PC 82/7 Rev.1





Quatre-vingt-deuxième session

Rome, 13-17 septembre 1999

RAPPORT D'AVANCEMENT DE L'ORGANISATION SUR LA PRISE EN COMPTE DES QUESTIONS DE PARITÉ HOMMES-FEMMES

 

Table des matières

OBSERVATIONS

 

 


Prise en compte des questions de parité hommes-femmes: historique

PRISE EN COMPTE DES QUESTIONS DE PARITÉ
HOMMES-FEMMES DANS LE SYSTÈME DES NATIONS UNIES

1. La prise en compte de ces questions dans le système des Nations Unies (NU) a été définie par le Conseil économique et social (ECOSOC), en 1997, comme étant le processus d'évaluation des conséquences de toute action planifiée sur les femmes et sur les hommes, législation y comprise. Elle donne ainsi toute la place qui leur revient aux préoccupations et aux expériences des femmes autant que des hommes dans la conception, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des politiques et des programmes et cela dans tous les domaines (politique, économique et social). Cela doit permettre aux hommes et aux femmes de tirer profit des actions sur un pied de parité et empêcher les inégalités de se perpétuer. Le but ultime est de parvenir à l'égalité entre les hommes et les femmes.

2. Par conséquent, par prise en compte des questions de parité hommes-femmes, on entend le processus par lequel une organisation intègre une perspective globale considérant les enjeux hommes-femmes. Le Conseil économique et social indique que cette prise en compte ne vise pas à supprimer entièrement la nécessité de mettre en place des politiques, programmes et/ou législations ciblées exclusivement sur les femmes. Son but principal est de tenir compte des besoins des hommes et des femmes sur un pied de parité afin de réduire les écarts entre les sexes qui désavantagent généralement les femmes. Par ailleurs, à plus long terme, si l'on veut aborder les causes structurelles à l'origine des inégalités, le fait de cibler les femmes peut parfois s'avérer le point de départ le plus pratique pour susciter une première prise de conscience sur la question de la parité entre les sexes.

MANDAT DE LA FAO ET « INSTRUMENT » DE PRISE EN COMPTE DES QUESTIONS DE PARITÉ ENTRE LES SEXES

3. Le Plan d'action FAO pour l'intégration des femmes dans le développement (1996-2001) est l'instrument spécifique devant permettre à l'Organisation de prendre en compte les questions de parité entre les sexes au niveau de l'institution, des politiques et des programmes. Le Plan a été examiné et entériné par les Etats membres de la FAO en 1995, à la 28ème session de la Conférence de la FAO (C95/14-Sup.1-Rev.1). Il renvoie aux initiatives internationales concernant les femmes rurales telles qu'elles ont été mises en avant dans les Stratégies prospectives d'action de Nairobi et dans la Plate-forme d'action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. L'un des grands objectifs du Plan d'action FAO pour l'intégration des femmes dans le développement est de garantir une meilleure compréhension de la situation relative des femmes rurales, notamment leurs contributions aux domaines de l'agriculture, des forêts et de la pêche, ainsi que les contraintes qu'elles rencontrent. Le Plan vise à faciliter l'incorporation des considérations liées au sexe dans toutes les sphères techniques dont s'occupe la FAO, améliorant ainsi les avantages que les hommes et les femmes tirent de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et du développement rural. A travers un processus novateur et participatif, il a été demandé à vingt-quatre divisions techniques de formuler un Programme d'action pour l'intégration des femmes dans le développement (IFD) / des questions de parité hommes/femmes à mettre en oeuvre au sein de chaque division. Le Plan d'action reflète les objectifs établis par les Programmes d'action des différentes divisions.

4. Le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation a insisté sur l'importance de la prise en compte des questions de parité dans le travail de la FAO. En effet, dans l'Engagement un de ce Plan d'action, les Gouvernements annoncent qu'ils assureront «un environnement politique, social et économique propice, visant à instaurer les meilleures conditions pour l'éradication de la pauvreté et le maintien d'une paix durable, fondé sur la pleine participation des hommes et des femmes sur un pied de parité, particulièrement favorable à la sécurité alimentaire pour tous».

Observations

5. Le présent examen fait état des progrès accomplis par l'Organisation dans la mise en oeuvre du Plan d'action FAO pour l'intégration des femmes dans le développement, aussi bien en ce qui concerne les arrangements pris au sein de l'institution que l'assistance fournie aux Etats membres, notamment par rapport à l'objectif primordial de la prise en compte des questions de parité entre les sexes dans le programme de travail élargi de l'Organisation. A cette date, nombreuses sont les divisions qui ont atteint la plupart des objectifs énoncés dans leur Programme d'action, tandis que d'autres n'ont pas pu réaliser certaines des activités prévues, que ce soit à cause des ressources humaines et financières limitées ou des changements introduits dans les stratégies et les objectifs depuis la préparation des Programmes d'action, en 1995. Cette situation se reflète également au niveau régional où nombre d'activités des Programmes d'action des divisions sont actuellement gérées et mises en oeuvre.

6. En ce qui concerne l'assistance fournie aux Etats membres, la FAO a continué à mettre en place avec succès des interventions novatrices se caractérisant par différents éléments : une orientation vers un meilleur accès et contrôle par les femmes rurales des ressources productives ; la participation de celles-ci aux processus de prise de décision et de formulation des politiques à tous les niveaux; la réduction de la charge de travail des femmes et un accroissement des possibilités d'emploi rémunéré. De nombreuses activités de la FAO mettent en évidence les rôles décisifs joués par les femmes rurales dans une variété de domaines, tels que la sécurité alimentaire, la nutrition des ménages et le bien-être familial, la démographie et le développement écologiquement durable. Dans bien des pays, on a renforcé les capacités institutionnelles à reconnaître les différents rôles et responsabilités des hommes et des femmes en agriculture et donc à tenir compte des besoins et contraintes des uns et des autres.

7. Etant donné que les activités de développement concernent à la fois les hommes et les femmes - même si les contributions des femmes sont souvent invisibles dans les statistiques relatives à la main-d'oeuvre - il est primordial de considérer les besoins des femmes et des hommes sur un pied de parité. Cela permettra de réduire les « écarts entre les sexes» qui désavantagent les femmes par rapport aux hommes. Des efforts de sensibilisation à cette question ont été réalisés dans les unités techniques de la FAO et dans les Etats membres. On peut ainsi citer la Journée mondiale de l'alimentation 1998 sur le thème « Les femmes nourrissent le monde », le séminaire sur les statistiques agricoles tenant compte des différences entres les sexes (Gender-related statistics in agricultural and rural development) qui s'est tenu le 8 mars 1999 et la Consultation de haut niveau « femmes rurales et information » qui se déroulera entre le 4 et le 6 octobre 1999. Les divisions reconnaissent de plus en plus l'importance de cette question ; certaines d'entre elles ont commencé à compiler et analyser des données ventilées par sexe afin de fournir des orientations aux décideurs et promouvoir ainsi des programmes de développement agricole et rural tenant compte des enjeux hommes-femmes.

8. Les éléments à disposition indiquent que le personnel de la FAO est désormais plus sensible aux questions de parité entre les sexes. En fait, on note dans maintes divisions un abandon progressif de l'approche considérant les femmes rurales de façon isolée au profit d'une démarche associant tous les ruraux - femmes et hommes - comme parties prenantes égales et partenaires à part entière. De plus, les efforts réalisés dans ce sens devraient permettre de voir baisser le nombre d'activités prenant en compte les questions de parité en les plaçant dans un simple « volet supplémentaire» des projets de développement. Ils contribueront également à abolir la perception que cette question n'a rien à voir avec le travail de certaines divisions.

9. Pour améliorer l'efficacité des activités de prise en compte des questions de parité, de nombreuses divisions ont élaboré des orientations en la matière (ou sont sur le point de le faire) pour des sujets et des secteurs spécifiques. Ces orientations sont nécessaires dans la mesure où elles doivent fournir des directives explicites sur la réalisation d'activités liées aux questions de parité et des éclaircissements sur le concept de prise en compte de ces questions dans le travail des divisions

concernées. L'engagement des responsables des divisions, ainsi que l'allocation des ressources humaines et financières, sont décisifs pour l'élaboration de ces orientations. En effet,cela contribue à garantir que ces dernières sont utiles pour le travail de l'unité concernée et à favoriser un sentiment d'appropriation.

Prise en compte des questions de parité entre les sexes
dans les départements et divisions de la FAO

MÉTHODOLOGIE

10. Cette section passe en revue les progrès accomplis par les différentes divisions pour atteindre les objectifs formulés dans leur Programme d'action. Chaque division a été invitée à identifier les objectifs de son Programme d'action qui ont été atteints, à fournir une analyse en vue d'une éventuelle reproductibilité et à relever les objectifs n'ayant pas encore été atteints. Cet examen devait également servir d'outil d'apprentissage; ainsi, une analyse des initiatives s'étant heurtées à des problèmes a été encouragée afin de tirer des enseignements pour l'avenir.

11. L'évaluation des progrès réalisés par chaque division se fonde sur les éléments suivants:

12. Cette partie du rapport est divisée en plusieurs sections qui correspondent aux différents départements et divisions de la FAO. Le tableau 1 fait état des rapports des divisions sur la réalisation des objectifs, sur l'utilisation éventuelle d'indicateurs de réussite et sur l'existence (ou l'absence) d'agents de contact responsables de la parité hommes-femmes au sein de la division. Quant au tableau 2, il résume les principaux aspects ayant émané de l'examen et l'origine de ceux-ci. Des mécanismes et des procédures internes, tels que le Comité interdépartemental sur le rôle des femmes dans le développement (voir paragraphe 38), assureront le suivi de ces aspects jusqu'à conclusion du Plan, en vue de leur incorporation dans le rapport final qui sera produit.

DÉPARTEMENT DE L'AGRICULTURE

13. La Division de la production et de la santé animales (AGA) a entrepris la plupart des activités prévues liées aux spécificités hommes-femmes dans le domaine des systèmes d'exploitation agricole. Les activités relatives à la diversité génétique des animaux domestiques sont en cours de réalisation. D'après la division, la principale contrainte à la mise en oeuvre de son Programme d'action a été l'absence d'outils permettant de contribuer à l'évaluation des conséquences des projets en cours sur les hommes et sur les femmes. Un autre facteur restrictif est représenté par le fait que le Programme d'action a été rédigé par des consultants externes recrutés par la division pour l'occasion, ce qui a parfois rendu difficile une pleine responsabilisation en faveur de la mise en oeuvre du Programme.

14. La Division de la mise en valeur des terres et des eaux (AGL) a exécuté des projets spécifiques essentiellement ciblés sur les petites agricultrices afin d'intensifier la production agricole en Amérique centrale. En ce qui concerne la prise en compte des questions de parité, ses principales activités se sont centrées sur la formation de femmes membres des associations d'usagers de l'eau et cela, afin d'améliorer l'accès des femmes aux ressources en eau et d'accroître leur production. Cette initiative s'inscrit également dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). Un projet sur « les femmes dans l'irrigation » couvrant quatre pays a été préparé et a obtenu un financement de la Fondation des Nations Unies (UNFID) pour un montant de 1,5 million de dollars E.-U. En outre, la division a collaboré étroitement avec la Division de la femme et de la population (SDW) pour produire un guide sectoriel de l'Analyse socio-économique selon le genre (ASEG) axé sur les spécificités des hommes et des femmes dans les projets d'irrigation, guide qui est actuellement diffusé au niveau du terrain. La division a également lancé des projets au Costa Rica, à Cuba et au Nicaragua qui appliquent une méthodologie de planification participative avec les petits agriculteurs, essentiellement des femmes, afin d'obtenir un accroissement de la production agricole par une meilleure utilisation des terres et de l'eau.

15. La Division de la production végétale et de la production des plantes (AGP) a mis en place une grande variété d'activités tenant compte des questions de parité entre les sexes dans le cadre de ses initiatives normatives et du programme de terrain. La plupart d'entre elles sont des activités orientées vers l'approche « intégration des femmes dans le développement » (IFD) plus que vers la prise en compte des questions de parité hommes-femmes. Ce choix est conforme au caractère et aux objectifs de travail prévus dans le Programme d'action de la division. Parmi les nombreuses activités en la matière conduites par la division, on peut mentionner une étude concernant les effets sur la santé de l'utilisation de pesticides par les femmes qui pulvérisent les champs en Indonésie. Par ailleurs, en collaboration avec la Division de la femme et de la population (SDW) et l'Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI), la division a organisé un atelier sur le rôle des femmes dans la conservation et l'utilisation des ressources phytogénétiques. Cette collaboration se poursuit en ce qui concerne l'étude des relations entre les spécificités liées au sexe et les ressources phytogénétiques. Des progrès sont également à signaler au niveau du recrutement de cadres supérieurs de sexe féminin dans la division.

16. La Division des systèmes de soutien à l'agriculture (AGS) a atteint plusieurs des objectifs prévus dans son Programme d'action. En particulier, les activités de la Sous-Division du génie agricole se sont clairement concentrées sur l'analyse différenciée selon le sexe dans le domaine du génie agricole ; une analyse de référence a été produite sur les outils et instruments destinés aux agricultrices (Outils agricoles utilisés par les femmes africaines). Dans le cadre de la prise en compte des questions de parité, la division a réalisé une autre activité importante: une étude détaillée en fonction du sexe qui examine le rôle des enfants dans les activités après-récolte en Asie (`Role of children in post-harvest handling in Asia'). Afin d'améliorer la sécurité de l'épargne des populations rurales, surtout celle des femmes, elle a produit une vidéo sur le thème des dépôts d'épargne. Pour ce qui est des informations relatives au marché, le travail de la division s'est concentré sur les cultures qui sont essentiellement le fait des femmes dans la chaîne de commercialisation et pour lesquelles les sources d'information sur les prix sont moins développées que celles des cultures commerciales où les hommes prédominent. En appuyant le programme de terrain, la division a apporté une contribution substantielle à la prise en compte des questions de parité dans les travaux au niveau de l'exploitation agricole. FARMESA (Farm Level Applied Research Methods in Eastern and Southern Africa) constitue un exemple de cette contribution. Ces méthodes de recherche prévoient une pleine intégration des questions liées aux sexospécificités dans les méthodes de terrain et dans la gestion du programme.

DÉPARTEMENT DU DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

17. La Division de l'analyse du développement agricole et économique (ESA) s'efforce de renforcer ses capacités afin de tenir compte de façon adéquate des conséquences des différences fondées sur le sexe sur les performances économiques des hommes et des femmes dans le secteur agricole. Par conséquent, « l'analyse différenciée selon le sexe » est une qualification souhaitée inclue dans les avis de vacance de poste pour recruter le personnel et les consultants. Par ailleurs, dans le cadre de la prise en compte des questions de parité, le Programme d'action de la division a prévu que les activités planifiées soient passées au crible pour évaluer si les enjeux hommes-femmes y sont suffisamment considérés et que des méthodologies soient développées pour intégrer cette dimension dans les activités d'analyse. Tant que ces systèmes ne seront pas en place, la question de l'intégration des spécificités hommes-femmes se fera toutefois de façon informelle. Les principaux obstacles rencontrés par la division pour atteindre les objectifs de son Programme d'action ont été : le manque de temps à disposition pour que le personnel élabore de nouvelles procédures et le manque d'effectifs responsables et bien informés en matière de parité hommes-femmes.

18. La Division des produits et du commerce international (ESC) estime que les considérations de sexe n'entrent pas en ligne de compte dans la plupart de ses travaux. Toutefois, elle reconnaît qu'une partie de ses projets et activités se prête à une prise en compte des questions de parité dans la mesure où ils ont des effets manifestes sur les femmes. En fait, la division a conduit des études socio-économiques dans plusieurs de ses projets, par exemple, dans un projet d'accroissement de la productivité rizicole en Afrique de l'Ouest. Dans ce cas particulier, l'étude a été commandée suite à un rapport d'évaluation du projet qui a mis en évidence le fait que, même si ce sont surtout les femmes qui s'occupent de la production du riz aquatique, les efforts réalisés dans le passé pour transférer des technologies rizicoles ont souvent laissé les femmes de côté. Pourtant, une analyse des sexospécificités n'est pas systématiquement menée avant le démarrage des projets de la division; elle est conduite lorsque les activités donnent lieu à des résultats négatifs imprévus et donc à un gaspillage de ressources.

19. La Division de l'alimentation et de la nutrition (ESN) a accompli des progrès satisfaisants dans la mise en oeuvre de son Programme d'action. Cela fait des années qu'elle élabore des directives et des matériels didactiques axés sur les considérations liées au sexe. De plus, les planificateurs sont invités à prendre en considération l'impact nutritionnel potentiel de leurs projets sur les personnes, les ménages et les groupes sociaux. En fait, les activités de prise en compte des questions de parité hommes-femmes font automatiquement partie du travail de cette division. Cela inclut les actions suivantes : cibler à la fois les hommes et les femmes en ce qui concerne l'éducation nutritionnelle ; garantir la disponibilité de données ventilées par sexe ; incorporer les résultats de l'analyse dans les avis fournis en vue de la formulation de politiques et garantir la participation active des femmes à la prise de décision au niveau des communautés.

20. La Division de la statistique (ESS) a de nombreuses activités en cours de réalisation liées aux questions de parité hommes-femmes. Des progrès sont à signaler en ce qui concerne l'intégration des sexospécificités dans la planification de la collecte et de l'évaluation des données, en particulier par le biais des programmes nationaux de collecte des données agricoles. La division a également accompli d'importants progrès dans la réalisation du premier objectif de son Programme d'action : garantir que les données ventilées par sexe soient correctement collectées, diffusées et utilisées par le biais du Programme mondial de recensements agricoles de la FAO. Ce processus est facilité par l'étroite collaboration établie avec la Division de la femme et de la population (SDW).

DÉPARTEMENT DES PÊCHES

21. Les principaux objectifs prévus dans le Programme d'action du Département sont centrés sur un certain équilibre au niveau du personnel d'encadrement du département et des bureaux décentralisés. Dans ce contexte, la Division des ressources halieutiques et de l'environnement (FIR) reconnaît la difficulté de recruter des femmes dans un domaine technique où la grande majorité de l'expertise internationale est constituée actuellement d'hommes. Il faut noter que l'Unité de l'information, des données et des statistiques sur les pêches a commencé à détailler en fonction du sexe les statistiques sur l'emploi dans la pêche et la pisciculture. Néanmoins, les secteurs de la transformation et de la commercialisation n'ont pas été considérés. Les progrès dans ce domaine sont entravés par le fait que les pays membres ne collectent généralement pas de données distinguant la population masculine et féminine.

22. La Division des politiques et de la planification de la pêche (FIP) reconnaît que les femmes pourront difficilement avoir accès aux informations techniques sur les pêches tant que des actions spécifiques ne seront pas lancées pour les cibler délibérément comme bénéficiaires. Cet aspect commence peu à peu à être considéré dans les activités.

23. La Division des industries de la pêche (FII) a favorisé une meilleure compréhension des rôles liés au sexe en adoptant des approches participatives, ce qui a donné lieu à la prise en compte des sexospécificités dans les programmes de terrain. Bien que la division reconnaisse le pourcentage élevé de femmes travaillant dans le secteur de la commercialisation du poisson, le manque d'instruction et de formation de ces dernières fait qu'elles sont rarement sélectionnées par les organismes de contrepartie pour participer aux formations dispensées par la division et par le biais de ses projets extrabudgétaires.

DÉPARTEMENT DES FORÊTS

24. Le Département des forêts a atteint les objectifs énumérés dans son Programme d'action. On peut noter qu'il n'était pas prévu dans le Plan d'action de la FAO d'ajouter de nouvelles activités lorsque les activités initiales auraient été achevées, ou de réviser les programmes des divisions afin de susciter une meilleure prise de conscience des questions de parité dans l'élaboration et l'application des politiques et activités forestières. Le Département des forêts recommande que des plans de présentation prenant en compte la question de la parité soient adoptés pour les propositions de projet, les rapports et les ordres du jour au niveau de l'Organisation et appliqués à titre hautement prioritaire pour faire de nouveaux progrès dans l'intégration des questions de parité.

25. Au sein de la Division des politiques et de la planification forestières (FON), l'Unité de foresterie communautaire a réalisé les activités prévues dans son Programme d'action. Les modules de formation sur « l'analyse différenciée selon le sexe » dans le domaine de la foresterie, élaborés à l'origine en Asie, ont été adaptés et traduits pour être utilisés dans d'autres régions. Des examens des matériels et publications de l'Unité conduits sur le terrain ont mis en avant le besoin de dépasser l'analyse des sexospécificités afin d'inclure des orientations en la matière en vue de la planification des politiques. La ventilation des données statistiques selon le sexe a été entravée par le manque de données détaillées au niveau des pays. Cela traduit en partie l'absence de prise en considération des questions liées au sexe, mais cela pourrait justifier, le cas échéant, la révision des instructions fournies aux producteurs de données.

26. La Division des produits forestiers (FOP) a suscité une plus grande prise de conscience des questions de parité entre les sexes en publiant des articles dans le bulletin d'information annuel sur les produits non ligneux, notamment sur les femmes et les médicaments traditionnels dans le Sud Pacifique, ainsi que dans le bulletin « Forest Energy Forum », notamment sur la promotion et la diffusion de l'énergie, un réseau sur les femmes et l'énergie durable. Le projet de terrain visant à appuyer le développement du sous-secteur de la dendroénergie au Honduras a donné lieu à plusieurs documents abordant les questions de parité dans la production, le transport, le commerce et l'utilisation du bois de chauffe et du charbon de bois, pour les ménages et les petites industries familiales. Les aspects liés aux spécificités des rôles masculins et féminins ont également été mis en lumière dans des études de cas préparées dans le cadre du Programme de commercialisation des produits forestiers, notamment dans l'étude de cas du marché du bois-énergie au Sénégal et dans une étude sur la commercialisation des plantes médicinales indigènes en Afrique du Sud (Marketing of Indigenous Medicinal Plants in South Africa). Enfin, une proposition intégrant les aspects liés à la parité hommes-femmes est actuellement en cours d'élaboration sur la collecte du bois de chauffe dans les forêts urbaines du Cameroun.

27. La Division des ressources forestières (FOR) considère comme essentielles la question de l'acquisition, par les femmes, de moyens et de pouvoirs, ainsi que la prise en compte des questions de parité dans un projet inter-régional concernant la Bolivie, le Burundi, le Népal, le Pakistan et la Tunisie. Des efforts particuliers ont été déployés pour cibler les femmes dans des programmes de mise en valeur durable des montagnes, de lutte contre la désertification et d'utilisation des ressources de la faune et de la flore et des arbres situés en dehors des forêts, ces deux derniers programmes donnant lieu à des produits dont la récolte et la transformation sont essentiellement le fait des femmes. Des efforts sont également réalisés pour atteindre les objectifs relatifs à l'équilibre hommes-femmes dans le personnel d'encadrement de la division.

DÉPARTEMENT DES AFFAIRES GÉNÉRALES
ET DE L'INFORMATION

28. Pour ce département (GII), les questions de parité hommes-femmes ont représenté un axe essentiel de nombre de ses activités et produits au cours des trois dernières années, en particulier en 1998, lorsque le thème « Les femmes nourrissent le monde » a été retenu pour la Journée mondiale de l'alimentation/TeleFood. Plus particulièrement, le département a collaboré étroitement avec la Division de la femme et de la population (SDW), en apportant son assistance à la préparation de nombreuses publications, du matériel de presse, de vidéos et du site Web sur la parité entre les sexes. Toutes ces activités ont été entreprises afin de sensibiliser un public élargi aux enjeux hommes-femmes dans le développement et au travail de la FAO qui y est lié. En outre, le département a collaboré avec d'autres départements techniques pour s'assurer la présence des questions de parité dans les publications et le matériel d'information. En raison du manque de fonds, certains objectifs prévus dans le Programme d'action n'ont pas pu se matérialiser, notamment l'organisation de séminaires pour les médias comme moyen rentable de sensibiliser davantage sur ces questions dans le développement.

29. La Division de la bibliothèque et des systèmes documentaires (GIL), en collaboration avec SDW et GII, a élaboré une série de produits d'information sur le thème de la parité hommes-femmes et de la sécurité alimentaire. C'est ainsi qu'un système d'information de la FAO a été créé et diffusé sur support CD-rom. Un site Web a également été développé, comme le prévoyait le Programme d'action de la division. La journée mondiale de l'alimentation 1998 a constitué une excellente opportunité pour faire connaître ces produits et pour les rendre publics. La division a eu une fonction de catalyseur pour la création de synergies entre tous ceux qui disposaient de données, au niveau de chaque division. Elle a évalué les progrès accomplis en sollicitant aux usagers des commentaires et suggestions sur la qualité de ses produits, ainsi que l'expérience de coopération entre divisions.

BUREAU JURIDIQUE

30. En ce qui concerne l'équilibre hommes-femmes au niveau du personnel, le Bureau a fait des progrès dans la mesure où il a favorisé une plus grande représentation des cadres supérieurs de sexe féminin dans l'Organisation. La principale activité prévue dans le Programme d'action est d'enquêter et de conduire une étude législative sur les femmes, la loi et le développement rural. Le manque de fonds a toutefois empêché le Bureau d'entreprendre cette étude. Celui-ci espère pouvoir la conduire avant le terme de la période prévue pour le Programme d'action.

DÉPARTEMENT DE LA COOPÉRATION TECHNIQUE

31. La Division de l'assistance aux politiques (TCA) reconnaît la nécessité réelle d'incorporer dans l'analyse des politiques une perspective tenant compte des questions de parité. Néanmoins, il faudrait que des économistes formés en la matière participent aux programmes de la division relatifs aux politiques et au renforcement des capacités. En ce qui concerne les politiques, ses recommandations à la plupart des pays comprennent la mise en place de dispositifs de protection sociale et de programmes ciblés sur les plus pauvres et sur les groupes vulnérables de la population, lesquels incluent souvent des femmes. Pour analyser l'impact des politiques sur la prise de décision au niveau des ménages, il faudrait mener des études au niveau local afin de déterminer dans quelle mesure les ménages réagissent aux changements se produisant au niveau meso-économique. Toutefois, la division considère que le problème réside dans le fait qu'elle dispose rarement d'informations sur le travail analytique permettant de comprendre comment les décisions relatives à la répartition des revenus sont prises au sein des ménages. Et même lorsque de telles études existent, elles sont spécifiques à des localités et des cultures déterminées; elles sont donc peu utiles pour généraliser et il est difficile de les intégrer dans les analyses des politiques relatives à l'ensemble du pays.

32. La Division du Centre d'investissement (TCI). 100 pour cent des projets du FIDA préparés par le Centre d'investissement appliquent l'analyse différenciée selon le sexe et intègrent les femmes rurales. Il n'est pas aussi aisé de déterminer si l'objectif des 33 pour cent de projets prévoyant une analyse selon le sexe a été atteint pour les projets préparés par la division pour d'autres institutions de financement. Comme prévu, ont été mis en place une base de données sur la parité hommes-femmes et un système de suivi pour évaluer rapidement l'intégration de l'analyse selon le sexe dans les projets du Centre d'investissement. Néanmoins, le système de codage pour la base de données ne fonctionne pas comme il le devrait. Des plans sont actuellement à l'étude pour réviser le système. D'autres objectifs n'ont pas été entièrement atteints en raison des contraintes de temps des sociologues de la division spécialisés en développement rural. Cela montre que, dans la division, de nombreuses activités de prise en compte de la parité hommes-femmes sont réservées aux sociologues qui ont du mal à concilier le travail normatif (comme le suivi, la formation et les publications liés aux questions de parité) et leur calendrier de mission qui est chargé.

33. La Division des opérations de terrain (TCO) a communiqué que la plupart des projets TeleFood améliorent le rôle des femmes dans la production alimentaire. Dans le contexte du Programme d'action, davantage d'informations sont nécessaires pour déterminer si la base de données a arrêté des indicateurs supplémentaires pour rendre compte de la place des femmes dans le développement. La division utilise actuellement une publication de l'Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI) pour incorporer des approches tenant compte des sexospécificités dans ses opérations. La division a l'intention de préparer ses propres orientations en la matière dans le cycle de réponse d'urgence de la FAO. Elle aurait également besoin de directives tenant compte de ces aspects pour la formulation et la mise en oeuvre des Programmes spéciaux pour la sécurité alimentaire (PSSA). Pour la préparation de ces orientations, destinées aux coordinateurs nationaux et au personnel national des PSSA, la division a sollicité en 1998 l'assistance de la Division de la femme et de la population (SDW). A ce jour, SDW a fourni des commentaires sur le Guide d'application de la composante relative à l'analyse des contraintes du PSSA (préparé par le Service de la sécurité alimentaire et de l'analyse des projets agricoles - ESAF pour le Programme spécial) par rapport aux contraintes liées aux questions de parité hommes-femmes.

DÉPARTEMENT DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

34. La Division du développement rural et de la réforme agraire (SDA) a entrepris de nombreuses initiatives de prise en compte des questions de parité. Elle a commandé dix études de cas nationales en Afrique pour mettre en lumière les questions socioculturelles liées à l'accès des femmes aux ressources. Une leçon essentielle a été tirée de cet exercice : il est primordial de sensibiliser les hommes, ainsi que les femmes, aux problèmes d'équité dans les zones rurales. Cela démontre le degré de compréhension et l'application d'une approche tenant compte des sexospécificités au sein de la division. Cette dernière a fourni un rapport sur les objectifs visant à renforcer les capacités des institutions de développement rural pour améliorer la compréhension de la dynamique des stratégies des revenus au sein des ménages. De nombreux signes indiquent que ces stratégies diffèrent souvent entre elles en fonction du sexe, ce qui a un impact important sur la sécurité globale des moyens d'existence des ménages. La division a également abordé la question du manque de matériels didactiques tenant compte de ces questions pour les exercices de formation de groupes dans les institutions de développement rural.

35. La Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation (SDR) a atteint la majorité des objectifs prévus dans son Programme d'action. Néanmoins, il est difficile d'examiner pour certains d'entre eux le degré de réalisation étant donné qu'ils étaient très larges et dépourvus d'indicateurs qualitatifs ou quantitatifs. Le Groupe de la communication pour le développement a fait de grands progrès en matière d'approches participatives de communication en incorporant les questions de parité hommes-femmes. Des évaluations des besoins de communication ont été conduites auprès des femmes rurales et des groupements féminins. En fait, dans le domaine des concepts de communication, dans les méthodes et l'application de celles-ci , 40 pour cent des formateurs nationaux sont des femmes et des actions spécifiques ont été entreprises pour garantir la présence de femmes dans les cours de formation. La division dispose de composantes bien intégrées en matière de parité dans les méthodologies et les indicateurs d'évaluation de l'impact des instituts de recherche agricole, des programmes de recherche, de l'analyse des politiques, de la planification et de l'évaluation et du transfert des technologies.

36. La Division de la femme et de la population (SDW). De nombreuses activités de collaboration entre SDW et d'autres divisions de la FAO sont mentionnées ci-dessus. Néanmoins, les rapports des autres divisions ne mettent pas clairement en lumière la mesure dans laquelle SDW a joué un rôle de catalyseur pour la prise en compte efficace des considérations liées à la parité entre les sexes. Le cadre de l'Analyse socio-économique selon le genre (ASEG) constitue l'activité principale du Programme de travail et budget et un instrument primordial pour la prise en compte de la parité. Dans le cadre du programme de l'ASEG, une série de guides sectoriels spécifiques sont élaborés, en collaboration avec les unités compétentes (notamment AGA, AGS, ESN et TCO). Pour cette division, un aspect important de la prise en compte des questions de parité est de maintenir au sein de la FAO la visibilité des considérations qui y sont liées. A cet égard, le Sommet mondial de l'alimentation (1996) et la Journée mondiale de l'alimentation 1998 ont représenté une excellente opportunité pour mettre en exergue le rôle important des femmes dans le développement rural et agricole. Dans cadre de la campagne mondiale d'information sur le thème des femmes rurales, la division a récemment mis en place un site Web sur la parité entre les sexes et la sécurité alimentaire (http://www.fao.org/gender). La division a fourni les documents techniques, les notes, les commentaires, le soutien technique et les outils de formation afin de renforcer les capacités des équipes d'appui nationales et régionales et des conseillers en population et développement sur la prise en compte des questions de parité. Au siège de la FAO, la division s'efforce d'incorporer une perspective tenant compte des spécificités hommes-femmes dans l'examen des documents et les orientations. Afin d'accroître la prise en compte de la parité au niveau régional, les responsables du Bureau régional pour l'Afrique (RAF) et du Bureau sous-régional pour l'Afrique australe et orientale (SAFR), avec l'appui du personnel régional de la division, a traduit les objectifs du Programme d'action de division en un Programme d'action régional. Le programme, intitulé « African Regional Priorities for the FAO Plan of Action for Women in Development » sera bientôt publié. Bien que le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique (RAP) et celui pour le Proche-Orient (RNE) aient déjà entrepris de nombreuses activités en la matière, des fonds font souvent défaut pour appuyer les initiatives régionales. Notons ici que le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique a publié des études intéressantes sur des questions liées à la parité, telles que « Gender Database for Pacific Islands » et « Community Radio for Rural Women ». Afin de mieux coordonner les interactions entre les activités normatives et opérationnelles et de mobiliser des ressources financières et humaines, une stratégie régionale s'impose pour promouvoir les activités d'analyse des spécificités hommes-femmes.

Examen de la prise en compte des questions de parité
hommes-femmes au niveau de la FAO

SUIVI ET ÉVALUATION DU PLAN D'ACTION FAO POUR L'INTÉGRATION DES FEMMES DANS LE DÉVELOPPEMENT

37. La plupart des divisions ont élaboré leurs propres indicateurs qualitatifs et quantitatifs pour suivre et évaluer la prise en compte des questions de parité entre les sexes, ce qui ne veut pas dire que ces indicateurs soient automatiquement appliqués à l'heure actuelle par toutes les divisions. Des indicateurs sont incorporés dans la base de données actuelle du Programme de terrain afin d'améliorer le suivi de celui-ci. Cela devrait permettre de réviser le système de codage des projets et les formats d'élaboration des rapports des projets pour y inclure le souci de parité. Il faut noter que l'utilisation d'indicateurs appropriés permet d'assurer le suivi des informations recueillies cas par cas par de nombreux projets, pour lesquels des considérations particulières liées aux sexospécificités ont été identifiées. En outre, la prise en compte systématique des questions de parité est actuellement requise dans toutes les évaluations des projets de terrain ; les directives publiées en 1998 devraient prévoir une section dans tous les rapports d'évaluation sur `l'intégration des sexospécificités dans la mise en oeuvre et les résultats des projets ». Notons également que la FAO participe activement aux efforts du Comité interinstitutions sur la femme et l'égalité entre les sexes visant à élaborer un cadre méthodologique pour les systèmes de suivi et d'évaluation. SDW et le Bureau du programme, du budget et de l'évaluation (PBE) envisagent d'élaborer un système interne de suivi et d'évaluation pour l'ensemble du Plan d'action afin d'unifier et d'appuyer les efforts mentionnés ci-dessus. Le but de ce système serait de mettre en lumière les questions conceptuelles et de fournir des orientations à toutes les unités concernées, en particulier sur les objectifs et les indicateurs de suivi et d'évaluation. Dans ce contexte, les procédures en vigueur pour le processus d'évaluation des projets devraient être examinées afin de garantir la prise en compte des questions de parité hommes-femmes1.

CONSÉQUENCES BUDGÉTAIRES DE LA PRISE EN COMPTE DANS L'ORGANISATION DES QUESTIONS DE PARITÉ

38. Jusqu'à cette date, les objectifs décrits dans les Programmes d'action des différentes divisions ont été atteints à des degrés variés et cela à cause de contraintes budgétaires. Les ressources extrabudgétaires ont joué un rôle certain dans le lancement des activités de prise en compte des questions de parité. Cependant, il faut noter que le Plan d'action a pour but d'incorporer des activités de ce type dans le Programme ordinaire, les ressources extrabudgétaires ayant un rôle de complémentarité. Pour un certain nombre de divisions, de nombreuses activités liées aux questions de parité n'ont pas été inclues dans leur plan biennal. Cela illustre bien le fait que la préparation du Programme d'action est restée une activité séparée du processus normal de planification biennale. La Division de la femme et de la population (SDW) prévoit de coordonner la formulation des Programmes d'action futurs avec le processus de planification institutionnel s'inscrivant dans le contexte du Cadre stratégique de la FAO.

MÉCANISMES INTERNES DE PRISE EN COMPTE
DES QUESTIONS DE PARITÉ

39. Le Directeur Général a mis en place, en 1996, un Comité interdépartemental sur le rôle des femmes dans le développement. Le Comité a pour mandat de fournir des orientations pour les politiques et de faciliter la coordination et la prise de décision sur des questions opérationnelles importantes liées à l'intégration des femmes dans le développement. Il assure le suivi des progrès globaux accomplis dans la mise en oeuvre du Plan d'action de la FAO pour l'intégration des femmes dans le développement, aussi bien au siège de l'Organisation que sur le terrain . En outre, il élabore des rapports, fournit des avis au Directeur Général sur les questions d'intégration des femmes dans le développement et sur la parité entre les sexes dans toute l'Organisation et offre une enceinte pour examiner et clarifier les questions interdépartementales qui se présentent dans la mise en oeuvre du Plan d'action. Enfin, il garantit l'accord et la cohérence opérationnelle entre toutes les actions de l'Organisation par rapport au suivi et à la mise en oeuvre du Plan d'action. Par conséquent, un certain nombre de questions liées au suivi interne qui émanent du présent examen, telles qu'elles apparaissent dans le tableau 2, relèvent du mandat de ce Comité tandis que d'autres demandent une action complémentaire passant par des procédures de gestion interne. Il ressort de cet examen qu'il est également nécessaire de réviser le mandat de ce Comité, ainsi que sa composition et son fonctionnement, afin de renforcer la responsabilisation globale au niveau de la gestion. En particulier, étant donné le processus de décentralisation, le Comité interdépartemental sur le rôle des femmes dans le développement est censé promouvoir l'établissement de liens entre les mécanismes internes au niveau du siège de la FAO et les bureaux décentralisés. Afin de faciliter la coordination des Programmes d'action au sein des divisions et départements, il a été envisagé de désigner des agents de contact IFD responsables de la parité hommes-femmes, appuyés par des groupes de base sur la parité. Actuellement, des points de contact en matière de parité existent dans de nombreuses divisions, mais aucun groupe de base n'a été établi au siège de l'Organisation après la décentralisation des activités opérationnelles. Dans le cadre des procédures internes de prise en compte des questions de parité hommes-femmes au niveau du terrain, un spécialiste en IFD/parité a été nommé par la Division de la femme et de la population dans chacun des cinq bureaux régionaux de la FAO. Ces fonctionnaires IFD collaborent intensément avec les techniciens des niveaux régionaux et sous-régionaux des autres divisions.

MISE EN VALEUR DES RESSOURCES HUMAINES/ FORMATION EN VUE DE LA PRISE EN COMPTE DES QUESTIONS
DE PARITÉ ENTRE LES SEXES

40. La FAO a réalisé des efforts considérables au début des années 90 pour sensibiliser le personnel d'encadrement aux questions de parité entre les sexes. A l'avenir, la Division du personnel (AFP) a l'intention de développer une stratégie de formation visant à mieux sensibiliser à ces questions, au niveau de l'Organisation, en particulier les fonctionnaires des niveaux moyens et supérieurs. Le but est de promouvoir un certain état d'esprit au sein de l'Organisation qui intègre la question de la parité et de garantir que les politiques du personnel, les budgets des programmes et les allocations de ressources traduisent l'engagement de l'Organisation en faveur de l'égalité entre les sexes. Pour atteindre ce but de façon efficace, les programmes de renforcement des capacités organisés au sein de la FAO devraient être consolidées par une méthodologie permettant de prendre en compte les questions de parité dans les différents domaines techniques. Etant donné que les divisions et les bureaux régionaux sont à présent responsables de leurs propres budgets de formation, incorporer l'analyse différenciée selon le sexe dans les activités de formation prévues pourrait constituer un pas dans cette direction.

REPRÉSENTATION DES CADRES SUPÉRIEURS DE SEXE FÉMININ AU SEIN DE LA FAO

41. La proportion de femmes dans le personnel d'encadrement est passé de 18 pour cent en 1994 à 20 pour cent en 1999. Il y a eu des progrès dans l'équilibre global entre hommes et femmes au sein de l'Organisation, en dépit de la baisse du total des effectifs due à la réduction budgétaire en matière de personnel. Il faut noter que le nombre de femmes dans les postes d'encadrement a été multiplié par six. Pour atteindre l'objectif des Nations Unies qui prévoit que 50 pour cent du personnel d'encadrement du système des Nations Unies soit de sexe féminin avant deux ans, la FAO devra augmenter de 78 pour cent le nombre des cadres supérieurs de sexe féminin. La Division du personnel a mis en place une nouvelle initiative qui a permis à toutes les divisions d'examiner la situation de leurs effectifs pour 1999 et d'établir des objectifs pour l'équilibre entre les sexes dans les postes d'encadrement pour cette année. La FAO a mis sur pied des dispositions souples en matière de travail pour le personnel souhaitant travailler à 50 pour cent du temps de travail, pour le personnel d'encadrement et le personnel d'appui, et à 80 pour cent du temps prévu pour le personnel d'appui uniquement. Elle étudie actuellement la possibilité de mettre en oeuvre différentes mesures et dispositions qui pourraient contribuer à rendre la FAO plus sensible aux questions de parité hommes-femmes et à la vie familiale.

Conclusion

42. Le Comité du programme est invité à examiner le rapport d'avancement et à fournir des orientations, le cas échéant. Le rapport résulte fondamentalement d'un exercice interne visant à produire un examen à mi-parcours des progrès accomplis jusqu'ici en ce qui concerne le Plan d'action FAO pour l'intégration des femmes dans le développement, cela afin de prendre des mesures correctives si besoin est et d'assurer le succès de la mise en oeuvre du Plan. Par conséquent, le Secrétariat examine actuellement les suggestions avancées (voir tableau 2) et les questions soulevées pour y apporter une suite.

Tableau 1: Rapport des divisions sur la réalisation des objectifs, sur le suivi et l'existence d'agents de contact responsables des questions de parité hommes/femmes dans le Plan d'action FAO pour l'intégration des femmes dans le développement 1996/2001

Division La division a-t-elle comparé les activités en cours avec les objectifs de son Programme d'action?2 Des indicateurs qualitatifs et quantitatifs ont-ils été utilisés? Existence d'agents de contact responsable de la parité hommes-femmes
AGA Oui Non Oui
AGL Oui (2 des 4 objectifs) Non Oui
AGP Accent sur des activités sélectionnées et non pas sur les objectifs du Programme Non en ce qui concerne AGPP ou AGPC. AGPS a fourni des données quantitatives Oui
AGS Oui Non Oui
ESA Oui Non  
ESC Oui Non Oui
ESN Non Non Oui
ESS Oui Oui - déjà utilisés  
FID Non Des indicateurs quantitatifs liés aux statistiques ventilées par sexe sur l'emploi dans la pêches Oui
FIP Non Non  
FIR Non Des indicateurs quantitatifs sur l'objectif d'équilibre hommes-femmes  
FII Non Oui  
FON Oui pour la foresterie commu-nautaire, non pour le FONS Oui pour l'Unité de foresterie communautaire Oui
FOP Oui Non  
FOR Non Pas de formulaire communiqué sur l'objectif d'équilibre hommes-femmes  
GII Oui Non Oui
GIL Oui Oui en ce qui concerne la réponse aux produits d'information  
LEG Oui Oui en ce qui concerne l'objectif d'équilibre hommes-femmes Oui
TCA Oui Non Oui
TCI Oui Oui Oui
TCO Oui Oui pour les projets TeleFood  
SDA Quelques-unes Oui pour les indicateurs quantitatifs, non pour les indicateurs qualitatifs  
SDR Quelques-unes Le Groupe de la communication pour le développement dispose d'indicateurs quantitatifs Oui
SDW Oui Oui N/A
AFP Oui Oui aux indicateurs quantitatifs sur l'objectif d'équilibre hommes-femmes Oui

 

TABLEAU 2: Rapports des divisions sur la réalisation des objectifs, sur le suivi et l'existence d'agents de contact responsables des questions de parité hommes/femmes dans le Plan d'action FAO pour l'intégration des femmes dans le développement 1996-2001 Origine
Il faudrait maintenir la question de l'objectif d'équilibre hommes/femmes (en matière d'emploi) en dehors des considérations plus générales ayant trait à la prise en compte des sexospécificités dans le cadre du programme de travail global de la FAO. SDW
Etant donné que les activités de développement concernent tant les femmes que les hommes, il est essentiel d'aborder leurs besoins sur un pied de parité de façon à réduire l'écart entre les sexes qui désavantagent surtout les femmes. Dans ce contexte, les divisions devraient garantir la collecte et la diffusion de statistiques distinguant hommes et femmes. SDW

Il faut, dans la mesure du possible, encourager les divisions à réviser leur actuel Programme d'action pour l'adapter à des objectifs plus réalistes.

FO, SDW
Afin d'intégrer de façon durable les considérations liées aux sexospécificités dans toute l'Organisation, il est nécessaire de prévoir des activités spécifiques dans le Programme ordinaire. Les divisions devraient préparer leur prochain Programme d'action dans le cadre du processus de planification institutionnel. FO, SDW
La place réservée aux femmes devrait être considérée de façon explicite dans le processus d'évaluation des projets afin de garantir que la question de la parité soit intégrée dans les activités des projets. Dans ce contexte, il faudrait réexaminer à la lumière de tout son potentiel le « Code pour l'évaluation de la place réservée aux femmes ». Ce code a été élaboré en 1991 pour permettre un suivi et une évaluation efficaces des activités des projets au cours de leur élaboration et de leur mise en oeuvre. FO, SDW, TC
Il faudrait continuer à élaborer des directives tenant compte des spécificités de chaque sexe pour les différents sujets, secteurs ou sous-secteurs, et cela directement sous les auspices et avec le soutien du personnel d'encadrement des différentes unités techniques. AGA, FO, SDW, TC
Les partisans de l'intégration du souci de parité hommes-femmes dans les politiques macroécononmiques devraient être invités à faire une présentation à la FAO expliquant les liens entre les sexospécificités et l'économie. TC
Il est nécessaire d'élaborer un système global de suivi et d'évaluation du Plan d'action dans son ensemble. Au niveau de l'institution, des objectifs de performance doivent être fixés afin de pouvoir examiner de façon périodique les activités du Programme ordinaire et du Programme de terrain par rapport à l'intégration du souci de parité hommes-femmes. PBE, SDW
Reconnaissant que certains types d'activités ou d'apports fournis aux projets peuvent faciliter l'intégration des sexospécificités (par ex., des enquêtes tenant compte des relations hommes-femmes, la présence d'experts, etc.). il faudrait prendre en considération l'utilité de suivre ceux-ci et d'en rendre compte aux Organes directeurs, en indiquant les dépenses qu'ils occasionnent. PBE, SDW
Il faudrait analyser en détail le processus de décentralisation et son impact sur les efforts d'intégration des sexospécificités et incorporer les résultats dans des exercices de planification. SDW
L'analyse différenciée selon le sexe devrait être incorporée aux programmes de formation sur la question de l'Organisation et, dans ce contexte, des efforts particuliers devraient être déployés au niveau du terrain. AFP, SDW, TC
Il faut poursuivre l'application de mesures spéciales pour appuyer la réalisation des objectifs liés au personnel d'encadrement de sexe féminin dans le système des Nations Unies d'ici à 2000. De même, des mesures renouvelées doivent être prises pour garantir que les femmes présentent leur candidature dans le cas de offres de travail de la FAO correspondant à des domaines techniques spécifiques. AFP, SDW
Des dispositions doivent être prises pour que les Programmes d'action futurs tiennent compte des questions émanant de cet examen. SDW

 

 


1 Il faut noter qu'en 1993, un outil appelé « Code pour l'évaluation de la place réservée aux femmes » a été présenté à la vingt-septième session de la Conférence (C93/14). Cet outil avait été développé pour mesurer les progrès de la FAO en matière d'intégration des questions de parité entre les sexes et en ce qui concerne les activités de suivi et d'évaluation dans le cycle de projet. Le groupe de travail chargé d'examiner les possibilités d'application de ce code a conclu qu'il était certes « approprié au plan technique » , mais qu'il serait excessivement onéreux de l'appliquer selon le plan prévu, ou encore, plus précisément, que son coût était difficile à estimer. Le besoin de ce genre d'outil est encore reconnu et, étant donné la validité technique du code, il est de plus en plus souhaitable d'élaborer une version de cet outil qui soit d'un bon rapport coût-efficacité.

2 POA = Programme of Action