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5. POTENTIEL DES PRODUCTIONS PISCICOLES

L'examen de la productivité des eaux marines, lagunaires et continentales exploitées par la pêche est hors du propos de ce rapport. Cependant quelques chiffres et quelques observations sont à noter.

5.1 PECHE MARITIME

Les eaux côtières ivoiriennes sont peu productives (cf. “Report on the Guinean Trawling Survey”, Williams, 1968). Pour augmenter la production il faudra étendre les champs de pêche, ce qui nécessitera des accords internationaux et de gros investissements: augmentation de la flotte et probablement des installations à terre. Le prix du carburant grève lourdement le prix de revient du poisson de mer.

5.2 PECHE LAGUNAIRE

La production actuelle serait inférieure à la productivité qui, par ailleurs, est partiellement compromise par des pollutions.

5.3 PECHE CONTINENTALE

La pêche en eaux douces n'est pas une activité coutumière en Côte-d'Ivoire; la pêche continentale est actuellement handicapée par le manque de pêcheurs professionnels ivoiriens. Les paysans convertis à la pêche sont encore peu expérimentés et sont en conflit avec les professionnels étrangers. Les conflits doivent être réglés. Le développement de la pêche exigera un grand effort de formation, d'encadrement et de suivi statistique.

La pêche dans les cours d'eau, dans les petites retenues agro-pastorales et dans les lacs de barrage hydroélectrique peut-être fortement augmentée. Pour ces derniers les chiffres de productivité cités dans la littérature sont peut-être surestimés si l'on tient compte de l'influence importante du marnage.

Une fois les niveaux de productivité atteints par la pêche, l'augmentation des productions sera limitée à l'augmentation des surfaces d'eaux. La construction de nouveaux barrages est encore prévue.

5.4 ESTIMATION DES POSSIBILITES DE PRODUCTION PAR LA PECHE

Les estimations suivantes ne sont données qu'à titre indicatif, les chiffres sont extraits de la littérature.

Mer (prévision plan pour 1980)95 000t
Lagunes (Lazard, 1975)20 000 
Fleuves, rivières (Lazard, 1977)20 000 
Petites retenues (Lazard, 1975)2 000 
Grandes retenues20 000 
total157 000t

5.5 PISCICULTURE

La pisciculture est une spéculation dont le développement récent en Côte-d'Ivoire est principalement dû à l'action du projet PNUD/FAO.

Comme toutes les zootechnies la pisciculture s'installe lentement. Elle nécessite tout d'abord certains investissements, elle demande également une vulgarisation et un support technique adéquats pour faire apprendre et appliquer correctement les techniques.

La pisciculture devrait être développée au maximum car c'est la zootechnie la plus économique. Son intérêt est évidencié par le tableau suivant:

Système de productionGrammes de protéines produits par unité d'énergie consommée (Mcal
Boeuf2,3
Porc6,4
Oeufs10,1
Poulet15,9
Poisson40

5.5.1 Conditions de développement de la pisciculture

5.5.1.1 En étang

Avec les méthodes actuellement mises au point pour l'élevage du Tilapia nilotica (Sarotherodon niloticus) en Côte-d'Ivoire, la possibilitéde production n'est limitée que par la quantité d'eau disponible, par la disponibilité en aliments, par l'application des techniques et par les investissements à consentir.

5.5.1.2 En cages

La pisciculture du Tilapia nilotica en cages disposées en eau libre permet également une grande extension de la production de poisson.

En pisciculture en cage, méthode de culture intensive, le taux élevé de renouvellement de l'eau disponible pour le poisson permet des densités d'élevage beaucoup plus importantes qu'en pisciculture en étang. En effet, les quantités d'oxygène y sont beaucoup moins limitées et la masse d'eau permet une plus grande dilution et une meilleure évacuation des produits nocifs excrétés par les poissons.

Les techniques d'élevage en cages sont plus élaborées que celles de la pisciculture en étangs mais il ne faut pas en surestimer les difficultés. Les résultats obtenus en lagunes et en lacs de barrage prouvent bien que, malgré certaines complications locales, les méthodes préconisées sont maintenant applicables.

Il y a peu de différences entre la pisciculture en étangs et en cages. Si les deux systèmes sont traités séparément ici c'est pour mieux traiter l'ensemble du problème. Le développement des deux méthodes de production peut-être réalisé simultanément, avec les mêmes hommes et les mêmes moyens.


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