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Chapitre Cinq

Approches participatives du développement à la FAO59

I. INTRODUCTION

378. Le terme "participation populaire" a fait son apparition dans les écrits sur le développement dans les années 70, devant l'échec de bien des activités d'aide au développement qui, conçues en dehors des pays bénéficiaires, n'avaient pu atteindre les objectifs de développement souhaités, notamment en ce qui concerne les groupes bénéficiaires défavorisés. Jusque-là, la stratégie conventionnelle en matière de projets avait une optique du développement axée sur le transfert de technologie visant à accroître la production et dont les avantages présumés devaient se répercuter à tous les échelons de la société. Il s'est toutefois avéré que les avantages du transfert de technologie, lorsqu'ils se matérialisaient, profitaient essentiellement aux moyens et aux gros producteurs et provoquaient fréquemment une marginalisation encore plus poussée des ruraux pauvres.

379. Simultanément, on s'est rendu compte que les populations des communautés rurales étaient rarement consultées quant aux objectifs des projets et n'étaient pas associées à leur mise en oeuvre. On présumait que les bénéficiaires adhéraient aux perceptions et aux objectifs des concepteurs de projets (habituellement extérieurs), ce qui n'était souvent pas le cas. Les résultats des projets fondés sur ces hypothèses étaient souvent décevants.

380. L'association de la FAO avec les approches participatives en matière de développement remonte au début des années 70, notamment à la Campagne mondiale contre la faim/Action pour le développement (CMCF/AD), au Programme de promotion des petits exploitants en Asie et à de nombreux autres projets de terrain visant à susciter une participation informée et délibérée des populations locales à toutes les phases du processus de développement. Dès 1975, l'objectif fixé pour la CMCF/AD était "d'encourager la participation des populations à leur propre développement, tout en provoquant une prise de conscience critique de ce que cette participation signifie". Le Programme de promotion des petits exploitants s'inspirait d'études prouvant que des organisations importantes, plus formelles (souvent gouvernementales) ne fournissaient pas de services efficaces aux petits agriculteurs, en particulier aux paysans les plus pauvres. Le Programme a organisé des milliers de petits groupes participatifs (de 8 à 15 personnes) autour d'activités économiques collectives, au Bangladesh, en Indonésie, en République populaire démocratique lao, aux Philippines, au Sri Lanka et en Thaïlande.

381. La Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural (CMRADR) de 1979 a donné une forte impulsion au principe de la participation directe des populations au processus de développement. La Conférence a affirmé que "la participation des populations aux institutions et aux systèmes qui régissent leur existence constitue un droit de l'homme fondamental et est également essentielle pour rééquilibrer le pouvoir politique en faveur des groupes défavorisés et favoriser le développement social et économique". La CMRADR, dont l'influence s'est fait sentir par la suite sur bon nombre de programmes d'action, a notamment mis en relief l'importance du renforcement des capacités institutionnelles et logistiques des populations défavorisées à participer collectivement au développement rural.

382. Après la CMRADR, le mouvement en faveur de la participation populaire a pris une ampleur considérable dans les institutions d'aide au développement et les organisations internationales, dont la FAO. C'est à cette époque qu'ont été lancés plusieurs programmes participatifs financés par des donateurs, notamment le Programme de participation populaire au développement agricole et rural par la promotion des organisations d'entraide (PPP), l'Action communautaire en faveur des femmes rurales les plus défavorisées (CADRW), le Programme des forêts au service des collectivités locales (FLCD), les programmes de communication en faveur du développement, le Programme forêt, arbres et communautés rurales et le Programme d'action pour le développement de la pêche artisanale. Tous ces programmes associaient les populations locales, par le biais des organisations communautaires, à la conception et à la mise en oeuvre des activités de développement et cherchaient délibérément à faire des plus pauvres d'entre les pauvres le principal groupe bénéficiaire. De la même façon, la CMCF/AD privilégiait de plus en plus la maîtrise locale des projets et les formes d'appui hors projet comme la formation au développement participatif pour les agents de terrain.

383. Les organes directeurs de la FAO ont toujours témoigné un vif intérêt pour la participation, à telle enseigne qu'en 1989 le Conseil a recommandé que le développement participatif soit intégré à toutes les politiques et à tous les programmes de développement de la FAO et que celle-ci élabore un Plan d'action pour la participation populaire. En 1991, la Conférence de la FAO a adopté un Plan d'action en sept points, contenant des propositions d'action destinées à la fois à l'Organisation et aux gouvernements et visant à:

384. Au cours des dernières années, portée par un intérêt croissant, la tendance à adopter des approches participatives en matière de développement a, sous l'effet de plusieurs facteurs, pris de l'ampleur. Les compressions de personnel dans la fonction publique et les politiques de décentralisation ont redéfini les responsabilités de l'Etat et du secteur privé, créant du même coup des situations de carences dans les institutions et les services et augmentant le rôle potentiel des communautés dans la prise de décision. Les acteurs de la société civile, de plus en plus nombreux, affirment leur présence. Les ONG qui, bien souvent, appliquent largement les approches participatives occupent de plus en plus les espaces laissés vides par le désengagement de l'Etat de son rôle de principal fournisseur de services de première ligne. Grâce aux nouvelles technologies de l'information, il est possible de faire circuler l'information plus rapidement et les possibilités offertes par les réseaux multiplient les demandes de participation, en particulier par le biais du courrier électronique et d'Internet, demandes qui devraient augmenter rapidement au cours des prochaines années. Dans ces conditions, on estime généralement que ni les donateurs, ni l'Etat ne peuvent agir unilatéralement pour planifier, coordonner ou diriger les activités de développement. Une consultation et une participation plus larges ne sont pas seulement souhaitables pour des raisons de principe, mais elles sont également essentielles sur le plan opérationnel.

385. La FAO s'est adaptée à cette tendance en faveur du développement participatif, comme en témoigne ce chapitre. En même temps, elle renforce ses relations avec les acteurs de la société civile dont la participation, soulignée dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, est essentielle pour atteindre les objectifs de la sécurité alimentaire. Une étude récente des politiques et des stratégies de coopération de la FAO avec les ONG et les autres organisations de la société civile formule des recommandations en ce sens.

386. Le présent chapitre met l'accent sur la participation de la FAO aux activités de développement menées au niveau communautaire, par opposition au travail qu'elle effectue sur la participation au sens plus large du terme dans le but de créer un cadre de politique générale favorable à la participation populaire. A des fins de comparaison et d'analyse, l'examen porte d'abord sur les projets de terrain, puis sur les produits du Programme ordinaire. Enfin, il présente un certain nombre de conclusions et de problèmes non encore résolus et formule des recommandations pour guider l'action future de la FAO dans ce domaine.

II. ORGANISATION DU TRAVAIL EN FAVEUR DE
LA PARTICIPATION AU SEIN DE LA FAO

387. De nombreux services de la FAO appuient les approches participatives en matière de développement, même si celles-ci constituent le principal pôle d'activité du Service des institutions et de la participation rurale (SDAR) de la Division du développement rural (SDA). Celle-ci et la division qui l'a précédée ont joué un rôle important pour intégrer les questions de développement rural, d'équité et de participation aux activités de la FAO dès le milieu des années 70, d'abord à l'occasion de la CMRADR, puis avec le lancement dans le sillage de cette conférence d'un certain nombre de programmes d'action comportant de nombreux éléments de participation, comme les programmes CADRW et PPP. En 1989, cette division a également été chargée de présider à la préparation du document du Comité de l'agriculture sur la "participation populaire au développement agricole et rural" et à la rédaction du Plan d'action de la FAO pour la participation populaire de 1991. Le mandat du Service SDAR est d'analyser les causes de la pauvreté et de concevoir des politiques, stratégies et approches qui favorisent l'accès des ruraux pauvres à l'emploi, aux ressources et aux services. Le service s'attache principalement à renforcer les institutions rurales qui facilitent une participation active des ruraux, notamment des pauvres, au processus de développement. Il a encouragé la participation populaire au développement socio-économique essentiellement par le biais de projets pilotes visant à créer ou à renforcer des organisations populaires rurales autonomes et durables. Si SDAR est une source essentielle du travail normatif de la FAO dans le domaine des approches participatives, d'autres services de la FAO appuient ces approches à des degrés variables.

388. Les programmes participatifs pris en compte dans le présent examen sont les suivants:

Activité participative Service FAO responsable
Programme de participation populaire Service des institutions et de la participation rurale (SDAR), Division du développement rural (SDA)
Coopératives rurales agricoles action auprès des groupes marginalisés, décentralisation Service des institutions et de la participation rurale (SDAR), Division du développement rural (SDA)
Foresterie communautaire Unité de foresterie communautaire (CFU), Division des politiques et de la planification forestières (FON)
Pêche artisanale Service de la technologie des pêches, Division des industries de la pêche (FII)
Nutrition participative Service des programmes de production, Division de l'alimentation et de la nutrition (ESN)
Coopératives laitières Service de la production animale, Division de la production et de la santé animales (AGA)
Associations d'utilisateurs des ressources hydriques Service des eaux - ressources, mise en valeur et aménagement, Division de la mise en valeur des terres et des eaux (AGL) et Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA)
Démonstrations en bloc de l'emploi des engrais Service des sols - ressources, aménagement et conservation, Division de la mise en valeur des terres et des eaux (AGL) et Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA)
Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS) Service de la protection des plantes, Division de la production végétale et de la protection des plantes (AGP)
   
Développement des systèmes agricoles Services de la gestion des exploitations et de l'économie de la production, Division des systèmes de soutien à l'agriculture (AGS)
Parité et développement Service des femmes dans le développement, Division de la femme et de la population (SDW)
Services vétérinaires Service de la santé animale, Division de la production et de la santé animales (AGA)
Vulgarisation et communication participatives Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication, Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation (SDR)
Planification participative des projets d'investissement Centre d'investissement (TCI)
Programme spécial pour la sécurité alimentaire Nombreux services: rôle de chef de file pour la participation confié à la Division de l'analyse du développement agricole et économique (ESA)
Renforcement des capacités pour les ONG/organisations de la société civile Nombreux services: rôle de chef de file confié à l'Unité pour la coopération avec le secteur privé et les ONG (TCDN) et au SDAR

389. Outre les initiatives à l'échelle de l'Organisation, l'intérêt pour la promotion de l'approche participative s'est également manifesté de façon informelle parmi les fonctionnaires de la FAO. Le meilleur exemple en est la création en 1989 d'un réseau informel de fonctionnaires de l'Organisation, le Réseau sur l'évaluation rurale participative (ERP). L'essor de ce réseau a été grandement facilité par l'emploi très répandu du courrier électronique à la FAO, qui a débuté à peu près à la même époque. Actuellement, quelque 150 fonctionnaires, à tous les échelons, participent à ce réseau (qui comprend également des fonctionnaires du FIDA et du PAM). Le réseau organise des séminaires à l'heure du déjeuner où des conférenciers invités parlent de questions liées au développement participatif. En raison de l'intérêt suscité grâce au réseau, deux stages de formation sur le thème de l'évaluation rurale participative ont été organisés en 1994 pour le personnel de la FAO. Quelque 25 fonctionnaires, provenant de différentes divisions, y ont participé.

III. PROJETS DE TERRAIN PARTICIPATIFS

390. Au cours des 25 dernières années, la FAO a mis en oeuvre des centaines de projets qui ont fait appel à des approches participatives, dont un certain nombre de projets de développement rural de grande envergure. Le présent examen porte uniquement sur ceux qui ont été mis en oeuvre au cours de la période 1992-98 avec l'appui direct des unités techniques de la FAO et à l'aide d'approches participatives. L'échantillon des projets de terrain participatifs de la FAO a été analysé en partant des questions suivantes:

391. Les projets de terrain participatifs de la FAO se divisent en deux grandes catégories: soit ils suivent une approche multidisciplinaire et globale du développement rural, soit ils sont concentrés sur une seule discipline. Les projets multidisciplinaires tentent de s'attaquer simultanément à divers problèmes identifiés par une communauté dans différents secteurs, comme l'éducation, la santé, la production agricole, et comprennent des activités visant de façon générale à permettre aux membres des communautés et aux groupes de se prendre en charge. Ces projets ne définissent pas au départ un champ d'action circonscrit, mais partent plutôt d'une large analyse des problèmes et des besoins de la communauté, en utilisant l'ERP ou d'autres outils d'évaluation participative. C'est à partir de l'évaluation qui est faite des besoins que les activités sont hiérarchisées et entreprises. Elles se concentrent souvent sur la production de revenus, mais peuvent également donner lieu à d'autres activités non génératrices de revenus. Le Programme de participation populaire (PPP) est un bon exemple de l'action de la FAO dans ce domaine, tout comme les projets dans des secteurs tels que la foresterie communautaire et le développement des systèmes agricoles.

392. Les projets monodisciplinaires partent d'une orientation sectorielle préétablie, comme la protection intégrée, et utilisent les techniques participatives pour mettre au point et implanter des pratiques améliorées ou perfectionner l'exécution des services fournis par un organisme gouvernemental précis. Les Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS) constituent un exemple de ce genre d'approche, qui s'applique également à des domaines comme les services vétérinaires, la pêche artisanale, les associations d'utilisateurs des ressources hydriques, la production laitière, etc. Si cette approche privilégie une discipline en particulier, d'autres besoins des communautés peuvent bénéficier des activités de suivi et d'amélioration. Il ne s'agit pas, au sens strict du terme, de projets monodisciplinaires, mais plutôt de projets qui se caractérisent en général par des prémisses préétablies et par des activités plus limitées que celles des projets multidisciplinaires.

Pourquoi des approches participatives ont-elles été utilisées?

393. Dans les projets multidisciplinaires, la participation constitue un moyen d'amener une communauté ou un sous-secteur d'une communauté à analyser ses problèmes et ses besoins et à élaborer et à mettre en oeuvre des solutions. Le projet et les institutions qui y collaborent, comme les organismes gouvernementaux ou les ONG, aident la communauté à entreprendre les activités qu'elle juge les plus importantes. Il s'agit peut-être du type de projet le plus participatif, dans la mesure où la prise de décision est confiée aux communautés et où les équipes de projet et autres acteurs "extérieurs" jouent un rôle de soutien plutôt qu'un rôle de direction.

394. Le souci de parvenir à une répartition plus équitable des services et des avantages a été à l'origine de bon nombre de projets multidisciplinaires. La participation à la prise de décision a été utilisée pour que les membres de la communauté, souvent tenus à l'écart, aient leur mot à dire dans l'analyse et la planification préalables à l'exécution des services. Une plus grande justice sociale, outre l'amélioration de la productivité et des revenus, était désormais considérée comme une condition nécessaire au développement rural. On estimait également que la participation était une condition préalable à la pérennité des interventions. Ainsi, les membres des communautés entreprendraient de plein gré les projets et activités présentant le plus d'intérêt à leurs yeux, avec garantie d'un choix judicieux du fait de la participation des bénéficiaires à l'identification et à la résolution des problèmes. Les activités seraient amorcées avec l'aide du projet et d'autres agents extérieurs, mais seraient poursuivies par la communauté elle-même lorsque cette aide extérieure aurait cessé.

395. Dans le cas du Programme de participation populaire (PPP), des petits groupes d'auto-assistance, constitués autour d'activités rémunératrices identifiées par les membres des groupes eux-mêmes et appuyés par des animateurs ayant reçu une formation spécialisée, ont servi de fondation pour la mise en place d'organisations populaires rurales plus importantes, plus participatives et plus durables. L'analyse communautaire participative a permis de recueillir les opinions des bénéficiaires potentiels, de dresser un tableau de la situation et des facteurs socio-économiques et de définir les domaines d'intervention, les types de groupes et les activités collectives.

396. Les projets multidisciplinaires de foresterie communautaire portent à la fois sur la gestion durable des forêts et sur le développement rural durable en partant du principe que l'existence des populations vivant à l'intérieur ou à proximité des forêts doit être améliorée si l'on veut protéger et gérer les forêts de façon appropriée. Les projets de foresterie communautaire encouragent en général la maîtrise et la gestion locales des ressources forestières et le renforcement des capacités institutionnelles à l'appui de cette gestion locale. Une participation accrue à la gestion des ressources peut prendre bien des formes, qui vont d'une plus grande participation des communautés dans les processus décisionnels gérés par les organismes forestiers de l'Etat à des actions de gestion forestière conjointes entre les communautés et les institutions forestières, les communautés bénéficiant de cette gestion améliorée.

397. Les projets de développement des systèmes agricoles (FSD) associent les agriculteurs au processus de recherche et de développement ainsi qu'à la conception et à la mise au point de solutions appropriées à leurs problèmes. Deux grands projets de terrain ont été mis en oeuvre au cours de la période prise en compte par l'examen: le Programme de gestion de la recherche agricole axée sur les exploitants (FARM), financé par le PNUD et le Programme sur les méthodes de recherche appliquée au niveau des exploitations (FARMESA), financé par le Gouvernement suédois. Les deux projets, qui portent sur la gestion durable des ressources, comportent un important volet participatif.

398. Les activités dans le domaine de la nutrition ont porté essentiellement sur la planification des interventions à faveur du développement, en utilisant la nutrition comme point de départ pour aborder les problèmes de développement de façon globale. La nutrition est prise comme un concept large englobant des domaines divers comme les soins de santé, l'approvisionnement en eau et la sécurité alimentaire des ménages. Les interventions participatives en matière de nutrition visent à renforcer la capacité locale à recueillir et analyser les informations puis, en fonction des résultats obtenus, à s'attaquer aux problèmes.

399. Dans les projets monodisciplinaires, la participation constitue un moyen pour parvenir à une fin, et non une fin en soi. La participation est utilisée de façon stratégique pour amener les populations à contribuer à une amélioration de la production et des services dans un domaine prédéterminé sur lequel le projet se concentre. Elle est considérée comme un élément essentiel pour parvenir aux améliorations recherchées. Parfois, la participation est essentiellement consultative alors que, dans d'autres cas, le projet vise à donner aux participants les moyens de prendre des décisions autonomes dans des domaines comme l'utilisation et la gestion des terres.

Encadré 1. Aux Philippines, la réforme agraire constitue un cadre propice pour améliorer le secteur agricole

Le projet "Communautés pour une réforme agraire durable - appui technique à la réforme agraire et au développement rural" (SARC-TSARRD), financé par le Gouvernement des Pays-Bas (GCP/PHI/042/NET) a été lancé en 1997 en faisant fond sur un projet FAO financé par l'Italie amorcé en 1990 et visant à mettre en place une assise institutionnelle solide pour une mise en oeuvre accélérée du Programme intégré de réforme agraire des Philippines.

Dans le but de faire des bénéficiaires de la réforme agraire des agriculteurs autonomes productifs et aptes à bénéficier de services d'appui plus poussés, le projet applique l'approche du Développement des systèmes agricoles (FSD), modifiée et adaptée aux conditions rurales des Philippines. L'Atelier consultatif de Barangay, dans le cadre duquel les communautés identifient et classent leurs besoins par ordre de priorité et définissent des domaines dans lesquels elles sont prêtes à apporter des contributions de contrepartie aux activités de développement, constitue un élément essentiel de cette approche. Parallèlement, les services administratifs locaux confirment la validité des propositions et donnent un premier feu vert à leur incorporation aux plans de développement municipaux et provinciaux, les représentants des autorités locales s'engagent à appuyer la mise en oeuvre des propositions spécifiques et des groupes d'ingénieurs sont chargés de préparer les dossiers techniques et les devis pour les projets d'infrastructure. Le système de suivi du projet suivant l'approche FSD incorporé au système de suivi trimestriel du Ministère de la réforme agraire porte sur des questions d'exhaustivité et de fiabilité des données et des méthodes participatives.

Le Ministère de la réforme agraire a adopté et institutionnalisé l'approche FSD dans toutes les communautés visées par la réforme. L'approche SARC-TSARRD-FSD est aujourd'hui appliquée dans d'autres projets du Ministère bénéficiant d'une aide étrangère, notamment le Projet de développement des communautés de la réforme agraire financé par la Banque mondiale, le Programme d'appui à la réforme des avoirs par la réforme agraire intégrée bénéficiant de l'aide du PNUD, le Programme de développement des communautés indigènes et le Projet d'appui aux infrastructures de la réforme agraire financé par le Japon.

400. Les Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS) visent à aider les agriculteurs et les vulgarisateurs à gérer les cultures de façon intégrée, à réduire l'utilisation des pesticides et les coûts qui y sont associés et à augmenter le rendement des cultures. Cette approche facilite également la prise de décision et la gestion par les agriculteurs et aide les vulgarisateurs à apporter un meilleur soutien à leurs efforts. La démarche doit être participative pour que les agriculteurs apprennent à analyser leurs cultures et à prendre des décisions de gestion pour s'adapter à l'évolution des conditions, dans le but de diminuer les problèmes provoqués par les ennemis des cultures et le recours aux pesticides.

401. Les projets de coopératives laitières organisent les petits agriculteurs en coopérative afin d'améliorer le ramassage et la transformation du lait. Les projets de services vétérinaires emploient la méthode participative pour aider les vétérinaires à mieux répondre aux besoins de leurs clients dans des pays où les services vétérinaires gouvernementaux sont faibles ou inexistants. Les projets d'association d'usagers de ressources en eau organisent des groupes pour améliorer la gestion des approvisionnements en eau d'irrigation, afin d'accroître les rendements des récoltes et, du même coup, la production alimentaire.

402. Les projets de pêche artisanale ont connu au fil des années une évolution: s'ils visaient au départ à introduire un matériel amélioré, afin d'augmenter les captures, ils se sont orientés vers une approche plus participative visant à analyser et à trouver des solutions aux problèmes. Un des principaux problèmes pris en compte par ces projets est l'absence de services de vulgarisation gouvernementaux efficaces, en mesure de fournir un appui aux communautés de pêcheurs artisanaux. Pour cette raison, les projets commencent par encourager une approche d'auto-assistance pour résoudre les problèmes et se concentrent sur la participation des membres des communautés à la formulation, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des projets du secteur des pêches.

Quels ont été les principaux bénéficiaires ou groupes cibles des projets participatifs?

403. Tous les projets participatifs appuyés par la FAO visaient les membres des communautés rurales agricoles. Toutefois, au sein de ces communautés, les groupes visés variaient d'un projet à l'autre. Les projets suivant une approche multidisciplinaire, comme le PPP, ont en général tenté de cibler les plus pauvres, dans le but d'assurer une répartition plus équitable des services et des avantages, même si certains projets intéressaient l'ensemble des communautés.

404. Les projets monodisciplinaires ont eu tendance à se concentrer sur les membres des communautés participant déjà directement à la production dans le secteur visé par le projet. Par exemple, les agriculteurs actifs étaient l'objet des projets agricoles, les membres des associations d'utilisateurs des ressources hydriques constituaient le groupe cible des projets qui se concentraient sur l'amélioration de la production et la gestion de l'eau d'irrigation et les vétérinaires (ou les techniciens vétérinaires) représentaient le groupe visé par les projets de santé animale. Les projets de pêche artisanale visaient ceux et celles qui étaient directement engagés dans la capture du poisson, la construction et la réparation des engins de pêche ou des bateaux, la transformation ou la commercialisation des produits de la pêche.

405. Certains projets ont été exécutés avec des groupes déjà constitués ou mis en place par le projet, dans le but d'améliorer les pratiques agricoles et les revenus. En outre, le PPP s'est efforcé de favoriser la création d'associations intergroupements destinées à fournir des services et un appui aux groupes d'agriculteurs et de créer des comités de coordination locaux rassemblant des représentants des groupes, l'administration et les dirigeants locaux. Dans ces projets, la création et la cohésion du groupe constituaient en soi un objectif important, ces groupes étant considérés comme d'importants éléments de base sur le plan social, capables de faire davantage entendre la voix des personnes marginalisées que lorsque ces dernières parlent à titre individuel.

406. Si tous les projets visaient les communautés rurales agricoles, on a fini par reconnaître que l'augmentation de la participation des villageois à la prise de décision impliquait des changements à d'autres échelons de la société, au-delà du village. Dans le cadre des projets multidisciplinaires, il est parfois compliqué et difficile d'identifier les autres parties prenantes importantes et de les amener à participer. Par exemple, afin d'atteindre les plus pauvres et les membres marginalisés d'une communauté, il faut mobiliser les chefs villageois. Plusieurs échelons de gouvernement peuvent être intéressés, aux niveaux municipal, régional et national. Différents ministères et organismes gouvernementaux pourront devoir être mobilisés et leur assistance coordonnée. Certains projets ont abordé cette question de façon très stratégique. Par exemple, les projets de nutrition participatifs ont associé toutes les parties prenantes, y compris les agents de développement des ONG ou des gouvernements, qui travaillent auprès des communautés locales afin de recueillir et d'analyser les données relatives à l'alimentation et à la nutrition et assurent la liaison avec d'autres agents et institutions de développement.

407. Il s'est en général avéré moins difficile de travailler à un échelon supérieur à la communauté dans le cadre des projets monodisciplinaires, dont l'action a tendance à se concentrer sur l'organisation gouvernementale intéressée, habituellement un service de vulgarisation, afin d'améliorer l'exécution des services. De nombreux projets ont eu pour rôle essentiel d'améliorer les compétences des agents de vulgarisation, afin qu'ils intègrent les méthodes participatives dans leur action et incitent les bénéficiaires à contribuer à la conception et à l'exécution des services de vulgarisation. De nombreux projets s'employaient à introduire les approches participatives dans les services de vulgarisation et à les institutionnaliser. Par exemple, le Projet foresterie et sécurité alimentaire dans la région Méditerranée et Proche-Orient a constaté que, traditionnellement, le rôle des services forestiers consistait à éloigner les populations des forêts et à sanctionner les contrevenants. Dans le cadre de ses efforts pour introduire des méthodologies participatives dans les services forestiers, le projet a notamment assuré le recyclage des fonctionnaires et s'est efforcé d'établir un climat de confiance entre les communautés et les services.

408. Pour favoriser les approches participatives ou l'adoption de méthodologies améliorées, certains projets ont tenté d'agir au niveau des réformes de politique générale. Dans certains cas, il s'agissait de sensibiliser les décideurs à la nécessité et aux avantages d'une réforme ou d'apporter l'assistance directe d'experts techniques pour élaborer de nouvelles politiques, à l'invitation du gouvernement. D'autres projets jugeaient plus facile d'intervenir là où existait déjà un cadre de politique générale favorable. Par exemple, le programme IPM/FFS en Indonésie a bénéficié d'un décret présidentiel promulgué en 1986 qui interdisait un nombre important de pesticides, supprimait systématiquement les subventions à ces produits et érigeait la protection intégrée en politique nationale. Aux Philippines, la politique agricole nationale encourageait la protection intégrée.

Quels sont les principaux domaines auxquels la participation a été appliquée?

409. Production et création de revenus. Presque tous les projets ont privilégié l'augmentation de la production et la création de revenus comme moyen d'améliorer l'existence des ruraux. Certains projets se sont concentrés sur l'amélioration de la production dans un secteur d'activité économique existant, alors que d'autres ont encouragé de nouvelles initiatives économiques. Par exemple, presque tous les projets de foresterie communautaire ont encouragé la production et les activités rémunératrices liées aux produits forestiers afin d'établir un lien entre l'environnement et le bien-être des populations. Les activités génératrices de revenus de ces projets portaient notamment sur l'amélioration de la production de bois de feu, la création de pépinières ou de plantations, l'apiculture, la production de champignons, l'artisanat et l'intégration des arbres aux systèmes agricoles. D'autres ont également entrepris des activités génératrices de revenus et de production en dehors du secteur forestier, par exemple, en encourageant une augmentation de la production agricole dans les champs et dans les potagers, l'élevage et la gestion des pâturages, la pêche durable et la bonification des terres par la fixation des dunes, afin d'améliorer la production des systèmes agricoles et des autres moyens d'existence des ruraux.

410. Epargne et crédit mutuels. Un certain nombre de projets ont favorisé des régimes d'épargne ou de crédit mutuels, afin de financer les activités de groupe. Les activités menées dans le cadre des projets PPP constituent une fois de plus un exemple de la façon dont cet outil peut être utilisé. Dans le cadre de ces projets, on s'est efforcé dans un premier temps de fournir au groupe participatif l'accès au crédit, afin de financer les activités communes, pour se rendre rapidement compte qu'il était plus efficace d'adopter une approche encourageant d'abord l'épargne. De cette manière, les activités choisies correspondraient davantage aux capacités et aux ressources du groupe, l'engagement du groupe serait plus fermement établi et son endettement diminué, augmentant ainsi les possibilités d'aboutir à une action durable. Le crédit mutuel a également été utilisé pour financer les activités de groupe, ce qui réduit les coûts à la fois pour les prêteurs et les emprunteurs. Afin d'encourager les prêts aux groupes d'agriculteurs, chaque projet a mis en place un fonds de garantie du crédit pour couvrir les pertes imputables au non-remboursement des prêts.

411. Formation participative. La FAO a promu la formation participative, comme moyen d'améliorer la qualité et l'efficacité de la formation, en amenant les populations à analyser et à trouver des solutions à leurs propres problèmes. Si de nombreux projets ont adopté des approches participatives pour la formation, l'expérience peut-être la plus réussie et la plus connue est celle des Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS)60. Les agriculteurs et les vulgarisateurs participent à la conception et à la mise en oeuvre du programme et surveillent les effets des pratiques améliorées et de la formation. La participation est considérée comme un élément essentiel des programmes IPM/FFS, car les agriculteurs sont chargés de mener un processus permanent d'analyse et de prise de décision dans leurs propres champs.

412. L'essentiel de l'expérience acquise par la FAO dans le domaine des Ecoles pratiques d'agriculteurs pour la protection intégrée provient de projets portant sur les systèmes rizicoles en Asie du Sud-Est61. L'objectif de ces interventions est de faire de la protection intégrée une approche fondamentale et durable en matière de lutte contre les ravageurs dans les pays participants. L'accent est mis sur l'élaboration et la mise en oeuvre d'un programme d'apprentissage stratégique dans le cadre duquel des formateurs étrangers travaillent avec des formateurs nationaux qui, à leur tour, initient les vulgarisateurs de terrain au programme, ceux-ci travaillant par la suite auprès des agriculteurs. Les participants au programme travaillent dans les champs pour tester différentes approches et découvrir par eux-mêmes les avantages et les inconvénients des différentes techniques. Ils travaillent en équipe pour effectuer des observations et analyser les résultats de leurs expériences. Plutôt que d'écouter des exposés sur la lutte contre les ravageurs, ils se livrent à des expériences et font par eux-mêmes de nouvelles découvertes en gérant un champ pendant toute une campagne agricole. Bon nombre d'agents de vulgarisation n'ayant jamais cultivé un champ, ils apprennent à voir les choses dans l'optique de l'agriculteur et acquièrent une expérience concrète des techniques de protection intégrée et de la formation sur le terrain. Ces projets encouragent également un "apprentissage horizontal" grâce aux réunions périodiques et au dialogue entre les vulgarisateurs qui leur permettent de trouver des solutions aux problèmes et de confronter leurs pratiques et le programme s'en trouve renforcé.

413. Les projets de développement des systèmes agricoles ont également appliqué le modèle des écoles pratiques d'agriculture62 pour permettre aux agriculteurs et aux spécialistes de travailler ensemble à la conception de technologies appropriées, une formule qui permet d'aborder les problèmes de développement et d'accroître les capacités tant des spécialistes que des agriculteurs dans un développement à dimension humaine.

414. Dans plusieurs pays où le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) est en cours d'exécution, les membres des associations d'utilisateurs des ressources hydriques participent à une version modifiée des Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée63. Le projet forme des spécialistes de l'irrigation, qui à leur tour doivent former des vulgarisateurs et, par la suite, des agriculteurs. Si cette méthode a l'inconvénient de diminuer le contrôle sur le contenu du programme de formation dispensé aux bénéficiaires, le coût de ce programme en est sensiblement réduit. Une autre modification par rapport au modèle IPM/FFS est que la formation s'étale sur une période plus longue, habituellement deux à trois ans, alors que dans le cas des Ecoles pratiques pour la protection intégrée sa durée se limite à celle d'une campagne agricole. Le programme de formation porte sur plusieurs problèmes techniques et non sur un seul, la lutte contre les ravageurs. Ainsi, le même thème peut être repris au cours de plusieurs campagnes agricoles, selon la nature des problèmes identifiés par le groupe d'agriculteurs.

415. Renforcement des capacités des organisations de la société civile. Certains projets et programmes visent précisément à renforcer les capacités des organisations de la société civile, afin qu'elles puissent s'acquitter efficacement des nouvelles fonctions qui leur sont confiées à la fois dans le cadre du dialogue de politique générale et dans la fourniture de services. L'Unité de la coopération avec le secteur privé et les ONG (TCDN) a ouvert la voie à un partenariat avec SDAR, pour promouvoir les partenariats entre la FAO et les intervenants non gouvernementaux, et un certain nombre d'autres unités de la FAO sont également engagées dans des activités de ce genre. Un programme financé par une ONG en Asie du Sud aide les ONG centrales de cette sous-région à améliorer la qualité de la formation qu'elles dispensent dans le domaine de l'agriculture durable aux ONG locales et aux organisations communautaires. Un projet PCT au Sénégal, financé en partie par les fédérations d'agriculteurs sénégalais, aide ces organisations à mieux comprendre les politiques agricoles et à élaborer une stratégie d'agriculture durable fondée sur la logique de l'agriculture familiale.

416. Services de vulgarisation participatifs. Outre les Ecoles pratiques d'agriculteurs, certains projets de terrain ont fait appel à d'autres approches novatrices pour la vulgarisation. Par exemple, un projet en Afghanistan vise à améliorer les services de santé animale et à assurer l'autonomie financière des services vétérinaires, jusque-là fournis par l'Etat. Les vétérinaires et les techniciens qui, de fonctionnaires de l'Etat, sont devenus travailleurs indépendants, suivent des cours de recyclage afin d'axer davantage leur action sur la fourniture d'un service. L'amélioration des communications entre l'éleveur et le technicien en santé animale est un premier pas indispensable pour aider les fournisseurs de services vétérinaires à opérer cette transition. Ce projet a suscité un vif intérêt, puisqu'il couvre, à des degrés variables, 75 pour cent d'un pays où, dans les circonstances actuelles, les services vétérinaires seraient autrement absents.

Quelles sont les principales méthodes appliquées dans les projets participatifs?

417. Groupes. Pratiquement tous les projets ont utilisé les groupes comme moyen d'accroître la participation des populations rurales à la planification et à l'exécution des services. Les groupes présentent un certain nombre d'avantages: ils offrent notamment un forum où les participants peuvent exprimer leur point de vue et adopter des positions communes, qui peuvent être relayées aux décideurs. Ces positions sont plus fortes, car elles expriment la voix de plusieurs membres de la communauté et non la voix isolée d'un particulier. Souvent les groupes sont un moyen efficace de former les populations et de communiquer.

418. L'expérience de la FAO a montré que les groupes sont relativement faciles à constituer, à condition de fournir les incitations appropriées. Il est beaucoup plus difficile d'assurer leur pérennité à long terme, si une structure incitative n'est pas conservée. Les groupes ne doivent jamais cesser d'avoir une bonne raison de rester ensemble.

419. Certains projets ont travaillé avec des groupes déjà établis ou qui existaient de façon informelle autour d'un moyen de production économique. Pour de nombreux projets participatifs, les coopératives agricoles ont représenté un type de groupement important. Par exemple, les projets de coopératives laitières ont organisé les petits agriculteurs en coopérative, afin d'améliorer l'efficacité de la commercialisation et de la transformation du lait, la production et la commercialisation du fromage, ou les deux. A titre individuel, les petits producteurs laitiers ne produisent pas suffisamment pour justifier des investissements dans du matériel de transformation et, bien souvent, il n'existe pas de dispositifs pour effectuer en temps opportun le ramassage du lait, ce qui entraîne une perte de la valeur du produit. Le développement de coopératives a constitué un moyen de rassembler les agriculteurs et d'accroître collectivement leurs options en matière de commercialisation et de transformation.

420. Animateurs. Bien des projets utilisant les groupes ont eu recours à une personne de l'extérieur pour faciliter la constitution du groupe et l'aider à conduire ses activités. Par exemple, les projets PPP ont utilisé les animateurs de groupes pour encourager et faciliter la constitution de groupes et aider ces derniers à mener les activités de développement qu'ils avaient choisies. Les animateurs étaient habituellement des employés contractuels ou détachés, dont les salaires étaient payés grâce aux fonds du projet. Ils étaient recrutés par des organismes gouvernementaux ou par des ONG locales et bénéficiaient d'une formation à l'approche PPP, où ils avaient notamment appris à quel point il est important de remettre les pouvoirs de prise de décision entre les mains des populations locales. Les animateurs communautaires assumaient des fonctions similaires dans les pays d'Afrique francophone, mais à un échelon communautaire plus élevé.

421. Groupes opérant sur place. Le problème d'"institutionnaliser" la planification participative a été abordé dans le cadre du projet FARM par la création de groupes opérant sur place sur chacun des 16 sites où le projet était exécuté. Une fois les communautés mobilisées et les plans établis, les communautés s'attendaient à voir leurs objectifs réalisés. Les groupes opérant sur place ont servi de catalyseur pour encourager la coopération entre les ministères actifs sur le terrain, les ONG et les communautés locales et garantir un suivi.

422. Analyse et planification participatives. De nombreux projets ont utilisé l'évaluation rurale participative (ERP) comme outil pour aider les communautés à analyser leurs problèmes et leurs besoins et pour amener les équipes de projet et les autorités à comprendre les besoins des communautés qui devaient bénéficier des interventions. Certains projets ont transposé les résultats de l'analyse à l'ensemble du cycle de planification participative. Par exemple, un projet de nutrition participatif en Zambie comportait une phase préparatoire de six mois, afin de mieux comprendre la situation nutritionnelle et l'insécurité alimentaire des ménages. Une ERP a été effectuée avec la population locale, afin de cerner les problèmes et de définir le projet principal. Ce dernier comportait une étude de référence sur la situation alimentaire et nutritionnelle, dont des données cliniques sur les carences en vitamine A et en fer. Des indicateurs ont été élaborés afin de suivre la situation et de déceler des changements dans le temps. Un système d'évaluation a été mis en place et comporte un élément de suivi-évaluation participatif.

423. Trois projets de pêche artisanale se sont concentrés sur les approches participatives pour la planification et la prise de décision64. Les principaux objectifs des projets comprenaient le renforcement des institutions pour la planification, l'exécution et le suivi des activités de développement intégré, la sensibilisation, à tous les échelons, à la nécessité, aux avantages et aux pratiques de l'aménagement des pêches et l'importance d'associer les communautés aux décisions d'aménagement, en renforçant les compétences en matière d'aménagement durable des pêches et de processus participatif. Pour atteindre ces objectifs, les projets ont entrepris les activités suivantes:


Encadré 2. L'informatique au service de la planification participative

Les approches participatives sont essentielles pour l'action menée par la FAO dans les domaines de la planification et de la gestion foncières. Traditionnellement, la planification foncière se faisait avec la participation des populations intéressées mais, à partir des années 60, une approche plus expéditive et présumée plus efficace, faisant appel au jugement de techniciens pour trancher les questions de gestion foncière, a fait son apparition dans de nombreuses régions du monde.

L'avènement de l'informatique a joué un rôle fondamental dans le retour à des approches plus participatives qui permettent aux populations locales d'identifier les problèmes et de proposer des solutions. Au lieu de procéder à de longs levés géométriques et d'établir des cartes à la main, il est devenu possible de cartographier les délimitations des terrains, les schémas d'utilisation des terres, etc. et de les modifier pour parvenir à la configuration souhaitée. Ainsi peut-on désormais connaître et discuter le point de vue des différentes parties prenantes sur d'éventuels nouveaux schémas d'administration et d'utilisation des terres.

Le rôle de la FAO a consisté à faire la démonstration des possibilités d'emploi de ce type de planification dans les pays membres, à fournir des conseils objectifs sur des méthodes économiques et à former un personnel local aux techniques de planification et aux méthodes de planification participative. Cette méthodologie a été appliquée dans des projets de la FAO dans 16 pays au cours de la période 1992-98 et diffusée par le biais de plusieurs ateliers, dont trois organisés pour les pays d'Europe centrale et orientale (Riga, 1993; Bertinoro, Italie, 1997 et 1998).

Si ce type de planification de la gestion foncière est considéré d'application universelle, il n'est pas toujours utilisé avec succès. Les facteurs culturels, qui font obstacle au changement du statu quo, et l'incapacité de certaines institutions gouvernementales à accepter un exercice de planification participative, dont elles ont l'impression que les résultats échappent à leur contrôle, constituent les principales entraves à son application.

Quels ont été les résultats prévus et effectifs des projets participatifs?

- Attentes

424. Il est évident que l'action menée par la FAO dans le domaine des approches participatives est considérable du point de vue du nombre d'activités et de la couverture géographique et sectorielle des thèmes abordés. Les projets visaient les objectifs généraux suivants:

425. Le degré de réalisation des objectifs établis n'a pas fait l'objet d'une évaluation à grande échelle ou sur une période prolongée, en dehors des indications fournies ci-après. Si certains projets ont enregistré des résultats positifs pour ce qui est de l'application constante de pratiques améliorées et sur le plan des services, le bilan est toutefois inégal. Il faudrait recueillir davantage de données sur les effets à long terme. Toutefois, l'évaluation des avantages à long terme pour les bénéficiaires d'un projet représente une tâche complexe, exigeant des études approfondies: on ne peut mesurer la réussite qu'en examinant ce qui se passe dans la communauté et au sein de l'organisation une fois que l'appui au projet a pris fin ou bien il faut comparer l'impact d'un projet participatif à l'impact obtenu par des projets non participatifs, afin d'apprécier véritablement le rôle de la participation. Rares sont les projets équipés pour ce genre d'analyse.

426. Outre des retombées telles que l'amélioration du niveau de vie, de l'environnement, du niveau nutritionnel et autres indicateurs du bien-être, de nombreux projets considéraient également que la participation effective constituait en soi une preuve critique de succès. Les approches participatives sont jugées plus efficaces pour garantir la pérennité des interventions, même si elles coûtent parfois plus à court terme, car des participants actifs adhèrent plus rapidement et plus complètement au changement et parce qu'à long terme, le coût du changement peut en fait être inférieur. Certains projets visaient aussi à mettre en place des mécanismes permettant d'"institutionnaliser" la participation et la communication au sein des communautés et entre les communautés et l'Etat. Les incidences précises, bien que n'étant pas clairement indiquées par les projets, peuvent par déduction être établies comme suit:

427. Parallèlement, il s'est avéré extrêmement difficile de pratiquer une gestion participative pour les raisons suivantes:

428. En raison de ces obstacles, l'adoption de méthodes participatives est une tâche complexe et longue, qui exige un travail de sensibilisation et de formation considérable. Dans certains cas, la réalité est telle que les décisions qui affectent le développement des communautés rurales continueront d'être prises à des fins politiques par des gens éloignés de ces communautés. La réussite de l'action de la FAO dans le domaine de la participation doit être mesurée à l'aune de ces critères.

429. Il existe plusieurs mesures importantes de la réussite à l'échelon institutionnel: la pérennisation des méthodologies et des approches de formation utilisées dans les projets, la mise en place et la viabilité à terme de groupes communautaires ou d'institutions (comme les réseaux de communication ou les établissements de formation) qui appuient les approches participatives, l'adoption de nouvelles pratiques agricoles. A plus long terme, les résultats escomptés des projets participatifs comprennent l'amélioration durable du niveau de vie des populations cibles, l'amélioration de l'environnement et la possibilité donnée aux bénéficiaires d'apporter des améliorations dans d'autres secteurs de leur existence.

- Données d'expérience préliminaires

430. Chaque fois qu'un changement positif a eu lieu, l'engagement institutionnel était fort et a constitué l'une des clés du succès. En revanche, de nombreux projets relativement réussis sur le terrain n'ont pu être mis en oeuvre ailleurs par manque d'appui. Le problème de l'élargissement de l'appui institutionnel aux approches participatives a donc fini par être considéré comme un problème prioritaire.

431. L'un des atouts du programme PPP a été la large place qu'il a faite à l'évaluation et aux enseignements tirés des projets précédents. Il a notamment procédé à six études d'évaluation rétrospective des projets qui ont été réalisées dans différents pays à l'aide de fonds du Programme ordinaire et portant sur la durabilité des groupes et des organisations qui les encadraient. La plupart des études ont été réalisées un an environ seulement après l'achèvement du projet. Les conclusions ont été, comme on pouvait s'y attendre, hétérogènes. Par exemple, en Sierra Leone, les groupes ont vu leur nombre d'adhérents augmenter dans la période qui a suivi immédiatement le projet et les groupes ont été considérés comme des moyens efficaces pour attirer l'aide au développement. Toutefois, la constitution de groupements de femmes et d'associations intergroupements a été lente et la capacité des groupes à se diversifier et à acquérir des aptitudes plus poussées en matière de planification et de gestion dans un climat économique difficile a été contestée. Au Ghana, si le projet a provoqué une prise de conscience appréciable et si différents particuliers et organisations en ont bénéficié, l'approche partant du haut pour la conception du volet crédit et l'absence d'activités rémunératrices pour de nombreux groupes ont abouti à des résultats décevants, tout en permettant de tirer d'importants enseignements pour des projets futurs.

432. En 1998, une étude post-projet à Sri Lanka a été réalisée six ans après l'achèvement du projet. Elle a révélé un certain nombre de réalisations encourageantes et durables dans différents villages, surtout en ce qui concerne la fourniture de crédit et le développement des micro-entreprises. Toutefois, les conseils de village ont pratiquement cessé de se réunir une fois le projet terminé et le nombre d'animateurs, de groupes et de membres des groupes a diminué de 50 pour cent dans les villages étudiés. Puisqu'il s'agit du cas exceptionnel d'une étude réalisée longtemps après l'achèvement du projet, il n'existe pas de point de repère pour évaluer le bilan de ce projet. Si ces statistiques peuvent être interprétées de façon négative, elles peuvent également être considérées sous un angle plus positif, car elles constituent la preuve de la durabilité à long terme des approches par petits groupes qui ont été adoptées. D'autres études post-projet comme celle-ci pourraient apporter enfin des réponses à certaines questions intéressantes, comme la validité à terme d'une approche globale du développement rural pour les projets participatifs et le comportement institutionnel en l'absence de mesures incitatives financées par le projet.

433. D'autres projets fournissent des indications sur les incidences probables à long terme de certaines interventions, à la fois sur le plan du bien-être et de la responsabilisation. Une évaluation du projet FARM 1997 a constaté que les agriculteurs estimaient que les connaissances en matière de planification et d'évaluation participative constituaient l'atout le plus précieux acquis grâce au projet. Les exercices de planification participative ont convaincu les communautés de la nécessité d'amener d'autres intervenants (Etat, ONG, secteur privé) à participer au processus de planification, bien que les différents participants n'aient pas tous accordé la même importance à cet aspect. Pour ce qui est du transfert de technologies, les exercices de planification participative ont permis aux agriculteurs de discuter des moyens de combiner les approches traditionnelles d'exploitation agricole aux nouvelles. Grâce à ces exercices, les agriculteurs ont également acquis une vision plus large du développement, allant au-delà des solutions biotechniques pour aborder les problèmes d'exploitation. Les besoins sociaux (santé, éducation, infrastructures) ont été considérés comme des problèmes à aborder en même temps que les problèmes d'exploitation agricole.

434. Le programme IPM/FFS est allé plus loin que bien d'autres projets en faisant systématiquement des processus d'évaluation et de suivi des processus participatifs, ce qui signifie que les agriculteurs et les formateurs eux-mêmes aident l'équipe de projet et les institutions à identifier les points forts et les points faibles des approches suivies et, ce faisant, acquièrent des connaissances importantes sur la façon d'évaluer et d'assurer le suivi des réussites, connaissances qui peuvent être appliquées à d'autres domaines d'intérêt pour les organisations et les communautés. En Indonésie, par exemple, pour établir les incidences de la formation, les agents de vulgarisation ont réalisé une évaluation participative qui a constaté qu'un an après la formation, le nombre d'applications de pesticides avait diminué de 57 pour cent et que les coûts totaux d'applications de pesticides par agriculteur avaient diminué en moyenne de 50 pour cent. Habituellement, les formateurs des Ecoles pratiques d'agriculteurs prévoient un test préalable à la formation pour évaluer les connaissances des agriculteurs, qui constitue un élément important pour définir les objectifs de la formation. Un test de connaissance post-formation est également organisé et les résultats des deux tests sont comparés pour évaluer l'impact de la formation sur les connaissances des agriculteurs. Les formateurs peuvent ensuite apporter des modifications pour améliorer la formation, si besoin est.

435. Les programmes IPM/FFS ont également été jugés très réussis du point de vue de leur incidence à long terme par des missions d'évaluation indépendantes. En tant que méthode de lutte contre les ravageurs, la protection intégrée a été considérée comme moins dangereuse pour l'environnement, moins nocive pour les humains et plus efficace, pour un coût moindre que les approches traditionnelles. Les données recueillies indiquent que l'approche FFS améliore les compétences des organisations de vulgarisation qui seront entretenues et utilisées une fois le projet terminé, si un cadre réglementaire favorable est instauré. A l'échelon de la communauté, les agriculteurs ont tendance à travailler de façon plus concertée après leur passage par les Ecoles pratiques et à appliquer leurs aptitudes analytiques à d'autres problèmes communautaires, en dehors de la lutte contre les ravageurs.

Encadré 3. Développement rural à Lempira Sur (Honduras)

La région de Lempira Sur au Honduras est considérée comme l'une des plus défavorisées du pays; elle se caractérise par la prévalence d'une agriculture de subsistance, des équipements collectifs rudimentaires et une pauvreté endémique. Un projet financé par les Pays-Bas (GCP/HON/018/NET), entrepris en 1994, portait sur les difficultés importantes auxquelles se heurte cette région, notamment la détérioration de l'environnement et de la base de produits agricoles, la dégradation du niveau de vie économique et social et l'isolement de la région, que ce soit vis-à-vis des institutions étatiques ou des marchés. Le projet a recours à un certain nombre d'outils participatifs, y compris l'identification des problèmes et la planification par les communautés, des réunions de groupe régulières et l'évaluation participative. Il s'est également fixé pour but de renforcer le rôle des femmes dans la planification et le développement communautaire.

En avril 1998, une mission d'évaluation a relevé des signes évidents d'une amélioration des conditions de vie des populations locales. La production agricole avait augmenté de 20 pour cent pour le maïs et de 80 pour cent pour les haricots, grâce à l'adoption de technologies plus efficaces, le stockage avait été nettement amélioré grâce à la construction de silos métalliques, les pratiques d'agriculture sur brûlis étaient nettement en recul, la fourniture des services gouvernementaux locaux s'était améliorée et l'épargne de la communauté avait augmenté.

Tout en constatant ces améliorations considérables, la mission d'évaluation avait indiqué qu'il fallait prolonger le projet au-delà de la période initiale de cinq ans pour consolider et améliorer ce bilan, notamment dans les hautes terres où la population indigène était plus importante. Le rapport d'évaluation prônait une plus grande participation des institutions locales et la poursuite des interventions pour préserver les ressources naturelles au cours d'une deuxième phase. Sur la base de ces recommandations, un deuxième projet de quatre ans a été approuvé et devait débuter en janvier 1999.

436. En résumé, de nombreux projets participatifs présentent un bilan positif, du moins pendant l'exécution et peu après65. Si les missions d'évaluation ont porté un jugement positif sur l'incidence probable à long terme de certaines interventions dans le cadre des projets, on manque toutefois d'informations sur l'impact à long terme réel. La FAO a procédé à certaines évaluations dans ce domaine (pour le programme PPP) mais, de toute évidence, une plus large place devrait être faite au suivi et à l'évaluation des effets et de l'impact des interventions à l'échelon du projet et par le biais d'évaluations des programmes. Il conviendrait, notamment, d'évaluer avec précision les coûts et les avantages des approches participatives.

Données statistiques sur les projets de terrain

437. Dans le cadre du présent examen, les divisions techniques de la FAO ont été invitées à identifier les projets participatifs exécutés sous leur responsabilité au cours de la période 1992-98, en employant un système de classement en quatre catégories66.

438. Des 3 457 projets étudiés, 32 pour cent ont été classés dans la catégorie "faible ", et 5 pour cent dans la catégorie "élevé " (voir graphique 1).

439. Du point de vue des sources de financement, les fonds fiduciaires comptaient le pourcentage le plus élevé de projets participatifs (56,7 pour cent) par rapport au PNUD (49,6 pour cent) ou aux projets PCT (46 pour cent) (voir graphique 2). Du fait que les projets PCT résultent d'une demande formulée par un gouvernement et, dans bien des cas, comportent une aide d'urgence à propos de laquelle il peut être difficile de consulter les bénéficiaires, il n'est pas surprenant qu'ils présentent un pourcentage plus faible que les autres sources de financement. Les projets de fonds fiduciaires comptaient également le pourcentage le plus élevé de projets classés dans les catégories "considérable" et "élevé".

440. Dans un classement par région, c'est en Amérique latine et aux Caraïbes que l'on retrouve le pourcentage le plus élevé de projets participatifs (57 pour cent), puis en Afrique (53 pour cent). Il s'agit là des deux seules régions où il y a eu davantage de projets jugés participatifs que de projets jugés non participatifs. Ces deux régions présentaient également les pourcentages les plus élevés de projets jugés "considérable" ou "élevé".

441. Le tableau ci-dessous indique les pourcentages de projets considérés participatifs dans les principaux programmes techniques intéressés. On se souviendra, en examinant ces données, que les divisions techniques oeuvrent dans des secteurs très différents et que le fait qu'une division ait un pourcentage plus élevé de projets participatifs en termes absolus ne traduit pas forcément son degré d'engagement en faveur des approches participatives. Le tableau indique que le pourcentage le plus élevé de projets participatifs a été relevé dans le programme La femme et la population, suivi par le Programme de développement rural (deux programmes relevant du Département du développement durable) et le Programme de politiques et planification forestières (qui comprend la foresterie communautaire), tandis que les pourcentages les plus bas ont été relevés dans le Programme d'information sur la pêche, le Programme de nutrition et le Programme des ressources naturelles.

Programme Total des projets Pourcentage des projets participatifs
    Considérable Elevé
2.1.1 Ressources naturelles 355 19,2 12,7
2.1.2 Cultures 706 33,4 14,3
2.1.3 Elevage 439 44,0 18,0
2.1.4 Systèmes de soutien à l'agriculture 316 35,1 7,9
       
2.2.1 Nutrition 158 22,8 4,4
2.2.4 Politiques de l'alimentation et de l'agriculture 33 30,3 21,2
       
2.3.1 Information sur la pêche 26 15,4 3,8
2.3.2 Ressources halieutiques et aquaculture 202 38,1 18,3
2.3.3 Exploitation et utilisation des pêches 74 35,1 17,6
2.3.4 Politique des pêches 47 51,1 6,4
       
2.4.1 Ressources forestières 266 40,2 6,4
2.4.2 Produits forestiers 35 45,7 2,9
2.4.3 Politique et planification forestières 135 48,1 20,7
       
2.5.1 Recherche, gestion des ressources naturelles et transfert de technologies 297 26,9 28,3
2.5.2 Femmes et population 53 32,1 47,2
2.5.3 Développement rural 174 22,4 47,7
3.2.2 Soutien à l'investissement.* 141 4,3 31,9
Total 3 457 32,3 17,4

* porte uniquement sur la participation à des projets FAO, à l'exclusion des missions de préparation de projet pour les institutions de financement

IV. PLANIFICATION PARTICIPATIVE AUX PROJETS D'INVESTISSEMENT

442. Le Centre d'investissement (TCI) applique des approches participatives à l'identification et à la conception de projets d'investissement. En 1990, TCI a réalisé une étude67 qui concluait que bon nombre des problèmes rencontrés étaient le résultat d'erreurs de jugement au cours de l'identification et de la préévaluation des projets, souvent liées à un mauvais diagnostic des problèmes et à un optimisme excessif quant aux solutions potentielles. Des problèmes d'exécution sont survenus malgré l'adoption de procédures et de techniques traditionnelles d'analyse des projets au stade de la conception. TCI a par conséquent décidé d'accorder une plus large place à l'analyse sociologique dans ses activités et a publié des directives à cet effet68. En outre, les directives du Centre d'investissement pour la conception des projets69, révisées en 1995, recommandaient un travail de diagnostic plus poussé pour l'identification des projets, y compris, dans la plupart des cas, une consultation des bénéficiaires prévus avant que le diagnostic ne puisse être considéré complet. Les directives recommandaient, en particulier, d'élargir l'éventail des contacts pris lors des visites sur les lieux et proposaient des modalités pour tirer le meilleur parti possible de ces visites.

443. Au cours des dernières années, le Centre d'investissement a perfectionné la méthodologie de participation, passant de l'évaluation rurale rapide à l'évaluation rurale participative (ERP) et à la planification participative. Le principal changement apporté à la façon dont le travail participatif est conduit par TCI est que l'ERP et la planification sont désormais réalisées par les gouvernements, TCI intervenant pour faciliter le processus. Le Centre a reconnu que la participation de l'Etat à l'ERP est indispensable pour que les conclusions de ce processus soient acceptées.

444. Les éléments d'appréciation recueillis semblent indiquer qu'une ERP bien exécutée améliore les chances de succès du projet (voir encadré ci-dessous). La participation de l'Etat au processus renforce le sentiment de responsabilité mutuelle entre le gouvernement et les bénéficiaires prévus et permet à toutes les parties intéressées de mieux comprendre ce que l'on attend de l'intervention.

Encadré 4. L'importance de la participation à la préparation des projets du Centre d'investissement: un exemple venu d'Egypte

Dans le cadre d'un projet de lutte contre la pauvreté approuvé en 1998 pour le Gouvernorat de Sohag, probablement le plus pauvre d'Egypte, les études socio-économiques sur les systèmes de production conçues par TCI ont eu un retentissement important. Le projet, financé par la Banque mondiale, devait améliorer les revenus et l'accès au crédit des pauvres, des jeunes chômeurs et des femmes en milieu rural. Il visait également à accroître la capacité locale à planifier, cofinancer, exécuter et administrer des projets et services d'infrastructure rurale.

Le Centre a formé une équipe de douze personnes (dont quatre femmes), composée de cadres de niveau intermédiaire provenant des organismes d'exécution, aux méthodes de l'ERP, avec formation pratique dans deux villages. Il a également contribué à la sélection de villages représentatifs de toute la gamme des systèmes d'exploitation et des conditions socio-économiques et en a tiré certaines conclusions pour la conception du projet, qui ont été présentées lors d'un atelier réunissant les parties prenantes et dont les résultats ont été transmis à l'équipe de formulation du projet.

Les études ont révélé que les priorités des femmes et des plus défavorisés ne correspondaient pas à celles des chefs villageois. Si ces derniers privilégiaient les améliorations aux équipements collectifs (téléphone, écoles secondaires, électrification, irrigation), l'élevage des petits animaux et les activités rémunératrices non agricoles constituaient les priorités pour les femmes et les paysans sans terre. Il a donc été convenu qu'il fallait déplacer le centre d'intérêt du projet pour qu'il corresponde aux besoins d'un éventail de la population plus large que celui qui avait été envisagé au départ.

445. Toutefois, les exercices d'ERP ne sont pas encore pleinement acceptés par les donateurs, les gouvernements et certains formulateurs de projets d'investissement, pour plusieurs raisons. Les exercices d'ERP représentent un coût supplémentaire dans la phase initiale, du point de vue du temps et des ressources financières. Le contrôle de la qualité est essentiel puisque les exercices d'ERP doivent être réalisés par des personnes qualifiées sous la surveillance d'une personne neutre et expérimentée pour prendre tout leur sens. Les approches participatives font également appel à des négociations complexes et à des arbitrages entre les objectifs concurrentiels. Fréquemment, un certain flou entoure le lien entre les résultats de l'ERP, d'une part, et les objectifs "techniques" du projet et les organismes intéressés, d'autre part. Dans une approche participative, les équipes de projet et les gouvernements doivent également renoncer à une part de contrôle, ce qui explique la réticence de certains gouvernements et de certains donateurs.

446. Si le Centre d'investissement a préparé des projets en utilisant les approches participatives pour un certain nombre d'organismes de financement, dont la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement et le Fonds d'équipement des Nations Unies, l'essentiel des projets préparés a été financé par le FIDA. Depuis 1992, une trentaine de projets ont été préparés par le Centre et approuvés par le FIDA (pour un montant total de 879,21 millions de dollars E.-U.), avec des équipes de préparation locales, des ateliers pour les parties prenantes et/ou des études participatives portant sur les systèmes de production ou les aspects socio-économiques.

V. PRODUITS NORMATIFS

447. Le travail normatif de la FAO dans le domaine de la participation, étroitement lié aux projets de terrain participatifs, peut également être classé dans deux grandes catégories: les produits visant à augmenter la base de connaissances en matière de méthodes participatives et les produits visant à l'élaboration de programmes et d'outils de formation.

Accroître les connaissances et la sensibilisation en matière de participation

448. Depuis que les activités de terrain du Programme de participation populaire ont pris fin, le travail du Service des institutions rurales et de la participation (SDAR) a consisté à tirer les leçons du PPP et des autres approches participatives et d'en faire la synthèse dans des manuels de formation et des publications destinés essentiellement aux agents de terrain70, qui ont fait l'objet d'une forte demande de la part des gouvernements et des ONG et sont aujourd'hui disponibles dans de nombreuses langues. Une conférence électronique organisée en octobre-novembre 1998 pour tirer les enseignements des expériences menées en matière de création, de gestion et de pérennisation des petits groupements d'agriculteurs, a réuni quelque 400 participants. Les résultats de cette conférence devraient être publiés au début de 1999.

449. SDAR mène actuellement un certain nombre d'autres activités qui favorisent une plus grande participation des pauvres et des groupes marginalisés de la société au développement rural, notamment les handicapés, les populations nomades et les communautés de migrants. Ces activités devraient aider les gouvernements à fournir des services plus efficaces à ces groupes, souvent laissés pour compte par les programmes gouvernementaux. SDAR a également collaboré avec d'autres unités techniques de la FAO et d'autres institutions des Nations Unies (PNUD, Banque mondiale) afin de promouvoir la participation à la gestion des ressources et dans d'autres domaines. SDAR analyse également d'autres thèmes connexes, dont la décentralisation et la réorganisation de l'Etat, les structures traditionnelles de gestion des villages, les coopératives agricoles71 et les stratégies de revenu pour les ménages ruraux.

450. L'Unité de foresterie communautaire (CFU) encourage la participation populaire dans les secteurs des forêts et de la gestion des ressources naturelles. L'action de la CFU est dans une large mesure appuyée et enrichie par les contributions du Programme arbres, forêts et communautés rurales (FTPP) que cette unité coordonne depuis 1987. Entre autres réalisations, le programme FTPP a mis en place un réseau mondial d'échange d'informations comptant 10 000 membres dans 125 pays; publié un bulletin pour partager l'information entre les membres et les non-membres; et créer un réseau d'animateurs régionaux et nationaux, afin de favoriser la gestion participative dans les régions.

451. L'Unité de foresterie communautaire prépare et diffuse également des publications portant sur les outils, les méthodes et le matériel de formation pour la participation. Depuis 1992, quelque 33 publications ont été produites, dont des guides pratiques, des monographies, des directives, des programmes audiovisuels, etc.

452. Un examen réalisé en 1994, tout en soulignant l'excellente qualité technique des publications72, s'interrogeait sur le public visé par les publications de l'unité. Dans bien des cas, les publications ont été jugées trop académiques dans leur ton et leur présentation et davantage adaptées à un public de haut niveau intellectuel comme les "cadres des organisations internationales de développement et des établissements d'enseignement supérieur, étudiants ou fonctionnaires formés à l'étranger" qu'au personnel de terrain ou aux employés de l'administration des pays en développement. Il a donc été décidé de privilégier les guides pratiques et le matériel didactique adapté au niveau du public visé. Si les manuels sont davantage conçus en fonction du personnel de terrain, ils ont encore tendance à s'adresser à des gens ayant fait des études supérieures et capables de lire en anglais, en espagnol ou en français.

453. Au cours de la période prise en compte, le centre d'intérêt du Service des femmes dans le développement en matière de participation est passé des activités rémunératrices intéressant uniquement les femmes à l'institutionnalisation des questions de parité au sein des services gouvernementaux. L'absence d'une méthode systématique pour recueillir et utiliser des microdonnées sur les rôles respectifs des deux sexes a constitué un problème fondamental.

454. Les outils de l'ERP semblaient offrir une solution à ce problème. Toutefois, même si l'ERP abordait les questions de parité, l'analyse des rôles respectifs des hommes et des femmes ne faisait pas partie intégrante de sa méthodologie. Grâce à un financement du Gouvernement norvégien, des projets destinés à appuyer les processus locaux de planification et à tester des moyens pour rendre l'ERP plus sensible aux spécificités de chaque sexe ont été mis en oeuvre en Namibie, au Népal et en Tanzanie. L'objectif de ces projets était d'améliorer les voies de communication entre les agriculteurs, les vulgarisateurs et les décideurs en utilisant des exercices de planification et de recherche participatives et des processus de consultation. En décembre 1997, un atelier organisé à Rome a tenté de tirer les enseignements de ces projets et d'autres projets et de mettre en place un cadre général qui servirait de guide aux planificateurs afin de faciliter, appuyer et accélérer le processus de participation des femmes et des hommes ruraux à la planification agricole.

455. Cet atelier s'est démarqué des autres dans la mesure où il a tiré parti des données d'expérience accumulées sur le terrain en invitant des agents de terrain de 11 projets à y participer. L'inclusion des problèmes de parité entre les sexes dans l'ERP n'a pas été considérée comme un problème habituellement insurmontable, à condition que les animateurs soient sensibles à ces problématiques et que certaines techniques de base soient appliquées pour permettre aux femmes d'exprimer leurs préoccupations. Il est plus difficile de s'assurer que les priorités des femmes sont prises en compte lorsqu'il s'agit de parvenir à un consensus pour une planification à l'échelon communautaire, puisque les hommes tendent à occuper une place dominante. L'application à plus grande échelle des exercices d'ERP, en élargissant la base des informations pour garantir que les résultats seront pris en compte dans les exercices de planification agricole de plus vaste portée, a constitué une autre difficulté. Il faudra probablement, pour ce faire, mettre en place des programmes de formation ciblés sur différents échelons de l'administration.

456. La participation est un aspect fondamental du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) et des outils comme les associations d'utilisateurs des ressources en eau et le modèle FFS ont été utilisés pour mettre en oeuvre ce programme dans plusieurs pays. Des directives sur l'analyse des contraintes dans le cadre du Programme spécial ont été préparées et présentent une panoplie d'outils qui peuvent être utilisés par les équipes nationales. Toutefois, ces directives n'ont pas encore été appliquées pour plusieurs raisons, notamment le manque de ressources financières, l'absence d'une évaluation des besoins en formation à l'échelon des pays et des régions pour l'application de cette analyse des contraintes et peut-être en raison de leur complexité.

457. Le Service de la gestion des exploitations et de l'économie de la production (AGSP) a mis au point des méthodes de diagnostic participatif liées à l'approche des systèmes d'exploitation. Il a publié un manuel traitant des méthodes à employer sur le terrain pour les systèmes agricoles intitulé "The Farming Systems Approach to Development and Appropriate Technology Generation73" qui décrit le rôle important de la participation dans l'approche des systèmes agricoles, notamment l'ERP, les essais dirigés par les agriculteurs, le travail en collaboration avec les groupes d'agriculteurs et l'évaluation participative conduite avec les producteurs agricoles.

458. Le manuel de formation intitulé "Participatory Assessment and Planning (PAP) Process for Community Planning and Natural Resource Management" représente un produit important du programme FARM. Ce manuel a pour but d'aider les formateurs à appliquer l'approche PAP sur le terrain dans les communautés villageoises. Cet ouvrage très pratique contient des conseils sur l'organisation et la planification de la formation et des directives détaillées sur les différents exercices participatifs qui peuvent être utilisés dans le cadre d'un atelier villageois. Quoiqu'un peu trop complexe pour certains formateurs villageois, il représente un excellent guide sur la façon de mener ce genre de formation et constitue donc un outil précieux.

459. Le Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication (SDRE) fournit des analyses, des renseignements et des avis sur la vulgarisation et sur les méthodes de communication rurale. Il a préparé une publication intitulée "Strategic Extension Campaign: A Participatory-Oriented Method of Agricultural Extension", s'appuyant sur les données d'expérience recueillies dans le cadre de six projets FAO exécutés au cours des années 80. L'approche comporte dix phases, allant de l'identification des problèmes et de l'évaluation des besoins jusqu'à l'évaluation de l'intervention en passant par son exécution. Les bénéficiaires cibles sont particulièrement impliqués aux stades de l'identification et de la conception des thèmes de vulgarisation. Une stratégie semblable à celle appliquée pour la vulgarisation est préconisée pour la communication au service du développement, documentée dans les études de cas 13 et 14 sur les communications au service du développement reposant sur les expériences menées aux Philippines. Ces documents sont utiles pour sensibiliser les décideurs à l'importance et à l'utilité des méthodes participatives, mais ne sont que d'une utilité limitée pour les agents de terrain chargés de conduire effectivement les consultations avec les bénéficiaires.

460. Les activités normatives du programme de nutrition participatif (Division de la nutrition, ESN) ont essentiellement consisté à introduire et tester certains concepts et méthodes, en s'inspirant des "Directives pour les projets de nutrition participatifs" rédigées en 1993. Toutefois, faute de ressources, on ne dispose pas de données sur les effets des interventions de nutrition participatives ou sur le volume, la qualité et l'efficacité de la formation dispensée par la suite à l'échelon des villages, ce qui entrave la poursuite du travail conceptuel dans ce domaine. Les projets actuellement en cours d'exécution devraient, espère-t-on, combler cette carence d'information.

Renforcement des capacités par la formation

461. Malgré l'importance fondamentale de la formation dans les projets de terrain et le besoin de matériel didactique et de guides pratiques dans le domaine des approches participatives, la mise au point de modules de formation ne fait pas objet d'efforts aussi importants que ceux engagés pour la mise au point des méthodologies. Toutefois, certains travaux intéressants sont menés dans ce domaine.

462. Par exemple, le Service des femmes dans le développement (SDWW) a mis au point le Manuel pratique pour le Programme d'analyse des questions socio-économiques et des conditions spécifiques de chaque sexe (SEG). Ce programme est conçu comme un processus participatif qui accorde la priorité aux groupes défavorisés et fait de la compréhension des rôles spécifiques de chaque sexe la clé pour donner suite aux priorités des hommes et des femmes. Le manuel de terrain du programme se compose de modules permettant de comprendre les contextes du développement, l'analyse des moyens d'existence et les priorités des parties prenantes. Il représente un inventaire utile des méthodologies destinées à infléchir la planification en fonction des spécificités de chaque sexe, même si les outils ne sont pas nouveaux.

463. L'une des priorités du Département des pêches est de promouvoir l'adoption de normes de comportement responsable dans le secteur des pêches dans le cadre de ses efforts pour améliorer la gestion de ce secteur. Cela est particulièrement important pour une ressource partagée comme les ressources halieutiques, car les normes de comportement doivent être adoptées aux échelons local, régional et international pour avoir des effets bénéfiques sur l'ensemble du secteur. Le Département des pêches a mis au point un projet de formation pour aider les pays à introduire et à adopter des normes de comportement (code d'usages) par le biais de processus participatifs. Ce projet, TRAINFISH, a débuté au cours de l'été 1998 et mettra en place un réseau d'institutions de formation pour le secteur de la pêche, élaborera du matériel didactique et conduira des actions de formation. Un aspect fondamental de cette formation est que les apports et la participation des parties prenantes constitueront le point de départ pour l'élaboration et l'application de règlements à l'appui du code.

464. Le Département des pêches est également en train de mettre au point une série de cours de télé-enseignement pour promouvoir la gestion participative auprès des communautés de pêcheurs artisanaux. Ces cours sont conçus pour les fonctionnaires nationaux des pêches oeuvrant à l'échelon communautaire, pour les directeurs de points de débarquement ou les pêcheurs alphabétisés et intéressés et pour des consultants locaux ou nationaux, afin de les aider à établir des plans de participation et à mener d'autres activités participatives de développement communautaire. C'est la FAO qui produira les cours, qui seront ensuite mis à la disposition des institutions nationales intéressées qui assumeront la responsabilité de la formation du personnel et des autres intervenants intéressés.

465. Le cours portant sur l'application de la méthode de l'ERP à l'établissement de profils portuaires est le premier d'une série de cinq volumes. Elaboré au départ comme un programme de formation dans le cadre du Projet de développement intégré de la pêche artisanale en Guinée, il ne se contente pas d'impartir une connaissance théorique de l'ERP aux stagiaires, mais vise à aider ces derniers à appliquer les méthodes de l'ERP aux problèmes du secteur des pêches et à associer activement la communauté de pêcheurs à l'identification et à la résolution de ses propres problèmes. Le cours ne met pas l'accent sur l'ERP, mais plutôt sur l'élaboration d'un plan de développement participatif d'un point de débarquement en utilisant l'ERP comme outil. Ce cours, qui fait actuellement l'objet d'essais sur le terrain, devrait être finalisé dans un avenir proche.

466. Outre le matériel de formation du PPP sur les petits groupes mentionnés plus haut, le Service des institutions rurales et de la participation (SDAR) a récemment mis au point un manuel destiné aux formateurs qui travailleront auprès des coopératives agricoles rurales et de leurs sociétaires (ou qui formeront d'autres formateurs qui travailleront directement avec ces coopératives). Le manuel, intitulé "Développement des coopératives agricoles: manuel pour les formateurs" n'est pas conçu comme un ouvrage théorique, mais plutôt comme une source d'idées pour les animateurs et les spécialistes, afin de rendre les coopératives plus efficaces. Il vise à aider les coopératives à passer du statut d'organisations placées sous le patronage de l'Etat à celui d'organisations d'auto-assistance et traite des aspects économiques de la gestion d'une coopérative. La formation proposée dans le manuel s'appuie sur une analyse des conditions locales et sur les connaissances réclamées par les stagiaires.

467. Ce manuel défend l'idéal d'une coopérative véritable où les adhérents participent activement au fonctionnement et à la structure de l'organisation. Ce manuel pourrait être adapté et utilisé dans d'autres contextes participatifs, puisqu'il comprend des chapitres consacrés à la planification, à l'établissement de budgets, à la participation au sein des groupements et au suivi et à l'évaluation participatifs et qu'il aborde des questions soulevées dans un certain nombre d'autres secteurs.

VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Constatations générales

468. L'action de la FAO en matière d'approches participatives de la vulgarisation présente un bilan particulièrement positif et a prouvé qu'un emploi stratégique des outils participatifs peut aboutir à des résultats intéressants dans des projets ayant des objectifs sectoriels (par exemple, le concept d'Ecoles pratiques d'agriculteurs, les cours de télé-enseignement). La FAO a apporté également des contributions importantes à l'ensemble des connaissances sur les approches participatives du développement (programme PPP, foresterie communautaire, etc.).

469. Il ressort du bilan de l'action de la FAO que les conditions suivantes sont nécessaires pour assurer la réussite et la pérennité des projets participatifs:

470. La difficulté consiste à identifier la méthode et les outils qui répondent à ces conditions de réussite. Ceci est d'autant plus vrai que la tendance à la réduction des effectifs dans la fonction publique, les carences de services qui en résultent, la participation croissante de la société civile et l'amélioration des moyens de communication auront une incidence sur l'utilité et la rentabilité de la méthodologie proposée.

471. On peut donc déduire de ce qui précède que les principaux domaines où le travail devra être poursuivi sont:

472. Le Plan d'action de la FAO pour la participation populaire au développement rural n'a pas été mis au point dans une perspective intégrée qui aurait permis à la FAO et aux pays membres qui y adhèrent de se l'approprier. Aucune ressource budgétaire n'a été officiellement affectée à sa mise en oeuvre. Toutefois, les éléments du Plan ont été internalisés. La leçon à en tirer semble être la suivante: plutôt que d'essayer de mettre sur pied un autre plan institutionnel ambitieux pour la participation, il serait plus efficace d'exploiter et de renforcer l'intérêt et la dynamique manifestés dans les différentes unités et de favoriser l'élaboration d'une approche stratégique pour l'application des méthodes participatives au sein de la FAO. En outre, l'intérêt de ces méthodes participatives mériterait d'être souligné et spécifiquement reconnu dans les différentes stratégies horizontales décrites dans le Cadre stratégique de la FAO.

473. Le thème de la participation suscite un intérêt considérable au sein de la FAO et parmi ses fonctionnaires. Si une coopération informelle entre les fonctionnaires de la FAO est tenue pour acquise, il conviendrait de forger des liens de collaboration plus formels entre les unités programmatiques, afin de renforcer la synergie et la complémentarité entre les différentes approches utilisées. SDAR pourrait à cet égard jouer un rôle de coordination et d'animation, notamment en ce qui concerne les enseignements à tirer des expériences passées et l'acquisition d'une expertise dans les principaux domaines traités.

Institutionnalisation des méthodes et approches participatives

474. La plupart des projets participatifs de la FAO font appel à la collaboration avec les institutions gouvernementales. Si l'action des pouvoirs publics et le rôle des fonctionnaires vont dans le même sens que les objectifs du projet, celui-ci peut alors aider l'Etat à se faire le champion d'une participation accrue et à se doter des capacités humaines nécessaires pour mettre en oeuvre des programmes participatifs. Lorsque la politique nationale appuie une intensification des activités participatives et de la décentralisation de la part des organismes gouvernementaux, les liens de collaboration qui peuvent être tissés avec un projet FAO peuvent aider un service gouvernemental à acquérir les aptitudes nécessaires à la gestion participative qui lui permettront d'appliquer la politique nationale.

475. Les nombreux pays, qui optent pour une plus grande décentralisation et un désengagement de l'Etat, adoptent des politiques plus favorables aux approches participatives. Dans une telle situation, l'insuffisance des connaissances et des compétences des institutions étatiques associées au projet peuvent limiter sa capacité à mettre en oeuvre des approches participatives. Ces connaissances et ces compétences semblent être indispensables dans trois domaines généraux: les agriculteurs doivent acquérir des aptitudes importantes en matière de résolution collective de problèmes et de développement des groupements pour avoir accès à des services de niveau supérieur; les agents de terrain ont besoin de méthodes participatives pour associer les parties prenantes à la prise de décision; et les cadres moyens et supérieurs ont besoin de principes et de pratiques de gestion afin de pouvoir intégrer les besoins et les aspirations des différentes parties prenantes dans les plans, programmes et activités de leur institution. La plupart des projets se sont jusqu'à présent concentrés uniquement sur la formation au niveau du terrain.

Facteur temps et coûts

476. Les projets participatifs sont plus complexes et exigent plus de temps que ceux qui ne favorisent pas activement la participation des populations. De par sa nature, une plus grande participation allonge les délais pour la prise de décisions. Le processus de décision collectif est souvent complexe et difficile.

477. Dans bien des situations, travailler en faveur de la participation est faire oeuvre de pionnier. De nouvelles compétences doivent habituellement être acquises soit dans les institutions qui entreprennent le travail participatif, soit dans les communautés elles-mêmes, soit dans les deux. Outre l'action à l'échelon communautaire, il faut fréquemment tenter d'établir un consensus, puisqu'il faut amener les institutions et les décideurs à prendre conscience des avantages de la participation.

478. Si le travail participatif est habituellement plus coûteux, la relation entre les coûts et les avantages économiques et sociaux de la participation a jusqu'à présent fait l'objet d'un travail d'analyse très limité. De nombreux défenseurs des programmes participatifs soutiennent que les projets de ce type sont plus susceptibles de donner des résultats durables et présentent à long terme un meilleur rapport coût/efficacité. Il serait souhaitable que cette thèse s'appuie sur des données plus concluantes que les éléments d'appréciation essentiellement anecdotaux dont on dispose jusqu'à présent.

L'importance de la planification, du suivi et de l'évaluation

479. La planification participative constitue un aspect important du travail de la FAO dans le domaine des approches du développement participatives. Dans sa forme optimale, la planification participative consiste en une approche stratégique qui permet de décider quels seront les différents intervenants à chaque stade du projet et le pourquoi et le comment de leur participation. Elle devrait également comporter une analyse des besoins, aspirations et problèmes de la communauté ainsi que des institutions partenaires. A partir de ces données, les communautés, les équipes de projet et les organismes gouvernementaux peuvent ensemble élaborer une stratégie vis-à-vis de laquelle ils peuvent s'engager collectivement et qu'ils sont capables de mener à bien.

480. Une mauvaise planification des projets participatifs a abouti à des projets d'une conception excessivement complexe, à une mauvaise exécution de l'intervention et à une certaine confusion au sein de la communauté, des institutions partenaires et même de l'équipe du projet quant aux objectifs du projet. Cela est particulièrement vrai lorsqu'un projet vise des objectifs multiples dans plusieurs domaines techniques. De projets plus étroitement définis sont en général mieux compris et plus susceptibles d'atteindre leurs objectifs.

481. La conception du projet constitue une phase critique pour établir les fondements d'un projet participatif réussi. De plus en plus, la FAO fait de l'ERP une étape nécessaire au cours de la conception du projet et, plutôt que de conduire elle-même l'ERP, elle la fait exécuter par les institutions gouvernementales en se chargeant des rôles de facilitation et de formation. Il est également prouvé que l'utilisation des outils et méthodes de communication au service du développement facilite considérablement la participation des populations à la conception et à l'exécution d'un projet. Toutefois, en dehors des projets qui ont des objectifs participatifs spécifiques, les donateurs se montrent souvent réticents à financer cette phase d'analyse préalable. Il n'existe pas de mécanisme institutionnel pour établir la justification d'une préévaluation participative pour une proposition de projet et aucune ressource financière ordinaire pour la financer.

482. On ne dispose que de très peu de données systématiques sur l'impact de la participation sur l'amélioration des résultats des projets, la réduction des coûts et la pérennisation des effets d'une intervention. Le suivi-évaluation doivent donc faire l'objet d'une attention plus poussée puisqu'ils représentent des outils essentiels pour améliorer de façon systématique les connaissances de la FAO en la matière. Dans un nombre très limité de cas, une évaluation a été réalisée plusieurs années après la fin des projets participatifs de manière à évaluer les effets à long terme. Ce n'est que dans des cas exceptionnels (par exemple, certains projets PPP) que des mécanismes de financement post-projet ont été mis en place pour soutenir l'action d'un projet après son achèvement.

L'importance de l'aspect économique

483. Lorsqu'on demande aux gens quels sont leurs besoins, la réponse est fréquemment un niveau de vie amélioré à court terme. Ceci amène souvent à centrer les projets participatifs sur les activités génératrices de revenus. Les projets qui ne prennent pas suffisamment en compte l'amélioration des revenus perdent rapidement la faveur des participants. A titre d'exemple, certains des premiers projets PPP étaient centrés sur la constitution de groupes, au détriment des activités économiques dans lesquelles ces groupes étaient engagés, ce qui a entraîné une perte d'intérêt de la part des participants.

484. L'épargne et le crédit collectifs peuvent représenter une composante des activités collectives génératrices de revenus. Le crédit mutuel peut représenter une source importante de capitaux pour financer les activités de groupe et peut représenter un coût et un risque moindres à la fois pour les prêteurs et pour les emprunteurs. Il doit toutefois être pratiqué avec prudence. Les premiers projets PPP ont eu tendance à abuser du crédit lorsqu'il était disponible. Les projets PPP suivants ont mis davantage l'accent sur la mobilisation de l'épargne et il a été établi que les groupements PPP les plus autonomes et les plus durables étaient ceux faisant preuve d'une discipline rigoureuse en matière d'épargne et n'ayant que peu ou pas recours au crédit extérieur. Il est parfois difficile d'établir des mécanismes de crédit, les banques n'ayant habituellement pas d'expérience dans ce genre de mécanismes. Elles hésitent à continuer à fournir du crédit sans la garantie offerte par le projet de sorte que la fin du projet marque également la fin du crédit. De surcroît, les perspectives de succès des activités génératrices de revenus dans lesquelles le projet propose d'investir doivent être analysées, sinon, les rendements risquent de ne pas être assez importants pour couvrir le remboursement des prêts.

L'importance de la formation

485. La formation constitue un facteur important pour accroître la capacité des communautés et des institutions. Outre la formation dispensée aux membres des communautés, la formation est tout aussi importante pour les fonctionnaires gouvernementaux, y compris les décideurs et les cadres, puisque les approches participatives représentent une nouveauté pour bon nombre de ces gens. La formation doit porter sur un vaste éventail de thèmes, selon la nature de l'activité entreprise. Le Programme de participation populaire a par exemple constaté que des connaissances commerciales élémentaires doivent être imparties aux gens qui, à l'échelon communautaire, essayaient d'entreprendre de nouvelles activités génératrices de revenus. L'Unité de foresterie communautaire a constaté des besoins de formation au niveau institutionnel, afin d'introduire la méthodologie participative et de renforcer les compétences en gestion participative. Souvent, les membres d'une équipe de projet sont recrutés en fonction de leurs compétences techniques dans un domaine spécifique et doivent être formés aux techniques qui leur permettront d'amener les populations à participer à la conception et à la mise en oeuvre d'activités à la gestion des projets et à la constitution de réseaux.

486. La mise en oeuvre des programmes de formation exige du matériel de formation et des stratégies. La FAO aborde ce problème de diverses façons. Certains projets élaborent leurs propres modules de formation sur le terrain par une méthode expérimentale. Certains programmes normatifs mettent au point des modules de formation qui peuvent servir de grilles pour une adaptation et un emploi sur le terrain. D'autres projets sont centrés sur la formation des formateurs, afin de créer un cadre de formateurs qualifiés (et donc d'animateurs) dans le pays, intégrés pour la plupart dans les institutions gouvernementales. Ces formateurs sont ensuite chargés d'exécuter des programmes de formation dans le pays à l'intention des agriculteurs ou des membres des communautés. Dans certains cas, les agriculteurs et les membres des communautés vont à leur tour former les communautés voisines.

487. Quel que soit le domaine ou le public visé, la formation atteint une efficacité maximale lorsque:

488. Certains thèmes de formation spécifiques doivent encore être abordés, notamment le volet d'analyse économique de l'élaboration et de la gestion des projets communautaires, la gestion participative des projets, la gestion des groupes ainsi que les méthodes de conception et de mise en oeuvre de la formation participative.

L'emploi tactique des outils participatifs

489. Dans les projets IPM/FFS, la participation obéit à une tactique. En fonction des buts et objectifs du projet, l'équipe du projet et ses homologues gouvernementaux décident qui participera à l'exécution d'un projet IPM/FFS, selon quelles modalités et pendant combien de temps. De façon générale, les agriculteurs n'ont guère leur mot à dire dans le choix des cultures sur lesquelles le programme de protection intégrée sera centré, cette décision incombant au gouvernement, en fonction du potentiel économique de la culture et d'autres priorités stratégiques. En revanche, les agriculteurs participent pleinement aux décisions concernant la participation à la formation et la méthodologie suivie par l'école pratique. Ils effectuent eux-mêmes les observations dans le champ, travaillent en groupe pour analyser ces observations et prennent des décisions de gestion dans leurs propres champs une fois la formation achevée. L'emploi clairement défini de méthodes participatives à des fins spécifiques constitue l'un des principaux atouts de ces projets.

Publications FAO à l'appui des activités participatives

490. Les services du siège de la FAO et les équipes de projet de terrain mettent au point de nombreuses publications portant sur différents aspects de la participation. Il peut s'agir de rapports de conférences, de manuels pratiques, de monographies, de matériel didactique, de brochures et de matériel audiovisuel. Certaines publications sur les méthodes participatives semblent s'adresser à un public universitaire, ce qui ne répond pas aux besoins du terrain. On peut se demander si la FAO dispose d'un avantage comparatif par rapport aux établissements universitaires pour la production de ce genre de documents. Il faudrait également accroître la diffusion des connaissances et des meilleures pratiques en utilisant les moyens de communication électroniques disponibles.

Problèmes de gestion pour la FAO

491. De progrès appréciables ont été réalisés pour incorporer les approches participatives dans les activités de la FAO. Le réseau ERP, en particulier, a permis de rassembler les fonctionnaires de l'Organisation travaillant sur la participation dans différents secteurs et disciplines pour qu'ils mettent en commun leurs données et leur expérience dans certains domaines, et a permis à des membres individuels du réseau de collaborer sur des problèmes communs. Cette coopération est importante car elle renforce la dimension multidisciplinaire de l'application des différentes approches participatives à l'échelon communautaire, où les problèmes sont, par nature, intersectoriels. Compte tenu de la motivation des fonctionnaires intéressés, il a également constitué un moyen de coordination rentable.

492. Toutefois, si l'on songe qu'à l'avenir, il sera fait une plus large place à la participation dans l'ensemble des programmes et des activités de la FAO, il est de toute évidence indispensable de systématiser cette collaboration interne. Cela s'applique également à la nécessité pour la FAO de se tenir au courant des activités de ses partenaires internationaux pour le développement et de renforcer sa coopération avec eux. D'une part, les modalités informelles de collaboration devront être encore encouragées et renforcées, afin de favoriser la fécondation croisée des expériences et des connaissances et pour réduire les doubles emplois. La Division SDA, chargée de donner forme au mandat de l'Organisation dans ce domaine, peut jouer un rôle de facilitation précieux. A cet égard, l'initiative prise récemment par SDA, en collaboration avec le Service de la sécurité alimentaire et de l'analyse des projets agricoles (ESAF), de constituer un groupe de travail interdivisionnel informel pour renforcer le travail participatif à la FAO constitue un signe encourageant. D'autre part, il serait important que SDA joue un rôle plus actif en tant qu'unité chef de file dans ce domaine thématique. Outre l'aide qu'elle pourrait apporter aux mécanismes informels, la division devrait accroître sa capacité de promouvoir la mise au point d'un cadre intégré pour les activités très diverses de la FAO dans le domaine de la participation, y compris le travail de synthèse des différentes expériences menées tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Organisation. De toute façon, SDA fournirait les services qui viendraient compléter ceux dispensés par d'autres unités de la FAO et favoriserait une plus grande cohérence dans les activités des différentes unités.

493. La mise au point de méthodes participatives repose de toute évidence sur le lien qui doit être établi entre les projets de terrain et le travail normatif et sur l'application optimale des résultats du Programme de terrain. Toutefois, le volume du Programme de terrain de la FAO a été considérablement réduit au cours des dernières années, ce qui diminue d'autant les possibilités d'expérience pratique dans ce domaine. Certes, la FAO doit apprendre à tirer parti des activités participatives financées et exécutées par d'autres organismes et forger des partenariats et des mécanismes de collaboration. Toutefois, il faut admettre que l'influence que la FAO peut exercer sur une activité risque de se heurter à des limites réelles si elle n'y apporte pas une participation financière.

Recommandations

494. La création de capacités pour les membres des communautés, les institutions partenaires et même pour le personnel de la FAO et des projets doit occuper une large place. Il faudrait, pour cela, prêter une attention accrue à la mise au point de modèles et de matériel didactiques correspondant à une approche systématique de la formation. Une attention particulière devrait être accordée à la formation à la gestion des projets participatifs des cadres de niveau intermédiaire, dans le but de renforcer les capacités participatives des organisations populaires rurales et des organismes gouvernementaux, notamment au point de jonction entre la communauté et les cadres moyens. La FAO devrait continuer à mettre au point des approches novatrices, comme les Ecoles pratiques d'agriculture et, s'il donne de bons résultats dans le secteur des pêches, l'enseignement à distance. SDRE devrait jouer un rôle plus actif dans ce domaine.

495. Les projets participatifs devraient faire l'objet d'un suivi et d'une évaluation plus poussés, si l'on tient compte notamment de la contribution de la participation à la réussite d'un projet, des coûts et avantages de cette participation et de ses effets à long terme une fois le projet achevé. Il faudrait comparer les projets participatifs et les projets non participatifs, afin de préciser la contribution de la participation. De mécanismes de financement devraient être mis en place pour évaluer l'impact des projets après leur achèvement. Pour ce faire, une assistance spécifique des donateurs devrait être sollicitée.

496. Les activités de publication de la FAO devraient être davantage coordonnées pour réduire les chevauchements et combler les lacunes en matière de connaissances et de compétences à différents niveaux. L'adaptation de matériel pouvant répondre à un besoin intersectoriel pourrait, par exemple, faire l'objet d'un travail en commun. Une analyse intersectorielle des publications sur la participation produites par la FAO pourrait être réalisée et ses résultats diffusés, afin d'encourager la mise en commun de matériel entre les différents secteurs techniques.

497. La constitution d'équipes multisectorielles au Siège et dans les bureaux régionaux de la FAO devrait être encouragée, avec l'aide d'SDA et d'autres unités techniques, afin de traiter certaines des questions non encore résolues dans le domaine de la participation ou pour élaborer des méthodes participatives d'examen des problèmes d'une importance technique, sociale et/ou économique particulière. Par exemple, une approche multisectorielle serait efficace pour traiter de: l'évaluation post-projet, y compris l'analyse des coûts et avantages et la diffusion des meilleures pratiques; la coordination et la collaboration des services de publication, y compris l'examen par des experts évaluateurs; la conception de la formation et des projets. Si la FAO parvient à instaurer cette approche d'équipe, elle pourrait faire bénéficier les gouvernements des pays membres intéressés des résultats de cette expérience.

498. SDA devrait jouer un rôle de facilitation dans la mise au point d'approches multisectorielles et la synthèse du travail effectué dans l'ensemble de la FAO sur les approches participatives et devrait contribuer à établir quelles sont les pratiques les meilleures et les plus rentables. Ces données devraient être partagées avec d'autres organismes de développement.

499. La mise au point et l'application d'approches participatives dans le cadre des différentes stratégies horizontales proposées dans le Cadre stratégique de la FAO devraient également bénéficier d'une attention appropriée.


Annexe 1

RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS DES ÉVALUATEURS-EXPERTS EXTERNES74

500. L'avant projet a été soumis par correspondance à un groupe d'évaluateurs-experts externes composé de cinq personnes. Les observations des différents évaluateurs-experts, très variées, ont porté sur un certain nombre de questions différentes. Si les évaluateurs-experts ont apprécié l'étendue et la portée de ce chapitre, l'un d'eux a souligné que le texte privilégiait l'aspect descriptif au détriment de l'aspect analytique, puisque les réalisations n'étaient pas mesurées par rapport aux politiques, objectifs ou buts des interventions. Si cette critique est fondée, son auteur a reconnu lui-même que l'objectif central de cet examen n'était pas de procéder à une évaluation en profondeur des résultats et de l'impact mais plutôt de fournir un panorama d'ensemble de l'emploi qui a été fait récemment des méthodes participatives à la FAO et que, de surcroît, la FAO ne s'était pas fixé d'objectifs précis dans ce domaine, qui permettraient une mesure et une évaluation systématiques des résultats par rapport à un objectif. Toutefois, on s'est efforcé d'étoffer la présentation des résultats des différentes activités chaque fois que possible. Un autre évaluateur a fait remarquer que la coordination du travail sur la participation au sein de la FAO semblait faible et qu'il faudrait fournir davantage de données spécifiques sur les raisons de cette situation.

501. D'autres observations ont porté sur la nécessité de mettre davantage en relief certaines tendances nouvelles qui rendent d'autant plus importante une participation plus directe des populations dans les activités de développement. Un certain nombre d'évaluateurs ont mentionné la nécessité de "passer à l'échelon supérieur", compte tenu du phénomène selon lequel les approches participatives fonctionnent bien à une échelle limitée, mais ne sont pas propagées au-delà d'un contexte strictement local. Il s'agit là d'une question importante qui doit être abordée au sein de la FAO. Enfin, certaines activités jugées "participatives" par les divisions techniques de la FAO ne l'étaient peut-être, de l'avis de certains évaluateurs, qu'au sens très large de ce terme. Certaines de ces activités n'ont pas été mentionnées dans la version finale.

502. Enfin, la plupart des évaluateurs-experts ont jugé que, dans leurs grandes lignes, les recommandations étaient saines et raisonnables.


Annexe 2

LA RÉPONSE DU DÉPARTEMENT DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
À L'ÉVALUATION

503. Nous estimons que le document définit clairement ses objectifs et que sa structure couvre les aspects essentiels de l'action de la FAO dans le domaine des approches participatives.

504. Le document souligne les progrès importants réalisés dans l'intégration des approches participatives par les différents départements et programmes techniques et économiques de l'Organisation. Si ces progrès ne suffisent pas à faire face à l'augmentation de la demande et aux nouvelles réalités des pays en développement, ils constituent une base solide pour de nouvelles améliorations, comme le recommande le document.

505. Le texte se concentre sur les efforts engagés par la FAO pour promouvoir les activités de développement participatif à la base, mais néglige quelque peu l'action de la FAO pour promouvoir un cadre de politique générale favorable à la participation populaire. Il dresse un tableau général témoignant de la volonté de l'Organisation de promouvoir les approches participatives. Il aborde également les résultats et les impacts, avec des conclusions intéressantes concernant les impacts et les enseignements spécifiques tirés de la mise en oeuvre de programmes, projets et activités de développement rural par le biais d'une gestion participative et durable.

506. Le document fournit une analyse intéressante des approches participatives mises en oeuvre tant dans les activités normatives de l'Organisation que dans son Programme de terrain. Les liens entre ces deux niveaux sont évidents, mais on peut déplorer que les interactions entre ces deux types d'activités ne soient pas explicitement abordées. Nous savons pourtant qu'il y a eu des interactions importantes entre les unités techniques du Siège et entre le Siège et les unités décentralisées afin d'introduire et de promouvoir les approches participatives dans des programmes et projets interdisciplinaires et que des initiatives semblables ont été prises par les bureaux décentralisés dans la fourniture de conseils et de services opérationnels aux Etats membres. Si nous nous fions à notre propre expérience en la matière, le fait de ne pas avoir abordé ces expériences constitue une carence importante du présent examen.

507. Le Département du développement durable tient à signaler les expériences réussies menées par la FAO au niveau du Programme de terrain pour aider ses Etats Membres à définir des politiques et des programmes nationaux visant à promouvoir les approches participatives. Le cas du Mexique, où les services d'irrigation ont été transférés des pouvoirs publics aux associations d'utilisateurs, constitue un bon exemple qui prouve l'importance d'un cadre juridique et institutionnel favorable et de services bien coordonnés aux échelons national, régional, provincial et local pour promouvoir un processus participatif efficace à l'occasion du transfert de certaines responsabilités aux organisations communautaires. Ce cas illustre également l'apparition d'un certain nombre de nouvelles problématiques liées aux approches participatives, notamment en ce qui concerne la définition et la mise en oeuvre de nouvelles procédures permettant la participation des utilisateurs et, de façon générale, la responsabilité et la transparence dans la fourniture des services. Il souligne également l'importance des approches et méthodes participatives pour traiter des dossiers environnementaux et renforcer les capacités de résolution des conflits.

508. Nous sommes tout à fait d'accord pour souligner, comme cela a été fait, la nécessité d'une collaboration plus systématique entre les différentes unités techniques, y compris la promotion de la coopération avec les partenaires de la FAO pour le développement international. Plusieurs initiatives ont récemment été lancées à cet égard, dûment notées et avalisées dans le document et assorties de recommandations de suivi avec lesquelles nous sommes d'accord.

509. Les recommandations portent sur un vaste éventail de questions. Comme nous l'avons indiqué, nous voudrions souligner la nécessité d'élaborer une vision stratégique pour guider l'action future de la FAO dans le domaine de la participation, ainsi qu'un plan pour la mise en oeuvre de cette vision. C'est ce que SDAR a tenté de faire lorsqu'il a préparé sa proposition de projet technique à moyen terme pour les approches participatives, dans le but de promouvoir et de faciliter une collaboration interdivisionnelle dans ce domaine et de contribuer à l'exécution du mandat de l'Organisation et à la réalisation de ses objectifs de service.

510. Il a été fait mention de la nécessité de procéder à des examens et à des études en profondeur des résultats des projets participatifs, en se concentrant notamment sur les rapports coûts/avantages. A cet égard, SDAR incorpore dès à présent cette question dans ses propositions d'activités et de programmes qui seront exécutés en collaboration avec d'autres divisions techniques, avec les bureaux décentralisés et avec des partenaires extérieurs.

511. En conclusion, nous estimons que ce projet de document fournit des renseignements intéressants et utiles, qui constitueront une contribution importante à la préparation des nouvelles propositions programmatiques et à la promotion des approches et des méthodes participatives dans les programmes sectoriels et intersectoriels.

OBSERVATIONS DE LA DIRECTION

512. Le Directeur général se félicite de l'examen d'un sujet qu'il considère comme une priorité thématique pour l'Organisation. Il donne son aval aux recommandations en général et, en particulier, souscrit à celle qui demande que la participation soit intégrée dans les différentes priorités intersectorielles énoncées dans le Cadre stratégique.


ABRÉVIATIONS

ACSAD Centre arabe pour l'étude des zones arides et des terres sèches
ADF Aménagement durable des forêts
AFMA Association des offices de commercialisation des produits alimentaires de l'Asie et du Pacifique
AG Département de l'agriculture
AGA Division de la production et de la santé animales
AGL Division de la mise en valeur des terres et des eaux
AGLS Service des sols - ressources, aménagement et conservation
AGP Division de la production végétale et de la protection des plantes
AGS Division des systèmes de soutien à l'agriculture
AGSE Sous-Division du génie agricole
AGSI Service des agro-industries et de gestion après récolte
AGSM Service de la commercialisation et des financements ruraux
AGSP Service de la gestion des exploitations et de l'économie de la production
AIEA Agence internationale de l'énergie atomique
APAN Réseau agroforestier pour l'Asie et le Pacifique
APRACA Association de crédit agricole et rural pour l'Asie et le Pacifique
Asdi Agence suédoise de coopération internationale au développement
ASIP Programmes d'investissement dans le secteur agricole
BAD Banque africaine de développement
BasD Banque asiatique de développement
BERD Banque européenne pour la reconstruction et le développement
BID Banque interaméricaine de développement
BIRD Banque internationale pour la reconstruction et le développement
CADRW Action communautaire en faveur des femmes rurales les plus défavorisées
CCAD Central American Commission for Environment and Development
CIAT Centre international d'agriculture tropicale
CIFOR Centre pour la recherche forestière internationale
CIGR Commission internationale du génie rural
CILSS Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel
CIP Centre international de la pomme de terre
CIP Commission internationale du peuplier
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
CIRAF Centre international pour la recherche en agroforesterie
CMCF/AD Campagne mondiale contre la faim/Action pour le développement
CDD Commission du développement durable
CEE Commission économique pour l'Europe
CEF Commission européenne des forêts
CMRADR Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural
CNUED Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
CP Programme de coopération FAO/Banque mondiale
CRDI Centre de recherche pour le développement international
CTPD Coopération technique entre pays en développement
DSA Développement des systèmes agricoles
ESA Division de l'analyse du développement agricole et économique
ESAF Service de la sécurité alimentaire et de l'analyse des projets agricoles
ESC Division des produits et du commerce international
ESN Division de l'alimentation et de la nutrition
ERF Evaluation des ressources forestières
ESS Division de la statistique
FARM Programme de gestion de la recherche agricole axé sur les agriculteurs
FARMESA Programme sur les méthodes de recherche appliquée au niveau des exploitations
FEM Fonds pour l'environnement mondial
FENU Fonds d'équipement des Nations Unies
FI Département des pêches
FIDA Fonds international de développement agricole
FII Division des industries de la pêche
FIR Division des ressources halieutiques
FLCD Programme des forêts au service des collectivités locales
FO Département des forêts
FON Division des politiques et de la planification forestières
FOR Division des ressources forestières
FORIS Système d'information sur les ressources forestières
FORM Service de la mise en valeur des ressources forestières
FTPP Programme arbres, forêts et communautés rurales
GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale
GI Département des affaires générales et de l'information
GTID Groupe de travail interdépartemental
GTZ Office allemand de la coopération technique
ICIMOD Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes
IDA Association internationale de développement
IFF Forum intergouvernemental sur les forêts
IFI Institution financière internationale
IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires
IFS Programme international d'approvisionnement en engrais
IGAD Autorité intergouvernementale sur le développement
IITA Institut international d'agriculture tropicale
ILRI Institution internationale de recherche zootechnique
INPhO Réseau d'information sur les opérations post-récolte
IPF Groupe intergouvernemental sur les forêts
IPGRI Institut international des ressources phytogénétiques
IRRI Institut international de recherches sur le riz
ITC Centre de commerce international
ITFF Equipe de travail interorganisations sur les forêts
IUFRO Union internationale des instituts de recherches forestières
LEG Bureau juridique
LEGN Service droit et développement
OIBT Organisation internationale des bois tropicaux
OIJ Organisation internationale du jute
OIT Organisation internationale du travail
OMS Organisation mondiale de la santé
ONG Organisation non gouvernementale
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel
PAM Programme alimentaire mondial
PCT Programme de coopération technique
PFRDV Pays à faible revenu et à déficit vivrier
PI/EPA Protection intégrée/Ecole pratique d'agriculture
PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
PPA Programme d'action spéciale pour la prévention des pertes de produits alimentaires
PPP Programme de participation populaire
PRA Evaluation rurale participative
PSI Programme de soutien à l'investissement
PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire
PTB Programme de travail et budget
RAF Bureau régional pour l'Afrique
RAP Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique
RLC Bureau régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes
RNE Bureau régional pour le Proche-Orient
SACRED Programme de développement du crédit agricole
SADC Communauté du développement de l'Afrique australe
SAFR Bureau sous-régional pour l'Afrique australe et orientale
SDA Division du développement rural
SDAR Service des institutions rurales et de la participation
SDR Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation
SDRE Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication
SDW Division de la femme et de la population
SDWW Service des femmes dans le développement
SEAGA Programme d'analyse des questions socio-économique et des conditions spécifiques de chaque sexe
SICI Séminaire intergouvernemental sur les critères et indicateurs
SIG Système d'information géographique
SMA Sommet mondial de l'alimentation
SMIPR Système mondial d'information sur les plantes et les ravageurs
TCDN Unité de la coopération avec le secteur privé et les ONG
TCI Division du Centre d'investissement
TCIE Services du Programme de coopération FAO/Banque mondiale I
TCII Service du Programme de coopération FIDA/PNUD/FENU/PAM
TCIL Service du Programme de coopération FAO/Banque mondiale III
TCIP Service du Programme de coopération FAO/Banque mondiale II
TCIR Service des programmes de coopération avec les banques régionales/ sous-régionales/nationales de développement
TCIU Unité consultative pour les projets
TCO Division des opérations de terrain
TCOR Bureau des opérations spéciales de secours
USAID Agence des Etats-Unis pour le développement international
UE Union européenne
WOCCU Conseil mondial des coopératives d'épargne et de crédit

59

Ce chapitre est structuré comme suit: I. Introduction; II. Organisation du travail en faveur de la participation au sein de la FAO; III. Projets de terrain participatifs; IV. Planification participative aux projets d'investissement; V. Produits normatifs; et VI. Conclusions et recommandations.

60

Telle que la FAO l'a définie, la protection intégrée est l'intégration méthodique d'un certain nombre de techniques de lutte contre les ravageurs qui découragent le développement de populations de ravageurs et maintiennent l'emploi des pesticides et les autres interventions à des niveaux économiquement justifiés et sans danger pour la santé humaine et pour l'environnement. La protection intégrée encourage les agriculteurs à préserver l'équilibre écologique dans leurs champs et favorise une utilisation réduite des pesticides, la protection des insectes prédateurs des ravageurs des récoltes et les stratégies de gestion des cultures qui réduisent les pertes dues aux insectes nuisibles.

61 GCP/RAS/145/NET, GCP/RAS/146/AUL, GCP/RAS/147/SWI, UTF/INS/067/INS.

62 Les Ecoles pratiques d'agriculture sont utilisées dans les projets FARM en Chine, aux Philippines, en Thaïlande et au Viet Nam.

63 Cambodge, Guinée, Népal, Zambie, Ghana, Indonésie et RDP lao.

64 Les Projets d'aménagement intégré des pêcheries côtières dans la baie du Bengale, de développement intégré de la pêche artisanale en Afrique de l'Ouest et de développement de la zone côtière de Cendrawasih.

65 Voir également le Rapport d'évaluation du Programme 1994-95, Chapitre Trois, "Développement de la foresterie communautaire", où les projets participatifs ont été jugés plus efficaces que les projets non participatifs sur le plan du développement.

66 0 = nul. Le projet n'était pas conçu pour être participatif et/ou des agents extérieurs établissent la conception du projet sans consulter les bénéficiaires prévus.

1 = faible. Certains bénéficiaires sont consultés pour faire part de leurs problèmes et de leurs recommandations, mais les activités de développement sont définies et conçues par des agents de développement extérieurs.

2 = considérable. Un ensemble représentatif de bénéficiaires (hommes, femmes, jeunes, vieux, nantis, pauvres, etc.) exposent leurs problèmes et leurs recommandations et participent à la conception et au suivi des interventions de développement.

3 = élevé. En plus des critères ci-dessus, un ensemble représentatif de bénéficiaires a la maîtrise des décisions et de l'utilisation des ressources au plan local pour l'ensemble du projet, ou pour des composantes importantes du projet, et participent à l'évaluation du projet.

67 The Design of Agricultural Investment Projects, Lessons from Experience, Centre d'investissement de la FAO, document technique No. 6, 1990.

68 Sociological Analysis in Agricultural Investment Project Design, Centre d'investissement de la FAO, document technique No. 9, 1992.

69 Guidelines for the Design of Agricultural Investment Projects, Centre d'investissement de la FAO, document technique No. 7, 1992 rév. 1995.

70 Participation in Practice: Lessons from the FAO People's Participation Programme, FAO, 1991; The Group Promoter's Resource Book, FAO, 1994; et The Group Enterprise Resource Book, FAO, 1995.

71 Pour de plus amples renseignements sur l'action de SDAR dans le domaine des coopératives agricoles rurales, voir la section du présent rapport consacrée au renforcement des capacités par la formation.

72 FAO, 1994. Joint Evaluation Report of the Forests, Trees and People Programme. Avril 1994, Rome, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

73 Série Gestion des systèmes agricoles, No. 10.

74 Les évaluateurs-experts étaient: Warren Van Wicklin (Banque mondiale); Janice Jiggins (Université suédoise de sciences agricoles); Peter Oakley (consultant, Royaume-Uni); S. Khadka (FIDA); Tonci Tomic (consultant, Chili).

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