ARC/00/5


 

VINGT ET UNIÈME
CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO
POUR L'AFRIQUE

Yaoundé (Cameroun), 21 - 25 février 2000

SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION:
LE PROGRAMME SPÉCIAL POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Table des matières


I. Généralités, objectifs et principales caractéristiques

II. Principales réalisations

III. Coopération Sud-Sud (CSS): approche et résultats initiaux

IV. Organisation et ressources de la Phase I

V. Extension de la Phase I

VI. Phase II: Expansion de l'impact du PSSA aux niveaux sectoriel et macro-économique

 


I.   Généralités, objectifs et principales caractéristiques

1. Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) a été lancé après avoir été approuvé à l'unanimité par le Conseil de la FAO en 1994. En novembre 1996, il a été confirmé par le Sommet mondial de l'alimentation, lorsque les Chefs d'État et de gouvernement se sont engagés à faire de la sécurité alimentaire la priorité des efforts nationaux de développement (des pays bénéficiaires) ou des politiques de soutien au développement (des pays donateurs). Le Sommet a approuvé en outre sept engagements fondamentaux visant à réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici 2015. Le principal objectif du PSSA est d'aider les PFRDV à accroître rapidement la production alimentaire et la productivité sur une base durable, à réduire les variations de production d'une année à l'autre et à améliorer l'accès à la nourriture, afin de contribuer à assurer l'équité et à lutter contre la pauvreté. Ce programme devrait donc contribuer sensiblement à la mise en application des engagements fondamentaux du Plan d'action du SMA, en particulier les trois engagements suivants:

2. Les caractéristiques centrales de la stratégie du PSSA sont la prise en charge nationale, le partenariat avec les partenaires du développement, y compris les pays donateurs et les instituts financiers multilatéraux, la participation des agriculteurs et des autres parties prenantes, l'accent sur la modernisation technique, la priorité aux petits agriculteurs, la parité et l'approche intégrée, multidisciplinaire et échelonnée.

3. Le Programme est exécuté par les gouvernements et les communautés rurales en deux phases. Les démonstrations sur le terrain de la Phase I comportent la mobilisation et la formation du personnel et des agriculteurs locaux et la fourniture de semences, d'outils et de matériel. Les quatre composantes complémentaires et interdépendantes de cette phase sont: la maîtrise de l'eau, y compris irrigation et drainage sur petite échelle, récolte de l'eau et aménagement de l'eau sur l'exploitation; l'intensification des systèmes de production végétale durables; la diversification vers l'aquaculture, les pêches artisanales et l'élevage de petits animaux; et l'analyse des contraintes socio-économiques. Les résultats obtenus dans les sites de démonstration chaque saison sont quantifiés et analysés pour réorienter les opérations et fournir une base analytique solide permettant de les reproduire dans d'autres sites.

4. La Phase II, niveau macro-économique du PSSA, comporte un plan d'action préparé au niveau national, portant sur l'étude à grande échelle des possibilités et des contraintes identifiées durant la phase précédente. Ce plan se compose des politiques alimentaires et agricoles nationales visant à surmonter les contraintes aux niveaux macro- et sectoriel et à fournir un environnement favorable à la production, la transformation, la commercialisation des produits agricoles et l'accès à la nourriture; un programme d'investissement agricole pour améliorer l'infrastructure matérielle et accroître le financement public et privé des activités et des services agricoles; et des études de faisabilité des projets pouvant recevoir un financement qui sont prêts à être exécutés.

Diagramme 1

RÉSUMÉ DE L'APPROCHE ET DE LA STRUCTURE DU PSSA

PRINCIPAUX OBJECTIFS

  • accroissement durable de la production alimentaire et de la productivité
  • réduction de la variabilité de la production d'une année à l'autre
  • amélioration de l'accès à la nourriture, pour assurer l'équité et lutter contre la pauvreté

 

STRATÉGIE/PHILOSPHIE

  • prise en charge nationale
  • partenariat
  • participation
  • accent sur la modernisation technique
  • priorité aux petits agriculteurs et aux questions de parité
  • multidisciplinarité
  • approche intégrée/échelonnée

 

COMPOSANTES

P
H
A
S
E
I
  • maîtrise de l'eau
  • intensification
  • diversification
  • analyse/élimination des contraintes
P
H
A
S
E
II
  • sécurité alimentaire et politiques sectorielles
  • programme d'investissement agricole
  • études de faisabilité des projets pouvant être financés

 

ORGANISATION/RESSOURCES

  • cadre institutionnel dans les pays participants
  • structures administratives à la FAO
  • financement
  • coopération Sud-Sud

5. Afin de faciliter la mise en œuvre correcte des objectifs et de la stratégie adoptée, le Programme vient en aide aux pays pour ériger un cadre institutionnel à divers niveaux, pour mobiliser des ressources financières intérieures et internationales et pour élaborer un système de coopération Sud-Sud novateur.

II.   Principales réalisations

6. Plus de 75 pays en développement ont demandé à participer au PSSA. Les enseignements tirés et les résultats obtenus dans une vingtaine de pays durant les trois premières années ont contribué, durant le présent exercice biennal, à l'expansion des programmes en cours dans les pays et à l'incorporation rapide de nouveaux pays. En septembre 1999, le Programme était opérationnel dans 47 pays: 28 en Afrique, 10 en Asie, 2 en Europe de l'Est, 6 en Amérique latine et 1 en Océanie (Annexe 1). Les paragraphes qui suivent résument les principaux résultats des quatre composantes de la première phase, plus particulièrement pour la région Afrique.

Maîtrise de l'eau

7. Dans beaucoup de zones agro-écologiques d'Afrique, les pratiques de maîtrise de l'eau sont essentielles pour accroître la production vivrière et éviter de fortes fluctuations d'une année à l'autre. Ces pratiques incluent l'irrigation et la gestion de l'eau, mettant l'accent sur une large gamme de techniques et d'infrastructures peu coûteuses particulièrement adaptées à la petite agriculture. Dans certains pays comme la Guinée et le Sénégal, les activités de la première phase ont porté entièrement sur l'agriculture irriguée, tandis qu'en Érythrée, en Éthiopie, au Kenya et dans d'autres pays, elles ont commencé dans des terres pluviales et ont incorporé par la suite des techniques de maîtrise de l'eau. Toutefois, dans la plupart des pays, les démonstrations ont porté sur ces deux types d'agriculture.

8. Au Sénégal, les activités ont inclus l'établissement d'un système de pompage dans le fleuve Sénégal et la construction de petits barrages en Basse Casamance, afin d'éviter la salinisation et d'améliorer la distribution de l'eau; les principales céréales cultivées dans le cadre du programme d'intensification et d'amélioration de la maîtrise de l'eau sont le riz, le mil, le sorgho et le maïs, et les rendements ont été nettement accrus. En Zambie, des techniques d'irrigation bon marché ont été introduites, avec l'emploi de différents types de pompes et l'organisation d'une formation intensive; une exploitation a bénéficié d'une aide pour servir d'unité de démonstration pour la gestion de l'eau et les étangs de pisciculture; quelque 700 pompes à pédale importées ont été mises en vente et par la suite on a fourni une aide pour la fabrication locale de ces pompes à moindres frais. En général, les démonstrations incluant des techniques de maîtrise de l'eau ont donné des résultats encourageants en ce qui concerne les rendements de certaines cultures de base, en particulier le riz, le blé et le maïs. Elles ont également donné les meilleurs résultats en ce qui concerne le volume et la stabilité de la production, l'incorporation ou l'amélioration de cultures vivrières et commerciales à forte valeur unitaire, l'intensification des cultures, les revenus agricoles et l'impact sur la sécurité alimentaire. Le Programme parvient donc à introduire et établir des techniques et des pratiques d'irrigation dans certaines régions dans de nombreux pays d'Afrique, ce qui a une forte incidence sur la sécurité alimentaire.

Intensification des cultures

9. L'intensification des cultures met l'accent sur les pratiques isolées (préparation du sol, variétés, fumure, etc.) ainsi que sur les ensembles technologiques de production et de transformation. L'expérience du PSSA montre que les pratiques isolées prédominent dans les zones d'agriculture pluviale, tandis que les ensembles technologiques sont plus fréquents en zone irriguée. L'intensification des cultures a porté au départ sur quelques produits (riz, maïs), mais le sorgho, le blé, le mil, le manioc, l'igname et l'horticulture ont été incorporés durant les dernières campagnes. Le suivi du Programme indique que les systèmes et les techniques d'exploitation améliorés qu'il a encouragés sont largement adoptés et permettent d'obtenir des rendements et des revenus nettement supérieurs. Par exemple, en Mauritanie, l'adjonction de phosphore au riz est une technique qui a été adoptée par 60 pour cent des agriculteurs, tandis qu'en Tanzanie, les ensembles de techniques améliorées pour la culture du maïs et du riz ont été adoptés respectivement par 86 et 100 pour cent des exploitants. Dans les 15 premiers pays participants, les rendements moyens non pondérés des principales cultures durant les dernières campagnes ont dépassé ceux des parcelles témoins de plus des deux tiers, et bien souvent, les rendements ont doublé et triplé. Dans certains pays, les résultats insatisfaisants sont dus au fait que les démonstrations sont basées sur des recherches insuffisantes ou à une absence de consultation avec les centres de recherche, à une mise en œuvre inappropriée, ainsi qu'à des sécheresses graves et autres facteurs indépendants du contrôle du Programme.

Diversification: élevage de petits animaux et pêche

10. La composante de diversification, spécialement axée sur les agricultrices et les petits exploitants, engendre de nouvelles compétences en matière d'élevage de petits animaux, d'apiculture, de pisciculture et de pêche artisanale. Cette composante, intégrée dans le PSSA surtout depuis 1999, n'a pas encore donné toute sa mesure. Toutefois, la diversification est généralement bien adaptée aux besoins des petits agriculteurs et les activités progressent de façon satisfaisante dans beaucoup de pays. Ainsi, en Mauritanie, la diversification est centrée sur les légumes, les petits animaux et la volaille, avec une forte participation des femmes; en 1998, une nouvelle unité de la diversification a été créée au Ministère du développement rural et de l'environnement et un groupe de consultation a été établi, avec la participation du PSSA, de l'Union européenne, de l'UNICEF, du PAM et d'autres organisations. En Tanzanie, l'intérêt des agriculteurs et leur autonomie ont été renforcés par les bons résultats de l'élevage de volaille et de chèvres, en particulier les 115 sites de démonstration participative, la formation de vulgarisateurs dans 27 villages, la construction de 146 poulaillers et chèvreries, les vaccinations, et autres mesures.

Analyse des contraintes

11. L'analyse et l'élimination des contraintes au niveau des agriculteurs sont essentielles pour favoriser le développement participatif de systèmes agricoles concrets. De même, bien que la plupart des pays d'Afrique aient entrepris des réformes structurelles pour créer un environnement institutionnel et général propice au développement agricole, la répétition sur grande échelle des méthodes nouvelles dont la démonstration a donné de bons résultats sur une échelle plus limitée, nécessite habituellement de résoudre des contraintes diverses en amont et en aval. Le PSSA a effectué une analyse ad hoc des contraintes pour élaborer les premiers documents de programmes nationaux.

12. Toutefois, depuis 1997, l'identification participative et multidisciplinaire des contraintes, ainsi que des manières de les surmonter, constitue une activité officielle de la formulation et de l'exécution de tous les programmes dans les pays. Des progrès importants ont été réalisés, en particulier au niveau des agriculteurs et des ménages. Aux niveaux sectoriel et macro-économique, l'analyse des contraintes doit encore être approfondie et leur rôle crucial pour le lancement de la Phase II doit être mieux compris. Beaucoup de pays profitent de l'extension actuelle de la Phase I à de nouveaux sites pour développer leur travail d'analyse des contraintes.

Autres résultats

13. La Phase I a une incidence positive sur la formation et le renforcement des capacités institutionnelles à divers niveaux, bien qu'il ne s'agisse pas de composantes distinctes du Programme. Un grand nombre d'agriculteurs (surtout des agricultrices et des petits exploitants) et le personnel des institutions publiques et des ONG reçoivent une formation, par des démonstrations technologiques, des ateliers et diverses activités de diffusion. Le Programme contribue aussi à instaurer une collaboration et un dialogue constructifs entre les agriculteurs, les associations d'agriculteurs, les ONG et le secteur public, inversant les tendances passées à l'isolement ou la confrontation. Des comités directeurs aux niveaux national, régional et local, dotés des moyens nécessaires pour gérer les programmes de sécurité alimentaire, sont progressivement installés. En Tanzanie, par exemple, un réseau de petits fournisseurs d'intrants privés et 73 associations d'épargne et de crédit ont été créés par les participants du PSSA; en Zambie, plusieurs instituts et ONG collaborent avec le Programme et les vulgarisateurs dans les districts témoins. Ces résultats faciliteront la formulation et l'exécution de la Phase II.

14. L'encadré ci-après contient un résumé des principales activités et réalisations dans quelques pays.

Quelques réalisations du PSSA en Afrique

Burkina Faso - Les activités initiales de 1995 sur trois sites ont été étendues à huit autres sites et couvrent l'intensification agricole (nouveaux ensembles technologiques pour le riz irrigué; plusieurs techniques améliorées pour le riz aquatique et pluvial; légumes et maïs), la maîtrise et la gestion de l'eau, la diversification (petits animaux, pêche, culture de tubercules et légumes sur 4 sites) et l'analyse des contraintes. Les comités techniques et les comités directeurs nationaux sont opérationnels de même que les comités locaux sur chaque site; les comités régionaux n'ont pas encore été établis. En 1997, le rendement du riz irrigué variait entre 5,8 et 6,7 tonnes l'hectare, soit moins que l'objectif de 7 tonnes l'hectare; toutefois, les rendements moyens de 1995 à 1997 font apparaître une augmentation par rapport aux groupes témoins de 22 pour cent pour le riz irrigué, 55 pour cent pour le riz de marécages et 76 pour cent pour le riz pluvial. La Phase I sera étendue à 20 sites d'ici fin 1999; elle sera étendue en outre à 30 sites dans toutes les régions agro-écologiques du pays, avec le soutien de 4 experts et 98 techniciens de terrain marocains (49 sont déjà sur place), dans le cadre de la CSS.
Érythrée - Le Programme a commencé à la mi-1995 dans les trois principales régions agro-écologiques du pays dans le but d'intensifier la production de teff, blé, sorgho, orge et sésame dans les régions pluviales. Le nombre d'agriculteurs participants a augmenté rapidement de 180 au départ à près de 375 en 1997 et 2 000 en 1998. Les composantes d'irrigation et de diversification ont été formulées fin 1997, dans le cadre de la CSS avec l'Inde et avec le soutien financier de l'Italie, et une mission préparatoire indienne a aidé les équipes locales à préparer des plans d'exécution détaillés pour 6 zones et 19 sites. Toutefois, la mise en place effective de ces composantes et l'arrivée de l'équipe d'experts indiens ont dû être retardées pour des questions de sécurité. Une analyse systématique des contraintes a été effectuée en 1997.
Éthiopie - Les opérations ont commencé en mars 1995 dans deux districts de la région du Tigré et un district de la région d'Amhara, visant l'intensification des cultures de teff, blé, maïs et sorgho (l'ensemble d'intrants comprenait des semences améliorées, des engrais, des pratiques culturales et des outils améliorés tels que le billonneur-cloisonneur pour conserver l'humidité du sol et d'autres outils pour éviter l'engorgement hydrique) et l'analyse des contraintes. Les composantes d'irrigation et de diversification seront financées par le Gouvernement italien au titre d'un fonds fiduciaire. Les rendements de teff, sorgho et blé en 1997 ont doublé par rapport à ceux des agriculteurs témoins, sauf dans un district du Tigré, où le teff a souffert de la sécheresse et des ravageurs. Comme le rapport coûts-avantages était aussi très favorable, le vif intérêt pour le Programme a entraîné une multiplication par 8 ou 10 du nombre d'agriculteurs participants. Compte tenu de ces résultats et de la mise en œuvre prochaine des activités de diversification et de maîtrise de l'eau, le Gouvernement éthiopien a pris des mesures pour parvenir à l'autosuffisance alimentaire et faire démarrer les activités de la Phase II dès que les conditions requises seront réunies.
Kenya - La Phase I est devenue opérationnelle début 1995 dans l'ouest du Kenya pour promouvoir l'intensification de l'agriculture pluviale basée sur le soja et le maïs ainsi que la diversification vers l'élevage de petits animaux; elle s'est étendue progressivement aux régions centrale et côtière. Des systèmes améliorés de gestion de l'eau dans les zones de bas-fonds ont commencé sur 4 sites en 1998. Le travail d'analyse des contraintes est en cours. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une culture traditionnelle, le soja est une culture commerciale intéressante en roulement avec le maïs. Les rendements de ces deux produits ont considérablement augmenté (par exemple, dans trois districts regroupant 234 agriculteurs et 9 sites, les rendements moyens de maïs de 1998 sont passés de 1,3 à environ 4 tonnes l'hectare, surtout grâce à l'emploi de variétés améliorées et à l'épandage d'engrais.
Mauritanie - Les activités d'intensification des cultures (riz, légumes, maïs de décrue et sorgho) et de diversification (culture de légumes avec une forte participation des femmes et production de fruits) ont commencé mi-1995 sur 4 sites dans le delta du fleuve Sénégal et autour de Gorgol. Les activités de maîtrise de l'eau ont été entreprises en 1997, en particulier pour le riz, et l'analyse des contraintes a commencé à la fin de la même année. La structure institutionnelle comprend un comité directeur national, un comité d'exécution et des ateliers régionaux présidés par le gouverneur adjoint compétent. Sur les parcelles de démonstration, les rendements de riz ont augmenté de 24-32 pour cent en 1995-96 et de plus de 42 pour cent en 1996-97. Dans la région du delta, ils atteignent 7 tonnes l'hectare, ce qui est rentable pour les agriculteurs. À Gorgol, la sécheresse a détruit le sorgho. Plusieurs donateurs ont annoncé des contributions au programme et 20 Chinois s'apprêtent à se rendre en Mauritanie au titre d'accords CSS signés en 1998.
Niger - La Phase I a commencé en juillet 1995 dans trois districts, englobant 50 villages au total et près de 1 400 agriculteurs participants. L'ensemble technologique pour l'intensification des cultures comprend les cultures intercalaires de mil et haricots, des semences améliorées, diverses pratiques culturales améliorées, la fumure et la lutte contre les ravageurs; on a mis l'accent sur la production au sein des systèmes d'exploitation et sur la rotation de légumineuses et de céréales, en particulier niébé/mil. Un nouveau site de petite irrigation sera créé à Matameye avec un financement de la FAO et de donateurs. L'analyse des contraintes a commencé récemment. Le mécanisme institutionnel fonctionne bien et comprend un comité directeur national, des comités régionaux et sous-régionaux et un coordonnateur national du PSSA. Les zones pluviales ont eu des résultats négatifs en 1995 à cause de la sécheresse mais en 1996, les rendements ont augmenté de 30 à 60 pour cent par rapport à ceux des parcelles témoins. En 1997 à Madarounfa, les rendements de mil étaient de 600-800 kg l'hectare contre 300 dans les exploitations témoins. À Say, la sécheresse a fait des dégâts dans les cultures pluviales mais sur les terres irriguées, les rendements de riz ont atteint 5 500 kg l'hectare, contre 2 500 dans les rizières témoins. Une aide financière a été approuvée par le Japon, le Canada (pour les activités des femmes à Say) et la Banque mondiale (matériel d'irrigation bon marché). La Banque islamique de développement devrait apporter son soutien à l'accord CSS signé avec le Maroc en juillet 1998.
Sénégal - Le programme est opérationnel depuis début 1995 en Casamance et dans la Vallée du fleuve Sénégal (4 sites et 302 agriculteurs dont 255 agricultrices) et les principales cultures intéressées par les systèmes d'intensification et de maîtrise améliorée de l'eau sont le riz, le mil, le sorgho et le maïs. La diversification vers l'élevage de petits animaux, l'apiculture, les légumes, les fruits, l'aquaculture et l'analyse des contraintes a été incluse ultérieurement. Une structure institutionnelle appropriée a été établie. L'accroissement des rendements a été substantiel (par exemple, 5 tonnes de paddy à Maatam en 1997 (2,7 à 4,2 sur les parcelles témoins) et 4 tonnes à Kolda/Kedougou (0,6 à 2,5)). L'Italie finance le Programme. Un accord CSS opérationnel depuis novembre 1996 facilite l'extension du programme à 18 sites et 7 007 agriculteurs en 1999. Compte tenu de la réussite des activités, le gouvernement a alloué sur son propre budget l'équivalent de 5 millions de dollars E.-U. pour une nouvelle extension du PSSA à 30 sites, situés dans toutes les zones agro-écologiques.
Tanzanie - Le Programme a démarré en juillet 1995 portant sur l'intensification des cultures de riz et de maïs dans 24 villages situés dans deux régions. La maîtrise de l'eau (riz et légumes), la diversification vers l'élevage de petits animaux (caprins et volaille en particulier) et l'analyse de contraintes ont été incorporées ultérieurement. En 1996, l'augmentation des rendements de riz a varié entre 50 et 130 pour cent et celle des rendements de maïs entre 118 et 165 pour cent, par rapport aux résultats obtenus avant le Programme. En 1997, les rendements ont continué à augmenter de 10-33 pour cent pour le riz et 43-68 pour cent pour le maïs. En 1998, ils ont souffert des inondations provoquées par El Niño et en 1999 de la sécheresse, tout en restant bien supérieurs à ceux des parcelles témoins. Le Programme, qui s'adressait initialement à 669 agriculteurs, a été étendu à 1 116 agriculteurs dans quatre régions en 1998 et le don de 1 million de dollars E.-U. de la Banque africaine de développement contribuera à l'extension ultérieure du Programme. Grâce aux excellents résultats obtenus, le Gouvernement tanzanien prépare actuellement un programme national spécial pour l'intensification agricole et la sécurité alimentaire, couvrant les 20 régions et 120 districts du pays.
Zambie - Les activités d'intensification des cultures ont commencé en août 1995 dans trois provinces du sud, du centre et de l'ouest de la Zambie, en particulier pour le maïs, le mil chandelle, les légumineuses et le manioc. Depuis février 1996, des techniques d'irrigation peu coûteuses ont été introduites (pompes à pédale et formation intensive) et en 1997, les activités de maîtrise de l'eau ont été étendues à 73 localités situées dans cinq provinces, dans le cadre d'un projet financé par le FIDA avec l'aide technique de la FAO. La diversification vers l'aquaculture a démarré en 1996 et un programme d'élevage de lapins vient de commencer. L'analyse des contraintes se poursuit depuis 1997. Le PSSA a été intégré dans le programme agricole national et le programme d'investissement dans le secteur agricole bénéficiant du soutien de la Banque mondiale. Le Comité d'exécution, qui comprend le Gouvernement zambien, la FAO, les principales ONG et le secteur privé, garantit la prise en charge nationale du Programme. Les équipes décentralisées dans chaque province facilitent la coordination et la supervision dans les provinces et les districts. En 1998, les rendements de maïs pluvial ont été de l'ordre de 2,3 tonnes l'hectare, contre 1,7 dans les exploitations témoins. Les cultures irriguées - tomates, oignons et choux - ont donné de bons rendements et des profits intéressants aux agriculteurs. Avec le soutien du projet financé par le FIDA, le PSSA a introduit avec succès des techniques de maîtrise de l'eau en Zambie, mettant l'accent sur la petite horticulture.

 

III.   Coopération Sud-Sud (CSS): approche et résultats initiaux

15. L'initiative de la Coopération Sud-Sud a été lancée par le Directeur général en 1996 dans le cadre du PSSA, dans le but de permettre à des pays bénéficiaires de profiter des connaissances spécialisées accumulées par des pays en développement plus avancés. Elle doit permettre de relancer la coopération entre pays en développement qui, par le passé, n'a été qu'une demi-réussite en raison, notamment, du manque de devises pour couvrir les frais de transport international et les indemnités, préparer les études de faisabilité et prendre en charge les frais opérationnels et autres dépenses d'exécution. La CSS assurera les financements nécessaires par l'association d'un soutien de la FAO et de dons bilatéraux et multilatéraux aux pays participant au PSSA. La CSS vient compléter les accords de CTPD de plus courte durée.

16. La Coopération Sud-Sud associe quelques fonctionnaires expérimentés et un assez grand nombre de techniciens ayant une bonne expérience pratique du terrain dans le secteur agricole, qui doivent travailler en contact direct avec les agriculteurs, durant deux à trois ans, dans des communautés rurales participant au Programme spécial. Les équipes doivent non seulement introduire des méthodes améliorées de développement agricole durable, pouvant être réappliquées ailleurs, mais aussi, par leur engagement et leur exemple, elles doivent promouvoir un esprit d'innovation dans le cadre des structures agricoles auxquelles elles sont affectées. Le nombre d'experts et de techniciens nécessaires est déterminé au cas par cas, mais il doit atteindre une masse critique et les sites couverts doivent représenter toutes les régions agro-écologiques du pays. Les experts et techniciens sont envoyés sur le terrain selon un calendrier échelonné et doivent jouer un rôle essentiel en aidant les équipes nationales dans l'exécution et l'expansion de la Phase I.

17. Une vingtaine de pays en développement ont déjà manifesté le souhait d'apporter un soutien et des activités de coopération Sud-Sud sont en cours dans neuf pays. Le Viet Nam collabore avec le Sénégal depuis fin 1996 et à l'heure actuelle 100 experts et techniciens vietnamiens travaillent sur le terrain. Le Maroc a envoyé 49 experts et techniciens pour collaborer à l'extension du programme du Burkina Faso sur 18 sites d'ici l'an 2000. De même, un premier groupe de 20 Chinois, 19 Vietnamiens et 10 Bangladais s'apprête à collaborer avec le PSSA, respectivement, en Mauritanie, au Bénin et en Gambie.

IV.   Organisation et ressources de la Phase I

Cadre institutionnel et gestion

18. En tant que programme complexe et décentralisé, le PSSA nécessite des structures institutionnelles bien établies dans les pays participants, aussi bien qu'à la FAO. Les pays participants ont été aidés à ériger des mécanismes qui facilitent la mise en œuvre du PSSA et sa pleine intégration dans le système et les programmes institutionnels ruraux intérieurs, ainsi que dans les autres programmes de sécurité alimentaire spécifiques. Le cadre institutionnel recommandé se compose essentiellement: d'un Comité des politiques interministériel (Comité directeur national) présidé de préférence par le Premier Ministre, chargé de fournir des directives de politique générale et d'assurer un retour des informations; un Comité technique interministériel responsable de la direction technique du PSSA et de sa coordination avec les autres programmes et le secteur privé; un Comité régional interdépartemental dirigé par le chef de la région ou de la province réunissant des représentants des institutions locales dans le but d'assurer une synergie avec les autres programmes dans la région; des Comités locaux, au niveau des districts ou des communautés, chargés d'assurer la formulation et l'exécution participatives par toutes les parties prenantes locales (publiques, privées, ONG et autres).

19. Ce mécanisme institutionnel a été établi dans la plupart des pays où le PSSA est en cours d'exécution, tout au moins depuis le deuxième semestre 1997. Dans certains autres, toutefois, la structure institutionnelle n'est pas encore totalement en place. Au Burkina Faso, par exemple, les comités régionaux n'ont pas encore été créés; en Érythrée, les comités directeurs locaux et nationaux apportent un soutien adéquat au PSSA, mais ils n'existent pas encore au niveau régional; en Guinée, les institutions locales sont bonnes mais les structures sont insuffisantes aux niveaux national et régional. Ces lacunes entravent évidemment l'encadrement technique et général et la participation privée nécessaires au Programme.

20. D'autre part, la structure de gestion de la FAO composée d'un comité mixte du PSSA présidé par le Directeur général, d'un comité des politiques générales et d'un comité d'exécution, ainsi que d'une unité de suivi et de coordination, est en place et fonctionne bien. En tant que programme hautement prioritaire de l'Organisation, le PSSA bénéficie de la collaboration pleine et entière de pratiquement toutes les structures opérationnelles et techniques de la FAO au siège et hors siège. Le Programme bénéficie aussi des conseils d'un Groupe de contrôle extérieur, qui se réunit chaque année, et des études effectuées par l'Inspecteur de terrain principal et par des Inspecteurs de terrain régionaux indépendants. Un nombre considérable de documents d'appui, traitant des aspects techniques et opérationnels et des questions de communication, apportent également une contribution à l'exécution du PSSA.

21. Au cours du dernier exercice biennal, ces études et ces rapports ont souligné, entre autres, trois aspects en matière de gestion. Tout d'abord, l'exécution du programme est désormais facilitée par un nombre important (bien qu'incomplet) de documents spécialisés de la FAO. Ces documents sont publiés systématiquement dans une série de manuels composés de trois volumes séparés: Aperçu; Préparation et exécution des programmes nationaux et Gestion et coopération internationale. Deuxièmement, un effort particulier est encore nécessaire pour partager le concept et l'approche du PSSA avec les autorités nationales et les donateurs, ainsi que pour garantir son inclusion dans les structures nationales établies et sa coordination avec les autres programmes alimentaires et agricoles. Troisièmement, l'appui technique de la FAO aux programmes appartenant aux pays doit encore être renforcé, en particulier pour ce qui est de la formulation des documents de programmes nationaux, la mise en œuvre des activités d'analyse des contraintes et le fonctionnement du système de suivi et d'évaluation.

Financement

22. Le PSSA a démarré avec de modestes ressources de la FAO et des pays bénéficiaires. Cela a influé sur le programme de deux façons: la plupart des programmes nationaux ont commencé avec une structure restreinte - peu de sites, de zones et d'agriculteurs - ou omission de l'une ou l'autre des quatre composantes de la Phase I; par ailleurs, l'exécution du programme a dû être limitée à quelques pays seulement. Toutefois, la mise en œuvre progressive du Programme a permis de mieux faire comprendre ses concepts et ses modalités à toutes les parties prenantes et à tous les partenaires du développement, ce qui les a incités à accroître leur intérêt et leur soutien financier. En effet, parallèlement à la coopération avec les autres pays en développement dans le cadre de la CSS, le partenariat avec les donateurs et les instituts financiers a considérablement contribué à l'expansion actuelle du PSSA à de nouveaux pays, ainsi qu'à son extension dans les pays eux-mêmes.

23. Les donateurs financent des activités dans 15 pays et le PNUD apporte sa contribution dans une douzaine de pays. Des protocoles d'accords spécifiques ont été signés avec le PNUD, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAsD), la Banque islamique de développement (BID), la Banque Ouest africaine de développement, le FIDA, le PAM et d'autres institutions. À cet égard, la BAfD fournit un soutien dans 8 pays et la BID s'est engagée à apporter une contribution au Programme aux Comores et à la CSS dans 5 pays d'Afrique. En avril 1999, le montant des ressources extrabudgétaires fermement engagées en faveur de tous les programmes, fournies directement aux pays ou par l'intermédiaire de projets de la FAO, s'élevait à 50 millions de dollars E.-U. En outre, les pays bénéficiaires ont apporté une contribution importante en nature et en espèces.

V.   Extension de la phase I

24. Les bons résultats de la mise en œuvre initiale de la Phase I sont à l'origine de l'extension actuellement considérable des activités dans de nombreux autres pays d'Afrique. Cette extension à d'autres agriculteurs et d'autres sites, couvrant au minimum les zones agro-écologiques et les systèmes d'exploitation le plus représentatifs afin de garantir un bon travail de terrain avant de lancer la seconde phase, a également été recommandée par le Groupe de contrôle lors de sa troisième réunion en mars 1998. Cette extension doit également permettre d'effectuer correctement les travaux d'analyse des contraintes requis, d'améliorer l'intégration des questions d'accès au Programme, d'assurer une expansion sectorielle/subsectorielle de la maîtrise de l'eau et d'autres composantes/activités pour lesquelles la Phase I a donné de bons résultats, et d'établir un réseau unissant le PSSA aux autres programmes de sécurité alimentaire mis en œuvre par le pays.

25. La plupart des programmes nationaux opérationnels depuis 1995/96 sont en phase d'extension. Au Burkina Faso, par exemple, le PSSA a été étendu des 3 sites initiaux à 8 autres sites et d'ici fin 1999 il portera sur 20 sites, qui sont déjà sélectionnés et représentent toutes les zones agro-écologiques du pays, permettant l'exécution des quatre composantes du Programme. En Érythrée et en Éthiopie, la contribution financière italienne déjà approuvée et les accords de CSS permettront d'accroître considérablement le nombre des sites et d'incorporer les composantes restantes (maîtrise de l'eau et diversification en Érythrée, maîtrise de l'eau et analyse des contraintes en Éthiopie). En Guinée, les 5 sites de démonstration initiaux sont devenus 9 en 1998 et seront au nombre de 12 d'ici fin 1999. En Mauritanie, il y avait 5 sites au départ en 1995 et en 1998 ils étaient 16.

VI.   Phase II: Expansion de l'impact du PSSA aux niveaux sectoriel et macro-économique

26. La Phase II devra représenter un processus d'initiative nationale, permettant d'élargir au niveau national les résultats de la phase précédente. La priorité du Programme, qui était le travail de terrain dans des sites déterminés, deviendra donc la formation et l'exécution de politiques appropriées, de programmes d'investissement et de projets pouvant être financés permettant ainsi au pays de concrétiser les possibilités de sécurité alimentaire et de développement agricole identifiées durant la Phase I. Vu les efforts considérables en jeu et les ressources intérieures et extérieures requises, le lancement de la Phase II devra être préparé soigneusement avec la participation pleine et entière de toutes les parties prenantes nationales et internationales, après que la première phase aura donné des résultats satisfaisants.

27. Les résultats les plus importants sont les suivants:

28. Comme on l'a vu précédemment, beaucoup de pays étendent les activités de la Phase I et quelques-uns d'entre eux sont en mesure d'atteindre les objectifs mentionnés ci-dessus et d'entamer la Phase II dans un avenir proche. La FAO continuera à aider les pays participants dans leur effort, en particulier pour préparer un plan d'action national conceptualisant les objectifs, la stratégie, les principaux instruments de politique générale, le programme d'investissement et les projets pouvant être financés, nécessaires pour passer à la Phase II. La FAO se propose également de jouer un rôle de catalyseur de la collaboration avec les pays pour garantir l'appui financier des pays donateurs et des instituts financiers internationaux.

État d'avancement du PSSA dans les PFRDV

Région Opérationnel Formulé En cours de formulation À formuler
Total1

47

0

27

9

  
Afrique
  Angola      
  Bénin      
  Burkina Faso      
      Burundi  
      Cameroun  
      Cap-Vert  
      Rép. centrafricaine  
  Tchad      
      Comores  
      Rép. dém. du Congo  
        Rép. du Congo
  Côte d'Ivoire      
  Djibouti      
  Égypte      
      Guinée équatoriale  
  Érythrée      
  Éthiopie      
      Gambie  
  Ghana      
  Guinée      
      Guinée-Bissau  
  Kenya      
  Lesotho      
      Libéria  
  Madagascar      
  Malawi      
  Mali      
  Mauritanie      
  Maroc      
  Mozambique      
  Niger      
  Nigéria      
  Rwanda      
        Sao Tomé-et-Principe
         
  Sénégal      
        Sierra Leone
        Somalie
      Soudan  
  Swaziland      
  Tanzanie      
      Togo  
  Ouganda*      
  Zambie      
  Zimbabwe*      
Total partiel 28 0 12 4

 

Région Opérationnel Formulé En cours de formulation À formuler
         
Asie
        Afghanistan
      Arménie  
  Bangladesh      
        Bhoutan
  Cambodge      
  Chine      
  Géorgie      
      Inde  
      Indonésie  
  Rép. pop. dém. de Corée      
      Kirghizistan  
      Laos  
      Maldives  
  Mongolie      
  Népal      
  Pakistan      
      Philippines  
      Sri Lanka  
  Rép. arabe syrienne      
        Tadjikistan
      Turkménistan  
  Yémen      
Total partiel 10 0 9 3

 

Europe
  Albanie      
      Azerbaïdjan  
  Bosnie-Herzégovine      
      L'ex-Rép.yougoslave de Macédoine  
Total partiel 2 0 2 0

 

Amérique latine
  Bolivie      
      Cuba  
      Rép. dominicaine*  
  Équateur      
  Guatemala      
  Haïti      
  Honduras      
  Nicaragua      
      Suriname*  
Total partiel 6 0 3 0

 

Océanie
  Papouasie-Nouvelle-Guinée      
        Îles Salomon
        Vanuatu
      Samoa occidental  
Total partiel 1 0 1 2

_______________________

1 En 1999, 82 pays sont classés PFRDV dont 79 sont Membres de la FAO.

* = NON PFRDV

L'état d'avancement dans les pays indiqués en caractères gras a changé le mois dernier.