Le Programme DIPA a, depuis son démarrage en 1983, accordé une attention particulière aux activités situées en aval du secteur de la pêche artisanale, activités généralement dominées par les femmes, ainsi qu'aux activités de développement communautaire au sein des communautés de pêche. Ceci s'est fait dans un souci d'équité et d'efficacité afin d'accroître les possibilités d'emploi et d'activités génératrices de revenus pour les femmes défavorisées en améliorant leur accès aux ressources productives. Le Programme DIPA a ainsi mis l'accent sur la participation des femmes à l'économie et encouragé la reconnaissance de leurs efforts non-rémunérés dans la gestion des communautés.
En 1995, le Programme a mis sur pied un Groupe de travail pour réfléchir au rôle des femmes et aux questions liées aux rapports entre les hommes et les femmes dans les communautés de pêche Les membres de ce Groupe de travail sont onze scientifiques et techniciennes reconnues provenant des pays couverts par le DIPA qui ont étudié le rôle des femmes dans dix communautés de pêche de huit pays. Les résultats de ces travaux ont été présentés lors de la 9ème réunion des Fonctionnaires de Liaison du DIPA à Conakry en novembre 1995.
Pour approfondir leurs connaissances et identifier des actions qui puissent satisfaire les besoins d'ordre à la fois pratique et stratégique des femmes, le Groupe de travail a choisi de mener cinq études complémentaires. Celles-ci ont analysé (i) les revenus générés par les activités des femmes dans la communauté de pêche de Koko au Nigéria, (ii) l'organisation des femmes et les facteurs qui favorisent ou empêchent la pérennité de leurs activités dans deux villages de pêche en Gambie, (iii) les aspects nutritionnels, d'hygiène et de santé des femmes et des enfants dans les communautés de pêche de Joal au Sénégal et de Limbé au Cameroun, et (iv) les éléments et mécanismes de la participation des femmes dans la mise en oeuvre du projet intégré des Aguégués au Bénin.
Par ailleurs, en collaboration avec la Direction des Pêches et l'Institut de Gestion du Développement de Gambie, le Programme DIPA a organisé un atelier national pour sensibiliser les agents des pêches et ceux du développement rural en ce qui concerne les questions relatives aux rapports entre les hommes et les femmes afin d'améliorer leurs interventions au sein des communautés de pêche.
Le moment a donc semblé opportun de partager les connaissances et expériences nouvelles au sein d'un forum élargi comme celui que constitue la réunion des Fonctionnaires de Liaison du DIPA II est, en effet, nécessaire de maintenir le momentum qui a été créé et de le renforcer afin d'assurer une participation continue et effective des femmes dans la pêche artisanale et dans la gestion des communautés de pêche. D'autant plus que l'approche participative et intégrée que prône le Programme, en matière de développement durable des communautés de pêche artisanale et d'exploitation responsable des ressources halieutiques ne pourra être mise en oeuvre qu'avec le concours de tous les membres de la communauté et, en particulier, avec les femmes qui en constituent souvent plus de la moitié.
Objectif de l'atelier
L'objectif de l'atelier est de faire le point sur l'état des connaissances relatives aux rôles des hommes et des femmes et aux autres questions relatives aux rapports entre les hommes et les femmes dans le secteur de la pêche artisanale dans la région couverte par le Programme.
Les résultats attendus incluent un certain nombre de recommandations pour d'éventuelles études à entreprendre par le Groupe de travail, mais aussi pour des actions concrètes en faveur d'une plus grande équité entre les hommes et les femmes dans le secteur.
Modus operandi
Il est proposé que les travaux se fassent en séances plénières mais aussi en groupe restreint afin d'approfondir certains aspects et de favoriser les échanges. Les thèmes de ces groupes portent sur les conditions socio-culturelles, les aspects technico-économiques et les questions institutionnelles et juridiques.
Les sujets qui sont proposés à l'attention des différents groupes sont répertoriés ci-après. Cette liste n'est pas exhaustive.
Les documents présentés ci-après sont destinés à alimenter les discussions lors de l'atelier. Il s'agit de synthèse de rapports plus volumineux qui sont en instance de publication par le Programme.
Atelier: Modus operandi pour les travaux en groupe
Groupe 1: Questions socio-culturelles
Il se concentrera sur la position comparée des hommes et des femmes dans les communautés de pêche et, plus généralement, au sein de la société.
Parmi les sujets:
- barrières sociales et culturelles pour entrer dans le secteur
- division du travail dans le ménage
- responsabilité financière pour l'éducation, la santé, etc.
- affectation du revenu selon les sexes
- coutumes liées à l'héritage
- accès à l'éducation formelle
- hygiène et nutrition dans les communautés de pêche
- etc.
Groupe 2: Questions technico-économiques
Il ananlysera et discutera essentiellement les conditions de travail des femmes dans les communautés de pêche.
Parmi les sujets:
- activités de transformation du poisson
- commercialisation du poisson
- financement des unités de pêche opportunités d'emploi alternatif en basse saison
- assistance technique reçue jusqu'à présent et requise dans l'avenir capacités de financement
- équité
- etc.
Groupe 3: Questions institutionnelles et juridiques
Il analysera l'influence de l'organisation formelle de la société sur la situation relative des hommes et des femmes.
Sujets couverts:
- accès à la formation, à la propriété, à l'emploi, aux marchés financiers (formel et informel comme les "tontines")
- niveau d'organisation
- présence dans les Administrations des Pêches
- relations socio-professionnelles avec d'autres opérateurs du sous secteur (compétition, dépendance, complémentarité, solidarité, etc.)
- barrières douanières et non-douanières
- contraintes juridiques
- processus de prise de décision
- représentation
- équité
- etc.
