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III. RESULTATS DES ENQUETES

Les résultats de l'enquête sont présentés dans 83 tableaux à deux dimensions. Les données contenues dans ces différents tableaux ont été analysées et interprées pour faire ressortir les différentes conclusions. Les tableaux et leurs interprétations ont été, de manière générale présentés suivant l'ordre des questions selon la séquence des trois parties : REVENDEURS, DETAILLANTS et CONSOMMATEURS. A la fin de chaque partie des conclusions partielles ont été tirées.

1. Questionnaire REVENDEUR

Les résultats du questionnaire REVENDEUR sont systématiquement décrits et interprétés suivant la construction du formulaire, lequel se compose de six parties : l'identité de l'enquêté, la description et niveau d'activité, l'approvisionnement en produits, les débouchés, l'affectation des bénéfices, ainsi que les problèmes et les perspectives.

Les résultats sont présentés dans 33 différents tableaux, qui ont été interprétés par la suite. Chaque fois que des résultats significatifs ont pu être obtenus, des conclusions préliminaires ont été établies.

Le nombre de personnes enquêtées aurait pu être plus élevé, mais certains revendeurs ont refusé d'être classés comme tel, faute d'autorisation officielle. Ce fait a déterminé le nombre de personnes enquêtées dans chaque ville.

L'objectif recherché est ici, de décrire le rôle ainsi que les problèmes et d'apprécier l'importance des activités des revendeurs par rapport aux autres opérateurs du circuit commercial.

1.1. Identité des opérateurs

Sur 680 intermédiaires commerciaux composant notre échantillon, nous avons 185 revendeurs, c'est-à-dire des opérateurs commerciaux qui ne vendent pas directement aux consommateurs, répartis dans les dix villes d'enquêtes.

TABLEAU R - 1 : IDENTITE DES REVENDEURS

V I L L ENbre EnquêtésSexeAge moyenNiveau scolaire *Lien de parenté avec pêcheurReligion **Taille moyenne de la familleNombre moyen enfants
HF12345Dir.LoinAuc.Abstention1234
ANTANANARIVO71472439.0233012333333323435026.23.7
ANTSIRABE77036.021400011534009.55.5
ANTANRANANA1512336.0735002012154062.41.5
FIANARANTSOA125740.0045301290930010.68.4
MAHAJANGA124835.023610507045035.33.9
MANAKARA1001032.025300505034036.44.5
MOROMBE125734.092100218134324.33.0
MORONDAVA1913637.041140021124111347.23.4
TOAMASINA2015537.00146001224287055.63.5
TOLIARA71629.051010500233011.81.0
T O T A L1851097637.0547446833710914783706266.13.8

* 1. Pas d'étude
2. Primaire (CEPE)
3. Secondaire (BEPC)
4. Baccalauréat
5. Universitaire

** 1. Catholique
2. Autres chrétiens
3. Musulmane
4. Athée

On peut remarquer que 38,3% de ces revendeurs enquêtés se trouvent dans la zone d'Antananarivo. Et, si on y ajoute les deux autres zones d'enquêtes des hauts plateaux (Antsirabe et Fianarantsoa), on obtient 48,6%, soit presque la moitié de l'échantillon qui opère dans la zone la plus peuplée, de grande consommation.

Il semble que les hommes sont plus nombreux (58,9%) dans le métier de revendeur, que les femmes. On constate que dans les villes où les parcours de collecte sont plus longs, les hommes dominent, par exemple Antsiranana, Toamasina, Antsirabe. Par contre, dans les villes où les distances entre le lieu de débarquement et le marché sont plus courtes, on observe davantage de femmes lesquelles sont souvent des femmes de pêcheurs ou du village concerné.

L'âge moyen des revendeurs enquêtées est de 37 ans, ce qui signifie qu'ils sont dans l'ensemble assez jeunes. Ceux de Toliara sont les plus jeunes à cause de la tradition de pêche transmise dès leur jeune âge, par exemple chez les Vezo (groupe ethnique du Sud).

Parmi les enquêtés 40% ont fréquenté l'école primaire, 24,9% l'école secondaire, et 29,2% n'ont reçu aucune éducation scolaire. Ce dernier cas concerne essentiellement les femmes pratiquant ce métier.

Parmi les enquêtés qui ont donnés la réponse (138 personnes) 34,1% ont déclaré avoir des liens (directs ou lointains) avec les pêcheurs. Les cas d'existence de lien de parenté sont plus élevés dans les villes côtières, telle que Mahajanga, Manakara, Morondava et Toamasina. Par contre, ils n'existent presque pas dans les villes éloignées de la côte telle qu'Antananarivo et Fianarantsoa.

TABLEAU R - 2 : REPARTITION DES REVENDEURS PAR FARITANY D'ORIGINE

V I L L EFaritany d'origine
ANTA.ANTSI.FIAN.MAHA.TOAMA.TOLIARATOTAL
ANTANANARIVO710000071
ANTSIRABE6000017
ANTSIRANANA113000115
FIANARANTSOA101100012
MAHAJANGA000120012
MANAKARA001000010
MOROMBE200001012
MORONDAVA100001819
TOAMASINA000020020
TOLIARA0000077
T O T A L821321122037185

La majorité des revendeurs sont des chrétiens (83,7%) dont 45,4% de catholiques.

La taille familiale moyenne de l'échantillon est de 6,1 dont 3,8 enfants ; ce qui est presque égale à la taille moyenne nationale (6,0 - 1985, Razafimamonjy E., 1988).

D'après le tableau R-2, on constate que 96,2% des revendeurs sont originaires du Faritany où ils travaillent. Donc, il n'y a pas une région ou groupe ethnique spécialisée dans ce métier.

1.2 Description et niveau d'activité

Le tableau R-3 montre que le groupe le plus nombreux (37,3%) est constitué par des revendeurs ayant une expérience professionnelle de plus de 9 ans. Ils sont suivis par les revendeurs qui travaillent dans le métier de 2 à 6 ans (35,7%). Presque 80% sont dans le métier depuis plus de 2 ans. Les vrais débutants ayant une expérience de moins de 1 an constituent 10,3%. On constate qu'une grande partie des revendeurs ont assez d'expériences et une attitude favorable et stable vis-à-vis du métier.

TABLEAU R - 3: EXPERIENCE PROFESSIONNELLE (en année)

V I L L E<11–22–44–66–9≥9TOTAL
ANTANANARIVO10381443271
ANTSIRABE0132017
ANTSIRANANA10421715
FIANARANTSOA21340212
MAHAJANGA02230512
MANAKARA03131210
MOROMBE44100312
MORONDAVA04633319
TOAMASINA203321020
TOLIARA0101147
T O T A L191931351269185

<1 : Inférieur à l année
1–2 : De l année jusqu'à 2 années non comprises
≥/9 : Supérieur ou égale à 9 années

Le tableau R-4 explique les constatations précédentes. En effect, 45,2% déclarent faire ce métier par habitude et 31,7% considèrent ce métier plus lucratif que les autres. Tandis que 15,4% évoquent d'autres motifs tels que problèmes de chômage, activité supplémentaire pour les retraités. Et en particulier, pour Toamasina, on peut constater la reconversion d'anciens spéculateurs sur les produits d'exportation (café, vanille, girofle) en revendeurs de produits de pêche.

TABLEAU R - 4 : MOTIF DE CHOIX DU METIER

V I L L EPar habitudeLucrativeMoins fatiguantAutresNombre de réponsesAbstention
ANTANANARIVO42114157210
ANTSIRABE2701100
ANTSIRANANA9016160
FIANARANTSOA51131200
MAHAJANGA7412141
MANAKARA6860200
MOROMBE4412111
MORONDAVA61611240
TOAMASINA13906283
TOLIARA600061
T O T A L10070173422116

Sur le tableau R-5, on constate que la grande majorité des revendeurs, soit 88,5%, travaillent pour leur propre compte. Seuls 6,0% travaillent pour le compte d'une société de pêche (par exemple pour Antananarivo, ce sont souvent des sociétés de pêche industrielle, pour Morombe et Morondava des sociétés artisanales de collecte et de pêche de produits halieutiques). Et, 1,5% en association. Les autres formes concernent les différents commissionnaires qui travaillent pour le compte de collecteurs.

D'après le tableau R-6, 48,6% des revendeurs déclarent ne faire que la revente des produits halieutiques. Tandis que le reste exerce d'autres activités supplémentaires. Pour ce dernier cas, l'agriculture et l'élevage regroupent la majorité, soit 59,4%, notamment à Toamasina, à Antananarivo, à Mahajanga et à Morondava. Il est difficile de se prononcer sur l'activité dominante entre commerce, agriculture, élevage et pêche. Mais en considérant la fréquence d'approvisionnement, (presque 4 fois par semaine en moyenne - cf. tableau R-18), et bien que l'enquête ait été réalisée pendant la saison agricole, on peut dire que les revendeurs-enquêtés consacrent beaucoup de temps à l'activité de commerce de produits halieutiques. D'autant plus que cette dernière activité apporte régulièrement des revenus, tandis que les activités agricoles ne fournissent que des recettes ponctuelles et annuelles. Ce tableau montre aussi que les revendeurs-enquêtés ne pratiquent presque pas la pêche. Par contre, 18,2% pratiquent le commerce, par exemple, le transport de marchandises pour l'approvisionnement des villages et sur la route de retour la collecte des produits halieutiques. 12,6% font de l'artisanat, généralement àdomicile et sont composés surtout de femmes, qui travaillent pour leur propre compte et pour les autres villageois.

TABLEAU R - 5 : STATUTS DES REVENDEURS

V I L L ETravaille pour :Nombre de réponsesAbstention
12345
ANTANANARIVO624003692
ANTSIRABE7000070
ANTSIRANANA140001150
FIANARANTSOA120001130
MAHAJANGA90021122
MANAKARA100000100
MOROMBE93000120
MORONDAVA133110182
TOAMASINA200000200
TOLIARA6100070
T O T A L162111361836

1. Leur propre compte
2. Une société
3. Un collecteur
4. En association
5. Autres

Si 2% des réponses seulement déclarent pratiquer la pêche, 31,4% des revendeurs investissent dans ce domaine. D'après les chiffres du tableau R-7, 27,6% ont déclaré investir dans les engins de pêche, dont essentiellement dans l'achat de filet maillant, de filet moustiquaire et 20,5% dans l'achat de pirogue. L'investissement dans le moteur marin est très rare, parce que la pêche traditionnelle encore dominante, n'utilise presque pas les embarcations motorisées. L'investissement dans la pêche illustre l'interdépendance entre revendeur et pêcheur. La partenariat est renforcé par la fourniture de matériels et engins de pêche d'un côté et par l'existence d'un débouché assuré des mises à terre, de l'autre. En effet, le revendeur facilité l'acquisition des moyens de pêche par les pêcheurs. Et, les comptes sont ensuite régularisés par arrangement entre les deux parties. Ces cas sont surtout rencontrés à Toamasina, à Toliara, à Mahajanga et à Antananarivo.

TABLEAU R - 6 : AUTRES TYPES D'ACTIVITES DES REVENDEURS

V I L L EPratique d'autres activitésSans autres activités
Nombre de revendeursType d'activité*
123456Nombre de réponses
ANTANANARIVO33191623144538
ANTSIRABE421020053
ANTSIRANANA600220269
FIANARANTSOA5220141107
MAHAJANGA11650650221
MANAKARA5330040105
MOROMBE401030158
MORONDAVA15610642194
TOAMASINA121260300218
TOLIARA000000007
T O T A L955035426181014390

* 1. Agriculture
2. Elevage
3. Pêche
4. Autre commerce
5. Artisanat
6. Autres

TABLEAU R - 7 : INVESTISSEMENT DES REVENDEURS DANS ENGINS DE PECHE, EMBARCATIONS ET MOTEURS MARINS

V I L L EEngins de pêcheEmbarcationsMoteurs marins
ouinonouinonouinon
ANTANANARIVO1259467071
ANTSIRABE070707
ANTSIRANANA411213114
FIANARANTSOA012012012
MAHAJANGA6657012
MANAKARA3737010
MOROMBE3939111
MORONDAVA415316118
TOAMASINA128128119
TOLIARA706116
T O T A L51134381475180

TABLEAU R - 8 : INVESTISSEMENT DES REVENDEURS DANS DIFFERENTS TYPES D'ENGINS DE PECHE

V I L L ENombre de
revendeurs
Investissent dans *
1234567Nombre de
réponses
ANTANANARIVO12204410213
ANTSIRABE000000000
ANTSIRANANA420021016
FIANARANTSOA000000000
MAHAJANGA651100007
MANAKARA330000003
MOROMBE310300004
MORONDAVA440111007
TOAMASINA121102021117
TOLIARA730300006
T O T A L5131114751463

* 1. Filet maillant
2. Senne de plage
3. Filet moustiquaire
4. ligne
5. Barrage
6. Nasse
7. Autres

Le tableau R-9 montre que 90% des revendeurs-enquêtés utilisent des emballages dont 68,8% emploient des paniers et 22,4% des sacs. En général, le sac est surtout utilisé pour les poissons salés-séchés et les poissons congelés en vrac, et le panier pour les poissons frais. Les caisses sont utilisés rarement (4,9%) et les autres modes de conditionnement pour 3,8% des cas.

On peut remarquer que dans toutes les villes d'enquête, les revendeurs utilisent le panier, tandis que le sac est surtout utilisé à Antananarivo, Morondava et Fianarantsoa. Seuls quelques revendeurs d'Antananarivo et d'Antsiranana déclarent utiliser des caisses.

Concernant les prix de ces emballages, le panier est le moins cher soit en moyenne 950 FMG par pièce variant entre 400 et 1.500 selon sa qualité et sa taille. Tandis que le sac coûte en moyenne 1.200 FMG par pièce (variant entre 800 et 1.550). La plus chère est la caisse qui coûte en moyenne 3.775, variant de 2.000 à 5.500 FMG par pièce). Ces ordres prix semblent ainsi décider du choix des emballages utilisés.

TABLEAU R - 9 : EMBALLAGE UTILISE

V I L L EPanierCaisseSacAutresNombre de réponses
ANTANANARIVO49417373
ANTSIRABE60107
ANTSIRANANA1242018
FIANARANTSOA405211
MAHAJANGA1100011
MANAKARA801109
MOROMBE80019
MORONDAVA2115119
TOAMASINA2000020
TOLIARA60006
T O T A L1269417183

D'après le tableau R-10, il n'y a que 8,1% des revendeurs qui ont déclaré posséder un magasin de stockage. Ce qui laisse supposer que tout achat est tout de suite revendu aux détaillants et que les quantités par opération ne sont pas très élevées (140 à 150 Kg pour les poissons frais et fumés - p.28) Concernant les quatre magasins frigorifiques, celui de Mahajanga est constitué par des caisses isothermes, et celui de Fianarantsoa d'un congélateur appartenant à un revendeur-poissonneur tandis que celui d'Antananarivo est le seul véritable magasin frigorifique ayant une capacité importante. En ce qui concerne les magasins à température ambiante, ils sont utilisés pour le stockage de poissons salés-séchés et éventuellement pour les poissons frais qui sont revendus le lendemain.

Il faut remarquer que les magasins frigorifiques appartenant aux sociétés de pêche industrielle ainsi qu'à leurs filiales dans les grandes villes de consommateurs, ne sont pas inclus dans ce tableau.

TABLEAU R - 10 : DISPONIBILITE D'UN MAGASIN DE STOCKAGE

V I L L EFrigorifiqueTempérature ambianteTotal
Nombre
NombreCapacité
(en kg)
NombreCapacité
(en kg)
ANTANANARIVO16.00014.5002
ANTSIRABE00000
ANTSIRANANA0011.2001
FIANARANTSOA120049.0705
MAHAJANGA234012003
MANAKARA0021.0502
MOROMBE0012.0001
MORONDAVA0015.0001
TOAMASINA00000
TOLIARA00000
T O T A L46.5401123.02015

Maintenant le tableau R-11 nous montre que seulement 22,2% des revendeurs valorisent des produits. Pour ceux qui effectuent cette valorisation, 28,9% pratiquent le fumage et 26,7% font d'autres traitements (filetage, découpage en morceau….).

D'après les chiffres du tableau R-12, seulement 14,9% des revendeurs spécialisés en produits frais utilisent de la glace. La première raison à la non utilisation (56,6% de réponses) “ça ne sert à rien”, peut surprendre. Soit, les revendeurs ne sont-ils pas conscients du problème de la qualité du produit soit, ce qui est plus probable, le circuit du produit frais en majorité des cas très court ne justifie pas d'après eux la nécessité de la glace. Ainsi, l'utilisation de la glace, constitue des dépenses supplémentaires, non seulement en coût d'achat mais aussi en frais additionnels de transport (l'argument souvent évoqué parmi les autres raisons). L'impossibilité d'acquérir les moyens de stockage adaptés à la conservation sous la glace a été aussi souvent mentionnée. Les revendeurs soulèvent également comme une des contraintes d'utilisation de la glace sa quantité insuffisante dans leurs villes d'actions.

TABLEAU R - 11 : VALORISATION DU PRODUIT

V I L L EFaisant la valorisationNe faisant pas la valorisation
Nombre de Révendeurs Manière de valorisationNombre de réponses
12345
ANTANANARIVO210001269
ANTSIRABE00000007
ANTSIRANANA400220411
FIANARANTSOA31000239
MAHAJANGA70011685
MANAKARA30000337
MOROMBE71025085
MORONDAVA826100911
TOAMASINA000000020
TOLIARA71025080
T O T A L41668131245144

1. Congélation
2. Refrigération
3. Salage/sechage
4. Fumage
5. Autres

TABLEAU R - 12 : UTILISATION DE LA GLACE PAR LES REVENDEURS SPECIALISES EN PRODUITS FRAIS

V I L L EUtilisent de la glaceN'utilisent pas de la glace
Nombre de revendeursJustifications*
12345Nombre de réponses
ANTANANARIVO32221201226
ANTSIRABE06006107
ANTSIRANANA581550112
FIANARANTSOA00001012
MAHAJANGA55002002
MANAKARA09500005
MOROMBE16103307
MORONDAVA15103015
TOAMASINA0201360616
TOLIARA02001001
T O T A L15861194751183

* 1. Pas disponible
2. Trop cher
3. Ca ne sert à rien
4. La clientèle n'aime pas
5. Autres

Le tableau R-13 montre les différents moyens de transport utilisés par les revendeurs enquêtés, ainsi que leur statut et les quantités moyennes de produits halieutiques transportées par achat. Il faut noter que le mode de transport adopté est déterminé par la distance entre le lieu de débarquement et le marché, ainsi que par la quantité transportée et le moyen de desserte donc par le rayon d'action du revendeur.

Sur le total des réponses obtenues, il apparait que le taxi-brousse est le moyen de transport le plus utilisé (38,1%). Il est suivi par le transport à pieds (18,7%), par le camion (15,7%) et par la pirogue (14,9%).

Mais en ce qui concerne la quantité moyenne transportée par achat, par taxi-brousse, elle n'est pas très élevée en moyenne 145 Kg variant de 10 Kg à 550 Kg ; à pieds, elle est de 29 Kg variant de 15 Kg à 50 Kg. Le transport par camion porte sur des quantités plus importantes et intervient surtout dans la fourniture des produits congelés et salé-séchés, provenant des régions productrices vers les régions consommatrices. C'est le cas de Morombe, de Morondava, de Toliara, d'Antananarivo, d'Antsirabe, de Fianarantsoa et de Manakara. Les pousse-pousses sont surtout utilisés pour des lieux de débarquement situés près des marchés avec quantités moins importantes allant de 20 Kg à 115 Kg. On les rencontre surtout à Mahajanga, Manakara et Fianarantsoa.

Les embarcations sont utilisées par les revendeurs dans les régions où l'accès aux villages des pêcheurs par les voies de communication terrestre est très difficile ou impossible. C'est le cas particulièrement de Toliara, de Morondava et de Manakara. Dans ce cas, le chargement moyen est de 94 Kg, variant de 20 Kg à 440 Kg.

Il faut remarquer que les autres moyens de transports tels que : charrette à boeuf, bicyclette, petite voiture et les transports en commun n'ont été mentionné très rarement.

Concernant le mode de propriété, on constate que dans la majorité des cas, les revendeurs utilisent des moyens de transport qui ne leur appartiennent pas. Donc les propriétaires de moyens tel que camionnettes, camions et pirogues sont peu nombreux. Le taxi-brousse est utilisé surtout par les revendeurs ayant des rayons d'actions plus étendus, et qui sont spécialisés en produits frais et fumés, pour lequel ils paient les prix du passage et/ou du fret.

TABLEAU R - 13 : MOYEN DE TRANSPORT - STATUT ET QUANTITE MOYENNE TRANSPORTEE PAR ACHAT (en kg)

V I L L EA PiedPousse pousseTaxi-brousseCamionetteCamionPirogueTotal
StatutQuantité moyenne par achatStatutQuantité moyenne par achatStatutQuantité moyenne par achatStatutQuantité moyenne par achatStatutQuantité moyenne par achatStatutQuantité moyenne par achatStatut
PL*PLPLPLPLPLPL
Antananarivo701800019403015671519930001214
Antsirabe10500000220000002325000014
Antsiranana000000211950000114001030312
Fianarantsoa313201200455400001250000037
Mahajanga00024115000000000103034
Manakara802722340000000110002025123
Morombe303300023380004124401020104
Morondava103000000030136731130051437122
Toamasina101500001610000000000116
Toliara0000000170000101400542365
T O T A L2412947565461456014679121910155946371

* Porteur
P. Propriété
L. Location

TABLEAU R - 14 : SOURCE DE FINANCEMENT DES MOYENS DE COLLECTE

V I L L EPropres
ressources
Crédit
Nombre de
revendeurs
Sources de credit*
12345Nombre de
réponses
ANTANANARIVO559140319
ANTSIRABE70000000
ANTSIRANANA141000101
FIANARANTSOA93002013
MAHAJANGA111000101
MANAKARA100000000
MOROMBE85201205
MORONDAVA153210003
TOAMASINA150000000
TOLIARA15000505
T O T A L1452755312227

* 1. Banque
2. Société
3. Commerçant
4. Famille
5. Autres

Le tableau R-14 montre les différentes sources de financement utilisées par les revendeurs enquêtés. On constate que 84,3% des revendeurs qui ont répondus financent leurs activités par leurs propres ressources, tandis que 14,6% ont recours au crédit. Le don est très rare, sinon inexistant. On peut donc conclure que la commercialisation du poisson, dans une très large mesure, est autofinancée.

On constate également que la principale source de crédit est la famille. Cela est peut être lié à la caractéristique des petites entreprises familiales malgaches où les relations de “Fihavanana”, c'est-à-dire “relations familiales élargies”, sont encore préférées aux relations strictement commerciales et économiques avec les banques ou autres personnes en dehors de la famille.

L'accès au crédit bancaire intéresse surtout les gros revendeurs qui opèrent sur des quantités importantes et qui ont de larges rayons donc intervenant dans des circuits inter-régionaux, voire nationaux. Ces revendeurs peuvent être également des collecteurs-exportateurs comme ceux rencontrés à Morombe et à Morondava. Les sociétés de pêche peuvent être aussi des bailleurs de fonds surtout à Antananarivo et à Morondava. Cela semble confirmer la conclusion du tableau R-5 où on a constaté le même nombre de revendeurs travaillant pour le compte de société à Antananarivo.

Par ailleurs, il y a aussi les obstacles administratifs inhérents au crédit bancaire : par exemple l'absence de garantie réelle, le taux d'intérêt assez élevé, les “paperasseries” etc…

TABLEAU R - 15 : EMPLOI DU PERSONNEL ET LEUR MODE DE REMUNERATION

V I L L EAvec du personnelSans
personnel
Nombre de
revend.
Mode de remunérationNombre de
réponses
1234
ANTANANARIVO1331821458
ANTSIRABE2002025
ANTSIRANANA50050510
FIANARANTSOA6033066
MAHAJANGA4304078
MANAKARA1100129
MOROMBE20040410
MORONDAVA72160912
TOAMASINA03000320
TOLIARA0002027
T O T A L4012534354145

1. Par part
2. En nature
3. En salaire
4. Combinaison

En ce qui concerne l'utilisation du personnel, sur 185 revendeurs enquêtés, seulement 40, soit 21,6% emploient du personnel. Le tableau R-15 montre les réponses concernant le mode de rémunération. On constate que le paiement par salaire domine (62,9% des réponses), vient ensuite par part (pourcentage du chiffres d'affaires) et le paiement en nature.

TABLEAU R - 16 : NOMBRE DE PERSONNEL EMPLOYE

V I L L E12345 et plusNombre de revendeurs
ANTANANARIVO3540113
ANTSIRABE001012
ANTSIRANANA211105
FIANARANTSOA311106
MAHAJANGA030104
MANAKARA100001
MOROMBE011002
MORONDAVA201047
TOAMASINA000000
TOLIARA000000
T O T A L111193640

1. Une personne
2. Deux personnes
3. Trois personnes
4. Quatre personnes
5. Cinq et plus de personnes

Par ailleurs, on constate sur le tableau R-16 que le nombre de personnes utilisées dominant est de 1 ou 2 personnes. Les revendeurs qui emploient du personnel ont en moyenne 2,5 personnes.

1.3. Approvisionnement en produits

A partir du tableau R-17 on peut déduire que 77,0% des réponses montrent que l'approvisionnement est effectué directement auprès des pêcheurs. Et, cela dans toutes les villes étudiées. Tandis que 20,0% des réponses mentionnent l'achat auprès de grossistes-mareyeurs. Et, cela concerne surtout Antananarivo et Fianarantsoa. L'approvisionnement auprès des sociétés n'est mentionné que pour Antananarivo seulement. On peut donc constater que la majorité des revendeurs enquêtés préfèrent s'approvisionner directement au lieu de débarquement. Ce fait peut s'expliquer d'un côté par le manque de produit et la concurrence qui obligent les revendeurs de s'approvisionner directement auprès des producteurs et de l'autre, cela leur permet d'éviter certains frais d'intermédiaires et de cumuler les marges commerciales.

En ce qui concerne la fréquence d'achat, elle est liée au type de produit, à la proximité du lieu d'achat et aux possibilités financières du revendeur, ainsi qu'à la disponibilité des produits au lieu d'achat. En moyenne les revendeurs s'approvisionnement 3,8 fois par semaine (voir tableau R-18). Pour les produits salés-séchés et congelés qui sont achetés chez les grossistes et les sociétés de pêche, la fréquence dominante est de 1 à 2 fois par semaine. Tandis que pour les produits frais achetés en général directement aux pêcheurs, elle est plus de 4 fois par semaine.

TABLEAU R - 17 : LIEU D'APPROVISIONNEMENT

V I L L EPêcheur
Producteur
Grossiste
Mareyeur
Société de
pêche
Nombre de
réponses
ANTANANARIVO2921555
ANTSIRABE5005
ANTSIRANANA141015
FIANARANTSOA210012
MAHAJANGA120012
MANAKARA8109
MOROMBE120012
MORONDAVA180018
TOAMASINA200020
TOLIARA7007
T O T A L127335165

TABLEAU R - 18 : TYPE DE FOURNISSEUR, PERIODICITE D'APPROVISIONNEMENT, LIEU ET QUANTITE MOYENNE D'ACHAT

FOURNISSEURSPériodicité par semaine*Lieu**
1234567Nombre de réponsesIntExt
Pêcheur/producteur22191279213712710227
Grossiste/mareyeur2254001133516
Société pêche2120000561
T O T A L46251879223816511344

* 1. : 1 fois par semaine
2. : 2 fois par semaine
3. : 3 fois par semaine, etc…

** Int : à l'intérieur du Fivondronana
Ext : à l'estérieur du Fivondronana

En outre, on constate que 72,0% des réponses mentionnent que les revendeurs opèrent généralement à l'intérieur du Fivondronana d'origine de leur activité. Cela est lié au mode d'approvisionnement le plus dominant qui est de circuit court et direct auprès des pêcheurs. Seuls 28,0% effectuent des approvisionnements à l'extérieur du Fivondronana de vente. On peut donc dire qu'une forte partie des produits revendus n'est pas constatée par le Certificat d'Origine et de Salubrité (COS) lequel ne s'applique qu'aux produits expédiés hors Fivondronana. Il faut donc remarquer que le COS ne peut être utilisé comme la seule source d'estimation des quantités commercialisées.

Les revendeurs se trouvent surtout limités par le problème de faible disponibilité des produits (28,6%) comme le témoigne le tableau R-19. La deuxième contrainte est le manque de fonds de roulement 19,3%. Ces deux contraintes constituent ensemble presque 49% des réponses. Les autres facteurs sont plus faiblement mentionnés comme l'accès difficile (15,5%) le mauvais état des routes (12,1%), tandis que l'insuffisance de moyens de transport occupe 15,8% des réponses.

Ainsi, on constate que la faible quantité de produit est reconnu comme le premier facteur limitatif d'approvisionnement dans les villes d'Antananarivo, Antsirabe, Manakara et Toamasina. Il se fait sentir dans toutes les villes continentales qui sont généralement déficitaires en produits de pêche, mais aussi dans les villes côtières, dont à Toamasina et à Manakara. Le manque de fonds de roulement est cité à Fianarantsoa et Mahajanga. L'accès difficile et le mauvais état des routes sont surtout mentionnées à Antsiranana, Morondava et Morombe.

Du tableau R-20, on peut déduire que 29,2% des revendeurs ont un seul fournisseur. Les autres s'approvisionnent auprès de deux ou plusieurs fournisseurs. Le choix d'un seul fournisseur est motivé principalement par la possibilité d'arrangement entre les deux parties qui d'un côté, garantit la disponibilité des produits pour le revendeur et de l'autre, les moyens de production achetés par le revendeur pour le pêcheur (voir tableau R-7 et R-8). Ensuite, il est motivé par les liens de parenté qui existent surtout entre pêcheur et revendeur des villes côtières.

TABLEAU R - 19 : CONTRAINTES D'APPROVISIONNEMENT

V I L L EContraintes *Nombre de réponsesAbstention
12345678
ANTANANARIVO67306181067422
ANTSIRABE00734000140
ANTSIRANANA141591313280740
FIANARANTSOA24647001241
MAHAJANGA0001400161
MANAKARA13794021270
MOROMBE70400001124
MORONDAVA106726001321
TOAMASINA601461002290
TOLIARA0113000053
T O T A L46368547573101329732

1. Accès difficile
2. Mauvais état de route
3. Manque de produits
4. Manque de transport
5. Manque de fonds de roulement
6. Manque de carburant
7. Pas de glace
8. Autres

TABLEAU R - 20 : REPARTITION DES REVENDEURS AYANT UN SEUL FOURNISSEUR PAR MOTIF

V I L L ENombre de
revendeurs
Motifs
Lieu de
parenté
Arrangement avec
fournisseur
AutresNombre de
réponses
ANTANANARIVO18511319
ANTSIRABE00000
ANTSIRANANA31113
FIANARANTSOA30213
MAHAJANGA60606
MANAKARA21102
MOROMBE32114
MORONDAVA40314
TOAMASINA944311
TOLIARA66006
T O T A L5419291058

Par ailleurs, un pourcentage élevé (70,8%) des revendeurs s'approvisionnent à plusieurs fournisseurs ; cela signifie qu'il est rare de rencontrer un pêcheur capable à lui tout seul de satisfaire la demande d'un revendeur, sauf pour celui qui commercialise des faibles quantités.

Dans l'ensemble, 95,7% des revendeurs se spécialisent dans un seul produit, d'après le tableau R-21. Ce phénomène est caractéristique pour toutes les villes enquêtées. 57,1% opèrent sur du poisson frais, 23,2% assurent la revente des produits salés-séchés, 15,8% interviennent uniquement dans les produits fumés et 4,0% seulement pour les poissons congelés. La vente exclusive de poissons congelés revient à certains revendeurs d'Antananarivo et de Fianarantsoa.

On peut également remarquer que la spécialisation en produits frais est très remarquable à Antananarivo, Antsirabe, Antsiranana, Mahajanga, Manakara, Morombe et Toamasina. Les spécialistes en salés-séchés sont très nombreux à Morondava, Fianarantsoa et à Antananarivo. On trouve aussi beaucoup de revendeurs spécialisés en produits fumés dans la Capitale.

Une analyse plus détaillée des quantités moyennes par achat indique que les produits frais et fumés sont achetés presque en quantité analogue (respectivement 140 et 150 kg par collecte). Les produits congelés et salés-séchés sont collectés plus rarement mais en quantité moyenne plus élevés (respectivement 750 et 740 kg par achat).

TABLEAU R - 21 : REPARTITION DES REVENDEURS PAR SPECIALITE

V I L L EType de produitNombre de
revendeurs
P. fraisP. CongeléP. SaléséchéP. Fumé
ANTANANARIVO256201869
ANTSIRABE60006
ANTSIRANANA1300114
FIANARANTSOA316212
MAHAJANGA1000313
MANAKARA901010
MOROMBE701210
MORONDAVA6012119
TOAMASINA2000020
TOLIARA20114
TOTAL10174128177

Les prix d'achat moyens unitaires calculés pour toutes les villes enquêtées sont les suivants (tableau R-22) : produits frais 750 FMG/kg, produits congelés 1.100 FMG/kg, salé-séché 1.100 FMG/kg et fumé 1.150 FMG/kg. Dans les villes continentales (Antananarivo, Antsirabe et Fianarantsoa) ainsi que dans certaines villes côtières (Toamasina et Manakara) où la production locale est relativement limitée, les prix sont plus élevés. Tandis qu'ils sont plus bas à Antsiranana, Morombe, Morondava, Toliara et Mahajanga.

TABLEAU R - 22 : PRIX MOYEN D'ACHAT (FMG/Kg)

V I L L EPoisson fraisPoisson congeléPoisson salé-séchéPoisson fumé
ANTANANARIVO9501.1001.3001.300
ANTSIRABE800000
ANTSIRANANA50000800
FIANARANTSOA1.0001.2001.1501.500
MAHAJANGA40009501.000
MANAKARA80008000
MOROMBE3000650650
MORONDAVA5000700600
TOAMASINA1.050000
TOALIARA45000800
TOTAL-MOYEN7501.1001.1001.150

Note : Les prix moyens pour toutes les villes ont été calculés par multiplication des prix pour chaque ville par le nombre de revendeurs qui ont répondu.

Sur le tableau R-23, on voit que 72,8% des réponses déclarent utiliser le paiement au comptant (au fournisseur) et 27,2% se prononcent pour le paiement à crédit tandis que le paiement en nature et autres sont nuls. Cela s'explique par le fait que la majorité des revendeurs achètent directement aux pêcheurs lesquels ne peuvent pas généralement accepter la vente à crédit. Ceux qui acceptent la vente à crédit doivent être des pêcheurs ayant des liens plus étroits, autre que commerciaux, avec les revendeur. Mais il faut aussi remarquer que le crédit est quelquefois assimilé à un simple report de paiement, soit après la réalisation de la vente par le revendeur, soit au cours du prochain achat.

Par ailleurs, on constate que le crédit n'est surtout utilisé qu'à Antananarivo et pour une moindre mesure à Mahajanga, Manakara, Fianarantsoa et Toamasina. Ce fait confirme d'ailleurs les contraintes d'approvisionnement mentionnées ci-dessus. Par exemple le paiement au comptant peut aggraver les besoins en fonds de roulement des revendeurs.

TABLEAU R - 23 : MODE DE PAIEMENT DES FOURNISSEURS

V I L L EMode de paiementNombre de réponses
1234
ANTANANARIVO22220044
ANTSIRABE60006
ANTSIRANANA1410015
FIANARANTSOA54009
MAHAJANGA640010
MANAKARA44008
MOROMBE90009
MORONDAVA1800018
TOAMASINA1630019
TOLIARA20002
T O T A L1023800140

1. au comptant
2. à crédit
3. en nature
4. autre

Le tableau R-24 fait apparaître la situation de l'offre selon les constatations des revendeurs. L'insuffisance de la production mentionnée précédemment se trouve confirmée à travers ce tableau. En effet, 69,2% des revendeurs enquêtés jugent l'offre de produits insuffisante, en particulier à Toamasina, Manakara, Antsiranana, Antsirabe et Toliara. Par contre, le pourcentage d'insuffisant et de suffisant est égal à Fianarantsoa, ce qui est assez étonnant si on considère la faiblesse de la production dans cette région. Tandis qu'à Morondava, l'offre est jugée suffisante pour 57,9% des revendeurs.

L'irrégularité de l'offre a les même proportions de réponses négatives et positives que l'insuffisance de la production. La grande majorité (81,1%) trouve que le produit acheté est d'une bonne qualité. Cela paraît normal car les revendeurs se situent en début de circuit. Par contre les avis sont très partagés en ce qui concerne les prix des produits. Remarquons que les revendeurs de Morondava affirment plutôt la disponibilité et la régularité de la production combinées avec un prix raisonnable.

TABLEAU R - 24 : REPARTITION DES REVENDEURS SUIVANT APPRECIATION DE LA SITUATION DE L'OFFRE

V I L L ESuffisantRégulièreBonne qualitéPrix raisonnable
OuiNonOuiNonOuiNonOuiNon
ANTANANARIVO2942155650213338
ANTSIRABE16167025
ANTSIRANANA213312150114
FIANARANTSOA667566210
MAHAJANGA3948111111
MAHAKARA19739164
MOROMBE2104893111
MORONDAVA118109172118
TOAMASINA119218200182
TOLIARA16436107
T O T A L57128571281503585100

TABLEAU R - 25 : REPARTITION DES REVENDEURS SUIVANT APPRECIATION DE L'INSUFFISANCE DE L'OFFRE

V I L L EConcurrence accrueBaisse productionAutres
OuiNonOuiNonOuiNon
ANTANANARIVO2616375438
ANTSIRABE516006
ANTSIRANANA112121112
FIANARANTSOA516024
MAHAJANGA633627
MANAKARA459018
MOROMBE9137010
MORONDAVA620808
TOAMASINA019172811
TOLIARA511506
T O T A L7751943418110

La principale raison à l'insuffisance de l'offre qui est la baisse de la production apparait dans le tableau R-25. Elle est surtout constatée à Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa, Manakara et Toamasina. Dans ces deux dernières régions, elle s'explique par les conditions de pêche très difficiles, tandis que pour les villes continentales, par la surexploitation de certains lacs traditionnellement exploités (par exemple lac Itasy et lac Alaotra). Cette insuffisance se traduit par des prix plus élevés dans ces villes (voir tableau précédent). Le manque de produit est ensuite aggravé par la concurrence accrue entre les revendeurs.

1.4. Debouché

Concernant les débouchés commerciaux, les revendeurs intérrogés ont declaré pour la majorité vendre leurs poissons aux détaillants (52,3%). Ensuite ils s'adressent à une autre clientèle (17,8%) telle que celle du porte à porte, des plages, des véhicules de passage (bord de route) etc. Il en est de même pour les autres mareyeurs (16,7%). Les données détaillées sont présentées dans le tableau R-26. Il en ressort également que 78,4% de la clientèle se situe à l'intérieur du Fivondronana d'action du revendeur. Ce fait se recoupe d'ailleurs avec la constatation du tableau R-18 qui indique que 72,0% des opérations d'achat des revendeurs sont réalisées à l'intérieur du Fivondronana. Cela signifie que 3/4 des opérations de vente et d'achat s'effectuent dans le même Fivondronana. Ce qui confirme le faible ou moyen rayon d'action de la majorité des revendeurs.

TABLEAU R - 26 : TYPE DE CLIENTELE ET LIEU DE VENTE

LIEU DE VENTEA l'intérieur du FivondronanaA l'extérieur du FivondronanaTotal de réponses
CLIENTELE
AUTRE MAREYEUR431457
COLLECTIVITES14317
HOTELS & RESTAUR24428
DETAILLANTS14237179
AUTRES451661
T O T A L26874342

En ce qui concerne le mode de paiement de la clientèle, le tableau R-27 montre que 57,9% utilisent le paiement au comptant. Tandis que 37,9% ont recours au crédit. Les autres modes de paiement dont celui en nature sont négligeables. En se référant au tableau R-23, on constate que certains revendeurs acceptent d'accorder plus souvent de crédit à leur clientèle, que leurs fournisseurs (pêcheurs) ne leur en accordent. Cette situation peut s'expliquer par le fait qu'entre les revendeurs et les détaillants il y a beaucoup plus de relations de confiance, qu'entre les revendeurs et les pêcheurs. En effet, les pêcheurs craignent toujours d'être trompés par les revendeurs en leur donnant leur produit en commission ou à crédit.

Le tableau R-28 montre les réponses à la question concernant les invendus, par semaine. Elles ont été données seulement par les revendeurs spécialisés en poisson frais. Parmi ces spécialistes en poisson frais, soit 101 revendeurs enquêtés, 30,7% ont déclaré avoir des invendus. Les autres n'ont pas donné des réponses, soit parce qu'ils n'ont pas d'invendus, soit parce qu'ils ont évité de répondre à la question. La quantité moyenne d'invendus par semaine est de 39,5 Kg par personne qui a répondu. Il faut noter la forte influence des réponses données à Antsiranana, où l'on déclare 96,0 Kg d'invendus par semaine et par personne. Cette situation exceptionnelle à Antsiranana a été due au transbordement de thon de thonniers de la C.E.E vers les cargos congélateurs vers la fin du mois d'avril et au mois de mai 1989, c'est à dire pendant la réalisation de l'enquête. A cette époque des grandes quantités de faux-thons ont été débarquées et distribuées aux dockers qui ont revendus à très bas prix à la population locale. En conséquence, on a constaté beaucoup d'invendus dans les poissons frais. C'est ce qui explique cette quantité assez élevée d'invendus déclarés par les revendeurs d'Antsiranana.

TABLEAU R - 27 : MODE DE PAIEMENT DE LA CLIENTELE

V I L L EAu comptantA créditEn natureAutresTotal réponsesAbstentions
ANTANANARIVO583600942
ANTSIRABE710080
ANTSIRANANA8700150
FIANARANTSOA12731230
MAHAJANGA9400130
MANAKARA8400122
MOROMBE12400160
MORONDAVA13910233
TOAMASINA71405261
TOLIARA230053
T O T A L136894623511

Tableau R- 28 : DESCRIPTION DES INVENDUS PAR SEMAINE
(revendeurs spécialisés en poisson frais)

V I L L E SNombre de revendeurs déclarant avoir des invendusQuantité moyenne par semaine
(kg)
Destination des invendusNombre de réponses
RejetConservation sous froidsimple entreposageSalagefumageAutres
ANTANANARIVO44,0010001
ANTSIRABE00000000
ANTSIRANANA1096,09030012
FIANARANTSOA34,6011103
MAHAJANGA723,54501010
MANAKARA34,3000000
MOROMBE220,0000202
MORONDAVA00000000
TOAMASINA319,3020013
TOLIARA00000000
T O T A L3239,513944131

Si on enlève le cas d'Antsiranana, la quantité moyenne d'invendus pour les autre villes d'enquêtes tombe jusqu'à 13,9 Kg par semaine et par personne. Ensuite, si on compare cette quantité avec la quantité moyenne commercialisée par semaine par les spécialistes en poisson frais, soit 600 Kg environ 1, on constate que les invendus ne constituent que 2,3% de cette vente hebdomadaire.

Il faut par ailleurs remarquer que les invendus mentionnés ci-dessus, ne sont pas totalement perdus. D'après les réponses à la question sur leurs destinations, seulement 41,9% des réponses déclarent les rejeter ou les distribuer gratuitement (Antsiranana et Mahajanga). Les autres les destinent, soit par conservation sous froid, soit par simple entreposage, à la revente le lendemain. Mais il y a aussi une partie qui est transformée en poisson salé-séché.

TABLEAU R - 29 : PRIX MOYEN PRATIQUE A LA VENTE (par kg)

V I L L EPoisson fraisPoisson congeléPoisson salésechéPoisson fumé
ANTANANARIVO1.2001.3001.7001.650
ANTSIRABE1.10001.1000
ANTSIRANANA85001.6001.200
FIANARANTSOA1.6001.8001.3502.000
MAHAJANGA70001.1501.300
MANAKARA1.05001.3000
MOROMBE5000750900
MORONDAVA1.0000950800
TOAMASINA1.350000
TOLIARA60001.2501.100
T O T A L1.0501.4001.4501.500

Note : Les prix moyens pour toutes les villes ont été calculés par multiplication des prix pour chaque ville par le nombre de revendeurs qui ont répondu.

1 Cette quantité a été obtenue en multipliant la quantité moyenne par achat de poisson frais (140kg - cf p.28) par le nombre d'approvisionnement hebdomadaire (4,4 - cf tableau R-18).

Les prix de vente moyens unitaires sont décrits au tableau R-29 : soit pour les poissons frais 1.050 FMG, pour les poissons congelés 1.400 FMG, pour les poissons salés-sechés 1.450 FMG et pour les poissons fumés 1.500 FMG. Par ailleurs, on constate par type de produit une grande disparité des prix entre les villes d'enquêtes. Par exemple pour le poisson frais de 500 FMG à Morombe jusqu'à 1.600 FMG à Fianarantsoa. Cette disparité des prix entre les villes apparait aussi pour les autres types de produits, avec des proportions légèrement moindre. Ces différences pourraient s'expliquer par plusieurs raisons dont essentiellement la disponibilité des produits, l'espèce (poisson d'eau douce plus cher que le poisson de mer), la concurrence etc…

Si on compare les chiffres de ce tableau avec ceux du tableau R-22, on constate que ce sont les poissons frais qui permettent les plus grandes marges brutes pour les revendeurs spécialisés dans ce type de produit (40,0%), ensuite le poisson salé-séché (31,8%) et le poisson fumé (30,4%) et enfin le poisson congelé (27,3%).

TABLEAU R - 30 : TENDANCE DES PRIX

V I L L ETendances *Motifs **
123Total123456Nbre de réponses
ANTANANARIVO54011653151137360
ANTSIRABE700750342115
ANTSIRANANA150015027814031
FIANARANTSOA10111213529323
MAHAJANGA8311201015411
MANAKARA90110128810130
MOROMBE111012001011012
MORONDAVA18011930418723
TOAMASINA20002051410177457
TOLIARA70070000707
TOTAL1595151791823435211023269

* 1. A la hausse
2. A la baisse
3. Inchangé

** 1. Augmentation des charges
2. Prix élevés des engins
3. Prix d'achat plus élevés
4. Baisse des productions
5. Inflation généralisée
6. Autres

Les revendeurs enquêtés dans leur grande majorité (88,8%) ont constaté la tendance à la hausse des prix depuis quelques années. Cette opinion est valable pour toutes les villes. Par ordre d'importance, les motifs évoqués de cette hausse de prix, sont les suivants : l'inflation (40,9% des réponses), la baisse de production (19,3% des réponses) le prix d'achat plus élevé (16,0% des réponses). Ces opinions sont générales pour toutes les villes concernées sauf pour Toamasina et Antsirabe qui ont mentionnées comme motif dominant la baisse de production et parallèlement l'augmentation des charges et des prix des engins.

1.5. Affectation des bénéfices

Sur 185 revendeurs enquêtés, 164 ont répondu à la question “si votre commerce fonctionne bien, que faites-vous des bénéfices accumulés ?”. Le tableau R-31 décrit les différentes réponses obtenues. On constate, que l'extension de la collecte a été mentionnée le plus souvent (28,8% des réponses). Mais si on y ajoute les réponses assez nombreuses concernant l'achat de moyens de collecte (17,0%) et l'investissement dans la pêche (14,4% des réponses), on voit que l'élargissement des possibilités de collecte par l'achat de moyens et également pour s'assurer une offre suffisante auprès des pêcheurs par l'investissement, constitue plus que 60% des réponses. Ces opinions confirment ainsi les constatations du tableau R-4, concernant les motifs du choix de métier et le tableau R-7 décrivant les investissements des revendeurs dans la pêche. Ces derniers trouvent, donc assez intéressant et profitables leurs activités commerciales. Ce pourquoi ils sont prêts à les étendre et à y investir.

TABLEAU R - 31 : AFFECTATION DES BENEFICES

V I L L EAffectation des bénéficesNbre de repon.Abstention
1234567
ANTANANARIVO13257142156716
ANTSIRABE4400101101
ANTSIRANANA111130001261
FIANARANTSOA3902326252
MAHAJANGA3073407240
MANAKARA3751613261
MOROMBE3310118170
MORONDAVA31340123260
TOAMASINA34601017310
TOLIARA0260506190
T O T A L46783972686727121

1: Achat de moyens de collecte
2: Extension de la collecte
3: Investissement dans la pêche
4: Achat de boeufs
5: Construction de maison
6: Famadihana
7: Autres

1.6. Problèmes et perspectives

Les opinions des revendeurs sur les différents problèmes se posant à l'exercice de leur métier, sont décrites dans le tableau R-32. On constate que les problèmes essentiels sont la concurrence entre revendeurs pour 22,7% des réponses, la faiblesse de la production pour 19,9% des réponses, l'irrégularité des approvisionnements pour 11,6% des réponses … Cela confirme d'ailleurs les constatations du tableau R-19 concernant les contraintes d'approvisionnements et R-24 sur la situation de l'offre où l'insuffisance de produits et l'irrégularité de l'approvisionnement sont mentionnées comme les contraintes principales.

TABLEAU R - 32 : INVENTAIRE DES PROBLEMES

V I L L E12345678910Nombre
de
réponses
ANTANANARIVO31315325160791
ANTSIRABE642345130028
ANTSIRANANA11129148811110185
FIANARANTSOA342035460027
MAHAJANGA934002220729
MANAKARA087878230043
MOROMBE1130001110118
MORONDAVA1510344110433
TOAMASINA318130119110460
TOLIARA70001010009
T O T A L9684303429493344024423

1: Compétition avec des revendeurs
2: Production trop faible
3: Manque de moyen de conservation
4: Absence de transport
5: Enclavement des villages de pêcheurs
6: Irrégularité des approvisionnements
7: Prix de vente trop bas
8: Coût d'exploitation trop élevé
9: Prix d'achat trop élevé
10: Autres

Il semble assez étonnant qu'aucune réponse n'ait été obtenue concernant le prix d'achat trop élevé mentionné dans la colonne 9. Cela pourrait être du, soit à la façon dont la question a été posée par l'enquêteur, soit que l'enquêté lui-même ne voulait pas donner leur réponse à ce sujet, ou même qu'il constate que ce n'est pas un problème important par rapport aux autres.

Par ailleurs, il faut remarquer que l'enclavement des villages des pêcheurs, qui était cité dans plusieurs publications comme obstacle principal au développement de la pêche traditionnelle qui rendait difficile l'écoulement des produits, n'est mentionné que très rarement, comme problème pour les revendeurs. Cela s'explique peut être par le faible rayon d'action des revendeurs, lequel se limite très souvent à l'intérieur du Fivondronana.

Enfin, la nécessité de faire de la publicité ou de la promotion des ventes, n'est pas considérée par les revendeurs enquêtés comme utiles. Cela peut s'expliquer d'un côté, par le fait que les revendeurs concernés sont en majorité des petits opérateurs et de l'autre que la demande dépasse l'offre. Ceux qui jugent utiles de faire la publicité concernent seulement Antananarivo, où il existe des opérateurs plus grands.

TABLEAU R - 33 : APPLICATION DE LA PUBLICITE
V I L L EOuiNon
ANTANANARIVO1952
ANTSIRABE07
ANTSIRANANA114
FIANARANTSOA012
MAHAJANGA39
MANAKARA37
MOROMBE012
MORONDAVA019
TOAMASINA020
TOLIARA07
T O T A L26159

1.7. Conclusions


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