Page précédente Table des matières Page suivante


3. Projections d'avenir de la pisciculture et de la commercialisation de ses produits.

3.1. Options

3.2. Evolution projetée de la production de la pisciculture

3.2.1. - Court terme : 1985 – 1990
Pisciculture familiale

 198519861987198819891990
Nombre de bassins10.00010.00010.60011.30012.10013.000
Superficie moyenne par bassin en are1,21,21,21,31,31,4
Superficie exploitée en ares12.00012.00012.72014.69015.73018.200
Prod. moyenne kg/are/an.232627282930
Prod. escomptée en kg276.000312.000343.000411.000456.000546.000
Prod. commercialisée173.000196.000216.000258.000287.000343.000

Pisciculture artisanale

 198519861987198819891990
1) Nombre de pisciculteurs sur 25a.3080130180210260
   Superficie expl. en ares7502.0003.2504.5005.2506.500
   Prod. moyenne kg/are/an808080808080
   Prod. escomptée en kg60.000160.000260.000360.000420.000520.000
   Prod. commercialisée45.000120.000195.000270.000315.000390.000
2) Nombre de pisciculteurs sur 2a.2505007501.0001.2501.500
   Superficie expl. en are5001.0001.5002.0002.5003.000
   Prod. moyenne kg/are/an606060606060
   Prod. escomptée en kg30.00060.00090.000120.000150.000180.000
   Prod. commercialisée19.00038.00057.00076.00095.000114.000
3) Prod. totale90.000220.000250.000480.000570.000700.000
   Prod. commercialisée64.000158.000252.000346.000410.000504.000

3.2.2. Moyen terme : 1990 – 1995

Le crédit piscicole aura eu son maximum pendant les 5 ans passées et il peut être estimé que les pisciculteurs artisanaux établis continueront à augmenter légèrement leur production, soit 10% pendant la période 1990–1995, pour arriver à une production de 770t. par an, soit une production commercialisée de 570t. par an en 1995.

La production familiale, sous l'effet de la vulgarisation et de l'exemple de la pisciculture artisanale, pourra continuer à augmenter de 10% par an pour arriver à 21.000 pisciculteurs avec 880t. de poisson par an, soit une production commercialisée de 550t.
La production totale annuelle commercialisée sera à ce moment-là 1120t. Pendant cette période les besoins en aliments pour les poissons se feront ressentir de plus en plus et un investissement (meunerie - provenderie) dans ce domaine doit être prévu.

3.2.3. Long terme : Horizon 2005

Jusqu'à cette date la pisciculture artisanale, ayant atteint sa vitesse de croisière, pourra maintenir sa production annuelle de 770t. (570t commercialisées) de poisson frais par an.

Par contre la pisciculture familiale continuera à bénéficier de l'effet de l'extension de la pisciculture artisanale et de la vulgarisation pour s'étendre à raison de 10% par an et atteindre 55.000 pisciculteurs avec une production de 2.300t. par an (1.500t. commercialisées) en 2005.

Au total 2.070t. de poisson frais seront commercialisées par an.

3.2.4. Répartition des pisciculteurs

Le tableau 2 et la figure 3 donnent la répartition des pisciculteurs en 1983 et 1984 dans les 10 préfectures où la pisciculture est pratiquée. Ils sont présents dans toutes les zones habitées et connaissent des concentrations autour des centres urbains.
Il est prévu que la pisciculture se développe à l'avenir de la même façon avec une concentration des pisciculteurs artisanaux à proximité des grands centres, dont essentiellement Bangui.

3.3. Besoins en poisson de la population

Les tableaux 3,4 et 5 donnent respectivement l'évolution de la population de la République Centrafricaine de 1985 à 2005, les besoins globaux en poisson frais de cette population et les besoins actuels en poisson des préfectures qui pratiquent la pisciculture. Le tableau 5 indique la dispersion régulière de ses besoins. A cet effet la figure 4 est également très explicite.

3.4. Couverture des besoins

Les besoins théoriques en poisson frais ne pourront pas être couverts par la pisciculture, ni même pas par la pêche dont le potentiel est estimé à 26.000t. de poisson frais. En général, les pisciculteurs ne risqueront donc pas d'avoir des difficultés importantes de vente de leurs produits, après avoir prélevé le poisson pour leur propre consommation et pour le réempoissonnement.

3.5. La commercialisation

3.5.1. Voies de communications et infrastructure facilitant la vente.

La figure 5 montre le réseau routier qui recouvre le pays et qui permet l'acheminement des produits à l'intérieur des zones rurales et vers les grands centres.

Tous les centres urbains disposent de marchés publics répartis suivant la densité de la population. Ils ont l'infrastructure nécessaire, sont contrôlés par la municipalité, et sont ouverts tous les jours.

Les villages des zones rurales disposent également d'un réseau de marchés hebdomadaires organisés à des jours fixes et situés à tel point que les villageois ne se trouvent pas à plus de 5 à 10 km d'un marché. Le gouvernement de la République Centrafricaine vient de créer un Office de Pêche et de la Commercialisation de Poisson. Bien que dans le domaine de la commercialisation le but essentiel de cet Office soit de favoriser l'écoulement des produits de la pêche, il pourra éventuellement assister les pisciculteurs artisanaux dans la commercialisation de leurs produits.

3.5.2. Commercialisation au stade actuel

Tout le poisson produit est écoulé sans perte notable et des moyens de conservation tel que le sèchage, la fumigation ou le froid ne sont pas utilisés.

3.5.3. Commercialisation à l'avenir

La production globale des pisciculteurs familiaux et artisanaux mise sur les marchés après prélèvement de leurs propres besoins et de leurs familles se chiffrera à :

 199019952005
Pisciculture familiale343t570t1500t
Pisciculture artisanale504550570
TOTAL =  84711202070

L'écoulement de la production de la pisciculture familiale se fera sans difficulté jusqu'en 1995 en se servant de l'infrastructure des marchés telle qu'elle existe actuellement et en se basant sur la multitude de ses petits étangs et ses moyens de stockage, qui permet une présentation régulière de poisson frais sur le marché.

Pendant la période de 1995 à 2005 la production commercialisée augmentera progressivement de 570 à 1500t. Etant donné que cette augmentation est basée sur l'augmentation du nombre des pisciculteurs familiaux la quantité commercialisée sera toujours la même par pisciculteur. Toutefois la quantité plus importante de poisson présentée aux consommateurs nécessitera l'organisation méticuleuse de la rotation des vidanges, l'amélioration des systèmes de stockage et aussi l'apprentissage de techniques correctes de sèchage et de fumigation du poisson. Ce travail reviendra au service piscicole avec ses vulgarisateurs ou à l'Office de Pêche. La production commercialisée des piscicultures artisanales est présentée essentiellement aux centres urbains, dont la plus grande partie pour Bangui. Actuellement la ville de Bangui importe 300t. de poisson frais. Les ± 500t. de poisson frais produits sur place dès 1990 pourront soit remplacer une partie du poisson importé, soit s'ajouter au poisson importé suivant l'évolution favorable du pouvoir d'achat de la population. Dans ce cas il sera nécessaire de prévoir l'aménagement de stands de vente aux différents marchés de la ville et d'organiser le transport en commun du poisson. Le service piscicole ou l'Office de Pêche devront aider les pisciculteurs à organiser la rotation des vidanges surtout en fin de saison de pluie pour empêcher des pertes de poisson et pour présenter le plus possible de poisson frais directement aux consommateurs. Le surplus pourra aussi être stocké dans les frigos des poissonneries de la place et être vendu par leur intermédiaire.


Page précédente Début de page Page suivante