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Les femmes jouent un rôle clé dans le développement de leurs communautés et,
si l'on aspire à des progrès durables, les femmes et les hommes doivent avoir un accès égal aux ressources nécessaires pour le développement et aux avantages que celui-ci produit.
Il n'existe pas de recette infaillible pour la réussite d'efforts de communication pour le développement ou pour l'émancipation des femmes rurales. Toutefois, sur la base des meilleures pratiques et leçons tirées au cours des dernières décennies, les principes directeurs suivants peuvent être appliqués à la communication.
Historiquement parlant, la communauté internationale n'a jamais considéré la communication pour le développement comme une priorité. La composante de communication n'a pas été prévue dans de nombreux projets de développement agricole et rural; certains projets l'ont ajoutée symboliquement par la suite, souvent pour la réalisation d'auxiliaires audiovisuels. Pour le succès des projets et programmes pour l'émancipation des femmes rurales, les planificateurs du développement devraient inclure la communication dans la phase de planification. Les éléments de communication devraient être conçus de façon à traduire les besoins des femmes rurales et leurs conditions particulières. Ils devraient également tenir compte de la participation active des femmes aux réseaux traditionnels de communication. En outre, ces éléments devraient être dotés de ressources suffisantes pour créer des capacités nationales durables de façon à utiliser des techniques et outils de communication propres à améliorer le statut des femmes.
Les efforts de communication devraient commencer par l'écoute des femmes, en tenant compte de leurs perceptions et de leurs besoins, de leur savoir et de leur expérience, de leur culture et de leurs traditions. Les planificateurs doivent aussi tenir compte de la réalité des zones rurales et des changements nécessaires et opportuns pour améliorer, d'une manière soutenue, les moyens d'existence des femmes.
Les efforts de communication devraient couvrir tous les aspects multiformes de la vie en milieu rural concernant les femmes, notamment l'agriculture, l'environnement, la santé, l'hygiène, le planning familial, l'éducation et l'alphabétisation. Il faut adopter une approche globale pour veiller à ce que les problèmes des femmes soient intégrés dans les programmes de recherche et de vulgarisation.
Réussir à obtenir un développement durable et équitable dépend de plus en plus de l'acquisition de l'information et des connaissances.
Les programmes de communication devraient exploiter de façon synergique toutes les infrastructures et les canaux médiatiques - tant modernes que traditionnels - disponibles dans un pays, et des technologies de communication et des médias appropriés devraient être adaptés aux conditions culturelles, sociales et économiques. Les programmes devraient être participatifs et interactifs, et une attention particulière devrait être accordée à la sélection des voies de communication les plus adaptées aux femmes.
Des efforts particuliers devraient être déployés pour exploiter le potentiel des nouvelles technologies de la communication en matière de partage des informations et des connaissances avec les femmes en milieu rural. Il est primordial d'améliorer la quantité et les possibilités d'accès aux infrastructures, en adaptant l'information aux besoins des femmes rurales et de former des femmes aux techniques informatiques. Les praticiens de la communication doivent servir d'intermédiaires, en choisissant les moyens de communication les plus appropriés pour la transmission de l'information aux communautés rurales n'ayant pas accès aux nouvelles technologies d'information.La formation aux techniques de la communication participative
La formation des femmes en tant que spécialistes de la communication à tous les niveaux - d'agents de terrain à formatrices et planificatrices - est une condition essentielle à la réussite des initiatives de communication pour et par les femmes. Une formation à la réalisation et à l'utilisation d'outils de communication devrait être dispensée aux organisations de femmes rurales et aux groupements communautaires afin qu'elles puissent participer aux programmes destinés aux femmes et communiquer efficacement leurs propres messages et préoccupations. Les agents devraient être formés aux techniques de communication participative et à l'utilisation d'outils de formation audiovisuels, afin d'instaurer un dialogue avec les femmes rurales, tirer des leçons de leur expérience et améliorer la qualité et la portée des activités de formation.
Une recherche plus appliquée et des études d'évaluation devraient être effectuées sur la perception visuelle et la compréhension d'un public composé de femmes rurales analphabètes. L'avènement des nouvelles technologies de l'information ouvre la voie à de vastes possibilités d'évaluation de l'impact des programmes de communication. Il sera important d'inclure dans les évaluations l'impact de ces technologies à la base, pour les communautés non connectées et, en particulier, pour les femmes rurales difficiles à atteindre.
Il faut inscrire l'utilisation de la communication pour le développement à l'ordre du jour des gouvernements, des planificateurs du développement et des décideurs. Ceux-ci doivent promouvoir une politique active et visible d'intégration des démarches soucieuses d'équité entre les sexes et des besoins des femmes dans les politiques et les programmes de communication rurale. Pour exploiter pleinement le potentiel de la communication, et particulièrement les nouvelles technologies de l'information au service du développement durable, les responsables politiques doivent prendre en compte les exigences spécifiques des femmes rurales, et ces dernières doivent être associées aux prises de décisions concernant l'utilisation des nouvelles technologies
La communication est un agent puissant pouvant favoriser l'acquisition de connaissances, un changement positif ainsi qu'un renforcement dans le processus de développement rural. Il peut également améliorer la qualité de vie des gens, aider à protéger les environnements fragiles, et créer une société fondée sur le savoir, plus réceptive aux changements et aux enjeux du développement.
Une communication efficace permet aux femmes d'acquérir des pouvoirs et, partant, de prendre en main leur destin et de participer au même titre que les hommes à la promotion de la sécurité alimentaire et du développement rural. Exploiter le potentiel de la communication afin d'aider les femmes rurales à améliorer leurs conditions de vie demeure un défi pour la communauté mondiale. Sans communication, les voix des femmes rurales pour un changement ne pourront se faire entendre.
«La responsabilisation consiste à donner aux femmes, comme aux hommes,la possibilité de prendre leur destin en main, en établissant leurs propres programmes, en acquérant des compétences, en renforçant leur confiance en eux, en solutionnant les problèmes et en développant leur indépendance. Il s'agit là tant d'un processus que d'un résultat.» Intégration des femmes au développement et politique d'égalité entre les sexes |
Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement de leur participation à la préparation de cette publication: Silvia Balit, ancien chef de la Sous-Division de la communication pour le développement de la FAO, qui est le principal auteur; Henri Carsalade, Sous-Directeur général, Département du développement durable; Louise Fresco, Directeur, Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation; Sissal Ekaas, Directeur, Division de la femme et de la population; et Ester Zulberti, Chef du Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication. Nous remercions aussi le Groupe de la communication pour le développement, ainsi que tous ceux qui ont bien voulu apporter leur concours à cette publication, qui a été conçue par Giulio Sansonetti.
La présente publication constituera un document de travail pour la Consultation de haut niveau sur les femmes rurales et l'information, qui aura lieu à Rome (Italie) du 4 au 6 octobre 1999. La voix des femmes rurales se fait rarement entendre en matière de développement agricole et rural. Nous espérons que cette publication, La voix des femmes pour le changement, contribuera à briser le silence.
L. Van Crowder
Fonctionnaire principal, Communication pour le développeme