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Chapitre V. ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET ENCADREMENT DE LA PECHE

5.1. Administration de la pêche

Durant les trois dernières décennies, la gestion et la coordination des activités pêches ont été successivement placées sous la tutelle des Ministère des Eaux et Forêts (MINEFOR), du Ministère du Développement Rural (MDR), du Ministère de l'Agriculture et enfin du Ministère de l'Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRA). Au sein du Ministère, la pêche est administrée par la Direction des Pêches et de l'Aquaculture. Bien que chargée de la mise en oeuvre de la politique halieutique nationale, la Direction des pêches continentales n'a jamais eu les moyens de sa politique. Son rôle de coordinateur des activités de pêches n'a jamais été affirmé tant et si bien qu'elle a été amenée à jouer les seconds rôles. Deux raisons principales expliquent cette situation :

-   d'abord, la pêche continentale n'avait jamais été considérée comme un secteur économique prioritaire, puisque cette pêche était considérée comme opération de cueillette pour laquelle il n'était pas nécessaire d'entreprendre des actions de développement ;

-   la seconde raison est que des programmes de développement régionaux qui ont vu le jour à la suite de la création des lacs de barrages, tels que l'A.V.B et l'A.R.S.0 avaient créé en leur sein des projets sectoriels de développement de la pêche. C'est ainsi que le Projet AVB/PNUD/FAO IVC 521 a donné une impulsion à l'essor de la pêche dans le lac de Kossou de 1972 à 1977 ; le Projet Pêche Buyo, avec l'appui financier de la Caisse Française de Développement, a permis de développer la pêche dans le lac de Buyo de 1982 à 1990. Le Projet d'aménagements agro-pastoraux de la SODEPRA-Nord, avec le support financier de la Caisse Française de Développement, a initié l'action de valorisation des potentialités piscicoles des retenues hydro-agro-pastorales.

Le statut juridique de Société d'Etat conféré à l'AVB, à l'ARSO et à la SODEPRA, a contribué à fragilisé l'administration de la pêche, dans la mesure où ces deux Sociétés ont mené leurs activités de développement de la pêche de façon autonome, tout en ignorant le rôle de coordinateur de la Direction des pêches.

Aujourd'hui, avec la dissolution de l'A VB, de l'ARSO et de la SODEPRA, la Direction des pêches, sans grands moyens, doit prendre la relève. Sur le terrain, la Direction des pêches ne peut pas , en tout indépendance, disposer des compétences des directions régionales, départementales pour faire jouer par les cantonnements -pêches et les brigades de pêche dans la mesure où ceux-ci ne sont pas tenus de rendre compte. En clair, la Direction des Pêches n'a pas toute la latitude de jouer pleinement son rôle de coordinateur.La mission qui lui est pourtant assignée comporte plusieurs volets:

-   l'encadrement des pêcheurs qui comporte la formation et le suivi des pêcheurs et la surveillance des plans d'eau ;

-   la gestion des plans d'eau orientée sur trois axes :

La connaissance et la gestion des ressources étaient sensées s'appuyer sur de bonnes statistiques portant sur les quantités capturées, les quantités capturées/espèces, les efforts de pêche, la composition spécifique des peuplements et la structure démographique des populations exploitées.Malheureusement, faute de moyens et d'organisation rationnelle, les statistiques actuellement disponibles ne sont pas viables.

5.2. Les contraintes

Les contraintes liées au dévelopement de la pêche en eaux continentales sont de cinq ordres:

-   La marginalisation de la vocation halieutique et aquacole lors de la création et de l'aménagement des lacs de barrages et la méconnaissance et la peur de l'eau par les riverains des lacs;

-   La cohabitation difficile entre pêcheurs nationaux et pêcheurs étrangers;

-   la faiblesse de la politique halieutique nationale qui se traduit par l'absence de suivi statistique des pêcheries, l'exploitation anarchique des ressources, l'envahissement progressif des plans d'eau par les végétaux flottants, l'insuffisance des connaissances sur les ressources disponibles;

-   la menace de la fiabilité des pêches et l'entrave aux possibilités de régénération des stocks piscicoles (mortalités massives d'alevins et de géniteurs) par les pollutions diverses (épanges de produits agrochimiques) y compris celles provoquées par les mauvaises pratiques de la pêche.

-   le faible niveau de la recherche d'accompagnement dû à l'insuffisance de financement des programmes de recherches aquacoles.

Chapitre VI. CONCLUSIONS - RECOMMANDATIONS

6.1 Synthèse des constats majeurs

Durant les deux dernières décennies, la pêche continentale ivoirienne a connu un développemment rapide. Elle est devenue une importante ressource renouvelable et le poisson un produit de haute valeur commerciale en raison de la croissance démographique rapide et d'une demande sans cesse accrue.

Aujourd'hui, la plupart des espèces économiquement intéressantes montrent des signes assez inquiétantes montrent des signes assez inquiétante de surexploitation et les pêches présentent des signes de déclin. La structure de la population et l'abondance de la plupart des espèces ont changé.Les peuplements des poissons des lacs sont l'objet d'une exploitation qui va en s'intensifiant Or ces peuplements sont composés de nombreuses espèces parmi lesquelles certaines sont plus fragile et plus vulnérables que d'autres. Les équilibres sont devenus d'autant plus instables que les efforts de pêche augmentent Des mesures s'imposent donc pour obtenir une gestion rationnelle des stocks et obtenir le meilleur rendement en limitant les risques d'un effondrement toujours à craindre.

Le présent bilan diagnostic des pêcheries ivoiriennes a permis de faire plusieurs constats majeurs.

Au plan de la gestion du milieu physique, la Côte d'Ivoire dispose de près de 200 (0000) ha de retenues d'eau aménageables et qui se classent en trois catégories :

-   150 000 ha de retenues hydro-électriques ;

-   20 000 ha de retenues hydro-agricoles ;

-   10 000 ha de retenues agro-pastorales.

En raison de leur morphométrie et de leurs régimes hydrologiques, ces plans d'eau présentent plusieurs caractéristiques communes :

-   présence de zones d'herbiers qui occupent d'importantes surfaces ;

-   présence de macrophytes sur les hauts fonds et près des côtes. Ces macrophytes fournissent supports, abris et nourriture aux invertébrés aquatiques et constituent des biotopes préférentiels pour certaines espèces de poissons ou alevins.

• Au plan hydrologique, les fluctuations du niveau de l'eau sont en général le fait de l'absence de relief des bassins. Il en résulte de grandes variations de surface au cours d'un cycle saisonnier et à l'échelle pluriannuelle en fonction des fluctuations climatiques.

Les eaux de crue qui envahissent les zones avoisinantes s'enrichissent en éléments nutritifs et en matières organiques. Diverses espèces de poissons y trouvent abri et nourriture.

• Au plan du peuplement ichtyologique, l'érection des barrages a entrainé une certaine modification dans la composition des peuplements.

-   En effet, les espèces potamodromes qui se reproduisent de manière saisonnière dans les fleuves ou les plaine inondées, se sont développées de façon spectaculaire durant la période de mise en eau des lacs. En ffet, elles ne subissent plus de forte mortalité en saison sèche. Ces espèces ont par la suite regressé dans la mesure où elles ne trouvent plus de zones favorables à leur reproduction.

-   Les espèces benthophages comme les Mormyridae sont devenues moins abondantes du fait de la désoxygénation des eaux profondes et les espèces affectionnant les eaux courantes ont quasiment disparu.

-   Les espèces comme les Tilapia, les Sarotherodon, les Oerochromis qui étaient adaptées aux eaux stagnantes dans les cours d'eau originels se sont développées abondamment dans ce nouveau contexte lacustre.

-   Les espèces planctonophages se sont développées de façon spectaculaire à cause de l'existence de vastes zones pélagiques.

Certaines espèces prédatrices comme Hydrocynus forskalii ont modifié leur comportement habituel pour pénétrer en pleine eau à la recherche de proie.

Du point de vue des communautés ichtyologiques, les plans d'eau fluviolacustres ivoiriens se caractérisent par une assez grande richesse spécifique corrélée à la taille du bassin et par une abondance de petites espèces à cycle court

-   La richesse spécifique n'a pas significativement varié dans les grandes retenues d'eau depuis leur mise en eau. Cependant il faut noter la disparition de Citharinus eburneensis et la rarefaction de certaines espèces dans les prises des pêcheurs ainsi que les fluctuations dues aux saisons et aux techniques de pêche et une baisse d'abondance pour la plupart des espèces.

-   L'évolution interannuelle de la richesse spécifique montre que l'amplitude des fluctuations est faible d'une année à l'autre.

• Au plan bio-écologique, les communautés de poissons du potamon sont schématiquement composées de deux groupes d'espèces à stratégies différentes

-   les unes migrent dans la plaine d'inondation pour se reproduire et s'alimenter. Elles ont une reproduction à ponte unique et présentent peu d'adaptation à l'anoxie ;

-   les autres généralement sédentaires, habitent la plaine d'inondation et les bords du lit principal. Leur reproduction est à ponte partielle et il existe des adaptations à l'anoxie. Leur ichtyofaune relativement pauvre est composée de petites espèces à cycle court Le caractère saisonnier des crues provoque chez les communautés de poissons une dynamique particulière :

-   pour un grand nombre d'espèces du potamon, la reproduction intervient au debut de la crue, puis, suit une phase d'alimentation intense qui provoque une croissance accélérée. À la fin de la décrue et pendant l'étiage, l'alimentation est limitée par la disponibilité d'aliments, la croissance est limitée au totalement stoppée et ou la mortalité est maximale ;

-   l'importance de la biomasse est liée à la durée de l'inondation d'une part et au niveau d'eau minimum de l'étiage d'autre part ;

-   la réduction de la production est de plus en plus nette.

• Au plan environnemental, l'envahissement progressif des plans d'eau par les végétaux flottants est devenu un sujet très préoccupant pour le devenir du lac ivoirien. En effet, ces végétaux flottants entrainent :

-   la dimunition des surfaces pêchantes ;

-   l'augmentation de l'évapotranspiration ;

-   la limitation de la navigation ;

-   la réduction de la profondeur de la couche euphotique.

Les bassins versants des principaux cours d'eau ivoiriens sont de plus en plus exposés au risque de pollution (ruissellement des résidus de pesticides agricoles et d'engrais, épandage de larvicide contre le vecteur de grandes endémies). Ces différentes sources de production menacent dangereusement les stocks piscicoles.

• Au plan de l'encadrement et de la formation, le secteur de la pêche souffre d'une mauvaise approche de la formation des pêcheurs.

-   En effet, la formation des pêcheurs, telle qu'elle a été dispensée par le passé, n'a pas suffisam-ment pris en compte le suivi et l'encadrement des pêcheurs formés. Beaucoup de jeunes formés au métier de pêcheur ont, au bout d'un moment, renoncé à habiter les villages-campemets conçus et créés à leur intention en bordure des lacs (cas u lac de Buyo). Ces campements ont, par la suite, été récupérés par les pêcheurs allogènes. Les système d'installations des jeunes n'a pas suffisammant impliqué les pêcheurs dans l'acquisition de leur équipement

-   La BNDA avait, par le passé, accordé des prêts à des jeunes pêcheurs en vue de leur installation mais force est de constater que beaucoup d'entre eux ont détourné cet argent à d'autres fins.

-   D'autre part, l'on a pensé qu'il fallait livrer aux jeunes des équipements complets (pirogues, filets et autres petits matériels). Le prix de ces équipements devrait être remboursé à la production. Là aussi, les résultats n'ont pas répondu à l'attente des initiateurs. En effet, les jeunes accordaient peu d'intérêt à l'entretien de leurs acquisitions et la mauvaise gestion de leurs affaires n'a pas permis les remboursements souhaités.

-   Les encadreurs ont progressivement négligé le suivi des jeunes formés et se sont livrés eux-mêmes à la pêche pendant quelque moment avant de tout abandonner

• Au plan de l'exploitation piscicole, le présent bilan diagnostic permet de constater que placés dans le même registre que la plupart des lacs africains, les lacs de retenues de la Côte d'Ivoire recèlent des grandes potentialités halieutiques. En raison du fait que les peuplements ichtyologiques constituent une importante ressource renouvelable et que le poisson est un produit de haute valeur commerciale, l'exploitation des peuplements naturels s'est développée de façon spectaculaire sur les lacs de d'Ayamé, de Kossou et de Buyo. Ainsi, depuis les années 1970, le développement de la pêche et des activités annexes a fait (tes lacs de barrage d'Ayamé, de Kossou et de Buyo de véritables pôles de développement économique. Cet essor de la pêche dans ces lacs s'est traduit sur le terrain par :

-   l'affluence des opérateurs économiques aussi bien dans les débarcadères et les marchés quotidiens de poissons frais que dans les différents marchés hebdomadaires de poissons fumés ;

-   l'affluence de pêcheurs à la pesée quotidienne des poissons ;

-   les activités des pêcheurs, commerçants et autres consommateurs dans les débarcadères à l'arrivée des embarcations;

-   l'acharnement des pêcheurs à confectionner et réparer les filets et autres engins de pêche ;

-   la prolifération des campements de pêcheurs.

Si la pêche a suscité et continue de susciter beaucoup d'intérêt au niveau des opérateurs économiques, force est de constater que ces dernières années des signes inquiétants commencent à susciter des interrogations quant à la gestion de ces lacs, d'autant plus que ces lacs ne font pas fait l'objet d'études hydrobiologiques suivies, préalable à toute logique de gestion rationnelle. La réduction des tailles de capture des principales espèces, la forte pression exercée par les pêcheurs , la baisse régulière du niveau des captures constatée ces dernières années, l'apparition des plantes flottantes, sont autant de problèmes qui, d'ores et déjà, semblent interpeller les gestionnaires du lac.

L'exploitation halieutique des principaux lacs ivoiriens présente les mêmes caractéristiques d'un lac à l'autre et qui se résume en quatre points :

-   une faune ichtyologique assez bien diversifiée, comportant entre 56 espèces de poisson à Buyo, 80 espèces dans le lac de Kossou et 52 espèces dans le lac d'Ayamé.

-   Les inventaires des peuplements piscicoles réalisés à partir des prises des pêcheurs commerçants font apparaître à peine une dizaine d'espèces alors que dans les captures réalisées au cours des pêches expérimentales, il en a été recensé 5 à 6 fois plus

-   une production basée essentiellement sur nombre limité d'espèces d'intérêt économique: Oreochromis niloticus, Heterotis niloticus, Chrysichthys spp., Tilapia sp et Sarotherodon galilaeus;Heterobranchus spp;Ctarias spp

-   Des facteurs de production mal maîtrisés car la surface pêchable, l'effectif des pêcheurs ainsi que le nombre d'engins de pêche sont en constante augmentation;

-   l'utilisation abusive de certains engins et techniques souvent non réglementaires et entraînant une mauvaise exploitation halieutique du lac.

Mais ces dernières années, la pression exercée par les pièges bambou a eu un impact hautement négatif sur les populations de Chrysichthys, ce qui a provoqué l'apparition d'une population naine au sein de cette espèce. Ces mêmes observations ont été faites dans le lac de Kossou par les services des Eaux et Forêts. Ce qui nous amène à dire que présentant les mêmes caractéristiques faunistiques, subissant les mêmes types de pressions et ne faisant l'objet d'aucune gestion rationnelle, les lacs ivoiriens sont voués au même sort quant à leur devenir.

Cette étude a permis de montrer que si le développement de la pêche a fait des principaux lacs de barrage de Côte d'Ivoire de véritables pôles de développement économique, force est de constater que cette pêche n'avait pour préoccupation majeure que de générer le maximum de profits aux pêcheurs. En effet , elle s'est singularisée par une forte intensification de l'exploitation, corollaire d'une trop forte sélectivité. Comme le remarquait Daget (1988), nous constatons qu'avec l'intensification de l'exploitation, les équilibres deviennent d'autant plus instables et fragiles que les efforts de pêche augmentent, dans la mesure où les peuplements sont composés de nombreuses espèces parmi lesquelles certaines sont plus fragiles et plus vulnérables que d'autres. Ainsi, l'intensification de l'exploitation halieutique s'est matérialisée sur ces lacs par

-   l'augmentation continue de l'effectif des pêcheurs ,

-   l'utilisation abusive de certaines techniques de pêches qui n'épargnent aucune classe d'âge de poisson;

-   la trop forte sélectivité des engins de pêche adaptée à une performance de plus en plus meurtrière pour un nombre très limitée d'espèces choisies pour leur importance économique.

Cette intensification de l'exploitation a eu pour conséquence que la plupart des espèces économiquement intéressantes montrent des signes assez inquiétants de surexploitation Ces signes se résument en une baisse sensible du niveau de leur capture et une réduction des tailles de captures des principales espèces exploitées. Tous ces constats montrent que le lac de Buyo est mal exploité puisqu'il ressort de cette étude que ceux qui ont en main la gestion du lac n'ont pas pu créer une situation d'équilibre entre les populations exploitées et celles non exploitées d'une part et entre l'effectif des pêcheurs en activité sur le lac et la capacité de support du lac d'autre part Mais le lac de Buyo né constitue pas un cas isolé dans ce domaine. En effet, Daget (1988) a indiqué que dans les autres pays africains, beaucoup d'exemples illustrent bien cette situation et dans bien de cas, la structure de la population et l'abondance relative des espèces ont changé. Au regard de l'affluence des opérateurs économiques dans les débarcadères et des pêcheurs à la pesée quotidienne des poissons et de la prolifération des campements de pêcheurs sur le périmètre du lac, nous pouvons conclure que la pêche sur le lac s'est révélée comme une activité rémunératrice. Mais il ressort de cette étude qu'après une décennie d'exploitation, plusieurs signes semblent indiquer que cette exploitation est loin d'être en situation d'équilibre, dans la mesure où plusieurs interrogations se posent quant à sa gestion quotidienne à son avenir.

-   La gestion du lac s'est faite jusqu'à ce jour en s'appuyant sur des impressions, des intentions voire même des analogies (lesquelles ne sont que très imparfaitement observées), au lieu d'être basée sur une connaissance préalable suffisante du milieu physique, biologique et même humain

-   La pêche est pratiquée de façon artisanale par des pêcheurs permanents dont le seul souci est de tirer le maximum de profits.

-   Les pertes après captures et l'imperfection de la transformation du poisson constituent un important manque à gagner pour l'économie du pays. Cela est d'autant plus préoccupant que les pêcheurs ne voient pas l'intérêt qui s'attache à faire un meilleur produit puisque tout mauvais qu'il soit, celui qu'ils ont l'habitude de proposer se vend sans difficulté.

Il y a donc nécessité à améliorer la situation de la pêche sur le lac en cherchant à mettre en place une gestion rationnelle car en Côte d'Ivoire, le maintien des activités de pêche à un niveau optimal est une nécessité vitale si l'objectif final est de produire plus et mieux tout en sauvegardant l'intégrité du milieu, encore convient-il de s'interroger sur les moyens à mettre en oeuvre pour assurer cette gestion rationnelle.

6.2. Recommandations

6.2.1.Amélioration des performances

En résumé, il tésulte de ce bilan diagnostic que les eaux continentales ivoiriennes se caractérisent par

-   une faible produtivité

-   une production halieutique relativement forte, qui s'opère de façon anarchique et qui est parfois plus forte que le potentiel disponible.

-   une forte demande de produits halieutiques qui n'est jamais totalement satisfaite par l'offre faite par les pêcheries en plce.

Il ressort de ce bilan qu'il est inutile d'intervenir en matière de technologie des embarcations et des engins de pêche car ceux utiliseé par les pêcheurs sont très adaptés.

Il y a par contre nécessité d'intervenir dans le domaine :

-   de la formation des pêcheurs pour une utilisation plus rationnelle des techniques et engins de pêche;

-   du traitement post-récolte et de la commercialisation;

-   de la collecte des données statistiques et du suivi de la production;

-   de l'organisation admistrative et technique des pêcheries

-   de l'équipement et des infrastructures collectives.

Il faut améliorer la performance de l'encadrement des techniciens et de l'adminitrateurs de la pêche par.

-   la mise en place d'un organigramme rationnel et fonctionnel;

-   l'amélioration de la compétence technique des pêcheurs;

-   l'amélioration de l'infrastructure immobilère;

-   la dotation en moyens conséquents tant pour les déplacements que pour le fonctonnement des équipes de surveillance.

En matière d'organisation et d'encadrement des pêcheurs, il s'avère nécessaire de déterminer le nombre idéal de pêcheurs que le lac peut accepter afin d'éviter la surexploitation des pêcheries tout en permettant l'exploitation optimale des ressources.

6.2.2. Définition des axes prioritaires

Aujourd'hui, plus que jamais, la pêche et la pisciculture continentales sont appelées à jouer un rôle de premier plan dans la stratégie de la sécurité alimentaire en Côte d'Ivoire. La mise en oeuvre d'une politique halieutique efficiente et cohérente devient une alternative incontournable pour le développement harmonieux de cette pêche. Cette politique devra être basée sur une volonté de rationalisation de la gestion des ressources halieutiques et sur une volonté d'optimisation de l'exploitation de ces ressources. Cette volonté politique devra accorder une importance capitale à la science des pêches qui comprend :

-   la conservation et le traitement des poissons ;

-   la réglementation et la gestion des ressources ;

-   la biologie des pêches ;

-   la socio-économie des pêches.

Pour ce faire, la politique halieutique devra s'orienter vers :

-   la recherche d'un meilleur équilibre écologique du milieu ;

-   la définition des bases scientifiques et technologique nécessaire à une exploitation rationnelle ;

-   la prise en compte des aspects socio-économiques, environnementaux et commerciaux de l'exploitation des pêcheries ;

-   la promotion et la professionnalisation de la pêche auprès des nationaux.


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