Janvier 1997	COAG/97/Inf.1

COMITE DE L'AGRICULTURE

Quatorzième session

Rome, 7-11 avril 1997, Salle Rouge

RAPPORT SUR LA SUITE DONNEE AU PROGRAMME ACTION 21

1. Le présent document d'information a pour objet d'informer le Comité de l'agriculture des aspects pertinents de la suite donnée par la FAO au Programme Action 21. Le rôle de maître d'oeuvre qui incombe à la FAO pour quatre chapitres (à savoir la gestion des terres, la lutte contre le déboisement, les écosystèmes de montagne et l'agriculture et le développement durables) et son association à la mise en oeuvre de plusieurs autres chapitres (par exemple la diversité biologique, la désertification et la sécheresse, l'eau douce, la prise de décision concertée, les océans et les zones côtières, la pauvreté et les produits chimiques toxiques) directement liés à son mandat et à son Programme de travail, a conféré des responsabilités considérables au Secrétariat. Il a fallu reprogrammer les ressources humaines et autres, solliciter des ressources extrabudgétaires supplémentaires et resserrer les intéractions avec les institutions des Nations Unies et organisations gouvernementales et non gouvernementales.

2. La suite donnée par la FAO au Programme Action 21 sera étroitement liée à la promotion de la sécurité alimentaire durable dans le cadre du Sommet mondial de l'alimentation (Rome, 13-17 novembre 1997) qui a pour objectif de réduire de moitié au moins l'incidence de la sous-alimentation d'ici à l'an 2015.

3. La suite donnée au Sommet mondial de l'alimentation mettra l'accent sur les modes de production écologiquement rationnels et durables tels que les systèmes agricoles mixtes, la protection intégrée (PI) et les systèmes intégrés de nutrition des plantes (SINP), ainsi que l'adoption d'approches agro-écologiques du développement. Elle nécessitera des investissements accrus dans les capacités de recherche et la communication des informations, la promotion de technologies agricoles intégrées qui accroissent la productivité et le développement de la capacité de gestion et d'utilisation durable des ressources. La création de conditions permettant de parvenir à la sécurité alimentaire durable suppose aussi que les gouvernements, la société civile et les entreprises privées collaborent étroitement, objectif qui est également énoncé dans le Programme Action 21.

4. Une session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui se tiendra du 23 au 27 juin 1997, examinera et évaluera l'état d'avancement de la mise en oeuvre du Programme Action 21. Un certain nombre de réunions importantes et connexes entrent dans le cadre des préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale et sont suivies par la FAO. Il s'agit notamment:

• du Conseil d'administration du PNUE (27 janvier-7 février 1997)
• du Groupe intergouvernemental sur les forêts (10-28 février 1997)
• du Comité interinstitutions du développement durable (CIDD) (20-21 février 1997)
• du Groupe de travail intersessions de la CDD (24 février-7 mars 1997)
• de la cinquième session de la CDD (7-25 avril 1997)

5. La FAO a donné suite au Programme Action 21 par le biais notamment des importantes activités suivantes:

• Participation à l'application de la Convention sur la diversité biologique (CDB) en particulier dans le cadre de ses activités concernant les ressources phytogénétiques et zoogénétiques. La Conférence technique sur les ressources phytogénétiques (Leipzig, juin 1996) a élaboré un Plan d'action mondial qui est axé sur les droits des agriculteurs et l'élaboration et le transfert de technologies. Le champ d'activité de la Commission FAO des ressources phytogénétiques a été élargi pour incorporer d'autres types de diversités agrobiologiques et cet organe est maintenant appelé Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture; des mesures sont actuellement prises pour mettre en place son premier groupe de travail technique intergouvernemental - qui s'occupe des ressources zoogénétiques. Les négociations concernant la révision de l'Engagement international sur les ressources phytogénétiques pour l'harmoniser avec la CDB se poursuivent. La FAO a détaché un fonctionnaire au Secrétariat de la CDB pour une période de deux ans et prépare un protocole d'accord. Les activités progressent dans le domaine des ressources zoogénétiques, des systèmes d'information (DAD-SI) étant mis en place dans une cinquantaine de pays d'Europe et d'Asie.
• Participation à la préparation de la Convention internationale sur la lutte et la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou par la désertification, en particulier en Afrique, dont la FAO accueillera la première Conférence des Parties à Rome en septembre 1997.
• Mise en place et mise en oeuvre conjointes d'un mécanisme pour la PI en collaboration avec la Banque mondiale, le PNUD, le PNUE et les offices agricoles du CAB-International afin de financer les activités de terrain touchant à l'élaboration et à l'adoption de techniques de PI. L'expérience acquise en matière d'application de la PI au riz en Asie est maintenant étendue à des cultures telles que le coton, les légumes, les légumineuses et le maïs, et à des régions comme l'Afrique et l'Amérique latine.
• Aide aux pays afin qu'ils incorporent des objectifs politiques de protection de l'environnement et de durabilité dans leurs cadres politiques et directives agricoles.
• Collaboration avec le Département de la coordination des politiques et du développement durable et d'autres instances pour la modélisation et les tendances à long terme. Les contributions de la FAO sont fondées sur son rapport "Agriculture mondiale: Horizon 2010" qui examine les technologies, les ressources naturelles, les politiques agricoles appliquées, la libéralisation des échanges, les compromis entre l'environnement et le développement agricole et les incidences pour l'avenir.
• Coopération avec le PNUE pour l'élaboration d'un programme d'action mondiale pour la protection du milieu marin et des zones côtières contre les sources terrestres de pollution, en particulier dans les domaines de l'érosion des sols, du ruissellement des pesticides et engrais et de la protection des bassins versants.
• Préparation d'un document en collaboration avec la CNUCED, le PNUE et l'OMC sur les incidences de la libération des échanges agricoles découlant de l'application de l'Accord de l'Uruguay Round sur l'agriculture et le développement rural durables, demandé par la CDD à sa troisième session.
• Collaboration en cours avec le Département de la coordination des politiques et du développement durable pour l'élaboration et la mise à l'épreuve d'une série complète d'indicateurs de la durabilité devant être utilisés par les pays et par la communauté internationale pour suivre et évaluer l'état d'avancement de la mise en oeuvre du programme Action 21.

6. Il sera fait rapport aux prochaines sessions du Comité des forêts et du Comité des pêches sur les initiatives concernant les secteurs forestier et halieutique.

7. La dynamique de la suite donnée à la CNUED a probablement connu un certain ralentissement l'année dernière, en grande partie du fait de la baisse générale des ressources disponibles pour l'aide au développement, qui a touché les programmes de toutes les institutions des Nations Unies, notamment l'IDA de la Banque mondiale. Depuis Rio, la CDD, intergouvernementale, et son équivalent interinstitutions, le CIDD, ont joué deux rôles importants - ils ont mis davantage l'accent sur les questions intersectorielles (par exemple la diversité biologique, le climat, l'énergie, la capacité institutionnelle, l'utilisation des terres) et ont examiné et encouragé de nouvelles initiatives dans les domaines thématiques existants (par exemple la désertification, les forêts) qui présentent un intérêt commun pour divers organismes et pays.

8. Le CIDD et la CDD ont joué un rôle utile de promotion de la suite donnée au Programme Action 21, mais il reste beaucoup à faire. A l'avenir, il faudra mettre davantage l'accent sur les mécanismes nécessaires pour la réalisation des objectifs du Programme Action 21, les efforts étant axés sur deux grands domaines:

• Favoriser un renforcement du dialogue et des actions dans des domaines intersectoriels qui n'entrent pas dans le mandat d'une institution donnée du Système des Nations Unies et pour lesquels la coopération intersectorielle est insuffisante.
• Encourager un engagement et une coordination accrus entre les pays et les organisations régionales et internationales en vue de l'affectation des ressources humaines et financières nécessaires à la réalisation des activités sur le terrain concernant les objectifs du Programme Action 21.

9. Malgré les nombreux obstacles, des progrès ont été faits en matière de mise en oeuvre du Programme Action 21. Pour la FAO, les activités se poursuivront dans un certain nombre de domaines, en particulier la participation populaire, l'incorporation de considérations environnementales dans les politiques agricoles, les ressources génétiques végétales et animales, la protection intégrée, la mise en valeur des ressources en eau et la planification de l'utilisation des terres, auxquelles le Programme ordinaire de la FAO a fait une plus grande place, malgré des ressources limitées.

10. L'orientation de la suite donnée par la FAO dépendra en partie des décisions de ses propres organes directeurs concernant le Programme de travail et budget et des possibilités de coopération intersectorielle qui se présenteront dans le cadre de la programmation conjointe avec d'autres organisations du Système des Nations Unies. La session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies qui va bientôt s'ouvrir devrait donner de nouvelles indications et conférer une impulsion à la mise en oeuvre du Programme Action 21, et la FAO suivra de près ses travaux et ses résultats.