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Conclusion

La leçon à tirer en matière de gestion de l'aide alimentaire est que celle-ci ne contribue efficacement à garantir la sécurité alimentaire que pour autant qu'elle repose sur des institutions idoines, et qu'elle est intégrée aux objectifs plus vastes du développement national. Il est manifeste qu'un cadre institutionnel clair permet aux pouvoirs publics et aux donateurs de mieux palier les conséquences de l'insécurité alimentaire et offrir des garanties quant à sa disparition.

Si une part importante des responsabilités incombe aux pouvoirs publics qui restent la pierre angulaire de la construction de la sécurité alimentaire nationale, leur action ne saurait être pleinement efficace que grâce à une collaboration étroite tant avec le secteur privé qu'avec la communauté internationale, c'est-à-dire avec chacun tous les partenaires du développement.

Même si la plupart des pays ont entamé le processus de développement nécessaire à la réalisation de l'objectif de sécurité alimentaire, bien des efforts restent encore à mener dans ce sens. A ce titre, la FAO a publié le document Agriculture vers 2010 dans lequel sont examinés les besoins et analysés les potentiels permettant d'accroître la production agricole.

A l'issue du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 et en complément aux instruments et programmes qui auront été adoptés171, il restera à travailler dans deux directions. Tout d'abord, l'extension de la protection des populations: si des principes et obligations sont reconnus pour les "temps de guerre" - ces principes et obligations reposent sur la Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerres, et sur ses Protocoles additionnels - l'on peut imaginer aussi que la protection soit étendue aux situations d'urgence non liées à un état de guerre. D'autre part, les Etats devront mettre ne place des mécanismes nationaux ou régionaux permettant de garantir l'effectivité de la sécurité alimentaire en donnant des effets pratiques aux principes juridiques internationalement reconnus. Si certains pays ont déjà adopté des dispositions constitutionnelles et législatives portant application des principes de droit à la nourriture et permettant la bonne réalisation de la sécurité alimentaire, nombreux restent encore les cas de vide juridique à ce sujet.

171 Le Conseil de la FAO en sa 108ème session (1995) avait adopté les propositions relatives à un Programme directeur et à un Plan d'action; voir sur ce point l'Introduction du présent ouvrage.

Alors même que la sécurité alimentaire ne peut être atteinte que par la coopération économique, il est essentiel que les responsabilités soient clairement assignées; à cet effet, les garanties juridiques de gestion et de prévention de l'insécurité brièvement exposées dans le présent ouvrage contribuent notablement à la réalisation de cet objectif.


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