CCP: HF 04/4-JU 04/4



COMITÉ DES PRODUITS

RÉUNION CONJOINTE DE LA TRENTE-TROISIÈME SESSION DU GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LES FIBRES DURES ET DE LA
TRENTE-CINQUIÈME SESSION DU GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LE JUTE, LE KÉNAF ET LES FIBRES APPARENTÉES

Rome (Italie), 14-17 décembre 2004

STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DES PRODUITS




Table des matières


I. INTRODUCTION

1. À sa vingt-neuvième session, en 1996, le Groupe intergouvernemental sur les fibres dures a adopté une stratégie de développement pour les fibres dures, figurant dans le document CCP: HF 96/9. Cette stratégie avait été mise au point pour répondre à une demande émanant du Fonds commun pour les produits de base afin que les projets présentés aux fins d'un financement soient accompagnés d'informations attestant la façon dont ils s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie globale pour le produit en question. Une telle initiative devait par ailleurs avoir un intérêt plus général pour le Groupe intergouvernemental, en indiquant ses priorités et en guidant le Secrétariat dans les activités entreprises au service du Groupe.

2. Le Groupe intergouvernemental sur les fibres dures s'est penché sur son document de stratégie à sa trente-deuxième session, tenue au Brésil en juillet 2003. Tout en concluant que les priorités énoncées restaient dans l'ensemble valides, il a fait quelques suggestions concernant l'éventuelle inclusion de nouveaux éléments. Il a en particulier été noté que la stratégie ne donnait aucune indication quant à la manière dont le Groupe pourrait donner suite à ses priorités. Le Secrétariat a été invité par la Réunion à entreprendre l'élaboration d'une stratégie élargie aux aspects environnementaux, commerciaux et sociaux, englobant une plus vaste gamme de fibres naturelles et examinant en particulier les mécanismes par lesquels le Groupe pourrait poursuivre ses objectifs. À ce propos, il a été indiqué que des enseignements pourraient être tirés de l'étude du fonctionnement des organisations internationales s'occupant de produits de base.

3. La stratégie a également été examinée par la cinquième Consultation intersessions, en mars 2004. À cette occasion, le processus de transformation de la liste des priorités existante en un plan stratégique n'a pas avancé de façon notable. La Consultation a toutefois souligné l'importance de l'établissement de partenariats entre les producteurs de fibres et les industries qui utilisent, ou pourraient utiliser, des fibres naturelles. Elle est également convenue de la nécessité de prendre en compte les différentes problématiques de chacune de ces fibres, et a proposé l'ajout de nouveaux éléments.

4. Le projet ci-après est une proposition du Secrétariat. Il prend appui sur le précédent document et tient compte de l'examen effectué lors de la trente-deuxième session du Groupe intergouvernemental au Brésil, et de la cinquième Consultation intersessions. Il s'inspire également des conclusions tirées des entretiens avec d'autres organismes internationaux de produits, notamment le Conseil international des céréales (IGC), l'Organisation internationale du sucre (OIS), le Groupe international d'études du caoutchouc (GTIC) et l'Organisation internationale du café (OIC). Tous ces organismes ont dû faire face à des problèmes tenant au flux imparfait d'information entre les pays producteurs et les pays consommateurs, au fléchissement ou à la variabilité du prix des produits et à la hausse des coûts de production, et ils se sont tous efforcés, de différentes façons, d'améliorer la viabilité des industries du produit de base dont ils s'occupent. Tous les organismes internationaux de produits contactés procèdent à une analyse du marché et fournissent à leurs pays membres des informations sur le marché, et tous approuvent et supervisent des projets financés par le Fonds commun pour les produits de base. Toutefois, les activités mises en œuvre pour renforcer et stabiliser les cours du marché et améliorer l'efficience de la production et du marché, varient considérablement. Le Conseil international des céréales met au premier plan l'analyse de questions spécifiques et la fourniture d'informations sélectives quotidiennes sur le marché, et prépare des rapports hebdomadaires et mensuels à l'intention de ses membres. Cela permet aux pays importateurs de suivre de près les marchés du blé et des céréales secondaires. Toutefois, leur participation aux activités relatives au projet d'amélioration de l'efficience du marché et de la production demeure limitée. L'OIS fournit elle aussi à ses membres des données et des informations sur le marché, ainsi que des études analytiques, et approuve et supervise des projets financés par le Fonds commun visant à améliorer l'efficience de la production et de la transformation dans les pays en développement. Le GTIC, tout en fournissant des informations et des analyses concernant le marché, procède actuellement à une étude de faisabilité concernant l'établissement d'un marché d'options pour le caoutchouc qui permettrait de stabiliser les cours du marché. Par ailleurs, ce Groupe travaille en liaison très étroite avec l'industrie pour tenter de trouver des solutions permettant d'améliorer les conditions du marché. L'OIC, dans le cadre de ses efforts pour raffermir les prix du café qui sont récemment tombés à leur plus bas niveau, met l'accent sur l'introduction d'une sorte de label de qualité pour le café ordinaire, les Codes d'usages communs pour la communauté du café. Ces codes visent à améliorer le niveau des prix du café vert en créant une nouvelle définition de la qualité grâce à des méthodes de production durable qui soient conformes aux normes sociales et environnementales.

5. L'espoir avait été de pouvoir indiquer dans la Stratégie des objectifs réalisables, à échéance déterminée. Il s'est toutefois révélé difficile pour le Secrétariat de formuler de tels objectifs sans l'engagement exprès des secteurs de l'industrie concernés. Le Secrétariat n'a donc pu prendre des engagements que dans les limites des ressources dont il dispose. Il s'agit là d'un aspect que la Réunion conjointe pourra, si elle le souhaite, envisager d'approfondir.

6. Les trois principaux axes de la Stratégie sont les suivants: développer les marchés et accroître les recettes des producteurs de fibres; améliorer les techniques de production et de transformation et réduire les coûts; et, tout en s'efforçant de renforcer la viabilité économique de ces industries, veiller à ce que les normes sociales et environnementales sont pour le moins maintenues et si possible améliorées.

7. La Réunion est invitée à examiner le projet et à proposer les modifications qui pourraient être nécessaires en vue de son approbation.

II. PROJET DE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DES PRODUITS POUR LE GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LES FIBRES DURES

A. GéNéRALITéS

8. Chacune des trois principales fibres dures (sisal, abaca et coco) est confrontée à de graves problèmes similaires, à savoir la contraction de leurs marchés sous l'effet principalement de la croissance des produits de substitution synthétiques qui, avec l'augmentation des coûts de production, menacent leur viabilité. Toutefois, ces fibres ne sont pas des matériaux homogènes aboutissant aux mêmes produits finis, elles alimentent au contraire des marchés d'utilisation finale bien différents. La plus grande partie du sisal est destinée à la fabrication de ficelles agricoles, bien que d'autres débouchés absorbent des quantités de plus en plus importantes de ces fibres. L'abaca est utilisé principalement pour la fabrication de papier spécial, tandis que la fibre blanche de coco entre avant tout dans la fabrication de revêtements de sol et la fibre brune dans celle de matelas caoutchoutés. Les applications de ces fibres ne correspondent que marginalement, le sisal et l'abaca étant utilisés l'un et l'autre pour le papier, le sisal et le coco pour les revêtements de sol, et l'abaca et le coco pour la corderie. Aucune de ces fibres ne partage une utilisation finale première avec d'autres fibres. Aucun pays non plus ne produit en règle générale des quantités importantes de plusieurs fibres, et les modes de production diffèrent considérablement d'une fibre à l'autre. Dans les pays africains, d'où provient un quart de la production mondiale, le sisal est produit essentiellement en monoculture. Le Brésil, qui fournit bien plus de 50 pour cent de la production, produit du sisal dans le cadre de systèmes d'agriculture mixte dans la mesure où les conditions climatiques le permettent. L'abaca est cultivé principalement aux Philippines comme culture secondaire, tandis que la fibre de coco provient de l'industrie de transformation, comme sous-produit de l'huile de noix de coco, de la noix de coco desséchée et d'autres produits de la noix de coco, presque exclusivement en Inde et à Sri Lanka.

9. Les produits synthétiques qui présentent les mêmes caractéristiques techniques des fibres dures et ont une fonction utilitaire, sont largement compétitifs en termes de prix. L'éviction a été particulièrement rapide, par exemple, au niveau des cordages et des ficelles. D'un autre côté, lorsque les fibres dures ont des propriétés que les produits synthétiques peuvent difficilement reproduire ou qu'elles présentent un attrait particulier pour les consommateurs, la pénétration de leurs marchés est restée limitée et les produits à base de fibres naturelles bénéficient souvent d'un surprix. Tel est le cas des papiers d'abaca et dans certains cas, des tapis en fibres de coco.

10. L'objectif de la stratégie de développement pour les fibres dures est de renforcer la viabilité économique des industries du secteur face à une perte considérable de marchés ces dernières années. Des mesures qui détermineraient une augmentation de la production totale de fibres ne seraient pas appropriées sans un renforcement sensible de la demande. La stratégie consiste en grande partie à accroître la consommation de produits non traditionnels ayant un marché potentiel et d'enrayer l'érosion des marchés des produits finis. Des produits nouveaux et améliorés devraient être mis en point, notamment pour des applications où les fibres naturelles ont l'avantage sur les produits synthétiques et peuvent soutenir plus efficacement la concurrence avec les produits existants qui ont perdu des parts de marché, notamment les suivants: chiffons à lustrer, géotextiles, moquettes, revêtements muraux, âmes pour câbles, produits non tissés, papiers faits à la main, matériaux de construction et d'emballage. D'autre part, des mesures sont nécessaires pour promouvoir l'utilisation des produits en fibres actuellement présents sur le marché et en concurrence avec les produits synthétiques.

11. Un élément à mettre en relief dans les stratégies de promotion pour toutes les fibres naturelles est que celles-ci sont bien plus respectueuses de l'environnement que les produits synthétiques. Les membres du Groupe intergouvernemental sur les fibres dures et un nombre croissant de consommateurs sensibilisés à l'environnement, ont reconnu que les atteintes au milieu naturel résultant de l'élimination de produits finis synthétiques, ainsi que leur coût pour la société, sont largement supérieurs à ceux qui dérivent des produits biodégradables, comme les fibres dures. L'avantage des fibres dures pour l'environnement ne sera pas seulement mis en lumière par des messages promotionnels, il fera également une partie intégrante de toutes les recherches entreprises pour améliorer les caractéristiques des produits traditionnels ou pour mettre au point de nouveaux produits, dans le cadre de la stratégie générale.

12. La stratégie de développement met également l'accent sur la nécessité de renforcer l'efficience au niveau de la production et de la transformation, afin de réduire les coûts et d'élever la qualité des produits pour accroître ainsi les profits, et pour améliorer les conditions des travailleurs dans le secteur de la production, de l'extraction et de la transformation des fibres. Il apparaît de plus en plus clairement que trouver la façon d'utiliser les usines pour des produits autres que les fibres et utiliser les déchets pour la production de biogaz, pour l'alimentation des animaux de ferme, etc., pourrait également permettre d'accroître les recettes de l'industrie, avec dans bien des cas l'avantage supplémentaire de réduire les dégâts causés à l'environnement.

III. ÉLÉMENTS DE LA STRATÉGIE

A. DéVELOPPEMENT DES MARCHéS ET
ACCROISSEMENT DES RECETTES

A1) Création de nouveaux débouchés pour les fibres, notamment grâce à la mise au point de nouveaux produits

13. Face à la contraction d'une grande partie des utilisations traditionnelles des fibres, une façon évidente de redresser les ventes globales consiste à trouver et mettre au point de nouvelles applications en mesure d'absorber des quantités croissantes de fibres.

14. Progrès récents: les efforts déployés par le Groupe intergouvernemental pour relancer la demande de fibres ont été centrés sur la mise au point de nouvelles utilisations pour ces produits, notamment dans les secteurs du papier, des panneaux de construction, des géotextiles, etc., où les fibres naturelles sont susceptibles d'avoir un avantage sur d'autres matières. L'utilisation potentielle des fibres naturelles pour le renforcement des composites plastiques notamment, a fait l'objet d'une grande attention ces dernières années. Parmi les initiatives du Groupe, on peut indiquer un projet réalisé en Afrique orientale et visant principalement à explorer l'emploi potentiel du sisal pour la pâte à papier; un séminaire sur les nouvelles utilisations du sisal et du henequen; un projet sur la mise au point de matériaux de construction et d'emballage à base de fibre de coco; un projet en procédure accélérée concernant l'utilisation de la fibre de coco dans les matériaux composites; un nouveau projet sur l'emploi du sisal dans les matériaux de construction; et une étude de l'utilisation potentielle de fibres naturelles dans les géotextiles.

15. Ces efforts ont eu un succès moyen, mais ne sont pas allés au-delà du stade de la mise au point de nouvelles techniques. D'autres mesures sont nécessaires afin que les fibres puissent avoir un véritable marché dans ces domaines de conception nouvelle.

16. Mesures à prendre: Trouver de nouvelles solutions particulièrement riches de potentialités, notamment au niveau des matériaux composites. Rechercher des financements à consacrer à de nouvelles activités de recherche-développement et au développement du marché, selon les besoins. Identifier dans le secteur de l'industrie, des partenaires avec lesquels travailler pour promouvoir l'utilisation des fibres dans de nouvelles applications.

A2) Enrayer l'érosion du marché des produits traditionnels à base de fibres

17. Certains des débouchés traditionnels des fibres ont marqué une forte contraction depuis l'introduction des matériaux synthétiques dans les années 60 et 70. Les ficelles botteleuses de sisal et les sacs de jute sont parmi les produits les plus touchés. De ce fait, le commerce mondial total des fibres de sisal et des produits dérivés est tombé de 450 000 tonnes en 1980 à moins de 200 000 tonnes ces dernières années. Les échanges commerciaux de fibres de jute et de leurs produits ont pratiquement diminué de moitié pendant la même période. Le commerce global des fibres de coco et d'abaca a mieux tenu pendant cette période, bien que ces marchés aient souvent été peu rémunérateurs pour les producteurs et les exportateurs. La gamme diversifiée des produits à base de fibre de coco, notamment les tapis et les paillassons, a toujours un marché, tandis que l'abaca a perdu depuis longtemps son marché traditionnel des cordages et trouve maintenant un débouché stable dans un éventail d'applications pour la pâte à papier.

18. Progrès récents: Le Groupe n'a pas donné dans la pratique un degré de priorité élevé à la promotion des produits traditionnels, ayant estimé que se concentrer sur les applications non traditionnelles était probablement une façon plus efficace de faire grimper les ventes de fibres. Il devrait toutefois être possible de modifier le taux de contraction de la demande de ficelle agricole de sisal, et de renforcer la demande de certains produits traditionnels à base de fibre de coco. Une intervention auprès des fabricants de presses à foin a été suggérée, car la conception même de ces machines détermine la possibilité d'utiliser de la ficelle de sisal plutôt que des produits substitutifs. S'ils pouvaient être incités à commercialiser des machines utilisant de la ficelle de sisal, une partie du marché perdu pourrait alors être récupérée. Autrement, une promotion axée sur la compatibilité des fibres naturelles avec l'environnement pourrait faire augmenter les ventes.

19. Mesures à prendre: La promotion des applications traditionnelles sera sans doute moins prioritaire que la mise au point de nouvelles applications, mais le Groupe fera néanmoins tout son possible pour réduire ou stopper le fléchissement de ces marchés.

20. Notes A1 et A2: Pour développer de nouveaux marchés et renforcer les marchés traditionnels en application des Stratégies A1 et A2 ci-dessus, le Groupe s'efforcera d'exploiter au maximum les avantages dérivant de la compatibilité de ces fibres avec l'environnement. Pour tirer parti de ces atouts, il pourra être nécessaire de veiller à ce que cette compatibilité ne soit pas compromise, et de faire en sorte que la preuve en soit dûment apportée aux consommateurs. Des mesures peuvent être prises s'il y a lieu pour renforcer les propriétés écologiques des fibres dures (voir la Stratégie C ci-dessous).

A3) Accroître le flux de l'information sur le marché

21. Les informations sur les conditions du marché des fibres sur les marchés internationaux sont importantes pour les producteurs, les exportateurs et les responsables des politiques. L'une des principales fonctions du Groupe intergouvernemental est de faciliter le partage de l'information sur le marché entre ses membres. Le Secrétariat de la FAO a régulièrement fourni des informations et des analyses sur le marché au moment des réunions, ainsi qu'à diverses reprises entre les sessions, à la fois sous forme de bulletins imprimés et sur le site web de la FAO.

22. Progrès récents: Le Secrétariat recueille des informations statistiques qu'il distribue conjointement avec des analyses du marché. Ces dernières années, cette information est devenue plus aisément disponible grâce aux moyens de communication électroniques, ce qui en facilite l'accès par de nombreux membres, tandis que la distribution de copies imprimées se poursuit.

23. Mesures à prendre: Le Secrétariat continuera à renforcer la collecte et la distribution d'informations et d'analyses sur les marchés et sur les échanges commerciaux, et à compter pour cela sur le soutien que les pays membres apportent en fournissant cette information.

A4) Questions concernant le commerce

24. Le commerce des fibres brutes est en général exempté de droits de douane ou autres barrières tarifaires, mais dans certains pays les importations de produits manufacturés à base de fibres sont fortement taxées. Ces droits, ainsi que les coûts d'expédition et autres frais associés aux exportations d'un pays à un autre, entravent les échanges commerciaux et réduisent sensiblement les profits de l'industrie. Tout en reconnaissant que ni le Groupe intergouvernemental ni la FAO n'ont un rôle direct dans la négociation des politiques commerciales, le Groupe surveillera néanmoins les obstacles au commerce et fera tout son possible pour encourager leur réduction.

25. Mesures à prendre: Le Secrétariat continuera à effectuer des analyses et à fournir des informations au Groupe concernant les effets de l'évolution des politiques commerciales.

B. AMéLIORER L'EFFICIENCE DE LA PRODUCTION ET DE LA TRANSFORMATION ET RéDUIRE LES COûTS

B1) Améliorer l'efficience de la production et de la transformation, avec notamment la mise au point de pratiques agronomiques améliorées et d'espèces végétales nouvelles ou modifiées, afin de réduire les coûts et d'améliorer la qualité des produits

26. L'objectif premier des activités du Groupe intergouvernemental a été de renforcer la demande de fibres, mais l'amélioration de la transformation et la réduction des coûts de production demeurent un élément important des efforts mis en œuvre par le Groupe pour accroître la viabilité des industries des fibres. La transformation plus efficace des fibres reste une priorité, en particulier pour l'industrie de la fibre de coco qui cherche non seulement à réduire les coûts, mais aussi à améliorer la qualité du produit et donc à renforcer la demande. L'amélioration de la production agricole, notamment pour le sisal et l'abaca, constitue également une priorité élevée.

27. Progrès récents: Les activités de projets, notamment sur la fibre de coco, ont porté sur les techniques de transformation, et des travaux supplémentaires seront entrepris dans ce domaine. Des progrès ont été faits au niveau des pratiques agronomiques dans le cadre du projet sur le sisal réalisé en Afrique orientale, et pour ce qui concerne les espèces végétales avec le projet sur l'abaca.

28. Mesures à prendre: Des ressources seront mobilisées pour d'autres initiatives visant à réduire les coûts de production et de transformation. Le Secrétariat apportera son soutien aux institutions de recherche et à d'autres organismes en quête de financements pour améliorer l'efficience de la production et de la transformation notamment pour le sisal et l'abaca.

B2) Étudier des solutions qui permettent d'utiliser les usines pour d'autres produits que les fibres, et de récupérer des matériaux qui autrement seraient perdus

29. Progrès récents: L'une des composantes du projet sur le sisal mis en œuvre en Afrique orientale avec un financement du Fonds commun pour les produits de base, visait à favoriser une meilleure utilisation des déchets de sisal comme étoupe et pour l'alimentation des animaux, et à renforcer l'usage potentiel de la fibre à partir de la plante toute entière (et non pas seulement de la feuille) pour la pâte à papier. Un projet sur l'utilisation des déchets de sisal pour la production de gaz combustible a démarré en Tanzanie en 2004. La plante de sisal peut également être exploitée pour la production de certains produits chimiques, mais ces utilisations potentielles n'ont pas été explorées par le Groupe dans le cadre de cette stratégie. Concernant la fibre de coco, le Groupe intergouvernemental ne s'intéresse pas aux nombreux produits de la noix de coco, mais seulement à la coque. Dans ce domaine, il existe toutefois aussi des sous-produits d'une certaine valeur économique et un projet antérieur a ainsi encouragé le marché de la moelle de coco, une matière qui était auparavant éliminée.

30. Mesures à prendre: Le Secrétariat continuera à venir en appui au Groupe dans les efforts qu'il déploie pour obtenir un soutien à des activités destinées à accroître le matériel commercialisable produit à partir de ces plantes.

B3) Renforcer les capacités institutionnelles des pays en développement afin qu'ils puissent conduire leurs propres travaux de recherche et de développement

31. Progrès récents: Aucun projet spécifique n'a été proposé pour renforcer les capacités institutionnelles, mais des mécanismes ont été mis en place et renforcés, et une formation dispensée dans le cadre de divers projets – notamment ceux concernant le sisal, l'abaca et les panneaux de construction à base de fibre de coco.

32. Mesures à prendre: Continuer à s'efforcer d'inclure le renforcement des capacités institutionnelles dans les projets de développement des produits.

C. QUESTIONS SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES

33. La stratégie demande maintenant des efforts supplémentaires pour améliorer les conditions des travailleurs dans les industries des fibres, notamment pour assurer que les enfants ne sont pas exploités; et appelle à renforcer les efforts afin de réduire au minimum la dégradation de l'environnement qui résulte de la production et de la transformation de ces fibres.

34. Progrès récents: Des recherches ont été entreprises pour réduire l'élimination des déchets de sisal et permettre une utilisation économique de la moelle de coco, avec le double effet de réduire les dégâts à l'environnement tout en améliorant les recettes des producteurs.

35. Mesures à prendre: L'attention accordée à ces questions ressortira avant tout de la façon dont d'autres priorités stratégiques sont promues, plutôt que comme des domaines d'action prioritaires en soi. Le Groupe fera en sorte que toutes ses initiatives de promotion de la viabilité de la production de fibres dures soient compatibles avec le respect de normes environnementales et sociales de haut niveau. Les efforts seront poursuivis pour établir les lettres de créance écologiques des fibres naturelles et identifier les domaines dans lesquels des mesures doivent être prises pour « assainir » la production et la transformation.

IV. CONCLUSIONS

36. Le Secrétariat devrait procéder à la rédaction définitive de la Stratégie à la lumière de l'examen du présent projet par la Réunion conjointe. Si nécessaire, une version révisée pourra être présentée à la prochaine Réunion, pour approbation finale.

37. Huit années se sont désormais écoulées depuis que la première adoption de la stratégie par le Groupe intergouvernemental sur les fibres dures. Un document tel que celui-ci devrait faire l'objet d'un nouvel examen de temps à autre, compte tenu de l'évolution de l'économie mondiale des fibres. La Réunion pourra donc, si elle le souhaite, inscrire le réexamen du présent document à son ordre du jour dans six ou huit ans.