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1. PISCICULTURE GENERALE (suite.)

1.5. SYSTEME DE PRODUCTION

1.5.1. COMPOSANTES D'UN SYSTEME DE PRODUCTION (1)

La pisciculture est un système de production qui est plus efficace par unité de surface que la pêche. Comme tout système de production, il comporte 3 phases : importation, transformation et exportation.

Un système de production aquacole comme tout système de production comprend trois phases : l'importation, la tranformation et l'exportation. On constate qu'un système de production comprend des entrées et des sorties. On y fait entrer des matériaux bruts qui sont transformés en produits plus ou moins finis destinés á l'exportation.
Avantl'utilisation d'un système de production, l'homme avait recours à la chasse, à la pêche et à la cueillette.
Ces méthodes qui ont encore cours, présentent le grave inconvénient de l'épuisement des ressources, qui ne sont malheuseument pas inépuisables. Si l'on chasse trop, pêche trop ou cueille trop, il n'y aura bientôt plus rien à chasser, à pêcher ni à cueillir.
D'autre part, dans le cas particulier de la pisciculture, le système de production consistant en un élevage de poissons dans un milieu confiné est plus efficace par unité de surface que la pêche et cela tant pour les dépenses en temps qu'en effort.
La pisciculture fait partie d'un système de production plus large appelé aquaculture. Ce système concerne l'élevage de produits aquatiques dans un milieu confiné. Outre la pisciculture, on y distingue l'élevage de crevettes, d'huitres, d'algues, etc ….

1.5.1. COMPOSANTES D'UN SYSTEME DE PRODUCTION (2)

Par le contrôle des phases d'importation, de transformation et d'exportation du système de production, l'homme est parvenu à augmenter la production par unité de surface du système de production.

La pisciculture est un système de production aquacole qui permet, par le contrôle de la phase d'importation et celle de la transformation, d'augmenter les exportations de ce système, c'est-à-dire la production de poissons.
L'importation comporte des éléments aussi divers que l'utilisation d'espèces améliorées, l'utilisation de terre peu fertile pour l'agriculture, l'utilisation de matière fertilisante, d'aliment, de temps de travail, etc…
Le processus de transformation se caractérise par le type d'élevage qu'il soit en étang de pisciculture, en rizière, en cage ou autre, il peut être envisagé en monoculture ou en polyculture, à forte ou faible densité, pour une période de longue ou de courte durée etc…

1.5.1. COMPOSANTES D'UN SYSTEME DE PRODUCTION (3)

Les composantes d'un système de production sont très variables, mais on utilise les caractéristiques des phases d'importation, de transformation et d'exportation pour les classifier.

L'exportation qui est la phase finale du système de production peut être caractérisée par la taille des poissons exportés, la fréquence des exportation, etc…
La pisciculture comporte de très nombreux systèmes et il serait illusoire de vouloir les présenter tous ici.
Cependant, ces systèmes sont, le plus souvent, répartis selon trois classes:
- systèmes extensifs (cas A),
- systèmes semi-intensifs (cas B),
- systèmes intensifs (cas C).
La classification en système extensif, semi-intensif ou intensif concerne surtout la phase d'importation du système de production ; néanmoins, différents modèles existent pour la phase de transformation et, dans une moindre mesure pour les exportations. Un système de production se classifie donc par ces trois phase⋅.
Nous parlerons par exemple d'un système de pisciculture extensif en monoculture avec pêche intermédiaire (cas A) ou d'un système de pisciculture semiintensif en polyculture, associé à un élevage de porcs avec récolte unique (cas B).

1.5.2. CARACTERISTIQUES DE L'ELEVAGE DE POISSONS (1)

En pisciculture, la phase de transformation a pour objectif la transformation de nourriture en chair de poisson.

La pisciculture correspond à l'élevage de poissons dans un milieu fermé; la phase de transformation se caractérise donc par la production de chair de poisson ou plus généralement de biomasse de poisson à partir de nourriture ingérée.
La quantité de poissons produite dépendra de l'intensification du système de production utilisé.
Il existe deux facteurs importants qui régulent la tranformation de la nourriture ingérée en biomasse de poisson. Le premier paramètre porte sur la capacité de chaque poisson à utiliser la nourriture consommée, le second sur la qualité de la nourriture.
Avant de détailler ces deux facteurs, il est important de déterminer à quoi sert la nourriture du poisson, et comment elle est utilisée.

1.5.2. CARACTERISTIQUES DE L'ELEVAGE DE POISSONS (2)

Le poisson utilise, en priorité, la nourriture ingérée pour assurer le fonctionnement de son métabolisme ou “entretien”, et ensuite le surplus, si il y en a, pour sa croissance.

L'aliment consommé par le poisson sert à :
- son entretien,
- sa croissance,
- la constitution de réserves.
Le développement, la croissance et la constitution de réserve aboutissent à une augmenttion de poids.
L'aliment fournit l'énergie potentielle du poisson, une part sert à son entretien, le reste à sa croissance.
Une part de l'aliment sert à assurer le fonctionnement du métabolisme du poisson (ration d'entretien) en lui donnant l'énergie nécessaire à la respiration, au déplacement, à la quête d'aliment, à la digestion et la production de chaleur. La ration d'entretien ne se manifeste pas autrement qu'en assurant le maintien en vie du poisson.
Quand le poisson ne se nourrit plus (hibernation), il est même obligé d'utiliser ses réserves comme ration d'entretien.
La ration d'entretien est spécifique de l'espèce, elle varie en fonction de la taille du poisson et de la température de l'eau.
La quantité de nourriture ingérée, supérieure à la ration d'entretien, est appelée ration de croissance.
C'est grâce à la ration de croissance (quand la ration d'entretien est satisfaite) que le poisson se développe, que ses organes et ses muscles grossissent, qu'il accumule des réserves, et que, finalement, son poids augmente.

1.5.2. CARACTERISTIQUES DE L'ELEVAGE DE POISSONS (3)

La capacité de chaque poisson à utiliser la nourriture consommée peut être exprimée sous forme de capacité d'assimilation. Cette capacité d'assimilation est une caractéristique propre à chaque poisson.

La capacité de chaque poisson à utiliser la nourriture consommée pour assurer le fonctionnement de son métabolisme et transformer le surplus en gain de poids, correspond à sa capacité d'assimilation.
Cette mesure peut être grossièrement obtenue en soustrayant la quantité de fèces de la quantité d'aliment ingérée. La différence correspond à la quantité assimilée.
La capacité d'assimilation d'un aliment donné est une caractéristique propre à chaque poisson. Ce facteur correspond au potentiel plus ou moins bon que possède chaque poisson d'extraire le maximum d'éléments de la nourriture ingérée et cela dans des conditions normales de fonctionnement de son métabolisme.
On peut comparer la capacité d'assimilation entre poisson d'une même espèce pour un aliment donné.
Plus généralement, on compare les capacités d'assimilation pour un aliment précis entre espèce ayant des régimes alimentaires proches ou équivalents.

1.5.2. CARACTERISTIQUES DE L'ELEVAGE DE POISSONS (4)

Les qualités intrinsèques de la nourriture ingérée vont conditionner son utilisation par le transformateur qui est le poisson.

La qualité de la nourriture se détermine par ses composantes. Les composantes chimiques sont les protéines, les lipides, les glucides, les celluloses, les vitamines et les sels minéraux. Pour assurer son entretien et sa croissance, le poisson a besoin d'une nourriture contenant toutes ces composantes à l'exception des celluloses. Les besoins en composantes chimiques varient suivant les espèces de poisson et leur mode de nutrition (carnivore, herbivore, plantonophage, …).
Il convient d'ajouter que la qualité de la nourriture n'est pas seulement déterminée par ses composantes, mais plus précisément par la quantité et la qualité de ces composantes assimilables par le consommateur. Ainsi, pour un aliment donné, on parle de sa composition en protéine digestible, en lipide digestible, etc ….
On remarquera que la cellulose est non digestible directement par les poissons.
On peut améliorer la valeur qualitative d'un aliment par des moyens mécaniques (exemple : broyage, homogénisation), ou chimiques (cuisson), dans le but de rendre digestible une plus grande proportion des composantes de l'aliment.

1.5.2. CARACTERISTIQUES DE L'ELEVAGE DE POISSONS (5)

Le cœfficient nutritif caractérise, pour chaque poisson, sa capacité à transformer un aliment donné en gain de poids. Il dépend donc de deux facteurs : capacité d'assimilation et qualité de l'aliment.

La capacité du poisson à utiliser la nourriture consommée et à la transformer en gain de poids est caractérisée par le cœfficient nutritif (CN) ou cœfficient de transformation.
Le cœfficient nutritif correspond au rapport du poids ingéré en aliment au gain de poids du poisson.
Dans un étang de pisciculture, les poissons consomment toujours des aliments naturels. Pour faciliter les calculs, les cœfficients nutritifs ne sont, en général, calculés que sur l'aliment artificiel distribué.
Pour un même aliment, le cœfficient nutritif est une caractéristique spécifique de l'espèce.
En général, on compare le cœfficient nutritif d'espèces ayant un régime alimentaire équivalent. Ainsi, on compare le cœfficient nutritif des espèces piscivores entre elles, ou bien entre espèces détritivores.
Exemple : dans des conditions d'élevage similaire, (T, pH,…), on constate que, lorsque l'on donne 10 kg de son de riz à des carpes et des tilapias, le gain en poids des premiers est de 1,25 kg, ce qui correspond à un cœfficient nutritif de 8. Pour les tilapias, le gain en poids n'est que de 1 kg et le CN de 10.
Plus le cœfficient nutritif pour un aliment donné est élevé, moins la transformation de l'aliment en gain de poids est bonne.
Exemple : pour les carpes sauvages, on a constaté qu'il fallait donner 10 kg de son de riz pour obtenir 1 kg de carpe. Dans de mêmes conditions, il ne fallait donner que 5 kg de riz aux carpes pour obtenir 1 kg de biomasse de plus.

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION NATURELLE SIMPLE - (1)

Le système de production en étang comportant la phase d'importation la plus élémentaire est dite avec alimentation naturelle simple.

Les aliments naturels sont les aliments produits dans l'eau par suite de processus biologiques et se composent principalement de : phytoplanctons, zooplancton, benthos, invertébrés, plantes, déchets et résidus des organismes morts, bactérie (voir fiches 1.4.4.). La nourriture naturelle est un aliment complet pour le poisson, toutes les composantes nutritives indispensables à la croissance normale y sont contenues (autant en qualité qu'en quantité). Mais, les aliments naturels sont produits en faible quantité dans un étang non fertilisé.
Le système de production le plus élémentaire avec alimentation naturelle consiste à mettre des poissons dans un étang rempli d'eau, sans aucun autre apport externe que les poissons. Les aliments naturels produits dans l'eau de l'étang dépendront entre autres de la fertilité du sol de l'étang ainsi que de la qualité de l'eau.
Le système de production avec alimentation naturelle simple est très rudimentaire et comporte peu d'approvisionnement (étang, eau, poisson). Ainsi, ses exportations sont faibles et varient de 50 à 200 kg/ha/an. Ce système est appelé extensif simple.

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION NATURELLE PLUS FERTILISATION - (2)

Par la fertilisation, on augmente la production d'aliment naturel et favorise les exportations.

Il est possible d'augmenter la production d'aliment naturel dans un étang en y apportant des fertilisants.
De même, pour les plantes cultivées, on peut obtenir de bonnes récoltes sur des sols pauvres en y ajoutant des engrais organiques (fumier, compost) et des engrais minéraux (urée, superphosphate, …).
La fertilisation permet donc d'augmenter la production d'aliment naturel dans un étang, ce qui permet au poisson de trouver de quoi se nourrir en plus grande quantité. La fertilisation consiste à fournir des aliments aux organismes vivants de l'étang qui vont servir d'aliment aux poissons élevés.
Pour mieux exploiter l'augmentation de nourriture disponible, on augmente la mise en charge de poisson par are.
Le système de production avec alimentation naturelle plus fertilisation permet d'augmenter la production, c'est-à-dire les exportations jusqu'à 2.000–6.000 kg/ha/ an.
On remarque qu'une amélioration des approvisionnements du système de production permet d'augmenter les exportations. Ce système est appelé extensif avec fertilisation.

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION NATURELLE PLUS FERTILISATION - (3)

Pour augmenter la productivité d'aliment naturel, on peut apporter directement des matières organiques et des engrais minéraux dans l'étang. Les engrais minéraux ont une action rapide et ponctuelle tandis que les engrais organiques ont une action plus lente mais prolongée.

L'utilisation de fumure organique ou minérale a pour but de favoriser la fertilisation de l'eau dans l'étang.
L'action des engrais minéraux est plus rapide que celle de la fumure organique, ceci en raison de la disponibilité très rapide de tous les éléments minéraux contenus dans ces engrais pour les phytoplanctons, dès la dilution,.
Pour la production de nourriture naturelle d'un étang piscicole, ce sont l'azote et le phosphate qui agissent le mieux parmi les engrais minéraux.
L'action des engrais organiques est un peu plus complexe; on distingue au moins trois fonctions pour ce type d'engrais : sa première fonction est de servir de matière fertilisante; la seconde, de servir en partie, d'aliment direct pour certaines espèces de poisson dont la carpe et le tilapia, mais également pour une partie de la faune vivante dans l'étang ; la troisième, de servir de support à toute une série de populations d'organismes microscopiques, faisant partie des aliments naturels de poisson.
La fonction fertilisante de la fumure organique est progressive car les éléments minéraux contenus dans cette fumure ne sont mis à la disposition du phytoplancton qu'au fur et à mesure de sa décomposition jusqu'à sa minéralisation complète.
Pour favoriser une meilleure utilisation des engrais apportés, on doit dans la plupart des sites, chauler l'étang piscicole pour assurer un pH optimal de l'eau pour le développement planctonique (pH 6,5 – 8,5).

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION NATURELLE PLUS FERTILISATION - (4)

Beaucoup de déchets animaux et végétaux peuvent être décomposés et minéralisés dans une compostière : ils fournissent à moindre frais des matières minérales nécessaires au développement des organismes vivants dans l'étang.

Pour fertiliser l'eau des étangs à peu de frais, le pisciculteur aménage un enclos de 2 à 3 m de rayon dans un des coins de l'étang où la hauteur d'eau dépasse 50 cm. Il remplit cet enclos, avant la mise sous eau, avec des couches de paille ou de résidus végétaux alternés de fumier ou de déchets animaux : c'est une compostière.
La paille mélangée au fumier se décompose en quelques jours dans l'eau et fertilise l'étang ; la durée de décomposition de la matière compostée en étang est beaucoup plus longue lorsque les couches de paille sont épaisses et qu'il y a peu de fumier.
Il faut bien tasser le contenu de la compostière et la remplir jusqu'au niveau de la surface de l'eau pour que son contenu se décompose rapidement pour fournir des éléments minéraux au phytoplancton dans l'étang.
Chaque compostière doit être bien remplie, entretenue et remuée régulièrement. On peut ajouter 4 à 5 seaux de matière fertilisante par semaine dans chaque compostière. Il est nécessaire de remuer le contenu de la compostière pour en assurer l'aération et permettre aux éléments dissous de fertiliser l'étang.
La compostière peut être aussi remplie avec du compost préparé à proximité des étangs.
Une compostière ne suffit pas pour fertiliser les grands étangs: il faut construire une compostière pour chaque 5 ares de bassin dans les grands étangs.
Il faut contrôler souvent l'état de fertilisation de l'eau dans l'étang (voir fiche 1.5.3.(6)).

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION NATURELLE PLUS FERTILISATION - (5)

On peut davantage fertiliser l'étang piscicole par des épandages d'engrais organiques et minéraux. Les épandages peuvent être optimisés en fonction du type d'engrais utilisé et de la fréquence des applications.

Les doses recommandées pour les épandages de fumure minérale et organique varient non seulement en fonction de la nature du sol et de la qualité de l'eau de l'étang, mais également en fonction du type d'engrais ou de fumier utilisé et du type d'élevage pratiqué.
Tout engrais chimique doit préalablement être dissous complètement dans un récipient pour éviter de fertiliser l'assiette au lieu de la colonne d'eau de l'étang.
La fumure organique est préalablement liquéfiée et aérée dans un récipient (demi-fût). Le fumier dilué est répandu sur toute la surface de l'étang, la paille et les autres impuretés sont mises dans la compostière.
On distingue la dose de fond et les doses d'entretien pour l'utilisation de fumure organique ou minérale.
La dose de fond est appliquée en début d'élevage et a pour fonction de développer rapidement beaucoup de nourriture naturelle. Par conséquent, les quantités appliquées pour les doses de fond sont assez importantes. En revanche, les doses d'entretien sont beaucoup plus faibles et ont pour fonction de maintenir la fertilisation engendrée par la dose de fond.
Les doses recommandées pour les différentes types d'élevage de carpe commune sont reprises dans le chapitre 2.
Attention : il y a beaucoup de différences entre les  différents types de fumier, autant en qualité qu'en pureté. On sait que le fumier de porc est plus efficace que le fumier de bœuf. Les fientes de volaille ou de lapin sont aussi de bonnes matières fertilisantes. Quant à la pureté, cela dépend de la quantité de litière mélangée au fumier.
La préparation préalable des engrais, autant organiques que minéraux, améliore fortement l'action des épandages. Ceci permet d'entamer efficacement le processus de décomposition, minéralisation de la matière organique, et d'éviter une trop grande consommation d'oxygène.

1.5.3. IMPORTATION - CONTROLE DE LA FERTILISATION - (6)

Il est possible d'apprécier la quantité de nourriture naturelle disponible pour les poissons dans un étang, en mesurant la turbidité de l'eau occasionnée par le placton (couleur verte).

Sous l'action du soleil, le phytoplancton se développe rapidement dans l'eau. Il y en a beaucoup si l'eau est riche en matières fertilisantes. L'eau devient verte car le phytoplanton est riche en chlorophylle, comme tous les végétaux.
Ce développement permet au zooplancton de se développer à son tour, d'abord les rotifères, puis les cladocères, et enfin les copépodes ; c'est le processus de la chaîne alimentaire (voir fiche 1.4.4.(1)).
Pour voir si l'eau contient assez de planctons, on peut enfoncer la main dans l'eau pour voir si la “soupe” est épaisse ou non: quand on n'aperçoit plus sa propre main plongée dans l'eau avant que l'eau n'atteigne le coude, on considère que l'eau de l'étang est bien fertilisée.
Cette méthode n'est pas très précise, car tous les avantbras n'ont pas la même longueur.
Un pisciculteur consciencieux construira plutôt un disque de Secchi pour apprécier la fertilisation de son étang (voir fiche 1.6.4.(4)). Cet instrument sert à mesurer la turbidité de l'eau causée par la présence de particules et des organismes planctoniques dans l'eau.
La profondeur à partir de laquelle on ne distingue plus les différences de couleur du disque est appelée transparence de l'eau mesurée au disque de Secchi.

1.5.3. IMPORTATION - CONTROLE DE LA FERTILISATION - (7)

Quand on descend progressivement le disque de Secchi dans l'eau, il arrive un moment où on ne distingue plus de la surface les facettes noires et blanches du disque.

Si on ne distingue plus le disque dès qu'on l'immerge dans les 25 premiers centimètres : il y a trop de phytoplanctons. Cette situation est dangereuse pour les poissons, en particulier juste avant le lever du soleil, l'eau contient très peu d'oxygène dissous car le phytoplancton n'en produit pas pendant la nuit, mais au contraire, en consomme par sa respiration
(voir fiche 1.4.4.(2)).
Quand les poissons nagent à la surface de l'eau, qu'ils sont en difficulté respiratoire, arrêtez les fertilisants et renouvelez le plus rapidement possible une partie de l'eau du bassin en ouvrant l'arrivée d'eau.
Si on distingue encore le disque de Secchi entre 25 cm et 40 cm de profondeur, c'est parfait. L'étang est bien fertilisé et les poissons peuvent se nourrir et respirer normalement. Continuez l'apport habituel de fertilisants sans augmenter le débit d'eau dans l'étang. N'oubliez pas que les systèmes de pisciculture avec fertilisation se pratiquent en eau stagnante.
Si de la surface de l'eau, on distingue encore nettement le disque après l'avoir immergé de plus de 50 cm, cela signifie qu'il y a très peu d'organismes planctoniques dans l'étang. Le phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire se développe trop lentement. Il faut donc stimuler le développement du plancton par des apports de matières fertilisantes plus importants que les doses d'entretien, et cela jusqu'à ce que la transparence de l'eau ne dépasse pas de 25 à 40 cm.
Attention : ne pas confondre la turbidité causée par des particules minéraux et celle par des organismes planctoniques.

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION DE COMPLEMENT - (8)

L'apport d'un aliment de complément joint à la fertilisation, permet d'augmenter les exportations du système de production piscicole avec ou sans augmentation du nombre de poissons mis en charge.

Après avoir atteint les performances maximales d'un système avec alimentation naturelle optimisée par fertilisation, il est possible d'augmenter les exportations du système en y apportant un aliment de complément.
Ce type d'aliment est insuffisant pour assurer à lui seul la croissance normale du poisson, il doit être additionné à l'alimentation naturelle.
Les aliments de complément sont composés d'un ou plusieurs ingrédients tels que des graines de céréales (blé, orge, maïs, …) et leurs sous-produits (remoulure, son, …), des tubercules (manioc, taro, pomme de terre, …), des légumineux (pois, haricot, soja, …), des sousproduits de l'industrie agro-alimentaire tels que tourteaux, drèches, etc …, ou encore les farines de poisson, de sang ou de viande.
Le système de production avec aliment de complément permet d'obtenir des exportations allant de 3.000 à 15.000 kg/ha/an. Jusqu'à présent, c'est toujours en améliorant les importations du système de production que l'on augmente les exportations.
Un système de production aquacole utilisant un aliment de complément est appelé semi-intensif.

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION DE COMPLEMENT - (9)

En complément de la nourriture naturelle induite par la fertilisation des étangs (compost et épandage d'engrais), les poissons doivent recevoir des aliments artificiels supplémentaires adaptés à leurs besoins et dont les prix sont acceptables.

Le choix des ingrédients pour un aliment de complément dépend d'une part des besoins des poissons élevés et du niveau de la production naturelle (fertilisation) et d'autre part, de la disponibilité et du prix des ingrédients sur le marché (rentabilité).
Les aliments de complément ont surtout une valeur en apport énergétique pour le poisson élevé, dans une moindre mesure en apport protéinique et très faible en apport minéral et vitaminé. Ces dernières composantes se trouvent dans la nourriture naturelle.
Attention: il est évident que les ingrédients produits soi-même sont moins chers que ceux achetés au marché.
Il faut également que la taille des aliments soit plus petite que la bouche des poissons. Au fur et à mesure que le poisson grandit, la bouche du poisson grandit et on peut administrer un aliment de taille plus grande.
Certains ingrédients utilisés pour un aliment de complément sont trop gros pour être avalés par des petits poissons: il faut en choisir d'autres plus petits ou les réduire en poudre.
La quantité d'aliment à apporter est en général exprimée en pourcentage du poids total (biomasse) des poissons élevés. Pour connaître la biomasse des poissons d'un étang, il faut connaître le poids moyen individuel des poissons et le nombre des poissons.
Quand les poissons d'un étang sont tous du même âge, il suffit d'en peser une dizaine pour connaître leur poids individuel moyen.
Quant au nombre des poissons, ceci est égal au nombre déversé initialement dont il faut soustraire la mortalité estimée.

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION DE COMPLEMENT - (10)

La quantité d'aliment à distribuer dans un étang dépend du nombre de poissons à nourrir et de leur poids moyen individuel.

La quantité d'aliment de complément à distribuer chaque jour aux poissons varie en fonction de la qualité de cet aliment, entre 5–10% de leur poids total pour les juvéniles et 1–2% pour les adultes.
Plus les poissons atteignent un poids moyen individuel proche de celui des adultes, plus leurs besoins journaliers en aliment augmentent malgré une diminution du pourcentage d'aliment à distribuer par rapport au poids moyen des poissons dans l'étang.
En effet, un poisson de 2 kg qui ne reçoit que 2%, c'est-à-dire 40 g d'aliment par jour, reçoit beaucoup plus qu'un poisson de 20 g qui, pourtant, reçoit 8%, c'est-à-dire 1,6 g d'aliment par jour.
Cette règle générale est confirmée par les pisciculteurs qui alimentent bien leurs poissons, c'est-à-dire ceux qui donnent tous les jours l'aliment au même endroit du bassin et à la même heure et qui observent leurs poissons pendant les nourrissages.
En pratique, la quantité journalière doit aussi être ajustée en fonction des observations: il faut augmenter la dose si tout l'aliment est consommé très rapidement et diminuer les doses journalières si la ration journalière distribuée n'est pas consommée entièrement.
Dans un étang de 5 ares dont la mise en charge est de 50 sujets par are et le poids moyen des poissons de 40 g, la biomasse de poisson est de 2 kg/are. Selon notre tableau, on commence à les nourrir à raison de 6% de la biomasse, c'est-à-dire: 2 kg × 6/100 = 0, 12kg/are/jour. Pour notre étang de 5 ares, on doit nourrir: 5 ares × 0,12 kg/are/jour = 0,6 kg/jour.
On peut aussi calculer d'abord la biomasse de notre étang de 5 ares (5 × 2 kg = 10 kg), puis 6% de cette biomasse (10 × 6/100 = 0,6 kg/jour).
Cet apport doit être corrigé régulièrement en fonction de la mortalité estimée, de l'augmentation de poids moyen observé (pêche de contrôle), mais surtout en fonction des observations.

1.5.3. IMPORTATION - ALIMENTATION ARTIFICIELLE COMPLETE - (11)

Les systèmes de production avec alimentation artificielle complète sont complexes et difficiles à mettre en place, mais permettent d'obtenir des exportations très performantes, autant en qualité qu'en quantité.

Le système de production avec alimentation artificielle complète demande beaucoup de soins et un très bon contrôle de conditions de production. Les aliments artificiels complets contiennent toutes les composantes chimiques, en quantité et en proportion, dont la consommation permet au poisson de croître et de se développer en bonne santé. L'alimentation naturelle est très limitée, voire inexistante, car dans ce système de production, le renouvellement d'eau est en général permanent et très complexe.
La composition de ces aliments varie selon les besoins des différentes espèces de poissons en élevage. Cette variation est considérable selon qu'il s'agit de poissons prédateurs, herbivores ou omnivores, de même selon les différents stades de développement des poissons.
Le système de production avec alimentation artificielle complète permet d'obtenir des exportations allant de 8.000. à 40.000 kg/ha/an.
Le contrôle des approvisionnements est très complexe tant pour l'eau que pour les aliments.
Ce système demande de gros investissements. Ce type de système de production est appelé intensif.

1.5.4. TRANSFORMATION - GENERALITES - (1)

La phase de transformation piscicole est caractérisée entre autres par le milieu d'élevage, c'est-à-dire le milieu dans lequel les poissons sont confinés tout au long de la période d'élevage.

Le milieu d'élevage piscicole dans lequel les poissons sont confinés, peut être très variable. Ainsi, si l'on connaît principalement la pisciculture en étang en terre, d'autres types existent comme l'élevage en cage, en enclos ou en bac.
L'élevage en cage consiste à élever des poissons dans des cages flottantes construites à partir de nappe d'un genre très proche de celui du filet et placées bien au-dessus du fond d'une rivière, d'un lac ou d'un réservoir.
L'élevage en enclos, très similaire à l'élevage en cage, à la différence que le fond est celui du lieu d'élevage.
Ce type d'élevage se fait généralement dans des zones peu profondes de lacs, des réservoirs ou des rivières.
Il bénéficie des courants d'eau dans ces cours d'eau libres, ce qui permet un bon renouvellement mais doit bénéficier d'une alimentation de complément.
Outre le milieu d'élevage, la phase de transformation peut être caractérisée par de nombreux autres critères qui sont repris dans les pages suivantes comme, par exemple, le nombre d'espèces élevées (un ou plusieurs) ou l'association de l'élevage de poisson à un autre élevage ou culture, etc ….

1.5.4. TRANSFORMATION - MONOCULTURE - (2)

L'élevage en monoculture ou élevage d'une seule espèce, caractérise la phase de transformation d'un système de production.

La monoculture consiste à l'élevage d'une seule espèce de poisson, il apparaît donc qu'en fonction de l'espèce utilisée, une partie seulement des ressources en aliment naturel de l'étang sera utilisée.
Ainsi, dans le cas d'une monoculture de carpe herbivore (Ctenopharyngodon idellus), seul les végétaux seront utilisés. En revanche, dans le cas d'une monoculture de carpe argentée (Hypophtalmichtys molitrix), seul le phytoplancton sera utilisé.
On s'aperçoit donc que de nombreux niveaux trophiques ne faisant pas partie du régime alimentaire de l'espèce élvée (zooplancton, benthos) ne seront pas utilisés dans le cas de monoculture de l'une de ces deux espèces.
En connaissantle régime alimentaire de l'espèce utilisée, il est relativement facile de favoriser la croissance de cette espèce, d'abord par l'augmentation de l'alimentation naturelle par fertilisation, puis par l'apport d'un aliment de complément.
En revanche, en fertilisant, on augmente tous les niveaux trophiques de l'étang dont la plupart ne sont pas utilisés en monoculture.
Il n'en reste pas moins que dans les systèmes de production en monoculture extensive et semi-intensive, une part importante du potentiel de production est sous-utilisée ou pas utilisée du tout.
Néamoins, la monoculture est un système assez facile à contrôler, c'est pourquoi tous les élevages intensifs sont, en général, en monoculture.

1.5.4. TRANSFORMATION - POLYCULTURE - (3)

Un autre système est la polyculture. Ce système, plus difficile à gérer que la monoculture, essaie d'utiliser au maximum les différentes sources d'aliment naturel d'un étang. En général, on augmente la quantité des exportations.

La polyculture consiste en l'élevage de plusieurs espèces de poissons, judicieusement choisies, ayant des régimes alimentaires différents, de manière à ne pas être en concurrence pour leur recherche en nourriture naturelle. Ceci permet d'exploiter au mieux les ressources de production naturelle de l'étang.
L'élevage de plusieurs espèces en même temps, ayant des régimes alimentaires différents et non concurrentiels, requiert un suivi soigné, tant pour le choix des espèces à élever, les proportions de chaque espèce que pour la fertilisation et les apports d'ali-ments de complément.
Le système de production utilisant la polyculture permet d'obtenir une condition d'élevage égale des exportations nettement plus importantes par rapport à la monoculture.
Néanmoins, la polyculture est un système plus difficile à contrôler que la monoculture.

1.5.4. TRANSFORMATION - AUTRE - (4)

On peut également associer la pisciculture à un autre élevage (porc, volaille, …) ou une culture (riz, …).

La rizipisciculture est un système de production associant une culture et un élevage, soit en même temps, soit en alternance. Dans ces cas, il est possible de faire bénéficier la culture de l'élevage et vice versa, tout en utilisant mieux les ressources naturelles disponibles. La technique de rizipisciculture est expliquée dans le chapitre 3.
Les élevages associés: poules-poissons, porcs-poissons, canards-poissons sont des systèmes de production permettant de faire bénéficier un second élevage des ressources de production du premier…
En général, dans les élevages associés, l'effet recherche est une fertilisation directe de l'étang à partir des déjections de l'élevage à la pisciculture.
Il existe encore de nombreuses possibilités de variation de système de production au niveau de la transformation, nous mentionnerons l'élevage par classe d'âge qui consiste à utiliser différents stades de développement d'une même espèce de poisson ayant des régimes alimentaires différents, ou encore les cultures monosexes qui consistent en l'élevage de population, soit tout mâle (tilapia), soit toute femelle (crevette d'eau douce).

1.5.5. EXPORTATION

La phase d'exportation est la dernière phase de contrôle du système de production, les moyens d'action sur la phase d'exportation, en vue d'augmenter la production sont assez limités

L'exportation est le stade final d'un système de production. Il est possible, par un bon contrôle des exportations, de pouvoir augmenter la production totale du système.
Le contrôle des exportations peut se faire, par exemple, par le choix d'une seule pêche, ou par des pêches intermédiaires, puis une pêche finale. Le résultat de la production totale sera différent selon le cas.
Ainsi, par des pêches intermédiaires, on réduit la adensité de poisson élevé par unité de surface, ce qui a pour effet d'augmenter, à conditions d'élevage égales, les importations par poisson.
En général, pour les exportations, la taille du poisson souhaitée et d'autres contraintes d'élevage limitent fortement les choix de méthodologie d'exportation que l'on peut envisager afin d'augmenter la production totale.

1.6. MATERIEL PISCICOLE

1.6.1. PROSPECTION - GENERALITES - (1)

La prospection et le choix du site requièrent du matériel qui est, soit disponible au service vulgarisation, soit à fabriquer soi-même.

Pour s'assurer que la topographie d'un site convient à l'installation d'une structure piscicole, il est nécessaire de disposer d'instrument de nivellement (voir fiches 1.2.3.). Les deux instruments que nous préconisons sont au choix, le niveau à bulle ou le niveau en tuyau souple. Il est relativement aisé de construire un niveau à eau (voir page suivante). Le niveau à bulle est disponible pour des utilisations ponctuelles auprès du service vulgarisation.
Le décamètre est également indispensable lors des mesures de nivellement.
La disponibilité en eau tant en quantité qu'en qualité doit être parfaitement connue pour le site étudié (voir fiches 1.1.2.). Pour les mesures des quantités d'eau disponibles à un moment précis, il n'est pas nécessaire de recourir à du matériel compliqué. La qualité de l'eau dépend principalement de son pH, de sa teneur en oxygène dissous et de sa turbidité (voir fiches 1.4.2.). Le pH et la teneur en oxygène dissous peuvent être mesurés ponctuellement au moyen d'appareils électroniques disponibles au service de vulgarisation.
Les mesures de turbidité peuvent se faire au moyen d'un disque de Secchi dont le mode de construction est expliqué dans ce chapitre (voir fiche 1.6.4.(4)).
La capacité d'un sol à retenir l'eau, de même que ses qualités en tant que matériaux de construction d'étang, dépendent de sa texture et de sa structure; autrement dit, de sa composition granulométrique et de la façon dont ces particules sont associées.
Des mesures simples de la qualité d'un sol ne requièrent pas de matériel sophistiqué, mais beaucoup de soins (voir fiches 1.1.3.).

1.6.1. PROSPECTION - NIVEAU A EAU - (2)

Le niveau à eau en tuyau souple est un instrument très simple qui permet toutes les opérations de nivellement, que ce soit en pisciculture, en irrigation ou en agriculture.

Pour construire un niveau à eau en tuyau souple, vous devez disposer de deux supports en bois bien rectilignes de 1,5 m de longueur, dont la section rectangulaire est de 4 cm et 2 cm respectivement. De plus, il faut prévoir 10 à 15 m de tuyau souple transparent ainsi que de la ficelle.
Il est pratique et très utile, avant de procéder au montage, de graduer en cm ces supports, ou mieux, de  coller des mètres rubans de façon rigoureusement identiques sur les deux supports. Ensuite seulement, on attache le tuyau souple sur la longueur du support en évitant de croquer le tuyau.
Quand on a terminé le montage du tuyau sur le support, il ne reste plus qu'à remplir le tuyau d'eau, sans bulle d'air, jusqu'à ce que le liquide atteigne le repère de 0,75 m sur les deux supports. Notre niveau est prêt à être utilisé, et peut être muni de deux bouchons pour le transport.

1.6.2. CONSTRUCTION DES ETANGS - PIQUETAGE - (1)

Un pisciculteur entreprenant peut aisément se fournir ou construire tout le matériel requis pour la phase de piquetage avant d'entreprendre la construction.

Le piquetage (voir fiches 1.2.7.) permet de respecter les normes théoriques au moment de la construction.
Cette phase indispensable requiert l'utilisation encore une fois, du niveau à bulle ou du niveau à tuyau souple ainsi que d'un décamètre. Pour marquer l'emplacement des mesures, on utilise des piquets et une corde.
Pour le piquetage complet d'un étang, il faut pouvoir disposer d'au moins 24 piquets de 1,5 m et de 40 piquets de 0,5 m. De même, pour faciliter le piquetage, deux cordes de 25 m chacune sont très utiles.
Lors du piquetage, une corde fermée et marquée à 3, 4 et 5 m permet de réaliser un angle droit quand elle est tendue entre ces trois points. Ceci est une des conséquences pratiques du théorème de Pythagore.
Le piquetage nécessite relativement peu de matériel, mais rend la réalisation de construction plus facile.
Une opération de piquetage bien faite permet souvent de faire des économies durant la phase des travaux de construction.

1.6.2. CONSTRUCTION DES ETANGS - DIGUES - (2)

Les travaux de terrassement et de construction sont relativement simples. Néanmoins, un moyen pratique de compactage est indispensable.

Les ouvrages en terre sont toujours construits en trois phases : décapage de l'assise, apport de terre, compactage.
Le décapage ainsi que l'apport de terre se font le plus souvent manuellement au moyen d'une pelle, angady, pioche. 
L'utilisation d'une brouette rend ces tâches plus aisée
(voir fiches 1.2.8 et 1.2.10.).
La phase de compactage est très importante. D'elle dépendra, en majeure partie, la solidité de l'ouvrage construit.
Le compactage peut se faire à l'aide d'une dame que l'on achète dans le commerce ou que l'on adapte à partir d'un morceau d'acier trouvé chez le ferrailleur (jusqu'à 8 kg) (A), ou encore par coulage d'un bloc de béton armé autour d'un support (B).
Un fût de 200 litres rempli d'eau peut faire fonction de rouleau compacteur.
A défaut de fût de 200 litres, un épais rondin de bois peut également servir de rouleau compacteur.
Pour que le compactage soit efficace, il est important de travailler avec de la terre humide. Une aspersion performante se fait au moyen d'un arrosoir.

1.6.3. GESTION D'EAU

Le système d'alimentation en eau de l'étang peut être équipé de diverses manières pour éviter la pénétration d'intrus dans l'étang ou pour améliorer l'oxygénation de l'eau.

Un système d'alimentation en eau d'un étang peut être adapté de diverses manières ; il sert principalement à filtrer l'eau d'arrivée dans l'étang (prédateurs, débris, …). Idéalement en place, en amont de la prise d'eau, un cadre muni d'une toile filtrante dont le diamètre des mailles est choisi en fonction des dimensions des éléments que l'on souhaite filter. Ce cadre est placé obliquement pour éviter qu'il ne se colmate trop rapidement.
A défaut de toile filtrante, on peut utiliser un treillis en bambou plus ou moins serré.
On peut améliorer le dispositif d'alimentation en vue d'augmenter l'oxygénation de l'eau d'alimentation, en bouchant le tuyau à son extrémité et en le perçant sur le haut.
Souvent, on utilise une tôle percée à la place d'un cadre de toile filtrante.
On remarque en aval de la prise d'eau l'aménagement d'une rainure servant à recevoir un batardeau qui permet de régler la hauteur d'eau dans le canal d'amenée.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - GENERALITES - (1)

Pour l'élevage des poissons, c'est-à-dire pour un système de production piscicole, quelque matériel comme une balance ou un peson, brouette, des soubiques et un demi-fût, est indispensable pour suivre la phase d'importation.

La phase d'importation concerne plus particulièrement les intrants, que ce soient les engrais ou les aliments. L'éleveur exprime tous ces intrants sous forme de quantité par unité de surface et de temps (par exemple : 2 kg de provende/are/jour).
La quantité exprimée sous forme de poids est très fréquente, et l'utilisation d'une balance ou plus simplement d'un peson est indispensable. L'achat de peson peut se faire par le biais du service de vulgarisation du projet.
D'autre part, l'utilisation d'un kapoaka dont on connaît la capacité en poids par intrant est également très utile.
L'application des engrais, qu'ils soient organiques ou minéraux, ne nécessite pas de matériel particulier.
En plus d'une brouette et quelques soubiques, un demi-fût de 200 l est pourtant très utile pour toutes les opérations de dilution avant application. De même, pour les opérations d'aération du fumier avant application (voir fiche 1.5.3.(5)).
L'alimentation, outre les procédés de préparation et de conservation, ne fait appel à aucun matériel spécifique. Certains ingrédients sont pulvérisés à l'aide d'un pilon, d'autres sont d'abord bouillis.
Les repères des lieux de distribution et d'observation de la consommation de l'aliment complémentaire se font le plus simplement au moyen d'un piquet ou d'un cadre en bambou.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - LUTTE CONTRE LES PREDATEURS - (2)

Durant l'élevage, l'objectif consiste à produire du poisson et tous les organismes, non seulement les prédateurs, mais ausi tout ceux qui sont dommageables à la production, doivent être combattus.

Pour éviter la pénétration d'organismes aquatiques indésirables dans le milieu d'élevage, on munit les entrées d'eau de filtre (voir fiche 1.6.3.). Ces filtres ou grillages ont pour objectif de prévenir l'entrée desindésirables. Ces filtres doivent posséder des mailles assez petites.
De même, il faut prévoir un grillage sur chaque trop plein afin de ne pas perdre les poissons élevés. 
Si la prévention ne suffit pas, et comme les traitements chimiques spécifiques sont difficiles à utiliser, il ne reste plus que la chasse à vue des animaux nuisibles à partir des berges. On peut construire un harpon ou une épuisette, à cet effet.
Un harpon ayant démontré son efficacité est fabriqué en soudant des rayons de vélo préalablement effilés sur une bague percée, qui est émanchée sur un bois plus ou moins long (1,5 m minimum).
Parmi les animaux nuisibles, il est intéressant de rappeler que certains rats se nourrissent de poissons et creusent des galeries dans les digues. On lutte contre ces rongeurs au moyen de tapette à rat.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - SUIVI DE L'ELEVAGE - (3)

Le suivi de l'élevage requiert du matériel professionnel comme : un disque de Secchi, un filet à plancton, un thermomètre, un pH mètre ou un oxymètre.

Dans les systèmes de production extensif et semiintensif, il est nécessaire de suivre et de vérifier la fertilité de l'eau. Cette mesure de la couleur verte de l'eau se fait au moyen du disque de Secchi dont nous décrivons les procédés de fabrication à la page suivante.
A défaut de disque de Secchi, on peut utiliser une assiette émaillée blanche manipulée à bout de bras ou tout simplement sa propre main et avant-bras.
Les compositions des micro-organismes aquatiques comme le phyto et zooplancton sont des éléments importants pour développer de manière efficace certains élevages de poissons.
Pour analyser la composition du plancton, on le receuille dans un filet à plancton avant de l'étudier à la loupe ou au microscope. Ce matériel performant disponible au service de vulgarisation n'est utilisé que par des cadres lors de leurs visites d'appui.
Outre le pH et la concentration en oxygène dissous qui sont des facteurs de production, qui demandent à être suivis lors de l'élevage, la température est également un paramètre très important (voir fiches 1.4.2.).
Le service de vulgarisation dispose de thermomètres mini-maxi qui permettent de déterminer journalièrement les températures maximale et minimale. Ces thérmomètres peuvent être obtenus sous forme de prêt.
Les mesures du pH et du taux d'oxygène dissous peuvent être effectuées par des cadres lors de leurs visites d'appui.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - SUIVI DE L'ELEVAGE - (4)

Un pisciculteur confirmé aura souvent recours au disque de Secchi pour mesurer la turbidité, il lui sera donc utile d'en construire un (voir fiche 1.5.3.(6)).

Le disque de Secchi sert à mesurer la turbidité de l'eau qui est causée soit :
- par la présence de plancton, ce qui est souvent recherché par le pisciculteur, mais doit être bien contrôlé ;
- par la présence de particule minérale ou organique morte (couleur noir-brune) qui est préjudiciable à l'élevage,
Divers types de disque de secchi peuvent être utilisés, mais le principe reste le même.
Ce premier type de disque secchi pendu à un filin composé d'un plateau métallique peint en quart alternativement en blanc et en noir.
Le disque est relié en trois points à une corde graduée et peut être manié, soit à partir du bord, soit à partir d'une embarcation. Ce modèle est pratique, maniable et plus facile à transporter.
Le second type soudé à un manche, consiste en une tige métallique de 2 m de longueur soudée perpendiculairement à un plateau peint ainsi que précedemment. L'utilisation à partir de la berge est aisée, mais il faut toujours bien s'assurer de garder la tige perpendiculairement au niveau d'eau.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - SUIVI DE L'ELEVAGE - (5)

Le marquage des poissons permet d'identifier des sujets sur plusieurs campagnes et de suivre les performances individuellement comme celles des géniteurs.

Pour les poissons qui sont suivis durant plusieurs années, comme les géniteurs, il est souvent utile de les marquer d'un signe distinctif pour pouvoir les reconnaître sans aucun doute. Le service de vulgarisation peut opérer chez vous le marquage des poissons grâce au panjet.
Il existe d'autres méthodes de marquage dont la méthode au fer rouge et le taggage sont les plus utilisés.
Le panjet est un petit instrument qui permet d'injecter dans la peau, là où il n'y a pas d'écailles, de l'encre indélébile sous forme de tâche. Cet appareil est intéressant, car il permet d'assurer un marquage efficace qui reste visible au moins 2 années, sans blesser le poisson.
Le taggage est une formule également intéressante, mais peu pratiquée à Madagascar.
Avant d'utiliser le marquage de vos poissons, il faut déterminer un code qui correspond par exemple au sexage, à l'âge, etc…
Une fois marqué, vous pourrez suivre les performances individuelles sur plusieurs années.
Le service de vulgarisation dispose de cet appareil et d'un code qui sont utilisés dans les stations piscicoles d'Etat, et peut marquer vos géniteurs sur demande.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - SUIVI DE L'ELEVAGE - (6)

L'ichtyomètre est un appareil qui sert à mesurer les poissons et cela de manière uniforme et pratique.

Il arrive souvent que l'on veut mesurer les dimensions d'un poisson, soit lors des prélèvements de suivi, soit lors des vidanges. Pour ce faire, on utilise un ichtyomètre qui permet d'obtenir des mesures fiables, comparables entre elles.
L'ichtyomètre ou boîte de mesure se compose d'un assemblage de trois plaques, muni à la base d'une graduation ainsi que d'une réglette sous forme d'équerre.
La mesure de la longueur du poisson se fait en posant celui-ci dans la boîte et en pointant l'extrémité du corps sur la base graduée.
On distingue la longueur totale (L) qui comprend la nageoire caudale de la longueur standard (Ls) qui se fait à l'exclusion de cette nageoire.
Les mesures de la largeur et de la hauteur se font à l'aide de la réglette en équerre comme indiquées sur le schéma.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - RECOLTE - (7)

Les exportations, ou même plus simplement les récoltes partielles ou totales pour les manipulations requièrent un équipement de pêche performant pour que les méthodes de captures soient les moins préjudiciables aux poissons.

Le filet senne qui est utilisé en aquaculture pour la capture massive de poissons est un outil efficace et performant. Son prix assez élevé est son plus grand handicap. En revanche, un filet senne bien entretenu peut être utilisé plus de 10 ans. Le montage d'un filet senne est détaillé à page suivante.
Notons que les filets sennes servant à l'aquaculture sont très différents de ceux utilisés par les pêcheurs, et cela principalement par le fil qui est assez gros, afin de ne pas blesser le poisson.
De nombreux types d'épuisette sont utilisables en fonction de l'emploi que l'on veut en faire. Ces types d'épuisette sont décrits dans les pages qui suivent.
Il existe dans le commerce des outils de cuisine en matière plastique dont les petits modèles sont très utiles pour les manipulations d'alevins.
Il existe également ce que l'on appelle des caisses de capture qui s'adaptent au tuyau de vidange et permettent une récolte aisée des poissons. Cette méthode demande de grands soins pour éviter de blessser les poissons par suite d'excès de pression.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - RECOLTE - (8)

Un filet senne est un équipement de pêche performant, indispensable pour pêcher des géniteurs ou des alevins de façon rapide sans les blesser. Chaque producteur d'alevins performant devrait avoir une senne, malgré son prix élevé.

La confection d'un filet senne pour l'aquaculture demande de nombreux matériaux comme les flotteurs, les plombs, mais aussi de la nappe de filet de maille adaptée. C'est ce dernier élément qui est importé est d'un prix élevé.
La plupart de ces matériaux peut être achetée auprès du service de vulgarisation.
Le montage consiste à relier les ralingues aux parties supérieure et inférieure de la nappe au moyen de fil de montage. Ceci se fait en répartissant soigneusement plomb et flotteur sur les ralingues.
Les noeuds qui sont utilisés pour le montage sont spécifiques.
On termine le filet senne en reliant les ralingues à des supports. C'est en réglant l'attache plus ou moins  lâche des ralingues au support que l'on donne plus ou moins de profondeur au filet.
Ce type de filet peut être acheté ou loué auprès du service de vulgarisation.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - RECOLTE - (9)

Pour manipuler des alevins, une petite épuisette ronde est indispensable. A défaut, de petites épuisettes en plastique sont disponibles dans le commerce.

Une toile en maille fine (toile de lin, étamine ou toile moustiquaire) et de fil de fer (gainé de plastique si possible) sont nécessaires.
On trace 2 cercles sur la toile :
- un cercle extérieur de diamètre D = 12 à 22 cm
- un cercle intérieur de diamètre d = 10 à 20 cm.
On découpe le cercle extérieur (diamètre D).
L'épuisette aura comme diamètre réel, le diamètre d : la différence (D - d) est utilisée pour les bords de toile à coudre autour du cadre.
Avec une seule découpe dans le cercle le long d'un rayon, il est facile de donner la forme à l'épuisette : on joint toile sur toile les bords coupés de l'épuisette et on les fixe ensemble avec du fil et une aiguille.
Avec le fil de fer, on confectionne le cadre de l'épuisette. On réalise d'abord un cercle de diamètre d,il faut ensuite torsader les 2 bouts du fil de fer pour confectionner un manche rigide à l'épuisette.
Il ne reste plus qu'à poser le filet sur le cadre et à coudre soigneusement les ourlets, bord à bord tout autour du cadre.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - RECOLTE - (10)

Il existe divers modèles d'épuisette qui sont plus ou moins adaptés à des utilisations spécifiques. Il est important de choisir le mieux adapté à chaque type d'opération.

Ce type d'épuisette, très pratique pour la manipulation individuelle du poisson, en particulier des géniteurs, consiste en un simple cercle de fer d'un diamètre de 30–40 cm sur lequel est lié un manchon de nappe de filet et dont le bout n'est pas fermé. Ce type d'épuisette permet de transporter et de libérer le poisson, sans avoir à le prendre en main.
Un type autre d'épuisette plus classique consiste en un cadre de fer rond dont le diamètre est proportionnel aux dimensions du cadre. Ce type d'épuisette permet des captures à partir du bord de l'étang.
Différents types de cadre sont proposés en achat par le service de vulgarisation :
- 0,15 × 0,15 m ;
- 0,25 × 0,25 m ;
- 0,60 × 0,35 m.
Le montage de cette épuisette se fait en respectant la profondeur de l'épuisette qui correspond à la largeur de son ouverture.
Une barre de protection permet d'éviter l'usure du filet par râclement sur le fond.
Attention : toutes les épuisettes sont confectionnées avec un morceau de filet ayant des mailles solides.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - VIDANGE - (11)

Une caisse de capture mobile à placer derrière le tuyau de vidange permet de récolter facilement les poissons pendant une vidange.

Il suffit de construire une caisse en bois, plus ou moins grande suivant les dimensions des étangs à vidanger : on prendra par exemple un cadre en bois de
1 m de long sur 60 cm de large et 60 cm de hauteur pour des étangs d'alevinage et de grossissement de 2,5 et 5 ares.
Le fond de la caisse est en bois ; la partie inférieure des parois latérales de la caisse est étanche pour permettre de garder les poissons dans l'eau sur 15 à 20 cm de hauteur.
On fixe solidement sur les parois internes de la caisse de capture une toile de filet, du grillage ou de la toile moustiquaire résistante. La dimension des mailles du filet dépend du type de poissons à manipuler (6 mm est une bonne largeur de maille pour récolter des alevins et 15 mm pour les poissons de grossissement et géniteurs).
Il reste à fixer sur une des parois latérales un sac de jutte dont on a coupé le fond pour relier la caisse au tuyau de vidange. La jutte est fixée sur le tuyau de vidange avec un caoutchou ou une corde .
Les poissons sont rincés par l'eau de vidange des étangs et manipulés dans l'eau de la caisse de capture.
La collecte des poissons sera beaucoup plus facile et la survie sera meilleure avec un tel matériel.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - CONDITIONNEMENT - (12)

Pour le conditionnement ou plus simplement pour le stockage temporaire de poissons, l'utilisation d'un hapa est très appréciable.

Un hapa consiste en une sorte de cage dont le haut est ouvert, construite à partir de nappe de filet. Il est attaché à quatre supports et placé dans un étang.
Pour profiter de façon maximale du taux d'oxygène élevé de l'eau du canal d'amenée, il faut placer le hapa au-dessous de l'entrée d'eau, de préférence dans un étang de ponte.
Les hapas sont le plus souvent de forme rectangulaire.
Les dimensions à leur donner varient en fonction de l'usage que l'on veut en faire. La manière la plus efficace de les construire consiste à relier de la nappe de filet en forme de parallélépipède rectangle.
Les dimensions d'un hapa pour stocker les alevins sont :
 longueur : 1 à 1,5 m,
largeur : 0,8 à 1 m,
hauteur : 1 m,
maille : 6 mm.
En pratique, on attache soigneusement le hapa à quatre supports, solidement enfoncé dans l'assiette de l'étang. 
Les coins du hapa sont attachées au moins en deux points aux supports.
Il est important que le fond du hapa ne touche pas l'assiette de l'étang et que le hapa dépasse le niveau d'eau d'au moins 30 cm.
Dans un hapa de ces dimensions et bien oxygéné, on peut facilement stocker 10.000 alevins.

1.6.4. ELEVAGE DE POISSONS - CONDITIONNEMENT - (13)

En attendant l'acquisition d'un hapa, on peut stocker les alevins, pour une courte période, dans une nasse ou dans un fût. Seulement le nombre d'alevins à stocker est beaucoup plus faible.

A défaut du matériel de stockage performant et pour pouvoir se dépanner le jour de vente d'alevins, on peut stocker les alevins, pour une courte durée (maximum 1 journée) dans une nasse.
Il faut prendre une grande nasse bien tressée ayant une ouverture maximale de 6 à 8 mm. La nasse est placée dans le canal d'amenée d'eau ou dans un ruisseau pour profiter de l'oxygénation de ce canal. Dans ce dispositif, on ne peut pas stocker plus de 1.000 alevins à la fois.
On peut aussi utiliser 2 demi-fûts pour le stockage temporaire d'alevins.
Attention : il ne faut pas stocker plus de 500 alevins par fût et régulièrement renouveler l'eau. Une fois la vente d'alevins terminée, les alevins restants sont immédiatement remis dans l'étang d'alevinage.


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