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NOTES RÉSUMÉES DU GROUPE DE DISCUSSION II

Diffusion d'informations liées aux spécificités hommes-femmes: méthodologies et approches
Synthèse de la modératrice, Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion des femmes

I - Lors de l'introduction, Mme A. King a invité le groupe de discussion à se référer à la Plate-forme d'action adoptée, en 1995 à Beijing, par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, au Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation qui a eu lieu à Rome en 1996 ainsi qu'à la Déclaration de Genève pour les femmes rurales, adoptée en 1992 lors du Sommet pour la promotion économique des femmes rurales. Ces déclarations fournissent un cadre stratégique pour la production et la diffusion de l'information sur les femmes rurales. Mme King a souligné le besoin de rendre opérationnelles ces stratégies et ces politiques, de réformer les institutions nationales et internationales perpétuant les inégalités, de changer les attitudes et de faire en sorte que ces stratégies et politiques se concrétisent pour les femmes sur le terrain. Comme indiqué dans la stratégie d'action préparée par la FAO pour la Consultation de haut niveau, les informations spécifiques sur les hommes et les femmes, produites grâce à des outils permettant l'obtention de données ventilées par sexe et des indicateurs d'analyse différentielle selon le genre, sont essentielles pour établir le lien entre la production et les ressources et pour améliorer la situation des femmes rurales. Pour rendre opérationnelle cette stratégie d'action, Mme King a mis l'accent sur les besoins suivants:

II - Mme A. King a introduit les experts dont les présentations ont traité les points suivants:

Bernard Cassen, directeur général du Monde Diplomatique, a précisé que les principaux médias ne portent pas d'intérêt au développement rural, particulièrement quand il est lié au concept de sécurité alimentaire. Il a exposé qu'il existe une contradiction entre l'idée de sécurité alimentaire et celle de la libéralisation de l'économie qui encourage le libre commerce des produits agricoles et il a souligné que les différentes organisations internationales ont des conflits de priorités et de buts.

Paula Boyer, éditeur des nouvelles internationales au journal français La Croix, a mis l'accent sur le manque d'intérêt croissant des médias pour les informations internationales, spécialement celles sur les pays en développement. Elle a développé, qu'en général, les médias ne sont pas intéressés par les événements ayant une portée à moyen et à long terme, tout spécialement la télévision qui est seulement attirée par les nouvelles porteuses d'images frappantes.

Sophie Ly, secrétaire générale des l'association mondiale des diffuseurs des radios communautaires (AMARC), a fait une présentation sur les avantages de la promotion de l'utilisation de la radio par les femmes en milieu rural. Elle a démontré que la radio communautaire est un moyen de communication d'emploi facile et d'un bon rapport rendement-prix. Elle a souligné que les responsables politiques devraient encourager son usage plus large en tant que moyen de formation et de stimulation pour que la communication et l'échange d'informations de valeur entre les femmes rurales.

Ruth Ochieng, directrice exécutive de ISIS-WICCE en Ouganda, a expliqué comment son organisation promeut la diffusion d'informations sur les femmes rurales en Ouganda. Elle a expliqué que les politiques, dans leur formulation, omettent souvent d'inclure une composante information et communication.

Manuel Calvelo Rios, expert en communication rurale, a présenté des méthodes et des bonnes pratiques pour améliorer la communication et la diffusion d'informations sur les femmes rurales. Il a mis en avant la notion "d'équipotentialité" plutôt que celle d'égalité entre les sexes, en argumentant que la question est plutôt de promouvoir des chances égales pour les hommes et les femmes plutôt que de respecter leurs différences.

Govind Kelkar, professeur de sociologie à l'Institut asiatique de technologie en Thaïlande, a démontré que les NTIC qui s'emparent de l'Asie deviendront rapidement aussi importantes que la terre et le capital. Elle a parlé du rôle spécifique des TIC en milieu rural qui devrait s'orienter vers l'organisation des activités professionnelles des hommes et des femmes suivant des critères de spécificité de sexe plutôt que vers la remise en cause des relations entre hommes et femmes qui sont enracinées dans la culture et le contexte politique.

III - Le débat qui a suivi ces présentation a été particulièrement animé. Les participants ont recommandé que les effets de la mondialisation doivent être pris explicitement en compte dans la stratégie d'action. Ils ont aussi souligné l'importance et les avantages des moyens de communication plus traditionnels. Toutefois, ils ont indiqué que les femmes rurales doivent aussi bénéficier des moyens de communication les plus récents afin qu'elles ne soient pas distancées. Il a été reconnu que l'enjeu, pour améliorer la diffusion de l'information non seulement sur, mais aussi pour les femmes rurales, est d'intégrer les moyens de communication tout autant traditionnels que modernes.

IV - Dans sa conclusion, la modératrice a résumé les contributions des experts et les points principaux issus de la discussion avec le public. Mme King a souligné l'importance de reconnaître les femmes rurales comme planificateurs et aussi comme sources et utilisatrices finales des informations. Elle a réitéré le besoin d'engagements des gouvernements pour attribuer plus de ressources à une planification et à des politiques de communication plus égalitaires entre les sexes. Mme King a également encouragé les gouvernements et les organisations internationales à promouvoir des moyens pour retenir l'attention et l'intérêt des médias sur les questions relatives au développement rural et à la sécurité alimentaire. Elle a précisé la nécessité d'établir des réseaux qui facilitent la pleine participation des femmes rurales aux processus de décision.

Dans ses remarques finales, la modératrice s'est référée à la diversité des problèmes cruciaux soulevés lors de la discussion, dont celui de la rentabilité des technologies de l'information en milieu rural, de l'accès des femmes rurales aux ressources, y inclus l'information, de l'impact de la guerre et de la violence sur les femmes, du besoin de favoriser un partenariat puissant entre les hommes et les femmes pour tous les aspects de la vie rurale.

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