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Cadre de la Stratégie
d'action

La Stratégie d'action repose sur les recomman-dations de plusieurs conférences internatio-nales, dont la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Elle s'inscrit dans le programme de suivi du Sommet mondial de l'alimentation et dans le Cadre stratégique pour la FAO 2000-2015. Elle approfondit un des axes du Plan d'action actuel de la FAO pour l'intégration des femmes dans le développement, approuvé en 19955, à savoir, celui relatif à la disponibilité, précision et utilisation de données et d'informations quantitatives et qualitatives sur les femmes rurales. Elle renforce également les trois autres domaines d'intervention du Plan: mise au point et utilisation de méthodologies; mise en valeur des compétences des femmes rurales; et, appui à la formulation de politiques paritaires hommes-femmes).

Aujourd'hui, l'intégration des questions de parité dans tous les domaines est globalement acceptée et comprise. Néanmoins, il existe encore un écart entre la prise de conscience et l'intégration concrète des spécificités hommes-femmes dans les projets.

Déléguée de la Finlande

La Stratégie d'action se fonde sur l'hypothèse selon laquelle l'obtention de l'égalité entre les sexes et celle de la sécurité alimentaire sont étroitement liées. Connaître les relations existant entre les rôles et les responsabilités des hommes et des femmes dans le processus de production agricole, ainsi que les mécanismes déterminant l'accès aux ressources et leur contrôle constituent deux facteurs essentiels a cet égard.

Le but de la Stratégie d'action est de:

En Inde, sur une exploitation d'un hectare d'une zone de l'Himalaya, un homme travaille 1 212 heures par an, une paire de boeufs 1 064 heures et une femme 3 485 heures. Une femme consacre en moyenne 640 heures aux soins des animaux, 384 heures à l'irrigation, 650 heures au transport de la fumure organique, 557 heures au semis et 994 heures à la récolte et au battage.

Déléguée de l'Inde

En termes d'objectifs , il s'agit, grâce à l'application de démarches participatives, à tous les niveaux de prise de décisions6, de:

Les problèmes des femmes rurales ne peuvent pas être uniquement résolus par les groupements féministes et les organisations de femmes. Il est indispensable que tous les secteurs soient impliqués. Mais le plus important, c'est l'engagement et le support politiques.

Déléguée de la Gambie

Les parties prenantes concernées par la Stratégie d'action couvrent un large éventail d'acteurs, depuis les particuliers, les associations de femmes et autres organisations de la société civile, jusqu'aux entreprises privées, aux organismes de développement et aux structures gouvernementales. Chaque partie prenante peut remplir soit une fonction de production de l'information, soit une fonction de diffusion, ou encore une fonction d'utilisation, ou même les trois à la fois. Toutefois, dans le processus de conception des politiques, qu'il soit décentralisé ou non, on peut identifier, pour chaque fonction, des parties prenantes déterminantes.

Les femmes rurales ont besoin de l'information. Elles ont besoin de savoir quelle est l'information qui est diffusée sur elles et d'influer sur cette information. Il faut libérer la parole de ces femmes, multiplier les forums d'échanges et d'expériences, et promouvoir le leadership des femmes.

Déléguée du Burkina Faso

Pour la production de l'information

Les populations rurales, hommes et femmes, qui génèrent les données primaires, surtout qualitatives.

Les statisticiens, les chercheurs et les spécialistes du développement qui collectent, traitent, analysent et présentent les données secondaires de type qualitatif et quantitatif.

Pour la diffusion de l'information

Les organisations de la société civile qui stimulent les échanges d'informations entre les populations rurales et les responsables politiques et qui sont bien souvent des porte-parole des uns et des autres.

Les médias qui transmettent l'information pour mobiliser l'opinion publique et soutenir des campagnes de plaidoyer.

Actuellement, le manque d'informations sur le rôle des femmes rurales dans le développement a un effet préjudiciable sur la façon dont les décisions économiques et sociales sont prises, ce qui provoque l'augmentation de la pauvreté et la diminution de la sécurité alimentaire.

Délégué de l'Irlande

Pour l'utilisation de l'information

Les agriculteurs et les agricultrices qui, grâce à l'information, analysent les possibilités d'amélioration de leurs conditions de vie et de production et sont plus à même d'assumer des responsabilités au sein des organes de décision, de gestion et de planification.

Des agriculteurs et des agricultrices brésiliens rencontrent
une vulgarisatrice

- FAO/18194/G. BIZZARRI

Les responsables politiques, les planificateurs et les organisations internationales de développement qui, à partir de l'information, dégagent les tendances et les perspectives de développement et conçoivent les politiques.

L'utilisation d'outils d'analyse selon le genre, et d'approches participatives, renforcerait la planification ascendante dans laquelle les communautés sont associées à l'identification des problèmes et à la recherche des solutions... (et) permettrait de collecter des informations qualitatives pour planifier des interventions favorisant la parité homme-femme.

Déléguée du Malawi

La Stratégie d'action est gouvernée par certains principes de base , qui correspondent à une vision plus égalitaire du développement et qui réitèrent la nécessité de promouvoir la paix, la justice sociale et de respecter les droits de l'homme. Ces principes comprennent:

Le droit à la parole. La liberté d'expression facilite la formulation de politiques prenant en compte les priorités des uns et des autres.

Le droit à l'information. Le respect de ce principe contribue, dans une certaine mesure, à l'atténuation des mécanismes de domination, à l'élimination des discriminations et à la réduction des phénomènes d'exclusion.

Le droit à la communication. L'accès aux technologies modernes et traditionnelles de l'information élargit les opportunités de formation, d'enseignement, d'instruction et offre des potentialités immenses pour l'échange de connaissances et de points de vue, le partage d'expériences, le renforcement des alliances et l'obtention des avantages du développement.

La Stratégie d'action se fixe des orientations pour l'action qui visent, pour les producteurs et les productrices agricoles, un accès égalitaire aux ressources ainsi que l'apport d'appuis spécifiques:

La diversité des informations. Elle sera obtenue par une approche holistique mettant à profit divers domaines et
disciplines d'intervention, afin de souligner les interactions (illustrées par des données quantitatives et qualitatives ventilées par sexe) entre la situation des populations rurales, la sécurité alimentaire et les enjeux du développement.

Le pluralisme de l'information. Il sera respecté par le recours à une variété de sources, de contenus, de supports de diffusion et de modes d'expression, afin de comprendre les mécanismes qui engendrent les disparités socioéconomiques liées au sexe et proposer des stratégies pour y pallier.

L'innovation dans la diffusion. Elle sera acquise par l'utilisation de différents canaux, technologies, méthodes d'information et de communication, afin d'établir des réseaux ouverts de producteurs/productrices et d'utilisateurs/utilisatrices de l'information, de toucher le grand public et d'atteindre les audiences spécialisées.

La Stratégie d'action retient plusieurs outils méthodologiques qui facilitent la durabilité des actions:

Le partenariat dans l'action. Il contribue à promouvoir la participation des femmes rurales et à déterminer la nature et la portée de l'information sur, pour et avec elles.

L'analyse socioéconomique selon le genre. Elle permet de renforcer les capacités d'élaboration de politiques visant la sécurité alimentaire et l'égalité entre les sexes.

La planification stratégique. Elle aide à concevoir, de façon participative, des plans d'action réalistes et conformes aux attentes et aux priorités de tous les partenaires concernés. 

Dans un village ougandais, des femmes discutent les problèmes de la coopérative et les solutions possibles

- FAO/17507/R. FAIDUTTI

Traitement des données sur les captures de pêcheau Sénégal

- FAO/15541/R. CANNARSA

5 FAO. 1995. Plan d'action pour l'intégration des femmes dans le développement. Document de Conférence C 95/14-Sup. 1-Rév.1. Rome.

6 Les décisions peuvent être prises au niveau d'un individu (homme ou femme), d'un ménage, d'une collectivité, d'une entreprise, d'une structure gouvernementale, d'une organisation non gouvernementale (nationale ou internationale), etc. On entend donc par décideur toute personne, ou groupe de personnes, qui a, ou qui ont, la capacité d'intervenir dans un processus de décision dont la portée peut être individuelle, familiale, communautaire, nationale, internationale, etc. Un décideur peut alors être, par exemple, une ou des femmes, une ou des collectivités, un ou des responsables politiques, etc.

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