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Préface et remerciements

Dans son second rapport d'évaluation (décembre 1995), le Comité Intergouvernemental sur le Changement de Climat (IPCC), établi par l'Organisation Météorologique Mondiale et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, concluait que "le solde d'évidence suggère une influence discernable de l'homme sur le climat global". Un changement dans les conditions climatiques affectera les systèmes de production agricole dans le monde. Jusqu'à présent, les projections de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) sur l'état de l'agriculture dans les prochaines décennies, telle que Agriculture mondiale: horizon 2010 (FAO et POLYTECHNICA, 1995) n'ont pas inclus les effets potentiels d'un quelconque changement climatique dû à l'homme aux niveaux global et régional. Au contraire, elles se sont concentrées sur l'augmentation des populations humaines, leurs besoins de base et leurs aspirations pour un bien-être accru, et les exigences correspondantes sur les ressources naturelles, principalement les ressources en terre et en eau, pour leur procurer la nourriture, les fibres, les aliments du bétail, les produits forestiers et l'espace vital nécessaires.

Quoiqu'il n'y a pas de doute en ce qui concerne l'influence prépondérante de l'augmentation des populations humaines et de leur capacité d'influencer le couvert et l'occupation du sol, les projections au-delà de 2010 devront prendre en compte les changements des conditions agroclimatiques comme un résultat de l'effet de serre accru (y compris la hausse de la température et de la teneur en CO2 ainsi que les dépôts azotés) plus important que n'importe quelle variation climatique naturelle des derniers millénaires.

Grâce au soutien financier du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), une Consultation d'Experts au siège de la FAO à Rome a été tenue pour discuter des effets directs et indirects sur l'agriculture au niveau régional. L'agriculture fut définie dans le sens large de manière à inclure la croissance des cultures, l'élevage, la foresterie et la pisciculture -tous compris dans le mandat de la FAO. Cependant, pour diverses raisons, la Consultation et les textes en résultant concernent les variations de conditions climatiques sur la croissance de plantes annuelles et pérennes, en insistant sur les effets du changement des processus hydrologique, pédologique et phytophysiologique. Ce faisant, on a tenté de trouver un équilibre entre les effets négatifs du changement anticipé du climat sur les écosystèmes naturels et gérés - si souvent attribués dans le débat à l'effet de serre accru - et les effets potentiels positifs sur la production végétale de températures plus élevées, de fertilisation dus à une teneur plus forte en CO2 et d'une efficience plus grande de l'utilisation de l'eau qui peut constituer un bénéfice déguisé pour l'avenir de l'humanité.

Il faut mentionner que les projections sur l'allure et la sévérité du changement de climat, en tant que base pour les modèles de productivité des terres discutés dans plusieurs chapitres, sont encore celles de la Première Évaluation de l'IPCC de 1990 et son Supplément de 1992 (élévation globale de température jusqu'en 2100 entre 2 et 5°C, et une montée du niveau de la mer entre 30 et 100 cm); dans certains cas, comme les projections pour l'Afrique, les modèles ont même pris, pour point de départ, le maximum plutôt que les valeurs moyennes de ces changements. Les nouvelles estimations de l'IPCC sont plus basses (entre 1 et 3, 5°C et entre 15 et 50 centimètres de montée du niveau de la mer). La modélisation sur base de ces dernières valeurs doit encore commencer. Une réévaluation des effets sur la production agricole sera donc nécessaire dans peu de temps. C'est aussi prévu pour la quantité toujours croissante de mesures à l'air libre et des données expérimentales sur les effets de concentrations croissantes en CO2 sur la croissance des plantes et les conditions du sol.

Les coordonnateurs remercient sincèrement, pour leurs contributions aux conclusions et leurs recommandations¹, les participants à la Consultation d'Experts 1993, y compris tous les membres du Groupe de Travail de la FAO sur le Changement de Climat. Nous avons apprécié la bonne volonté des auteurs des divers chapitres de mettre à jour leurs textes avec les informations qui n'ont été disponibles qu'après la réunion.

(¹ Voir: Highlights from an Expert Consultation on Global Climate Change and Agriculture Production, FAO, Rome, 1994. Disponible auprès de Dr R. Gommes, Agrometeorology Group, FAO, Vialle delle Terme di Caracalla, 00100 Rome.)

Des remerciements spéciaux sont adressés à Mme Linda See pour la préparation des réunions, à Mme Margaret Farrell pour la prise en charge consciencieuse de l'importante correspondance impliquée, au Dr. David Norse pour son travail initial d'édition et à Mme Chrissi Smith-Redfern pour la soigneuse révision des textes finaux.

Fakhri Bazzaz et Wim Sombroek
Rome, Janvier 1996

II convient également de remercier le Docteur Bernard Tychon et Monsieur Innocent Dudu, de la Fondation Universitaire Luxembourgeoise, pour leur contribution à la préparation du présent ouvrage en langue française.


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