Table des matières

I. FAITS SAILLANTS

II. HAUSSE DES PRIX EN 2000

III. L'OFFRE A CONTINUÉ DE PROGRESSER

IV. LES ÉCHANGES DE PEAUX DE BOVINS ONT REPRIS

V. L'AUGMENTATION DES PRIX A ÉTOFFÉ LES GAINS À L'EXPORTATION

I. FAITS SAILLANTS

1. Les marchés des cuirs et peaux de bovins ont continué à se rétablir en 2000 et 2001 car la demande a repris, en particulier pour le cuir de haute qualité, grâce aux meilleurs résultats économiques dans de nombreux pays. En 2000, la production des pays en développement a progressé à un rythme plus soutenu que dans les pays développés. Les gains à l'exportation ont augmenté, soutenus par des prix plus élevés et une augmentation en volume des expéditions.

II. HAUSSE DES PRIX EN 2000

2. Les cours internationaux de la plupart des types de cuirs et peaux ont progressé en 2000 et dans la première partie de 2001. Les indices de prix du Centre du commerce international CNUCED/OMC (CCI) pour les principaux cuirs et peaux faisant l'objet d'un commerce international traduisent une progression, entre la moyenne du premier trimestre 2000 et la période correspondante de 2001, de 33 pour cent pour les peaux de bovins et d'environ 30 pour cent pour les peaux de moutons et de chèvres (voir graphique). Cette augmentation correspond à une demande plus soutenue, en particulier pour le cuir de qualité supérieure, dans les principaux pays producteurs et consommateurs de cuirs. Le retour à un taux plus élevé de croissance économique en 1999 et 2000 dans les pays de l'OCDE, principaux marchés des produits en cuir, a contribué au raffermissement de la demande qui a aussi été stimulée par l'évolution constante de la mode dans le secteur des chaussures en cuir.

III. L'OFFRE A CONTINUÉ DE PROGRESSER

3. La production mondiale de cuirs et peaux de bovins a progressé en 2000 de près de 2 pour cent pour atteindre 5,8 millions de tonnes, l'augmentation de la production dans les pays en développement compensant largement les réductions dans certains pays développés. La croissance la plus forte a été enregistrée au Brésil, qui est le deuxième producteur de cuirs de bovins au monde et qui devrait rester le premier des pays producteurs en développement en 2001. En Argentine, la production a stagné en 2000 à cause de la réduction du cheptel bovin les années précédentes. Aucun changement majeur n'est attendu pour 2001. Comme en 1999, l'expansion de la production de cuirs et peaux dans les pays en développement d'Asie a continué à être dominée par la Chine, où l'augmentation de la production de peaux de bovins a répondu à la demande des tanneries chinoises. La production a aussi progressé et, selon les estimations, elle aurait augmenté d'environ 1,8 pour cent pour dépasser les 400 000 tonnes.

4. La production a plafonné aux États-Unis en 2000 et, selon les informations préliminaires, les abattages, qui ont diminué du fait de la réduction du cheptel, entraîneront une baisse de la production en 2001. Dans la Communauté européenne, la production de peaux de bovins n'a guère augmenté en 2000 mais devrait beaucoup baisser en 2001 car les problèmes de sécurité sanitaire des aliments ont provoqué une réduction de la demande de viande de bœuf. La consommation de viande rouge a chuté, en particulier en Allemagne et en Italie, et la production de cuirs et peaux déclinera donc en 2001. L'offre de cuirs et peaux devrait baisser également au Royaume-Uni, en Irlande et dans plusieurs autres pays où le cheptel bovin a été touché par l'ESB et surtout par l'épidémie de fièvre aphteuse. La réduction de la production de cuirs et peaux dans l'Union européenne devrait se poursuivre en 2002 car il faudra du temps pour reconstituer le cheptel.

5. La production s'est rétablie en 2000 dans la zone de l'ex-URSS, du fait de l'augmentation de la demande de viande de bœuf. En Afrique, la production devrait augmenter en Afrique du Sud et au Kenya, mais on n'attend guère de changements ailleurs en Afrique de l'Est. En Australie, les abattages ont beaucoup diminué en 2000 car les éleveurs ont gardé les animaux pour la reconstitution du cheptel, et la production a donc baissé. En Nouvelle-Zélande, la hausse des prix de la viande de bœuf en 2000 et les bonnes perspectives pour le secteur de la viande ont maintenu les abattages et la production de peaux de bovins au même niveau que l'année précédente, et on n'attend pas de changement majeur pour 2001.

IV. LES ÉCHANGES DE PEAUX DE BOVINS ONT REPRIS

6. Les exportations mondiales de peaux de bovins, sérieusement touchées par la baisse de la demande de cuirs et de produits en cuir en 1998, ont repris en 2000. L'augmentation d'environ 2 pour cent par rapport à 1999 correspond à une croissance des exportations en provenance des pays d'Europe, soutenue par une demande plus vive de peaux de bonne qualité dont l'Europe est l'un des principaux producteurs, et dans une moindre mesure par une hausse des exportations en provenance de pays en développement. Toutefois, l'augmentation de l'offre n'a pas correspondu à la croissance de la demande d'importations, comme il ressort de l'augmentation des prix fin 1999 et en 2000. Les exportations en provenance des États-Unis, le plus gros fournisseur des marchés mondiaux, ont continué à baisser en 2000 et cette tendance se maintiendra probablement en 2001 compte tenu de la réduction de la production et de la hausse de la consommation intérieure pour l'industrie automobile pour les intérieurs en cuir des nouvelles voitures. Selon les informations préliminaires, les exportations de cuirs et peaux de bovins provenant de la zone de l'ex-URSS ont encore baissé en 2000 étant donné la réduction des achats de certains pays asiatiques. En Australie, la baisse de la production a limité les exportations de peaux de bovins en 2000. Les exportations des pays en développement ont augmenté en 2000, grâce surtout à l'augmentation des exportations de certains pays d'Extrême-Orient. Cette croissance devrait se poursuivre en 2001, mais à un rythme moins soutenu que ces dernières années.

7. En 2000, les importations mondiales de cuirs et peaux de bovins ont augmenté d'environ 2,5 pour cent, grâce surtout aux achats de la Chine, de la République de Corée et de l'Italie. La Chine et la République de Corée ont importé plus de 30 pour cent des cuirs et peaux de bovins échangés dans le monde en 2000. Les marchés asiatiques se sont remis de la crise financière des années précédentes et la demande de cuirs et de produits en cuir a repris depuis la fin de 1999. Les tanneries de la République de Corée, gravement touchées par la crise financière, sont maintenant plus stables sur le plan financier et leurs importations devraient continuer à croître en 2001. La Chine est le deuxième importateur au monde de peaux de bovins et ses besoins pour 2001 devraient encore augmenter car la demande de peaux de haute qualité de son industrie du cuir dépasse largement l'offre interne. L'Italie est maintenant le plus gros importateur mondial de peaux de bovins: ses achats ont augmenté en 2000, compte tenu de la reprise de la demande d'exportations de cuirs et de produits en cuir de haute qualité qui ont beaucoup bénéficié de la faiblesse de l'euro. Les perspectives de l'industrie italienne en 2001 sont positives, du fait de la hausse de la demande mondiale de cuirs et de produits en cuir. Les importations de matières premières au Japon ont plafonné en 2000. Aucun changement majeur n'est attendu dans l'industrie japonaise du cuir pour 2001, car la demande devrait rester stagnante. Une croissance économique plus faible dans certains autres pays de l'OCDE pourrait aussi limiter la demande de cuirs dans les prochains mois.

8. La production mondiale de peaux de moutons et de chèvres a légèrement augmenté en 2000, surtout à cause d'une augmentation de 5 pour cent des abattages dans les troupeaux pléthoriques de Chine, ce qui a plus que compensé les réductions enregistrées en Europe orientale et dans la Fédération de Russie. L'augmentation de la production a pour une large part été absorbée par la transformation sur place et le volume des échanges est resté à peu près le même.

V. L'AUGMENTATION DES PRIX A ÉTOFFÉ LES GAINS À L'EXPORTATION

9. L'augmentation des prix et un rétablissement du volume des expéditions de cuirs et peaux bruts devraient augmenter les gains des exportations mondiales en 2000 d'environ 9 pour cent pour atteindre près de 3 500 000 000 de dollars E.-U., mais ils resteront inférieurs à la moyenne de 1995/97. Environ 14 pour cent des recettes mondiales de l'ensemble des exportations de cuirs et peaux bruts, soit 530 millions de dollars E.-U., sont allés aux pays en développement en 1999 et ces gains devraient augmenter en 2000. Comme les années précédentes, les pays développés devraient s'adjuger l'essentiel de la croissance des gains à l'exportation de cuirs et peaux bruts. Les États-Unis resteront le plus gros exportateur de ce groupe de produits, malgré une baisse attendue du volume de leurs exportations en 2001.

10. Les pays en développement en tant que groupe s'adjugent une part beaucoup plus importante des gains mondiaux correspondant aux cuirs et peaux traités et manufacturés que pour les peaux brutes. Entre 1997 et 1999, les exportations de cuirs et de chaussures en cuir des pays en développement ont atteint en moyenne 18 milliards de dollars E.-U. par an, près de 48 pour cent de la valeur mondiale. Toutefois, il y a de grandes variations régionales. L'Extrême-Orient est devenue la région exportatrice la plus importante parmi les pays en développement en raison du succès de ses industries de transformation et de fabrication. De plus en plus, les pays en développement importent des cuirs et peaux bruts des pays développés pour les transformer et les réexporter sous forme de produits à valeur ajoutée.