays.

En 1973 les prélèvements en eau pour l'agriculture, les collectivités et l'industrie s'élevaient à10 millions de mètres cubes (figure 2).

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

La production agricole sous irrigation est la seule forme possible à Djibouti. L'irrigation ne commence que vers la mi-novembre pour la saison fraîche jusqu'à la mi-mai. En été, seuls les cucurbicatées et le palmier sont irrigués, mais ils représentent un pourcentage assez faible par rapport aux autres cultures (céréales, légumes, fruits) (figure 3).

FIGURE 2: Prélèvements en eau (total: 0.01 km³ en 1973)

En 1982 il existait 450 exploitations agricoles dans l'ensemble du pays. La superficie mise en valeur était d'environ 110 ha, soit une moyenne de 2 250 m² par exploitation. En 1989, il y avait 1 158 exploitations sur 407 ha cultivés, ce qui donne une moyenne de 3 515 m² par exploitation (figure 4). En moyenne, 65% des terres aménagées sont cultivées chaque année.

En 1986, quelque 7 à 8 millions de mètres cubes d'eau ont été utilisés pour l'agriculture, provenant de puits, de forages ou de sources. Le coût de l'eau d'irrigation s'élevait au total à environ 0,28 $EU/m³ pour l'eau captée par forage et à 0,11 $EU/m³ pour l'eau des puits.

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Le développement agricole du pays est organisé en trois zones couvertes par trois programmes de développement rural, qui bénéficient d'un encadrement constitué par des cadres et des techniciens au niveau régional et par les différents services du Ministère de l'agriculture et du développement rural au niveau central. Le personnel d'encadrement régional est chargé de l'exécution des programmes techniques choisis par les quatre services centraux:

• la Direction de l'élevage et des pêches;
• le Service de l'agriculture et des forêts;
• le Service du génie rural;
• le Laboratoire d'analyse des eaux.

FIGURE 3: Superficies irriguées par culture (1989)

FIGURE 4: Evolution de la superficie irriguée

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Aucune agriculture n'est possible à Djibouti sans irrigation. Celle-ci peut cependant être améliorée par diverses voies:

• une meilleure valorisation des eaux de surface;
• l'étude du potentiel des nappes alluviales et la réalisation de schémas d'aménagement des oueds;
• la diffusion de techniques plus économes en eau;
• l'amélioration de l'état du réseau des canaux d'adduction d'eau, ceux-ci étant généralement en terre;
• la mise en valeur réelle des terres aménagées.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe. 1982. Inventaire et mise en valeur des ressources en eau de la République de Djibouti. Rapport préparé par W. Müller, pour le projet N° 78.2233.1, Coopération hydrogéologique allemande. Hanover, Allemagne.

Direction nationale de la statistique, Ministère du commerce, des transports et du tourisme. [1991?]. Annuaire statistique de Djibouti. Résultats de 1990.

FAO. 1986. Compte rendu final du projet FAO TCP/DJI/4505, Renforcement du Service de l'agriculture et des forêts. Rome.

IGADD [Intergovernmental Authority on Drought and Development]. 1990. Forum on environmental protection and development of subregional strategy to combat desertification, 1990.

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