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Livres

Le feu dans le biotope tropical

Fire in the tropical biota: ecosystem processes and global challenges.
J.G. Goldammer, éd. Ecological Studies 84. Berlin, Springer Verlag. 1990.

L'ouvrage intitulé Fire in the tropical biota, dont la préface dit qu'il est «la première monographie pantropicale et multidisciplinaire sur l'écologie du feu», est un produit du Troisième colloque sur l'écologie du feu, qui s'est tenu à l'Université de Fribourg (Allemagne) en mai 1989. Une équipe de 46 chercheurs s'est mobilisée pour traiter dans toute leur étendue les processus qui mettent en relation le feu et l'écosystème. L'ouvrage se divise en 21 chapitres consacrés à l'écologie des feux terrestres, tropicaux et subtropicaux, l'histoire des feux, la climatologie, la chimie atmosphérique et la télédétection. D'autres matériaux concernant les interactions entre le feu et le sol, et le feu et la vie sauvage, seront, annonce l'éditeur, examinés dans un volume suivant. Le chapitre contenant des estimations annuelles et régionales des émissions dans l'atmosphère de CO2 et d'autres gaz en traces à la suite de feux se produisant dans les tropiques est particulièrement intéressant.

Le livre est écrit dans un style narratif très lisible et illustré de graphiques et de photographies en noir et blanc et en couleurs d'excellente qualité. Chaque chapitre est accompagné d'une abondante bibliographie.

Comme on pouvait s'y attendre d'un ouvrage aussi vaste, quelques erreurs se sont glissées dans le texte. Par exemple, un tableau estime à 2 pour cent le couvert forestier primaire qui reste au Brésil. Or, de récentes évaluations de l'Amazonie brésilienne indiquent que plus de 90 pour cent de cette forêt, ou du moins 40 pour cent de la superficie forestière totale du Brésil, sont encore intacts.

Malgré ses défauts, le livre traite de façon complète et accessible un sujet qui présente un intérêt vital. C'est un ouvrage de référence précieux à la fois pour les spécialistes de l'écologie des feux tropicaux, mais aussi pour les généralistes de l'écologie forestière et pour les spécialistes du déboisement et du changement climatique.

W. M. Ciesla

Répertoire international sur les incendies de forêt.

International directory of wildland fire. J. Greenlee, éd. Roslyn, Washington, Etats-Unis, Fire Research Institute. 1990.

Cette publication, la première que fait paraître l'Institut de recherche sur le feu installé aux Etats-Unis, répertorie les noms, adresses et spécialités de plus de 20000 institutions, vendeurs, produits, services et publications liés à la maîtrise du feu, à la recherche et à la mise au point de produits spécialisés.

Aboutissement de trois années de recherches et de préparatifs, le répertoire devrait aider les spécialistes à communiquer plus efficacement. Une version digitale de la publication est également disponible en ASCII, pouvant être introduite dans pratiquement tous les programmes de traitement de texte MS-DOS.

Répertoire international sur les incendies de forêt.

Le premier numéro du répertoire (qui ensuite paraîtra tous les ans) laisse transparaître les «offres» qui ont accompagné sa production. D'ailleurs, le directeur de l'Institut de recherche sur le feu confesse que le caractère «artisanal» du répertoire est dû au fait qu'il a été publié directement par l'Institut sur sa propre presse et, dans l'introduction, il invite les lecteurs à signaler les erreurs qu'ils pourraient constater et à suggérer des additions. Le répertoire n'en fera pas moins bonne figure sur les rayons de bibliothèque des spécialistes.

L'Institut de recherche sur le feu est une organisation à but non lucratif, fondée en 1983. Outre le répertoire international sur les incendies de forêt, il publie chaque année une bibliographie internationale des incendies de forêt contenant plus de 40000 références indexées, et une revue internationale trimestrielle intitulée Wildland Fire.

Les forêts méditerranéennes

Les forêts méditerranéennes: enjeux et perspectives. Les fascicules du Plan bleu n° 2. Henri Marchand et al. Paris, Economica. 1990.

Ce fascicule porte sur l'une des composantes essentielles de l'environnement du bassin méditerranéen: la forêt. La forêt méditerranéenne a constitué depuis un temps immémorial un élément fondamental pour la vie de ses habitants. Une symbiose étroite entre l'homme et la forêt s'est établie, parfois stable, plus souvent déséquilibrée et dommageable à une forêt marquée par sa fragilité.

En un siècle et demi, la situation de la forêt méditerranéenne a considérablement évolué. Au nord, le développement économique a permis à la forêt de gagner sur les terres agricoles et les friches. Malgré ce fait, la forêt n'est plus utilisée intensivement et sa gestion est négligée. A proximité des côtes, où les densités de population augmentent sensiblement, la forêt recule devant l'urbanisation.

Au sud et à l'est de la Méditerranée, la pression d'une population croissante et pauvre s'exerce de plus en plus fortement sur la forêt. La collecte excessive de bois de feu, le surpâturage par les animaux domestiques, les défrichements en vue de l'extension des terres agricoles détruisent les peuplements naturels qui ne peuvent se reconstituer.

L'auteur commence par présenter la forêt naturelle méditerranéenne, son évolution historique, ses limites géographiques et ses caractéristiques écologiques. Il note à ce propos que la végétation méditerranéenne est extrêmement variée, riche et hétérogène, avec plus de 40 espèces d'arbres de première grandeur dont une quinzaine d'espèces différentes de chênes (Quercus).

L'instabilité et la vulnérabilité sont aussi deux caractères de la végétation ligneuse en Méditerranée. L'érosion des sols a, pendant des millénaires, provoqué des modifications importantes dans la composition du tapis végétal, et des accidents comme les incendies sont aussi susceptibles de favoriser certaines espèces par rapport à d'autres. Certaines espèces seraient appelées à disparaître, tel le cyprès de Tassili (Cupressus durpeziana), si une action volontaire de l'homme ne les protégait pas.

L'auteur procède à la présentation de la situation actuelle de la forêt méditerranéenne et de sa problématique particulièrement complexe. Il note à cet effet que les données quantitatives sur son évolution manquent de précision, et qu'à l'est et au sud du bassin il n'existe pas d'inventaires récents couvrant la totalité des surfaces forestières.

Quant à la situation foncière, l'auteur remarque qu'en Afrique du Nord et au Proche-Orient la superposition du droit écrit et du droit coutumier a donné des résultats variables, parfois flous sinon contradictoires. Les délimitations ou immatriculations foncières de terres qualifiées de «forestières», y sont contestées par les riverains, et l'exercice mal contrôlé des droits d'usage donne fréquemment lieu à des abus.

La forêt méditerranéenne n'a pas seulement pour fonction de produire du bois d'œuvre, du bois de feu et du fourrage pour les animaux, mais aussi de protéger les milieux environnants contre les risques naturels: érosion, avalanches, inondations. Des forêts sont également aménagées pour la chasse, les loisirs, et comme réserves et parcs naturels. L'aménagement forestier en zone méditerranéenne est donc indissociable de l'aménagement global de l'espace et doit tenir compte de considérations biologiques, sociales et économiques qui ne concernent pas uniquement la forêt.

L'auteur définit ensuite les bases des scénarios tendanciels et alternatifs de son étude prospective fondée sur les tendances actuelles, les actions en cours, le rôle des principaux protagonistes et les possibilités d'action. Il note que la prise de conscience actuelle de la dégradation des écosystèmes, de la perte des ressources génétiques et de l'utilisation non rationnelle des ressources naturelles ne s'est pas encore traduite par des mesures concrètes significatives.

En conclusion, il apparaît que le futur de la forêt méditerranéenne dépend d'un grand nombre de facteurs, notamment: évolution des sociétés méditerranéennes; principes d'aménagement du territoire qu'elles adopteront; fonctions attribuées à la forêt; progrès en matière de recherche; possibilités et priorités des financements dans les pays intéressés; coopération entre les pays méditerranéens.

Ce fascicule est publié sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l'environnement dans le cadre du Plan d'action pour la Méditerranée adopté en 1975 et mis en œuvre par l'ensemble des pays riverains de la Méditerranée et la Communauté économique européenne. Ce Plan d'action, appelé «Plan bleu», comporte notamment un travail d'analyse prospective sur l'évolution des rapports entre pollution, ressources, environnement et développement dans l'ensemble du bassin méditerranéen.

H. Hadri

Les forêts méditerranéennes jouent un rôle primordial dans la protection des zones agricoles

Les phytobiotechnologies au service des pays en développement

Plant biotechnologies for developing countries. A Sasson & V Costarini, éd City, Royaume-Uni, The Trinity Press. 1990

Cette publication rassemble les actes d'un colloque international sur les phytobiotechnologies et les pays en développement, organisé par le Centre technique pour la coopération agricole et rurale (CTA)1, et par la FAO à Luxembourg, du 26 au 30 juin 1989. Des personnalités de premier plan ont prononcé, dans leurs domaines respectifs, des exposés de fond: A. Sasson a parlé des biotechnologies et des pays en développement; Y. Demarly a traité des aspects techniques des phytobiotechnologies; F. Salamini, D. Bartels et C. Gebhardt se sont penchés sur les applications de la biotechnologie moléculaire et cellulaire à la sélection végétale; C. van den Eende et M. van Montagu ont traité de l'élaboration de nouvelles plantes cultivées par la recombinaison de l'ADN; R. Riley a présenté le point de vue du sélectionneur sur l'emploi des phytobiotechnologies dans les pays en développement; B. Touré a évoqué leur impact sur les pays en développement et F.H. Buttel a parlé des retombées socioéconomiques des biotechnologies dans les pays en développement. D'autres chapitres de cet ouvrage traitent de l'état actuel des phytobiotechnologies dans les pays en développement (cinq communications) et reproduisent les rapports des ateliers qui, dans le cadre du colloque, se sont occupés de groupes de cultures spécifiques. Le dernier chapitre consacré aux questions de fond traite du rôle du secteur privé dans le transfert des phytobiotechnologies aux pays en développement.

1 Le Centre technique pour la coopération agricole et rurale opère dans le cadre de la Convention de Lomé qui a été signée entre les Etats membres de la Communauté européenne et les Etats de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Il est chargé de rassembler et de diffuser des renseignements sur la recherche, la formation et les innovations intéressant le développement et la vulgarisation agricoles et ruraux. et de faciliter les échanges d'information.

Le rapport et les conclusions de l'atelier 4, sur les cultures pérennes, devraient intéresser particulièrement les lecteurs d'Unasylva. Cet atelier a examiné diverses questions générales, ainsi que l'état des connaissances et les progrès réalisés concernant l'application des biotechnologies aux arbres fruitiers, aux palmiers, aux essences polyvalentes, au caféier, au théier et au cacaoyer. Ses délibérations se sont appuyées sur six communications reproduites dans la publication citée, et sur neuf autres brefs exposés sur diverses cultures. Les conclusions et recommandations de l'atelier 4 ont également été publiées dans le bulletin n° 17 (1989) du Département des forêts de la FAO intitulé Ressources génétiques forestières - Informations.

C. Palmberg-Lerche

La diversité biologique

Biological diversity: its conservation and use for sustainable agricultural, forestry and fisheries development.

Rome, FAO 1990

Ce document de travail, qui s'appuie sur les travaux de M. G. Namkoong, a été établi sous la direction du Sous-Groupe FAO chargé des questions touchant la diversité biologique au sein du Groupe de travail interdépartemental sur l'environnement et le développement durable. Il explore certains concepts et problèmes concernant la diversité biologique, suggère des mesures qui pourraient être prises en commun pour renforcer la conservation et l'utilisation équitable des ressources, et examine le rôle de la FAO en matière de conservation et de gestion des ressources génétiques à l'échelle mondiale.

Parmi les questions soulevées et examinées dans le document de travail, on retiendra principalement les suivantes:

Le patrimoine biologique de l'humanité est soumis à un pillage tel que la dynamique d'évolution qui engendre la diversité de la vie, dont nous-mêmes dépendons, est menacée. La protection des espèces est une intervention nécessaire mais non suffisante. La conservation et l'utilisation de la diversité biologique ne se limitent pas à la protection; elles appellent un effort d'aménagement et de valorisation.

Comme la diversité biologique recouvre toutes sortes de variations - au niveau de la molécule, de l'individu, de la population, de l'espèce et de l'écosystème -, les efforts d'aménagement nécessitent une coordination intersectorielle et interdisciplinaire attentive.

La valorisation et l'utilisation de la diversité biologique passent par plusieurs phases critiques, notamment: collecte, caractérisation, sélection, enrichissement et autres activités de présélection, évaluation et expérimentation d'espèces cibles. Pour de nombreuses espèces, un aménagement génétique intensif n'est pas réalisable, auquel cas il est possible de recourir à un aménagement écologique pour accroître la diversité biologique.

Les efforts d'aménagement visant une espèce déterminée peuvent avoir des effets bénéfiques ou nuisibles sur la diversité d'autres espèces.

La FAO a clairement pour mandat de veiller à la conservation et à la pleine utilisation, pour un développement durable, des ressources biotiques dont est dotée la planète, et de participer à l'élaboration et à la gestion d'un programme mondialement coordonné dans ce domaine.

Des exemplaires de ce document de travail sont disponibles auprès du Centre de coordination des programmes concernant l'environnement et l'énergie, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie.


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