Rapports des pays
Examen par le Comité
67. Le Comité a rappelé quil se penchait sur ce thème depuis sa dixième session et quà sa dernière session, une proposition avait été faite portant sur léchange régulier dinformations et de données dexpérience pour lapplication de lanalyse des risques ainsi que dinformations sur lassistance technique dans ce domaine entre les pays membres.
68. Le Comité a noté que trois recommandations de la Commission avaient été communiquées aux gouvernements concernant: la participation active des gouvernements aux travaux du Codex et la participation de toutes les parties intéressées, dans la mesure du possible, à la formulation de prises de position nationales sur une question Codex; des moyens dassurer la transparence et la prise en compte des opinions des consommateurs et du secteur privé; et la prise en compte des principes de lanalyse des risques lors de létablissement ou de la mise à jour des législations nationales sur la salubrité des aliments.
Japon[23]
69. Dans le cadre des activités de suivi des recommandations formulées par le Comité à sa dixième session concernant lanalyse des risques touchant lAsie, nous avons établi un groupe de travail sur les méthodes denquête sur lingestion dorigine alimentaire en Asie et mené une enquête par le biais dun questionnaire pour recueillir auprès des pays membres des informations sur la situation et les problèmes actuels ainsi que sur les plans futurs pour la surveillance de la salubrité des aliments. Sur huit pays qui ont répondu aux deux questionnaires, sept pays ont effectué lenquête nutritionnelle à léchelon national lancée par le gouvernement. Toutefois, un pays seulement a utilisé les données de lenquête nutritionnelle pour estimer lexposition aux contaminants alimentaires, tels que les résidus de pesticides et les additifs alimentaires. Les difficultés et les contraintes rencontrées pour mener les enquêtes nationales sont les suivantes: 1) des compétences insuffisantes en ce qui concerne la collecte, le traitement et lanalyse des données, 2) le manque de personnel notamment pour le traitement et lanalyse des données; 3) les limitations que présentent les méthodes denquête actuelles, 4) linsuffisance des fonds. Trois pays ont signalé la nécessité et limportance déchanger des informations et des données dexpérience entre les Etats membres. Un pays a souligné la nécessité de travailler en permanence en collaboration dans le but dharmoniser les méthodes denquête nutritionnelle en Asie par le biais de séminaires ou dateliers portant spécifiquement sur des questions de méthodes denquête nutritionnelle.
70. Le Japon a commencé à élaborer un système pour évaluer lexposition aux contaminants alimentaires en associant les données de lenquête nutritionnelle nationale et quelques autres sources dinformation sur la consommation alimentaire; il a répondu à la demande du Comité du Codex sur les résidus de pesticides en présentant une base de données sur lingestion dorigine alimentaire journalière de 97,5 percentiles, fondée sur des classifications Codex des produits alimentaires pour lévaluation de lexposition aiguë aux dangers. Ce faisant, nous avons constaté que lappui technique fourni par linstitut de recherche est essentiel du fait que la manipulation des données et les méthodes danalyse sont très compliquées et diffèrent de celles utilisées dans les enquêtes nutritionnelles. Nous avons également eu des difficultés pour replacer chaque aliment dans les classifications alimentaires du Codex du fait que bon nombre des aliments de base consommés au Japon ne correspondent pas aux produits contenus dans la classification Codex. Pour surmonter ces difficultés, nous estimons quil est indispensable dapprofondir la question pour élaborer des méthodes, en particulier pour la classification des produits alimentaires, afin dutiliser les données des enquêtes alimentaires pour évaluer lexposition aux contaminants alimentaires et pour échanger ces données dexpérience techniques entre les pays membres.
Malaisie
71. La Malaisie vient de mettre en place un comité national sur lanalyse des risques et 5 sous-comités sur lévaluation biologique, les additifs alimentaires, les contaminants, les résidus de médicaments vétérinaires, les résidus de pesticides et la communication sur les risques. Comme première étape, on a recueilli des données auprès de différentes sources au niveau national.
72. Récemment, un séminaire et un atelier de lANASE sur lévaluation des risques et lharmonisation organisés par lILSI et la FAO avec le concours du Ministère malaisien de la santé se sont tenus à Kuala Lumpur (Malaisie) du 3 au 5 novembre 1999. Les objectifs du séminaire et de latelier consistaient à diffuser des informations sur lemploi des principes de lanalyse des risques dans la prise de décisions sur la salubrité des aliments tenant compte des risques, pour souligner et mettre en lumière les sources dinformations et de données existantes utilisables dans le processus danalyse des risques, familiariser les participants avec la méthode dévaluation de la salubrité moyennant des études de cas pratiques et interactives et pour favoriser le dialogue entre les responsables de la réglementation venant de pays membres de lANASE afin dharmoniser les normes de contrôle des aliments avec les normes Codex. Latelier a formulé plusieurs recommandations, en particulier sur le partage de linformation afin dencourager et de faciliter lharmonisation avec les normes Codex et la mise en uvre de lanalyse des risques dans la région.
Thaïlande[24]
73. Comme la recommandé le Codex, la Thaïlande tente dincorporer lanalyse des risques dans le cadre réglementaire et de mettre en uvre les trois volets de lanalyse des risques.
74. La délégation malaisienne a proposé que le Comité demande au Japon de continuer à uvrer pour harmoniser et coordonner les activités visant à obtenir des données sur lingestion alimentaire pour les pays de la région. Une approche progressive pourrait être suivie, comprenant lharmonisation du système de classification des produits alimentaires, lutilisation de données sur lingestion alimentaire dans les méthodes dévaluation des risques et de lingestion alimentaire, dont lanalyse des données.
75. Sur la base des propositions de la Thaïlande et de lInde, le Comité a formulé les recommandations suivantes pour une mise en uvre réussie des principes de lanalyse des risques:
- La région Asie devrait coopérer à lélaboration des programmes de formation visant à mieux faire comprendre le principe de lanalyse des risques et à lappliquer dans les programmes relatifs à la salubrité des aliments; il faudrait demander à la FAO et à lOMS de contribuer à cet exercice, en particulier par une assistance technique.
- La FAO et lOMS devraient jouer un rôle de premier plan en donnant des avis pour lapplication des principes de lanalyse des risques, en particulier lévaluation des risques.
- La région Asie devrait participer activement aux sessions des Comités du Codex sur les résidus de pesticides, les additifs alimentaires et les contaminants, les résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments et lhygiène alimentaire afin de formuler une approche harmonisée de lanalyse des risques, en particulier de lévaluation de lexposition aux produits chimiques dans le régime alimentaire, en tenant compte des besoins des pays en développement de lAsie.
Lévaluation des contaminants par le CCFAC devrait être révisée de manière à inclure les 13 régimes alimentaires régionaux qui seraient utilisés par le CCPR.
- Il faudrait encourager le Codex, la FAO et lOMS à élaborer des lignes directrices simples et pratiques sur lanalyse des risques microbiologiques pour les Etats membres, en particulier ceux en développement.
- Les Etats membres devraient partager les informations disponibles afin dencourager et de faciliter lharmonisation avec les normes Codex et la mise en uvre de lanalyse des risques dans la région.
- Les Etats membres ont confirmé la recommandation de la Commission tendant à ce quils adoptent des structures et procédures organisationnelles assurant la transparence et permettant aux Comités nationaux du Codex dexaminer les opinions des consommateurs et du secteur privé. Il faudrait coopérer avec les consommateurs et le secteur privé concernant la communication sur les risques.
- Lanalyse des risques devrait reposer sur des données scientifiques[25] et tenir compte des différentes tolérances aux risques dans les pays.
- Lanalyse des risques devrait être mise en uvre dune manière progressive.
Questions prioritaires à examiner concernant lévaluation des risques microbiologiques dans les produits alimentaires
76. Le Comité a reconnu que lévaluation des risques microbiologiques accusait un certain retard par rapport à lévaluation des risques chimiques. Le représentant de lOMS a indiqué que son Organisation avait reconnu la nécessité de mettre au point une méthode pratique pour lévaluation des risques microbiologiques et que lOMS, conjointement avec la FAO, avait tenu une consultation initiale sur ce thème en mars 1999. Le rapport de cette consultation ainsi que dautres informations sur lévaluation des risques microbiologiques sont disponibles sur le site web de lOMS. Sur lavis du Comité du Codex sur lhygiène alimentaire, dautres consultations devraient se tenir pour examiner des agents pathogènes spécifiques. Le Comité a adhéré à la proposition de la Thaïlande qui, pour ouvrir le débat et renforcer la coopération dans la région sur cette question, distribuerait un questionnaire quelle a préparé pour les pays membres afin de recueillir des informations sur les problèmes à examiner en priorité concernant lévaluation des risques dans les aliments.
Base de données sur les aliments pour lévaluation de lexposition dans le régime alimentaire
77. La délégation thaïlandaise a souligné la nécessité de disposer dune base de données sur lingestion alimentaire pour procéder à lévaluation de lexposition. La délégation japonaise[26] et celle de la République de Corée ont présenté leurs récentes activités en matière denquêtes sur lingestion alimentaire.
78. Le représentant de lOMS a informé le Comité de la Directive pour la prévision de lingestion alimentaire de résidus de pesticides[27] et du premier Atelier international sur létude de lingestion alimentaire totale tenu aux Etats-Unis en août 1999 dans le cadre du Programme PNUE/FAO/OMS de contrôle de la contamination des aliments (GEMS/Food). Il a déclaré que lOMS continuera de fournir un appui technique dans ce domaine.
79. Le Comité est convenu que:
- Les Etats membres devraient se donner les moyens de procéder à une évaluation de lexposition dans le régime alimentaire;Autres facteurs légitimes et principe de précaution- Les Etats membres devraient coopérer pour mettre en place une base de données nationale sur lingestion alimentaire;
- Les Etats Membres devraient être encouragés à échanger des informations et des données dexpérience en dispensant une formation et en organisant des séminaires et ateliers dans les pays asiatiques. Il a été demandé à la FAO et à lOMS et à des pays développés de soutenir ces activités financièrement ou en fournissant des avis dexperts, un logiciel modèle et des cours de formation.
80. Le Comité est convenu que:
- La consommation alimentaire et les conditions du milieu dans les pays dAsie étaient généralement similaires et lexposition aux dangers ne pouvait pas être très différente. Par conséquent, les pays membres devraient coopérer pour améliorer les méthodes pratiques danalyse des risques. Cela permettrait peut-être à ces pays dapprendre et de comprendre ce que sont les autres facteurs légitimes et mesures de précaution.- Les pays membres devraient suivre les activités du Codex de près pour garantir que dautres facteurs légitimes et lapplication du principe de précaution ne deviennent pas des obstacles au commerce, en particulier pour les pays en développement.
- Des observations ayant été demandées par la lettre circulaire CL 1999/16-GP sur lincorporation du principe de précaution dans les principes de travail pour lanalyse des risques, la Thaïlande et dautres Etats Membres intéressés devraient envoyer leurs observations écrites au Secrétaire de la Commission dici à la mi-décembre.