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VI. LE DEVELOPPEMENT DES PRODUITS SEXUELS DANS LES GONADES

Ici, on veut parler du développement des produits sexuels des Carpes femelles, les ovaires ou les oeufs, du fait que le développement du spermatozoïde (concentré dans la laitance des mâles) chez la Carpe mâle ne soulève aucun problème pour la reproduction. Les conditions préalables au développement du spermatozoïde sont à peu près semblables à celles nécessaires à la formation des oeufs.

Le développement des produits sexuels dans les gonades (organes sexuels) en bref - le développement des gonades -, est influencé par les facteurs principaux suivants :

1. La Température.

Vraisemblablement, la température au-dessus de 17°C. influence essentiellement le développement des gonades. La somme des températures au-dessus de 17°C. est déterminée en additionnant la température moyenne journalière ; cela nous donne la valeur en degrés/jour. La Carpe a besoin d'un total de 2.400 à 3.000 degrés/jour pour le développement de ses oeufs. Si la température dépasse 25°C. cette valeur est réduite à 1600–2000 degrés/jour. Le développement des oeufs de Carpe dans les gonades n'est pas synchronisé : cela signifie que des oeufs à différents stades de développement peuvent être trouvés simultanément dans les ovaires. Par conséquent, la formation des oeufs ne débute pratiquement pas chaque année au stade le plus bas de leur développement.

2. Une nourriture convenable, riche en protéines.

Pour la formation des oeufs, les amino-acides essentiels (éléments de base des protéines) sont nécessaires, à profusion. Le contenu de la nourriture en protéines animales a une très grande importance pour la Carpe commune.

La nourriture naturelle convient le mieux à la formation des oeufs dans les ovaires. La nourriture artificielle doit être enrichie en éléments pleins de valeur protéique (farine de poisson, farine de viande, farine de sang, etc…). Une fumure systématique des étangs à géniteurs, aide à produire et développer la nourriture naturelle.

3. Un environnement sain.

Il faut qu'il y ait notamment :

D'autres poissons n'appartenant pas aux espèces carnivores ne dérangent aucunement les géniteurs et ils peuvent donc être maintenus ensemble en polyculture ; ils en seront séparés au moment de la ségrégation, peu de temps avant la reproduction où alors les géniteurs sont gardés à part, sans autres poissons.

Il est indiqué de garder séparément les mâles et femelles de Carpe commune, en permanence tout au long de l'année, de telle sorte que les femelles puissent être alimentées avec une meilleure nourriture, plus riche en protéines.

- Stades de développement de l'oocyte dans l'ovaire :

1. Stade de prolifération - Les cellules sont du type normal (dimension : 8–12 microns) ; elles se multiplient en grand nombre

2. Le follicule commence à se développer autour des simples cellules (dimension : 40–200 microns)

3. Le follicule entoure à présent la cellule primitive de l'oeuf (ceci est très important pour sa nourriture)

4. La génèse du vitellus commence (développement de la membrane et du sac vitellins). Les premières globules lipides apparaissent (dimension : 200–350 microns)

5. Le cytoplasme est plein de globules lipoïdes : la composition du vitellus commence (dimension : 350–500 microns)

6. Les éléments du vitellus poussent les globules lipoïdes vers le fond de la cellule (dimension : 600–900 microns)

7.a - La synthèse du vitellus est terminée ; le nucléole (où la synthèse du vitellus s'est produite) se retire dans le centre du noyau de la cellule (dimension : 800–1000 microns)

Plus d'autres changements ne s'opèrent dans la cellule de l'oeuf : par conséquent à partir de ce moment, l'oeuf est appelé : oeuf au stade de dormance ou au repos.

Jusqu'au stade d'oeuf dormant, le développement de l'oocyte est automatiquement et seulement influencé par la température et la disponibilité en nourriture (éléments conditionnant la croissance des oeufs). D'autres facteurs (déficiences en oxygène, baisse des eaux, dérangements ou troubles de l'environnement, surpopulation, etc…) peuvent également empêcher ce développement.

7.b - Préovulation : le noyau se déplace vers le micropyle (petite ouverture) qui se trouve dans l'enveloppe de l'oeuf. L'oeuf absorbe de l'eau (hydratation) - (dimension: 1000–1200 microns)

7.c - Ovulation : la membrane du noyau disparaît, les chromosomes deviennent visibles et la première méiose apparaît. Le follicule se dissout et l'oeuf tombe dans la cavité ovarienne il est prét à être éjaculé et fertilisé.

Les stades de développement 7.b - 7.c - sont démarrés et dirigés par les hormones gonadotropiques qui sont synthétisées dans la glande pituitaire (hypophyse) du géniteur.

A présent, la femelle est prête à pondre. Les mâles peuvent “flairer” quelle femelle est en ovulation et la suivent ardemment. Quand la femelle expulse un jet d'oeufs, les mâles éjaculent en même temps leurs spermatozoïdes par millions. De cette façon, l'oeuf et le spermatozoïde peuvent se rencontrer dans l'eau et la fécondation de l'oeuf peut s'effectuer (ceci est une fertilisation extra-corporelle).

Fertilisation.

Un spermatozoïde pénètre à l'intérieur de l'oeuf par le micropyle (petit trou, ou “fenêtre” de quelques microns de diamètre situé dans l'enveloppe de l'oeuf) et y rencontre le noyau. C'est alors que la seconde méiose apparaît.

Dans le développement des produits sexuels (oeufs) on distingue 2 principaux groupes de phases :

  1. les phases de développement jusqu'au stade de l'oeuf dormant
  2. les phases de maturation finale, telles que préovulation et ovulation.

Le premier groupe de ces phases de développement est dirigé par la température ainsi que par la quantité et la qualité de nourriture ; certains facteurs ou circonstances peuvent ici également provoquer l'arrêt ou le ralentissement du processus des différentes phases du développement des gonades, notamment : déficiences en oxygène, infection parasitaire, maladie, surpopulation, mauvaises conditions de stockage, ombrage de l'étang, etc…

Les phases finales de maturation des oeufs (terme de leur développement) sont déclenchées et dirigées par les hormones gonadotropiques. Ici aussi, peuvent exister des facteurs limitants, ralentissant ou stoppant le processus en oours, tels que le manque d'oxygène, la baisse du niveau de l'eau, des températures trop basses, des stress nerveux (pression barométrique - manque de calme ou de tranquillité dans les bassins de stookage des géniteurs, etc …). Les hormones gonadotropiques commandent non seulement les activités de reproduction, mais également la migration des géniteurs vers les zones frayères ainsi que toutes les activités préparatoires à la fraie.

Les Hormones gonadotropiques ou gonadotropines.

Les hormones gonadotropiques sont secrétées et stockées dans la glande pituitaire (hypophyse) des poissons ; elles sont libérées sur ordre du cerveau moyen (hypothalamus) dans lequel les impressions passant à travers les organes sensoriels sont perçues.

Bref, le poisson doit d'abord ressentir à travers ses organes sensoriels que l'environnement pour la fraie est propice, avant que les hormones gonadotropiques de sa propre glande pituitaire se déversent dans la circulation sanguine et parviennent aux ovaires où elles déclenchent la maturation finale des oeufs, telle qu'elle a été décrite.

Si le géniteur ne trouve pas les conditions d'environnement favorables à la fraie, ses hormones gonadotropiques restent dans la glande pituitaire et aucune maturation finale des oeufs (ovulation) ne se réalise.

En pratiquant directement des injections d'extrait de glandes pituitaires prélevées sur d'autres poissons (donneurs d'hypophyses) dans le corps (muscle dorsal) d'un poisson femelle “mature” à point (qui a des oeufs développés au stade de dormance, dans ses ovaires) on peut achever l'ovulation et/ou la ponte (reproduction induite).


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