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Trente-neuvième session (Contd.)

II. ACTIVITES DE L'ORGANISATION

Programme alimentaire mondial (PAM)

a) Rapport sur le Programme et sur la Conférence des contributions

35. Le Conseil était saisi d'un rapport sur le Programme alimentaire mondial et sur la Conférence des contributions qui s'est tenue le 24 septembre 1962 (CL 39/5). En présentant ce rapport, le Directeur exécutif du Programme a précisé que, depuis la Conférence des contributions, la Chine (Taïwan) avait augmenté sa contribution de 5 tonnes de riz et de 5 tonnes de sucre. L'Afrique du Sud a promis une contribution d'une valeur de 102 000 dollars en maïs blanc et en poudre d'oeufs, l'Irak une contribution de 60 000 dollars (deux tiers en dattes et en sirop de dattes et un tiers en espèces) et le Ghana une contribution de 5 000 dollars (moitié en produits et moitié en espèces et en services), ce qui porte à ce jour le total à environ 87 500 000 dollars, dont 63 625 400 dollars en produits, 7 443 650 dollars en services et 16 432 250 dollars en espèces. Il est escompté d'autres contributions qui rapprocheraient encore le total de l'objectif de 100 millions de dollars.

36. Alors qu'il a été promis des quantités suffisantes de céréales et de produits laitiers, on manque de riz et peut-être de sucre. Il n'a été promis que 60 tonnes de riz et, comme il s'agit d'un aliment essentiel, des négociations seront entreprises avec certains gouvernements donateurs pour leur demander de revoir leurs contributions afin d'y inclure des quantités supplémentaires de ce produit. Il n'a été offert ni cacao, ni café, ni tourteaux, ni issues.

37. Certains pays ont inclus les cours de formation, les bourses d'études et les coûts locaux dans leurs contributions en services, mais il est douteux que celles-ci puissent être acceptées en raison des règles du PAM qui paraissent restreindre les services au fret et à l'assurance. Plusieurs pays ont promis des contributions en services sous forme de fret à acheter sur le marché libre; d'autres ont stipulé que le fret offert devrait être utilisé pour transporter sur les navires de leur pays tout ou partie de leurs contributions en produits. Ces questions seront examinées en détail par le Comité intergouvernemental (CIG) lors de sa deuxième session (29 au 31 octobre 1962).

38. Les contributions en espèces n'atteignent qu'environ la moitié de l'objectif envisagé par le CIG. Compte tenu du coût des services supplémentaires en fret et en assurance et des frais d'administration, il ne restera qu'environ 3 à 3,5 millions de dollars pour les achats de produits ne faisant pas l'objet de contributions mais essentiels ainsi que pour les transports intérieurs et les frais annexes dans les pays qui ne pourront pas faire face eux-mêmes à ces coûts. Si le montant des contributions en espèces était insuffisant, le fonctionnement du PAM s'en ressentirait; aussi pourraitil être nécessaire que les pays donateurs revoient leurs contributions en vue de rétablir l'équilibre 1.

39. Malgré ces difficultés initiales, le Directeur exécutif pense que les résultats sont satisfaisants et que les opérations du PAM pourront commencer à partir du ler janvier 1963.

2 Voir également paragr. 309, “Programme alimentaire mondial”.

40. Trois équipes d'enquêteurs envoyées l'une en Indonésie, la seconde en Somalie et au Tanganyika et la troisième au Brésil ont recommandé 48 projets concernant surtout la colonisation des terres, bien que figurent également des projets de réserves alimentaires pour la stabilisation des prix, et des projets d'alimentation scolaire. Quinze projets reçoivent des suites, d'autres font l'objet d'un examen, et l'on espère qu'il sera possible de soumettre à l'examen du CIG, à sa troisième session, un certain nombre de projets concrets.

41. Au sujet de la question des secours en denrées alimentaires, le PAM prend des dispositions pour fournir du thé et du sucre aux régions de l'Iran touchées par le séisme. Le CIG doit examiner à sa deuxième session la question de principe de savoir si les produits offerts à titre de contribution peuvent servir à fournir des semences dans des cas d'urgence ou dans d'autres occasions. De plus, dans l'un des documents qui doivent être examinés à la même session, le Directeur général a indiqué dans quelle mesure il avait délégué ses pouvoirs au Directeur exécutif au sujet des opérations internationales de secours en cas de famine et d'urgence.

42. Le Directeur exécutif a informé le Conseil qu'il était déterminé à maintenir au minimum le secrétariat du PAM et à utiliser autant que possible, sur le plan administratif et technique, les services consultatifs des Nations Unies, de la FAO et des autres institutions spécialisées. Le projet de budget du PAM contient des crédits pour rembourser les services de ces organisations.

43. Le Directeur exécutif a déjà constaté que très rares sont les projets, s'il en est, qui peuvent être exécutés uniquement avec une aide alimentaire, et l'on étudie les moyens de se procurer les autres éléments - assistance technique, matériel, engrais, etc. - que ne peut fournir le PAM. Il faut aussi cependant que les pays bénéficiaires eux-mêmes participent aux projets en apportant la contrepartie voulue, ou en la trouvant ailleurs. Le Directeur exécutif se verra contraint d'appliquer de façon assez stricte les règlements du PAM pour assurer le respect de cet important principe.

44. En conclusion, l'orateur a souligné la nécessité de compléter le programme d'action par des études destinées à faciliter l'examen de l'orientation future des programmes alimentaires multilatéraux. Une réunion inter-institutions a eu lieu à Genève en juillet 1962, et l'on se propose d'accorder une attention considérable aux travaux en question.

45. De nombreux délégués se sont félicités des résultats de la Conférence des contributions ainsi que des progrès réalisés, et tous les orateurs se sont engagés à appuyer le Programme.

46. Tout en notant que le CIG serait appelé à se prononcer sur cette question lors de sa prochaine session, certains délégués ont estimé que l'expression “services acceptables” figurant dans les règlements du PAM devrait viser également les services des techniciens dont les pays bénéficiaires auront besoin pour que les projets entrepris au titre du PAM puissent être menés à bonne fin.

47. L'attention a été attirée sur la nécessité d'appliquer les principes de la FAO en matière d'écoulement des excédents à la fourniture de l'aide alimentaire aux pays en voie de développement.

48. Commentant le fait qu'on ne dispose pas d'assez d'espèces ni de tonnages suffisants de certains produits - riz et sucre en particulier - des délégués ont exprimé l'espoir que les pays donateurs collaboreraient avec le Directeur exécutif pour pallier ces carences; il ne faudrait cependant pas permettre que semblables difficultés initiales empêchent d'entreprendre les opérations au titre du Programme.

49. Plusieurs délégués ont fait part au Conseil des intentions de leurs gouvernements touchant les promesses de contributions.

b) Composition du Comité intergouvernemental du Programme alimentaire mondial

50. Le Conseil adopte la résolution suivante :

Résolution No 1/39

COMITE INTERGOUVERNEMENTAL DU PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

LE CONSEIL

Ayant examiné les nominations au Comité intergouvernemental du Programme alimentaire mondial qu'il avait effectuées en vertu de la résolution No 1/61 de la onzième session de la Conférence de la FAO et de la résolution 1714 (XVI) de l'Assemblée générale des Nations Unies,

Tenant compte de la nécessité de maintenir l'équilibre existant au sein du Comité intergouvernemental, comme le prescrivent lesdites résolutions,

Décide que les dix Etats que le Conseil avait nommés à sa trente-septième session continueront de faire partie du Comité intergouvernemental,

Recommande toutefois qu'avant la fin de 1963 l'Assemblée générale des Nations Unies et la Conférence de la FAO envisagent de porter de 20 à 24 le nombre des membres du Comité intergouvernemental, chacun des deux organes qui désignent les membres du Comité devant en élire deux nouveaux, et que, si les deux Organisations sont d'accord, ces organes procèdent ensuite à ces nominations dès que possible, et

Invite le Directeur général à porter immédiatement cette proposition à l'attention du Secrétaire général des Nations Unies.

Campagne mondiale contre la faim (CMCF)

a) Déroulement de la Campagne

51. Le Conseil était saisi du rapport du Directeur général sur la Campagne contre la faim (CL 39/6 et Supp. 1). En présentant ce rapport, le Coordonnateur de la Campagne a déclaré que les deux faits les plus saillants ces derniers temps avaient été la création de nouveaux comités nationaux CMCF (leur nombre s'élevant aujourd'hui à 48) et la résonance toujours plus large de la Campagne dans l'opinion publique mondiale. Depuis l'institution de la Décennie des Nations Unies pour le développement, la Campagne, plus que jamais, doit attirer l'attention mondiale sur la nécessité d'une agriculture hautement productive et sur le rôle essentiel de l'agriculture dans la réalisation de la “croissance économique autonome” qui est l'objectif de la Décennie. C'est pourquoi l'on s'efforce actuellement d'assurer une coopération plus étroite, une intégration plus complète des activités de la Campagne dans le programme de la Décennie. Le Directeur général a déjà reçu, pour la CMCF, une aide importante d'autres organisations des Nations Unies. Une caractéristique originale et nouvelle de la Campagne est qu'elle représente - fait unique - une action d'entraide entre les peuples. Elle s'efforce de faire sentir aux individus qu'ils doivent prendre une part personnelle, dans le contexte de la solidarité internationale, à une entreprise de longue haleine contre la faim. Il est donc nécessaire de créer ou de renforcer les comités nationaux et de faire en sorte que les groupes non gouvernementaux et les associations civiques puissent y participer efficacement.

52. La Campagne est essentiellement une oeuvre d'éducation, dans laquelle les projets d'action ont une valeur de démonstration. Néanmoins, les choses avancent dans ce domaine, et la FAO établit actuellement des plans d'activités représentant un coût de plus de 20 millions de dollars et dont plus du quart ont été financés ou doivent l'être par des groupements participant à la Campagne. On espère qu'à l'avenir l'industrie intensifiera beaucoup son concours, en apportant les contributions qui correspondent le mieux aux aptitudes particulières des diverses firmes.

53. La Campagne arrivera à son milieu en mars 1963 et, aux environs du 21 mars, sera lancéeune Semaine mondiale contre la faim. Cette Semaine, qui donnera lieu à un grand geste de solidarité mondiale, permettra d'utiliser les résultats des efforts précédents et donnera à la Campagne l'élan nécessaire pour sa deuxième phase. Le Conseil pourrait promouvoir les nombreux plans de participation non gouvernementale en invitant les Etats Membres à proclamer la semaine du 21 mars “Semaine mondiale contre la faim”. Les chefs d'Etat pourraient, cette fois, donner à la Campagne, par leurs messages et déclarations, un appui plus vigoureux encore qu'aux environs du ler juillet 1960, date d'ouverture de la Campagne. Près de quatre-vingts pays ont déjà accepté de participer à la Semaine en émettant des timbres de la CMCF. Si leur exemple est suivi par tous les pays, on peut compter voir émettre, le 21 mars 1963, un milliard et demi de timbres, c'est-à-dire autant qu'il y a d'individus sous-alimentés ou mal nourris sur la planète.

54. En conclusion, le Coordonnateur a exprimé l'espoir que les gouvernements prêteraient leur concours en vue d'obtenir des comités CMCF qu'ils participent au financement des dépenses centrales afin que l'administration de la Campagne ne se trouve pas paralysée en ce moment critique.

55. Plusieurs délégations, en déclarant avoir pris connaissance avec intérêt du rapport du Directeur général et de l'exposé du Coordonnateur, ont exprimé la conviction que la Campagne était le moyen le plus rapide et le plus efficace de vulgariser le problème de la faim et d'en faire comprendre la gravité à l'opinion mondiale. Il s'agit en fait d'une campagne contre le sous-développement et, si les gouvernements lui apportent leur appui sans réserve, elle peut devenir l'entreprise la plus utile à l'humanité que la FAO ait jamais tentée.

56. Plusieurs délégués ont annoncé que leurs pays venaient de créer des comités CMCF ou s'occupaient de renforcer les comités existants au niveau le plus élevé. D'autres délégués ont rendu compte des programmes concrets que leurs pays ont entrepris d'exécuter, sous l'influence de la CMCF, dans les domaines de l'agriculture et de la nutrition. L'observateur permanent du Saint-Siège a déclaré que le Deuxième Concile du Vatican avait, dans son premier communiqué, attiré l'attention mondiale sur la nécessité de libérer l'humanité de la faim. Il a assuré le Conseil que le Saint-Siège travaillerait le plus possible à donner au message de la Campagne une diffusion encore plus large.

57. Plusieurs délégations ont donné leur appui à la Semaine mondiale d'action contre la faim centrée sur le 21 mars 1963. Le délégué de la France a déclaré que le Comité national CMCF avait décidé d'axer la propagande de la troisième Semaine nationale, qui coïncidera avec la Semaine mondiale, sur l'idée que la victoire sur la faim est possible. Un autre délégué a annoncé que son pays participerait au Plan philatélique de la CMCF, ce qui porte à 78 le nombre des pays dont la participation est certaine. Un autre délégué encore a fait observer que la Semaine serait un événement vraiment exceptionnel si les gouvernements pouvaient, à l'occasion de cette manifestation mondiale, promulguer des textes législatifs qui auraient des répercussions importantes sur les niveaux de vie et le progrès agricole.

58. Le Conseil prend note du rapport du Directeur général (CL 39/6 et Supp. 1). Il exprime sa conviction que la Campagne jouera un rôle capital dans l'élimination du déséquilibre entre les pays développés et les autres : c'est une entreprise à laquelle tous les pays doivent participer en se comportant de façon solidaire dans cette oeuvre de longue haleine. Le Conseil est d'avis, comme la Conférence l'a recommandé à sa dixième session, que tous les pays instituent des comités CMCF, en leur donnant une base assez large pour que le public participe le plus possible à la Campagne. La tâche particulière de ces comités est de faire comprendre au public la nécessité d'éliminer les causes lointaines de la faim plutôt que de chercher à pallier le fléau.

59. Le Conseil invite en outre tous les Etats Membres des institutions des Nations Unies à proclamer la semaine du 21 mars 1963 Semaine mondiale contre la faim et à encourager par tous les moyens appropriés les participations bénévoles. En particulier, le Conseil invite instamment tous les Etats Membres à émettre le 21 mars 1963 des timbres postaux de la CMCF en quantité suffisante, avec des dénominations assez basses pour qu'ils servent le plus possible à l'affranchissement, ce qui contribuerait à diffuser au maximum le message de la Campagne, conformément aux recommandations relatives à l'émission philatélique qui figurent dans le document CL 39/6. 3 Le Conseil invite aussi lesdits Etats Membres à rehausser, le cas échéant, l'importance de la Semaine contre la faim en s'arrangeant pour prendre, à ce moment, des décisions gouvernementales importantes - mesures, actes législatifs, projets - dont la préparation serait suffisamment poussée.

60. De plus, le Conseil a recommandé que les Etats Membres susvisés aident la FAO, dans toute la mesure possible, à obtenir la partie des fonds destinés à couvrir les dépenses centrales de la Campagne qui doit être fournie par des contributions bénévoles.

b) Congrès mondial de l'alimentation, juin 1963

61. Le Conseil note avec intérêt les renseignements fournis par le Directeur général au sujet des plans du Congrès mondial de l'alimentation dans le document CL 39/7 4 et par le Secrétaire général du Congrès dans l'exposé d'introduction qu'il a consacré à la question. Il note avec satisfaction que le Comité préparatoire constitué par le Directeur général pour lui fournir des avis touchant l'organisation du Congrès a tenu sa première réunion du 26 au 28 mars 1962, afin d'examiner les objectifs, le calendrier, l'ordre du jour et les méthodes de travail du Congrès.

62. Le Conseil tient à répéter que le principal objectif du Congrès est de réunir, au milieu de la Campagne contre la faim, un échantillon amplement représentatif de tous ceux qui participent aux activités de la Campagne, par exemple comités nationaux, organisations non gouvernementales, groupements confessionnels, universités, sociétés savantes, personnalités éminentes du domaine scientifique et dirigeants de l'opinion publique s'intéressant à la Campagne. Il s'agira de mettre en relief l'objet de celle-ci, de déceler les lacunes des connaissances et d'indiquer dans quelles directions l'effort devrait être le plus vigoureux. Le Congrès doit être le point de ralliement de ceux qui se sont engagés dans l'action et de ceux qui sont en mesure d'animer et d'orienter l'action de portée mondiale qui s'organise actuellement.

63. Le Conseil approuve la décision du Directeur général de convoquer le Congrès du 4 au 18 juin 1963, à Washington, sur invitation du gouvernement des Etats-Unis, c'est-à-dire à une époque qui coïncidera avec le vingtième anniversaire de la Conférence de Hot Springs. Le Conseil remercie le gouvernement des Etats-Unis de la généreuse hospitalité qu'il accorde au Congrès. Le Congrès aura un caractère essentiellement non gouvernemental et les participants y seront invités à titre personnel, de manière qu'ils puissent s'exprimer librement, sans engager en quoi que ce soit leurs gouvernements. Cependant, il serait essentiel que des représentants des Etats Membres ayant la responsabilité des politiques et possédant une grande expérience administrative assistent au Congrès.

3 Déroulement de la Campagne mondiale contre la faim.
4 Plans en vue du Congrès mondial de l'alimentation (Exposé du Directeur général)

64. Le Conseil estime que le Directeur général doit s'efforcer de réaliser une participation équilibrée au Congrès, comprenant des représentants de tous les intérêts en jeu aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Une participation convenable de ces derniers pays est indispensable au succès.

65. Le Conseil suggère que les gouvernements des pays développés, les comités nationaux de la CMCF et les organismes appropriés envisagent de fournir soit sous forme de bourses, soit par subventions directes, l'assistance nécessaire pour que les régions en voie de développement puissent se faire représenter convenablement au Congrès.

66. Le Conseil autorise le Directeur général à affecter un montant maximum de 150 000 dollars au paiement des frais de voyage et de subsistance des personnes qui ont été invitées à prendre la parole devant le Congrès - montant qui sera dégagé grâce à des économies réalisées dans le budget ordinaire de l'Organisation - dans la mesure où ces frais ne pourraient être financés par les pays d'où proviennent les orateurs ou par toute autre source.

Activités au titre du Programme

67. Afin d'être mieux informé des activités de la FAO touchant aux problèmes techniques, de se tenir au courant de l'évolution des divers secteurs d'activités et de jeter les bases des plans futurs, le Conseil, à sa trente-cinquième session, avait décidé d'entreprendre, à chacune de ses principales sessions, un examen général des travaux de quelques divisions, sous-divisions et services, en commençant par a) la Division des institutions et services ruraux, b) le Service des publications, et c) le Service de l'information.

68. Il s'agissait, pour les délégués au Conseil et le Secrétariat, d'évaluer de concert les progrès accomplis dans chaque domaine technique et de passer en revue les problèmes restant à résoudre dans le domaine particulier considéré, aidant ainsi les gouvernements et le Directeur général à définir les programmes futurs, et notamment les politiques d'ensemble, les méthodes de travail et ampleur des activités à entreprendre dans chacun des domaines de la compétence de la FAO.

69. Comme il y avait été invité par le Conseil, le Directeur général a soumis à ce dernier des rapports exposant succinctement l'évolution des activités des divisions et services susmentionnés, indiquent les principaux résultats obtenus et les principales difficultés rencontrées, ainsi que les aspects sur lesquels porte spécialement l'accent dans le programme en cours, et enfin estimant les tendances futures.
Ces rapports avaient été soumis à l'état de projet au Comité du Programme, si bien que le Conseil a eu l'avantage des observations formulées par ce dernier à leur sujet (CL 39/13 5).

a) Division des institutions et services ruraux

70. Le Conseil se félicite qu'il existe à la FAO une Division chargée expressément des questions organisationnelles et institutionnelles qui, tout en débordant le cadre de la technique, de l'économie ou de l'agriculture, jouent un très grand rôle dans la réalisation des plans de développement et dans l'amélioration des niveaux de vie. Le Conseil félicite le Directeur général du renforcement qui a déjà eu lieu dans la Division. Le Directeur général espère qu'avec l'appui du Conseil et de la Conférence un renforcement ultérieur sera possible pendant l'exercise 1964/65.

5 Rapport Session conjointe du Comité du programme et du Comité financier, juin 1962.

71. Les membres du Conseil s'accordent à estimer que la nature et la complexité des tâches de la Division exigent une coordination très poussée à plusieurs niveaux et une action pleine de tact dans les pays membres. Le Conseil souligne particulièrement la nécessité de la coordination à l'intérieur de la Division, avec les autres divisions, et avec les autres institutions. Pour ce qui est de la coordination entre les Sous-divisions de la Division, les délégués ont noté avec satisfaction le lancement de projets pilotes intéressant à la fois la vulgarisation, les coopératives et le crédit.

72. Quant à la coordination avec l'Organisation des Nations Unies et les institutions spécialisées - parmi lesquelles il a été fait particulièrement mention de l'OIT et de l'Unesco - le Directeur général a rappelé que, de par son Acte constitutif, la FAO est spécifiquement chargée d'améliorer la condition des populations rurales. Au cours des toutes dernières années, plusieurs institutions des Nations Unies, comprenant de mieux en mieux l'importance de ces questions, ont lancé des activités dans ce domaine. Le Directeur général ne cesse de déployer des efforts énergiques pour développer la coordination et empêcher les doubles emplois. Les résultats ne sont pas encore pleinement satisfaisants, mais on s'efforce d'améliorer la situation en recourant à des accords en bonne et due forme et en resserrant les contacts et la coopération dans les activités quotidiennes. Comme la Conférence et le Conseil l'avaient demandé, la FAO continuera de s'efforcer à coopérer aussi avec les institutions bilatérales, multilatérales, philanthropiques, etc., qui n'appartiennent pas au système des Nations Unies.

73. La nature délicate des travaux de la Division est particulièrement apparente dans le domaine de la réforme agraire et, à un moindre degré, dans celui de l'organisation et de l'administration des services agricoles. Certes, la Division ne peut présenter des avis sur la réforme agraire qu'à la demande des gouvernements et elle doit se borner à présenter une analyse objective des questions techniques, économiques et financières qui se posent; cependant, plusieurs délégués ont souligné que ces avis devraient mettre en lumière les heureux résultats de telles mesures. Un délégué a fait observer que la réforme agraire constituait une condition préalable pour pouvoir consacrer des fonds a des projets productifs; en effet, elle permet d'obtenir la production dont on a besoin pour financer d'autres projets et activités. D'autres délégués ont affirmé qu'il était impossible d'établir des priorités rigides et que les activités intéressant la réforme agraire devaient marcher de pair avec les initiatives dans d'autres domaines sociaux, économiques et techniques. On a de plus en plus besoin de publications sur la réforme agraire, et le Conseil a été informé que plusieurs publications importantes étaient en préparation ou à l'étude.

74. Le Conseil a souligné aussi l'importance des activités relatives à l'enseignement, à la formation, à la vulgarisation, à l'organisation de services agricoles et de coopératives. Il importe tout particulièrement de développer les coopératives lorsque la petite exploitation domine. En présentant des avis sur la création des coopératives, il faut veiller spécialement à adapter les formes traditionnelles des coopératives aux besoins des pays en voie de développement. Les orateurs ont continuellement souligné le rôle indispensable de la recherche sociologique rurale et de l'étude du facteur humain dans toutes les activités de la Division. Plusieurs délégués ont mentionné les larges possibilités qui s'offrent d'améliorer le sort des ruraux en établissant des programmes d'action en faveur de la jeunesse rurale. Ils ont demandé que la Division étende ses activités dans ce domaine.

75. On a signalé à plusieurs reprises la nécessité de recruter des experts d'un niveau élevé pour la Division, car en fin de compte, le succès d'un projet dépend du personnel. Le recrutement de personnel du niveau requis est particulièrement difficile dans cette Division où il est rarement possible d'appliquer directement à un pays l'expérience acquise dans un autre et où les à-côtés politiques délicats des questions traitées exigent une diplomatie et un tact exceptionnels. Il s'agit de trouver du personnel ayant une formation très large et poussée et une expérience internationale : doyens de facultés agricoles, directeurs de stations centrales d'expérimentation, directeurs généraux de services agricoles, etc. Même quand on peut trouver des candidats convenables, les postes et les traitements du cadre organique, bien souvent, les intéressent trop peu pour qu'on parvienne à les recruter.

76. Plusieurs délégués ont suggéré de modifier l'organisation interne de la Division. Suivant l'un des avis exprimés, il conviendrait de combiner la vulgarisation, l'enseignement et la recherche. Selon une autre suggestion, il faudrait rattacher l'enseignement ménager à cette Division, de façon à promouvoir la vulgarisation rurale par l'action auprès des familles. Mais il faut dire que, si d'autres arrangements organisationnels sont toujours possibles et si leur adoption peut avoir ses inconvénients et ses avantages, l'organisation actuelle permet une répartition raisonnable de la charge de travail de la Division. La coordination souhaitable est assurée par le bureau du Directeur.

b) Service des publications

77. Le Conseil tient à souligner l'importance qui s'attache au Service des publications, dont le rôle consiste à assurer la mise en forme et la distribution, dans les trois langues officielles, de tous les documents de travail et publications de la FAO.

78. En particulier, le Conseil insiste sur l'importance des publications de l'Organisation, qui permettent d'exposer aux Etats Membres les politiques et conclusions de l'Organisation touchant ses nombreux domaines d'activité. Ces publications servent aussi à attirer l'attention des gouvernements sur les recommandations de la FAO, et à faire connaître l'Organisation et ses travaux aux membres influents de la collectivité.

79. Le Conseil partage les vues du Comité du programme et en particulier sa conclusion selon laquelle la politique générale de l'Organisation en matière de documentation, telle qu'elle a été approuvée par la Conférence à sa cinquième session, reste fondamentalement valable. Il se félicite de constater que les dispositions prises par le Directeur général touchant l'établissement du programme, si elles obligent à de nombreux remaniements pour tenir compte de l'évolution de la situation entre le moment de la préparation du budget et le début de l'exercice, permettent d'éliminerpresque entièrement l'arriéré de publications qui existait par le passé. Tout en notant avec satisfaction une certaine amélioration dans le contenu et la présentation des publications de la FAO, le Conseil recommande instamment que toute l'attention voulue soit donnée à la préparation de textes originaux de haute qualité et aussi concis que possible.

80. A ce propos, deux représentants ont souligné la nécessité d'accorder une attention spéciale aux versions française et espagnole des publications qui sont dans la plupart des cas des traductions de l'anglais et qui parfois laissent à désirer.

81. Le Directeur général a fait remarquer que le déséquilibre signalé par le Comité du programme entre les exigences à satisfaire en matière de documentation et les ressources disponibles à cet effet est particulièrement sensible dans le secteur de la traduction. L'effectif permanent des sections de traduction est devenu insuffisant pour faire face au volume croissant de travail et il y a actuellement pénurie de traducteurs indépendants réellement capables auxquels on pourrait faire appel à titre temporaire.

82. Il en résulte pour le personnel un surmenage dont la qualité du travail souffre inévitablement. Le Directeur général a indiqué que d'autres institutions des Nations Unies sont dans la même situation et que l'on a récemment entrepris d'y trouver des remèdes communs.

83. Le Directeur général a aussi exposé les résultats obtenus jusqu'à présent pour ce qui est de la modernisation du matériel de reproduction dont dispose le Service; il espère mener cette entreprise à bonne fin au cours de la période biennale 1964/65.

84. Le Conseil prend note de ces renseignements; tout en reconnaissant qu'un certain déséquilibre subsistera probablement toujours entre les tâches et les ressources du Service des publications, il recommande de prendre toute mesure utile, lors de l'établissement du programme et du budget, pour réduire ce déséquilibre de manière qu'il n'entrave pas les activités essentielles de l'Organisation.

85. Le Conseil insiste sur le fait que la documentation nécessaire à l'exécution des programmes approuvés, de même que les publications rendant compte des résultats obtenus, font partie intégrante des programmes eux-mêmes. Des crédits budgétaires suffisants devraient donc être prévus à ce titre dans le cadre de chaque projet.

86. A ce propos, le Conseil note avec approbation les mesures prises pour assurer la réimpression des publications de la FAO par des Etats Membres ou par d'autres autorités appropriées, ainsi que pour faciliter la publication à l'extérieur de la documentation régionale, étant entendu que l'on restera fidèle au principe de l'égalité de traitement entre les langues officielles.

87. Au sujet de la distribution des publications de la FAO, deux délégués ont signalé que leurs gouvernements recevaient un nombre excessif d'exemplaires de certaines publications. Le Directeur général a déclaré que l'on procédait actuellement à l'enquête ordonnée par la Conférence à sa onzième session concernant les besoins des Etats Membres en matière de publications de la FAO et l'utilisation qui est faite de ces publications; les résultats de cette enquête seront communiqués à la douzième session de la Conférence.

88. L'attention a également été appelée sur les possibilités qu'ont les Etats Membres de procéder à des ajustements dans le cadre des contingents de publications de la FAO qui leur sont alloués.

89. Le Conseil note avec satisfaction que le chiffre des ventes de publications de la FAO continue d'augmenter; il approuve les efforts déployés par le Directeur général pour l'améliorer encore par des contacts avec les agents de vente, ainsi qu'en utilisant les moyens offerts par le Fonds spécial des publications.

c) Service de l'information

90. Le Conseil, comme le Comité du Programme, reconnaît l'importance et la complexité croissante du travail de ce service, étant donné que les moyens de communication se développent rapidement et que les informations destinées à favoriser le bien-être de l'homme font l'objet d'une demande croissante. Le Conseil note avec satisfaction que le récent renforcement de ce Service, tant au Siège que dans les régions, a déjà donné des résultats très nets du point de vue tant de la production, de la qualité et de l'équilibre du programme que de la diffusion du matériel fourni. Plusieurs membres du Conseil ont souligné la nécessité de renforcer encore le personnel des bureaux régionaux et d'utiliser, le cas échéant, des correspondants locaux, comme le propose le Secrétariat.

91. Le Service a principalement pour objet :

  1. De faire prendre conscience au public de la gravité de la situation alimentaire dans le monde, non seulement dans les conditions actuelles mais aussi en fonction de l'expansion démographique généralisée;

  2. De faire valoir qu'il est possible de contribuer à la solution de ce problème, du fait que les ressources mondiales sont loin d'être complètement exploitées;

  3. De faire mieux comprendre la nécessité d'une collaboration internationale pour assurer le développement de l'agriculture et relever les niveaux de nutrition aussi rapidement que possible.

92. Il est, de toute évidence, indispensable que le Service cherche à utiliser le mieux possible les moyens convenant aux conditions de chaque pays. Ainsi, alors que l'utilisation envisagée de correspondants locaux peut constituer une solution appropriée, il faut éviter, notamment dans les pays développés, de paraître ignorer les grandes agences de presse. Comme on l'a souligné, de nombreuses régions ont besoin d'une documentation illustrée qui puisse facilement être traduite dans la langue du pays. Il a été suggéré que la FAO examine également le moyen de constituer une photothèque qui serait à la disposition des pays membres à des fins éducatives pratiques, et dont l'Organisation pourrait se servir pour éditer un livre illustré sur l'agriculture dans le monde.

93. Le Conseil note avec approbation que l'on se préoccupe davantage d'utiliser le film documentaire agricole. Il s'agit là d'une entreprise de grand intérêt, car le film constitue une source de connaissances à tous les échelons. On tourne actuellement un grand nombre de films sur l'agriculture, à la réalisation desquels participent activement les agriculteurs eux-mêmes; la FAO devrait donc examiner la possibilité de constituer une cinémathèque et favoriser les échanges de films entre les Etats Membres.

94. La radio et la télévision prennent, évidemment, une importance croissante en tant que moyens d'information pour la FAO. L'attention que leur accorde aujourd'hui le Service traduit les possibilités futures qu'elles offrent du fait de leur développement inévitable. Le Conseil félicite le Directeur général d'avoir pris des mesures pour la formation de spécialistes des techniques de la radiodiffusion agricole et rurale, dans le cadre général des efforts destinés à aider les gouvernements à développer leurs services d'information agricole (voir paragraphes 99 à 113).

95. Le Conseil se félicite également de l'action entreprise par le Service pour obtenir que les grandes agences de presse mondiales accordent leur soutien à la FAO et à ses activités. Il reconnaît toutefois que, la FAO étant une organisation intergouvernementale, les principaux circuits assurant la transmission de son matériel d'information doivent passer par les gouvernements des Etats Membres, en raison de la structure de l'Organisation et parce que c'est là le seul moyen de renseigner sur la FAO des secteurs fort importants de la population mondiale.

96. Le Conseil estime en outre que, parmi les fonctionnaires nationaux ainsi que les autres intellectuels et personnalités influentes, nombreux sont ceux qui sont insuffisamment renseignés sur la FAO, son travail et la façon dont elle s'occupe des graves problèmes qu'elle doit affronter. De ce fait, ces personnes n'emploient pas autant qu'elles le souhaiteraient leur influence pour hâter la solution de ces problèmes. Il est donc recommandé que le Service envisage d'utiliser davantage les services publics (les Comités nationaux FAO par exemple) pour transmettre les informations destinées à ces personnes. On a estimé, en même temps, que ces services devraient être plus largement utilisés pour toucher l'ensemble du public, encore que cette méthode risque d'entraîner plus de complications et de difficultés quand lesdits services ne disposent pas pour cela d'un personnel et d'un matériel suffisants.

97. A cet égard, on a signalé les excellents numéros de publications illustrées que d'autres institutions ont consacrés à la CMCF, et certains délégués ont envisagé le moment où la FAO elle-même sera en mesure de publier un périodique de haute qualité comme ceux des institutions soeurs, afin de pouvoir régulièrement rappeler son existence et les grandes tâches qu'elle doit remplir aux importants secteurs de l'opinion publique qui lisent et apprécient ce genre d'information documentaire.

98. En formulant ces vues, le Conseil a conscience que les progrès réalisés ces deux dernières années par le Service sont dus dans une large mesure aux ressources supplémentaires fournies par la CMCF, et il se félicite que le Congrès mondial de l'alimentation offre l'occasion d'intensifier les activités du Service de l'information.

Activités dans le domaine de l'information agricole

a) Généralités

99. Pour contribuer à accroître plus vite la production agricole et à améliorer la commercialisation et la distribution des produits alimentaires dans les pays en voie de développement, la Conférence avait adopté à sa onzième session (voir rapport, paragr. 310–313) une proposition tendant à ce que la FAO aidât les Etats Membres à renforcer leurs services d'information agricole, notamment en vue d'appuyer leurs programmes de vulgarisation et d'éducation

100. La Conférence avait estimé qu'étant donné les incidences budgétaires des mesures à prendre le Conseil devait soumettre à la douzième session de la Conférence un programme à long terme d'action dans ce domaine. D'ici là, elle avait demandé que le sujet fût étudié au cours des conférences régionales de 1962 et avait invité le Directeur général à organiser pendant l'exercice biennal 1962/63 des séminaires ou des centres de perfectionnement dans la mesure où des fonds de la CMCF ou d'autres sources seraient disponibles à cette fin. Quant au programme à long terme, la Conférence demandait qu'il se fondât :

  1. Sur l'exposé des principes relatifs aux tâches des services de l'information agricole ainsi qu'à leurs techniques;

  2. Sur des exposés de la situation et des besoins présentés par les Etats Membres aux Conférences régionales.

101. La délégation des Etats-Unis ayant aimablement accepté de rédiger l'exposé des principes, le Conseil a désigné un Groupe de travail 6 avec le mandat suivant :

  1. Examiner l'exposé des principes préparé par les Etats-Unis;

  2. Etudier les directives qui permettraient à la FAO d'aider avec le plus d'efficacité possible les Etats Membres à améliorer les techniques utilisées par leurs services d'information agricole 7;

  3. Etablir en fonction de ces directives un programme de travail (Rapport de la onzième session de la Conférence, paragr. 313).

6 Le Conseil a désigné pour faire partie du Groupe de travail réuni du 10 au 12 octobre 1962 les Etats ci-après : Australie, Canada, Ghana, Inde, Maroc, République arabe unie et Etats-Unis d'Amérique. La composition du Groupe était la suivante :

Président MembresM. R. Lyle Webster (Etats-Unis)
M. A.L. Senger (Australie)
M. F. Shefrin (Canada)
M. M. Krishan (Inde)
MM. A. Sbihi et A. Doukkali (Maroc)
M. H. Abdullah (R.A.U.)

7 Dans cette section du rapport, le terme “agriculture” et ses dérivés englobent, comme il est dit à l'Article premier de l'Acte constitutif de la FAO, “les pêches, les produits de la mer, les forêts et les produits bruts de l'exploitation forestière”. Ainsi, le terme “activités agricoles” englobe tous les aspects de l'exploitation des ressources des terres, des mers et des eaux douces, y compris le traitement, l'emmagasinage, la manutention et la commercialisation des denrées alimentaires et autres produits primaires (à l'exception, bien entendu, des ressources minérales).

102. Ayant pris en considération le rapport du Groupe de travail, le Conseil désire soumettre les recommandations suivantes touchant: a) la façon dont la FAO peut aider le plus efficacement les Etats Membres à améliorer les techniques utilisées par les services de l'information agricole et b) un programme de travail fondé sur les principes proposés. Il désire aussi exprimer sa satisfaction de l'exposé des principes présenté par le Gouvernements des Etats-Unis (CL WPI/1 8).

b) Objet d'un service national d'information agricole

103. Il est extrêmement important de fournir une information à ceux qui cultivent la terre ou qui, de toute autre façon, s'adonnent à des activités agricoles, qu'il sagisse de production ou de distribution, ainsi qu'à ceux qui assument des fonctions administratives ou consultatives dans le domaine de l'agriculture. Cette information, présentée sous une forme appropriée, doit porter sur :

  1. Les programmes et politiques agricoles du gouvernement;

  2. Les techniques que les agriculteurs peuvent utiliser avec profit dans leur tâche quotidienne;

  3. Les meilleurs méthodes de traitement, d'emmagasinage, de manutention et de commercialisation de leur production;

  4. Les services et moyens d'action qui sont à leur disposition.

104. Fournir cette information est le rôle de ce que l'on appelle généralement les services de l'information agricole, qui peuvent faire partie ou non des services de vulgarisation. S'ils en sont distincts, il faut assurer une étroite collaboration entre eux. De tels services sont indispensables au développement de l'agriculture, mais bien entendu les systèmes d'organisation et les méthodes doivent s'adapter aux conditions administratives et autres du pays.

105. L'existence de bons services d'information agricole augmente l'utilité des autres formes d'aide de la FAO aux Etats Membres. Par exemple, un projet d'amélioration des cultures ne peut être observé que par un nombre limité de personnes susceptibles de mettre à profit ce qu'elles auront vu. Mais, s'il existe un programme d'information efficace, l'utilité d'un projet de ce genre sera connue dans toutes les régions du pays, qui en tirera ainsi le meilleur parti possible.

106. L'efficacité d'un service d'information agricole dépend des moyens dont il dispose pour a) obtenir l'information dont il a été fait état plus haut, b) la présenter de façon qu'elle soit facilement assimilable, et c) la diffuser aussi largement que possible.

107. Il existe certainement de vastes possibilités d'améliorer les services de l'information agricole dans de nombreux pays qui ne disposent pas de toutes les ressources et moyens d'action nécessaires. Le Conseil propose en conséquence que ces services soient renforcś et même qu'il en soit créé dans les pays qui n'en possèdent pas encore. Il attache une grande importance au développement des activités de la FAO dans ce domaine et recommande qu'une aide en vue de renforcer ou de créer de tels services soit fournie, sous l'égide de l'Organisation, aux pays qui en feraient la demande.

c) Principes devant régir l'action de la FAO

108. Il est inévitable que les fonctions et les méthodes de travail du service d'information d'une organisation intergouvernementale diffèrent sensiblement de celles d'un service national.

8 Principes directeurs pour le renforcement des services d'information agricole de la FAO et des Etats Membres de la FAO.

109. A cause des distances, des difficultés d'ordre linguistique et, par-dessus tout, de la nécessité de tenir pleinement compte du milieu ainsi que des facteurs sociologiques et administratifs, il est totalement exclu que la FAO elle-même puisse atteindre directement le public mondial, ou même une partie raisonnablement importante de celui-ci. Comme l'a souligné la Conférence à sa dixième session, c'est là une tâche qui incombe et qui doit continuer d'incomber aux Etats eux-mêmes.

110. Toutefois, il appartient à la FAO de promouvoir “une action particulière et collective” des Etats Membres pour“améliorer le rendement de la production et l'efficacité de la répartition de tous les produits alimentaires et agricoles” 9. La FAO peut donc contribuer: a) à la mise en commun des connaissances et des services d'experts au bénéfice des Etats Membres qui désirent organiser ou renforcer leurs services d'information agricole, et b) à l'établissement de liens efficaces entre ses propres travaux d'information et les activités des services nationaux d'information agricole.

111. Dans ces conditions, l'action de la FAO devrait s'inspirer des principes suivants :

  1. Tous les Etats Membres devraient pouvoir bénéficier de l'aide de la FAO pour l'organisation ou le renforcement de leurs services d'information agricole, et la FAO devrait octroyer cette aide sur demande des gouvernements intéressés. En même temps, il ne faudrait négliger aucune occasion de souligner la nécessité d'améliorer lesdits services.

  2. L'assistance fournie par la FAO dans ce domaine devrait viser principalement à enseigner à des ressortissants des Etats Membres les techniques et la pratique de l'information, y compris la production, l'utilisation et la diffusion du matériel d'information. La FAO devrait aussi fournir des conseils touchant l'organisation et le fonctionnement de ces services.

  3. Si le but final est et doit être de constituer des services d'information bien équilibrés, la FAO devrait cependant s'efforcer, comme l'a recommandé la Conférence à des sessions antérieures, de s'occuper particulièrement de l'aide touchant les moyens audiovisuels et notamment la radiodiffusion rurale, en tenant dûment compte des circonstances propres à chaque pays et de la nécessité d'atteindre un public d'agriculteurs aussi large que possible.

  4. L'aide aux Etats Membres sur le plan national ou régional peut prendre des formes diverses: organisation de séminaires et centres de perfectionnement; visite dans les pays de fonctionnaires compétents de la FAO; octroi de bourses pour l'étude des techniques de l'information, y compris des stages pratiques dans les services d'information centraux ou régionaux de la FAO ou de pays dotés d'une très bonne organisation dans ce domaine. Des confrontations d'expérience entre les pays devraient compléter cette assistance.

  5. La FAO devrait disposer, tant au Siège que dans ses bureaux régionaux, de fonctionnaires capables d'assurer cette assistance, qu'elle compléterait au besoin en fournissant des experts. Pour garantir une efficacité maximum, ces fonctionnaires devraient être recrutés parmi les personnes qui s'occupent activement de l'information agricole ou qui possèdent dans ce domaine une expérience étendue, et l'action des experts devrait s'exercer, dans les pays, auprès de ceux qui sont ou seront chargés du travail d'information agricole.

  6. Etant donné les rapports existant entre l'information et la vulgarisation agricoles, il est extrêmement important que les services compétents travaillent en étroite coopération et consultation, aussi bien au Siège de la FAO et dans ses bureaux régionaux que dans les administrations nationales. Les services de vulgarisation doivent être capables d'aider les agriculteurs à tirer parti du matériel distribué par les services d'information agricole, ces derniers, qu'ils relèvent ou non des services de vulgarisation, devant être équipés pour fournir le type de matériel requis par les vulgarisateurs. Bien entendu, le matériel de caractère technique devrait être préparé par un personnel compétent.

  7. Il convient de mettre pleinement à profit les travaux effectués par d'autres institutions internationales opérant dans des domaines connexes.

9 Préambule de l'Acte constitutif de l'Organisation.

d) Programme d'action

112. Eu égard aux principes directeurs ci-dessus et compte tenu du fait qu'il a été invité à recommander un programme d'action à long terme qui serait entrepris dans le cadre du Programme de travail de l'Organisation pour 1964/65, le Conseil est convenu des recommandations suivantes:

  1. Avant tout, il est nécessaire de signaler aux Etats Membres de la FAO l'importance que présentent de bons services d'information agricole et le fait que la FAO peut, s'ils le désirent, leur fournir une aide. Une action dans ce sens a déjà été entreprise en 1962 conformément aux directives de la Conférence.

  2. Il est souhaitable que l'Organisation soit dotée d'un personnel qualifié qui aurait pour tâche de se rendre dans les Etats Membres, de déterminer leurs besoins en fonction de la situation existante, de stimuler l'établissement de programmes d'action et d'y participer en coopération avec les membres du personnel s'occupant d'activités connexes. Les bureaux régionaux comme le Siège doivent être dotés de personnel de ce genre; dès 1964, l'Organisation peut prendre le départ en assurant le recrutement du nombre voulu de fonctionnaires du cadre organique bien qualifiés dans le domaine des techniques de l'information agricole et en prévoyant les crédits nécessaires au titre des voyages et dépenses connexes.

  3. L'aide pratique aux Etats Membres qui désirent établir ou renforcer leurs services d'information agricole peut se faire selon des modalités différentes. Tout d'abord, le Conseil espère que ces pays profiteront des moyens mis à leur disposition au titre du Programme élargi d'assistance technique en faisant figurer dans le programme qu'ils soumettent au Bureau de l'assistance technique des demandes de conseils et d'assistance en la matière. En outre, pour former du personnel aux techniques de l'information, notamment dans le domaine de la radiodiffusion, il y a lieu de prévoir des séminaires et des centres de perfectionnement organisés de préférence sur une base nationale ou à l'intention de petits groupes de pays présentant des conditions analogues. Il faudrait donc étudier la possibilité d'inclure, dans le Programme de travail pour 1964/65, l'organisation de séminaires et de centres de perfectionnement, étant bien entendu que d'autres sources de financement pourront être utilisées s'il s'en trouve.

  4. Pour conférer à cette assistance le maximum d'utilité, il serait bon d'entreprendre des études préliminaires afin de déterminer les besoins réels des divers Etats Membres en fonction de leur situation actuelle. Déjà, la FAO dispose à ce sujet d'une certaine documentation qu'il est toutefois indispensable de mettre à jour et de compléter. Le Conseil espère que le Directeur général examinera la possibilité de publier cette documentation sous une forme appropriée, et d'y inclure une description des systèmes d'information agricole les mieux développés.

113 Le Conseil croit savoir que, dans le cadre du programme à court terme envisagé par la Conférence pour 1962 et 1963, le Directeur général a déjà mis en train certains travaux dans les limites des ressources dont il dispose, et qu'il les poursuivra en s'inspirant des recommandations ci-dessus. A cet égard, le Conseil note avec satisfaction que le Comité néo-zélandais de la CMCF a offert de fournir des fonds pour l'organisation d'un centre sur la radiodiffusion agricole au Proche-Orient. Le Conseil espère que d'autres comités nationaux de la CMCF suivront cet exemple, ce qui permettra à la FAO d'intensifier son action dans cet important domaine.

Réorientation des activités de la FAO (y compris la Décennie pour le développement)

114. Le Conseil a étudié la réorientation des activités de la FAO telle qu'elle a été exposée dans le document C 61/57 10 et examinée par le Comité du programme à sa sixième session. La Conférence, à sa onzième session, s'est félicitée que le Directeur général ait pris l'initiative de faire connaître ses vues sur la manière dont il convient de réorienter les activités de la FAO au titre du Programme ordinaire afin d'apporter le soutien le plus efficace possible à un nombre croissant de programmes sur le terrain, et elle a recommandé que les propositions du Directeur géneral soient étudiées de près par le Comité du programme et le Conseil.

115. Dans ce contexte, le Conseil note la résolution 1710 (XVI) adoptée le 19 décembre 1961 par l'Assemblée générale des Nations Unies et proclamant les années soixante “Décennie pour le développement” ainsi que la résolution 916 (XXXIV) adoptée ultérieurement par l'ECOSOC pour inviter les gouvernements, les Nations Unies et les institutions spécialisées à prendre des mesures déterminées pour assurer le succès de la Décennie.

116. Le Conseil se rend compte que la réorientation des activités de la FAO revêt une importance considérable en raison des changements intervenus ces dernières années tant dans la nature que dans l'ampleur de la tâche de l'Organisation, et il estime, d'accord avec le Comité du programme, que les diverses questions présentent entre elles des rapports étroits et qu'aucune d'elles ne doit par conséquent être examinée séparément. Traduisant ces principes dans la pratique, le Comité du programme a étudié les principales questions comme suit: a) aide aux pays pour la planification du développement et l'utilisation plus efficace de l'assistance technique; b) aide aux pays pour le détermination de l'orientation à long terme de leur développement agricole; c) rôle et situation des représentants de la FAO dans les pays; d) maintien du niveau de compétence technique de la FAO dans un programme orienté vers l'action.

117. Le Conseil reconnaît que les questions a) et b) ci-dessus revêtent une importance particulière pour les pays en voie de développement; en effet, s'il est vrai que la plupart d'entre eux ont établi ou élaborent des plans de développement agricole, d'ordinaire dans le cadre de plans généraux de développement, un grand nombre d'entre eux doivent néanmoins fonder leurs plans à court ou à moyen terme sur des objectifs politiques à long terme. Il convient que chaque pays définisse une orientation à long terme en fonction de ses besoins et de ses ressources potentielles à long terme. Cette façon de faire aiderait également les pays développés à déterminer dans quelle mesure leurs programmes d'aide permettront de se rapprocher effectivement des objectifs à long terme.

118. Le Conseil se félicite des mesures que le Directeur général a prises pour assurer la réorientation i) en préparant des études nationales appropriées, ii) en créant une petite équipe consultative de spécialistes de la planification économique, et iii) en organisant des moyens de formation en matière de planification agricole.

10 Réorientation des activités de la FAO en vue de renforcer l'aptitude de l'Organisation à aider les gouvernements dans le développement de leur agriculture (Note du Directeur général).

119. Il a été noté qu'à la demande du gouvernement du Nigeria, une mission envoyé au titre du Programme élargi d'assistance technique (PEAT) avait commencé à évaluer les ressources potentielles de ce pays, à préparer des directives à long terme pour son développement agricole et à élaborer dans la mesure du possible un programme intégré de développement agricole. On a organisé le départ d'une mission analogue pour l'Indonesie, le gouvernement de ce pays ayant demandé que des spécialistes compétents procèdent à une évaluation des ressources agricoles en vue de l'établissement d'un programme à long terme de développement agricole, ainsi qu' un examen des aspects agricoles du Plan général de développement pour 1961–69.

120. Avec les fonds prévus pour l'assistance technique dans le Programme ordinaire, une équipe consultative de trois économistes spécialistes de la planification agricole est en voie de création pour aider sans délai les Etats Membres à résoudre leurs problèmes de planification agricole. Cette équipe aurait sa base à Rome, afin de faciliter les consultations avec le personnel du Programme ordinaire, mais elle opérerait la plupart du temps sur le terrain, surtout dans les pays africains. Il n'est plus possible de répondre au nombre croissant des demandes d'aide pour l'élaboration des plans agricoles, de conseils au sujet des projets du Fonds spécial des Nations Unies et de participation à d'autres missions en détachant des membres du personnel du Programme ordinaire ou en engageant des consultants pour de courtes périodes. En plus des trois membres de l'équipe, un économiste spécialiste de la planification agricole va être affecté au Bureau régional pou r le Proche-Orient, au titre également de l'assistance technique prévue dans le Programme ordinaire.

121. En dernière analyse, l'amélioration de la planification agricole est subordonnée avant tout à l'existence d'un personnel plus nombreux et plus qualifié dans le pays lui-même. Le Conseil a donc accueilli favorablement la proposition du Directeur général visant à utiliser une partie des fonds disponibles au titre de l'assistance technique dans le Programme ordinaire pour organiser en 1963 un stage de perfectionnement d'une durée de six mois environ, qui recevrait une quarantaine de stagiaires s'occupant activement de planification agricole dans leur propre pays. La première partie de ce stage, consacrée aux principes fondamentaux de l'expansion économique et aux rapports du développement agricole avec l'ensemble du développement économique, aura probablement lieu à l'Institut d'études sociales de La Haye. La seconde partie, consacrée aux problèmes plus particulièrement agricoles, aura lieu à Rome, de manière à bénéficier des connaissances spéciales des nombreux membres du secrétariat qui ne pourraient trouver le temps de participer à un stage organisé ailleurs. Le Conseil note qu'après 1963 le Directeur général a l'intention de poursuivre des activités de formation en matière de planification agricole dans toutes les régions, et que les modalités de la coopération avec les instituts pour le développement établis par les Nations Unies (qui auront été créés à cette époque en Afrique et en Extrême-Orient ainsi qu'en Amérique latine) sont à l'étude.

122. En ce qui concerne le rôle et la situation des représentants de la FAO dans les pays (voir paragr.116c ci-dessus), les progrès réalisés depuis la onzième session de la Conférence ont été moins encourageants, comme il est indiqué aux paragraphes 62–64 du rapport du Comité du Programme (CL 39/13). La Résolution No 17/61 de la Conférence a été transmise par le Directeur général à tous les gouvernements qui reçoivent de la FAO une aide de quelque importance dans le cadre du PEAT, mais leurs réponses indiquent qu'ils hésitent beaucoup à prévoir dans leurs demandes d'aide au titre du PEAT la nomination de représentants à plein temps. Le Conseil souscrit à la suggestion du Comité du Programme visant à ce que le Directeur général et les organes directeurs de la FAO continuent de suivre les questions visées au paragraphe 64 du rapport du Comité. Il reconnaît que les représentants de la FAO dans les pays jouent désormais un rôle essentiel dans la planification et la mise en oeuvre des programmes opérationnels de la FAO en voie de développement rapide, et qu'il faut donc s'abstenir dans toute la mesure du possible de leur donner une affectation technique précise, afin qu'ils puissent consacrer tout leur temps à la planification et au contrôle des opérations de la FAO dans le pays avec le concours du représentant résident du BAT.

123. Le Conseil note les vues du Comité du Programme au sujet du maintien de la compétence technique du personnel de la FAO (CL 39/13, paragr. 65–67); il a eu aussi la possibilité d'entendre les propositions du Directeur général visant à améliorer la compétence technique du personnel du Programme ordinaire (voir paragr. 116d ci-dessus). Le Conseil expose dans les paragraphes 137 à 158 ci-dessous son opinion au sujet des répercussions que les programmes sur le terrain ont sur les activités au titre du Programme ordinaire. Les divers types de formation en cours de service envisagés pour maintenir la compétence technique du personnel du Programme ordinaire méritent d'être examinés de plus près.

124. Tout en appréciant les mesures prises jusqu'à présent, le Conseil estime que la réorientation des activités futures de la FAO en vue de renforcer l'aptitude de l'Organisation à aider les gouvernements dans le développement de leur agriculture ne serait pas complète si l'accent n'était pas mis comme il convient sur certaines questions fondamentales, à savoir a) la formulation, dans les pays en voie de développement, d'une politique structurale appropriée, qui soit compatible avec les buts et les objectifs du développement de l'agriculture et qui porterait non seulement sur la structure institutionnelle de l'agriculture et les éléments institutionnels qui conditionnent celle-ci, mais encore sur les systèmes de culture et les formes d'utilisation des terres et des eaux; b) la nécessité de coordonner toute l'assistance extérieure octroyée aux pays en voie de développement; la FAO pourrait centraliser cette coordination ou ces consultations en ce qui concerne toute l'aide à l'agriculture, de manière à la rendre aussi efficace que possible pour les pays bénéficiaires; c) l'organisation d'activités nationales et internationales visant à stabiliser les prix des produits agricoles et en particulier ceux des exportations agricoles de manière à stabiliser le revenu qu'elles assurent aux pays en voie de développement. De l'avis du Conseil, l'activité de la FAO dans ces domaines pourrait être considérablement élargie. Le Conseil estime que des études sur les possibilités de promouvoir le commerce intrarégional, en particulier en Afrique, peuvent être d'un grand intérêt pour de tels pays.

125. Le Conseil note que les divers points mentionnés ci-dessus se reflètent dans les activités de la Campagne contre la faim et figurent au programme de la Décennie des Nations Unies pour le développement. Leur importance a été soulignée par le Conseil économique et social qui, au cours de sa session de l'été 1962, a adopté à l'unanimité la résolution sur la Décennie du développement. Cette résolution souligne que le processus du développement “a des aspects multiples, liés principalement au développement industriel, à une agriculture à grand rendement et qui appellent des efforts propres et résolus et une planification minutieuse de la part des pays en voie de développement.” Elle demande que l'on s'attache tout spécialement à favoriser l'accès des pays en voie de développement aux marchés mondiaux, ainsi qu'à d'autres mesures appropriées visant à accroître les revenus que ces pays tirent des recettes d'exportation, de manière à leur fournir les capitaux nécessaires pour le développement. Elle souligne également la nécessité de développer les ressources humaines au moyen de programmes appropriés d'enseignement et de formation professionnelle. Elle demande en outre instamment aux pays participants d'accorder leur plein appui à la Campagne contre la faim.

126. Dans ces conditions, le Conseil fait pleinement siens les buts et objectifs de la Décennie des Nations Unies pour le développement; il pense, comme le Directeur général, que la principale contribution de la FAO à la Décennie sera la Campagne contre la faim; dix années seront peut-être insuffisantes pour atteindre les objectifs, mais il faut jeter, au cours de cette période, des bases solides si l'on veut faire disparaître la faim et la malnutrition dans le monde entier.

127. Le Conseil approuve pleinement les principes ou la méthode générale indiqués par le Directeur général en ce qui concerne la réorientation des activités de la FAO, mais il souligne qu'il n'a encore été saisi d'aucun programme concret relatif à sa mise en oeuvre, non plus que de ses incidences budgétaires.

128. En conséquence le Conseil adopte la résolution suivante:

Résolution No 2/39

REORIENTATION DES ACTIVITES DE LA FAO

LE CONSEIL

Ayant étudié le rapport du Comité du programme sur les propositions présentées par le Directeur général à la onzième session de la Conférence concernant la “réorientation des activites de la FAO en vue de renforcer l'aptitude de l'Organisation à aider les gouvernements dans le développement de leur agriculture” (C 61/57),

Approuve entièrement les analyses et les observations présentées par le Directeur général sur cette question, notamment en ce qui concerne la nécessité de fournir une base solide à l'assistance de la FAO dans l'établissement des plans de développement en procédant à des évaluations intégrées des ressources, tenant dûment compte des perspectives démographiques à long terme, des besoins nutritionnels et des possibilités d'exportation et aboutissant à des modifications de la structure et des modalités d'utilisation des terres et des eaux qui tireraient tout le parti possible des ressources physiques et humaines disponibles,

Prend note avec satisfaction des mesures déjà adoptées pour aider davantage les Etats Membres dans ce domaine, et notamment : des enquêtes générales sur le Nigeria et l'Indonésie, la constitution d'une équipe consultative appelée à servir surtout en Afrique, et des propositions concernant un programme élargi de formation aux techniques de planification,

Reconnaît que les propositions présentées jusqu'ici par le Directeur général représentent, plutôt qu'un programme d'action, l'énoncé des principes ou de la méthode générale à appliquer dans le travail de l'Organisation,

Estime que la transformation de ces vues générales en un programme d'action concret présente une importance capitale pour les activités futures de la FAO,

Prie le Directeur général de donner, dans la préparation de son programme de travail et budget pour 1964/65, tout le poids possible aux propositions visant à la réorientation des activités de la FAO,

Prie en outre le Directeur général de soumettre à la prochaine session du Comité du programme et du Comité financier un programme concret, ainsi que les incidences financières de celui-ci, et ses propositions personnelles en ce qui concerne les sources possibles de financement, notamment la participation éventuelle d'autres institutions des Nations Unies et de fondations scientifiques, en vue d'atteindre les objectifs exposés à la Conférence dans le document C 61/57, compte tenu des buts de la Campagne mondiale contre la faim et de la contribution que la FAO doit apporter à la Décennie des Nations Unies pour le développement, et

Invite le Directeur général à étudier, dans le cadre de l'effort général visant à renforcer l'aide extérieure fournie aux pays pour leur développement économique, comment la FAO pourrait contribuer à organiser des consultations plus adéquates entre les sources bilatérales et multilatérales d'assistance dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture.

Programme élargi d'assistance technique et Fonds spécial des Nations Unies

129. Le Conseil prend note du rapport d'activité présenté par le Directeur général au sujet du Programme élargi d'assistance technique et du Fonds spécial des Nations Unies.

a) Programme élargi d'assistance technique (PEAT)

130. Le Conseil a été informé que l'ensemble du Programme élargi d'assistance technique sur le terrain a été renforcé, son budget s'élevant à 85 millions de dollars environ pour les années 1963/64; dans ce cadre, l'Organisation sera chargée de mettre en oeuvre un programme d'environ 21 millions de dollars, soit à peu près le quart du total des ressources financières disponibles. Toutefois, en raison des requêtes formulées par les pays, le programme demandé est plus important pour 1963 que pour 1964. Comme les ressources disponibles pour 1963 ne dépasseront pas la moitié environ du total des fonds disponibles pour l'exercice biennal, le fait que le programme demandé pour la première année est plus important risque de causer à l'Organisation certaines difficultés de gestion. Il faudrait réduire l'ampleur du programme 1963 en différant certaines activités jusqu'à 1964.

131. Le Conseil a également été informé que la nouvelle procédure de programmation par projet n'a pas donné pleinement satisfaction dans tous les cas. On espère cependant que des améliorations seront réalisées pour les exercices ultérieurs, une fois que les gouvernements et les organisations participantes auront acquis plus d'expérience en matière de programmation par projet, car cette méthode continue de mériter un appui sans réserve.

132. Le Conseil note avec satisfaction que le Comité administratif de coordination (CAC), et le Bureau de l'assistance technique (BAT) ont réagi de manière positive à la suggestion du Comité spécial des Huit créé par l'ECOSOC tendant à ce que soit reconnue la nécessité de charger dans certains cas les experts du PEAT de tâches opérationnelles sur la demande du gouvernement bénéficiaire. A cet égard, le Conseil fait siennes les recommandations du Comité du programme (CL 39/13, paragr. 23–25).

133. Le Conseil note également que l'ECOSOC a prié le Président-Directeur du BAT d'examiner la possibilité de mettre au point des méthodes perfectionnées pour faciliter au Comité de l'assistance technique (CAT) l'évaluation des travaux du PEAT dans les pays bénéficiaires et de présenter, à la session de novembre 1962 du CAT, un rapport sur cette question. Le Conseil reconnaît avec le Directeur général qu'eu égard à ce fait nouveau il conviendrait de suspendre l'étude FAO sur l'établissement des programmes et l'évaluation de l'assistance technique dont il est question au paragraphe 384 du rapport de la onzième session de la Conférence, et que le Directeur général sera appelé à coopérer pleinement avec le Président-Directeur du BAT à la préparation d'un meilleur système d'évaluation du Programme élargi dans son ensemble.

b) Fonds spécial des Nations Unies (FSNU)

134. Le Conseil a été informé que l'Organisation se heurtait dans ses travaux pour le compte du Fonds spécial à deux problèmes principaux: nécessité de faire entrer les projets dans leur phase opérationnelle aussitôt que possible après leur approbation par le Conseil d'administration du FSNU, et répercussions de ces activités et d'autres activités financées à l'aide de fonds extra-budgétaires sur le travail du personnel de l'Organisation.

135. L'expérience montre que la préparation et la négociation des plans d'opération exigent un travail minutieux qui absorbe beaucoup de temps, de sorte que le délai qui s'écoule entre l'approbation d'un projet par le Conseil d'administration et son entrée dans sa phase opérationnelle dépasse six mois en moyenne. Le Conseil a été informé que l'on prenait, en coopération avec le FSNU, des mesures pour réduire ce délai.

136. La question des répercussions des activités du FSNU sur le travail de l'Organisation au titre du Programme ordinaire est étudiée dans la section ci-après du rapport.


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