CFS:2004/4-Sup.3


COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

Trentième session

Rome, 20-23 septembre 2004

SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION: EXTRAITS DU RAPPORT DE LA VINGT-HUITIÈME
CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR L'AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES (26-30 AVRIL 2004)

I. RAPPORT DE LA VINGT-HUITIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR L'AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES (LARC/04/REP)

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Suite donnée au Sommet mondial de l'alimentation et au Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après. Perspectives régionales

28. Le Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l'Amérique latine et les Caraïbes a présenté à la Conférence les progrès accomplis à l'échelle régionale et sous-régionale en matière de sécurité alimentaire. Il a mis en exergue les relations entre pauvreté, inégalité et lutte contre l'insécurité alimentaire. Il est nécessaire d'accroître l'efficacité et de renforcer la compétitivité, et, dans un même temps, il est indispensable d'inverser la tendance actuelle à une progression de l'inégalité socioéconomique dans la région.

29. La Conférence a reconnu que les tendances actuelles en matière de sécurité alimentaire témoignaient à la fois de l'insuffisance des politiques mises en œuvre jusqu'à présent et de la nécessité de définir de nouvelles lignes d'action. Elle a recommandé à la FAO de soutenir la définition et la généralisation des nouvelles orientations stratégiques.

30. La Conférence a admis que l'agriculture de la région était fortement hétérogène, puisque s'y côtoient un secteur moderne, compétitif et présent sur les marchés et un secteur composé de producteurs artisanaux qui ne réunit pas les conditions lui permettant d'être concurrentiel et dont le développement suppose des politiques spécifiques qui répondent à une stratégie de développement progressif fondé sur des activités agricoles et non agricoles.

31. La Conférence a pris acte du fait que le développement rural et la sécurité alimentaire s'inscrivaient dans le cadre de processus à long terme dont la durée dépasse celle du mandat des gouvernements, ce qui nécessitait la mise en place de politiques nationales garantissant la continuité à long terme.

32. La Conférence a reconnu que toute politique fructueuse de sécurité alimentaire supposait une action conjointe de la part de l'État, du secteur privé et de la société civile, ainsi qu'une coopération internationale, dans un cadre cohérent, harmonieux et laissant une place importante à la participation.

33. La Conférence a fait siennes les préoccupations exprimées par le Comité de l'agriculture au sujet des recommandations du "Rapport de la consultation OMS/FAO d'experts sur le régime alimentaire, la nutrition et la prévention des maladies chroniques" (n° 916), lesquelles sont susceptibles d'avoir une incidence négative sur le secteur agricole de la région.

34. La Conférence a exhorté les gouvernements des pays de la région à apporter un appui politique au processus de négociation de l'ensemble de directives volontaires à l'appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate. De même, la Conférence a reconnu le rôle fondamental de la coopération internationale pour la réalisation de ce droit.

La Conférence a recommandé ce qui suit:

35. La FAO devrait poursuivre l'analyse des tendances et des nouveaux enjeux, en invitant les pays à participer de manière plus dynamique à l'élaboration des études y afférentes.

36. La FAO devrait revoir les chiffres sur la dénutrition qui ont été présentés1, en particulier s'agissant des méthodes et des sources d'information utilisées lors de la définition des indicateurs mentionnés dans les documents.

Initiative pour la révision et la mise à jour des politiques et stratégies nationales en matière d'agriculture, de développement rural et de sécurité alimentaire

37. La Conférence a été informée de la mise à jour des politiques axées sur le développement rural et sur la sécurité alimentaire. Outre un contenu enrichi, la mise à jour concerne principalement les caractéristiques et les modalités d'application des politiques, en tenant compte du fait qu'il s'agit de politiques plurisectorielles, de nature géographique et impliquant une gestion participative.

38. La Conférence a constaté que les politiques de développement en vigueur supposaient une responsabilité conjointe des gouvernements et des intervenants privés, et que, de ce fait, les processus de concertation étaient décisifs pour leur exécution.

39. La Conférence a insisté sur l'importance d'aborder le développement sous un angle géographique, lors de la définition des stratégies de développement rural et de sécurité alimentaire. Dans cette optique, il convient de tenir compte des activités agricoles et non agricoles, mais également des spécificités des différents intervenants, en accordant une attention particulière au rôle de la femme, aussi bien au niveau de la production qu'en ce qui concerne une meilleure répartition des ressources et l'amélioration du niveau de vie et de la sécurité alimentaire des populations rurales.

40. La Conférence a constaté que les politiques de développement rural et de sécurité alimentaire devaient satisfaire parallèlement les besoins en matière de compétitivité et de production et les priorités afférentes à la lutte contre la pauvreté. De par leur nature plurisectorielle, les politiques supposent la participation de différents ministères et instances décentralisées gouvernementales et privées, dans un cadre particulièrement complexe nécessitant la mise en place d'un processus de concertation.

La Conférence a recommandé ce qui suit:

41. La FAO devrait renforcer, en augmentant leur portée, les mécanismes de formation à grande échelle, au bénéfice de tous les intervenants concernés par les priorités relatives au développement rural et à la sécurité alimentaire, en prenant comme exemple le projet FAO-FODEPAL. Elle a demandé à l'Organisation de mobiliser des fonds supplémentaires à cet effet.

42. La FAO devrait effectuer des études sur la migration des populations rurales, principalement vers les pays développés, afin de définir des programmes d'investissement fondés sur l'envoi de fonds des travailleurs immigrés, grâce à la mise en œuvre de projets axés sur les familles rurales, en vue de créer de nouvelles sources d'emploi permettant de freiner l'exode rural.

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1 Suite donnée au Sommet mondial de l'alimentation et au Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après. Dimensions régionales (document LARC/04/4)