CL 127/22


Conseil

Cent vingt-septième session

Rome, 22 – 27 novembre 2004

AVANCE DE FONDS POUR LES ACTIVITÉS D'URGENCE ET DE RELÈVEMENT

Table des matières


Fonds d'avances remboursables – « Mise en place d'unités de coordination rapide des mesures d'urgence » (objectif visé de 500 000 dollars EU)
Fonds d'avances remboursables – « Évaluation des besoins pour les secours d'urgence et le relèvement et activités de coordination » (accroître l'objectif pour atteindre deux millions de dollars EU)
Nouveau fonds d'avances remboursables – « Systèmes d'alerte rapide et de surveillance des catastrophes naturelles » (objectif: deux millions de dollars EU)
Nouveau fonds d'avances remboursables – « Participation rapide aux études de marché » (objectif: un million de dollars EU)
Fonds de roulement – « Avance de fonds » (15 millions de dollars EU)


 


I. Synthèse

1. Le Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement vise à renforcer la capacité de la FAO à réagir aux situations d'urgence et à leurs conséquences. Ce fonds fiduciaire est opérationnel depuis avril 2004. À sa cent huitième session (septembre 2004), le Comité financier a reconnu qu'il existait un écart entre le niveau actuel de financement de deux millions de dollars EU et les ressources nécessaires pour réagir aux situations d'urgence prévisibles et réelles. Il a, en outre, souligné qu'il était important de tirer les leçons de la crise que les infestations acridiennes font actuellement peser sur l'Afrique de l'Ouest et du Nord. Le présent document présente les utilisations du Fonds spécial et propose d'en élargir le champ d'application, de manière à ce qu'il englobe des activités complémentaires essentielles pour la préparation aux situations d'urgence et leur programmation. L'objectif global de financement est revu à la hausse, pour atteindre 20 millions de dollars EU.

2. Ce document informe par ailleurs le Conseil qu'un financement souple, de la part des donateurs, visant à alimenter un Fonds fiduciaire de la FAO pour les situations d'urgence permettrait d'améliorer nettement la réaction de la FAO aux urgences imminentes et à leurs conséquences. Un tel fonds pourrait servir lors de la période critique que constitue la préparation des appels après l'identification des besoins liés à la situation d'urgence. Les fonds disponibles pourraient servir aux activités d'achat ou autres, si les donateurs concernés n’y voient pas d’objection. Il est proposé de fixer à 80 millions de dollars EU l'objectif de financement.

3. Il est essentiel que le Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement et qu'un éventuel Fonds fiduciaire pour les situations d'urgence bénéficient d'un financement adéquat, si l'on souhaite améliorer la réaction de la FAO aux situations d'urgence dans ses domaines de compétence. Bien qu'aucune décision ne soit demandée au Conseil, le Directeur général sollicite l'appui des donateurs.
 

II. Historique

4. Les mécanismes de financement des projets de secours d’urgence comportent des exigences particulières, notamment la nécessité de mobiliser des ressources financières dans les plus brefs délais face à des besoins immédiats. Le Comité financier, à sa cent deuxième session (mai 2003), a décidé de constituer un nouveau fonds fiduciaire1, le Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement, en application des dispositions de l'Article 6.7 du Règlement financier. Le Fonds spécial avait pour objet de permettre à la FAO de lancer sans délais les opérations d'urgence en participant aux activités interinstitutions d'évaluation des besoins et de coordination, en créant des unités de coordination des mesures d'urgence chargées de l'assistance agricole, en préparant un cadre de programmation et des projets et en avançant les fonds requis lorsqu'une aide aura été promise par un donateur pour l'achat d'intrants. Le niveau de financement visé a été fixé à deux millions de dollars EU, mis à disposition par les donateurs et par le Compte de recouvrement des dépenses directes de fonctionnement de la Division des opérations d'urgence et de la réhabilitation.

5. À sa cent huitième session (septembre 2004), le Comité financier était saisi du document relatif à l'utilisation du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement, dans la mesure où celui-ci était opérationnel depuis avril 2004. Il a noté que l’expansion éventuelle du Fonds spécial serait liée à un soutien supplémentaire de la part des donateurs et a réaffirmé l’importance d’un tel fonds pour l’Organisation. Il a reconnu le déséquilibre existant entre l’objectif de financement fixé pour le fonds, à savoir 2 millions de dollars EU, et les ressources nécessaires pour réagir aux crises. Le Comité a reconnu que le Fonds spécial cherchait à renforcer la capacité de la FAO à réagir rapidement aux crises, mais il a souligné aussi qu’il importait de tirer des leçons de l'invasion acridienne actuelle en Afrique de l’Ouest et d’identifier et de résoudre tous les problèmes réglementaires, administratifs et autres rencontrés par l’Organisation lors de l’utilisation de ressources destinées à faire face à des crises graves.

6. Le Directeur général prend des mesures pour identifier les procédures internes qui entravent les opérations d'urgence de la FAO. Un examen est en cours en vue de renforcer les modalités de coordination et de gestion, les procédures budgétaires, financières et administratives (y compris l'achat d'équipement et de fournitures, les contrats et les ressources humaines) et l'appui opérationnel de la FAO. Il garantira que les fonds, une fois engagés, seront versés rapidement et de la façon la mieux adaptée.

7. Compte tenu des situations exceptionnelles observées récemment à la suite de quatre catastrophes naturelles majeures survenues de façon simultanée en Afrique (essaims de criquets pèlerins), en Asie (grippe aviaire et inondations) et en Amérique latine et dans les Caraïbes (ouragans), de même que du besoin constant de venir en aide aux personnes dont les moyens d'existence, fondés sur l'agriculture, ont été compromis en raison de troubles civils dans le monde entier, le Directeur général souhaite attirer l'attention sur le fait qu'il est urgent d'élargir le champ d'application et les niveaux de financement souhaités pour le Fonds spécial. Il souhaite également informer le Conseil que ce financement doit être mis à la disposition de la FAO dans le cadre d'un fonds fiduciaire d'urgence souple et financé par les donateurs, de manière à mieux préparer l'Organisation à une crise prévisible et à entreprendre sans délais des mesures d'atténuation pendant que les donateurs examinent des appels d'urgence spécifiques.

III. Justification d'une participation rapide de la FAO aux opérations de planification des mesures d'urgence et aux secours d'urgence et nécessité d'un financement adéquat

8. Les activités de secours d'urgence et de relèvement rapide de la FAO visent à protéger et à soutenir les moyens d'existence fondés sur l'agriculture, de manière à prévenir les crises ou à contribuer au redressement des systèmes de production alimentaire et agricole à l'issue d'un bouleversement de grande ampleur. Ce type d'action est essentiel pour offrir aux populations vulnérables ou victimes de catastrophes la possibilité de maintenir ou d'obtenir leur autosuffisance. Plus la FAO intervient tôt pour prévenir ou atténuer des bouleversements de grande ampleur, plus il sera possible d'éviter ou de diminuer rapidement les effets ou les répercussions d'une crise, ce qui permet de réduire considérablement le financement global demandé aux donateurs en réaction à une catastrophe naturelle ou une situation d'urgence complexe.

9. Cette situation trouve son illustration dans l'évolution récente de la crise acridienne en Afrique. Alors qu'un appel avait été lancé en février 2004 pour obtenir neuf millions de dollars EU en vue d'enrayer le cycle de reproduction des criquets pèlerins et mettre les cultures et les pâturages à l'abri de graves dommages, la crise s'est développée faute d'une intervention adaptée, effectuée en temps opportun. Il s'ensuit qu'en août 2004, la communauté internationale était appelée à débourser plus de 100 millions de dollars EU pour endiguer ce fléau, qui menace désormais au moins 14 pays et pourrait avoir des répercussions bien plus graves et impossibles à quantifier sur le plan de l'aide alimentaire et agricole et des bouleversements d’ordre socio-économique.

10. Lorsque surviennent de telles crises qui nécessitent une aide extérieure exceptionnelle, l’intervention rapide de la FAO, destinée à fournir aux populations touchées les moyens de relever et de reconstruire leurs capacités de production agricole, contribue également à l'élimination progressive d'une assistance alimentaire prolongée, renforçant de ce fait le rapport coût-efficacité des interventions d'urgence. Ainsi, l'incapacité de rétablir l'accès des agriculteurs à des semences et à des équipements adaptés ou de réparer l'infrastructure d'irrigation au cours du bref intervalle qui sépare la perte de ces biens et la campagne de semis peut entraîner une année supplémentaire de dépendance à l'égard de l'aide alimentaire, voire aboutir à une situation pire encore si la filière alimentaire n'est pas adaptée. De même, le fait de ne pas vacciner et nourrir le bétail pour en stabiliser la mortalité et la morbidité à l'issue d'un bouleversement de grande ampleur peut entraîner une baisse considérable des revenus et des niveaux de nutrition des ménages et ralentir la reconstitution des troupeaux. Par ailleurs, après un conflit, il convient de régler en temps opportun les questions de l'accès équitable aux ressources naturelles et aux moyens de production, y compris en protégeant les droits fonciers et de propriété des rapatriés, si l'on veut éviter une reprise des hostilités.

11. Une planification adéquate et des mesures prises en temps utile sont, de toute évidence, autant d'éléments positifs pour les personnes vulnérables, pour l'économie et la stabilité sociale de chacun des pays touchés et pour les budgets fortement sollicités des donateurs. En conséquence, la FAO doit dès à présent lancer ses activités et ses opérations de préparation aux situations d'urgence, de manière à empêcher, idéalement, qu'un problème ponctuel tel qu'une infestation acridienne ne devienne un véritable fléau, à atténuer les répercussions d'un bouleversement de grande ampleur sur les moyens d'existence agricoles ou à mettre en place des mesures correctives rapides qui contribuent au renforcement de la paix à la fin d'un conflit.

12. La FAO est parfaitement en mesure d'alerter rapidement de l'arrivée progressive de catastrophes naturelles ou d'autres situations d'urgence, comme une sécheresse ou l'apparition de ravageurs et de maladies transfrontières des animaux et des plantes, mais il est possible de renforcer cette capacité. Afin de répondre le plus rapidement possible aux besoins des populations touchées, la FAO doit également renforcer sa capacité à soutenir les activités de préparation aux crises, à en évaluer l'incidence et à identifier les interventions les mieux adaptées à chaque situation. Le Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement permet de procéder rapidement à un nombre limité d'évaluations de l’aide nécessaire pour les moyens d'existence après une catastrophe de grande ampleur, mais le niveau actuel des ressources disponibles ne permet pas de couvrir les coûts en amont du programme de préparation aux catastrophes, de secours d'urgence et de relèvement.

13. De plus, les lacunes critiques interviennent au cours des semaines ou des mois qui séparent l'alerte rapide visant à solliciter une intervention urgente ou l'évaluation des besoins après une catastrophe et l'appel à des contributions extrabudgétaires. Celui-ci est lui-même suivi d'un nouveau délai pour la réception des engagements des donateurs, puis pour le transfert des fonds promis à la FAO. Pratiquement, il faut du temps aux donateurs pour examiner l'appel et engager des fonds. L'achèvement des procédures officielles auprès de la FAO et le transfert définitif des fonds prennent, eux aussi, du temps. Or, la FAO doit avoir les moyens de répondre immédiatement à une crise après une alerte rapide.

14. Les activités de secours de la FAO gagneraient également en efficacité et en efficience s'il était possible de planifier dès le début d'une crise des interventions exhaustives, plutôt que fragmentaires, en s'appuyant sur les engagements des donateurs. À l'heure actuelle, les financements provenant des donateurs ne peuvent être intégrés à la planification générale des achats et des dépenses qu'après réception des fonds. Grâce à des modalités de réaction aux situations d'urgence financées comme il se doit, la FAO pourrait conclure plus tôt d'importants programmes d'achats; ceux-ci passent actuellement par des appels d'offres fragmentés et successifs, puisque l'Organisation ne dispose pas des fonds lui permettant de garantir d'emblée un paiement unique.

IV. Élargissement du champ d'application et relèvement du niveau de financement du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement

15. Afin de mieux définir le champ d'application du Fonds spécial et d'en faciliter la gestion, il est proposé d'établir une nette distinction entre les éléments qui relèvent d'un fonds d'avances remboursables et ceux qui concernent le fonds de roulement, à savoir:

16. Comme cela est indiqué ci-après, ni l'actuel niveau souhaité de financement d'un fonds d'avances remboursables, estimé à un million de dollars EU, ni la somme d'un million de dollars EU prévue pour le fonds de roulement, ni le champ d'application actuel du Fonds spécial ne fournissent pas à la FAO les ressources voulues pour assumer un rôle majeur en matière de prévention et de réaction aux situations d'urgence. Outre les deux volets déjà existants du fonds d'avances remboursables, il est proposé d'ajouter des activités supplémentaires essentielles pour la préparation aux situations d'urgence et la programmation en créant deux nouveaux éléments de fonds d'avances remboursables et en portant le niveau global de financement de ce type de fonds à cinq millions de dollars EU, au minimum, contre 15 millions de dollars EU pour le fonds de roulement.

Fonds d'avances remboursables – « Mise en place d'unités de coordination rapide des mesures d'urgence » (objectif visé de 500 000 dollars EU)

17. Ce volet du Fonds spécial englobe la création d'unités de coordination des mesures d'urgence chargées de gérer les interventions sur le terrain en collaboration avec les autorités nationales, les autres institutions des Nations Unies et les ONG. Il fonctionne bien et répond aux attentes de départ présentées au Comité financier. Dans la mesure où 25 unités de ce genre ont déjà été créées dans la plupart des pays frappés par des crises nécessitant une aide extérieure exceptionnelle et partant du principe que cinq à dix crises sont susceptibles de voir le jour ailleurs chaque année, le Secrétariat propose de maintenir l'actuel objectif de financement de 500 000 dollars EU. Bien que ce volet soit, pour le moment, entièrement financé grâce à des ressources internes, sa pérennité ne pourra passer que par un soutien financier des donateurs.

Fonds d'avances remboursables – « Évaluation des besoins pour les secours d'urgence et le relèvement et activités de coordination » (accroître l'objectif pour atteindre deux millions de dollars EU)

18. Bien que des progrès aient été accomplis, il apparaît manifestement que les donateurs attendent de la FAO qu'elle réalise des évaluations des besoins mieux conduites et coordonnées (avec les institutions des Nations Unies et les partenaires extérieurs). Celles-ci doivent couvrir les besoins alimentaires et non alimentaires, y compris en ce qui concerne les intrants agricoles tels que les semences, les engrais, les aliments pour animaux et les équipements agricoles, afin de répondre à des catastrophes naturelles et à d'autres situations d'urgence, ainsi qu'à des épizooties. Il convient de déployer des efforts supplémentaires pour s'assurer que l'on dispose de cartes et d’informations de base sur les facteurs contribuant aux moyens d'existence, les routes, les infrastructures de maîtrise de l'eau, d'irrigation et autres, la répartition de la population, les conditions climatiques et les ressources naturelles, les maladies animales infectieuses, etc. de manière à évaluer l'incidence d'une crise sur les moyens d'existence des populations touchées et de concevoir le meilleur assortiment possible d'interventions d'appui qui viendraient compléter et renforcer l'aide alimentaire. Le niveau de financement souhaité actuellement, soit 500 000 dollars EU, ne permet pas à la FAO de répondre comme elle le devrait à ces attentes. Partant d'une hypothèse de 10 à 15 grandes évaluations des besoins chaque année, il est proposé de relever le niveau de financement au titre de cet élément afin de le porter à deux millions de dollars EU.

Nouveau fonds d'avances remboursables – « Systèmes d'alerte rapide et de surveillance des catastrophes naturelles » (objectif: deux millions de dollars EU)

19. Ce nouvel élément viendra appuyer le Système mondial d'information et d'alerte rapide de la FAO (SMIAR), de manière à répondre rapidement et efficacement aux demandes concernant des Missions d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, en particulier dans les pays touchés par des catastrophes naturelles. Il permettra en outre une surveillance et une prévision renforcées des stress hydriques excessifs (inondations et sécheresses). Pour que cet élément puisse lancer, pratiquement en temps réel, des alertes mondiales à propos des crises agricoles liées aux conditions météorologiques, son financement permettra la production de cartes agroclimatiques du stress hydrique jusqu'à un an à l'avance et les compléterait par des images satellitaires à moyenne et haute résolution et par des systèmes de cartographie géospatiale pour mieux répondre à des situations d'urgence spécifiques. Cet élément aidera en outre les pays exposés à des événements saisonniers à développement rapide (ouragans, inondations, glissements de terrain) à renforcer leurs dispositifs d'intervention immédiate. Dans les cas où ces événements se développent plus lentement (sécheresse, par exemple), il servira à établir des systèmes de surveillance simplifiés ou à soutenir ceux qui existent, en prévision d'une évaluation de l'impact de l'événement concerné et du financement de cette évaluation. De telles activités préalables à une éventuelle mission permettront de rassembler des informations et des analyses cruciales au moment de l'évaluation, ainsi que des renseignements de bien meilleure qualité sur lesquels se fonderont les interventions d'atténuation et de relèvement. Grâce à ces diverses activités, les pays touchés et les donateurs bénéficieront d'alertes préalables et d'informations opportunes, impartiales et fiables sur la situation, ce qui facilitera les décisions concernant les interventions adaptées. On estime que le coût annuel des achats, de la surveillance et de l'analyse des données ainsi que de la production des prévisions agroclimatiques relatives au stress hydrique et de l'imagerie satellitaire en temps presque réel s'élève à 100 000 dollars EU. Chacune des 25 missions d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires est estimée à 50 000 dollars EU par pays et il faudra 70 000 dollars EU dans chacun des éventuels dix autres pays touchés pour mettre en place ou renforcer des systèmes de surveillance. En conséquence, le niveau souhaité pour ce volet s'élève à deux millions de dollars EU. Bien que, pour éviter leur épuisement, l'ensemble des volets qui composent le fonds d'avances remboursables devront être reconstitués de façon régulière par le biais d'appels, il est également proposé qu'une part restreinte des contributions des donateurs aux appels du PAM concernant l'aide alimentaire soit versée en espèces à cet élément spécifique, dans la mesure où les missions d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires constituent un élément primordial des décisions prises par les donateurs en ce qui concerne l'attribution de l'aide alimentaire.

Nouveau fonds d'avances remboursables – « Participation rapide aux études de marché » (objectif: un million de dollars EU)

20. Cet élément couvre la période qui va de la disponibilité de résultats d'évaluation fiables (tant du point de vue de l'alerte rapide que de l'évaluation de l'impact) et de l'identification d'un premier ensemble d'interventions jusqu’à l'accord des donateurs à propos du financement du programme ou du projet. Il contribuera à la mise en place rapide d'une étude de marché dans les pays touchés, de manière à anticiper l'achat d'intrants et à soutenir l'économie locale dans la mesure où le permettent des règles d'achat concurrentielles. Il visera à comprendre de manière approfondie les rouages du marché et la disponibilité des intrants et examinera les possibilités qui s'offrent sur le plan local pour renforcer les capacités de production nationales ou régionales. En s'appuyant sur l'hypothèse d'une demande annuelle de 20 à 25 études de marché préalables, le niveau de financement souhaité est fixé à un million de dollars EU.

Fonds de roulement – « Avance de fonds » (15 millions de dollars EU)

21. À la lumière des leçons tirées des quatre grandes catastrophes naturelles et d'autres situations d'urgence survenues cette année en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui viennent s’ajouter aux nombreuses autres situations d'urgence complexe observées dans le monde, il convient d'accroître de manière considérable l'objectif de financement de cet élément. En supposant que l'exécution d'un projet d'urgence s'étale d’habitude sur six mois et en considérant qu'il peut s'écouler jusqu'à six semaines entre l'engagement ferme d'un donateur, l'approbation de la proposition de projet et l'obtention des fonds, il faudrait disposer de quelque 15 millions de dollars EU pour pouvoir entamer immédiatement des interventions d'urgence sur le terrain. Ce montant ne représente que 11,5 pour cent des 130 millions de dollars EU demandés lors des appels lancés dans le cadre des situations d'urgence provoquées par les criquets pèlerins, la grippe aviaire, les ouragans et les inondations. Il est dès lors proposé d'accroître l'objectif de l’élément « avance de fonds » du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement de son niveau actuel d'un million à 15 millions de dollars EU.

22. Le Directeur général lance un appel aux donateurs pour qu'ils portent le niveau de financement du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement à un niveau global de 5 millions de dollars EU pour le fonds d'avances remboursables et de 15 millions de dollars EU pour le fonds de roulement, ce qui permettrait à la FAO de réagir rapidement et de façon adaptée aux situations d'urgence dans ses domaines de compétence. Cette démarche présenterait par ailleurs un avantage comparatif unique, puisque des interventions rapides permettraient de réduire considérablement le financement total fourni par les donateurs en réaction aux catastrophes naturelles et aux situations d'urgence complexes.

V. Nécessité d'un fonds fiduciaire supplémentaire et souple

23. L'élargissement du champ d'application et des objectifs du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement permettra de renforcer la capacité d'intervention de la FAO face à des besoins réels ou potentiels en situation d'urgence. Ce Fonds n'est toutefois pas en mesure de combler l'intervalle qui sépare l'identification d'une intervention d'urgence et la mobilisation d’un appui financier solide fourni par un donateur. Même lorsque l'ensemble des donateurs envisagent de fournir une aide, la FAO ne dispose ni des ressources ni d'un dispositif pour prendre les mesures d'urgence nécessaires.

24. Si elle veut être efficace, la FAO doit veiller à pouvoir passer des commandes anticipées et, le cas échéant, mettre à disposition les intrants nécessaires avant de recevoir les engagements des donateurs, ce qui nécessite de prendre des engagements financiers avant de pouvoir utiliser l'avance de fonds prévue par le Fonds de roulement.

25. La création d'un fonds fiduciaire « d'urgence » qui permette de prendre de telles mesures constituerait une étape importante en comblant les lacunes existantes. Des moyens financiers et une certaine souplesse pour lancer sans délais les achats et les autres procédures constituent des éléments essentiels pour que la FAO fasse preuve d'une efficacité et d'une efficience accrues face à des catastrophes naturelles, aux infestations de ravageurs et aux maladies, ainsi qu'à d'autres situations d'urgence complexe, puisqu'ils lui permettent de saisir l'occasion d'intervenir entre l'achèvement de l'évaluation des besoins ou de l'étude de marché et l'obtention des engagements des donateurs.

26. Les donateurs pourraient envisager le mécanisme décrit ci-après pour garantir une approbation rapide et adaptée des ressources de ce nouveau fonds fiduciaire:

27. Envisager les situations d'urgence sous l'angle de la programmation permettrait également d'abaisser les coûts de préparation, d'administration et d'établissement de rapports pour les projets spécifiques liés à un donateur, de garantir la cohérence et le rapport coût-efficacité des interventions et d'atténuer la souffrance humaine en y mettant plus rapidement un terme. Par exemple, le fonds fiduciaire permettrait à la FAO de faire face à l'actuelle crise provoquée dans les pays asiatiques par la grippe aviaire, fortement pathogène, et d'empêcher une pandémie mondiale de grippe humaine, tout en optimalisant une intervention rapide face aux crises actuelles et futures découlant d'autres maladies animales transfrontières de par le monde. Le coût actuel de ces activités est estimé à 38 millions de dollars EU, ce qui engloberait la mise en service d'un Centre d'urgence pour les activités relatives aux maladies animales transfrontières (une équipe d'intervention rapide, 2 millions de dollars EU); une réserve pour imprévus qui pourrait servir en cas d'apparition d'une nouvelle épizootie ou pour d'autres besoins extrêmement urgents (20 millions de dollars EU); la mise en œuvre des recommandations de la FAO dans les pays touchés (8 millions de dollars EU); une meilleure préparation des pays non touchés (2 millions de dollars EU); programmes d'évaluation et de relèvement sectoriels (3 millions de dollars EU); l'activation des éléments de réseau régionaux (2 millions de dollars EU); et des études pratiques, axées sur le terrain, en vue d'optimaliser le diagnostic et la lutte (1 million de dollars EU). En bref, cela permettrait une mise en œuvre immédiate des interventions de terrain dès que l'on détecte un foyer de grippe aviaire ou d'autre grande maladie animale transfrontières, ce qui renforce la prévention, la gestion et la maîtrise des risques liés à la santé publique et empêche qu'ils aient de graves répercussions sur le développement durable de l'agriculture.

28. Les sommes allouées aux interventions d'urgence de la FAO ont enregistré une hausse progressive, passant de 50 millions de dollars EU en 1996-1997 à 310 millions en 2002-2003. Cela résulte en partie d'un renforcement de la confiance que les donateurs habituels placent dans la capacité de la FAO à assumer un rôle majeur dans les situations d'urgence. Le Directeur général propose de fixer à 80 millions de dollars EU l'objectif de ce nouveau « fonds fiduciaire pour les situations d'urgence », un montant inférieur à la moitié du budget approuvé au cours des dix premiers mois de 2004 pour la Division des opérations d'urgence et de la réhabilitation. Le Directeur général lance un appel aux donateurs pour qu'ils apportent un soutien extrabudgétaire à cette initiative.

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1 FC 102/14 Propositions d'établissement d'un Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement.