PC 86/INF/3


Comité du Programme

Quatre-vingt-sixième session

Rome, 17-21 septembre 2001

Modernisation de FAOSTAT

Table des matières



 

À sa dernière session, le Comité a été informé des difficultés croissantes que suscitaient la gestion du système FAOSTAT ainsi que le maintien de la qualité des collections de données de la FAO. Le Président a demandé que de plus amples informations à ce sujet soient communiquées au Comité à sa présente session.

Le document de travail ci-joint, intitulé "Modernisation de FAOSTAT", est la base d'un document qui sera soumis prochainement au nouveau Comité du Centre mondial d'information agricole (WAICENT), qui examinera les besoins du système FAOSTAT dans le contexte général de l'objectif stratégique E1 de la FAO, qui est de Disposer d'une base intégrée de consultation de l'information contenant des statistiques, des informations et des connaissances actuelles, pertinentes et fiables accessibles à tous les clients de la FAO. Il est probable que l'on s'attachera, au cours de l'étape suivante, à étudier de manière plus approfondie les exigences et la conception du système de remplacement proposé, ce qui permettra d'élaborer des estimations détaillées des coûts.

Une fois ce travail achevé, le Comité de WAICENT examinera la proposition présentée et conseillera le Directeur général quant aux démarches pouvant être envisagées.

Le Comité du programme est invité à exprimé ses vues concernant les questions soulevées dans le document afin de faciliter l'élaboration d'une solution appropriée aux problèmes identifiés.

MODERNISATION DE FAOSTAT

Document de travail

 

Août 2001

 

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Résumé

Le présent document de travail traite de la nécessité de remplacer d'urgence le système FAOSTAT, qui est dépassé et dont les pannes sont fréquentes. Sa modernisation s'impose pour faire en sorte que les données statistiques de l'Organisation continuent d'être disponibles au moyen du Centre mondial d'information agricole (WAICENT). En outre, l'un des principaux attributs du système FAOSTAT est de permettre de vérifier la cohérence des données et d'établir des estimations des informations manquantes, ce qui est indispensable pour remédier aux carences des données que les pays membres communiquent à la FAO. La modernisation de FAOSTAT offrirait également une occasion d'améliorer la fonctionnalité du système, ce qui, à son tour, permettrait aux services de la FAO qui génèrent des données d'améliorer la qualité, la couverture et la cohérence des informations qui seront entrées dans le système WAICENT. La première étape de ce processus de modernisation devrait être une analyse complète des besoins.

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Introduction

1. Le système FAOSTAT est l'une des principales bases du Centre mondial d'information agricole (WAICENT), qui permet d'avoir accès aux principales collections de séries chronologiques de données de la FAO concernant l'agriculture, la pêche et la foresterie.

2. FAOSTAT aujourd'hui. Le développement rapide de l'Internet pendant les années 90 est allé de pair avec une prise de conscience accrue de la masse considérable de données statistiques sur l'agriculture mondiales dont dispose la FAO. Le nombre de visites du site web de la FAO, http://www.fao.org, est passé de 219 639 (5 435 963 demandes d'accès) en août 1999 à 652 935 (17 734 772 demandes d'accès) en juillet 2001. Le nombre de visites du site web du système de diffusion de données statistiques FAOSTAT, http://apps.fao.org, a augmenté dans les mêmes proportions pour atteindre 162 281 accès à la base de données et le déchargement de 19 256 541 documents en juillet 2001 seulement. Il est donc clair que la demande d'informations statistiques comparables d'un pays à un autre ne cesse d'augmenter.

3. L'on estime qu'environ un quart du nombre total de visites des pages web de la FAO (c'est-à-dire à la fois "demandes d'accès" et "téléchargements") ont pour but de retrouver des données statistiques. Dans ce contexte, l'augmentation constante du nombre de consultations du système de diffusion de données statistiques FAOSTAT, qui double tous les 10 à 15 mois, est une claire manifestation de l'impact considérable qu'ont, dans le monde, deux des principales activités normatives de la FAO, à savoir le maintien de bases de données statistiques et la collecte et la diffusion d'informations.

4. En outre, les statistiques de la FAO sont aujourd'hui très connues aussi bien parmi les milieux scientifiques que dans les médias et sont hautement appréciées. Il a été vendu quelque 140 abonnements à "Online FAOSTAT" (ce qui permet aux usagers de consulter ou de télécharger de grandes quantités de données) et il est vendu en outre de 350 à 400 exemplaires de chaque nouvelle version de FAOSTAT sur cédérom. (Il y a lieu de mentionner en outre la distribution et la vente des Annuaires de la FAO, qui sont tirés directement de la base de données.) Il est donc clair que les données statistiques revêtent une importance fondamentale aussi bien pour l'Organisation que pour les milieux auxquels elles s'adressent.

5. Origine de FAOSTAT. À la fin des années 80, la FAO a décidé, dans le cadre de la mise en place de WAICENT, de regrouper et de moderniser plusieurs de ses systèmes pour améliorer la qualité des données statistiques qu'elle rassemble. Ces systèmes avaient tous été utilisés pour compiler, traiter et valider les séries chronologiques de données servant à générer d'autres informations et pour mener des analyses économiques avancées. Le nouveau système unifié ainsi constitué a été appelé FAOSTAT et constitue la Base de données statistiques essentielles de l'Organisation.

6. Le système a été mis en place entre 1990 et 1992. Sa première version, en 1992, était destinée à faciliter le travail de traitement de données de la Division de la statistique ainsi que des Départements des pêches et des forêts mais, peu à peu, le système a été élargi afin d'englober d'autres systèmes de travail de ces deux départements ainsi que de plusieurs autres.

7. Le système de base - le "système de travail" - a été conçu à la suite de consultations détaillées avec les usagers, de manière à réaliser non seulement les tâches des systèmes déjà utilisés mais aussi d'autres tâches rendues possibles par l'existence d'un nouveau système global. Il a été mis au point au moyen d'outils et de logiciels commerciaux répondant alors (au début des années 90) aux règles de l'art sur la base d'une architecture client-serveur pour partager le traitement des données entre le serveur et l'ordinateur personnel de l'usager. Le système a également été mis au point au moyen de la base de données Ingres mais a par la suite été transféré à une base de données Oracle (qui constitue à l'heure actuelle le support normalisé des bases de données de l'Organisation). Le logiciel a été mis au point en C++, qui est un langage de programmation, et il a été utilisé des composantes commerciales pour l'interface avec les usagers et un système sous-jacent permettant de l'utiliser sous différents systèmes d'exploitation.

Problèmes que pose le système de travail existant

8. FAOSTAT est utilisé depuis une dizaine d'années et, à l'heure actuelle, le système de travail est affecté par trois problèmes techniques majeurs. Au cours de l'année écoulée, la situation est devenue de plus en plus critique.

9. Stabilité inhérente. Lorsque le système de travail a été mis au point, les usagers étaient préoccupés par le peu de stabilité du réseau local interne de la FAO. Aussi le système de travail FAOSTAT a-t-il été conçu de manière à faire davantage appel à la mémoire et à la capacité de stockage de données de l'ordinateur personnel de l'usager plutôt que de rechercher des données et de les traiter sur le réseau. Il est néanmoins apparu que l'environnement constitué par un ordinateur personnel comporte certaines limites inhérentes qui affectent aussi bien la rapidité que la robustesse de l'application. Ce problème a été et demeure une source constante de frustration pour ceux qui utilisent fréquemment le système. Lorsque l'application se plante, ce qui est fréquent avec le système de travail FAOSTAT, le travail de l'usager se trouve interrompu, ce qui amoindrit la productivité et accroît le risque d'erreur.

10. Il se peut que la décision d'établir un système faisant largement appel aux ordinateurs personnels locaux ait involontairement introduit une partie de l'instabilité que le système était censé éviter. Il ne fait aucun doute que cette caractéristique n'est aujourd'hui nullement inévitable, comme le montre le fait que le réseau interne de l'Organisation est peu à peu devenu plus stable et plus fiable.

11. Bien que l'équipe chargée de la mise au point de FAOSTAT ait essayé de résoudre les problèmes de stabilité signalés par les usagers au fil des ans, il n'a pas été possible de les corriger tous, soit pour des raisons techniques, soit par suite d'un manque de ressources. Certaines des solutions apportées à ces difficultés peuvent être considérées comme une amélioration de la conception initiale mais, dans d'autres cas, il s'agit purement et simplement d'erreurs du système qui auraient dû être réparées. Avec le temps, les usagers ont trouvé le moyen d'éluder ces problèmes, mais, à longue échéance, une telle solution fragmentaire des problèmes de stabilité du système ne constitue certainement pas une utilisation efficace des ressources de l'Organisation.

12. Systèmes d'exploitation. Le système de travail FAOSTAT est fondé sur d'anciennes versions de composantes et de compilateurs commerciaux qui ne sont parfois plus compatibles avec les dernières versions d'exploitation standard de l'Organisation (Windows 2000 et Windows XP), ce qui peut compliquer l'environnement informatique à la FAO et se traduire par une augmentation des coûts.

13. Cadre du système et logiciels non appuyés. Le cadre du système utilisé pour FAOSTAT a été initialement conçu sur la base des besoins déterminés en 1990. Certaines des nouvelles applications demandées par les usagers ne peuvent tout simplement pas être intégrées au cadre originel du système de travail FAOSTAT, lequel devrait pour cela être profondément restructuré. Simultanément, les principaux logiciels commerciaux utilisés par FAOSTAT sont très obsolètes. En fait, les fournisseurs qui ont mis au point ces logiciels ont cessé tout appui aux versions utilisées par FAOSTAT.

14. Ces logiciels n'ont pas été modernisés étant donné que cela aurait exigé un temps et des efforts qui n'auraient pas été compensés par les avantages apportés par la mise en oeuvre des nouvelles versions. Il ne s'agit pas simplement de remplacer l'ancienne version par une nouvelle étant donné qu'il faut dans tous les cas modifier les programmes à des égards importants pour intégrer les nouvelles versions. Cela est vrai aussi du compilateur C++ utilisé par FAOSTAT, qui est lui aussi très dépassé, ce qui a un impact sur la stabilité et les types de fonction du système.

15. L'on estime que la mise à niveau des versions existantes des logiciels et des compilateurs, même si elle était possible, pourrait coûter plus de la moitié de l'élaboration d'un nouveau système de travail sans même moderniser le cadre FAOSTAT et y incorporer les nouvelles applications demandées par les usagers.

Questions liées à la qualité des données

16. Même s'il n'était pas techniquement nécessaire de revoir le système FAOSTAT, pour les raisons indiquées ci-dessus, la qualité de ces données pose un certain nombre de problèmes qui, à eux seuls, justifieraient la révision du système de travail FAOSTAT à ce stade.

17. Il ressort par exemple d'une analyse approfondie qu'il existe dans le monde une trentaine de pays pour lesquels les statistiques pertinentes font défaut pour cinq ans, voire dix. En termes de valeur, les estimations de la production agricole mondiale ne sont fondées sur des données officielles que pour un peu plus de la moitié (environ 55 pour cent). Pour ce qui est des cellules de données, un peu moins de la moitié des cellules sont de sources officielles (environ 48 pour cent).

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18. En ce qui concerne le commerce de produits agricoles, environ 60 pour cent des données, en termes de valeur, proviennent de sources officielles, mais un peu plus de 60 pour cent seulement des cellules contiennent des données officielles (graphique 2). Il existe par conséquent une grande quantité de données qui doivent être estimées par le système de travail, parfois au moyen de calculs matriciels très poussés.

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19. L'analyse donne à penser que l'on se trouve même en présence d'une tendance négative pour ce qui est de la communication de statistiques par produit par les différents pays, ce que montrent les graphiques 3 et 4 pour le nombre de "cellules non communiquées" et pour le "volume non communiqué" représenté par ces cellules. Le graphique 3 illustre ce phénomène pour la production tandis que le graphique 4 superpose les données relatives à l'élevage et indique le pourcentage de données de sources officielles pour le nombre de têtes de bétail et le volume des produits de l'élevage.

 

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Production agricole -cellules

Production agricole - volume

Commerce de produits agricoles - volume

Commerce de plantes cultivées

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Production agricole

Nombre de têtes de bétail

Produits de l'élevage

Commerce de produits agricoles

20. La conclusion est par conséquent que les informations statistiques, malgré leur importance, sont fréquemment incomplètes. Cela est particulièrement vrai de la production de l'élevage, de la production de certaines denrées alimentaires de grande consommation (racines et tubercules dans les pays d'Afrique), des intrants agricoles et des prix. En outre, il existe des lacunes dans certains domaines clés à propos desquels il n'est pas rassemblé de données au moyen de questionnaires, par exemple les investissements dans l'agriculture.

21. En l'absence de données de sources officielles ou semi-officielles, ces lacunes doivent être comblées par des estimations de la FAO pour pouvoir présenter une évaluation de la situation aux échelons mondial ou régional. La base de données du système de travail FAOSTAT est par conséquent utilisée pour faire des estimations, des interpolations et des extrapolations au moyen de toute la série d'algorithmes disponibles. La cohérence et la plausibilité des calculs ainsi effectués doivent être vérifiées au moyen de différents systèmes d'édition qui ont été mis au point au moyen de routines et de langages de programmation maintenant dépassés.

22. Même si les efforts qui sont déployés (et ils sont urgents) pour améliorer la qualité des données communiquées par les pays membres sont couronnés de succès, il est probable qu'il subsistera des lacunes pendant un certain temps encore. La FAO devra par conséquent continuer de s'employer à les combler. Pour cela, un système de travail robuste et fonctionnellement sophistiqué est indispensable.

Possibilités d'améliorer le système de travail

23. Un Groupe de travail sur les séries de données et les produits dérivés concernant l'agriculture, composé notamment de représentants du Département économique et social, du Département de l'agriculture, du Département du développement durable, du Département des pêches et du Département des forêts ainsi que de la Division de la bibliothèque et des systèmes documentaires et de la Division des systèmes et des techniques d'information, a passé en revue les besoins de ces services et est parvenu à la conclusion que le système existant est obsolète et inadéquat.

24. Les principaux domaines dans lesquels les usagers considèrent que la fonctionnalité du système devrait être améliorée sont les suivants et peuvent être classés selon qu'il s'agit a) des fonctions du système ou b) des questions liées aux données.

a) Fonctions du système

25. Nouveaux outils d'analyse. Les usagers ayant à leur disposition un matériel plus récent, ils ont désormais accès à des outils économétriques et à des logiciels connexes plus puissants pour établir leurs prévisions et leurs modèles. En outre, des matrices des échanges (courants commerciaux par pays d'origine et de destination) sont de plus en plus demandées et les données que les pays doivent communiquer (à la FAO) sont de plus en plus nombreuses.

26. Fonction publication. L'élément diffusion est également affecté par la structure du système de travail actuel. Avec un nouveau système de travail, il serait possible de générer à partir de la base de données des produits de plus haute qualité, y compris sous format XML pour publication des métadonnées nationales et accès en mode descendant.

27. Interpolation/extrapolation. La fonction interpolation/extrapolation est un autre élément essentiel qui manque dans l'actuel système de travail. Nombre de pays ne peuvent pas fournir de séries chronologiques complètes et, globalement, l'on constate une légère tendance à la baisse pour ce qui est de la publication de statistiques officielles. Cela étant, il est extrêmement important de disposer de fonctions permettant de combler les lacunes, c'est-à-dire d'estimer les données manquantes sur la base d'algorithmes appropriés. Une flexibilité est nécessaire aussi pour exploiter des données extrêmement utiles lorsqu'il est entrepris des enquêtes de grande envergure à intervalles de plus d'un an (tel est particulièrement le cas des statistiques concernant l'eau contenues dans la base de données AQUASTAT).

28. Assurance-qualité. La fonctionnalité du système de travail FAOSTAT doit être améliorée, particulièrement pour l'édition et la vérification de la cohérence des données, éléments que l'on trouve couramment dans les systèmes de gestion de base de données les plus récents. En outre, de plus en plus de données sont reçues sous forme électronique de sorte que les usagers doivent pouvoir les télécharger facilement et avec souplesse dans le système de travail pour pouvoir les éditer et les vérifier. De même, des programmes d'édition en temps réel et des vérifications de la cohérence des données sont nécessaires pour améliorer l'efficacité des données et la qualité de celles-ci. Les usagers ont formulé de nombreuses suggestions quant à la façon dont le système pourrait être élargi pour les aider à améliorer la qualité des données pour peu que le logiciel nécessaire soit disponible. Les suggestions exigeraient toutes d'apporter des modifications aux programmes de validation et à la fonction entrée des données du système, ce qui lui donnerait une souplesse accrue.

29. Métadonnées. Par ailleurs, les usagers du système de travail utilisent beaucoup les informations concernant les types de données dont il s'agit (métadonnées) ainsi que leur évolution passée, ce qui les aide à porter une appréciation sur la validité des chiffres. Il faut par conséquent qu'ils puissent avoir rapidement et aisément accès à ces détails passés, ce pour quoi un logiciel moderne est nécessaire.

30. Entrée décentralisée des données. À l'heure actuelle, les données communiquées par les pays membres ne peuvent pas être téléchargées dans le système, et la qualité des données se trouverait grandement améliorée si l'on pouvait encourager les pays à compiler et à traiter eux-mêmes les données en ligne.

31. C'est ce que l'on a essayé de faire par le passé au moyen de questionnaires portant sur une sous-série de données nationales continues dans le système de la FAO. Le système a donné d'assez bons résultats, qui ont encore été améliorés grâce à la nouvelle application du questionnaire virtuel (sur le web) mais l'on a toujours pensé qu'il serait préférable de fournir aux pays pour qu'ils puissent la télécharger leur propre version du système de travail FAOSTAT, ce qui leur permettrait non seulement de faire le travail de compilation des données mais aussi de se charger d'une partie du travail de validation et de traitement des données.

32. Tout ce travail offre manifestement la possibilité de rationaliser certains questionnaires et de réduire le coût et le travail administratif que représente pour les pays la communication de données.

b) Questions liées aux données

33. Extension des séries de données. Une refonte du système de travail offrirait également l'occasion d'étendre les séries de données détenues dans le système FAOSTAT. Nombre de séries de données actuellement conservées en dehors de FAOSTAT pourraient être intégrées à un nouveau modèle révisé si elles présentent de l'intérêt pour l'Organisation dans son ensemble. L'on peut notamment citer les exemples suivants:

34. Une modernisation du système FAOSTAT permettrait manifestement d'améliorer la qualité des données dans de nombreux domaines. Indépendamment des exemples donnés ci-dessus, d'autres types de données pourraient utilement y être incorporées aussi. À ce stade, il est essentiel d'établir une liste complète des séries de données qui pourraient y être intégrées, en consultation avec les divisions techniques, puis mettre au point une série de critères à cette fin, ce qui servirait de base à la conception du nouveau modèle.

35. Facteurs de conversion. Indépendamment de l'élargissement du système, l'on pourrait également améliorer les facteurs techniques de conversion utilisés pour le traitement des données de base concernant la production et les échanges. Ces facteurs doivent être systématiquement mis à jour et il faudrait les rendre plus transparents. Un nouveau système FAOSTAT devrait pouvoir capturer, stocker et relier ce type d'information pour les usagers.

36. Nouveaux paramètres. Un système amélioré offrirait la flexibilité requise pour générer de nouveaux paramètres par exemple, indépendamment du rendement par hectare "classique", la production vivrière par mètre cube d'eau douce ou des paramètres environnementaux (par exemple les émissions de polluants) influant sur les récoltes.

37. Une autre question connexe est la nécessité d'établir une série de définitions et de concepts unifiés pour les différents groupes de produits et de pays. Peu à peu, avec l'élaboration de nouvelles séries de données par différents services de l'Organisation, la normalisation des groupes s'est affaiblie. Il importe de les revoir et d'analyser également les (méta) données semblables pour éviter l'apparition inutile de concepts multiples pouvant prêter à confusion. Regrettablement, il n'y a pas de solution toute faite à ces problèmes de méthode (couverture par produit - portée/gamme et méthodes), qu'il faut s'attacher à résoudre méthodiquement dans le cadre de la refonte proposée du système.

Résumé

38. Les questions soulevées dans le présent document de travail peuvent être rangées dans deux grandes catégories selon qu'elles concernent la stabilité du système de travail ou la fonctionnalité du système de travail. La première catégorie de questions justifie une refonte du système, tandis que la deuxième met en relief les possibilités d'amélioration qu'offrirait également sa révision.

39. Stabilité du système de travail. La stabilité du système, basé sur un certain nombre de composantes dépassées, s'est amoindrie au cours des 18 derniers mois, et il n'est pas rare que le système se plante. Il est vulnérable car les agents appelés à l'entretenir ne comprennent plus aussi bien la façon dont il est programmé. Depuis que FAOSTAT a été introduit, les normes de logiciels ont changé et ses principaux concepteurs ont quitté l'Organisation (voir la section 2 ci-dessus).

40. En outre, l'architecture actuelle du système paraît avoir atteint un plafond et même des modifications mineures de l'application peuvent empêcher l'utilisation de programmes tout entiers. Les difficultés que posent le diagnostic de ces problèmes et leur solution accroissent de beaucoup le temps qu'exigent les activités essentielles de maintenance (adjonction de données de références, solution des problèmes identifiés pour éviter de devoir les éluder, etc.).

41. Un autre difficulté sérieuse tient au fait que la conception du système lui-même est une mosaïque, celui-ci ayant "absorbé" des fonctions rédigées dans d'autres langages de programmation (par exemple Fortran). Ces fonctions sont souvent extrêmement complexes (par exemple le programme d'évaluation des données utilisé pour l'établissement de matrices, élément central du processus de normalisation des comptes des approvisionnements et des utilisations qui sert à l'établissement des bilans alimentaires) et sont difficiles à modifier.

42. De ce fait, la maintenance du système de travail est devenue difficile et le système tout entier risque de s'effondrer, ce qui compromettrait sérieusement la capacité de la FAO de rassembler et de diffuser des données statistiques et d'entreprendre des analyses au moyen de ces données.

43. Fonctionnalité du système. Les statistiques sur l'agriculture reçues au siège laissent à désirer du point de vue aussi bien de leur qualité que de leur complétude, et tout porte à penser que cet état de choses subsistera un certain temps encore. Pour y remédier, l'adjonction de nouvelles fonctions aiderait à rassembler des données et à utiliser au mieux celles qui sont présentées (voir la section 3).

44. En outre, il apparaît nécessaire (voir la section 4 ci-dessus) d'établir pour FAOSTAT un nouveau modèle de données et une nouvelle série de fonctions plus proches des systèmes modernes d'appui à l'analyse statistique.

45. Conclusion. Le système de travail FAOSTAT a été conçu à la fin des années 80 et a fonctionné pendant toutes les années 90. Pendant cette période, l'avènement d'Internet et la mise au point de Java, principal langage de programmation utilisé pour les applications modernes, ont révolutionné les utilisations de l'informatique. Java offre tous les avantages pratiques du langage C++ tout en évitant la plupart de ses écueils. Très rapidement, ces deux outils ont pris une grande importance dans le monde en développement. En outre, l'utilisation croissante de la nouvelle norme de publication XML ainsi que l'élaboration de métadonnées ne manqueront pas d'avoir d'importantes incidences au cours des dix prochaines années sur la mise au point des systèmes et sur les bases de données comme FAOSTAT.

46. Pour tous les usagers, l'important est que FAOSTAT leur permette de traiter l'information dont ils ont besoin. Pour ceux qui ont la responsabilité de la maintenance du système, les priorités sont différentes: ils doivent faire face aux difficultés que représente l'entretien du système et faire en sorte que les besoins des usagers soient satisfaits. Il semble par conséquent, surtout si l'on considère les profondes mutations que connaissent les applications informatiques, que le moment soit venu de revoir le système FAOSTAT et, à tout le moins, de comparer la possibilité de remédier comme l'on pourra aux carences indiquées ci-dessus et de refondre le système du tout au tout.

Étendue du travail à accomplir

47. Il est prévu de commencer cette année à identifier les spécifications que devrait avoir le système de remplacement et à travailler à sa conception. Cette tâche pourrait être accomplie d'ici à la fin de l'année, ce qui permettrait d'établir des estimations détaillées des ressources en matériel, en logiciel et en personnel nécessaires à la mise au point du nouveau système en fonction des spécifications convenues et de la portée que l'on entendra lui donner.

48. Bien qu'il ne soit pas possible de donner des estimations concrètes fondées sur le travail de mise au point du système précédent, l'on peut, grâce à la connaissance que l'on a des problèmes et des besoins des usagers ainsi que des résultats pratiques donnés par les technologies envisagées pour le nouveau système, calculer une estimation approximative du coût aussi bien des ressources humaines que du matériel.

49. Le travail de préparation et la mise en place des principaux éléments du nouveau système pourraient être menés à bien d'ici à la fin de 2002 et les autres fonctions y être intégrées d'ici à la mi-2003.