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Éditorial

Le Plan d'action forestier tropical et la foresterie à l'appui d'un développement viable

En ouvrant la 8e session du Comité FAO de la mise en valeur des forêts dans les tropiques, qui a siégé à Rome au milieu de septembre 1987 (voir «Le monde forestier»), M. D.J. Walton, Directeur général adjoint de la FAO, a établi un parallèle entre la situation de la foresterie aujourd'hui et celle de l'agriculture pendant les années 70. C'est seulement lorsque les responsables extérieurs au secteur agricole se sont rendu compte du coût social et économique de l'abandon de ce secteur que les choses ont commencé à changer.

La sensibilisation des décideurs des autres secteurs à l'importance de la foresterie pour un développement viable est un thème sur lequel M. Walton revient sans cesse, au cours de l'entretien qu'il a accordé à Unasylva au sujet des objectifs et des résultats de la Conférence sur les forêts tropicales, qui s'est tenue en juillet dernier à Bellagio (Italie). Dans sa déclaration finale, la Conférence de Bellagio a appuyé le plaidoyer du Plan d'action forestier tropical invitant tous les gouvernements à intégrer plus complètement le secteur forestier dans leurs plans et budgets nationaux de développement.

En quoi est-ce nouveau, pourrait-on demander. N'est-ce pas ce que réclament les forestiers depuis des années?

Ce qui est nouveau, c'est que la plupart des participants à Bellagio n'étaient pas des forestiers. C'étaient des responsables politiques, des directeurs d'organismes d'aide au développement et de financement, des dirigeants d'agences nationales de planification et de développement, des décideurs n'appartenant pas au secteur forestier. Invités par la FAO, le Programme des Nations Unies pour le développement, la Banque mondiale, l'Institut pour les ressources mondiales et la Fondation Rockefeller, ils sont arrivés à la conclusion que la foresterie n'a pas reçu l'attention qu'elle mérite dans le monde en développement, et ils ont décidé de se réunir de nouveau au bout d'un an pour étudier les recommandations spécifiques que prépare actuellement une équipe internationale.

Entre-temps, la FAO et d'autres organismes s'occupent de préparer un plan d'action forestier tropical pour la région Amérique latine et Caraïbes, qui fait l'objet d'un article dans le présent numéro. Là encore, on se soucie au premier chef de faire passer le message aux plus hautes instances politiques et aux responsables de la planification.

Les organisations qui ont parrainé la réunion de Bellagio ont publié une brochure d'information pour mobiliser les non-forestiers à l'appui du Plan d'action forestier tropical. Les quatre déclarations ci-après, tirées de cette brochure, décrivent de façon éloquente l'essence même de ce Plan.

«Le processus de déboisement et de dégradation des forêts peut être enrayé et éventuellement inversé. Des décennies d'expérience ont démontré qu'il existe des moyens efficaces de résoudre ces problèmes et de combattre la pauvreté rurale sous-jacente à la crise des forêts tropicales.»

Edouard Saouma, Directeur général, FAO

«Nous souhaitons que ce plan stimule les engagements financiers des dirigeants des pays en développement et des pays industrialisés, des organisations d'aide au développement et du secteur privé aux fins de promouvoir un effort collectif vaste et coordonné pour la sauvegarde des ressources forestières tropicales.»

Barber B. Conable, Président, Banque mondiale

«Les dommages écologiques, le déclin de la productivité agricole et les souffrances humaines qu'affrontent aujourd'hui les pays en développement pourraient être atténués ou en grande partie évités si les responsables prenaient un engagement politique ferme en faveur de la conservation et du développement des forêts.»

William Draper, Administrateur, PNUD

«Le Plan d'action forestier tropical ne concerne pas seulement les arbres, il concerne aussi les gens et leurs perspectives d'une vie meilleure. La société ne peut plus se permettre de laisser encore endommager et dégrader les forêts tropicales du monde.»

James Gustave Speth, Président, Institut pour les ressources mondiales

Ce n'est pas seulement par leur contenu, mais par le fait qu'elles émanent de personnalités extérieures au secteur forestier, que ces déclarations sont importantes. Elles donnent à espérer que le message sera entendu et que le rôle de la foresterie à l'appui d'un développement viable ne tardera pas à se renforcer, non seulement dans les tropiques mais dans tout le monde en développement.


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