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XVIII. LA PREMIERE NOURRITURE DE LA CARPE COMMUNE

Bien que le frai de Carpe commune mange des jaunes d'oeufs durs, cette nourriture n'est pas totalement nutritive pour lui. S'il ne reçoit que cette alimentation pendant de nombreux jours, le frai périra. Actuellement, il n'existe encore aucun type d'aliment artificiel suffisamment complet, qui puisse parfaitement convenir au nourrissage du frai de Carpe.

La nourriture naturelle reste donc essentielle pour le frai de Carpe. Cependant celui-ci n'est pas capable de prendre n'importe quel type d'aliment naturel. La nourriture naturelle convenant au frai doit être adéquate quant à ses dimensions (taille) : elle ne doit pas être supérieure à 150–300 microns, et se maintenir en mouvement suffisamment lent pour pouvoir être saisie par le frai, plutôt encore maladroit. Le zooplancton (animaux vivants) doit être assez dense autour du frai, de manière que ce dernier puisse le trouver facilement. Le frai ne prend pas de nourriture inerte, sans mouvement sur le fond. Si le frai prend une nourriture attachée ou au repos, celle-ci doit attirer son attention, par exemple en s'agitant légèrement (mouvement). Le frai trouve sa nourriture en la voyant: la nourriture doit donc “danser” devant ses yeux.

Les Rotifères (Rotatoria), les jeunes larves de Copépodes (Nauplius) ainsi que les très jeunes Cladocères, juste écloses, sont la première nourriture naturelle convenant le mieux au jeune frai. Le frai mange également beaucoup d'animaux unicellulaires de plus grosse dimension qui se développent en abondance dans les herbes pourrissant dans l'eau.

1 cm3 d'eau doit contenir environ 6–8 organismes vivants (zooplancton) soit 6.000 à 8.000 par litre, de manière que le frai puisse prendre suffisamment de nourriture chaque fois qu'il le désire. Le frai a besoin d'une grande quantité de nourriture (à volonté) pour une croissance rapide et une bonne santé, ce qui lui assure sa survie.

Les ennemis les plus dangereux du jeune frai, aussi bien que des larves, sont les Copépodes, très carnivores (famille des Cyclops), ainsi que les Gambusia et autres Cyprinodontidae ; ils abondent dans les étangs mis sous eau trop longtemps avant leur utilisation comme bassins de premier alevinage, où ces ennemis ont eu largement le temps de se développer.

Les étangs de premier alevinage ne doivent absolument contenir aucun Gambusia ; par conséquent, lors de la mise sous eau de ces bassins, l'eau doit passer au travers d'un filtre, notamment où les Gambusia sont présents dans les canaux d'adduction d'eau. On évite en même temps les Tilapias ainsi que d'autres animaux indésirables.


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