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E   X   T   R   A   I   T   S

D   E   S

E   X   P   O   S   E   S

RESSOURCES HALIEUTIQUES MARINES DANS LE FARITANY DE MAHAJANGA

(par M. Ralison, Directeur à la SOMAPECHE)

INTRODUCTION

Le développement de la pêche dans une aire maritime donnée est subordonné à l'injection d'hommes, de capitaux et de technologie appropriée selon un dosage tenant compte de multiples considérations dont certaines à caractère économique et/ou politique. L'injection de ces facteurs de développement est déclenchée, sinon stimulée, par la connaissance préalable de l'existence en quantité exploitable d'espèces cibles dans l'aire maritime considérée.

On passera donc en revue les prospections halieutiques et pêches expérimentales passées et on rappelera leurs résultats. Auparavant, un rappel des conditions hydrométéorologiques influençant la pêche sera fait.

1. Conditions du milieu

La façade maritime du Faritany de Mahajanga qui s'étend sur 700 Km allant de la Sahalava au nord jusqu'au niveau du fleuve Manambolo au Sud, est caractérisée par des baies profondes à fort taux de sédimentation qui la découpent sur plus de sa moitié.

Si avec le nouveau Droit de la Mer, les aires maritimes placées sous juridiction malgache se sont étendues, l'existence d'un contentieux avec la France sur Juan de Nova et la proximité de Mayotte ont fait que les eaux maritimes malgaches faisant face au Faritany de Mahajanga ne sont pas aussi étendues que l'on pourrait espérer (cf. Figure 1.).

Le plateau continental large de 30 à 60 milles et de superficie de 11.000 milles carrés environ est bordé par des récifs barrières immergés, qui disparaissent au large des embouchures des grands fleuves.

MOIS010203040506070809101112TOTAL
N/Jours301919192018192012121517220

Tableau 1: Nombre de jours avec vents de vitesse inférieure à 10 Km/h entre Maintirano et Nosy Be (MOAL, 1974).

L'ensemble des côtes malgaches est soumis à l'alternance de la mousson du Nord-Ouest de novembre à mars (saison humide) et de la mousson du Sud-Est ou alizé de mai à septembre (saison sèche) qui provoquent respectivement une houle Nord-Ouest et une houle Nord-Est. Si les côtes majungaises n'échappent pas à cette règle, la vitesse moyenne du vent y est toutefois plus faible qu'ailleurs faisant que le nombre de jours avec possibilités d'utilisation de petites embarcations atteint le record de 220/an - (cf Tableau 1.).

Les eaux qui baignent les côtes malgaches sont chaudes et pauvres en éléments nutritifs dissous venant des grandes profondeurs, mais cette relative stabilité hydrologique est troublée au niveau de l'île de Juan de Nova par des upwellings intermittents (CITEAU et AL, 1973 ; MARCILLE, 1972).

Les baies et les estuaires qui découpent la côte Nord-Ouest méritent une mention particulière : grâce à un système de circulation à deux couches, elles fonctionnent comme des trappes à matières organiques qui s'accumulent et se minéralisent à ras de côte ; cette richesse organique est de toute évidence à la base de la forte productivité en crevettes péneides constatées dans la région.

Les rares tirs de bathythermographes effectués dans la région ont permis de constater que la thermocline, quand elle existe, est peu marquée et se situe vers -150m.

De l'ensemble des travaux effectués dans les eaux malgaches, on peut retenir qu'en référence à des préoccupations essentiellement halieutiques, hydro-climat et climat y sont étroitement liés et que le facteur de différenciation des deux périodes climatiques reconnues (saison sèche et saison humide) est la pluviométrie se traduisant par une forte dessalure des eaux du plateau continental en février-mars (27%) et par une salinité maximale en août-octobre (35–36%).

2. Les ressources halieutiques

2.1. Les ressources exploitées

La pêcherie traditionnelle est présente et bien qu'elle soit moins importante que celle des faritany limitrophes de Toliara et d'Antsiranana, elle montre le même dynamisme insoupçonné. C'est dans les fonds de baie et les estuaires que son développement est plus spectaculaire d'après les études de RAMANANTSOA (1990).

 1969/71
(1)
1972
(2)
1980
(3)
1981
(4)
1988
(5)
PIROGUES381......791...
A 259  1.768
PECHEURS552 1.1711.221 
B 289  9.882


Tableau 2 : Evolution du nombre de pêcheurs et de pirogues

A= pêcheurs en eaux maritimes
B = pêcheurs d'estuaire
(1) données de COLLART (1972)
(2) données de RAMANANTSOA (1990)
(3) données du Service de la Pêche Maritime
(4) données de REY (1982)

On retrouve les mêmes espèces cibles que celles du faritany de Toliara avec qui la côte Ouest est partagée ; la différence vient de la réduction, sinon de l'absence, dans les captures des Echinodermes et des Mollusques, et de la place importante prise par les espèces ichthyques d'eaux saumâtres.

Les pêcheries artisanales motorisées et industrielles sont très développées dans le Faritany ; en fait Mahajanga est le premier port de pêche malgache vu le volume des activités halieutiques qui s'y déroulent (pêche, traitement, commercialisation …).

Si l'éventail d'espèces cibles de ces sous-secteurs est restreint, chaque espèce contribue par contre massivement aux captures :

- Penaeus monodon ou camaroncrevettes ou makamba
- Penaeus indicus
- Penaeus semisulcatus
- Penaeus japonicus
- Metapenaeus monoceros
- Caranx spp ou Carangue ou Kikao
- Chorinemus spp ou Sauteur ou ampandro
- Platycephalus spp ou Platycephale ou Tohompasika
- Therapon theraps et T. jarbua Violon ou Drihy

 NOMS SCIENTIFIQUESNOMS LOCAUXOBSERVATIONS
1. Poissons :  
1.1. Poissons de fonds  
 - Sillago sihamaAmbotso 
 - Epunephelus sppAlovo 
 - Lutjanus spTsivaravara, Fiamasiaka 
 - Pomadasys RastaSoisoy 
 - Tachysurus madagascariensGogoeaux saumâtres
2.1. Poissons pélagiques  
 - Scomberomorus commersoniiAngoho 
 - Macrura keleeKarapapakaeaux saumâtres
 - Anchoviella sppRenimbarivata 
 - Caranx sppKikao 
 - MugilidaeTarovoka, Antafaeaux saumâtres
 - Hemiramphus farTserapano 
2. Crustacés  
 - Scylla serrataDrakakatraitement industriel
 - Penaeus sppAkamba 
 - Panulirus pennicillatusKomajiva 
3. Mollusques  
 - Crassostrea cucculataSoja 
 - Octopus sppOrita 
 - Sepia sppAngisy 
4. Reptiles  
 - Chelonia mydasFano 
 - Erethmochelis imbricataFano-hara 

Tableau 2: Quelques espèces cibles de la pêcherie traditionnelle.

2.2. Les ressources exploitables ou peu exploitées

A. Crabes de palétuviers

Des multiples mangroves d'une superficie totale de 150.000 km environ sont localisées dans le Faritany et constituent le biotope des crabes de palétuviers. Du fait de l'organisation de la collecte de ce crabe auprès de divers villages de pêcheurs afin d'approvisionner l'usine de conditionnement de la REFRIGEPECHE, la pression qu'il subit dans certaines zones est assez élevée, le stock de Scylla serrata est pratiquement vierge de toute exploitation.

Notons que d'après l'évolution de la production actuelle de crabes, le stock exploitable de 7.500 T/an, avancé antérieurement semble être sousestimé.

B. Poissons de chalut

Sur la base d'un rapport de 1 kg de crevettes chalutées pour 5 Kg de poissons d'accompagnement et une capture industrielle de 4.500T/an de crevettes dans les eaux de la façde maritime majungaise, on peut établir une capture théorique de 22.500 T/an de poissons d'accompagnement. En supposant que 25% seulement de ces captures sont constitués par des poissons de table, on peut espérer si les problèmes de conservation à bord des chalutiers-crevettiers ainsi que les problèmes de traitement à terre et de commercialisation sont résolus, une mise à terre de 5.600 T/an. Actuellement les sociétés de pêche industrielle de Mahajanga débarquent environ 1.000 T/an de ces poissons d'accompagnement.

C. Poissons d'eaux saumâtres

La zone des estuaires et les fonds de baies à eaux saumâtres couvertes par des mangroves sont d'une superficie totale de 300.000 Ha dans le Faritany de Mahajanga. Aucune donnée n'est disponible sur l'état exact de la pêche dans ces zones particulières et encore moins sur leur potentiel en ressources ichthyques toujours est-il que la multiplication par 35 en 26 ans du nombre de pêcheurs de poisson en zones d'estuaires (RAMANANTSOA 1990) laisse entendre que la ressource y est présente à un niveau d'exploitation intéressant. Il s'agit essentiellement de Tachysurus madagascariensis de Macrura kelee et de Mugilidae.

D. Les poissons de récifs

Un récif barrière immergé court le long de la côte Nord-Ouest sur le bord du plateau continental. Du fait de son accés difficile aux embarcations traditionnelles, ses ressources ichtyques sont peu pêchées sauf en des zones particulières et limitées (au voisinage des bouées d'attérrissage par exemple …). Depuis quelques années, les embarcations motorisées de la SOGEDIPROMA exploitent ces aires mais on est en droit d'affirmer que leurs stocks en poissons de roches sont à peine écorchés par la mise en valeur. En 1989, la SOGEDIPROMA a mis à terre 140 T composés essentiellement de Serranidae (cf. cabot) et de Lutjanidae (capitaine rouge).

E. Les langoustes

Trois (3) espèces de langoustes se rencontrent sur les fonds récifaux de la côte Nord-Ouest où elles font l'objet d'une très faible pêche par plongée : Panulirus versicolor, P. ornatus et P. japonicus. La qualité médiocre de la chair de ces crustacés, leur trop grande taille et leur refus d'entrer dans les casiers, font qu'ils sont moins recherchés que les langoustes rouges australes malgaches. Il n'en demeure pas moins que, pour certains consommateurs toutes les langoustes s'équivalent, un certain développement dans leur pêche est attendu.

Notons que GUIDIGELLI (1984) avait émis, en référence au contexte écologique général des eaux du plateau continental malgache qui est identique à celui des eaux de beaucoup de pays tropicaux producteurs de langoustes héritiques, l'hypothèse de l'existence entre 0 et -40m de 21.000 Km2 de zones rocheuses et coralliennes susceptibles de soutenir une production de 1.000 T/an de langoustes.

F. Les ressources du talus continental

Les quelques prospections effectuées sur le talus continental Nord-Ouest montrent que la topographie de celui-ci est violente, interdisant le chalutage ; sauf (i) au large de Mahajanga sur le cône de déjection de la Betsiboka et (ii) dans le prolongement du banc de Pracel. Les rendements en crevettes bathuyales et en poissons de fonds, obtenus en utilisant un chalut de 23,5m de corde de dos, sont donnés par le tableau 3 (SCHMIDT et DUPONT, 1974):

 Crevettes
(kg/h)
Poissons
(kg/h)
Observations
A/Large de Mahajanga   
  150 à 300 m8070% de poissons de table (Sparidae, Lutjanidae).
  300 à 400 m……4  
  450 à 780 m……72832% de poissons de table
B/ Banc de Pracel   
  450 m……………1413533% de poissons de table (Sphyraena et Lepidotrigla spp)

tableau 3: Ressources bathyales

Des langoustines Nephrops adamanicus ont été rencontrées aussi au large de Mahajanga.

G. Les poissons pélagiques :

Deux (2) projets avaient été exécutés par la FAO dans les eaux malgaches sur les petits poissons pélagiques ; le premier en 1968–74 et le second en 1980–82.

A l'issue du premier projet (SCHMIDT et DUPONT, 1974), il avait été admis que le plateau continental malgache est plutôt dépourvu en petits poissons pélagiques si l'on excepte quelques concentrations qui ne pourraient supporter une exploitation industrielle toutefois. Parmi ces exceptions sont :

Le second projet (POINSARD et RABARISON, 1982 ; ANONYME, 1985), qui avait utilisé des techniques d'investigation plus performantes que le premier et qui avait concentré ses efforts sur les côtes septentrionales malgaches avait permis le rassemblement d'informations plus détaillées sur les espèces commercialisables d'une part et sur les biomasses vierges de celles-ci d'autre part.

Ainsi les concentrations d'espèces déjà connus sur le marché local ont été détectées régulièrement dans la région de la Mahajamba et dans la baie de baly. Il s'agit de :

Par ailleurs des stocks potentiellement exploitables, du moins sur une base artisanale, des espèces suivantes ont été rencontrés dans la baie de Narindra, la baie de la Mahajamba, et au Sud de Mahajanga :

Des calculs de biomasse et de potentiel de production ont été effectués en utilisant l'aquation de BEDDINGTON et COOKE (1983) reliant la biomasse vierge et le MSY et en prenant M = 0,8 ; K = 0,5 et 1 an comme âge de premier recrutement. Le taux d'exploitation est égal à 23% de la biomasse.

Z O N E SMOISSURFACE
(Km2)
BIOMASSE
(T)
MSY
(T)
- Cap St André à 17° 20'8Avril-Mai13.016125.54730.000
- Cap St André à MahajangaAvril-Mai9.17094.13122.000
- Mahajanga à Pointe Angadoka.Février - Mars et Mai-Juin11.505102.67824.000
 33.691322.35676.000

Tableau 4 : Ressources en petits poissons pélagiques (d'après ANONYME, 1985)

Les gros pélagiques autres que les Thonidés avaient fait l'objet de prospections par pêche à la trapine de 1965 à 1968 sur la côte Nord-Ouest et 21 zones de pêche regroupées en “bancs” (récifs immergés) et en “baies furent définis et sillonnées par 2 bateaux mouillant chacun 6 lignes de traînes pendant un temps de pêche total de 646 heures. L'unité d'effort retenu étant 10 heures de traîne effective de l'un des bateaux, il avait été calculé une prise par unité d'effort de 38 pièces de poids moyen 4,6 Kg dans les baies et de 30 pièces sur les bancs. Le reste du plateau était jugé peu intéressant.

 010203040506070809101112
Toutes zones694528252433273917323539
Baies8849040541311644392446
Bancs494030221945313122235535

Tableau 5 : Prises mensuelles en nombre de pièces de poisson par unité d'effort (CHABANNE, 1970).

Les captures étaient composées d'une trentaine d'espèces dont 11 Carangidés constituant 67,9% des prises (caranx ignobilis, C. melampygus, C. sexfaxciatus), 4 Scombridés pour 19,8% des prises (Scomberomorus commersoni essentiellement …), 5 Sphyaraenidés pour 8,8% des prises et 3 Lutjanidés pour 3,1% des prises (Aprio virescens …).

LA PECHE ET L'AQUACULTURE DANS LE FARITANY DE MAHAJANGA

(par M. C. ANDRIAMIZARA - Chef SPPA)

1. Structure administrative

Le Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture à Mahajanga comprend :

3 Circonscriptions de la Pêche et de l'Aquaculture : Mahajanga, Antsohihy et Maintirano ;
1 Section de la Pêche et de l'Aquaculture : Analalava ;
1 Brigade de la Pêche et de l'aquaculture : Ambato-Boéni.

2. Types de pêcherie

Mahajanga est le seul Faritany où l'on distingue assez nettement l'existence de 3 types de pêcherie : la pêche industrielle crevettière, la pêche artisanale et la pêche traditionnelle.

2.1. La pêche Industrielle:

Cette activité est uniquement réservée à la pêche crevettière hauturière. Trois sociétés basées à Mahajanga font la pêche crevettière, à savoir : la SOMAPECHE, la SOPEBO et la REFRIGEPECHE-OUEST utilisant tous des chalutiers (il y en a tout 30) soit congélateurs, soit glaciers. La production de ces sociétés est quasiment destinée à l'exportation. Les 3 sociétés ont produit 4.372 T de crevettes et 1.227 T de poissons en 1989. L'exportation de crevettes a rapporté environ 31,5 Milliards de FMG et exportation de 17 T environ de poisson pour une valeur de 24,7 Milliards de FMG.

2.2. La Pêche Artisanale :

Ce type de pêcherie est effectué par des sociétés utilisant des embarcations de moyenne puissance. On dénombre actuellement près de 25 embarcations motorisées. L'Administration des pêches a délivré des licences

de pêche soit de poissons soit de crevettes à ces sociétés, pour quelques unes de leurs embarcations respectives.

Le mode de production dans cette pêcherie artisanale est la pêche et la collecte avec prédominance de l'une ou l'autre suivant le produit visé. C'est-à-dire pour le poisson et dans la majorité des cas, la pêche proprement dite est effectuée ; par contre, pour ce qui concerne la crevette et le crabe, la collecte auprés des pêcheurs est la pratique courante.

La zone de “prédilection” des sociétés de pêche artisanale est la zone Nord (surtout dans les baies de Narindra et de Mahajamba). Au Sud, seules quelques vedettes parviennent à aller aux environs de SOALALA.

La production du secteur de la Pêche Artisanale est, en 1989, de :

 - Crevettes: 541 T
 - Poissons: 475 T
 - Crabes: 638 T.

La société REFRIGEPECHE-OUEST possède une usine de traitement de crabes. La totalité de ces crabes est collectée. La SOPEBO également vient de commencer, il y a quelques mois, à travailler avec des pêcheurs en les dotant de filet.

2.3. La Pêche Traditionnelle:

Elle intéresse le milieu marin et le milieu dulcaquicole (l'eau douce). C'est le secteur où l'on recense le plus de pêcheurs travaillant souvent à titre individuel ; mais c'est également là où l'on rencontre les moyens de pêche les plus rudimentaires ; quoique l'on note une légère amélioration des engins de pêche.

En milieu maritime, le matériel de pêche le plus utilisé est la ligne pour le poissons, tandis que le filet, le valakira, le kopiko (genre de moustiquaires) et autres barrages à des fins équivalentes sont réservés à la capture des crevettes.

En matière d'eau douce, c'est plutôt le filet qui est le plus populaire. Les pêcheurs utilisent également des nasses dans certaines régions. Signalons l'existence du principal lac du Faritany qu'est le lac Kinkony dans le Fivondronana de Mahatsinjo.

La production mentionnée dans le paragraphe de la pêche artisanale comprend également celle de la pêche traditionnelle.

3. Les problèmes relatifs aux activités de pêche.

Pêche Industrielle crevettière

Activités pratiquement axées sur la crevette (moins d'attention accordé aux poissons dits d'accompagnement).

On note en général une certaine désarticulation avec le secteur artisanal et traditionnel.

Pêche Artisanale

Pêche Traditionnelle

Les problèmes communs et frappants relatifs aux activités maritimes et dulcaquicoles sont :

4. Proposition de solution

Pêche Industrielle:

Pêche Artisanale :

L A   P E C H E   M A R I T I M E
(Traditionnelle et Artisanale dans le Faritany de Mahajanga)

(par Mme RABODOMALALA-chef de Division de la Pêche Continentale)

La pêche traditionnelle et la pêche artisanale représentent plus de 67% des activités de la pêche maritime dans le Faritany.

Elles assurent la totalité de la consommation locale, contribuent énormement à l'approvisionnement des marchés intérieurs (expédition Antananarivo) et constituent une partie des produits de l'exportation.

I. LA PECHE ARTISANALE:

La pêche artisanale est caractérisée par :

A Mahajanga, quatre sociétés exercent cette activité:

LA SOGEDIPROMA : Société Générale de Distribution de Produits Marins (ex-SOGEDIS), créeée en 1981, exploitant le don japonais. Selon la convention du 19 Mai 1984, la SOGEDIPROMA contribue à l'encadrement des groupements de pêcheurs et à mettre à leur disposition une partie de ces matériels et équipements.

PECHEPORT : S.A.R.L. Société en plein essor d'activité, gérée par Claude PAGES. La Société est tellement équipée en système de froid (4 chambres froides, 1 fabrication de glace 2 T/j, 2 camions frigorifiques).

Titulaire de 2 licences de chalutage de crevette, pourtant ses activités se lancent plutôt vers la collecte que la pêche.

ANGO ROYAL : Une petite unité d'exploitations familiales, se spécialise dans le fumage de thon. Titulaire d'une licence de chalutage de crevette.

Elle paraît inactive actuellement parce qu'aucun rapport d'activité n'est plus parvenu au Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture.

COPEMAD : Comptoir de pêche de Madagascar en veilleuse depuis 1988, Société en difficulté (problème d'embarcation) titulaire de licence de chalutage de crevette.

Il y a aussi des Sociétés en activité mixte (industrielle et artisanale) exemple : la REFRIGEPECHE et SOPEBO.

LA REFRIGEPECHE-OUEST : installée à Mahajanga depuis 1985, et inaugurée en 1989. Elle s'occupe de la collecte de crabes dans la région d'Analalava, de Mahajamba au Nord et à Soalala au Sud.

Les collecteurs sont insérés dans les villages de pêcheurs et vendent à la fois des produits de premières nécessités (P.P.N.).

SOPEBO. : effectue la collecte dans la baie de Narindra et fait un apport de P.P.N. aux pêcheurs de cette zone. Cette action bénéfique de SOPEBO pourrait-elle être transférée à Soalala qui est encore une zone sous-exploitée.

A part cela, 16 opérateurs sont autorisés à exploiter les produits visés par les arrêtés 1093/86 et 5751/88. Et les demandes ne cessent de s'accroître au Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture de Mahajanga.

II.     Selon la statistique (SPPA - 1989), 90% des activités de la Pêche Artisanale sont des collectes auprès des pêcheurs côtiers, qui sont de pêcheurs traditionnels c'est-à-dire utilisant des embarcations monoxyles à balancier avec des engins de pêche rudimentaires. Cette activité est donc très intense sur toute la Côte Nord Ouest de Mahajanga, d'Analalava à Maintirano qui s'étend d'une longueur totale de 800 Km, les ressources exploitées sont des poissons pélagiques (sardinelle, thon), des poissons de fond (cabot, …) et des produits d'exportation (crevette, crabe, trépang, langouste). La production totale globale des produits issus de la pêche traditionnelle est estimée à 9.850 T (statistique 1988) dont Analalava fournit le tiers (3.200 T) ensuite Mahajanga I et II avec 3.400 T et Mitsinjo (2.400 T) et cela diminue à mesure qu'on descend vers le Sud, que Maintirano ne produit que 230 T. Or cette zone possède encore une potentialité très élevée de produits marins. Par contre, la région d'Analalava a une forte concentration d'exploitation de produits marins. Parmi les 1.800 pêcheurs existants dans le Faritany plus de 41% se localisent à Analalava (baie de Narindra). Ainsi devient-elle très souvent un centre de conflit pour les trois tendances : Pêche industrielle, Pêche artisanale, Pêche traditionnelle (problème zone de 2.000 miles, etc …).

Notons enfin que la ligne est le principal matériel de pêche utilisé. Le filet maillant est pratiqué surtout à Mahajanga I, II et Analalava. Les utilisations de valakira et Kopiko sont très fréquentes dans les régions d'Analalava et Mitsinjo. Actuellement ces derniers moyens de capture paraissent très dangereux du fait de ses nombres très fluctuants et de la menace de la disparition des prégéniteurs (jeunes crevettes) car les juveniles n'arriveraient plus dans la profondeur pour se développer.

QUELLES SONT DONC LES PRINCIPALES CONTRAINTES RENCONTREES POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE MARITIME DANS LE FARITANY

On peut les classer en 2 grands facteurs :

1. Facteurs endogènes, c'est-à-dire, facteurs qui dépendent du pêcheur lui-même :

- coutume : le système économique

économie de subsistance : • aucune amélioration de niveau de vie ;
• faible revenu ;
• problème d'irrégularité de produits

- mentaliteé : Vieux pêcheurs individuels, très méfiants et n'acceptant pas facilement toutes innovations.

2. Facteurs exogènes : qui ne dèpendent pas des pêcheurs, mais dépendent des facteurs extérieurs :

- enclavement du village :  • problème infrastructure routière ;
• manque de contact à l'extérieur ;
• évacuation des produits difficile ;
• problème de conservation

- disponibilité en matériel adéquat : pas d'embarcation à moteur, zone d'activité limitée

• réseau d'approvisionnement limité concentré au SPPA
• matériel non adéquat
• matériel nécessaire très rare et cher

Et il existe aussi des facteurs intermédiaires c'est à dire, facteurs qui dépendent à la fois du pêcheur et des facteurs extérieurs.

Ceci étant, voyons maintenant les priorités de développement

Nous proposons alors :

TABLEAU RECAPITULATIF DE LA PRODUCTION DE LA PECHE ARTISANALE

 ANNEE:1 9 8 9
 UNITE:Kg

SOCIETESPRODUITSPECHECOLLECTET O T A L
SOGEDIPROMAPOISSONS140.91128.892169.803
CREVETTES21.94411.19833.142
CRABES-5.7715.771
LANGOUSTES-8.2218.221
PECHEXPORTPOISSONS-226.476226.476
CREVETTES4.428181.078185.506
CRABES-96.86596.865
LANGOUSTES-4.4984.498
ANGO ROYALPOISSONS4.0665434.609
CREVETTES87-87
REFRIGEPECHECREVETTES-51.15351.153
CRABES-49.049449.049
SOPEBOCREVETTES-341.437341.437
TOTAUXPOISSONS144.977255.911400.888
CREVETTES26.459584.866611.325
CRABES-551.685551.685
LANGOUSTES-12.71912.719
TOTAL GLOBAL 171.4361.405.1811.576.617
% 10,8%89,2%100%

L'AQUACULTURE DANS LE FARITANY DE MAHAJANGA

(par M. Randriamiarisoa, Chef D.A. Mahajanga)

L'aquaculture au niveau du SPPA de Mahajanga est divisée en deux secteurs : la pisciculture et la mariculture. En ce qui concerne la pisciculture elle a connu une expansion non négligeable aux années 70 au cours desquelles on comptait plus d'une cinquantaine de bassins de pisciculture dans le Faritany.

Ces bassins, d'une capacité moyenne de 50m ×20m×1,20m ont été installés dans la zone Nord, Antsohihy et Bealanana. A Bealanana seul, on a dénombré 45 bassins appartenant à des privés.

Actuellement tous ces bassins ont été abandonnés à cause de divers problèmes. Pour le cas de Bealanana, l'un des problèmes majeurs est le vol du cheptel. Puisque les bassins se trouvent loin du village, la propriétaire n'arrive pas assurer le gardiennage. L'approvisionnement en alevin constitue aussi un autre facteur limitant.

A Anahidrano (Antsohihy), en plus des problèmes d'alevins, la maintenance des bassins est également une autre difficulté pour les pisciculteurs.

Afin de remedier à tons ces problèmes, nous suggérons :

Au regard du niveau de l'exploitation des produits de la pêche continentale actuellement dans le Faritany, le SPPA. 4 a déjà entamé l'année dernière 1989 un inventaire des sites où l'on pourrait créer des stations piscicoles dans les deux fivondronana d'Antsohihy et de Bealanana (Zone Sud).

L'objectif étant dans l'immédiat l'empoissonnement des lacs, avec des espèces très appréciées mais qui sont menacées de disparition telles que les Damba (Mitsinjo).

Ensuite on procédera à l'approvisionnement en alevins des pisciculteurs.

La Mariculture a été également instaurée dans le Faritany depuis quelques dizaines d'années : exemple ostréiculture de KATSEPY. Mais elle a été aussi abandonnée par diverses raisons : coût de la maintenance, insuffisance de personnel, éloignement du lieu et les moyens de déplacement inexistants. De ces différents problèmes, la station ostréicole de Katsepy a été abandonnée.

Actuellement, le SPPA Mahajanga a axé ses activités, en matière d'aquaculture côtière à la construction d'une nouvelle station aquacole en vue de l'élevage expérimental des crevettes et des Chanos chanos (Poisson). Les travaux de construction ont débuté en 1987 et seront terminés cette année.

Notons aussi que des projets d'installation de stations aquacoles destinées pour l'élevage de crevettes sont déjà en cours par des opérateurs privés (Firaisana de Mahajamba-Usine et Firaisana de Boanamary).

Si on considère la superficie des mangroves aménageables, le long de la côte du Faritany, (22.000 Ha), l'aquaculture laisse espérer un avenir prometteur.

Cependant les problèmes et contraintes afférents à cette promotion de l'aquaculture dans le Faritany ne sont pas négligeables.

Parmi ces divers problèmes, il faut citer en premier lieu la méconnaissance de la part des opérateurs des intérêts de l'aquaculture surtout côtière, c'est-à-dire le manque d'informations sur la technique de l'élevage ; s'y ajoutent aussi l'insuffisance de personnel compétent pour l'assistance technique et les coûts de construction.

Afin de surmonter ces difficultés, nous proposons:

LA PECHE CONTINENTALE DANS LE FARITANY

(par M. Randriamiarisoa, Chef D.A. Mahajanga)

La pêche continentale tient une place non négligeable dans le Faritany de Mahajanga. Si la quasi totalité de la production des pêcheries industrielles est destinée à l'exportation, toute la production de la pêche continentale par contre est livrée au marché local. Ainsi l'apport protéique d'origine halieutique de la population est assurée en grande partie par les produits d'eau douce. Ce qui permet de penser d'emblée que la promotion de la pêche continentale est la meilleure solution pour augmenter la consommation des produits halieutiques de la population. Mais avant d'y parvenir, la connaissance au préalable du niveau actuel de l'exploitation est indispensable, en d'autres termes, la connaissance du nombre exact des pêcheurs continentaux et l'effort de pêche déployé actuellement ainsi que l'évaluation de la potentialité de tous les plans d'eau du Faritany.

Voyons alors en premier lieu la situation actuelle des dossiers d'autorisation de pêche en eau douce.

Signalons en passant que l'exploitation de tout plan d'eau continentale (même une rivière) devrait faire l'objet d'une autorisation émanant du Président du Comité Exécutif du Faritany par le biais du Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture. Le taux des redevances est fixé comme suit:

( OrdonnanceNo 60/126 du 03/10/60
( ArrêtéNo 2233-MAP/FOR du 22/12/60
( ArrêtéNo 4247-MAER/PRO/VULG du 12/12/60
   
Filet: 4.000 FMG par tranche de 100 m de longueur
Epervier: 2.000 FMG.
Nasse: 1.000 FMG.

En 1989 le Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture a reçu 202 demandes et a délivré au cours de la même année 167 autorisations dont 115 pour les demandes reçues en 1989 et 52 reliquats de 1988.

Au cours du ler trimestre 1990 : 42 demandes reçues et 70 autorisations délivrées dont 3 pour l'année 1990 et 67 reliquats de l'année 1989.

En somme, près de 300 autorisations délivrées au cours des deux dernières années sont encore en activité actuellement.

En considérant que cinq (05) pêcheurs travaillent en moyenne pour une autorisation, le nombre de pêcheurs réglementaires dans le Faritany serait de 1.500. Ils utilisent des filets d'une longueur totale de 31.260 m (toutes mailles confondues), 70 éperviers et 20 nasses.

En supposant que le nombre de pêcheurs non réglementaires (c'est-à-dire : clandestins) représente le même nombre que les autorisés, les pêcheurs continentaux sont estimés à 3.000. L'enquête-cadre faite par la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture a avancé le chiffre de 1.495 pour 1988.

Selon ces chiffres assez fragmentaires, la capture de la pêche continentale est estimée comme suit pour l'année 1989 :

Le Faritany de Mahajanga possède environ 40.000 Ha de plan d'eau. La potentialité est évaluée à 20.000 T par an sur la base de 500 Kg/Ha. Dans ce cas, le niveau d'exploitation actuel serait de 45%.

Ceci étant, voyons maintenant les problèmes et contraintes afférents à la promotion de la pêche continentale dans le Faritany.

Ceux qui arrivent au premier rang sont les problèmes concernant l'autorisation de pêche en eau douce. Citons par exemple la longueur de la procédure. Pour qu'un requérant soit notifié, sa demande doit passer 10 étapes au minimum (Fokontany, Firaisana, Agent SPPA ou Forêts, Fivondronana, SPPA, Contrôle financier, Faritany, Service des Domaines, Service de l'Enregistrement et du timbres, SPPA, Agent sur terrain) sans computer les dépenses correspondant aux frais de déplacement et droits divers. D'autant plus, il faut au moins trois mois pour qu'un requérant soit notifié.

Un autre problème également plus important que celui précédemment cité est l'application des textes réglementaires :

En troisième point, l'insuffisance des données statistiques concernant la situation exacte du nombre de pêcheurs, la production, le niveau d'exploitation ainsi que la potentialité constituent aussi un handicap majeur.

Tous les chiffres que nous venons d'avancer plus haut ne sont que des estimations. Par exemple dans le Fivondronana d'Ambato-Boéni, la production de l'année 1989 est évaluée à 3.500T. Pour les 10.000 Ha de plan d'eau, la potentialité est estimée à 5.000T/an donc le niveau d'exploitation serait de 70% et non comme ce qui est avancé plus haut.

Enfin s'ajoute le problème d'infestation du FIBATA (Ophiocephalus striatus). Cette espèce a envahi la plupart des plans d'eau du Faritany au cours des années 83–84. Même si elle ne représente pas une part importante dans la capture actuellement (près de 1% à Ambato-Boéni) vue sa prolifération, elle créera tôt ou tard d'importants dégâts sur la potentialité.

Au regard de tous ces problèmes et contraintes, pour qu'il y ait un développement bien harmonisé de la pêche continentale, nous jugeons qu'il est nécessaire et primordial de :

Ainsi, le programme d'activité que nous proposons en matière de pêche continentale serait axé sur les points suivants :

PECHE CONTINENTALE ET AQUACULTURE DANS LA CIRCONSCRIPTION D'ANTSOHIHY

(par M. Andrianarivelo, chef CIRPA 42)

Il serait difficile de parler de pêche continentale et d'aquaculture sans procéder au préalable à l'inventaire des plans d'eau et zones de pêche de la circonscription (ex-préfécture d'Antsohihy).

Aussi, la CIRPA 42 dispose de zones importantes constituées par :

• Andrampongy: 286 Ha (Fiv. d'Antsohihy) ;
• Masiloka: 233 Ha (Fiv. d'Analalava) ;
• Ankitrobaka et Matsaborimadio: 742 Ha (Fiv. de Bealanana) ;
• Bevary: 245 Ha (Fiv. de Mampikony) ;
• Amparihibe-Nord: 821 Ha (Fiv. de Port-Bergé) ;
• Bemakamba: 263 Ha (Fiv. de Port-Bergé) ;
• Tseny: 641 Ha (Fiv. de Port-Bergé) ;
• Ambalafary: 375 Ha (Fiv. de Mandritsara).

Pour l'administration des pêches, les contraintes rencontrées résident surtout dans la méconnaissance des pêcheurs de législation et de la réglementation des pêches. Ceci est probablement dû à un manque d'éducation et de sensibilisation, accentué par l'insuffisance sinon l'absence des médias en milieu rural. En outre, le rôle des services décentralisés, que ce soit d'assistant technique, de formateur, de vulgarisateur ou d'agent chargé de la surveillance et de répression, nécessite obligatoirement des déplacements et par conséquent des moyens de locomotions, ce dont nous ne disposons pas à la CIRPA et qui nous manquent énormément.

Notons aussi que nos méthodes pour la collecte de données statistiques reste encore élémentaire.

En ce qui concerne les pêcheurs continentaux ainsi que ceux opérant dans les mangroves et embouchures saumâtres, les contraintes sont multiples et encore une fois, l'absence des médias et des infrastructures routières est mise en cause.

Les produits sont souvent achetés à bas prix par les collecteurs venant des grandes villes, eux-mêmes handicapés par le mauvais état ou l'absence des routes et voies, et lors des “grosses mises à terre” les pêcheurs sont obligés d'échanger leurs captures contre des produits de première nécessité tels que sucre, bougies, etc…, apportés par les collecteurs, et le sel qui sert à la conservation de poissons et crustacés (salage) est vendu à des prix exorbitants, état de chose qui quelquefois pousse les paysans à pêcher pour subsister et par conséquent à produire moins.

De plus, le manque d'encadrement des pêcheurs et l'absence totale d'aide pour les villages les plus enclavés constituent un frein au développement de la production.

IDENTIFICATION DES PRIORITES DE DEVELOPPEMENT

Pour le cas de notre Circonscription, nous pensons que les efforts devraient être axés en premier lieu sur le développement de la pêche plutôt que de l'aquaculture compte-tenu de l'abondance des zones de pêches côtières et de la prolificité des espèces dans les eaux continentales (Tilapia mossambica).

Une meilleure exploitation de nos plans d'eau naturels ainsi que la possibilité de transformation des produits en vue de leur conservation et de leur commercialisation s'imposent donc. Pour ceci, l'administration des pêches a le devoir de mettre au point les techniques à utiliser d'une part et d'encadrer et d'aider les pêcheurs d'autre part. En passant, signalons que les pirogues monoxyles taillées dans un tronc devraient être remplacées par des embarcations type “petit chaland” en raison de l'appauvrissement ou de la disparition de nos forêts.

Il faudrait continuer l'inventaire des espèces pêchées tout en menant des études de leurs biologies afin de pouvoir lutter contre certains prédateurs (cas de l'Ophiocéphalus sp).

Enfin et surtout nous devons résoudre le problème d'évacuation des produits rendue difficile actuellement par un système routier défectueux et paralysé une bonne partie de l'année à cause du climat.

IMPORTANCE DES PECHES A AMBATO-BOENI AU COURS DES ANNEES
1 9 8 7 - 1 9 8 8 - 1 9 8 9 - B R I P A 4 1 2 2

I. PLAN D'EAU

On estime á 10.000 Ha la superficie des lacs, des rivières et plan d'eau.

On distingue deux sortes de lacs : lacs non taris et lacs taris.

Les chiffres que nous donnons sont ceux en saison intermédiaire, car pendant la saison de pluie les superficies sont doublées pour quelques semaines ou quelques mois.

Plans d'eau opérationnels :

Nombre: 53 
Fleuve: Betsiboka Kamory Mahavavy
Superficie: 10.000 Ha 
Observation: Nombre de lacs taris:29
   Nombre de lacs non taris:24

II. METHODE DE PECHE

a) Pêche au TREKO (Nasse traînante faite en matériaux locaux)

 Nombre de pêcheursNombre de TREKONombre de pirogues
1 9 8 72001.000120 en bois
1 9 8 8187850100 en bois
1 9 8 9190400100 en bois

La campagne de pêche commence à partir du mois de janvier à avril pour les lacs.

Quantité de capture par TREKO = 2 Kg en moyenne

b) Pêche au filet (Pêcheurs occasionnels)

 Nombre de pêcheursNombre de filetLongueur totale en mNombre de pirogues
1 9 8 753538.300 
1 9 8 811011018.000 
1 9 8 910010015.00030 en métal 15 en bois

c) Nombre de pêcheurs titulaires du droit d'amodiation :

1 9 8 7=29
1 9 8 8=53
1 9 8 9=56

Espèces de poissons : Carpes, Tilapias, Hétérotis, Besisika, Fibata, Anguille (Marakely et Damba en voie de disparition)

III. PRODUCTION

But de l'exploitation : il a un but économique, mais aussi il est source de protéine, source d'emploi pour les pêcheurs, collecteurs, grossistes, revendeurs. Mais un problème se pose essentiellement pour les plans d'eau actuellement, vu l'intervention de l'homme sur le bassin versant (feu de brousse, défrichement) et même sur le lac. A partir de l'année 1983 jusqu'à ce jour, des milliers d'ha ont été défrichés en vue de la culture industrielle du coton. Ce phénomène entraîne une modification physique du lac. L'utilisation sans précaution des pesticides et des fongicides par les planteurs de coton est un danger pour le peuplement piscicole en ruisselant dans les plans d'eau. Ces phénomènes engendrent la disparition de certaines espèces de poissons et la diminution des peuplements.

P O I S S O N S1987
(Poids en Kg)
1988
(Poids en Kg)
1989
(Poids en Kg)
Frais55.18223.30089.946
Fumés95.15636.179126.171
Séchés39.10923.30057.818
T O T A L193.433144.922273.935

Observations : Ces poissons sont envoyés à Antananarivo Consommation locale pour le Fivondronana (en 1988) : 85 tonnes environ.

IV. PROBLEMES

Amodiation:lenteur ardue
Pirogue:Absence de complexe tôlier pour la fabrication des pirogues Location trés coûteuse des pirogues métalliques : 40 à 60.000 FMG/mois.

V. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS

L'ECOLE NATIONALE D'ENSEIGNEMENT MARITIME ET LE DEVELOPPEMENT

DE LA PECHE A MAHAJANGA
(par M. RAJAOSON)

L'Ecole Nationale d'Enseignement Maritime à un rôle à jouer dans le développement de la pêche à Madagascar.

Dés 1969, alors que la crevette devenait ressource halieutique pour l'exportation, l'Etablissement a démarré la formation des lieutenants de Pêche pour les premiers chalutiers de Mahajanga.

En 1974, elle entreprit la formation des patrons de Pêche et depuis cette date, travaille pour la malgachisation de tous les postes d'Officiers de Pêche du Pont comme de la Machine des armements industriels du pays.

Certains de ces officiers occupent maintenant des postes à terre aussi bien dans l'Administration que dans le privé; ce qui ne peut que contribuer à l'harmonie du développement de la pêche.

Mais cet objectif original est devenu vite sectoriel face à la place que la pêche prend dans l'économie nationale et l'alimentation de la population.

Aussi, l'Ecole s'intéresse-t-elle à tout ce qui gravite autour de la pêche en général et entend aider l'Administration comme les opérateurs de diverses maniéres chaque fois que l'opportunité se présente.

I. LA FORMATION D'OFFICIERS POUR LA PECHE

Pour une flotte industrielle de pêche comptant quelque cinquantaine d'unités, l'ENEM a déjà fait 103 lieutenants de Pêche parmi lesquels cinquante et un (51) ont terminé les cours de patron de Pêche.

Concernant la machine, cette pêche emploie environ trente (30) Officiers mécaniciens sortis de l'Ecole.

Le nombre d'Officiers formés par l'Etablissement et travaillant dans les armements de pêche comprend près de quarante (40) pêcheurs dont une quinzaine sont patrons de Pêche et environ vingt (20) mécaniciens.

En cours de formation, il y a dix (10) lieutenants de Pêche et dix (10) officiers mécaniciens de 3° classe.

Tous les armements majungais devraient avoir terminé la malgachisation en 1993. Un concours d'entrée pour recruter dix (10) nouveaux Elèves Lieutenants de Pêche a eu lieu courant de ce mois d'Avril.

Ces formations traditionnelles vont donc continuer pendant un certain temps encore d'autant plus que l'installation de la pêche au thon à Antsiranana va créer des besoins supplémentaires.

II. LA PARTICIPATION DE L'ETABLISSEMENT A LA FORMATION DES INGENIEURS HALIEUTES ET A CELLE DES TECHNICIENS VULGARISATEURS DES PECHES

L'ENEM a été sollicitée par l'Unité de Formation Supérieure Halieutique (UFSH) de Toliara pour participer dans la formation des Ingénieurs halieutes depuis 1985 et ce dans des domaines spécifiques comme les techniques de pêche, le transport, la conservation et la transformation des produits de pêche.

Une quarantaine de Cadres halieutiques ont bénéficié de ce petit passage à l'Etablissement et, actuellement, une cinquiéme promotion de douze (12) élèves suit cette formation partielle à Mahajanga.

Des armements locaux emploient ou attendent l'affectation des promus de cette formation et même l'ENEM figure dans la liste des demandeurs.

L'Ecole a également aidé l'Ecole d'Application des Sciences et Techniques Agricoles (EASTA) de Mahajanga spécialisé dans la formation de Techniciens vulgarisateurs des pêches pendant les scolarités 1986–87 et 1987–88 dans les matières spécifiquement maritimes : techniques du navire, navigation, technique de pêche et ramendage, technologie du poisson, transport et conservation et transformation des produits de pêche, anglais maritime, etc…

La promotion était composée de vingt (20) élèves et quelques uns ont cherché un emploi dans les armements de pêche de Mahajanga après leur formation.

III. LA FORMATION DES CAPACITAIRES A LA PECHE

L'ENEM, après constatation de l'éche d'une opération française d'affectation d'un ensemble de Doris à un village de pêcheurs, puis avec la naissance de la société SOGEDIS Pêche à Mahajanga pour l'exploitation de dons japonais, ainsi que l'existence d'autres petits armements de pêche utilisant des vedettes, a compris qu'elle devait commencer aussi des formations pour les petits métiers d'autant plus que c'est un métiers d'autant plus que c'est un métier à la portée financiére des nationaux avant une visée sur la pêche industrielle. Des cours de Capacitaires à la Pêche sont nés en 1985. Une quarantaine de promus sont actuellement en activité et c'est Mahajanga qui est la principale bénéficiaire puisque 20 d'entre eux travaillent localement surtout shez SOGEDIPROMA et REFRIGEPECHE-OUEST.

Dans le même temps, le Ministére des Transports, sur la suggestion de l'Ecole, a organisé en 1986 à Antananarivo une réunion des principaux acteurs pour la pêche : représentants des Ministéres des Pêches Maritimes, des Transports, des Finances et de l'Economie, des Coopérativisations, du Commerce, des armateurs pêche, de la Banque BTM, de l'Ambassade de France.

L'objectif était de préparer des Comités Provinciaux d'octroi de crédits d'équipement de production à des Capacitaires méritants et garantis financiérement et techniquement par des armements volontaires.

La BTM semble être reprise actuellement par des armements individuels en tractation avec la Caisse Centrale de Coopération Economique française.

IV. ACTIONS DIVERSES DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE

L'ENEM a fait construire une pirogue traditionnelle sur financement d'un organisme culturel.

Le but : apporter à la pirogue des améliorations à la portée des piroguiers et concernant les qualités évolutives et la sécurité en mer de façon à favoriser l'augmentation du nombre de jours de sortie de pêche par an.

Cette pirogue devait être présentée publiquement aux pirogues volontaires à l'occasion d'une grande régate de pirogues à organiser par l'ENEM avec octroi de prix financés par l'organisme culturel donateur et au cours de laquelle ladite pirogue devait montrer une supériorité incontestable.

L'inventeur de cette action a malheureusement été rapatrié pour des raisons sanitaires mais l'opération pourrait encore être reprise.

Une pirogue a moitié améliorée entreprend actuellement des opérations de collecte pour REFRIGEPECHE.

Par ailleurs, l'Ecole a accepté de louer sa pirogue non encore transformée à un pêcheur qui désirait ardemment travailler.

Une action combinée du Service des pêches, du Service de la Marine Marchande, de l'ENEM et du Faritany devrait aboutir à une bonne amélioration de la pêche artisanale locale par exemple par la “création” dans le port de Mahajanga d'un port de pêche artisanale effective où devraient converger tous les produits de cette activité : contrôle statistique et scientifique, contrôle qualité, meilleure valorisation du travail des pêcheurs seraient à récolter d'une telle institution pour agir pour le développement harmonieux de cette activité.

L'Ecole Nationale d'Enseignement Maritime est un organisme de formation pour la pêche qu'elle soit industrielle ou artisanale.

Pour rentabiliser au mieux ses compétences et ses moyens, dans l'intérêt du pays, en même temps que pour suivre l'évolution sectorielle et technique dans le domaine de la pêche, l'Ecole se doit tout le temps de collaborer avec tout intervenant dans la pêche (Administration ou privé).

D'ailleurs la pêche maritime est devenue une machine économique et nutritionnelle pour Madagascar que la mission de formation qu'elle continuera à assumer ne sera positive qu'accompagnée d'une écoute et d'une observation de son environnement en vue de réactions pour un meilleur développement de l'activité.

Mahajanga est certainement le port de pêche de Madagascar par la concentration des armements à la pêche et la diversification des activités, l'ENEM qui en fait partie se doit donc de contribuer à renforcer la confirmation de cette qualité de par toutes ses actions au service de la pêche.

L'Ecole a des problèmes d'enseignants depuis cette année scolaire et cela a perturbé le programme de formation d'officiers mécaniciens réclamé fortement par tous les armateurs dont la pêche industrielle. Ainsi, des concours de recrutement dans la section machine EOM3 et EOM2 n'ont pu être lancés à cause de ce handicap et sont reportés pour l'année prochaine à condition que l'ENEM retrouve une situation sereine à la rentrée d'octobre prochain.

Dans un délai assez court, le seul moyen d'éviter le renouvellement d'un tel incident serait le changement de Statut de l'Ecole pour entamer la malgachisation rapide du Cadre enseignant, le Gouvernement aura à trouver des solutions financières pour réussir la pérénnisation de l'Ecole.

A ce moment là, une planification de la formation redeviendrait crédible et la pêche notamment ne serait pas oubliée.

L'Ecole est déjà sensibilisée dans la maintenance dieseliste soulevée par COPEMAD depuis deux ans avec l'expérience vécue par REFRIGEPECHE dans la collecte de crabes.

Des cours de motoristes pour des puissances allant jusqu'à 150 CV devraient couvrir les besoins de toutes les activités de pêche artisanale et l'ENEM ne manquera pas de saisir les occasions favorables au démarrage de cette formation pour aider les armements de Mahajanga d'abord et ceux des autres Faritany par la suite.

Lors des interventions d'hier, il a été question de formation d'armateur artisanal. Je pense que la meilleure Ecole est de passer par la formation de capacitaire à la pêche et d'être parrainé en gestion et sur le plan technique par une société de pêche industrielle pendant quelque temps.

Une fois de plus la complémentarité de la pêche industrielle et de la pêche artisanale est souhaitable.


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