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Le porte-musc

Zhang Baoliang

ZHANG BAOLIANG est chercheur à l'institut de recherche animale de la province de Shanxi (Chine).

Capture, domestication et soins : expérience et méthodes chinoises

Le porte-musc (Moschus moschiferus Linnaeus) appartient au genre Moschus de la famille des cervidés, de l'ordre des artiodactyles. On le trouve en Chine, en U.R.S.S., en Mongolie, en Inde, en Birmanie, au Pakistan, au Népal et au Bhoutan.

La Chine a une population assez importante de porte-musc dispersés dans les provinces de Heilongjiang, Shanxi, Quinghai, Sichuan et au Tibet.

Le musc, sécrétion provenant de la glande en forme de sac de ce type de chevrotain mâle a une odeur violente. C'est un précieux ingrédient de la médecine chinoise traditionnelle et il est aussi très apprécié comme épice animale rare. Selon la médecine traditionnelle, le musc a de nombreuses qualités: il peut être utilisé pour rendre plus sensibles tous les organes des sens, pour stimuler la circulation du sang en améliorant l'état des vaisseaux principaux et collatéraux du corps, pour combattre les inflammations et faire tomber la fièvre. La Chine occupe une place de premier rang dans la production mondiale de musc, aussi bien en quantité qu'en qualité. Elle jouit également d'un grand prestige sur le marché international où le musc est utilisé essentiellement en parfumerie. Pendant plus de mille ans, le musc a été obtenu grâce à la chasse au porte-musc sauvage. Mais cette pratique a commencé à menacer l'espèce et donc une ressource naturelle précieuse. C'est pourquoi de nouvelles méthodes ont été adoptées pour empêcher l'extinction des ressources de musc. Outre le renforcement des mesures de protection contre d'éventuels dommages à la faune sauvage et l'organisation rationnelle de la chasse, la Chine a créé. à partir de 1958, un certain nombre de fermes d'élevage de porte-musc dans les zones de Maerkang, Miyalo et Manchuan (Sichuan), dans le comté de Zhenping (Shanxi) et dans la région de Fuziling (Anhui). Au cours des vingt dernières années, l'étude de la plupart des aspects des habitudes de vie, de l'alimentation, de l'aménagement, de la domestication du porte-musc, de l'extraction du musc des animaux vivants et du mécanisme ainsi que du processus normal de sécrétion du musc a progressé.

Capture et transport. Tout au début de l'élevage du porte-musc, tous les animaux étaient à l'état sauvage. Ainsi la méthode de capture revêt une grande importance si l'on veut garantir le taux de survie maximal.

La Chine a une longue tradition de chasse. Les Chinois ont une grande expérience de la capture du porte-musc vivant. Les méthodes les plus courantes sont les suivantes:

· Chasse à courre. Facile, avec moins de risques de blesser le chevrotain et un taux de survie élevé, mais elle nécessite une main-d'oeuvre importante.

· Chasse au collet. Economique et facile, avec un taux élevé de capture. Des dizaines de collets peuvent être installes en même temps. mais le taux de survie est faible.

· Chasse au filet. Plus que la chasse au collet, mais nécessite une surveillance étroite.

· Piégeage. Le taux de survie est idéal, mais il faut une main-d'œuvre abondante.

Le transport du porte-musc exige beaucoup de soins et un sens poussé des responsabilités, faute de quoi l'animal peut facilement mourir en route. Une cage faite de bambou de bois ou de fer, mesurant un mètre de long, 50 cm de large et de 70 à 80 cm de haut, avec une ouverture sur le côté, peut être construite à l'avance. Elle doit contenir du fourrage et de l'eau en suffisance..

Pendant le transport, la cage doit être recouverte d'une toile pour que le chevrotain demeure dans l'obscurité, les pattes libres. Le camion doit procéder lentement et sans heurt et doit aussi être couvert. Une personne doit être chargée de protéger le porte-musc pendant le voyage. En été, il convient de rouler pendant les heures fraîches, tôt le matin et dans la soirée et de se reposer quand le soleil tape.

Si un animal meurt pendant le trajet, il faut s'en débarrasser immédiatement pour éviter les infections.

Elevage et aménagement. Apres la capture, le nouveau milieu du porte-musc diffère fortement de son ancien habitat sauvage. C'est pourquoi il faut en prendre le plus grand soin possible, en insistant sur l'efficacité de l'élevage et de l'aménagement, pour permettre au chevrotain de vivre, grandir, se reproduire et produire normalement du musc.

Les principales instructions à suivre sont les suivantes:

· Mélanger toutes les sortes de fourrages en portions rationnelles.
· Nourrir l'animal à heures fixes, sans varier les quantités, selon un plan régulier.
· Passer progressivement à un fourrage différent le cas échéant.
· Servir de l'eau en suffisance.
· Diviser, si possible, les troupeaux selon le sexe, l'âge et l'état de santé.
· Se montrer gentil et doux, ne jamais effrayer l'animal ou le faire avancer à coups de bâton.

Les porte musc récemment capturés. A l'arrivée à la ferme, mettre le porte-musc récemment capture dans une étable sombre, tranquille et étroite pour lui permettre de se reposer pendant deux heures environ, avant de lui donner une petite ration de son herbe favorite (150 g) et de l'eau fraîche (100 ml).

Pendant les premiers jours lui donner deux petites rations quotidiennes d'herbe et d'eau, le matin et le soir, pour éviter tout trouble dû à la suralimentation. Lorsque l'animal a recommencé à manger et excréter normalement il faut laisser la porte et les rideaux des fenêtres ouverts pendant le jour pour permettre à la lumière de pénétrer Une fois la santé complètement récupérée, laisser l'entrée de l'étable ouverte pendant le jour pour permettre au porte-musc de se déplacer librement et de s'habituer progressivement à vivre en enclos. La nuit, le remettre à l'étable. Les animaux récemment captures peuvent être introduits dans le troupeau après dix jours. Les mêmes méthodes sont utilisées pour les jeunes - de deux mois ou plus - s'ils sont sains. Ceux de moins de deux mois ou en mauvaise santé nécessitent des soins spéciaux. Les installer seuls dans une étable sombre, tranquille, ou simplement les garder dans la cage. Il faut les laisser se reposer pendant deux à trois heures avant de les allaiter. Ils doivent être nourris au biberon ou allaités par des brebis et, chaque fois que possible, confiés à une femelle qui n'a mis bas qu'un petit et a suffisamment de lait. Les faons en lactation devraient tous deux être de la même taille.

Composition du troupeau. On préfère la plupart du temps les enclos aux cages pour l'élevage des porte-musc. C'est pourquoi une sélection minutieuse doit être faite selon l'âge. l'état de santé et le grégarisme, afin de décider s'il convient que le troupeau soit composé de mâles seulement, de mâles et de femelles mélangés ou sur une base polygame. Il faut aussi tenir compte de facteurs tels que le nombre des animaux et la dimension des enclos.

Le mâle. Pour la composition des aliments et le programme d'alimentation, voir tableau 1.

Séparer les jeunes porte-musc des vieux, et les faibles des forts, pour leur propre protection.

Pour empêcher les animaux de se mordre, leur épointer les dents de devant proéminentes à l'aide de ciseaux à couper les os.

Une fois enfermés dans un enclos, les porte-musc réagissent en courant en rond, essayant manifestement de s'échapper, ou commencent à se battre. Si cela arrive, ne pas en transférer certains dans un autre troupeau. Il vaut mieux en retirer quelques-uns à la fois et les maintenir dans des enclos séparés pendant deux ou trois jours avant de les introduire dans d'autres troupeaux.

Pendant la saison de rut et la période de réaction physiologique du musc, prendre des précautions particulières contre les maladies.

Chaque année, sélectionner avant septembre le mâle de reproduction. Etudier les mâles très attentivement avant de faire un choix définitif. Ecarter ceux qui n'ont pas une forte pulsion sexuelle ou ne sont pas aptes aux rapports sexuels, et ceux qui ne peuvent pas féconder les femelles. Ne pas utiliser des mâles trop jeunes, trop vieux ou trop sauvages.

Si dans un troupeau il y a deux chevrotains de reproduction, les utiliser à tour de rôle, pour éviter toute lutte. Lorsque la période de l'accouplement est terminée, tenir l'étalon à l'écart du troupeau le nourrir à part sans modifier son régime alimentaire. On peut recommencer à nourrir le mâle de reproduction avec le troupeau lorsqu'il a récupéré ses forces.

La femelle. Pour le programme d'alimentation, voir tableau 2. Se tenir prêt pour la reproduction à la fin de septembre. Tenir un livre d'élevage pour chaque femelle, calculer correctement le temps de parturition pour faciliter l'exploitation. Après l'accouplement, maintenir la tranquillité du milieu, aménager de plus grands espaces entre les auges, laisser la porte de l'étable toujours ouverte pour empêcher d'éventuels avortements provoqués par la collision des femelles qui se ruent vers la sortie.

Après le troisième mois de gestation, les femelles doivent faire plus d'exercice et prendre plus de soleil, pour renforcer leur santé et accélérer la croissance du foetus. Un mois avant la parturition réduire la quantité de fourrage appétent en fonction de leur état de santé respectif, pour éviter la dystocie due à un engraissement excessif. Cependant, pour les femelles faibles, du fourrage appétent et des soins spéciaux sont nécessaires jusqu'à la mise bas.

Pendant la période de vêlage, inspecter les femelles trois à quatre fois par jour. Suivant leurs symptômes prénatals, placer les primipares et celles qui ont un caractère difficile dans la salle de parturition de un à trois jours avant la date prévue. Maintenir le calme dans cette salle, de manière à ne pas effrayer les femelles en gestation.

Servir de petites quantités d'eau fraîche et de fourrage appétent deux ou trois heures avant la mise bas. Puis, au cours des tout premiers jours, nourrir les femelles plusieurs fois par jour, mais avec des rations plus faibles que d'ordinaire pour empêcher tout risque d'indigestion - leur cavité abdominale encore détendue les pousse à se suralimenter. Cette pratique les aide aussi à digérer leur propre placenta. La quantité de nourriture peut être augmentée deux ou trois jours plus tard. Ne pas nettoyer la salle de parturition pendant la première semaine, pour être sûr que les femelles prendront bien soin de leurs nouveau-nés.

Tableau 1. Ration alimentaire quotidienne du chevrotain porte-musc mâle (g/tête/jour)


Mois

Fourrages ensilés

g

Fourrages grossiers secs

g

Aliments humides

g

Farines

g

Sel minéraux

g

Aliments d'origine animale

ml

Sel (g)

Période préparatoire

Septembre

Mûres 1, Zelkova, laitue, prunes 2, abricots, feuilles de haricots 3, feuilles de dattier, chou chinois, feuilles de patate

550

M. alba,
M. cathayana,
M. mongolica,
Prunus salicina,
Prunus mume,
Prunus. armeniaca

100

Pomme de terre, courge musquée

150

Soja, haricots, velus, maïs, son de blé

100

Farine d'os de seiche, farine d'os, sels minéraux synthétiques

5

Huile de foie de morue

2

1

Octobre

Mûres, feuilles de patate, chou chinois, feuilles de rave, feuilles de haricots, buis, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum, feuilles de betterave, feuilles de pommier

550

Idem

125

Pomme de terre, courge musquées, navets, patate, carottes

150

Idem

125

Idem

5

Idem

2

1

Période de reproduction

Novembre

Chou chinois, feuilles de rave, feuilles de carottes, Coriaria sinica, buis, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum, feuilles de betterave, feuilles de pommier

500

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

6

Idem

2

1

Décembre

Buis, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum, Coriaria sinica

500

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

6

Idem

2

1

Janvier

Buis, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum

500

Idem

150

Pomme de terre, navets, patate, carottes

200

Idem

150

Idem

6

Idem

2

1

Février

Idem

500

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

6

Idem

2

1

Convalescence

Mars

Idem

500

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

4

Idem

1

0,5

Avril

Azalée, sumac de Chine, broussonétie, orme

550

Idem

100

-

-

Idem

150

Idem

4

Idem

1

0,5

Période de sécrétion de musc

Mai

Azalée, sumac de Chine, mûres, broussonétie, Zelkova, prunes, cerises

550

Idem

100

-

-

Idem

100

Idem

3

-

-

0,5

Juin

Mûres, Zelkova, prunes, laitue, feuilles de haricots

550

Idem

75

-

-

Idem

75

Idem

3

-

-

0,5

Période normale

Juillet

Mûres, Zelkova, feuilles de haricots

550

Idem

75

Pomme de terre, courge musquée

150

Idem

75

Idem

3

-

-

0,5

Août

Mûres, Zelkova, feuilles de haricots

550

Idem

75

Idem

150

Idem

75

Idem

3

-

-

0,5

1 Mûres : Morus alba, Morus australis Morus cathayana, Morus mongolica, Coriaria sinica.
2 Prunes : Prunus salicina, Prunus armeniaca, Prunus mume.
3 Feuilles de haricots : soja, gesse à vaches, Phaseolus, haricots rouges, haricots velus.

Tableau 2. Ration alimentaire quotidienne de la femelle (g/tête/jour)


Mois

Fourrages ensilés

g

Fourrages grossiers secs

g

Aliments humides

g

Farines

g

Sel minéraux

g

Aliments d'origine animale

ml

Sel (g)

Période préparatoire

Septembre

Mûres 1, Zelkova, laitue, prunes 2, abricots, feuilles de haricots 3, feuilles de dattier, chou chinois, feuilles de patate

600

M. alba,
M. cathayana,
M. mongolica,
Prunus salicina,
Prunus mume,
Prunus. armeniaca

100

Pomme de terre, courge musquée

150

Soja, haricots, velus, maïs, son de blé

100

Farine d'os de seiche, farine d'os, sels minéraux synthétiques

6

Huile de foie de morue

1

1

Octobre

Mûres, feuilles de patate, chou chinois, feuilles de rave, feuilles de haricots, buis, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum, feuilles de betterave, feuilles de pommier

600

Idem

125

Pomme de terre, courge musquées, navets, patate

150

Idem

125

Idem

6

Idem

1

1

Période de reproduction et de gestation

Novembre

Chou chinois, feuilles de rave, feuilles de carottes, buis, Coriaria sinica, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum, feuilles de betterave, feuilles de pommier

500

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

5

Idem

1

1

Décembre

Buis, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum, Coriaria sinica

500

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

5

Idem

1

1

Janvier

Buis, Euonymus fortunei, Pittosporum glabratum

500

Idem

150

Pomme de terre, navets, patate, carottes

200

Idem

150

Idem

5

Idem

1

1

Février.

Idem

500

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

5

Idem

1

1

Mars

Idem

550

Idem

150

Idem

200

Idem

150

Idem

6

Idem

1

1

Avril

Azalée, sumac de Chine, broussonétie, orme

550

Idem

100

-

-

Idem

125

Idem

6

Idem

2

1

Période de mise bas et d'allaitement

Mai

Azalée, sumac de Chine, mûres, broussonétie, Zelkova, prunes, cerises

600

Idem

75

-

-

Idem

125

Idem

6

Idem

2

1

Juin

Mûres, Zelkova, prunes, laitue, feuilles de haricots

600

Idem

75

-

-

Idem

125

Idem

6

Idem

2

0,5

Juillet

Idem

600

Idem

75

Pomme de terre, courge musquée

150

Idem

100

Idem

6

Idem

2

0,5

Août

Idem

600

Idem

75

Idem

150

Idem

100

Idem

6

Idem

2

0,5

1 Mûres : Morus alba, Morus australis Morus cathayana, Morus mongolica, Coriaria sinica.
2 Prunes : Prunus salicina, Prunus armeniaca, Prunus mume.
3 Feuilles de haricots : soja, gesse à vaches, Phaseolus, haricots rouges, haricots velus.

Lorsque les opérations de nettoyage commencent, mettre les faons dans une autre salle ou relâcher simplement les femelles, pour éviter que les petits ne soient piétinés. Quelquefois les femelles allaitantes s'affaiblissent et perdent du poids. Dans ce cas, il faut les nourrir à part avec leur herbe favorite et leur donner des rations supplémentaires de fourrage nutritif.

Les jeunes. Tenir la salle de parturition chaude et sèche, à l'abri des courants d'air. Elle devrait être assez spacieuse pour que les faons soient séparés des femelles au besoin. Ne pas toucher les nouveau-nés avant qu'ils n'aient sept jours, sinon les mères risquent d'abandonner leurs petits si ceux-ci dégagent une odeur qui leur est inconnue. Le cas échéant, confier les petits délaissés à des nourrices ou à des brebis allaitantes, ou les nourrir au biberon.

Les faons commencent à manger de l'herbe d'eux-mêmes après 15 jours; il faut leur donner de l'herbe très fraîche et très tendre ainsi que du fourrage nutritif spécial pour faciliter une saine croissance.

Le sevrage est une période cruciale dans l'élevage du jeune porte-musc.

L'utilisation de méthodes incorrectes peut provoquer de nombreux décès

Le sevrage doit avoir lieu trois mois après la naissance. Les faons doivent être marqués un mois avant et la blessure doit être complètement cicatrisée.

Les jeunes peuvent être séparés de leur mère tous ensemble, ou progressivement, en éloignant un petit groupe à la fois. Les faons doivent de préférence demeurer dans les anciens enclos et, de toute façon, ils ne doivent pas être introduits dans les troupeaux avant d'avoir atteint un an.

Comme nous l'avons vu, leur seule source d'alimentation étant le fourrage, ils doivent recevoir leur aliment préféré, de première qualité. Les jeunes malades ou faibles seront nourris à part, pour être sûr qu'ils passeront l'hiver sans complication.

Domestication. La domestication du porte-musc dans des conditions artificielles est totalement différente de celle qui s'effectue dans l'habitat naturel de l'animal. Dans l'élevage du porte-musc, la domestication signifie modifier la nature sauvage et les habitudes des chevrotains grâce à l'action de l'homme, et réussir à les maîtriser. Cela peut se faire sur une base individuelle en agissant sur chaque porte-musc, ou en groupe: il s'agit alors de modifier leur caractère peu sociable, en les introduisant directement dans des troupeaux.

D'une manière générale, il est plus facile d'apprivoiser chacun d'eux avant de les introduire dans un troupeau alors qu'à la suite de la domestication de groupe le caractère individuel de chaque animal peut être encore amélioré. C'est pourquoi il s'agit là de deux méthodes qui se complètent.

Domestication individuelle. Essayez d'approcher et de caresser le jeune animal âgé d'une semaine, deux ou trois fois par jour. La durée, chaque fois, devrait être déterminée d'après la réaction de l'animal. N'agissez pas avec précipitation, limitez-vous à le caresser et à le tapoter légèrement.

Ceux qui réagissent bien à ce traitement peuvent être conduits à la longe dans l'enclos. Une fois qu'ils s'y sont complètement adaptés, ils peuvent être rassemblés en troupeau en pleine campagne. Ce faisant, les porte-musc ne s'échapperont jamais. Au contraire. ils se déplaceront librement, mangeront ce qu'ils veulent et retourneront à leurs propres enclos.

Domestication de groupe. Divisez les jeunes animaux sevrés en différents troupeaux. Donnez-leur des rations fixes de nourriture, à intervalles réguliers et toujours au même endroit, de manière qu'ils vivent en bonne intelligence lorsqu'ils mangent et se reposent ensemble. A œ moment, on peut passer à l'étape suivante, en lançant, par exemple, un certain signal acoustique pour développer leur sens de ralliement. Pendant toute cette période, essayez de les habituer à divers stimuli externes, de manière qu'ils restent calmes à tout moment et perdent leur peur de l'imprévu.

Prévention et traitement des maladies. Ils sont indispensables à l'élevage du porte-musc car les maladies sont difficiles à éviter dans des conditions artificielles. A cet égard, il convient d'accorder la priorité à la prophylaxie, plutôt que le contraire. Il existe des dizaines de maladies courantes, telles que rhinite catarrhale, pneumonie, hyperémie et hémorragie pulmonaire, indigestion, gastro-entérite, constipation, cystite, néphrite, ostéomalacie, rachitisme, empoisonnement causé par la patate douce pourrie, intoxication par le sel, abcès, fractures, traumatismes, dystocie et trichomonas, etc.

Les mesures prophylactiques suivantes devraient être adoptées pour diminuer l'incidence des maladies.

· Renforcer la santé de l'animal.

· Contrôler régulièrement la vitalité, le poil, la température, la membrane muqueuse visible, l'haleine, la rumination, les excréments et l'urine, etc.

· Stériliser régulièrement les enclos et les ustensiles.

· Effectuer des examens médicaux pour déceler les maladies parasitaires.

· Eliminer les moustiques, les mouches et les rats.

Choix du lieu d'élevage. Le choix de l'emplacement approprié pour élever les porte-musc est très important. Si le site n'est pas idéal, la production et les expériences scientifiques seront compromises. C'est pourquoi une enquête générale sur les conditions naturelles et sociales est des plus nécessaires pour garantir que l'emplacement choisi soit conforme aux exigences. Les principales d'entre elles sont les suivantes:

· Zone montagneuse, hautes terres ou plaine (400 m - 2 600 m d'altitude) avec vaste terrain sans aspérités. L'eau de pluie peut s'écouler facilement. Du côté sous le vent, ensoleillement et sol dur.

· La température ne doit pas varier beaucoup entre le jour et la nuit. Climat humide et frais en été.

· Zones avec approvisionnement alimentaire suffisant, telles que forêts, zones agricoles ou zones de cultures maraîchères.

· Approvisionnement en eau potable, tel que puits, fontaines ou eau courante. L'eau des fleuves devrait être traitée spécialement avant d'être utilisée.

· Moyens de transport.

· Fourniture d'électricité.

· Eloignement des zones résidentielles, des mines, écoles, hôpitaux ou autres fermes d'élevage.


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