COAG/2005/INF/1


COMITÉ DE L'AGRICULTURE

Dix-neuvième session

Rome, 13-16 avril 2005

Suite donnée au programme Action 21 et au Sommet mondial pour le développement durable


1. Le Sommet mondial pour le développement durable (SMDD) (Johannesburg, 2002) est convenu de mesures urgentes pour la mise en œuvre d'Action 21, à savoir, le Programme de mise en œuvre d'Action 21 et le Plan d'application de Johannesburg assortis d'un calendrier pour la réalisation des objectifs. Il a en outre approuvé le rôle de la Commission du développement durable des Nations Unies qui est appelée à accélérer les mesures prises à tous les niveaux en matière de mise en œuvre d'Action 21 et du Plan de Johannesburg et à encourager les partenariats entre les autorités nationales et les parties prenantes concernées.

2. Afin de répondre aux attentes élevées et à l'élan qu'avait suscités le SMDD, la Commission du développement durable, à sa onzième session (CDD-11), s'était concentrée sur la réforme de sa structure organisationnelle et de son programme de travail. Elle avait ainsi décidé d'axer son fonctionnement sur un "cycle de mise en œuvre" de deux ans, comprenant une année d'examen et une année d'élaboration des politiques, appelée "session directive". L'année d'examen servira à évaluer les progrès accomplis dans le domaine de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, ainsi qu'à recenser et à supprimer les obstacles, en partant du niveau national pour s'étendre aux échelons sous-régional, régional et mondial. L'année de la session directive se concentrera sur les mesures à prendre, y compris les négociations à mener, pour accélérer la mise en œuvre et les actions entreprises.

3. Les modules thématiques du programme de travail de la CDD s'établissent comme suit:

2004-2005: eau, assainissement et établissements humains;

2006-2007: énergie, changements climatiques, pollution atmosphérique et développement industriel;

2008-2009: agriculture, développement rural, sols, sécheresse, désertification et Afrique;

2010-2011: transports, produits chimiques, gestion des déchets, extraction minière et modes de consommation et de production durables;

2012-2013: forêts, biodiversité, biotechnologies, montagnes et tourisme;

2014-2015: mers et océans, ressources marines, petits États insulaires en développement, gestion des opérations en cas de catastrophes et vulnérabilité aux catastrophes;

2016-2017: évaluation globale de l'application du programme Action 21 et du Plan d'application de Johannesburg.

4. La CDD-11 avait également décidé de renforcer le rôle et les apports des institutions régionales et sous-régionales; de mettre en commun les expériences et les pratiques optimales en dehors du cadre intergouvernemental (à savoir, foires du partenariat et centres de formation); d'encourager un resserrement de la collaboration entre les organisations du système des Nations Unies et d'autres institutions; de consolider la participation des grands groupes et les initiatives de partenariat entre les autorités publiques, les grands groupes et d'autres parties prenantes. Un consensus s'était dégagé pour indiquer que les initiatives de partenariat viennent compléter les engagements à appliquer le programme Action 21 pris à l'échelon gouvernemental et multilatéral et les décisions du SMDD, mais ne les remplacent pas.

5. La CDD-12 (New York, avril 2004) constituait la première session d'examen du cycle biennal de mise en œuvre. Elle a fourni à la communauté internationale un examen approfondi du module thématique de l'eau, de l'assainissement et des établissements humains. Parmi les objectifs spécifiques examinés lors de la douzième session de la CDD figuraient la réduction de moitié, d'ici 2015, du nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable (1,6 milliard de personnes) et à des dispositifs d'assainissement de base (2 milliards de personnes), ainsi que l'amélioration, d'ici 2020, des conditions de vie de 100 millions de personnes vivant dans des taudis. Le débat s'est concentré sur les défis liés à l'accès à l'eau potable et à l'amélioration des systèmes d'assainissement.

6. La discussion a porté, dans une moindre mesure, sur l'utilisation et la gestion de l'eau en agriculture. La Commission et les participants à la session ont néanmoins été informés du projet d'organisation d'une Conférence internationale FAO/Pays-Bas sur l'eau au bénéfice de l'alimentation et des écosystèmes (La Haye, 31 janvier - 5 février 2005), dont l'objectif premier consiste à aider les autorités nationales à recenser les différentes pratiques de gestion et à soutenir une utilisation durable de l'eau au niveau des bassins versants, ainsi qu'à concilier production vivrière et gestion des écosystèmes.

7. La CDD-13 (New York, avril 2005) sera une session directive consacré à l'eau, à l'assainissement et aux établissements humains. Le principal apport de la FAO prendra la forme du rapport sur les conclusions de la Conférence internationale sur l'eau au bénéfice de l'alimentation et des écosystèmes et d'un encouragement adressé aux pays pour qu'ils en assurent le suivi. Cette conférence contribuera en outre aux débats sur les politiques visant à accélérer la mise en œuvre des mesures recommandées dans ce domaine.

8. La FAO a mis en place plusieurs activités normatives et opérationnelles, de même que de nouveaux domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire qui contribuent à l'application des engagements du programme Action 21 et du SMDD, certains des plus importants étant présentés ci-après. La FAO aide ses États Membres à concrétiser les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation, les objectifs du Millénaire pour le développement et ceux du SMDD, qui visent à réduire de moitié, d'ici 2015, le nombre de personnes victimes de la faim. Elle a proposé le Programme de lutte contre la faim (PLCF) qui prône une action sur deux fronts associant une amélioration de la production des petits agriculteurs et une aide immédiate aux personnes victimes de la faim. Le PLCF a, de surcroît, apporté une contribution importante au SMDD et au volet consacré à l'agriculture, dans le cadre de l'initiative "Eau et assainissement, énergie, santé, agriculture et biodiversité". Profitant de l'élan imprimé par le SMDD, la FAO dirige désormais l'Alliance internationale contre la faim, un regroupement volontaire d'institutions, d'organisations et d'alliances nationales qui coordonnent leurs actions pour garantir la réalisation des objectifs du Sommet mondial de l'alimentation d'ici 2015. Un événement parallèle destiné à débattre de la stratégie a été organisé en septembre 2004, en marge de la trentième session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale.

9. La FAO s'efforce de concrétiser, d'ici 2015, l'objectif du SMDD de réduire la surexploitation des ressources marines en encourageant une amélioration des politiques en matière de pêches et des pratiques de gestion, au travers du Code de conduite pour une pêche responsable, de ses directives (y compris l'approche de précaution et l'approche écosystémique des pêches) et de ses quatre plans d'action internationaux (sur la capacité de pêche, la pêche illicite, les oiseaux de mer et les requins), ainsi que de la Stratégie visant à améliorer l'information sur la situation et les tendances des pêches de capture. Les domaines prioritaires sont notamment les suivants: amélioration des statistiques sur les pêches; réduction de la capacité de pêche et des subventions; régimes s'appliquant aux droits de pêche; élimination de la pêche illicite; développement institutionnel relatif à la pêche artisanale; amélioration des recherches axées sur la gestion; meilleure surveillance mondiale des stocks de poissons; renforcement de la sélectivité et réduction des rejets dans la pêche au chalut; meilleur recensement des espèces menacées par le commerce international et instruments fondés sur le marché.

10. La FAO apporte une aide et une contribution aux initiatives de partenariat du SMDD dans plusieurs de ses domaines de spécialisation. Ainsi, l'initiative destinée à accélérer la concrétisation d'une agriculture et d'un développement rural durables soutient la documentation, le suivi et la reproduction de bonnes pratiques dans ce domaine, appuie la mise en place d'un centre de diffusion des connaissances, des approches et des technologies et favorise le renforcement des capacités, les échanges entre communautés, les formations de formateurs et l'octroi de subventions de faible montant. Dans le cadre de cette initiative, des grands groupes de la société civile défendent l'agriculture et le développement rural durables dans plusieurs domaines prioritaires, notamment en soutenant un mécanisme pilote de développement durable destiné à renforcer le suivi et la pérennité des effets des projets de la FAO.

11. Le partenariat en faveur de l'Éducation pour les populations rurales (EPR), que la FAO dirige en collaboration avec l'UNESCO, encourage des politiques générales et des programmes visant à ouvrir l'accès à des services éducatifs de base adaptés dans les zones rurales, de manière à apporter une contribution directe et positive au renforcement de la productivité, de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance des populations rurales. Cette initiative parvient à établir une collaboration entre des partenaires issus des secteurs de l'agriculture, du développement rural et de l'enseignement, dont les activités étaient auparavant séparées. À ce jour, plus de 170 partenaires ont adhéré au mouvement, qui suscite un intérêt de plus en plus marqué à l'échelon national et international. Ainsi, le soutien technique de la FAO a permis la mise au point d'une stratégie à moyen terme d'éducation pour la population rurale au Kosovo. Des projets de terrain semblables sont en cours d'élaboration en Colombie, au Mozambique et au Sénégal. La Commission européenne appuie des réseaux d'ONG représentant trois pays d'Europe, trois d'Afrique et trois d'Amérique latine, en collaboration avec la FAO et l'UNESCO.

12. Le Partenariat de collaboration sur les forêts, dont la FAO est le chef de file, constitue un accord conclu entre 14 organisations internationales. Au cours des deux dernières années, il a redoublé d'efforts en vue de renforcer la collaboration et la coordination autour des questions liées aux forêts, et notamment d'aider les pays à tout mettre en œuvre pour instaurer une gestion durable des forêts. Ses membres coopèrent dans le cadre des aspects économiques, environnementaux et sociaux du développement durable et insistent sur la contribution que le secteur forestier apporte à la lutte contre la pauvreté, à la sécurité alimentaire, à l'accès à l'énergie et à l'eau et à la préservation de la biodiversité.

13. En sa qualité d'hôte du Secrétariat intérimaire du Partenariat international pour le développement durable des régions de montagne (Partenariat de la montagne), la FAO a soutenu les activités de collaboration des membres de ce dernier dans le cadre de diverses initiatives thématiques et régionales. La FAO a donné suite à l'Année internationale de la montagne (2002) en aidant les pays à consolider leur capacité institutionnelle en matière de développement durable des montagnes. Cette démarche visait à convertir les comités nationaux créés à l'occasion de l'Année internationale en organismes multipartites nationaux à long terme. La FAO a, en outre, répondu à plusieurs demandes émanant de pays qui sollicitaient des projets de terrain se rapportant à la gestion des bassins versants et au développement durable des montagnes.

14. Les participants au SMDD ont réservé un accueil favorable au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et se sont engagés à soutenir la mise en œuvre de sa stratégie. La FAO, en collaboration avec le Secrétariat du NEPAD, a préparé le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine, que les ministres africains de l'Agriculture ont entériné en 2003. Celui-ci marque une étape importante vers la réalisation de l'objectif du NEPAD, à savoir encourager une vaste croissance économique fondée sur l'agriculture dans les pays africains en se concentrant sur la productivité et la compétitivité du secteur agricole. Il entend y parvenir grâce des investissements, consentis entre 2002 et 2015, en faveur de quatre piliers fondamentaux: (a) gestion durable des sols et maîtrise fiable de l'eau; (b) amélioration de l'infrastructure rurale; (c) renforcement des disponibilités alimentaires et lutte contre la faim, et (d) recherches et technologies agricoles. La FAO a également rédigé, à l'appui du Programme détaillé, un récapitulatif des programmes d'investissement dans les secteurs des pêches, des forêts et de l'élevage, que la Conférence régionale pour l'Afrique et le Secrétariat du NEPAD ont approuvé en mars 2004.

15. La concrétisation des engagements du SMDD constitue une priorité à la FAO. Dans cette optique, le Secrétariat continuera de collaborer activement avec des institutions internationales et les États Membres.