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PECHES et AQUACULTURE á MADAGASCAR
BILAN DIAGNOSTIC


Contents


Par


Charles ANDRIANAIVOJAONA
Directeur National

Zbigniew W. KASPRZYK
Conseiller Technique Principal

Germain DASYLVA
Expert associé


Avec le support du

Programme des Nations Unies pour le Développement
(Projet PNUD/FAO/MAG/85/014)


MINISTERE DE L'ELEVAGE ET DES RESSQURCES HALIEUTIQUES
DIRECTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
Antananarivo 1992
© FAO 1992


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TABLE DES MATIERES

Avant-propos

Conclusions générales

I. Secteur des pêches dans le contexte international et national

1. Place des pêches malgaches dans la production halieutique mondiale

2. Quelques données de base sur Madagascar

3. Rôle du secteur des pêches dans l'économie nationale

3.1. Effectifs employés dans le secteur des pêches

3.2. Produit Intérieur Brut

3.3. Contribution des produits des pêches dans l'alimentation de la population

3.4. Echange extérieur

4. Facteurs déterminant le développement du secteur des pêches

II. Potentiel halieutique

1. Milieu naturel

2. Ressources halieutiques

III. Niveau de production actuelle

1. Système et données statistiques

2. Tendances générales de la production

IV. Description des différentes pêcheries

1. Pêche traditionnelle

1.1. Pêche traditionnelle maritime

1.1.1. Effectifs de pêche

1.1.2. Aspects socio-économiques

1.1.3. Production

- Capture totale

- Capture des crevettes

- Capture des langoustes

- Capture des crabes

1.1.4. Vente des produits

1.1.5. Rentabilité

1.1.6. Constatations générales

1.2. Pêche traditionnelle continentale

1.2.1. Situation générale

1.2.2. Effectifs de pêche

1.2.3. Aspects socio-économiques

1.2.4. Production

1.2.5. Vente des poissons

1.2.6. Constatations générales

2. Pêche artisanale

2.1. Définition

2.2. Différentes étapes du développement de la pêche artisanale

2.2.1. De 1970 à 1980

2.2.2. De 1981 à 1990

2.3. Nombre d'embarcations et leur mode d'utilisation

2.4. Production et rentabilité

2.5. Constatations générales

3. Pêche industrielle crevettière

3.1. Potentiel par zone

3.2. Type et nombre d'embarcations, leurs caractéristiques et techniques de pêche

3.3. Capture

3.4. Aménagement de la pêcherie

3.5. Poissons d'accompagnement

3.6. Nombre des pêcheurs et du personnel à terre

3.7. Commercialisation

3.8. Formes de coopération avec les pêcheries traditionnelle et artisanale

3.9. Constatations générales

4. Pêche aux thonidés

4.1. Différentes étapes du développement de la pêche aux thonidés

4.1.1. De 1971 à 1975

4.1.2. De 1986 à 1990

4.2. Nombre et caractéristiques des bateaux

4.3. Impact sur l'économie nationale

4.4. Constatations générales

5. Pêche industrielle aux poissons

6. Aquaculture

6.1. Aquaculture en eau douce

6.1.1. Différentes étapes de développement de l'aquaculture

6.1.2. Fonctionnement des stations piscicoles

6.1.3. Production, prix et rentabilité

6.2. Mariculture

6.2.1. Elevage de Chanos chanos

6.2.2. Elevage d'huitres

6.2.3. Elevage de crevettes

6.3. Constatations générales

V. Infrastructures et moyens de communication

1. Chantiers navals

2. Réseau maritime et infrastructures portuaires

3. Chemins de fer

4. Routes

VI. Approvisionnement en matériel de pêche

1. Production locale

2. Importation de matériel et d'équipement pour la pêche traditionnelle et artisanale

3. Vente de matériel effectuée par l'administration des pêches

4. Dons

VII. Importation et exportation des produits halieutiques

1. Importation

2. Exportation

VIII. Commercialisation interne et consommation de poissons

1. Commercialisation interne

1.1. Adéquation entre zones de production et zones de consommation

1.2. Organisation de la commercialisation

1.3. Transport et stockage du poisson

1.4. Infrastructure de vente

1.5. Prix

1.6. Revenus des opérateurs commerciaux

1.7. Comportement des opérateurs commerciaux

2. Consommation du poisson

2.1. Consommation dans les milieux urbain et rural

2.2. Part du poisson dans les dépenses des ménages

2.3. Habitudes des consommateurs

2.4. Eléments déterminants de la demande

IX. Support institutionnel

1. Administration de la pêche et de l'aquaculture

1.1. Réformes

1.2. Objectifs

1.3. Structure actuelle et fonctionnement

1.3.1. Structure centrale et décentralisée

1.3.2. Personnel et budget

1.3.3. Problémes et contraintes

1.4. Coordination interministérielle

2. Réglementation et contrôle des pêches

2.1. Textes généraux

2.2. Textes particuliers

2.2.1. Pêche et aquaculture

2.2.2. Collecte et commercialisation

2.3. Nouveau texte de loi portant sur la réglementation générale de la pêche et de l'aquaculture

3. Crédit dans le secteur des pêches

3.1. Crédit non institutionnel

3.1.1. Pêcheurs traditionnels

3.1.2. Commerçants du poisson

3.2. Crédit effectué par les banques

4. Formation

4.1. Besoins du secteur

4.2. Formation supérieure

4.2.1. Universités

4.2.2. Unité de Formation Supérieure Halieutique

4.3. Formation des cadres navigants de la pêche

4.4. Formation des techniciens de pêche

4.5. Centre de formation des pêcheurs

4.6. Contraintes et problèmes

5. Recherche

5.1. Situation générale

5.2. Organismes de recherche

5.2.1. Universités

5.2.2. Centres nationaux de recherche

5.2.2.1. Centres National de Recherches Océanographiques

5.2.2.2. Autres centres de recherche

5.2.3. Unité de Formation Supérieure Halieutique

5.3. Contraintes et problèmes

ANNEXES

Publications du projet MAG/85/014

Bibliographie

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Potentialités des eaux malgaches

Tableau 2. Production halieutique à Madagascar

Tableau 3. Répartition des villages, des pêcheurs et des embarcations par faritany

Tableau 4. Principaux engins de pêche utilisés

Tableau 5. Comparaison des effectifs de la pêche maritime entre 1970/71 et 1987/88

Tableau 6. Identité des pêcheurs traditionnels

Tableau 7. Production annuelle de langoustes et de crabes

Tableau 8. Effectifs de la pêche des lacs

Tableau 9. Effectifs de la pêche d'eau douce côtière

Tableau 10. Capture et rendement estimés de certains grands plans d'eau

Tableau 11. Potentiel des zones crevettières malgaches exploitables par les chalutiers industriels

Tableau 12. Evolution de la structure globale de la flotte industrielle crevettière

Tableau 13. Evolution des captures de la pêche crevettière industrielle

Tableau 14. Evolution du nombre des licences et des autorisations

Tableau 15. Débarquement des poissons d'accompagnement

Tableau 16. Evolution du personnel employé par la pêche industrielle

Tableau 17. Production crevettière industrielle par catégorie de produits

Tableau 18. Cession d'alevins

Tableau 19. Réparation des bateaux de pêche à la SECREN

Tableau 20. Installations portuaires

Tableau 21. Importation de produits halieutiques à Madagascar

Tableau 22. Exportation des principaux produits de Madagascar dont les différentes espèces halieutiques

Tableau 23. Installations frigorifiques utilisées pour la pêche

Tableau 24. Comparaison des prix de détail de la viande et du poisson sur le marché urbain en 1990

Tableau 25. Prix moyens par produit et marge brute globale

Tableau 26. Part des dépenses en poisson dans le budget d'un ménage

Tableau 27. Sources de financement des moyens de production et de collecte

Tableau 28. Octroi des crédits à la pêche

Tableau 29. Conditions et procédures d'accès au crédit bancaire

Tableau 30. Formes de crédits attribués aux pêcheurs en 1990

LISTE DES CARTES

Carte 1. Océan Indien et ses deux principales zones de pêche à des fins statistiques

Carte 2. Principaux circuits de migration des pêcheurs dans les eaux intérieures malgaches

Carte 3. Principaux réseaux de communication

Carte 4. Localisation des ressources halieutiques marines et des zones de densité démographique

LISTE DES SCHEMAS

Schéma 1. Circuits de commercialisation par opérateur

Schéma 2. Organigramme du MPAEF

Schéma 3. Organigramme de la DPA

Schéma 4. Structures hiérarchiques de la DPA (actuelles et modifiées)

ABREVIATIONS

BIT:Bureau International du Travail
BRIPA:Brigade de la Pêche et de l'Aquaculture
BTM:Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra
CEE:Communauté Economique Européenne
CIEO:Centre International d'Exploitation des Océans
CIRPA:Circonscription de la Pêche et de l'Aquaculture
CNRE:Centre National de Recherches sur l'Environnement
CNRO:Centre National de Recherches Océanographiques
CNRP:Centre National de Recherches Pharmaceutiques
COS:Certificat d'origine et de salubrité
DPA*:Direction de la Pêche et de l'Aquaculture
DRFP:Départment des Recherches Forestières et Piscicoles
EASTA:Ecole d'Application des Sciences et Techniques Agricoles
ENEM:Ecole Nationale d'Enseignement Maritime
FAO:Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FED:Fonds Européen de Développement
FOFIFA:Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural
FNDE:Fonds National de Développement et d'Equipement
GTZ:Gesellschaft für Technische Zuzammenarbeit
HPP:Heures de pêche pondérées
ICCAT:International Commission for the Conservation of Atlantic Tuna
IGN:Institut Géographique National
JICA:Agence Japonaise de Coopération International
Lht:Longueur hors tout
MPAEF**:Ministère de la Production Animale (Elevage et Pêche) et des Eaux et Forêts
OISO:Projet régional pour le développement et l'aménagement des pêches dans l'Océan Indien Sud-Occidental
ONG:Organisation Non-Gouvernementale
ORSTOM:Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération
OSRO:Assistance des paysans indonésiens
PIB:Produit Intérieur Brut
Pme:Petite et moyenne entreprise
PME:Prise maximale équilibrée
PNB:Pêcheries de Nossi-Be
PNUD:Programme des Nations Unies pour le Développement
RNCFM:Réseau National des Chemins de Fer Malagasy
SECPA:Section de la Pêche et de l'Aquaculture
SECREN:Société d'Etudes, de Construction et de Réparation Navale
SOMAPECHE:Société Malgache de Pêcheries
SOPEBO:Société des Pêcheries du Boina
SPPA:Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture
Tjb:Tonneaux de jauge brute
UFSH:Unité de Formation Supérieure Halieutique
UNESCO:Organisations des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture
ZEE:Zone économique exclusive

* A partir de février 1992 la Direction chargée de la pêche et de l'aquaculture a été dénommée Direction des Ressources Halieutiques. Etant donné que la rédaction de cette publication était achevée fin 1991, c'est l'ancienne appellation, à savoir DPA, qui est utilisée dans ce texte.
** Le MPAEF est actuellement divisé en deux Ministères, celui chargé de la pêche et de l'aquaculture est dénommé Ministère de l'Elevage et des Ressources Halieutiques.

AVANT PROPOS

La situation géographique de Madagascar, île de l'Océan Indien, devrait permettre à ce pays de profiter davantage des ressources de la mer. Les poissons de mer ainsi que ceux des eaux intérieures et de l'élevage peuvent être une source très importante d'accroissement de production des protéines d'origine animale. La production actuelle estimée à 104.000 tonnes, pourrait au minimum tripler si on compare cette production avec le potentiel halieutique et dulçaquicole de Madagascar.

Conscient de ces possibilités, la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture, créée en 1985, n'a cessé de multiplier des actions afin de promouvoir et de dynamiser le secteur de la pêche et de l'aquaculture. La gestion de ce secteur et la préparation d'une stratégie et d'un plan directeur nécessitent une bonne connaissance de la situation du secteur et des tendances de son développement. On est de plus en plus persuadé qu'il est préférable de formuler des programmes qui incorporent les leçons de l'expérience du passé plutôt que d'imposer des solutions toutes faites. C'est pourquoi cette Direction, avec l'aide du projet PNUD/FAO/MAG/85/014 “Assistance à l'administration de la pêche et de l'aquaculture”, a préparé ce bilan diagnostic des pêches.

Dans ce bilan ont été abordés tous les aspects ayant rapport au secteur des pêches : son rôle dans l'économie nationale, le potentiel halieutique et le niveau actuel de son exploitation, la description des différentes pêcheries maritime et continentale, l'aquaculture, les infrastructures et les moyens de communication, l'approvisionnement en matériel de pêche, l'importation et l'exportation des produits halieutiques, la commercialisation interne et la consommation de poissons, ainsi que les supports institutionnels (administration, crédit, formation, recherche, législation).

Les lacunes dans l'analyse du fonctionnement de certaines pêcheries, le peu d'informations socio-économiques et le manque de données statistiques fiables, aussi bien dans la production que dans la commercialisation et la consommation des produits halieutiques, ont nécessité la réalisation de plusieurs études et enquêtes sur le terrain et la mise en place d'un système de collecte des données statistiques. Grâce à ces informations, des analyses plus approfondies des différentes activités du secteur ont pu être effectuées. Par ailleurs, la rédaction de ce bilan a été facilitée par un certain nombre d'études réalisées conjointement avec les cadres de la DPA, ainsi que par les résultats des onze séminaires organisés dans le cadre du projet. En outre, d'autres sources d'informations ont été utilisées : les rapports des consultants et les données disponibles au niveau de l'administration et des opérateurs privés. La liste complète de ces études et rapports se trouve en annexe de ce bilan.

La publication de ce bilan diagnostic a été également facilitée grâce aux remarques, critiques et suggestions du Dr. A. Ralison, océanographe et biologiste marine.

La présente publication s'adresse plus particulièrement aux cadres de la DPA, aux décideurs, aux bailleurs de fonds et aux professionnels de la pêche. Elle s'adresse également aux enseignants, étudiants, chercheurs, personnels des banques et à toute personne intéressée par le développement du secteur des pêches à Madagascar.

CONCLUSIONS GENERALES

I. Secteur des pêches dans le contexte national et international

Avec 104.000 tonnes de production halieutique annuelle, Madagascar n'occupe qu'une place modeste dans la production mondiale. Toutefois, sa part dans la capture mondiale de crevettes est plus importante (0,4%).

Malgré le développement rapide du secteur des pêches ces dernières années, la consommation annuelle de poisson par habitant reste encore relativement basse (7,4 kg), alors qu'au niveau mondial, elle atteint en moyenne 13,6 kg, au niveau des pays en développement 9,5 kg et des pays africains 8,1 kg. Cependant la part du poisson dans la consommation des protéines d'origine animale à Madagascar a augmenté jusqu'à 30% en 1989. Ceci est dû à l'augmentation de la consommation du poisson par habitant et à la baisse de la consommation de la viande.

Dans l'économie nationale, le secteur des pêches joue un rôle important, car il fait vivre plus de 550.000 personnes, soit 5,2% de la population globale et il représente 4,8% du Produit Intérieur Brut (PIB) national et 13% des exportations malgaches.

II. Potentiel halieutique

Pour permettre à l'administration des pêches de mieux planifier le développement du secteur et de maîtriser la gestion de l'ensemble des ressources, les efforts futures devraient se concentrer sur une meilleure connaissance du potentiel des différentes espèces et leur localisation.

Le niveau actuel de production, comparé au potentiel du stock halieutique de Madagascar indique que ce potentiel est sous-exploité et que les captures actuelles estimées à 104.000 tonnes environ pourraient tripler.

Le potentiel maritime et estuarien est nettement supérieur à celui des eaux douces. II constitue presque 85% du potentiel halieutique malgache.

Parmi les principales ressources peu ou pas exploitées actuellement et qui pourraient attirer à l'attention des opérateurs, figurent : les thonidés et autres gros poissons pélagiques, les poissons démersaux, les requins de profondeur, les petits poissons pélagiques ainsi que les crabes de palétuvier et les langoustes néritiques et de profondeur. Outre ces ressources, la côte malgache, particuliérement celle de la partie occidentale, est propice au développement de la mariculture de crevettes. L'élevage des poissons, essentiellement la rizipisciculture, pourrait constituer à long terme une source non négligeable de poissons d'eau douce.

III. Production halieutique

1. Niveau et tendances générales de capture

La planification, ainsi que l'aménagement rationnel des pêcheries nécessitent de disposer de données statistiques fiables et assez complètes. Or, le système statistique actuel des pêches ne fournit pas encore d'informations complètes notamment en ce qui concerne la pêche traditionnelle tant maritime que continentale. Consciente de cette carence, la DPA, en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a préparé et mis en place un système test de production dont les premiers résultats ont été rendus disponibles avant la fin de l'année 1991. A partir de ces résultats, un système définitif plus léger et adapté aux possibilités matérielles, humaines et financières du pays sera élaboré.

La production totale halieutique de Madagascar connait une augmentation constante, grâce notamment au développement des pêcheries traditionnelles. La pêche industrielle connait aussi une croissance des captures. Par contre, la production aquacole dans son ensemble a baissé, à cause essentiellement de la régression de la pisciculture en étang. Quant à la rizipisciculture, son niveau de production demeure bas.

Il ressort de l'analyse sur la pêche à Madagascar qu'en réalité elle ne se base que sur deux types d'activités : une pêche traditionnelle encore rudimentaire destinée à l'approvisionnement des marchés locaux et une pêche industrielle moderne, orientée presque uniquement vers l'exportation. La production de la pêche artisanale et de l'aquaculture est négligeable.

Les captures de la flottille étrangère dans la zone économique exclusive malgache sont relativement basses. Elles constituent moins de 10% de la production totale malgache.

80% de la production halieutique à Madagascar est réalisée par la pêche traditionnelle tant maritime que continentale. Cette production est en quasi totalité commercialisée localement ou autoconsommée. Cette pêcherie assure presque entièrement le ravitaillement de la population en protéine animale d'origine halieutique, car le pays n'importe quasiment pas de poissons.

2. Pêche maritime

2.1. Pêche traditionnelle

La pêche traditionnelle maritime s'est développée de façon spectaculaire ces dernières années atteignant en 1990 une production de plus de 54.000 tonnes. Cette augmentation a été obtenue à 80% grâce à la multiplication du nombre des pirogues et seulement à 20% grâce à l'augmentation de la productivité annuelle par pirogue. Cette croissance avait donc un caractère extensif. L'analyse de développement de cette pêcherie montre qu'elle tend à passer d'une activité d'autoconsommation et de subsistance à une activité commerciale. L'autoconsommation est estimée à moins de 20% des prises.

Dans la majorité des faritany, la pêche est effectuée parallèlement à d'autres activités comme l'agriculture et l'élevage. La tradition de pêche est peu développée à Madagascar car seulement un pêcheur sur deux peut être considéré comme ayant une tradition de pêche. Plus de 50% d'entre eux pratiquent d'autres activités avant de s'adonner à la pêche. Ce facteur lié à la diversité des origines des pêcheurs indique que le métier de pêcheur attire de nombreuses personnes extérieures à cause des bénéfices directs et des possibilités d'emplois toujours disponibles dans ce sous secteur.

La dispersion des villages de pêcheurs, ainsi que l'insuffisance des réseaux routiers rendent souvent difficile l'encadrement technique, l'approvisionnement en matériels ainsi que la collecte des poissons dans certaines régions.

Malgré diverses contraintes, la pêche traditionnelle peut être considérée comme une activité rentable, compte-tenu des revenus relativement élevés des pêcheurs. La rentabilité, la demande en poissons qui ne cesse d'augmenter (à cause de la croissance démographique rapide et la diminution de la consommation de la viande per capita), ainsi que l'existence de ressources halieutiques faiblement exploitées permettent d'envisager la poursuite du développement de la pêche traditionnelle aux poissons dans les années à venir.

La pêche traditionnelle maritime aux crevettes est également en croissance. On estime la production artisanale et traditionnelle de crevettes à environ 2.000 tonnes par an, ce qui constitue près d'un quart de la production totale de crevettes à Madagascar. Bien que la production totale crevettière côtière soit proche du niveau de production maximale équilibrée, on ne peut exclure l'idée que le développement actuel de la pêche traditionnelle aux crevettes se poursuive, d'une part, à cause de sa haute rentabilité, d'autre part à cause de l'existence des possibilités d'élargissement des activités tant des pêcheurs que des collecteurs vers les zones enclavées ou difficilement accessibles.

Des réserves doivent être émises sur les perspectives du développement de la pêche traditionnelle aux langoustes au Sud de l'lle, car ce stock côtier semble être limité et très fragile à cause de sa reproduction naturelle très lente et d'un effort de pêche excessif ces dernières années. En conséquence, le développement de cette pêcherie nécessite d'une part, la mise en place de mesures d'aménagement dans les zones les plus exploitées actuellement et d'autre part, l'élargissement de l'exploration systématique d'autres zones et des stocks plus éloignés de la côte pour augmenter les captures tant des langoustes rouges que des langoustes vertes.

Le développement de la production de crabes de mangrove dépend essentiellement des possibilités à l'exportation de ce produit, étant donné que les ressources sont toujours sous-exploitées. Malheureusement, ces possibilités d'exportation sont assez limitées à cause des prix moins compétitifs des produits malgaches sur ce marché où sévit une forte concurrence.

2.2. Pêche artisanale

La production en poissons de la pêche artisanale (entre 600 et 650 tonnes) est très négligeable, car elle ne constitue même pas 1% de la production halieutique malgache. Les raisons qui freinent le développement de cette pêcherie sont:

La pêche artisanale qui, au départ, était orientée vers la capture des poissons s'est orientée vers la pêche et la collecte des produits nobles.

La rentabilité modeste de la pêche artisanale aux poissons, les coûts très élevés des embarcations motorisées, la pénurie du stock des pièces de rechange pour les moteurs et le manque d'infrastructures et d'appui technique opposés à la rentabilité satisfaisante de la pêche traditionnelle piroguière, représentent les facteurs limitant l'évolution naturelle de la pêche traditionnelle vers la pêche artisanale aux poissons.

Les possibilités de développement de la pêche artisanale semblent donc être limitées à court et à moyen terme. Toutefois, on pourrait envisager la rentabilité de cette pêcherie dans le cas où elle associerait la capture des poissons à celle d'autres produits nobles destinés à l'exportation, tels que le thon, la crevette, le calmar, etc.

La tentative de développement de la pêche artisanale, au moyen de subventions et de distributions gratuites de dons en équipement par le Gouvernement semble être inefficace. Le rôle de l'administration devrait se limiter à la création de conditions juridiques, économiques et techniques (infrastructures et formation technique) favorables à son développement et ce d'autant plus que la politique gouvernementale s'oriente vers la libéralisation économique et la privatisation.

2.3. Pêche industrielle

La production de la pêche industrielle crevettière nationale oscille autour de 7.000 tonnes pour les crevettes et de 2.300 tonnes environ pour les poissons d'accompagnement. Ce qui constitue 9% de la production halieutique globale.

Le niveau actuel d'exploitation des crevettes avoisine l'optimum. Un gel immédiat dans l'attribution de toute nouvelle autorisation de chalutage à la crevette sur la côte Ouest de Madagascar s'avère nécessaire en attendant la réévaluation de certains stocks, notamment ceux se trouvant au Sud du Cap St André.

Pour améliorer leurs chiffres d'affaires et les résultats économiques, les sociétés de pêche industrielle s'engagent à :

La malgachisation du personnel navigant devient de plus en plus une nécessité économique pour les sociétés à cause du coût élevé de la main d'oeuvre expatriée.

L'exploitation rationnelle des stocks crevettiers côtiers nécessite une collaboration entre les pêcheurs artisanaux et traditionnels et les armateurs industriels. La multiplication des différentes formes de coopération dans ce sens se trouve justifiée et connaîtra une évolution certaine.

Malgré certains efforts observés récemment sur la récupération des poissons d'accompagnement par les sociétés industrielles, les quantités rejetées en mer tous les ans sont importantes (20.000 tonnes environ, soit près de 90% des poissons pêchés par les chalutiers crevettiers). Outre le gaspillage économique, il y a le problème de dégradation. des plages et le problème des protestations des riverains et des pêcheurs traditionnels.

Les captures thonières actuelles, nettement en dessous du potentiel existant, sont totalement orientées vers le marché extérieur. La création de conserveries permet d'apporter des valeurs ajoutées à la production.

La vente de licences n'est qu'un palliatif qui, toutefois, permet d'attirer des partenaires potentiels pour la création de sociétés mixtes de pêche thonière.

Les eaux malgaches sont relativement moins riches en thons que d'autres zones de la région du Sud-Ouest de l'Océan Indien. Des accords réciproques d'accès dans la zone économique exclusive (ZEE) des différents pays sont tout à fait indispensables pour asseoir le développement des sociétés de droit malgache.

Les actions communes au niveau régional pour une amélioration de l'exploitation thonière ont été presque spontanées. Cela confirme la nécessité d'une approche régionale de l'aménagement des pêcheries thonières.

La pêche industrielle orientée spécialement vers la capture des poissons a marqué l'année 1990. Il est à signaler que la totalité de cette production était destinée à l'exportation. La période assez courte de l'exploitation des sociétés ne permet pas encore de démontrer la rentabilité économique de cette nouvelle activité.

3. Pêche continentale

En général, les eaux douces malgaches sont pauvres et aucune espèce autochtone ne possède les qualités requises pour servir de poissons d'élevage ou d'exploitation intensive. Pour remédier à cette situation, il a été introduit dans les plans d'eaux continentaux plusieurs espèces, dont la carpe et le tilapia qui dominent actuellement.

La plupart des grands plans d'eau continentaux donnent actuellement des signes de surexploitation, sauf quelques lacs et lagunes isolés. De surcroît, compte-tenu de la dissémination dans les eaux continentales d'un nouveau vorace, fibata (Ophicephalus sp.), il est à craindre que la production totale des eaux continentales n'augmente pas dans un avenir proche. Dans ce contexte, la stratégie des autorités responsables de la pêche et de l'aquaculture devrait plutôt reposer sur la rationalisation et le suivi de l'effort de pêche dans ces eaux.

Un des faits les plus marquants de ces dernières années, est l'introduction d'Ophicephalus sp., suivi de sa dissémination fortuite et incontrôlée dans le pays. Ce qui contribue en conséquence à la régression générale de la production piscicole, en particulier des carpes et de certaines espèces de tilapias. Etant donné que les services administratifs malgaches ne sont pas en mesure de résoudre seul le problème du fibata, il semble nécessaire d'élaborer d'urgence un projet qui aura pour objectif la réalisation des études biologiques de l'espèce et son influence sur les autres populations ichtyques ainsique la mise au point des techniques de capture et de traitement.

4. Aquaculture

La production aquacole a été depuis plusieurs années en baisse, suite à la régression de la pisciculture en étang. La rizipisciculture commence de nouveau à se développer mais son niveau de production reste encore faible. Actuellement, la pisciculture ne constitue que 0,2% de la production halieutique totale de Madagascar. Parmi les raisons les plus importantes pouvant expliquer cette situation, on peut citer l'absence d'une autonomie financíère et d'une autonomie de gestion des stations piscicoles étatiques, la méconnaissance des techniques d'élevage, l'encadrement techniquetrès limité des pisciculteurs par manque de vulgarisateurs spécialisés.

L'avenir de l'aquaculture en eau douce est directement lié à la quantité (avec plusieurs lieux de production proches des paysans) mais aussi à la rentabilité de la production d'alevins. La production actuelle d'alevins dans la plupart des stations piscicoles est déficitaire à cause de son niveau beaucoup plus bas que les potentialités techniques ; par ailleurs les moyens techniques, humains et financiers sont limités. Le processus de privatisation de la production d'alevins vient de commencer avec la création d'un réseau de producteurs privés. Les premiers résultats sont encourageants mais il faudra encore quelques années pour former ces producteurs et pour confirmer la rentabilité de cette production.

Parmi les différentes expériences réalisées actuellement en mariculture, la plus prometteuse semble être l'élevage de crevettes. Pour cette activité le secteur privé peut jouer parfaitement son rôle de promoteur et d'investisseur. Les premiers résultats étant positifs, la crevetticulture peut contribuer d'une manière importante à la rentrée de devises dans le pays.

IV. Commercialisation et consommation des produits halieutiques

1. Importation et exportation

L'échange international des produits halieutiques est favorablement déséquilibré pour Madagascar. L'importation est minimale et ne constitue que 3% de la valeur des produits halieutiques exportés. L'exportation des produits halieutiques participe pour 13% des exportations globales malgaches et devient un des plus grands secteurs contribuant à l'équilibre de la balance du commerce extérieur par des rentrées substantielles de devises. L'exportation des produits halieutiques est basée sur la vente des crevettes (environ 85%). Cependant, on note que ces dernières années, la part des autres produits halieutiques exportés augmente (langouste, crabe, certaines espèces de poissons, etc.). L'avenir de l'exportation dépendra essentiellement des possibilités de l'aquaculture de crevettes marines et de l'exploitation des thonidés.

Les importations, même si elles augmentent, seront toujours limitées, d'abord à cause de la disponibilité de ressources importantes en poissons et ensuite à cause du faible pouvoir d'achat des Malgaches.

2. Commericialisation locale

Une inadéquation existe entre les zones de production situées à l'Ouest du pays et les zones de consommation concentrées sur les Hauts-Plateaux et à l'Est. Cela pose le problème de l'approvisionnement en poisson et de l'organisation du commerce (circuits des produits, techniques de conservation et prix des produits halieutiques).

Les circuits commerciaux des produits halieutiques se caractérisent par une atomisation importante des opérateurs commerciaux, des pêcheurs-producteurs et des sources d'approvisionnement, en particulier dans les produits frais. Cette atomisation entraîne un faible chiffre d'affaires et un niveau de revenu moyen assez modeste, ne permettant pas en général une épargne suffisante pour l'investissement. C'est pourquoi l'investissement dans la pêche, dans les moyens de collecte, dans les infrastructures de vente et dans les transport est généralement assez limité. Par ailleurs, il faut remarquer que ⅓ des revendeurs investissent dans la pêche (engin, embarcation) pour assurer une offre suffisante de poisson.

D'une manière générale, la capacité de production de glace est insuffisante et mal répartie par rapport aux besoins et aux principaux centres de production et de collecte.

La majorité des détaillants (87%) vendent leurs produits sur des étals. Ceux qui distribuent leurs produits dans un magasin ne constituent que 8% de l'ensemble. En général, les magasins (poissonnerie ou mixte) sont mieux équipés et par conséquent offrent aux consommateurs des produits de bonne qualité. A l'inverse, les produits vendus sur des étals (marchés ou rues) présentent des qualités insuffisantes, surtout pour les produits frais (dans les ⅔ des marchés des principales villes de Madagascar on ne trouve ni eau ni électricité). Toutefois les effets des mauvaises conditions de conservation des produits frais sont limités par la rapidité de leur écoulement.

D'après les commerçants (détaillants et revendeurs) les principaux facteurs limitant le développement de la vente des poissons à Madagascar sont l'offre limitée des produits de la pêche et le manque de fonds de roulement.

3. Consommation

La disponibilité globale théorique de poisson par habitant est passée de 4,9 kg en 1960 à 7,4 kg en 1990 (la moyenne dans le milieu urbain est 2 fois plus élevée, 15,4 kg), soit une augmentation de 51% Pour la même période, la consommation annuelle de viande et abats a diminué de 28,3%:25,1 kg par habitanten 1960 et 18,0 kg par habitanten 1988.

II est à noter que les prix des poissons sont libres et plutôt déterminés par le marchéet non par les opérateurs. Les poissons sont en général moins chers ou au même prix que la viande. Cette situation est l'inverse de celle constatée dans les années 70. Ce renversement du rapport des prix entre la viande et le poisson pourrait être le facteur favorable à la demande de poisson.

On peut considérer deux groupes d'éléments déterminant la demande de poisson : les éléments subjectifs et les éléments objectifs. Parmi les éléments subjectifs on peut noter la qualité nutritive du poisson comme le premier facteur favorisant la consommation et l'habitude alimentaire. Les facteurs objectifs sont : la croissance démographique, le pouvoir d'achat et le prix du poisson par rapport à celui de la viande.

Le taux des dépenses en poisson dans les revenus annuels des ménages urbains oscille autour de 5%, sauf pour Mahajanga et Toliara où il atteint le niveau de 8%. Par rapport aux années 1982–1983 ce taux a augmenté.

Les consommateurs préfèrent d'une manière générale les poissons frais. Les poissons congelés sont dans l'ensemble jugés comme moyennement appréciés, tandis que les produits salés-séchés et fumés préparés par les pêcheurs traditionnels sont les moins acceptés, en particulier les produits fumés.

V. Support technique et institutionnel

Madagascar dispose de certaines possibilités dans la construction des coques et montage des bateaux pour la pêche artisanale et semi-industrielle ainsi que de l'infrastructure portuaire pour l'accueil des bateaux de pêche. Toutefois, la quasi totalité de ces ports ne sont pas dotés d'équipements adaptés à la pêche (manipulation et stockage des poissons).

II n'existe pratiquement pas de constructeurs locaux de matériels et d'équipements de pêche. La quasi totalité de ces produits sont importés, souvent en quantité insuffisante et de façon irrégulière.

La création de la DPA a permis de mieux maîtriser les besoins du secteur et d'organiser son développement. Bien que l'ensemble de la structure soit déjà viable, il serait souhaitable d'améliorer encore la structure de fonctionnement de l'administration centrale et plus particulièrement celle des services de terrain.

La coordination institutionnelle entre la plupart des ministères directement ou indirectement concernés par la pêche se fait actuellement au niveau de la Commission interministérielle des pêches maritimes. Cette institution de concertation est insuffisante et trop étroite. Pour renforcer le rôle de cette commission, il faudrait donner au Centre National de Recherches Océanographiques (CNRO) et au Ministère de la Défense le statut de membre et élargir les compétences et la composition de la Commission à la pêche continentale et à l'aquaculture. II faudrait également adjoindre aux membres de la Commission une représentation consultative d'organisation de la profession et créer en son sein des comités techniques restreints.

Compte-tenu de la particularité des activités du secteur des pêches et son développement constant, certains textes, jusqu'ici en vigueur, se trouvent dépassés. En effet, ils n'appliquent pas de manière précise les théories de la gestion rationnelle des pêcheries et n'expliquent pas suffisamment le rapport entre conservation des stocks et exploitation commerciale des produits. Pour stimuler et rationaliser le développement du secteur, Madagascar a revu en détail sa législation en matière de pêches et d'aquaculture. Un projet de loi (texte de base à part et unique pour la pêche et l'aquaculture) a été élaboré et sera voté prochainement.

Plus de 90% des pêcheurs traditionnels et plus de 80% des mareyeurs financent leurs activités par leurs propres ressources. S'ils ont recours au crédit, il est obtenu presque exclusivement par des circuits non institutionnels, notamment par la famille. Le recours à la banque est très négligeable.

II existe à Madagascar plusieurs institutions de formation dans le domaine de la pêche. Cependant, on constate dans l'ensemble une grande disparité dans les niveaux de formation et une dispersion géographique qui ne seraient bénéfiques que si toutes les formations réalisaient leurs objectifs. II faudrait établir de manière précise le mandat de chaque unité de formation pour assurer une bonne complémentarité de l'ensemble.

Pour répondre aux besoins de l'administration et aux besoins du marché de l'emploi du secteur privé, la priorité doit être donnée à la formation des techniciens et adjoints techniques. Les expériences en matière de formation des pêcheurs, menées par la Gezelschaft für Technische Zuzammenarbeit (GTZ), l'Apostolat de la mer et par l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) justifient la création de centres de formation des pêcheurs dans les principales localités ayant une importante activité halieutique.

Actuellement la recherche halieutique est orientée plutôt vers des études fondamentales et ne répond que rarement aux besoins du secteur. Les institutions de recherche devraient à l'avenir axer leurs activités sur la recherche appliquée ainsi que sur une approche multidisciplinaire de la recherche.

L'insuffisance des moyens humains et matériels fait qu'une coordination des activités des différents centres et institutions de recherche est primordiale. Ceci permettrait d'éviter des études faisant double emploi, une dispersion coûteuse des recherches et un surcoût inutile alors que l'enveloppe budgétaire de la recherche est limitée. En ce qui concerne l'utilisation des navires de pêche affectés à la recherche, la situation n'est pas satisfaisante. L'utilisation de ces navires ne peut être réalisée à Madagascar qu'au niveau national et suppose que les différentes institutions intéressées profitent de ces navires.