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Annexe 6: Organisations internationales et régionales


ORGANISATIONS INTERNATIONALES

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)

La FAO est l'institution des Nations Unies responsable du développement de l'agriculture et de la production vivrière. Au sein du Département de l'agriculture, la Division de la production et de la santé animales (AGA) est chargée du développement de l'élevage. Elle comprend le Service de la santé animale (AGAH), dont le rôle principal est d'aider les Etats Membres à lutter contre les maladies animales afin de développer la production animale dans le cadre du développement social, économique et agricole en général. Les pays en développement, en particulier ceux d'Afrique, bénéficient de la priorité. Cette assistance est fournie dans le cadre du Programme ordinaire de la FAO ou par des projets de terrain réalisés par la FAO et financés par divers organismes, y compris le Programme de coopération technique de la FAO (PCT).

L'assistance du Service de la santé animale au titre du Programme ordinaire comprend toute une gamme d'activités: consultations d'experts, services d'experts-conseils individuels, contrats de recherche, publications techniques, formation/enseignement, conseils techniques et coordination internationale. Elle englobe de nombreux aspects techniques, y compris le perfectionnement du personnel vétérinaire au moyen de l'enseignement vétérinaire, le renforcement des infrastructures et des services de santé animale, le développement des laboratoires de diagnostic et de production de vaccins, l'amélioration des textes législatifs, l'information sur les maladies animales grâce à la publication de l'Annuaire de la santé animale et les aspects économiques des maladies animales.

Des efforts ont été entrepris pour renforcer le réseau de laboratoires de référence et de centres de collaboration pour des maladies spécifiques et d'autres problèmes de santé animale d'importance internationale et pour promouvoir l'application des biotechnologies, en particulier pour le diagnostic et la production des vaccins.

En outre, la FAO met en œuvre des programmes spéciaux en coopération avec d'autres organisations compétentes pour lutter contre les principales maladies animales telles que la fièvre aphteuse, la peste bovine, la trypanosomiase, les maladies transmises par les tiques ou les maladies nécessitant une intervention d'urgence, telles que la peste porcine africaine, la fièvre de la vallée du Rift et la lucilie bouchère (Cochliomyia hominivorax). Récemment, le Service de la santé animale a lancé un nouveau programme sur les parasitoses helminthiques et d'autres maladies non infectieuses, telles que les maladies nutritionnelles, de la reproduction, les maladies génétiques, les toxicoses, les carences écologiques et hygiéniques, etc., qui provoquent d'énormes pertes - en quantité et en qualité - d'aliments d'origine animale.

Le Service de la santé animale est également responsable du soutien technique de projets de terrain, tels que des projets vétérinaires spécifiques ou des projets liés à la santé animale au niveau national, sous-régional et régional. Ces projets, de durée différente, lancés dans prés de 100 pays ont un budget total de 100 millions de dollars U.S. de sources diverses: Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); Programmes de coopération avec les gouvernements; Programme de coopération technique (PCT) et autres programmes de la FAO; Fonds d'équipement des Nations Unies (FENU); fonds fiduciaires unilatéraux (FFU), etc. A la fin de 1989, le Service de la santé animale participait à 209 projets, dont 148 en cours et 19 en attente étaient placés sous sa responsabilité principale. Pour ces projets de terrain de la FAO, 54 experts internationaux en mission de longue durée, 12 administrateurs associés et environ 50 consultants en mission de brève durée travaillaient avec leurs homologues nationaux en 1989.

D'autres unités de la FAO s'intéressent également au programme de santé animale: le Service de la production animale (AGAP) pour la nutrition, la reproduction et les aspects génétiques; le Service de la viande et du secteur laitier (AGAM) pour l'hygiène des aliments; la Division mixte FAO/AIEA en ce qui concerne les techniques nucléaires dans l'alimentation et l'agriculture (AGE); la Division des politiques alimentaires et de la nutrition (ESN) pour la qualité des aliments (Codex Alimentarius) et les bureaux régionaux pour la collaboration avec les Etats Membres et les organisations régionales. La FAO a 157 Etats Membres, soit presque tous les pays du monde.

FAO: Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse

Cette Commission a été fondée en 1954 à la suite des importantes épidémies de fièvre aphteuse qui ont frappé l'Europe au début des années 50. En 1988, 27 pays européens en étaient membres.

La Commission est un organisme autonome travaillant au sein de la FAO, qui a son siège à Rome. Parmi ses fonctions principales, elle est chargée de collecter et diffuser les informations sur les foyers de fièvre aphteuse et d'aider les pays membres dans le diagnostic, la lutte et la prévention de la maladie. Elle enregistre les stocks de virus disponibles pour la production des vaccins et surveille l'évolution de la maladie, en particulier dans les régions d'où elle pourrait gagner l'Europe.

La Commission se réunit tous les deux ans pour faire le point des progrès accomplis, décider des activités futures et élire un comité exécutif. Elle travaille en collaboration étroite avec la FAO, l'OIE, le Centre panaméricain de la fièvre aphteuse et le Laboratoire mondial de référence pour la fièvre aphteuse de Pirbright (Royaume-Uni), créé en 1957.

Un groupe de recherche a été crée en 1956. Il étudie les problèmes concernant le diagnostic, les caractéristiques des virus, l'épidémiologie, la production des vaccins, les besoins de sécurité, etc., et fait rapport à la Commission,

Depuis la création de la Commission, l'incidence de la fièvre aphteuse en Europe a connu un recul étonnant, tombant de 900000 cas en 1951-1953 à zéro en 1990. Ce succès témoigne de l'utilité d'une coopération entre les pays d'une région pour combattre une maladie hautement infectieuse.

Organisation mondiale de la santé (OMS)

Dans la plupart des pays membres, l'importance des zoonoses pour la santé publique augmente en corrélation avec la densité de la population animale, l'urbanisation, l'industrialisation de l'élevage et le commerce international des animaux et produits d'origine animale. Les maladies suivantes bénéficient d'une attention particulière: la rage, les zoonoses entériques bactériennes, la brucellose a l'échinococcose, ainsi que des infections d'importance plus régionale ou locale telles que la fièvre charbonneuse, la leptospirose, l'encéphalite des équidés, la fièvre de la vallée du Rift et la toxoplasmose.

La promotion des programmes nationaux et internationaux pour l'élimination de la rage dans les principales zones urbaines et son élimination de la faune sauvage dans certaines zones revêtent une grande importance. Les techniques disponibles permettent de réaliser des études écologiques des espèces animales qui constituent un réservoir de maladies, afin d'exécuter des vaccinations de masse et d'assurer une surveillance de la maladie; les processus administratifs sont clairement définis.

L'incidence des zoonoses entériques bactériennes est en augmentation rapide par suite du manque d'hygiène dans la production et l'abattage industriels des animaux destinés à l'alimentation humaine, en particulier des volailles. Cette tendance négative est partiellement compensée par la recherche de nouvelles techniques pour éliminer l'infection ainsi que la contamination microbienne et parasitaire dans la production animale de base. Ces nouvelles techniques devraient parallèlement contribuer à réduire les effets négatifs des antibiotiques sur la résistance des micro-organismes et atténuer la pollution de l'environnement en diminuant les besoins d'antibiotiques dans l'élevage.

Dans l'ensemble du programme de lutte contre les zoonoses, l'OMS coopère étroitement avec les services de santé animale. Alors que le nombre de vétérinaires approche des niveaux recherchés, et les dépasse même dans la plupart des pays développés, il existe peu de projets de formation continue et de spécialisation. La négligence de ce besoin fondamental parles services nationaux risque d'entraver l'obtention des résultats durables au moyen des transferts de technologies; cette question doit de plus en plus retenir l'attention des pays membres et de l'OMS.

Les programmes nationaux de lutte contre les zoonoses sont soutenus suivant différentes approches techniques (élaboration et diffusion de directives, promotion de la recherche, transfert d'informations/technologies, formation du personnel et mobilisation des ressources) afin de réduire l'incidence et la prévalence des zoonoses, le but final étant de prévenir ces maladies chez l'homme.

La collaboration a été renforcée avec la FAO, l'Association mondiale vétérinaire (AMV) et ses associations subsidiaires spécialisées et l'OIE pour améliorer la surveillance des maladies et la lutte contre elles et pour coopérer avec les pays membres au lancement de projets nationaux de formation vétérinaire continue.

Office International des épizooties (OIE)

L'OIE, qui compte à présent 114 pays membres de tous les continents, a pour rôle d'organiser la coopération gouvernementale aux fins suivantes:

• Prévenir la propagation des maladies animales contagieuses.

• Favoriser le développement de la production animale grâce à une meilleure information sur la santé.

• Contribuer au développement en mettant en commun les progrès scientifiques.

• Assurer que le commerce international des animaux ou produits d'origine animale soit régi par des règles de santé techniquement justifiées.

• Fournir aux services vétérinaires, instruments de cette coopération, des recommandations leur permettant de travailler efficacement.

L'OIE fonctionne sous l'autorité d'un Comité international composé de délégués des pays membres qui se réunit une fois par an au siège général de l'Office à Paris.

La Commission administrative, composée du Président du Comité international et de huit autres délégués de pays membres, représente le Comité entre les réunions annuelles.

Cinq commissions régionales ont été créées pour étudier les problèmes spécifiques des régions suivantes: Afrique, Amérique, Asie/Pacifique du Sud-Ouest, Europe, Proche-Orient. Les commissions régionales tiennent des conférences régulières un an sur deux dans un pays de la région correspondante.

L'appui scientifique à l'organisation est assuré par les commissions de spécialistes et les groupes de travail suivants:

• Commission de normalisation
• Commission du Code zoosanitaire international
• Commission de la fièvre aphteuse et autres épizooties
• Commission des maladies des poissons (y compris mollusques et crustacés)
• Homologation des médicaments vétérinaires
• Biotechnologies
• Système d'information

Des séminaires scientifiques sont organisés chaque fois qu'il est jugé nécessaire de mettre à jour les connaissances sur un sujet spécifique.

Des relations étroites ont été établies entre l'OIE et d'autres organisations internationales qui s'occupent de la santé animale, en particulier la FAO, l'OMS et l'Institut interaméricain de coopération pour l'agriculture (IICA).

Association mondiale vétérinaire (AMV)

L'association a été créée en 1959, prenant la suite du Comité permanent des congrès vétérinaires internationaux.

Objectifs. Unifier la profession vétérinaire dans le monde en offrant un centre de liaison aux associations nationales; organiser et tenir des congrès; promouvoir toutes les branches de la science vétérinaire par tous les moyens appropriés; aider à améliorer la formation vétérinaire; promouvoir la profession; établir des relations avec des organisations dont les intérêts sont liés aux objectifs de l'Association.

Structure. Congrès (tous les quatre ans); le Comité permanent élit le président et les vice-présidents, qui, avec le trésorier général, constituent le bureau exécutif.

Activités. Echange d'informations sur des sujets d'intérêt vétérinaire, collecte et diffusion d'informations au moyen de films; établissement d'une nomenclature uniforme.

Publications. Bulletin d'information de l'AMV (trimestriel); Catalogue mondial des films et des cassettes vidéo vétérinaires.

Membres. Nationaux, associés, affiliés et honoraires; membres nationaux (organisations nationales ou groupes d'organisations nationales) dans 72 pays.

Membres associés. 18.

QUELQUES ORGANISATIONS RÉGIONALES

Asie et Pacifique

Commission régionale de la production et de la santé animales pour l'Asie et le Pacifique (APHCA). L'APHCA fonctionne depuis 1975 et a son siège au bureau régional de la FAO à Bangkok. Son objectif général est de créer un cadre commun pour la mise en place de stratégies visant à résoudre d'importants problèmes d'élevage; cette action se fonde sur les principes de Ğl'autonomie collectiveğ et de Ğl'assistance mutuelleğ ou sur le concept de la coopération technique entre pays en développement (CTPD).

L'APHCA rassemble régulièrement des informations concernant les maladies animales, les regroupe et les diffuse mensuellement et chaque trimestre (bulletin trimestriel) à tous les pays membres par les services d'information sur les maladies animales FAO/APHCA. Les rapports signalant dans la région des foyers imprévus de maladie à déclaration obligatoire, telles que la peste bovine ou la fièvre aphteuse, sont transmis rapidement à tous les pays concernés, dès réception du rapport par le délégué permanent de l'APHCA dans le pays (généralement le chef de service vétérinaire).

La Commission gère également la Banque de vaccins de l'APHCA. Au cours de la session annuelle de l'APHCA, les pays membres donateurs (tous les pays en développement) s'engagent à constituer des réserves de vaccins produits localement à fournir en réponse à une demande urgente d'un autre pays membre.

En 1990, l'Inde, l'Indonésie et Sri Lanka se sont engagés à fournir 140000 doses de vaccin antiaphteux (base monovalente), et le Bangladesh, l'Inde et le Pakistan un total de 110000 doses de vaccin contre la peste bovine. Le Bangladesh et la Thaïlande mettent également en réserve des vaccins contre la peste des canards (100000 doses) à utiliser en cas d'urgence dans un pays membre.

Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN). L'ASEAN est un organisme économique régional qui regroupe six pays de l'Asie du Sud-Est (Brunéi, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande). Grâce à son Comité de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche (COFAF), il s'est doté d'un mécanisme pour reconnaître qu'un pays membre ou un de ses territoires est exempt d'une maladie à déclaration obligatoire. Ainsi, la déclaration d'absence de fièvre aphteuse est très importante pour favoriser le commerce du bétail dans la région. Toutefois, les autres pays peuvent ne pas accepter cette déclaration. Les organisations internationales telles que la FAO et l'OIE n'ont pas mandat de valider une telle déclaration, et à cet égard l'action du COFAF est importante. Sur demande d'un pays membre, le COFAF envoie dans le pays une mission d'enquête composée de hauts fonctionnaires vétérinaires de chaque membre de l'ASEAN. Le bureau régional de la FAO, sur demande du COFAF, peut désigner un expert comme membre de l'équipe d'enquête. Selon les recommandations de cette mission, l'ASEAN dans son ensemble reconnaît la situation de la maladie animale dans le pays membre au niveau du ministre de l'agriculture. Certaines parties des territoires de la Malaisie et des Philippines ont été reconnues exemptes de fièvre aphteuse par l'ASEAN

Afrique

Bureau interafricain pour les ressources animales (IBAR). Cette organisation, la plus importante dans le domaine de l'élevage en Afrique, a son siège à Nairobi (Kenya); c'est un organe technique de l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

L'IBAR publie périodiquement le Bulletin of Animal Health and Production qui contient des articles techniques et scientifiques sur la lutte contre les maladies, la recherche et la production animale. Il publie également chaque mois des statistiques de santé animale donnant la situation des principales maladies animales contagieuses en Afrique, ainsi que des circulaires d'information sur des sujets particuliers destinées aux professionnels.

Tous les deux ans, l'IBAR organise une réunion des ministres africains chargés de la production animale, par le truchement du secrétariat général de l'OUA. Il parraine également le Conseil scientifique international de recherche sur les trypanosomiases et leur contrôle.

A l'heure actuelle, l'IBAR coordonne la Campagne panafricaine de lutte contre la peste bovine, qui vise à éradiquer cette maladie en Afrique.

Organisations intergouvernementales sous-régionales. L'Afrique ne compte pas moins de 10 organisations intergouvernementales sous-régionales s'occupant, au moins en partie, de problèmes d'élevage. Citons la Communauté économique du bétail et de la viande basée à Ouagadougou (Burkina Faso) et qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoires, le Niger et le Togo.

Amérique latine et Caraïbes

Organisation panaméricaine de la santé (OPS). Elle appuie les services vétérinaires de santé publique dans le domaine des zoonoses et de l'inspection sanitaire des produits de l'élevage et des pêches. Le Centre panaméricain de la fièvre aphteuse offre aux services de santé animale des services tels que la formation, la distribution de réactifs de diagnostic normalisés, l'identification de spécimens biologiques, le contrôle de qualité des vaccins et la publication de techniques normalisées. Le Centre panaméricain des zoonoses fournit des services de référence concernant les zoonoses.

Institut interaméricain de coopération pour l'agriculture (IICA). Cet institut a mis en place un programme de protection de la santé animale et de la flore, fournissant une assistance technique aux services vétérinaires par le truchement d'organisations régionales telles que le Réseau interaméricain de laboratoires, le Réseau d'information et de surveillance de la santé animale et de la flore ainsi que de projets nationaux entrepris à la demande des gouvernements.

Organisme régional contre les maladies des plantes et des animaux (OIRSA). L'OIRSA appuie les activités des services vétérinaires du Mexique et des pays d'Amérique centrale par des activités régionales spécialisées telles que le programme régional pour l'aménagement et le contrôle de l'abeille africaine et le programme de recherche épidémiologique sur le virus de la fièvre catarrhale du mouton dans la région, ainsi que par des activités locales de lutte contre les maladies lancées à la demande des gouvernements.

Groupe interaméricain de coopération sur la santé animale (GICSA). Depuis 1984, toutes les organisations internationales qui appuient les services vétérinaires du continent américain tiennent une réunion annuelle du GICSA. Ce groupe, dont font partie l'Organisation panaméricaine de la santé, le Centre panaméricain des zoonoses, le Centre panaméricain de la fièvre aphteuse, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'Institut interaméricain de coopération pour l'agriculture, l'Office international des épizooties et l'Organisme régional contre les maladies des plantes et des animaux, se réunit pour échanger des informations éviter les doubles emplois et promouvoir l'appui complémentaire de certaines activités.


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