Rome (Italie), 1-5 mars 1999
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PROBLÈMES PARTICULIERS À LA FORESTERIE ET ACTIVITÉS
INTÉRESSANT LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT
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I. INTRODUCTION
1. La Conférence ministérielle spéciale sur l'agriculture
dans les petits Etats insulaires en développement (PEID) se tiendra
au Siège de la FAO, le 12 mars 1999. Cette conférence a pour
objet de faire le point sur les problèmes critiques qui se font
jour en matière d'agriculture et de développement durable
dans les PEID, compte tenu de l'évolution récente dans les
domaines social et économique comme en matière d'échanges
commerciaux et d'environnement aux niveaux national et international. L'objectif
fixé est l'élaboration d'un plan de développement
durable des PEID, dans le prolongement du Sommet mondial de l'alimentation.
Dans la perspective de cette réunion, la FAO a préparé
trois documents de référence ainsi qu'un projet de plan d'action1.
II. CARACTÉRISTIQUES DES PEID ET DE
LEURS TERRES BOISÉES
2. Il n'existe pas de définition communément admise, au plan
international, de ce qu'est un petit Etat insulaire en développement.
Cependant, les petits Etats insulaires en développement se sont
vu conférer une identité politique internationale avec la
création, en 1991, de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS).
Aux fins du présent document, la catégorie des PEID sera
réputée incorporer les 42 membres et observateurs de l'AOSIS,
dont quatre Etats à littoral bas, en y ajoutant trois Etats membres
de la FAO mais non membres de l'AOSIS, à savoir le Bahreïn,
la République dominicaine et Haïti. Dix des Etats concernés
ont le statut de "pays moins avancés" au sein du système
des Nations Unies.
3. Considérés globalement, les PEID ont un riche patrimoine
forestier. Cependant, du fait des variations considérables de leurs
superficies respectives2, mais aussi
de leurs spécificités démographiques, climatiques,
géologiques et topographiques, les étendues forestières
varient considérablement d'un PEID à l'autre. En 1995, les
forêts couvraient, par exemple, de 74 à 85 pour cent de la
superficie terrestre totale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des
îles Salomon et de Vanuatu, contre moins de 10 pour cent dans bon
nombre des PEID et moins de 1 pour cent en Haïti.
4. Dans les Etats insulaires dont la superficie est inférieure
à 50 km2, les forêts couvraient, en 1995, 35,4
pour cent du territoire, contre une moyenne mondiale de 26,5 pour cent.
En revanche, le taux annuel de déboisement enregistré de
1990 à 1995 dans ces mêmes Etats, soit 0,9 pour cent par an,
représente le triple de la moyenne mondiale - les taux les plus
élevés, de 2,6 à 7,2 pour cent, étant constatés
dans les îles des Caraïbes (en particulier la Jamaïque,
Sainte-Lucie, Haïti et les Bahamas), ainsi que dans les Comores. Le
déboisement a comme cause principale la conversion des terres forestières
à l'agriculture et le développement de l'infrastructure.
Par ailleurs, les îles Salomon, Samoa et Tonga figurent parmi les
pays dont la dégradation forestière est causée par
une exploitation intensive du bois d'œuvre. Ajoutons que les causes naturelles
telles que les cyclones et les incendies de forêt constituent, dans
certains PEID, un facteur important de détérioration du patrimoine
forestier.
5. Le Cap-Vert est le seul PEID qui ait enregistré une évolution
positive de son couvert forestier entre 1990 et 1995, grâce à
des efforts de boisement3.
A. LE RÔLE DES FORÊTS ET DES ARBRES
DANS L'AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
6. Les forêts et les arbres contribuent directement à la sécurité
alimentaire en fournissant les produits suivants:
-
Des produits végétaux comestibles: aliments de base
ou d'appoint, collations, denrées de sustentation en cas de famine,
composantes critiques du bien-être nutritionnel de bon nombre de
populations insulaires.
-
Animaux comestibles et produits animaux: cervidés, rongeurs,
poissons, oiseaux, insectes, miel, œufs et nids d'oiseaux.
-
Fourrage pour animaux.
-
Plantes médicinales: entre 75 et 90 pour cent de la
population des pays en développement se servent de produits naturels
comme source exclusive de médicaments.
-
Bois de feu: essentiel pour la cuisson et la préservation
des aliments, notamment par le fumage et le séchage de la viande
et du poisson, le bois de feu et le charbon de bois comptent pour plus
de 80 pour cent de l'énergie utilisée dans les pays en développement.
-
Enceintes: qu'il s'agisse de végétaux sur pied ou
de barrières construites en bois, les enceintes contribuent à
la sécurité alimentaire en écartant les animaux nuisibles.
-
Matériel et outils: la fibre ligneuse et non ligneuse sert
à fabriquer récipients en bois, canots et autres embarcations,
mais aussi des équipements de chasse et de pêche.
7. Le revenu et l'emploi que les populations rurales tirent des activités
forestières et connexes leur permettent d'acquérir de la
nourriture et autres produits de première nécessité.
Les bassins versants boisés aident à la conservation des
sols et des eaux, de même qu'à celle des zones agricoles situées
en contrebas. Les brise-vent et les écrans protecteurs végétaux
fournissent ombre et abri aux récoltes et aux animaux, tout en réduisant
l'érosion des sols. Les mangroves et autres forêts côtières
protègent les zones littorales contre les effets des vents violents
et des tempêtes ainsi que du sel en suspension dans l'air, tout en
fournissant des nutriments à la chaîne alimentaire marine.
Par ailleurs, les forêts sont des réservoirs de diversité
biologique: bon nombre des aliments consommés aujourd'hui ont comme
origine la cueillette sous forme sauvage4,
et l'amélioration génétique des espèces cultivées
a beaucoup à attendre de la part des espèces sauvages.
B. PRODUCTION, COMMERCE ET CONSOMMATION DES PRODUITS
FORESTIERS
8. Quinze des membres de l'AOSIS citent les forêts de bois d'œuvre
ou de feuillus comme l'une de leurs principales ressources naturelles,
et en particulier Fidji, le Guyana, la Papouasie-Nouvelle-Guinée,
Samoa, les îles Salomon, le Suriname et Vanuatu, où l'industrie
de transformation du bois figure au premier plan. La Papouasie-Nouvelle-Guinée
est, de loin, le premier PEID producteur et exportateur de bois rond industriel,
de même que le deuxième exportateur mondial de grumes de feuillus
tropicaux. En dépit de leur superficie limitée, les îles
Salomon sont le sixième exportateur mondial de grumes de feuillus
tropicaux. Ajoutons que Fidji et Samoa sont également de gros producteurs
de bois rond industriel. L'on craint cependant que la production de bois
ne puisse se poursuivre de façon durable au rythme actuel au Samoa,
aux îles Salomon et à Tonga.
9. A l'inverse, bon nombre des petits Etats et territoires du Pacifique
Sud, de même que tous les Etats des Caraïbes à l'exception
de Cuba, sont des importateurs nets de sciages et de panneaux d'agglomérés
ainsi que de papier. Les pays dépendant des importations de bois
de feu et de charbon ou de bois rond industriel sont le Bahreïn, Chypre,
Malte et l'île Maurice, de même que certains des petits Etats
du Pacifique Sud.
10. Dans les PEID au couvert forestier réduit, les arbres poussant
à l'extérieur des forêts, sur les terres agricoles
par exemple, ont souvent une valeur importante sur le plan local. Ainsi,
dans bon nombre de petits pays insulaires, le cocotier est une source importante
de matériaux de construction, de noix de coco, de coprah et d'huile
de noix de coco.
C. FONCTIONS DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
DES FORÊTS ET DES ARBRES
11. Du fait de leur coefficient élevé de surface littorale
par rapport à la superficie totale, ainsi que des distances relativement
brèves entre les terres élevées et les zones côtières,
les forêts et les arbres jouent, dans les PEID, un rôle de
protection de l'environnement particulièrement important, rôle
dont l'utilité dépasse souvent leur valeur marchande :
-
Conservation des sols et des eaux: étant donné la
taille relativement limitée des bassins versants, la conservation
des sols et des eaux constitue une priorité dans les PEID. L'amélioration
des sols attribuable aux arbres est également importante pour le
succès de la croissance végétale dans les sols à
base coralline, qui sont parmi les moins fertiles du monde.
-
Protection côtière: les forêts côtières
ont un rôle d'écran contre les cyclones, les vents violents
et les tempêtes, phénomènes répandus dans bon
nombre d'îles tropicales.
-
Conservation de la diversité biologique: on observe généralement,
dans les petites îles, une moindre diversité des espèces
végétales et animales, avec toutefois un pourcentage plus
élevé d'endémisme que sur les masses continentales5.
Or, bon nombre de ces espèces végétales et animales
endémiques peuplent les forêts. Compte tenu de leur nombre
peu élevé, ces plantes et ces animaux sont davantage exposés
à l'extinction du fait du déboisement, des pratiques non
durables d'exploitation forestière et agricole, du tourisme sauvage
et de l'introduction d'espèces exotiques. La conservation de la
diversité biologique, qu'elle se fasse directement dans la forêt
ou indirectement par la protection des écosystèmes associés
comme les récifs coralliens, doit donc être considérée
comme l'une des fonctions écologiques les plus importantes jouées
par les forêts dans les petites îles.
-
Liens avec l'écosystème marin: les forêts côtières
comme les mangroves et les forêts intertidales sont productrices
de résidus, sous forme de feuilles et autres détritus, qui
alimentent la chaîne alimentaire marine. En outre, les mangroves
servent de source d'alimentation mais aussi d'abri au moment de la reproduction
et des premières étapes de la vie pour de nombreuses espèces
commerciales de poissons et de coquillages, y compris la plupart des crevettes
tropicales destinées à la vente. Par ailleurs, les forêts
de mangrove constituent des niches sédimentaires pour les eaux de
ruissellement provenant des zones plus élevées, ce qui contribue
à réduire la torbidité des eaux tout en protégeant
les secteurs d'implantation des algues, les récifs coralliens proches
de la côte et les voies maritimes contre l'envasement.
D. LES LIENS AVEC LE TOURISME
12. Le tourisme est l'une des sources de revenu les plus importantes de
bon nombre de PEID, où l'on voit s'accroître l'intérêt
pour le tourisme basé sur la nature ou l'écologie. Bien que
les forêts soient rarement la première source d'attraction
pour les visiteurs de ces îles, elles sont bien placées pour
compléter l'agrément des sites de plongée et autres
attractions principales. C'est ainsi que Pohnpei (dans les Etats fédérés
de Micronésie), Dominique, la Jamaïque et Sainte-Lucie figurent
parmi les Etats insulaires ayant accompli des efforts pour développer
leur potentiel touristique en zone forestière. Les forêts
côtières, en préservant la santé des récifs
coralliens, lesquels, à leur tour, protègent les plages sablonneuses
contre l'érosion, jouent un rôle indirect mais essentiel dans
l'activité touristique de certains Etats insulaires.
E. LA NÉCESSITÉ D'UNE APPROCHE
INTÉGRÉE EN MATIÈRE DE CONSERVATION ET DE MISE EN
VALEUR DES FORÊTS
13. L'importance et la variété des fonctions assumées
par les arbres et les forêts dans les petites îles justifient
que l'on adopte une approche globale et intégrée en matière
de conservation et de mise en valeur des forêts, approche qui doit
tenir compte non seulement des avantages directs que l'on peut obtenir
des forêts, mais également de leurs liens avec les écosystèmes
naturels associés et autres secteurs de l'économie.
III. LES PRINCIPAUX OBSTACLES À LA GESTION
DURABLE DES FORÊTS
14. Les petits Etats insulaires en développement présentent,
entre eux, des différences considérables aux plans géographique,
biologique, social, culturel et économique. Toutefois, ils sont
confrontés à des obstacles similaires lorsqu'il s'agit d'utiliser
leurs ressources forestières dans une perspective durable, à
savoir:
-
Une superficie et des ressources naturelles limitées6:
de
ce fait, la rivalité entre les différentes options d'utilisation
des terrains est plus aiguë. En outre, la conservation des sols et
des eaux est rendue prioritaire par la taille relativement limitée
des bassins versants.
-
Vulnérabilité aux désastres environnementaux:
à de rares exceptions près, ces pays sont vulnérables
aux cyclones, aux tempêtes, aux éruptions volcaniques, aux
tremblements de terre, aux incendies de forêt, aux glissements de
terrain, aux sécheresses prolongées et aux inondations sur
grande échelle7. Etant donné
que les dégâts subis touchent souvent l'ensemble de l'île,
un seul désastre risque de mettre à mal l'infrastructure
et l'économie d'un pays tout entier. En outre, les PEID sont confrontés,
à long terme, aux risques d'augmentation du niveau des mers associé
à l'évolution climatique mondiale.
-
L'endémisme élevé des espèces, conjugué
à leur rareté, augmente les risques de perte de diversité
biologique: la surface exiguë de bon nombre de PEID s'oppose à
ce que l'on réserve d'importantes étendues à la fonction
exclusive de protection. Il est donc impératif d'élaborer
des stratégies propres à la conservation de la diversité
biologique, notamment la conservation des ressources génétiques
d'un certain nombre d'essences forestières jouant un rôle
socio-économique important et qui sont aujourd'hui menacées
au moins dans une partie de leur habitat naturel du Pacifique Sud.
-
La densité démographique élevée, avec concentration
dans les basses-terres, accentue la pression sur des ressources déjà
limitées.
-
Les contraintes économiques dues aux petites dimensions: énumérons,
parmi ces conséquences , les coûts élevés de
l'administration publique et de l'infrastructure, l'insuffisance des marchés
internes, la faiblesse des volumes d'exportation, parfois en provenance
de secteurs éloignés, qui augmentent les coûts de transport
et affectent la compétitivité, de même que la difficulté
à mettre sur pied des industries forestières concurrentielles.
-
Les entraves d'ordre institutionnel: les ressources matérielles,
financières et humaines dont disposent les offices nationaux des
forêts sont limitées; les politiques forestières auraient
besoin d'être actualisées et l'on ne dispose pas d'informations
fiables sur les ressources forestières ainsi que sur la valeur de
leurs fonctions de production et de protection; par ailleurs, le régime
foncier en vigueur dans certains pays entraîne une fragmentation
des droits de propriété; enfin, le niveau élevé
de migrations, notamment parmi la main-d'œuvre qualifiée, constitue
une entrave supplémentaire.
-
L'absence de planification intégrée de l'utilisation des
terres: quelques PEID seulement peuvent se prévaloir d'une planification
des terres précise et bien mise en oeuvre.
-
Exploitation non durable des ressources forestières: citons,
par exemple, la surexploitation du bois d'œuvre commercial, les pratiques
inadéquates en matière de coupe, le sous-emploi du potentiel
des industries forestières et le reboisement de qualité médiocre
en raison de la difficulté d'accès à des semences
présentant une bonne qualité génétique et physiologique.
15. Enfin, les longues périodes nécessaires à la mise
en valeur des forêts augmentent la vulnérabilité aux
changements de la demande ou à l'évolution du cadre législatif
(régissant le régime foncier, par exemple) ainsi que le risque
d'échecs dus aux catastrophes naturelles, aux ravageurs et aux maladies.
Tous ces éléments risquent de décourager de façon
grave les activités de boisement ainsi que la gestion durable des
forêts de la part du secteur privé.
IV. ACTIVITÉS RÉCENTES, APPUYÉES
PAR LA FAO, DU SECTEUR FORESTIER DANS LES PETITS ÉTATS INSULAIRES
EN DÉVELOPPEMENT
16. Les activités suivantes ont été entreprises ou
devraient l'être à brève échéance:
-
Une consultation technique sur le développement durable dans les
domaines de l'agriculture, des forêts et des pêches pour les
petits Etats insulaires en développement du Pacifique Sud s'est
tenue à Apia (Samoa), en mai 1996.
-
Une assistance technique et financière a été fournie
à l'appui d'un "Groupe de travail sur l'agroforesterie dans le Pacifique".
Une trousse d'informations pratiques sur l'agroforesterie a été
préparée lors d'un atelier de participation régionale
à Fidji (1997), à l'intention du personnel chargé
de la vulgarisation.
-
Une consultation technique (PCT) a été organisée avec
succès aux Seychelles en 1997, afin de traiter de la disparition
de la Takamaka (Colophyllum inophyllum var. takamaka), essence
forestière importante.
-
L'étude du Groupe de travail sur les perspectives du secteur forestier
en Asie et dans le Pacifique, récemment achevée, comprend
un volet régional consacré au Pacifique Sud.
-
La FAO et le PNUD ont organisé une réunion régionale
à la Barbade, en septembre 1997, pour débattre des stratégies
destinées à appuyer la mise en oeuvre de politiques forestières
nationales dans les PEID des Caraïbes. Cette réunion a été
suivie d'une Consultation entre experts à Trinité (1998)
et d'un cours de formation aux politiques forestières, qui s'est
tenu en République dominicaine (1998).
-
Dans le prolongement de l'assistance précédemment dispensée
par la FAO, un programme triennal financé par le PNUD/AusAID pour
le soutien aux forêts et aux arbres des îles du Pacifique (PIT&TSP)
aide actuellement les 22 pays insulaires du Pacifique à renforcer
leur potentiel national et communautaire pour la conservation et le développement
durable des forêts et des arbres.
-
On prévoit de tenir, en avril 1999 à Apia (Samoa), un atelier
sous-régional sur la conservation, la gestion, l'utilisation durable
et le renforcement des ressources génétiques forestières
dans le Pacifique Sud. Cet atelier est organisé par l'Initiative
du Pacifique Sud pour les ressources génétiques forestières
(SPRIG), financé par AusAID et exécuté en collaboration
avec la FAO, le Programme régional océanien de l'environnement
et le PIT&TSP cité plus haut. Ces activités devraient
déboucher sur un Plan d'action sous-régional pour les ressources
génétiques des forêts et des arbres.
-
Dans le cadre du Programme d'évaluation des ressources forestières
de la FAO, on a entrepris de réunir des informations sur les ressources
forestières de tous les pays, y compris les PEID, en vue d'une présentation
en l'an 2000.
-
La Commission européenne et la FAO ont lancé récemment
un programme triennal destiné à améliorer la qualité
et la fiabilité des données concernant la foresterie. Ce
programme renforcera la capacité d'un certain nombre de pays ACP,
en Afrique et dans les Caraïbes, à recueillir et à analyser
des données clés, à affiner la méthodologie
leur permettant de collecter des informations non obtenues jusqu'ici (par
exemple sur les arbres situés hors forêt, le bois de feu et
les produits forestiers non ligneux) et à produire de meilleures
évaluations sur l'évolution probable dans le secteur forestier.
Plusieurs PEID sont inclus dans ce projet, et l'on prévoit de tenir
un atelier pour les pays des Caraïbes en 1999.
-
Des négociations sont actuellement en cours pour une participation
du Programme de la FAO d'évaluation des ressources forestières
avec le USDA Forest Service, US Eros Data Center et Nature Conservancy
à l'établissement en coopération d'une cartographie
des ressources forestières de toutes les îles des Caraïbes.
-
L'assistance de la FAO a été requise pour la mise sur pied
d'un projet régional de gestion des bassins versants aux îles
Cook et à Fidji, Tonga et Samoa. Le gouvernement de Fidji a également
réclamé l'assistance de la FAO pour une analyse des rendements
que peuvent avoir, pour les propriétaires forestiers et pour les
pouvoirs publics, l'exploitation, le traitement et la commercialisation
des ressources forestières.
V. PLAN D'ACTION PROPOSÉ
17. Un projet de Plan d'action destiné à assurer la gestion
durable des terres, des eaux et des forêts ainsi que la protection
du milieu naturel des PEID a été formulé pour être
soumis à la Conférence ministérielle. Ce Plan comporte
cinq domaines d'action principaux, à savoir:
-
L'adaptation à l'évolution du contexte mondial des échanges
commerciaux
-
La progression vers une agriculture plus intensive, plus diversifiée
et plus durable
-
La satisfaction des besoins des pêcheries
-
La gestion durable des terres, des eaux et des forêts ainsi que la
protection du milieu naturel
-
Le renforcement des capacités et des institutions.
18. En ce qui concerne le secteur forestier, les principaux objectifs et
activités du projet de plan d'action sont les suivants:
Objectif 4.1: Promouvoir la préservation et l'utilisation
durable des ressources en terres et en eau et gérer durablement
les ressources forestières.
-
encourager l'adoption et l'application d'une approche intégrée
de la planification de l'utilisation des terres qui tienne compte des liens
et des interactions entre les divers écosystèmes et secteurs
économiques;
-
encourager la remise en état et la préservation des terres
boisées et des bassins versants et, le cas échéant,
améliorer la capacité de production de ces ressources et
assurer des pratiques durables en matière de gestion et d'exploitation
forestières;
-
lutter contre la dégradation des terres et renforcer la protection
des côtes grâce, notamment, à des activités intensifiées
de préservation des sols, de boisement et de reboisement;
-
encourager l'adoption de systèmes agroforestiers et la mise au point
d'essences forestières polyvalentes résistant aux ravageurs,
aux maladies et aux cyclones;
-
assurer la planification intégrée des environnements terrestres
et marins, afin de prévenir leur dégradation et d'exploiter
pleinement de manière rationnelle le potentiel de la base de ressources
naturelles, notamment pour l'écotourisme.
Objectif 4.2: Renforcer la protection de l'environnement.
a. renforcer la base d'informations
nécessaire au suivi de l'environnement et intégrer les valeurs
et préoccupations
écologiques
au processus de développement;
c. appliquer, ratifier ou signer,
selon qu'il conviendra, les conventions internationales telles que la Convention
des
Nations
Unies sur la lutte contre la désertification, la Convention sur
la diversité biologique et la Convention-cadre
des Nations
Unies sur les changements climatiques, ainsi que le Protocole de Kyoto;
adopter si besoin est une
législation
nationale pour appliquer ces conventions.
Objectif 4.3: Améliorer la préparation aux catastrophes.
a. atténuer la vulnérabilité
des pays face aux catastrophes naturelles, aux fluctuations climatiques,
aux incendies de
forêts,
aux ravageurs et aux maladies, ainsi que l'impact de ces catastrophes naturelles,
en formulant des stratégies
de préparation
aux catastrophes et d'atténuation de leurs effets;
c. s'efforcer de préserver les
zones de mangroves qui assurent une protection contre les raz-de-marée
et
les tempêtes.
Objectif 5.1: Créer et/ou renforcer les capacités nationales
dans le contexte de l'Accord sur l'agriculture du Cycle d'Uruguay.
b. renforcer les capacités nationales
de formulation de politiques pour les secteurs agricole, halieutique et
les
capacités
d'analyse pour évaluer l'impact des changements politiques proposés
par l'OMC;
Objectif 5.2: Renforcer les services de soutien à l'agriculture.
c. améliorer la disponibilité
du crédit et l'accès au crédit, de façon à
promouvoir les produits non traditionnels;
e. renforcer les organismes nationaux
s'occupant des forêts et améliorer la coordination entre ces
organismes et
d'autres organismes
nationaux connexes, de façon à renforcer leur collaboration
et à l'occasion de programmes
d'assistance
financés par des sources extérieures.
Objectif 5.3: Fournir un cadre cohérent pour une gestion durable
des ressources naturelles et la protection de l'environnement.
-
se doter d'une législation appropriée en matière de
protection de l'environnement et de gestion des ressources naturelles,
couvrant les ressources en terre, en eau et en forêts, la protection
des végétaux et la santé animale, les changements
climatiques, la désertification, la biodiversité, la faune
sauvage et les ressources génétiques, les zones protégées
et les habitats critiques, la gestion intégrée des zones
côtières et la préservation de l'environnement marin,
ainsi que la conservation et la gestion des pêches dans les zones
placées sous leur juridiction nationale et, le cas échéant,
en haute mer, ou renforcer cette législation si elle existe déjà,
et en assurer l'application;
-
encourager l'adoption d'approches intégrées de la gestion
des ressources naturelles, afin d'atténuer les impacts intersectoriels
négatifs;
-
intégrer les politiques forestières nationales dans un cadre
plus vaste de gestion des ressources naturelles au niveau national;
-
décourager les pratiques agricoles non durables, le déboisement
non contrôlé, les pratiques de pêche destructives et
la surpêche;
-
élaborer des mesures pour atténuer les pertes de diversité
biologique;
-
créer, selon qu'il conviendra, des bases de données et des
systèmes d'information pertinents et appuyer la collaboration régionale,
y compris le partage d'informations et de technologies entre pays insulaires.
19. Le coût indicatif total de mise en oeuvre de ce plan est de 180
millions de dollars E.-U., dont 50 pour cent et 20 pour cent respectivement
seraient fournis par les secteurs privé et public nationaux. Le
solde serait apporté par la communauté internationale au
moyen de dons et d'aide fournie à des conditions de faveur.
1
Environnement et ressources naturelles dans les petits Etats insulaires
en développement. Production durable, intensification et diversification
de l'agriculture, de la foresterie et des pêches dans les petits
Etats insulaires en développement. Problèmes que doivent
affronter les petits Etats insulaires en développement dans le domaine
des échanges commerciaux.
2
Allant de 20 km2 (Nauru) à plus de 450 000 km2
(Papouasie-Nouvelle-Guinée).
3
Les chiffres dont on dispose font état d'un quasi-triplement
de la surface forestière au Cap-Vert, soit de 16 000 ha à
47 000 ha, correspondant à une augmentation annuelle de 24 pour
cent.
4
A titre d'exemple, le fruit du jacquier, les bananes et plantains,
le cacao, la noix de cola, le café, la mangue, la papaye, la goyave
et l'avocat. En outre, des denrées de base comme l'igname et le
niébé existaient sans doute, dans leur forme originale, à
la lisière des forêts, tout comme le riz sauvage trouve son
origine dans les zones marécageuses des forêts. Enfin, les
palmiers à huile et l'arbre à beurre sont également
des sources importantes d'alimentation dans les zones forestières
et boisées.
5
A l'île Maurice, en République dominicaine, en Haïti,
en Jamaïque et à Fidji, plus de 30 pour cent des espèces
végétales d'ordre supérieur sont classées comme
endémiques. Aux îles Salomon, le pourcentage des espèces
ornithologiques considérées comme endémiques est de
24 pour cent et de 20 pour cent à Fidji. Les Etats présentant
un pourcentage élevé de mammifères endémiques
sont l'île Maurice (50 pour cent), les îles Salomon (36 pour
cent) et Fidji (25 pour cent).
6
La Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Suriname et le Guyana constituent
des exceptions notables.
7
Selon le rapport produit en 1990 par le Bureau du coordonnateur des
Nations Unies pour le secours en cas de catastrophe sur l'impact économique
des catastrophes qui se sont produites au cours des vingt dernières
années, sur 25 des pays les plus exposés à ces désastres,
13 sont des PEID.