ARC/00/2


 

VINGT ET UNIÈME
CONFÉRENCE RÉGIONALE
POUR L'AFRIQUE

Yaoundé (Cameroun), 21-25 février 2000

RAPPORT SUR LES ACTIVITÉS DE LA FAO DANS LA RÉGION, 1998-99

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. La productivité et la production agricoles de l'Afrique ont continué à progresser, à un rythme bien inférieur toutefois à l'accroissement de la population, exerçant des pressions dangereuses sur la base de ressources naturelles. L'insécurité alimentaire et la pauvreté augmentent à des taux extrêmement alarmants. Les guerres civiles qui font rage sur le continent depuis plusieurs décennies contribuent lourdement à cette situation désastreuse. Bien que l'insécurité alimentaire ait augmenté à l'échelle du continent, des progrès ont été accomplis sur ce plan dans certains pays. D'après une étude récemment publiée par la FAO intitulée L'insécurité alimentaire dans le monde, 10 des 40 pays où des progrès sensibles ont été faits pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation se trouvent au sud du Sahara. En outre, sur les 12 pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord qui ont également progressé dans cette voie, certains se trouvent sur le continent africain. Enfin, les 5 pays qui ont enregistré la plus forte baisse de la malnutrition pendant la période 1980-96 se trouvent en Afrique.

2. Toutefois, il est important de noter que le nombre de pays africains où de tels progrès ont été enregistrés est encore modeste. C'est dans ce contexte qu'au cours de l'exercice biennal la FAO a maintenu son assistance technique aux États Membres, en l'axant sur la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l'utilisation durable des ressources naturelles. Pour atteindre les résultats escomptés, l'Organisation a maintenu son programme d'activité dans les domaines suivants: gestion des ressources naturelles, industries agro-alimentaires, production et santé animales, recherche et technologie agricoles, réformes agraires et développement rural, rôle des femmes dans le développement, politiques de commercialisation et de crédit, contrôle de la qualité des aliments et nutrition, information agricole et systèmes d'alerte rapide, politiques agricoles, amélioration des statistiques, pêches et aquaculture et forêts.

II. MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS DE LA VINGTIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE

3. La vingtième Conférence régionale a recommandé:

Les mesures prises pour donner suite à ces recommandations sont résumées ci-après:

4. L'expertise disponible dans la région a été renforcée grâce au transfert aux bureaux régionaux et sous-régionaux d'un grand nombre de fonctionnaires du cadre organique, notamment d'experts de l'élevage. La FAO a continué à fournir une assistance technique aux États Membres pour la mise au point des politiques précisant les rôles respectifs du secteur public, du secteur privé, des ONG et de la société civile dans le renforcement de la sécurité alimentaire à tous les niveaux, compte dûment tenu des besoins des femmes et des enfants. Un atelier régional a été organisé en 1998 sur la nature et la portée de l'aide publique à l'agriculture compte dûment tenu des questions d'égalité entre les sexes et de protection de l'environnement.

5. La FAO a aidé les États Membres à suivre et à évaluer les activités consécutives au Sommet mondial de l'alimentation et a étendu son assistance technique à des groupements régionaux tels que la CEDEAO, la SADC, le CILSS, l'IGAD et l'UEMOA.

6. La FAO a continué à renforcer sa coopération avec d'autres institutions des Nations Unies et des organisations et commissions africaines. L'Organisation a participé au processus du plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement au niveau des pays et a organisé des réunions de groupes spéciaux et d'autres activités pour promouvoir l'UNSIA, en étroite collaboration avec les institutions des Nations Unies et des organisations africaines. En ce qui concerne les programmes par pays, la FAO a envoyé des missions et mis au point des projets et programmes impliquant plusieurs organismes et organisations. Aux niveaux régional et sous-régional, la FAO a contribué à l'élaboration de stratégies de sécurité alimentaire dans le cadre du suivi du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation (document ARC/00/5).

III. RAPPORT SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL 1998-99, ACTIVITÉS RÉALISÉES ET EN COURS

a. Ressources naturelles

7. Au cours de l'exercice biennal, une assistance a été fournie à un certain nombre de pays africains pour les aider à évaluer l'impact de l'érosion des sols, à normaliser les procédures d'analyse des sols et à réaliser des études de gestion intégrée des sols. Deux ateliers sous-régionaux, l'un sur la lutte contre la dégradation des sols et l'autre sur les systèmes de ressources en terres et en eau, ont été organisés au Ghana et au Bénin, respectivement, en décembre 1998. En collaboration avec la CSTR/OUA, un atelier régional sur l'utilisation des engrais a été organisé au Burkina Faso en juillet 1999. Une aide a également été fournie pour la formulation d'une politique et d'une stratégie en matière d'irrigation au Botswana, au Mozambique, au Nigéria et en Ouganda.

8. Un atelier pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale sur le transfert de technologies d'irrigation d'un bon rapport coût-efficacité à l'appui de la sécurité alimentaire a été organisé au Burkina Faso en novembre 1998. En outre, des démonstrations et des conseils sur la fabrication locale de matériel d'irrigation ont été fournis aux pays suivants: Burkina Faso, Malawi, Mozambique, Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. Des ateliers ont également été organisés pour promouvoir les systèmes d'information sur les ressources en terres et en eau.

9. Au titre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), une assistance pour la formulation de projets hydriques a été fournie aux pays suivants: Bénin, Burundi, Cameroun, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Nigéria, Rwanda, Tchad et Togo. Des petits projets d'irrigation ont été formulés et financés au titre du PSSA par le PNUD au Bénin, en Guinée-Bissau, au Niger et au Nigéria. La FAO a fourni une assistance technique pour la formulation de projets pilotes d'investissement en faveur du développement socio-économique durable de zones exemptes d'onchocercose dans les pays suivants: Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, Sénégal et Togo, avec le soutien financier du PNUD. Elle a fourni une assistance à des organisations régionales telles que ARID, CILSS, la CEDEAO, le bassin du lac Tchad et l'UEMOA et a collaboré avec elles pour renforcer les capacités institutionnelles en matière de mise en valeur et de gestion des ressources hydriques. En coopération avec la SADC, la FAO a lancé la première phase d'un programme sous-régional intitulé "Apprendre à vivre avec la sécheresse" qui vise à identifier et à mettre au point des technologies, politiques et stratrégies permettant aux systèmes agricoles d'affronter les sécheresses. À cette fin, une évaluation des techniques d'exploitation de l'eau en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest a été effectuée, des études et des ateliers sur les technologies et la mise en valeur de l'irrigation péri-urbaine à petite échelle ont été réalisés et un séminaire FAO/OMM a été organisé au Ghana sur l'application des données climatiques à la planification et à la gestion de l'agriculture pluviale ou irriguée durable.

10. La FAO-SDRN continue à gérer le projet AFRICOVER qui a démarré en 1995 et vise à mettre au point une base de données numériques sur le couvert terrestre pour plusieurs sous-régions d'Afrique. La FAO et l'IPTRID ont organisé deux consultations régionales en mai 1999 sur le thème "De l'eau pour l'alimentation - perspective pour le XXIe siècle". La FAO et la Banque mondiale continuent à exécuter le projet régional pour la gestion de l'information sur l'environnement (REIMP) en Afrique centrale, auquel participent une centaine d'organisations des secteurs public et privé ainsi que des ONG et qui vise à améliorer et à renforcer la planification et la gestion des ressources naturelles du bassin du Congo.

b. Cultures

11. L'Organisation a continué à renforcer la capacité des États Membres en matière de planification et d'exécution de la protection intégrée avec la participation des agriculteurs, par le biais des écoles d'agriculture appliquée, pour plusieurs systèmes de production agricole. Cette activité a inclus la formation de formateurs et d'agriculteurs dans les pays suivants: Burkina-Faso, Ghana, Kenya, Malawi, Mali, Ouganda, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. Un réseau d'activités de protection intégrée au niveau national a été mis en place grâce au Fonds mondial pour la protection intégrée.

12. La FAO a entrepris des activités concernant les ressources phytogénétiques et la production de semences. En 1998, des réunions ont été organisées au Bénin, au Botswana et en Côte d'Ivoire, à l'issue desquelles il a été convenu d'établir un réseau africain de semences.

13. À l'heure actuelle, l'intensification de la riziculture fait partie du PSSA dans 12 pays d'Afrique. L'Organisation et WARDA organisent la diffusion rapide de la technologie du riz en Afrique de l'Ouest et rassemblent des données sur les variétés de riz adaptées à différentes écologies. La FAO appuie la mise au point de nouvelles variétés de riz et la diffusion d'informations sur le riz et d'autres cultures par le biais d'Internet. Un cours de formation axé sur l'élevage laitier et l'utilisation des fourrages et arbustes fourragers a été organisé pour les spécialistes et les agents de vulgarisation d'Afrique de l'Est. Un ouvrage FAO/IT sur la mobilité pastorale a été publié.

14. La FAO a fourni une assistance à plusieurs pays pour leur permettre d'évaluer les pratiques des agriculteurs en matière de gestion des nutriments des plantes et de tester sur le terrain du système intégré de nutrition des plantes (SINP). L'Organisation a exécuté deux projets PCT sur la planification et la gestion des ressources en terres en Gambie et au Ghana. Un certain nombre d'ateliers régionaux ont été organisés sur la gestion des terres humides, l'établissement d'un système d'information sur les ressources en terres et sur la dégradation des terres et sur l'état des ressources en terres.

15. Un soutien a été fourni sous diverses formes: formulation de projets, tels que l'élément d'intensification des cultures du PSSA au Ghana; avis donnés pour le lancement du PSSA en Côte d'Ivoire; formulation de la composante amélioration des pâturages du programme pour le Burkina Faso; collaboration régionale pour la lutte contre le grand capucin des céréales et les questions phytosanitaires en Afrique australe; élaboration d'un document théorique sur l'atténuation et la prévention de l'impact des sécheresses en Afrique australe et en Afrique de l'est; élaboration d'une brochure sur les biotechnologies moléculaires végétales, indiquant les avantages et les risques potentiels des cultures transgéniques en Afrique, et atelier sur une stratégie globale de développement du manioc, qui s'est tenu au Ghana pour les pays d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest en juin 1999.

c. Élevage

16. Un soutien a été fourni pour la maîtrise et, si possible, l'éradication de l'épidémie de fièvre porcine africaine. Cette maladie concerne toute la sous-région d'Afrique de l'Ouest et cause des pertes importantes aux éleveurs de porcs. L'épidémie a été maîtrisée dans plusieurs pays, mais le risque demeure aussi longtemps que d'autres pays sont encore affectés. De même, un soutien a été fourni pour renforcer la lutte contre les tiques et les maladies qu'elles transmettent. Le réseau de chargés de liaison pour le programme de lutte contre la trypanosomiase africaine a été appuyé, grâce à des activités de formation, de diffusion de l'information et de transfert de technologies. Un soutien a également été fourni au Sénégal et au Ghana pour effectuer des enquêtes et des études à petite échelle sur la trypanosomiase périurbaine et la préservation des shorthorn ghanéens grâce à l'agriculture et à l'élevage intégrés. Des projets PCT ont été exécutés pour lutter contre les maladies transfrontières au Botswana, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et au Zimbabwe et contre les maladies parasitiques en Afrique du Sud et au Rwanda.

17. L'application de la stratégie mondiale de la FAO pour la gestion des ressources génétiques des animaux d'élevage a été poursuivie en 1998/99 en collaboration avec l'OUA/IBAR, l'ILRI et les organisations régionales concernées, avec l'adjonction d'un projet régional financé par le PNUD pour les pays de la SADC.

d. Système de soutien à l'agriculture

18. La FAO a appuyé des réunions d'organisations internationales, comme celles du Réseau de systèmes agricoles d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale (AASFRET) à Bamako (Mali), en septembre 1998 et du Programme écorégional de l'IITA à Ibadan (Nigéria) en novembre 1998. Un atelier international sur l'agriculture urbaine et périurbaine en Afrique de l'Ouest a été organisé conjointement avec le Conseil international pour la recherche pédologique et la gestion des sols (IBSRAM) en août 1999 à Accra (Ghana). Une méthode de planification communautaire participative fondée sur l'expérience asiatique est à l'essai au Ghana.

e. Recherche et technologie

19. La FAO a organisé une consultation d'experts sur l'évaluation et le transfert des technologies aux fins du développement durable, de la sécurité alimentaire et de l'atténuation de la pauvreté en Afrique subsaharienne en mars 1998. La consultation, qui a réuni 43 participants représentant 13 pays d'Afrique subsharienne, a examiné trois groupes de technologies, à savoir:

20. Quelques instituts de recherche ont bénéficié d'un soutien de la part de l'Organisation pour:

Dans le domaine de la recherche internationale, la FAO a continué à collaborer avec le Système du GCRAI, le Programme spécial pour la recherche agricole en Afrique et des organismes de recherche sous-régionaux tels que ASARECA, CORAF et SACCAR.

f. Développement rural

21. La FAO continue à fournir un soutien dans les domaines suivants:

Pour renforcer l'analyse des questions liées à la privatisation et aux régimes fonciers, l'Organisation:

g. Le rôle des femmes dans le développement agricole et rural

22. Des activités au titre de la participation des femmes au développement ont continué à être organisées pendant l'exercice biennal dans le cadre du Plan d'action FAO/WID et du Cadre stratégique pour la période postérieure au Sommet mondial de l'alimentation. Un guide sur l'intégration des préoccupations des femmes dans les activités de maîtrise de l'eau prévues dans les programmes nationaux relevant du Programme spécial pour la sécurité alimentaire a été mis au point.

23. La FAO a continué à fournir un soutien:

h. Alimentation et nutrition

24. La FAO et l'OMS ont continué à fournir un soutien à l'élaboration de plans d'action nationaux pour la nutrition. Ces plans ont été définitivement mis au point dans 21 pays d'Afrique, existent sous forme de projet dans 20 autres et sont en cours de formulation dans 6 autres pays.

25. La FAO a fourni une assistance technique à 22 pays de la région pour les aider à garantir la qualité et l'innocuité des aliments vendus et consommés. Avec le soutien de la Banque mondiale, des missions de contrôle de la qualité des denrées alimentaires ont été envoyées en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Mali, en Mauritanie et au Ghana. En outre, la FAO a collaboré avec le Rotary International Hunger, Health and Humanity Programme, le Gouvernement des États-Unis, la France et l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA)pour créer un Réseau de formation sur les mycotoxines.

26. Une assistance a été fournie à l'Afrique du Sud, au Nigéria et au Sénégal, pour améliorer l'innocuité des aliments vendus sur la voie publique. Des programmes analogues sont en cours d'élaboration pour le Burkina Faso, le Mali, le Gabon, la Mauritanie et le Cap-Vert. Un atelier et un séminaire régional à l'intention des maires francophones ont été organisés au Cap-Vert.

27. Une assistance a été fournie aux pays d'Afrique de l'Est et de la SADC pour mettre en place à l'échelon local des programmes de formation et d'enseignement sur la nutrition. Une assistance technique a été fournie à l'appui de programmes de formation sur la nutrition communautaire. Avec le soutien de l'UNU, une assistance est actuellement fournie au Bénin, au Ghana, au Sénégal, au Mali et à la Guinée pour créer des bases de données nationales sur la composition des aliments reliées aux bases de données AFROFOODS et INFOODS.

28. Dans le cadre du suivi de la CIN et du SMA, la FAO encourage et renforce activement la collaboration interinstitutions aux niveaux national, régional et international dans le domaine de la sécurité alimentaire. Un atelier sur la promotion de la sécurité alimentaire des ménages en Afrique de l'Est et en Afrique australe s'est tenu à Naïrobi (Kenya) fin 1998. La FAO continue à collaborer avec divers organes des Nations Unies, dont le FIDA, le PNUD, le HCR, l'UNICEF, le PAM et l'OMS, et avec des ONG et OIG (OUA) pour appuyer des activités intersectorielles au niveau national.

i. Information et analyse alimentaires et agricoles

29. La FAO a fourni une assistance aux pays dans le domaine des statistiques, afin qu'ils soient à même de produire des statistiques agricoles fiables et à jour et de mettre en place des systèmes nationaux durables de collecte de données.

30. La FAO a appuyé des programmes et des projets de statistiques agricoles dans 34 pays de la région. Treize pays ont reçu une assistance pour la formulation et l'exécution de projets.

31. En collaboration avec la Banque mondiale et le Ministère de l'agriculture des États-Unis, la FAO aide les pays de la région à adopter une approche globale du développement des statistiques alimentaires et agricoles. Dans le cadre de cette initiative, des conseils ont été donnés à sept pays à l'occasion d'un atelier régional sur le Renforcement des systèmes nationaux de statistiques alimentaires et agricoles en Afrique organisé à Conakry (Guinée), en juin 1999.

32. Pour aider les pays à identifier les obstacles à l'amélioration de leurs programmes de statistiques agricoles, la FAO a organisé en Guinée en septembre 1998 un atelier national pour les utilisateurs/producteurs de statistiques agricoles et a fourni un soutien à l'organisation d'ateliers du même type en Côte d'Ivoire et à Maurice. Un atelier de formation à la comptabilité de l'utilisation des approvisionnements et aux bilans alimentaires a été organisé à Bamako (Mali) pour 23 pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest.

j. Politique alimentaire et agricole

33. Dans le domaine de l'assistance politique aux États Membres, les activités entreprises en 1998-99 incluent:

k. Pêches

34. On trouvera ci-après une liste des principales activités entreprises pendant cette période:

l. Foresterie

35. Les activités ci-après ont été organisées au cours de l'exercice biennal:

m. Programme d'investissement

36. Au cours de l'exercice 1998-1999, 23 projets d'investissement en Afrique subsaharienne ont été préparés avec la contribution du Centre d'investissement ont été approuvés en vue de leur financement par des institutions financières coopérantes. Le montant total des investissements nécessaires était de 704,63 millions de dollars E.-U., dont 432,24 millions de dollars E.-U. ont été fournis sous forme de prêts extérieurs, essentiellement de la Banque mondiale/Association internationale de développement (IDA), de la Banque africaine de développement/Fonds africain de développement (BAfD/FAfD), du FIDA et du Fonds d'équipement des Nations Unies (FENU). Les 15 pays bénéficiaires ont fourni le reste.

37. Parmi les projets approuvés figuraient ceux du Programme spécial de la FAO pour la sécurité alimentaire (PSSA) dans 8 pays d'Afrique; et des projets concernant le développement rural dans 9 pays; la recherche, la vulgarisation, la formation dans 3 pays; la gestion des ressources naturelles au Ghana; le développement forestier au Niger; l'agroforesterie au Cameroun; l'élevage en Éthiopie; et la commercialisation au Malawi.

38. Au cours de l'exercice biennal, le Centre d'investissement a contribué à la formulation de quelque 90 projets d'investissement agricole dans 31 pays d'Afrique subsaharienne. Pour 23 de ces projets, dont 8 ont déjà été approuvés, les travaux préliminaires sont achevés. L'investissement total pour les autres projets est évalué à 154,7 millions de dollars E.-U.

39. La collaboration s'est poursuivie, ou a démarré, à l'appui des activités du PSSA dans 25 pays de la région. Une assistance technique est fournie pour mobiliser des ressources supplémentaires et mettre au point des programmes régionaux de sécurité alimentaire en collaboration avec les groupements sous-régionaux (document ARC/00/6).

40. Le Protocole d'accord entre la Banque mondiale et la FAO a renforcé la collaboration entre le Centre d'investissement et la Banque en Afrique dans les domaines suivants: la petite irrigation, dans le cadre du PSSA, dans 14 pays; les normes de qualité des produits alimentaires dans 6 pays; l'initiative concernant la fertilité des sols dans 16 pays; les statistiques agricoles dans 7 pays (Ghana, Madagascar, Guinée, Ouganda, Tanzanie, Malawi, Éthiopie).

41. En collaboration avec le Programme de coopération technique de la FAO, des projets d'investissement ont été formulés pour aider à la réinstallation dans les zones libérées de l'onchocercose au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, en Guinée, au Mali, au Niger et au Sénégal.

42. La collaboration avec la Banque africaine de développement s'est poursuivie durant l'exercice biennal par le biais de programmes de travail dans 23 pays de la région.

43. La collaboration avec le FIDA en Afrique a englobé les domaines suivants: développement du microfinancement au Cameroun; développement des cultures de manioc au Cameroun, au Ghana et au Nigéria; développement rural au Burkina Faso, au Tchad, en Érythrée, au Maroc, au Mozambique, en Sierra Leone et en Ouganda; lutte contre l'onchocercose en Guinée; gestion des ressources naturelles au Lésotho; services de soutien aux petits exploitants et commercialisation au Mozambique et en Zambie; services agricoles et sécurité alimentaire en Côte d'Ivoire; conservation des terres au Ghana; développement du secteur privé en Guinée Bissau; cultures de décrue en Mauritanie; diversification rurale et sécurité alimentaire dans l'île Maurice; gestion des ressources naturelles au Niger; petite irrigation en Tanzanie. La formulation d'un projet de remise en état des cultures de bananes en Guinée a également été achevée pour le Fonds commun des produits de base.

IV. PROGRAMMES D'ACTION SPÉCIAUX DE LA FAO

44. Les activités entreprises en Afrique durant l'exercice biennal 1998/99 dans le cadre du Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes (EMPRES) incluent ce qui suit:

45. Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), approuvé par le Sommet mondial de l'alimentation, a centralisé la majeure partie de l'aide de la FAO à de nombreux pays à faible revenu et à déficit alimentaire de la région. À l'heure actuelle, le PSSA est pleinement opérationnel en Afrique dans 30 pays et il est en cours de formulation dans 14 autres. Un rapport global sur le suivi du Sommet mondial de l'alimentation: Programme spécial pour la sécurité alimentaire, est présenté comme document de travail ARC/00/5.

46. Le Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV), une des principales initiatives découlant du Sommet mondial de l'alimentation, a commencé ses activités dans huit pays en 1999 et de nombreux autres sont prévus pour l'an 2000. En aidant à cartographier l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, ce système contribue à concevoir et exécuter des politiques et des programmes appropriés de lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

47. Les activités de CTPD soutenues par la FAO en Afrique ont été entreprises avec succès par RAF, depuis la vingtième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, dans le cadre de programmes CTPD avec la majorité des pays d'Afrique qui ont signé les accords des programmes de partenariat. De plus, RAF a poursuivi la mise en œuvre d'une coopération trilatérale entre des pays d'Afrique, d'autres pays en développement et la FAO, conformément aux dispositions de la coopération Sud-Sud. Les pays concernés pour l'instant sont l'Inde, la Chine, Cuba et le Viet Nam.

V. ORIENTATION FUTURE DU PROGRAMME À LA LUMIÈRE DES DOSSIERS PRIORITAIRES POUR LA RÉGION

a. Le problème

48. Depuis les années 60, la situation de l'alimentation et de l'agriculture en Afrique ne cesse de se détériorer, comme l'indique le recul des disponibilités alimentaires par habitant. Il en résulte une forte incidence de la malnutrition et une situation socio-économique déplorable pour de larges couches de population, nécessitant une aide et des importations alimentaires accrues pour couvrir le déficit entre production vivrière et croissance démographique, qui s'accompagnent d'effets néfastes.

49. Les principaux facteurs responsables des mauvais résultats de l'agriculture africaine sont les obstacles structurels et institutionnels, l'absence de politiques agricoles appropriées, l'insuffisance des mesures d'incitation, le faible taux d'adoption des technologies modernes et la dégradation rapide de la base de ressources naturelles. Par conséquent, la contribution de l'agriculture à la croissance et au développement économiques a baissé sensiblement et aucune transformation structurelle des économies africaines capables de renverser la tendance n'est perceptible.

50. Pour renforcer la sécurité alimentaire et permettre à l'agriculture de jouer un rôle central de moteur de la croissance dans la plupart des économies africaines, tout en préservant et en améliorant la base de ressources naturelles, il faudra une volonté politique et un engagement ferme de la part des États africains qui devront adopter les politiques et les réformes institutionnelles nécessaires et accroître l'affectation de fonds publics à ce secteur.

b. Priorités régionales

51. Par conséquent, les priorités de la région resteront l'accroissement de la contribution de l'agriculture à la croissance et au développement économiques et la préservation de la base de ressources naturelles, afin d'améliorer la sécurité alimentaire du peuple africain.

c. Synthèse et activités

52. Travaillant aus sein d'une équipe multidisciplinaire, en collaboration avec les fonctionnaires nationaux, les partenaires du développement, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les associations d'agriculteurs et les autres associations professionnelles agricoles, les fonctionnaires des bureaux régionaux et sous-régionaux, en consultation avec les divisions du Siège quantifieront les objectifs sectoriels et détermineront les interventions techniques, institutionnelles et de politique générale appropriées. À la demande des États Membres, et en consultation avec les autres partenaires, ils contribueront à préparer des programmes et des projets de développement et des propositions d'investissement.

Les activités proposées pour l'exercice 2000 - 2001 sont les suivantes:

53. Une assistance aux politiques continuera à être fournie pour veiller à ce que l'environnement économique général et le cadre macroéconomique de chaque État Membre soient pris en compte dans les activités proposées par le Bureau régional pour garantir la réalisation des priorités régionales énoncées. La FAO continuera à aider les États Membres à assurer la compatibilité et la cohérence des politiques sectorielles et macroéconomiques.

54. Les États Membres continueront à recevoir une assistance pour la préparation et l'exécution de stratégies et de programmes de sécurité alimentaire appropriés, en collaboration avec les groupements et les instituts économiques sous-régionaux compétents, pour l'élaboration de systèmes d'information en vue de la prévention et de la gestion des crises alimentaires et pour la formulation de politiques visant à renforcer leur intégration dans l'économie mondiale.

55. L'accent sera mis sur le programme prioritaire de la FAO de production alimentaire à l'appui de la sécurité alimentaire pour examiner les questions de dégradation des terres et les effets négatifs sur la production alimentaire et l'amélioration des terres pour renforcer la productivité.

56. L'accent sera mis aussi sur la promotion des techniques et de la formation à la gestion du secteur de la petite hydraulique, sur l'amélioration du fonctionnement des systèmes d'irrigation, ainsi que sur la promotion de politiques hydriques appropriées, qui sont des atouts essentiels pour l'accroissement de la production alimentaire. La participation des communautés rurales à la production animale, surtout en ce qui concerne les espèces à cycle court, sera encouragée.

57. Pour ce qui est de la production végétale et de la protection des végétaux, les activités ci-après seront encouragées: cultures de plein champ et autres systèmes connexes, production intensive de fourrages et de pâturages, protection intégrée contre les ravageurs, mettant l'accent sur les méthodes de formation des agriculteurs dans les écoles de terrain.

58. Les activités rémunératrices contribuent de façon importante à la sécurité alimentaire en zone rurale. Les industries de transformation agricole sur petite échelle basées en zone rurale, produisant des revenus et allégeant le fardeau des femmes, seront encouragées.

59. L'Organisation aidera les États Membres à adopter une gestion participative des forêts naturelles et à développer les produits non ligneux, y compris les ressources de la faune et de la flore, afin de contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique. Dans le cadre du suivi de la CNUED, on continuera à apporter un soutien à la foresterie, en particulier pour l'application des recommandations de l'IPF.

60. L'Étude des perspectives du secteur forestier en Afrique, qui sera terminée durant l'exercice biennal, offrira une évaluation approfondie de la situation générale de la foresterie africaine, ainsi qu'une carte de son évolution future vers le développement durable.

61. En ce qui concerne le secteur des pêches, des mesures seront prises pour relever les niveaux actuels de consommation. On s'efforcera surtout d'accroître la participation des États Membres africains au secteur halieutique dans la région par les mesures suivantes:

62. Les bureaux régionaux et sous-régionaux aideront les États Membres africains à établir de meilleurs systèmes de suivi et de surveillance pour contrôler les aliments et la vulnérabilité nutritionnelle et améliorer la planification et le ciblage de l'aide alimentaire.

VI. CONCLUSION

63. La recherche de la sécurité alimentaire restera la priorité des travaux de la FAO dans la région Afrique pour les décennies à venir. À cet égard, durant le prochain exercice biennal, l'accent sera mis, au niveau des politiques, sur l'aide aux États Membres de la FAO en vue: i) de réévaluer leurs politiques économiques sectorielles, sous-sectorielles et spécifiques à chaque produit et leurs politiques macro-économiques et d'entreprendre des recherches appropriées pour créer des conditions propices à la croissance durable, large et accélérée du secteur alimentaire et agricole; ii) de réexaminer les politiques actuelles d'aide publique au secteur alimentaire et agricole en fonction des réformes des politiques et des institutions et de l'affectation des ressources publiques; iii) de participer activement aux échanges commerciaux internationaux pour promouvoir l'intégration de la région dans l'économie mondiale; et iv) d'élaborer des statistiques agricoles ventilées par sexe pour une programmation et une planification efficaces.

64. Au niveau du programme de terrain, les États Membres recevront une aide pour: i) poursuivre leurs efforts dans les domaines du développement et de l'utilisation des ressources en eau, de la santé et de la production animales, de la production végétale et de la protection des végétaux; ii) traiter des problèmes de dégradation et d'amélioration des terres et des autres ressources naturelles; iii) promouvoir les industries rurales de transformation des produits agricoles sur petite échelle; iv) renforcer les marchés financiers et le crédit rural formel et informel; v) mobiliser un soutien des partenaires du développement en vue de la mise en œuvre des programmes forestiers nationaux dans la région; vi) promouvoir une participation accrue à l'industrie halieutique et développer une aquaculture respectueuse de l'environnement; vii) établir de meilleurs systèmes de suivi et de surveillance permettant de contrôler les aliments et la vulnérabilité nutritionnelle, d'améliorer la planification et le ciblage de l'aide alimentaire, d'adopter une approche aux programmes basée sur les aliments pour faire face aux problèmes de malnutrition globale et de carence en micronutriments et de développer des systèmes d'information pour la prévention et la gestion des crises alimentaires.