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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION
Le Rwanda, petit pays enclavé dans l'est de l'Afrique centrale, a une superficie totale de 26 340 km². La superficie cultivable est estimée à 1 385 000 ha, soit 52 % de la superficie totale du pays. La superficie cultivée était estimée à environ 825 000 ha en 1984, soit 60% de la superficie cultivable et 31% de la superficie totale. Environ 275 000 ha ou 20% des terres cultivables sont actuellement destinés au reboisement villageois et aux pâturages.
TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population
Superficie du pays | 1994 | 2 634 000 ha |
Superficie cultivable | 1994 | 1 385 000 ha |
Superficie cultivée | 1984 | 825 000 ha |
Population totale | 1993 | 7 554 000 hab. |
Densité de population | 1993 | 287 hab./km² |
Population rurale | 1993 | 92 % |
Accès à l'eau potable | ||
Population urbaine | 1991 | 75 % |
Population rurale | 1991 | 75 % |
Le relief du pays est très accidenté, avec des altitudes comprises entre 800 et 4 000 m, offrant un paysage continu de collines et de vallées, ces dernières étant couramment appelées marais. Seule une petite zone dans le sud-ouest du pays se trouve à une altitude inférieure à 1 000 m.
Avec une population d'environ 7,5 millions d'habitants en 1993 et une densité de 287 hab./km², le Rwanda est le pays le plus densément peuplé d'Afrique. Le taux d'accroissement de la population, près de 4%, est également parmi les plus élevés du monde. La population rwandaise est à plus de 92% rurale.
L'agriculture représente 43% du PIB et emploie 91% de la population active.
Climat et ressources en eau
A cause de son altitude généralement élevée, le Rwanda a un climat beaucoup plus tempéré que celui que sa situation géographique (seulement quelques degrés au sud de l'équateur) pourrait laisser supposer. La température moyenne annuelle est de 19°C, mais peut varier de 15° à 29°C, la moyenne journalière des températures décroissant de 1°C pour chaque élévation de 200 m. La pluviométrie moyenne annuelle est de 1 111 mm, mais varie entre 700 mm dans le nord-est et 1 600 mm/an dans le sud-ouest.
Le réseau hydrographique est constitué par un canevas dense de rivières caractérisées par l'importance des marais et des bas-fonds qu'elles traversent. Les pluies, abondantes, ont une forte intensité et provoquent des crues ayant un temps de concentration relativement élevé.
TABLEAU 2
Bilan hydrique
Ressources en eau: | |||
Précipitations moyennes | 1 111 | mm/an | |
29,3 | km³/an | ||
Ressources en eau renouvelables internes - totales | 6,3 | km³/an | |
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant | 1993 | 833 | m³/an |
Ressources en eau renouvelables globales | 6,3 | km³/an | |
Indice de dépendance | 0 | % | |
Capacité totale des barrages | - | km³ | |
Eau désalinisée | - | 10 6 m³/an | |
Prélèvements en eau: | |||
- Agriculture | 1993 | 720 | 10 6 m³/an |
- Collectivités | 1987 | 36 | 10 6 m³/an |
- Industrie | 1987 | 12 | 10 6 m³/an |
Total | 768 | 10 6 m³/an | |
par habitant | 1993 | 102 | m³/an |
en % des ressources renouvelables internes | 10,2 | % | |
Autres prélèvements | - | 10 6 m³/an | |
Eaux usées: | |||
Production | |||
- | 10 6 m³/an | ||
Traitement | - | 10 6 m³/an | |
Réutilisation des eaux usées traitées | - | 10 6 m³/an |
TABLEAU 3
Irrigation et drainage
Potentiel d'irrigation | 1993 | 160 000 | ha |
Irrigation: | |||
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée | 1987 | 2 000 | ha |
- irrigation de surface | - | ha | |
- irrigation par aspersion | - | ha | |
- micro-irrigation | - | ha | |
Partie irriguée à partir des eaux souterraines | - | % | |
Partie irriguée à partir des eaux de surface | - | % | |
Partie de la superficie équipée réellement irriguée | - | % | |
2. Superficie irriguée par épandage de crues | - | ha | |
3. Marais et bas-fonds équipés | 1987 | 2 000 | ha |
4. Autres marais et bas-fonds cultivés | 1987 | 156 000 | ha |
5. Superficie en cultures de décrue | - | ha | |
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1 +2+3+4+5) | 1987 | 160 000 | ha |
- En pourcentage de la superficie cultivée | 1987 | 19,4 | % |
- Augmentation sur les 10 dernières années | - | % | |
- Partie irriguée par pompage | - | % | |
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: | Critère | ||
Grands périmètres | > - ha | - | ha |
Périmètres moyens | - | ha | |
Petits périmètres | < - ha | - | ha |
Nombre total de ménages | |||
Cultures irriguées: | |||
Production totale de céréales irriguées | - | t | |
en % de la production totale de céréales | - | % | |
Cultures irriguées | - | ha | |
- patate douce | - | ha | |
- sorgho | - | ha | |
- riz | - | ha | |
- maraîchage | - | ha | |
Drainage - Environnement: | |||
Superficie drainée | - | ha | |
en % de la superficie cultivée | - | % | |
Superficie protégée contre les inondations | - | ha | |
Superficie salinisée par l'irrigation | - | ha |
Les débits spécifiques varient entre 5 et 20 l/s par kilomètre carré, ce qui correspond à un coefficient d'écoulement généralement compris entre 10 et 35%. Les ressources en eau sont estimées à 6,3 km³/an
Les eaux souterraines ont été très peu étudiées et exploitées à cause de l'abondance des eaux de surface et des sources.
Les prélèvements en eau étaient estimés à0,77 km³ en 1987 (figure 1).
DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION
Il existe deux saisons sèches et deux saisons des pluies, qui permettent deux récoltes par an sur les collines:
Les paysans cultivent surtout sur les collines et toute l'agriculture y est pluviale. Les cultures principales sont la banane (surtout pour la production de vin de banane), le haricot, le sorgho et la patate douce.
La forte densité de la population et le taux d'accroissement élevé se traduisent par une atomisation des exploitations agricoles et une perte croissante de la fertilité des sols surexploités. Une des conséquences est que les paysans descendent de plus en plus vers les marais et les bas-fonds pour les mettre en culture. On y cultive principalement le sorgho et la patate douce.
Le projet PNUD/FAO, Inventaire des marais, a inventorié environ 160 000 ha de marais et de bas-fonds, ce qui correspond au potentiel global de développement de l'irrigation dans le pays.
La Superficie totale avec contrôle de l'eau est de 160 000 ha, ce qui correspond à un taux d'utilisation du potentiel de 100%. La forte pression démographique au Rwanda a en effet entraîné une mise en culture de tous les bas-fonds et marais. Cependant, plusieurs types de contrôle de l'eau sont réalisés au Rwanda (figure 2).
FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 0,768 km³ en 1993)
FIGURE 2: Répartition des superficies avec contrôle de l'eau (1987)
ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL
Le rôle le plus important dans le développement des marais a été confié à la Direction du génie rural et de la conservation des sols du Ministère de l'agriculture et de l'élevage (MINAGRI).
EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU
Le développement agricole des marais et des bas-fonds est considéré comme l'une des rares solutions capables d'augmenter sensiblement la superficie cultivée chaque année, et donc la production agricole, afin de faire face aux besoins d'une très nombreuse population dont la croissance démographique voisinait 4% avant les événements tragiques de 1994.
De nombreux projets d'aménagement, financés par des aides bi- et multi-latérales, des institutions religieuses, des organisations non gouvernementales, et même des privés, avaient été mis en oeuvre en ordre dispersé, parfois sans connaissance préalable suffisante du milieu écologiquement fragile des marais. Pour mieux coordonner les différentes interventions, une proposition de projet intitulé Elaboration du Schéma directeur national d aménagement, de mise en valeur et de gestion des marais avait été préparée. Un projet de législation concernant les droits de propriété des terres de marais existait, mais était en cours d'approbation par le Gouvernement. En cas d'ajournement prolongé d'une législation, l'exécution d'aménagements des marais qui implique une redistribution des terres déjà occupées serait remisé en question.
L'érosion et la dégradation des terres des collines deviennent également un problème de plus en plus important à cause de l'intensification de l'agriculture. Les marais faisant partie d'un bassin versant, une approche à l'échelle du bassin versant pour l'aménagement et la mise en valeur des terres des marais et des collines est indispensable.
Plusieurs projets d'aménagement des bassins versants et de la conservation des sols existaient ou étaient en cours de préparation avant les événements de 1994.
PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION
Equipe interdisciplinaire intégrée de terrain/AID-WMSII. 1987. Rapport sur la stratégie nationale pour le développement et la gestion des petits marais.
FAO. 1993. Appui au projet Inventaire des marais du Rwanda: Compte rendu final du projet TCP/RWA/2254.
FAO. 1993. Inventaire des marais du Rwanda: Conclusions et recommandations. Compte rendu final du projet PNUD/FAO/RWA/89/006.