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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION
Madagascar a une superficie totale de 587 040 km². La superficie cultivable s'élève à 8 millions d'hectares, soit 14% de la superficie totale. La superficie cultivée s'élève à environ 2,6 millions d'hectares, soit 4% de la superficie totale et 31% de la superficie cultivable.
TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population
Superficie du pays | 1994 | 58 704 000 ha |
Superficie cultivable | 1990 | 8 000 000 ha |
Superficie cultivée | 1990 | 2 580 000 ha |
Population totale | 1994 | 14 303 000 hab. |
Densité de population | 1994 | 24 hab./km² |
Population rurale | 1991 | 78 % |
Accès à l'eau potable | ||
Population urbaine | 1990 | 62 % |
Population rurale | 1990 | 10 % |
La population était estimée à environ 14 millions d'habitants en 1994, dont 78% de ruraux. La densité de population est de 24 hab./km², mais elle varie de 8 hab./km² dans l'ouest et le sud à 64 hab./km², sur les hauts plateaux. Le taux de croissance démographique est de 3%/an.
Le secteur agricole (comprenant les activités agro-industrielles) représente 42% du PNB et emploie 88% de la population active. Les services représentent également 42% du PNB, mais emploient seulement 9% de la population active, alors que l'industrie représente 16% du PNB et emploie 3% de la population active.
Climat et ressources en eau
La pluviométrie annuelle se situe entre 1 200 et 1 500 mm sur les hauts plateaux et tombe à 400-600 mm dans le sud. La saison sèche se situe entre avril et novembre. Le nombre de mois secs varie de zéro à six sur les hauts plateaux et de cinq à neuf au sud et à l'ouest. La pluviométrie sur la côte est beaucoup plus importante et peut atteindre 3 000 mm/an. Elle s'étale tout au long de l'année, avec un minimum entre août et novembre. La température moyenne varie de 27°C au nord à 23°C au sud et peut être inférieure sur les hauts plateaux.
Les ressources en eau renouvelables sont estimées à 337 km³/an
Les prélèvements en eau étaient estimés à 16,3 km³ en 1984 (figure 1) dont 16,1 km³ pour l'agriculture, ce qui semble surestimé.
TABLEAU 2
Bilan hydrique
Ressources en eau: | |||
Précipitations moyennes | 1 700 | mm/an | |
998,0 | km³/an | ||
Ressources en eau renouvelables internes - totales | 337 | km³/an | |
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant | 1994 | 23 561 | m³/an |
Ressources en eau renouvelables globales | 337 | km³/an | |
Indice de dépendance | 0 | % | |
Capacité totale des barrages | - | km³ | |
Eau désalinisée | - | 10 6 m³/an | |
Prélèvements en eau: | |||
- Agriculture | 1984 | 16 137 | 10 6 m³/an |
- Collectivités | 1984 | 163 | 10 6 m³/an |
- Industrie | - | 10 6 m³/an | |
Total | 16 300 | 10 6 m³/an | |
par habitant | 1984 | 163 | 10m³/an |
en % des ressources renouvelables internes | 4.8 | % | |
Autres prélèvements | - | 10 6 m³/an | |
Eaux usées: | |||
Production | - | 10 6 m³/an | |
Traitement | - | 10 6 m³/an | |
Réutilisation des eaux usées traitées | - | 10 6 m³/an |
TABLEAU 3
Irrigation et drainage
Potentiel d'irrigation | 1992 | 1 500 000 | ha |
Irrigation: | |||
1. Irrigation. maîtrise totale/partielle: superficie équipée | 1992 | 1 087 000 | ha |
- irrigation de surface | - | ha | |
- irrigation par aspersion | - | ha | |
- micro-irrigation | - | ha | |
Partie irriguée à partir des eaux souterraines | - | % | |
Partie irriguée à partir des eaux de surface | - | % | |
Partie de la superficie équipée réellement irriguée | 1992 | 83 | % |
2. Superficie irriguée par épandage de crues | - | ha | |
3. Marais et bas-fonds équipés | - | ha | |
4. Autres marais et bas-fonds cultivés | - | ha | |
5. Superficie en cultures de décrue | - | ha | |
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1 +2+3+4+5) | 1992 | 1 087 000 | ha |
- En pourcentage de la superficie cultivée | 1992 | 42.1 | % |
- Augmentation sur les 10 dernières années | - | % | |
- Partie irriguée par pompage | - | % | |
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: Critère | |||
Grands périmètres > 3 000 ha | 1992 | 120 000 | ha |
Périmètres moyens | 1992 | 167 000 | ha |
Petits périmètres < 100 ha | 1992 | 800 000 | ha |
Nombre total de ménages | 1992 | 1 050 480 | |
Cultures irriguées: | |||
Production totale de céréales irriguées | 1992 | 1 751 200 | t |
en % de la production totale de céréales | 1992 | 67 | % |
Cultures irriguées (maîtrise totale/partielle) | 1992 | 895 000 | ha |
- riz | 1992 | 880 000 | ha |
- canne à sucre | 1992 | 12 500 | ha |
- coton | 1992 | 1 500 | ha |
- autres | 1992 | 1 000 | ha |
Drainage - Environnement: | |||
Superficie drainée | - | ha | |
en % de la superficie cultivée | - | % | |
Superficie protégée contre les inondations | - | ha | |
Superficie salinisée par l'irrigation | - | ha |
DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION
Le potentiel irrigable est estimé à environ 1 500 000 ha, soit 19% de la superficie cultivable. Les superficies totales avec contrôle de l'eau sont estimées à 1 087 000 ha, soit 72% du potentiel irrigable. La superficie effectivement irriguée est estimée à 895 000 ha, soit 82% de la superficie totale avec contrôle de l'eau.
L'irrigation occupe une place importante dans le pays, et plus particulièrement sur les hauts plateaux où 85 à 93% des cultivateurs ont recours à l'irrigation. Par contre sur la côte est et au sud, seuls 50% des agriculteurs ont recours à l'irrigation. Mais ces chiffres ne tiennent pas compte des périmètres familiaux (voir ci-dessous) dont la petite taille et la dispersion rendent difficile toute estimation.
Madagascar se situe dans la zone de cyclones de l'hémisphère sud et ceux-ci surviennent en moyenne tous les trois à quatre ans. Ils causent de fortes inondations, des érosions importantes ainsi que la destruction fréquente des ouvrages d'irrigation.
Le riz est de loin la plus importante des cultures à Madagascar. Il occupe presque la moitié des terres cultivées et environ 82% de la superficie rizicultivée est sous irrigation (880 000 ha en 1992). On irrigue également la canne à sucre (12 500 ha irrigués sur un total de 37 000 ha cultivés) et le coton (1 500 ha irrigués sur un total de 8 500 ha cultivés) (figure 2). On constate en plus un accroissement des cultures de blé, d'orge, de pomme de terre et de légumes en irrigué (environ 1 000 ha en 1992). Elles sont pour la plupart pratiquées hors saison dans les rizières des hauts plateaux, mais leurs pourcentages restent toutefois marginaux par rapport au riz.
Les différents types de périmètres rencontrés à Madagascar sont présentés dans le tableau 4 et à la figure 3.
FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 16.3 km³ en 1984)
FIGURE 2: Superficies irriguées par culture (1992)
FIGURE 3: Typologie des périmètres irrigués en maîtrise totale/ partielle (1992)
TABLEAU 4
Typologie des périmètres irrigués
Nomenclature | Nombre estimé | Taille (ha) | Mode de gestion | Superficie équipée (ha) |
Grands périmètres irrigués IGPI) | 8 | > 3 000 | Administration | 120 000 |
Petits périmètres irrigués (PPI) | 376 | 100 - 3 000 | Administration + Utilisateurs | 167 000 |
Micro-périmètres irrigués (MPI) | 15 000 | 10 -100 | Utilisateurs | 500 000 |
Périmètres Familiaux (PF) | 7 | < 10 | Utilisateurs | 300 000 |
TOTAL | 1087 000 |
Le développement de l'irrigation représente environ 50% du programme d'investissement du secteur agricole.
ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL
Les institutions publiques intervenant dans le développement de l'hydraulique agricole sont:
- la Direction du génie rural (DGR) est chargée d'appliquer la politique du Gouvernement en matière d'infrastructures rurales:
- le Service des projets (SP) a la compétence d'un bureau d'études pour la conception et la réalisation des infrastructures hydrauliques;
- le Service de gestion des réseaux hydroagricoles (SGRH) est chargé de l'entretien des réseaux, soit directement, soit en apportant un appui aux Associations des usagers de l'eau (AUE) pour la gestion et la maintenance des réseaux;
- le Service du machinisme agricole.
- la Direction de l'agriculture, avec les services chargés de l'appui aux exploitants:
- le Service agronomie et vulgarisation;
- le Service de production de semences et du matériel végétal;
- le Service des approvisionnements agricoles;
- le Service de structuration professionnelle des producteurs.
- la Direction des eaux et forêts;
ces Directions sont coiffées par la Direction générale des services techniques;
EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU
Les investissements passés importants dans le secteur de l'irrigation, notamment les grands et les petits périmètres irrigués, ont connu des taux de rentabilité bien inférieurs aux taux attendus, et ce, à cause de trois raisons principales: une organisation institutionnelle déficiente, un niveau élevé de subventions des coûts récurrents de certains réseaux hydroagricoles et une politique des prix agricoles peu incitatrice. Etant donné que 82% des terres potentiellement irrigables ont déjà été aménagées, les nouveaux projets ont tendance à être plus complexes et plus onéreux.
Les superficies potentiellement aménageables dans les zones des grands périmètres dépassent 300 000 ha. Les superficies actuellement équipées totalisent 120 000 ha, alors que les superficies effectivement irriguées ne dépassent pas 65 000 ha.
Les petits périmètres, au nombre de 350 et totalisant 167 000 ha, sont éparpillés dans tout le pays. L'absence des moyens financiers et matériels des services publics et la démotivation des agriculteurs ont réduit le niveau d'entretien et ont entraîné la détérioration progressive des réseaux et des infrastructures de la grande majorité de ces périmètres.
Depuis 1985, un projet de réhabilitation de petits périmètres irrigués, dont le financement a été assuré par le Gouvernement malgache, l'Association internationale pour le développement (AID), la Caisse française de développement (CFD) et le Fonds européen de développement (FED) a réhabilité 18 250 ha (1993). La deuxième phase de ce projet prévoit le renforcement des acquis de la première phase (30 périmètres) et, à partir de 1996, la réhabilitation de 4 000 ha sur d'autres périmètres.
L'objectif de la stratégie sectorielle de l'agriculture irriguée est d'assurer une utilisation optimale et durable des infrastructures d'irrigation en place. Etant donné le faible niveau de productivité des périmètres existants, les investissements physiques se limiteraient principalement à la réhabilitation des infrastructures existantes. La prise en charge de l'entretien et de la gestion des périmètres devra être assurée par les Associations des usagers de l'eau. Un transfert de gérance sera ainsi réalisé. Les rôles et tâches des services du Ministère chargé de l'agriculture et du développement rural seront redéfinis et réglementés dans le cadre d'une décentralisation, et s'orienteront vers des actions de conseils aux Associations. La sauvegarde des ouvrages essentiels pour la sécurité publique et des aménagements dont la gestion ne pourrait pas être assurée par des associations devra aussi être réalisée par ces services.
La protection de l'environnement des périmètres irrigués, la sécurisation du foncier et la participation effective des usagers aux actions d'aménagement sont partie intégrante de la nouvelle stratégie du Gouvernement en matière d'agriculture irriguée.
PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION
Banque mondiale. 1992. Etude sectorielle de l'agriculture irriguée. Division agriculture, Département des pays des grands lacs et de l'océan Indien, Région Afrique. Washington DC.
Bensaid, R. 1992. Amélioration de la productivité durable. Rapport consultatif de programmation du 5ème cycle du PNUD. FAO, Rome.
FAO. 1993. Projet de réhabilitation des petits périmètres irrigués. FAO/CI rapport N° 9/93 CP-MAG 35. Rome.
Ministère d'Etat à l'agriculture et au développement rural. 1994. Déclaration de politique pour le développement du sous-secteur irrigué.
Primature, Banque de données de l'Etat. 1992. Madagascar in figures.