Les pertes de qualite

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Les critères de qualité sont très variés et concernent autant l'aspect extérieur, la forme, la taille, que l'odeur et le gout. On ne peut, à ce sujet, oublier les considérations culturelles qui imprègnent les régimes et les habitudes alimentaires.

La propreté et le bon état sanitaire d'un produit sont des qualités premières sur le marché. En soulevant une poignée de grains dans un sac, par exemple, un commerçant a tôt fait de voir s'il se dégage de la poussière farineuse et d'en déduire qu'elle provient ou non d'une infestation par les insectes. De la même façon, une mauvaise odeur peut lui faire soupçonner des attaques de rongeurs, que pourra confirmer la présence d'excréments et de poils de rats ou de souris.

Les pertes de qualité se traduisent donc par une diminution de valeur marchande du produit. Ces pertes ne sont quantifiables qu'à condition que des critères ou standards de qualité aient été préalablement établis.

Les pertes de qualite

Sur la base de critères objectifs, on peut évaluer la qualité des produits à l'aide de tests, de mesures et d'analyses de laboratoire d'une certaine complexité.

Nombre des critères adoptés se basent sur l'évaluation de paramètres liés à l'état physique et aux qualités alimentaires, nutritives et germinatives des grains.

Dans différents pays, les classements qualitatifs se basent sur le principe général selon lequel les grains doivent être "sains, loyaux, marchands et sans flair".

On trouve sous-entendus dans cette définition les principaux critères adoptes pour apprécier la qualité d'un lot donné de grains; entre autres:

- la teneur en eau: appropriée à la conservation ou aux manutentions ultérieures du produit;

- la couleur: homogène et propre au type de produit considéré;

- l'odeur: elle ne doit laisser supposer aucune transformation biochimique en cours;

- la propreté: elle est indiquée par le taux d'impuretés, dont la valeur doit être conforme aux standards de qualité établis;

- l'infestation: on doit constater l'absence d'insectes ou autres organismes vivants.

Généralement, les critères concourant à définir la qualité des produits sont multiples et tiennent compte aussi d'aspects culturels liés aux habitudes alimentaires des populations. Au Sénégal, par exemple, les brisures de riz sont très appréciées des consommateurs; de ce fait, le taux de brisures, comme paramètre de qualité du riz, a évidemment moins d'importance que dans d'autres contextes.

Les pertes de qualité sont principalement dues aux contraintes mécaniques que subit le produit, à l'action de ravageurs (insectes, rongeurs) et de micro-organismes (moisissures) ou aux transformations chimiques se produisant à l'intérieur des grains sous l'effet des conditions ambiantes (température, humidité, durée du stockage).

Ces pertes peuvent se produire à toutes les phases du processus de production, et plus particulièrement pendant le stockage.

Pertes dues à l'état physique

Elles dépendent de l'état physique des grains lors d'une phase donnée du système après-récolte.

Les caractéristiques physiques dont on tient généralement compte pour évaluer l'incidence de ces pertes sont les suivantes: forme et taille des grains, degré d'humidité, présence d'impuretés (grains étrangers, germés, brisés, avariés ou endommagés, pierres, terre, déchets végétaux, fragments de verre ou de métal, poils ou excréments d'animaux, etc.), degré d'infestation par des insectes ou des microorganismes.

Pertes dues à l'altération des qualités alimentaires

Ces pertes, importantes surtout lorsque les grains sont destinés à la consommation humaine, dépendent de l'altération des caractères organoleptiques (aspect, goût, odeur), du degré d'innocuité du produit (absence de produits toxiques tels que toxines, résidus de pesticides, etc.), et de l'altération du contenu en vitamines, protéines, lipides, glucides et autres éléments nutritifs importants.

Pertes dues à l'altération des propriétés germinatives

Si l'on désire avoir des semences commercialisables, les grains doivent présenter des propriétés germinatives inaltérées. Celles-ci peuvent être définies par la vitesse et le pourcentage de germination, la vigueur (capacité de résister aux "stress"), la vitesse de croissance des plantules et l'absence d'anomalies des plantes ainsi obtenues.

L'altération de ces propriétés, en provoquant une diminution de l'aptitude à germer des grains, entraîne des pertes de production.

Les pertes economiques

Les pertes economiques

A une réduction des quantités ou des qualités des grains correspond une perte commerciale, appréciable en termes monétaires.

Mais au-delà de ces pertes économiques directes, l'évaluation des pertes doit aussi tenir compte d'un certain nombre de facteurs (systèmes productifs, temps et méthodes de travail, infrastructures, modèles organisationnels, mécanismes du crédit, etc.) qui, à l'intérieur du système après-récolte, peuvent entraver la croissance de la production et des revenus. Ce point peut être illustré par quelques exemples.

L'adoption de systèmes mécanisés ou semi-mécanisés peut entraîner pour certaines opérations (récolte, battage, séchage, etc.) une réduction de la durée du travail, et par là même permettre une augmentation des productions, la main-d'oeuvre étant plus disponible et les parcelles mieux exploitées.

Sur le plan commercial, si le réseau de transports est insuffisant, le producteur peut être dans l'impossibilité de vendre les produits en temps voulu et aux endroits où les prix du marché sont les plus attractifs. Le fait de devoir renoncer à un gain possible est sans nul doute une perte en termes monétaires.

Pour un agriculteur, ne pas avoir la possibilité de conserver les produits en toute sécurité dans des structures de stockage, peut l'obliger à vendre sa production immédiatement après la récolte, et donc le mettre dans l'impossibilité de profiter des prix du marché lorsqu'ils sont les plus attractifs. Encore une fois, le manque à gagner est une perte économique pour l'agriculteur.

Les conséquences de tout cela dépassent souvent les pertes monétaires individuelles: elles affectent la production et l'économie nationale tout entière.


La recolte

Définition

La récolte est l'opération qui consiste à recueillir la ou les parties utiles de la plante.

C'est une intervention volontaire de l'homme, s'effectuant au moment où tous les éléments nutritifs se sont développés et où les parties comestibles ont atteint le degré de maturité approprié aux traitements qui suivront.

Maturité physiologique

En général, on entreprend la récolte 10 à 15 jours environ après que les grains ont atteint la maturité physiologique.

A cette période (état de maturité) les grains présentent une certaine teneur en eau et des caractéristiques physiques particulières.

Pour effectuer la récolte au moment le plus propice, il faut donc tenir compte non seulement de la durée des cycles végétatifs (qui diffèrent selon les variétés), mais aussi de l'état de maturité des grains.

Le tableau suivant indique les teneurs en eau considérées comme appropriées pour que la récolte se fasse dans de bonnes conditions, et les éléments caractéristiques permettant de s'assurer que les grains ont atteint la maturité physiologique.

GRAINS HUMIDITE CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
Riz 22-28% Panicules penchées, enveloppes (balles) jaunies,grains complets, ni trop mûrs (fendillés), ni verts.
Maïs 23-28% Rafles presque sèches, grains durs et vitreux résistant à l'éraflure de l'ongle, point noir dans le caryopse.
Sorgho 20-25% Tiges et feuilles desséchées, grains durs résistant à l'éraflure de l'ongle et relativement vitreux selon la variété cultivée.
Haricots 30-40% Gousses mûres et jaunies mais non encore ouvertes.
Arachides 30.35% Feuilles jaunies, parois des gousses séchées et pellicules des grains se détachant facilement.
Tournesol 9-10% Feuilles supérieures sèches et fleur fanée.

La récolte peut néanmoins être faite à un moment où les grains, à cause des conditions climatiques et bien qu'ayant atteint la maturité physiologique, ont une teneur en eau supérieure ou inférieure aux valeurs indiquées ci-dessus.

Evidemment, plus la teneur en eau des grains est élevée au moment de la récolte, plus élevés sont les risques de pertes dues aux moisissures, aux insectes et à la germination. De même, plus longtemps les grains resteront au champ (pour favoriser le séchage du produit), plus grands seront les risques de pertes par chute spontanée des grains, ou par attaques d'oiseaux, de rongeurs et d'autres ravageurs.

Operations de recolte

On peut effectuer les opérations de récolte à la main, à l'aide de simples outils agricoles, ou par des systèmes mécanisés.

Le choix du degré de mécanisation à adopter dépend des prévisions d'emploi des machines.

Le choix du système mécanisé doit être justifié par l'estimation des surfaces à récolter annuellement et par l'analyse coûts-bénéfices.

La récolte du riz

On ne récolte cette céréale qu'une fois la maturation des grains achevée, et après avoir procédé, deux ou trois semaines auparavant, à l'assèchement de la rizière.

En effet, une coupe prématuree du riz entrave l'achèvement de la maturation du grain, et peut occasionner de graves pertes qualitatives du produit.

En outre, il est important que la récolte se fasse lorsque le taux d'humidité des grains est approprié. Un excès d'humidité des grains peut causer de gros problèmes au cours des traitements suivants, en favorisant l'altération des qualités finales du riz.

Par contre, un taux d'humidité trop bas peut provoquer l'égrenage des panicules au moment de la coupe, entraînant des pertes importantes de produit.

Récolte à la main

La récolte à la main s'effectue à l'aide d'une faucille ou d'une faux; on coupe les épis de riz à 20-30 cm environ du sol.

Une fois les épis de riz coupés, on les laisse sécher sur les chaumes pendant deux ou trois jours.

A titre indicatif, on compte environ -80-160 heures d'ouvrier par hectare (10-20 journées d'ouvrier par hectare) comme durée moyenne de récolte manuelle du riz.

Dans certaines régions tropicales, l'usage consiste, encore aujourd'hui, à ne récolter que les panicules, à l'aide d'un couteau, dans ce cas, les épis de riz sont coupés à 30-50 cm sous les panicules.

Par rapport à la récolte à la main, avec une faucille ou une faux, cette méthode exige environ 175% de main-d'oeuvre supplémentaire.

Récolte mécanisée

La récolte manuelle du riz, encore relativement courante surtout dans les zones tropicales, est de plus en plus souvent remplacée par la récolte mécanique, réalisée à l'aide de moissonneuses-batteuses.

Les moissonneuses-batteuses sont des machines qui effectuent à la fois la coupe, le battage et le pré-nettoyage du riz.

Généralement automotrices, les moissonneuses batteuses disposent d'organes de coupe, de chambre de battage composée d' un tambourbatteur tournant (à dents) et d'un contre-batteur fixe, et de dispositifs pour le nettoyage du paddy.

La construction de ces machines relève principalement de deux conceptions: japonaise et occidentale.

Selon leurs caractéristiques de construction (largeur de coupe), la capacité de travail de ces machines peut varier entre 2 et 15 heures par hectare (h/ha).

Certaines estimations indiquent pour ces machines des rendements allant de 350 à 800 kg par heure (kg/h) de paddy, avec des pertes en grains inférieures à 3%.

Les moissonneuses-batteuses de conception occidentale sont des machines de grandes dimensions avec des barres de coupe qui peuvent atteindre 4-5 mètres de longueur.

Selon leurs caractéristiques de construction et les conditions de récolte (rizières bien drainées, parcelles suffisamment longues, etc.), la capacité de travail de ces machines peut atteindre entre 1 et 1,5 h/ha, pour un emploi global de main-d'oeuvre d'environ 2,7-4,5 heures par hectare (h/ha).

L'emploi de moissonneuses-batteuses présente un avantage économique à partir d'une récolte minimum de 70 hectares par an.

Outre les moissonneuses-batteuses, on utilise aussi pour la récolte du riz les andaineuses et les moissonneuses-lieuses.

Les andaineuses sont des machines qui effectuent uniquement la coupe et la décharge latérale du paddy.

Ces machines, dont la capacité de travail théorique varie de 4 à 8 h/ha, présentent l'inconvénient d'exiger une abondante main d'oeuvre (100 à 200 h/ha) pour les opérations de mise en gerbes et de liage manuel du paddy.

Les moissonneuses-lieuses sont des machines qui effectuent à la fois la coupe, la mise en bottes et la décharge du paddy.

Equipées d'une barre de coupe et d'un dispositif de mise en bottes et de liage, ces machines fournissent de bonnes prestations même dans le cas de récolte versée (20º-30º. par rapport au sol).

Selon leurs caractéristiques de construction (nombre de rangs, largeur de coupe), la capacité de travail de ces machines peut varier de 5 à 20 h/ha, les pertes de grain étant inférieures à 2%.

La récolte mécanique du riz présente de toute façon quelques problèmes.

Par exemple, les machines doivent souvent travailler sur des terrains boueux de faible partance. C'est pourquoi les moissonneuses-batteuses sont généralement montées sur chenilles, et non pas sur roues, de façon à permettre les opérations de récolte même sur des terrains particulièrement humides.

Lors de la récolte, les panicules de riz ne se présentent pas droites, mais recourbées vers le bas. Pour éviter des pertes excessives, il faut donc disposer les machines de façon à ce que la coupe des épis ait lieu à environ 30 cm du sol: ce qui oblige évidemment à traiter de grosses quantités de paille.

Les enveloppes du riz contiennent de la silice, ce qui confère au produit un pouvoir abrasif élevé et provoque une usure rapide des parties mécaniques des machines.

La récolte du maïs

On peut récolter le mais lorsqu'est terminé le processus d'accumulation des substances nutritives dans les grains (maturité physiologique).

En général, la récolte de cette céréale se fait à la main (récolte en épis) ou au moyen de systèmes mécanisés (récolte en épis ou en grains).

Récolte à la main

Lorsque le maïs parvient à sa maturité physiologique, la teneur en eau des grains peut atteindre jusqu'à 37-38%.

C'est pourquoi, avant de procéder à la récolte à la main des épis, on pratique souvent le pré-séchage du maïs sur pied dans le champ.

Les techniques généralement employées pour cette opération sont les suivantes:

- laisser les épis sur la plante entière, telle qu'elle s'est développée;

- casser les tiges des plantes ou les épis de telle sorte que ceux-ci aient la pointe tournée vers le bas; cette pratique est fréquente en Amérique du Sud où elle est appelée "doblado";

- couper la partie supérieure des plantes pour favoriser l'exposition des épis au soleil.

Les techniques de pré-séchage au champ sont assez répandues, mais comportent des risques importants de perte de produit, surtout si les variétés cultivées sont particulièrement sensibles à l'action de facteurs climatiques defavorables (pluie, humidité de l'air, etc.) et de ravageurs (insectes, oiseaux, rongeurs, etc.).

De plus, la durée des opérations de pré-séchage au champ réduit les possibilités d'exploitation des parcelles.

Pour récolter le maïs à la main, on sépare les épis du reste de la plante, sans utiliser d'outils agricoles particuliers.

A titre indicatif, la durée moyenne de la récolte à la main du mais varie entre 120 et 200 heures d'ouvrier par hectare (15-25 journées d'ouvrier par hectare).

La récolte des épis peut être accompagnée de l'épanouillage (à la main ou à la machine) c'est-à-dire de l'élimination des spathes recouvrant les épis.

Cette opération, qui s'effectue à la main, nécessite environ 130 heures d'ouvrier par hectare (environ 16 journées d'ouvrier par hectare).

On considère que la récolte du mais à la main peut se pratiquer pour des cultures ne dépassant pas 12 hectares, à condition que le climat et la disponibilité de main-d'oeuvre le permettent.

Récolte mécanisée

La récolte mécanisée du mais se fait à l'aide de cueilleursépanouilleurs, de cueilleurs-égreneurs ou de moissonneuses-batteuses.

On emploie encore, mais de moins en moins souvent, de simples cueilleurs (corn-snappers) qui font uniquement la récolte des épis.

Les cueilleurs-épanouilleurs (corn-pickers) sont des machines qui effectuent simultanément les opérations de récolte et d'épanouillage des épis.

Celles-ci sont donc équipées de dispositifs de cueillette, de tables d'épanouillage et d'organes de chargement.

Généralement accouplés à une remorque pour le transport des épis cueillis, les cueilleurs-épanouilleurs à un ou deux rangs peuvent être du type tracté, porté, ou automoteur.

La capacité de travail de ces machines peut varier de 1,6 à 3,45 h/ha, avec 75 à 80% d'épis complètement épanouillés, et des pertes totales de grain inférieures à 4,5%.

Deux opérateurs sont généralement nécessaires au fonctionnement de ces machines (conducteur et ouvrier).

L'emploi de cueilleurs-épanouilleurs à un rang présente un avantage économique à partir d'une récolte minimum de 25-30 hectares par an; pour les machines à deux rangs, la récolte minimum doit être de 30-60 hectares.

Les cueilleurs-égreneurs (corn-shellers) sont des machines semblables, sur le plan de la construction, aux cueilleurs-épanouilleurs, mais qui possèdent en plus un dispositif d'égrenage et de nettoyage des grains.

Ces machines peuvent donc effectuer simultanément les opérations de récolte, d'épanouillage, d'égrenage des épis et de pré-nettoyage des grains.

Parfois accouplés à une remorque pour le transport des grains récoltés, les cueilleurs-égreneurs à un ou deux rangs peuvent être du type tracté ou porté.

Le type automoteur, à deux, trois et quatre rangs, est toutefois le plus répandu, car ses performances sont supérieures à celles des modèles tractés précédemment indiqués.

La capacité de travail de ces machines est comparable à celle des cueilleurs-épanouilleurs, avec des pertes en grains inférieures à 3-4%.

Il existe une autre machine capable d'effectuer simultanément les opérations de récolte, d'épanouillage, d'égrenage et de nettoyage du maïs: c'est la moissonneuse-batteuse.

Les moissonneuses-batteuses pour le mais sont des machines dérivées des moissonneuses-batteuses pour le blé auxquelles ont été apportées des modifications appropriées aux organes de coupe et au dispositif de battage.

Encore qu'elle dépende des conditions de récolte et de la forme et des dimensions des parcelles, la capacité de travail de ces machines peut varier entre 0,8 et 1,2 h/ha dans le cas de machines à six rangs traitant l'ensemble de la plante, et entre 0,4 et 0,6 h/ha dans le cas de machines à six rangs ne traitant que les épis.

Les pertes globales de grain, le plus souvent imputables au dispositif de coupe, dépassent rarement 3%.

Deux opérateurs sont généralement nécessaires au fonctionnement de ces machines.

L'utilisation de moissonneuses-batteuses, ainsi que de cueilleurségreneurs, présente un avantage économique à partir d'une récolte minimum de 40-75 hectares par an.

La récolte du sorgho grain

La récolte du sorgho s'effectue, à la main ou à l'aide de systèmes mecanisés, lorsque les grains sont bien mûrs.

Récolte à la main

La récolte à la main s'effectue en coupant les panicules de grains ou les plantes de sorgho, avec des machettes ou des faucilles.

Une fois que les épis de sorgho sont coupés, on les laisse pré-sécher sur l'aire ou en gerbes sur le champ.

A titre indicatif, la durée moyenne de récolte manuelle du sorgho varie entre 120 et 160 heures d'ouvrier par hectare (15-20 journées d'ouvrier par hectare).

Récolte mécanisée

Lorsque la maturité physiologique est atteinte, le sorgho peut présenter une teneur en eau d'environ 35%. Toutefois, la récolte mécanisée ne peut s'effectuer efficacement que lorsque le degré d'humidité est inférieur à 20-25%.

La récolte mécanisée nécessite l'utilisation de moissonneuses-batteuses, équipées d'organes de coupe et de dispositifs de battage.

Ces machines, dont la capacité de travail varie de 0,8 à 1,5 h/ha, semblent mieux adaptées à la récolte de variétés naines et, de préférence, à faible développement de pailles.

La récolte du haricot

Pour obtenir un produit sec, on effectue la récolte, à la main ou à l'aide de machines, lorsque les gousses sont bien mûres mais pas encore ouvertes.

Récolte à la main

Pour récolter les haricots à la main, on arrache les plantes et on les laisse pré-sécher au soleil.

On effectue souvent cette opération tôt le matin, lorsque l'humidité de la nuit limite les risques de voir les grains sortir des gousses.

Dans certains pays, avant la récolte, les plantes sont traitées aux defoliants chimiques. Ce traitement a pour but d'accélérer le séchage des plantes et de réduire la quantité de matière végétale, afin d'éviter un ralentissement des opérations de battage.

A titre indicatif, la durée moyenne de coupe des plantes à la faucille varie de 80 à 100 heures d'ouvrier par hectare (10-12,5 journées d'ouvrier par hectare).

Récolte mécanisée

La récolte mécanisée du haricot, plus répandue dans les pays à technologie avancée, s'effectue généralement à l'aide de moissonneusesbatteuses à blé, auxquelles ont été apportées des modifications appropriées.

Ces machines, dont la capacité de travail varie de 0,9 à 1,1 h/ha, présentent toutefois l'inconvénient de n'opérer efficacement que sur des parcelles assez vastes, nivelles et désherbees, plantées de variétés naines, dressées, et arrivant simultanément à maturité.

La récolte de l'arachide

La récolte de l'arachide, effectuée à la main ou à la machine, comprend essentiellement les opérations suivantes:

- soulevage: coupe, à une profondeur de 6-15 cm sous terre, du pivot racinaire, ameublissement de la terre autour du pied de la plante et soulevage de la plante;

- secouage: élimination des restes de terre encore attachés aux gousses et préparation des plantes pour le pré-séchage, voire le séchage;

- battage: séparation des gousses et des fanes.

Il est toutefois très difficile de distinguer le moment le plus propice à la récolte de l'arachide. En effet, aucune manifestation ou caractéristique physique particulière ne permet d'établir avec une certitude totale le moment où la plante a atteint sa maturité physiologique.

Pour des variétés du groupe "Virginia", le moment le plus favorable pour effectuer la récolte est indiqué par la dessiccation des tiges, la chute des feuilles jaunies et la coloration brun foncé de la partie interne de la coque.

Par contre, dans les variétés "sans dormante, l'arachide est prête pour la récolte lorsque 2% des pieds présentent une germination.

Une récolte trop tardive se solde inévitablement par des pertes de produit, car lorsque l'on arrache les plantes, de nombreuses gousses restent dans le terrain devenu désormais excessivement dur.

Si, au contraire, la récolte est trop précoce, les opérations de séchage sont plus difficiles et plus urgentes, et la qualité du produit final est compromise.

Comme il est indispensable d'abaisser rapidement la teneur en eau jusqu'à des valeurs avoisinant 15%, l'on doit en outre éviter, après l'arrachage des plantes, de les mettre ou de les laisser en tas lorsqu'elles sont encore vertes ou mouillées par la pluie.

Récolte à la main

Les opérations de récolte manuelle s'effectuent à l'aide d'un outil permettant de couper le pivot et de soulever la plante.

Une fois arrachée, la plante est secouée et libérée des résidus de ter re encore attachés aux gousses, puis on la laisse sur le sol à ressayer.

Au bout d'un maximum de deux jours, les plantes d'arachide sont rassemblées en meules ou placées sur des perroquets, afin de favoriser le pré-séchage, voire le séchage, du produit.

A titre indicatif, les opérations manuelles d'arrachage et de mise en meule des plantes nécessitent environ 80-150 heures de travail par hectare.

Récolte en culture attelée

En culture attelée, lors de la récolte, le soulevage des plantes d'arachide s'effectue à l'aide d'instruments de culture appropriés tirés par des animaux.

Deux personnes sont nécessaires pour effectuer la récolte en culture attelée: l'une pour l'attelage et l'autre pour l'arrachage des plantes.

En utilisant des souleveuses au lieu d'effectuer la récolte à la main, on réduit généralement la durée du travail d'environ vingt heures.

Récolte mécanisée

De nombreux systèmes mécanisés sont disponibles pour la récolte des arachides.

Le choix du système à adopter dépend de plusieurs facteurs: caractéristiques du terrain, variétés cultivées, conditions climatiques locales, proximité d'installations de séchage et de structures de stockage, etc.

Selon le type de machine choisi, on peut donc effectuer la récolte des arachides en exécutant une opération à la fois ou simultanément plusieurs des opérations décrites précédemment.

C'est ainsi que l'on a des souleveuses, des souleveuses-secoueuses et des ramasseuses-batteuses.

La récolte avec les souleveuses pour tracteurs est réalisée à l'aide d'un système de lames montées sur un bâti, lesquelles coupent les pivots et soulèvent les plantes.

Quant aux souleveuses-secoueuses, outre le soulevage, elles extirpent les plantes et les débarrassent de la terre.

Lorsqu'elles sont équipées d'un dispositif pour la mise en andain des plantes, ces machines sont appelées souleveuses-secoueuses-andaineuses.

A titre indicatif, l'arrachage et la mise en andain mécanisés des plantes nécessitent environ 4-6 heures de travail par hectare.

Les ramasseuses-batteuses complètent en général le travail des machines précédentes, en récupérant les andains pour les battre.

La récolte du tournesol

On effectue la récolte du tournesol à la main ou au moyen de systèmes mécanisés, lorsque les feuilles supérieures commencent à sécher et que les fleurs se fanent.

Dans certains cas, en particulier lorsque les parcelles cultivées sont peu étendues, il est préférable de récolter le produit avant que la maturation ne soit achevée. On limite ainsi le risque de pertes dues à l'action des oiseaux ou d'autres ravageurs.

Récolte a la main

On effectue la récolte manuelle en coupant les capitules à l'aide d'un couteau ou de ciseaux.

Si, au moment de la récolte, le degré d'humidité des graines est supérieur à 15% il convient de procéder au préséchage des capitules avant leur battage.

Récolte mécanisée

La récolte mécanisée du tournesol s'effectue généralement à l'aide de moissonneuses-batteuses à blé, auxquelles l'on a apporté les modifications appropriées et que l'on a équipées d'une tête cueilleuse pour tournesol.

La capacité de travail de ces machines est d'environ 0,9 h/ha.


Pre-sechage

Définition

Au moment de la récolte, les portions de plante coupées peuvent contenir une quantité excessive de matière végétale encore verte, tandis que les grains peuvent présenter un degré de maturité non uniforme, et une teneur en eau encore trop élevée.

Par "pré-séchage", on entend la phase du système après-récolte au cours de laquelle le produit récolté est séché pour pouvoir être soumis, dans les meilleures conditions possibles, aux opérations suivantes de battage ou d'égrenage.

Operation de pre-sechage

En abordant les problèmes liés à la récolte, nous avons déjà cité quelques opérations visant à favoriser le pré-séchage des produits.

Il est toutefois utile de décrire succinctement les principales caractéristiques des méthodes de pré-séchage le plus couramment adoptées; nous reviendrons d'ailleurs sur ces méthodes au chapitre consacré au séchage.

En effet, lorsque l'éloignement des installations de séchage artificiel le justifie, et que les conditions climatiques le permettent, on peut prolonger les opérations de pré-séchage jusqu'à en faire de véritables opérations de séchage, c'est-à-dire jusqu'à obtenir une réduction du degré d'humidité permettant une bonne conservation du produit.

Pour le mais, l'utilisation de cribs permet non seulement un préséchage, voire un séchage complet des grains, mais aussi un stockage en épis.

Il est assez difficile d'établir avec précision la durée du pré-séchage, car plusieurs facteurs influent sur cette durée.

Les conditions climatiques et le degré d'humidité a la récolte, le système et les machines de battage ou d'égrenage adoptés, la proximité d'installations de séchage artificiel, les modes de stockage, ne sont que quelques-uns des éléments dont il faut tenir compte pour établir la durée et les modes d'exécution des opérations de pré-séchage.

Pré-séchage sur pied

L'une des méthodes les plus simples et les plus répandues, surtout lorsque les conditions climatiques sont favorables, consiste à retardele moment de la récolte.

La maturation une fois achevée, on laisse donc les produits pré-sécher SUI pied dans le champ, avant de les récolter.

Cette méthode nécessite parfois, comme pour le maïs, plusieurs semaines de permanence au champ après la maturité physiologique.

Appliquée au sorgho, au tournesol, mais surtout au mais, cette méthode présente toutefois de gros risques et des inconvénients sérieux:

- pertes par égrenage naturel;

- pertes par attaque de ravageurs (rongeurs, oiseaux, etc.);

- pertes par infestation (insectes, moisissures, etc.) qui pourront avoir des conséquences graves pendant le stockage;

- occupation prolongée des parcelles et impossibilité d'exploiter le terrain, éventuellement, pour une seconde culture.

Pré-séchage en tas

Cette méthode de pré-séchage, voire de séchage, consiste à disposer en tas sur le champ, ou sur une aire de séchage ad hoc, le produit à peine récolté.

Une exposition prolongée à l'air (au soleil ou à l'ombre) provoque la réduction de la teneur en eau des grains.

La forme et les dimensions de ces tas peuvent varier selon le produit que l'on veut pré-sécher.

Par exemple, les panicules de riz, une fois récoltées, sont disposées en gerbes.

On peut mettre les gerbes de riz ainsi confectionnées à pré-sécher à l'ombre dans de vastes locaux.

Si les conditions climatiques le permettent et si l'on ne dispose pas d'espaces couverts suffisants, on peut aussi laisser pré-sécher les gerbes de riz sur le champ.

Pour ce faire, on confectionne des "perroquets" en bois sur lesquels on appuie les gerbes de riz, en ayant soin de protéger les panicules de l'ensoleillement direct, avec de la paille ou une autre matière végétale.

Un autre système utilisé pour présécher le riz, mais aussi les arachides, consiste à confectionner des "meules" aérées.

Les gousses d'arachides doivent être disposées à l'intérieur des tas, de façon à être protégées de l'ensoleillement direct, et d'une dessiccation trop brusque à température élevée.

Le pré-séchage des arachides et du tournesol peut s'effectuer aussi en disposant les plantes, ou les capitules dans le cas du tournesol, sur des "perroquets" en bois.

Quant aux plantes de haricot, après l'arrachage on les expose au soleil et on les aère en confectionnant de petits tas sur le champ.

Dans le cas du sorgho, on dispose les épis en bottes ou en meules, puis on les laisse au soleil sur des aires de séchage ou sur des "claies" appropriées.

Pendant le pré-séchage, il faut éviter la réhumidification des gousses et des grains, en protégeant les tas des pluies soudaines ou de l'humidité nocturne et de celle du terrain.

En même temps, afin de limiter les risques d'infestation (moisissures, etc.), il faut éviter le contact direct des gousses et des grains avec le sol.

Pré-séchage en cribs

Pour le mars, mais aussi pour le tournesol, on peut pallier les inconvénients du pré-séchage sur pied en effectuant la récolte à maturité et en plaçant les épis (ou les capitules de tournesol) à présécher dans des cellules à ventilation naturelle appelées "cribs".

Les cribs, en permettant la circulation naturelle de l'air entre les épis, assurent une réduction lente et progressive de la teneur en eau des grains.

Il ne faut cependant pas oublier qu'un entreposage prolongé des épis dans les cribs peut entraîner d'importances pertes par infestation d'insectes.

Les cribs, utilisés aussi pour le séchage, voire le stockage des produits, peuvent s'employer plus efficacement en climat sec, mais également en climat humide.

Leur coût est relativement modeste, car ils sont souvent construits selon des techniques traditionnelles, avec des matériaux locaux.


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