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IV.- POTENTIEL AQUICOLE: (Ref. 7, 9, 10, 15, 26).

Comme c'est souvent le cas en milieu insulaire, les eaux continentales présentent des niches écologiques vides ou sous-utilisées; c'est le cas ici avec les niches trophiques suivantes

  1. Les phytoplanctonphages
  2. Les herbivores
  3. Les carnivores benthiques (mollusques, crustacées et insectes surtout, mais aussi poisson).

Cette situation se présente dans presque tous les plans d'eau. Le potentiel aquicole est riche et peut s'appliquer comme tout un éventail d'activités de culture. Citons:

4.1.- Mariculture:

4.2.- En Eaux Douces/Saumâtres:

- Crustacés: Macrobrachium (rosenbergii) déjà en cours.

- Poissons: Carpes (C. carpio, C. Idella, H. molitrix et probablement la carpe noire chinoise: Mylopharyngodon piceus, espèce molluscivore, cancrivore, surtout pour introduire dans les lacs où ces organismes ne sont pas mangés par les poissons existants (voir Brown, E.E. 1983) World Fish Farming: Cultivation and Economics, AVI, West Port Conn., 516 pages).

L'inconvénient des carpes est cependant qu'il faut les reproduire artificiellement, sauf la carpe commune en général.

- Tilapias: T. nilotica avec pour le stockage des lacs, sélection d'une variété génétique plus pélagique comme le sont celles du Lac Turkana (Kenya) et Kivu (Zaire; sous espèce) par exemple. Cette espèce se reproduit avec 50% de taux de survie des oeufs et larves dans des eaux saumâtres d'environ 19 gr./l (Ref.37.)

- Les T. mossambica: répandus dans toutes les eaux devraient en réalité être éliminés car ils sont dégénérés et ont une très mauvaise croissance. Ceci n'est pas réalisable dans la pratique, cependant, sauf en milieu piscicole bien contrôlé, mais heureusement le T. nilotica, espèce très résiliente arrive à dominer après quelques années.

- Les silures: Ceux-ci offrent des possibilités très intéressantes, surtout comme prédateurs sur les invertébrés benthiques et, en partie, sur les poissons:

- Ictalurus punctatus: omnivore, cultivé aux U.S.A, mais qui ne pourra peut-ètre pas se reproduire en milieu naturel ici.

- Clarias lazera ou C. mossambicus (africain) très adaptable et pouvant servir de prédateur de contrôle des Tilapias dans les étangs.

- Autres silures africains comme Bagrus, Auchunoglanis (excellent), certains Chrysichthys, mais qui n'ont malheureusement jamais été étudiés pour l'introduction ou la pisciculture et dont on sait très peu sur la biologie reproductive.

- Le ‘red drum’ Sciaenops ocellatus, espèce euryhaline pour le lac Saumatre. Il faudra voir cependant s'il s'y reproduira.

- D'autres sciaenidés d'eau douce comme les Plagioscion sud américains et, Aphodinotus grunniens des U.S.A, méritent d'être pris aussi en consídération quoique la qualité de leur chair soit médiocre.

- Le Colossoma sud-américain, d'excellente qualité s'adapte bien au milieu lacustre mais qui n'atteint la maturité sexuelle que dans la troíxième année.

- Certaines espèces euryhalines comme le brochet (Centroponus spp.) qui a apparemment existé dans l'Etang Saumâtre, pourrait être considéré.

- Enfin le Black bass existant déjà dans la station privée près de Fond Parisien pourrait être introduit comme prédateur inchthyophage dans les lacs et mares comme Péligre, Saumâtre, Miragoâne, Bois Neuf, etc. mais dans une phase ultérieure lorsque les autres introductions auront réussi.

Bref, il existe une variété d'espèces ayant de réelles possibilités, mais dont la factibilité d'introduction reste à démontrer, non seulement du point de vue biologique (problèmes de reproduction) mais aussi logistiques et économiques (le transport depuis l'Afrique, sauf pour le Clarias, nécessitant une organisation méticuleuse, et dont les coûts risquent d'être élevés).

- D'autre part, l'élevage de grenouilles (pour l'exportation) est également rentable, tout comme celui des Caimans, mais ici se pose cependant le problème de leur alimentation qu'il faudra peut-être importer. De plus, le marché des peaux de caiman est fermé aux U.S.A., il faudra donc en trouver un autre (Japon?) et il y a aussi la possibilité que l'élevage du Caiman incite les gens à chasser ceux de l'E. Saumâtre.

- La culture en cage de plusieurs espèces dans les lacs (Péligre, E. Saumâtre, dans les baies protégés du NE et SE, Miragoâne, Bois Neuf) peut s'avérer intéressante toujours à condition que l'on résout le problème de l'alimentation, car l'importer, même s'il s'agit seulement de la composante protéinique requise, risque d'élever les coûts à un niveau peu acceptable ou peu compétitif.

Les espèces suivantes sont aptes pour l'élevage en cage dans les eaux continentales: Carpe commune (miroir), T. nilotica, T. aurea, Ictalurus, S. ocellatus, Colossoma.

4.3- Aménagement du Milieu:

Afin d'augmenter le potentiel piscicole des eaux contineńtales, il faut étudier, là où cela paraît possible, les améliorations factibles, comme par ex. drainage (déversoirs), ampliation (par digues), néttoyage (plantes flottantes) etc.

Le programme de construction de petits barrages, comme proposé (Ref. 17), dans un but de conservation des ressources hydriques, parait excellent dans sa conception et offre également des possibilités piscicoles intéressantes en milieu rural1.

En conjonction avec l'empoissonnement des plans d'eau, des Etangs et petits barrages, il faut sensibiliser les paysans aux aspects aquicoles et essayer de les faire participer à ces activités dés qu'elles démarrent, leur confier la gestion avec un suivi par des vulgarisateurs, le tout dans le cadre d'un développement aquicole intrégré.


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