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L'approche territoriale du projet Keita


Cartes: Arrondissement de Keita, infrastructures hydrauliques, réalisations CES-DRS, infrastructures socio-économiques I et II


Les jeunes et les machines

La mobilisation massive des populations a été possible grâce aux vivres PAM, mais elle s'est révélée remarquablement efficace grâce aussi aux moyens mécaniques mis à disposition par le projet. Ces derniers on permis. d'une part, de réaliser des travaux qui n'auraient pu être faits manuellement et d'autre part, de multiplier et de valoriser de façon spectaculaire les potentialités des masses paysannes. Tout cela c évidemment requis un grand effort d'organisation, de suivi et de coordination.

En 1984, le projet est intervenu pour promouvoir un développement rural multisectoriel dans un arrondissement particulièrement affecté par le déséquilibre de l'éco-système et la désertification qui en résultait. Sa population représentait 2,6% de la population nigérienne et sa superficie 0,4% du territoire national ou, ce qui est plus significatif, 1,4% des terres agricoles du pays. L'action du projet s'est concentrée sur la partie occidentale (correspondant aux deux tiers de l'arrondissement), la plus dégradée mais aussi la plus peuplée avec 92,4% de la population et une densité d'environ 46 habitants au km2.

Les réalisations du projet ont été organisées selon une approche territoriale pragmatique et particulière. Le territoire est considéré dans sa globalité, les composantes physiques et humaines se confondant, la lutte contre la désertification et le développement socio-économique devenant l'expression d'un même combat. Les interventions s'enchaînent selon une stratégie souple mais cohérente, en vue d'un aménagement intégral de la zone du projet.

Les cinq systèmes versants de l'arrondissement constituent des unités territoriales supérieures. Chacun d'eux peut être considéré comme un tissu vivant dont les cellules sont les sous-bassins versants mineurs. C'est au niveau de ces cellules que doit s'arrêter idéalement la désagrégation du territoire en vue de son aménagement. Chaque sous-bassin, ou Unité territoriale élémentaire (UTE), peut être traité indépendamment avec des résultats définitifs, voire irréversibles.

L'aménagement d'une seule UTE se justifie en lui-même, mais les effets induits sur les territoires situés en aval prennent consistance au fur et à mesure de la progression des aménagements au niveau de plusieurs UTE. Les synergies engendrées permettent d'autres actions sur les terres des vallées. On peut alors ériger des seuils sur les grands axes de drainage pour favoriser l'alimentation des nappes phréatiques, permettre l'épandage dans les vallées et même rendre cultivables les lits des koris qui s'ensablent. On peut aussi reconstituer les anciennes mares maintenant desséchées afin de les utiliser pour les cultures de contre-saison.

L'aménagement d'une UTE commence généralement par la reconstitution de la base productive de la population, c'est-à-dire avec la récupération de terres agricoles ou sylvo-pastorales et avec la création de nouvelles ressources en eau. Suivent les actions d'accompagnement socio-économiques.

Cartes: Arrondissement de Keita, infrastructures hydrauliques, réalisations CES-DRS, infrastructures socio-économiques I et II

Tranchées

Barrage

Glacis

I'UTE d'Inchimia

Une "Cellule" parmi d'autres un sous-bassin versant d'environ 15,5 km2 avec trois villages et 920 habitants qui était en voie de destruction Graduellement ses glacis redeviennent cultivables, les collines reverdissent grâce aux tranchées de reboisement, l'eau est stockée en amont d'un barrage d'écrêtage; dans le même temps, des organisations paysannes sont créées et les infrastructures essentielles mises en place. L'aménagement intégral du territoire devient synonyme de développement, la désertification restant un souvenir avec des blessures en voie de cicatrisation.

Arrondissement de Keita

Infrastructures hydrauliques

NOTE: Parmi les 104 puits villageois, 45 ont été réalisés avec la participation de l'AFVP (Association Française des Volontaires pour le Progrès) et 25 avec celle du COPSE, l'ONG italienne qui a commencé à collaborer avec le PIK en 1989. Dans ce même cadre, l'ONG italienne a aussi participé à la réalisation de 45 puits maraîchers, 3 barrages et 6 seuils, outre ses actions à caractère social.

Realisations CES-DRS

Au cours de la première phase du projet, les actions CES-DRS ont été concentrées dans la vallée de Loudou et, surtout, dans celle de Keita (2350 km2 environ) et, dans une moindre mesure, dans celles de Laba et de Garhanga. Les premières zones à haute concentration d'interventions, très accidentées et les plus marquées par la désertification, étaient aussi les plus peuplées avec 62% de la population de l'arrondissement.

Face à la taille de son territoire, le projet a constamment évité la dispersion de ses actions pour favoriser soit la reconstitution de la base productive de l'Unité territoriale élémentaire (UTE) traitée en retournant définitivement la tendance à la désertification, soit l'optimisation des synergies potentielles en aval d'un ensemble d'UTE.

Evidemment, rares ont été les villages qui n'ont pas demandé l'intervention du projet lors de son lancement. L'état de dégradation du milieu, et par conséquent celui des conditions socio-économiques, a déterminé le calendrier des interventions à l'intérieur de l'arrondissement de Keita.

Pour une zone d'intervention donnée, qui coïncide avec un sous-bassin versant et correspond au concept d'UTE, les actions démarrent et s'enchaînent pour réduire le volume des eaux de ruissellement, augmenter leur stockage dans le sol et annuler leur force érosive. En même temps, ces actions créent de nouvelles ressources agricoles ou sylvo-pastorales, des retenues d'eau pour l'alimentation humaine ou du cheptel etc.

Le lancement des travaux de terrain est précédé par une étude de l'UTE aux plans physique et humain. On procède, surtout par photo-interprétation, à un inventaire et à un classement des ressources, de leurs potentialités et de leur problématique. Parallèlement, des enquêtes socio-économiques sont conduites dans les villages directement concernés. C'est ensuite seulement qu'on peut établir une hypothèse d'aménagement de l'UTE. Cette hypothèse prévoira un aménagement spécifique pour chaque secteur de l'UTE à l'aide de schémas conçus ou adaptés par le projet à partir des méthodes et des principes fondamentaux de conservation des sols et des eaux. La pérennité des ouvrages et la minimisation des besoins d'entretien dans la perspective de l'après-projet ont constitué une préoccupation constante lors de la mise au point des différents schémas d'aménagement.

Une famille

Répartition des coûts directs

Arrondissement de Keita (a)

Arrondissement de Keita (b)

Le structure du Keita

Plateau

Versant

Une laque

Glacis

Culture

Vallée

Rivière

Infrastructures socio-économiques

Infrastructures socio-économiques


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