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Le monde forestier


Commission FAO des forêts pour l'Asie et le pacifique
Le Chili organise un colloque national sur la diversité biologique
Création d'un réseau d'agents forestiers

Commission FAO des forêts pour l'Asie et le pacifique

La Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique a tenu sa 15° session à Colombo, du 9 au 13 août 1993, à l'invitation du Gouvernement de Sri Lanka. Y ont participé les délégués de 13 pays membres, les représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que des observateurs de la Banque asiatique de développement (BAsD), de CARE International, de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) et de l'Alliance mondiale pour la nature (UICN).

Dans son allocution d'ouverture, le Ministre sri-lankais des terres, de l'irrigation et du développement du Mahaweli a souligné la situation paradoxale de la région, où les bouleversements économiques, l'essor rapide de la population et la répartition inégale des revenus exercent une pression toujours plus forte sur des ressources forestières précieuses, mais limitées. En effet, d'après les statistiques les plus récentes, le couvert forestier par habitant est le plus faible des trois régions tropicales, tandis que le taux de déboisement est le plus élevé. Parallèlement, on se préoccupe de plus en plus d'assurer un développement durable des forêts, ainsi qu'en témoigne la Conférence forestière mondiale organisée à Bandung (Indonésie) en 1993, sur le thème «Au-delà de la CNUED Réponse à Action 21».

La situation de la foresterie dans la région

La Commission a constaté que, dans plusieurs pays, les politiques évoluaient en fonction des nouvelles priorités qui se font jour en matière d'aménagement forestier. De nombreux pays ont signalé que la gestion traditionnelle axée sur la production de bois était progressivement délaissée au profit d'approches plus vastes, mettant l'accent sur un large éventail de produits forestiers et de services en matière d'environnement. Nombreux sont les pays dont le secteur forestier subit de profondes réformes structurelles à mesure que diminue l'exploitation commerciale des grumes; ces pays doivent opérer la difficile transition que représente le passage d'une situation excédentaire à une situation déficitaire; les industries, qui devaient auparavant traiter des grumes de grand diamètre et de croissance ancienne, doivent désormais s'adapter à des bois de plus petit diamètre provenant de plantations et de forêts secondaires; enfin, on utilise de plus en plus des essences moins connues, des matières premières non traditionnelles et des produits qui ne sont pas dérivés du bois. Presque tous les pays de la région axent leurs efforts sur les nouvelles plantations, la régénération des terres dégradées et les programmes de reboisement.

Suite donnée aux décisions de la CNUED en matière de foresterie dans la région Asie-Pacifique

La Commission a pris note des nombreuses recommandations formulées par la CNUED en ce qui concerne la région Asie-Pacifique, à savoir: nécessité d'une planification intégrée de l'utilisation des terres, évaluation plus poussée des ressources forestières, meilleure gestion des forêts, élargissement du soutien à la foresterie communautaire, développement intégré des montagnes, pleine exploitation du potentiel offert par les produits forestiers non ligneux et conservation systématique des ressources génétiques forestières. Par ailleurs, elle a admis que les mesures prises pour donner suite à la CNUED devaient être décidées et planifiées à l'échelle nationale et mises en œuvre sur le terrain, principalement par des institutions nationales et locales.

Les femmes et la foresterie

La Commission a examiné la place des femmes en foresterie sur la base d'un exposé du professeur Anoja Wickramasinghe (Université de Peradeniya, Sri Lanka), qui a mené des études approfondies sur la participation des femmes dans le secteur forestier; un film vidéo produit par le programme FAO, intitulé «Arbres, forêts et communautés rurales», a été projeté pour illustrer ce sujet.

La Commission a pris note des nombreux obstacles qui s'opposent à la pleine participation des femmes au développement forestier, notamment: absence de droits sur les terres et les arbres; contraintes institutionnelles et culturelles; dominante masculine dans les associations communautaires; difficultés d'accès au crédit, aux technologies et à la formation. La Commission a instamment demandé aux services forestiers, aux directeurs de projets et à tous les responsables de la foresterie de s'employer à supprimer ces obstacles.

La Commission a cité en exemple la faible participation féminine à la session, qui illustre bien l'incapacité de la profession à recruter des femmes aux plus hauts niveaux de la prise de décision, et elle s'est promis de compter davantage de femmes parmi les participants à ses prochaines sessions.

Activités forestières de la FAO présentant de l'intérêt pour la région

Activités pendant la période 1990-1993 et Programme de travail et budget pour 1994-1995. La Commission a été informée des programmes forestiers exécutés par la FAO pendant la période 1990-1993, ainsi que des programmes prévus en 1994-1995. Elle a réitéré le point de vue déjà exprimé lors des débats sur le suivi de la CNUED, à savoir que la FAO devait axer ses ressources et son énergie sur les domaines dans lesquels elle possède un avantage comparatif. La Commission a réaffirmé qu'elle accordait la plus haute priorité à l'évaluation et au suivi des ressources forestières, ainsi qu'au soutien du Programme d'action forestier tropical (PAFT) et au renforcement des capacités nationales.

La Commission s'est déclarée très satisfaite de la qualité et de l'utilité des publications que la FAO continue de produire.

Programme forestier de terrain de la région. Le financement annuel des projets forestiers de terrain réalisés par la FAO dans la région s'est élevé à 13,5 millions de dollars des Etats-Unis en 1992, dont les deux tiers environ proviennent du PNUD. La plupart de ces projets ont concerné la foresterie communautaire, l'agroforesterie et le reboisement, l'aménagement des bassins versants et la gestion durable des forêts ce qui correspond bien aux priorités actuelles de la région.

La Commission a remarqué que certains pays avaient du mal à trouver du personnel qualifié de contrepartie pour collaborer à plein temps aux projets internationaux, et elle a admis que cela était une preuve supplémentaire de la nécessité de renforcer les capacités nationales.

Progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme de soutien à la recherche forestière pour l'Asie et le Pacifique (FORSPA). Considérant les activités et les réalisations du FORSPA depuis le lancement de ce programme en 1991, la Commission a rendu hommage à l'action menée sans relâche par le regretté Y.S. Rao qui, en sa qualité de conseiller principal, s'est employé énergiquement à mettre en place le FORSPA et a entrepris avec succès un vaste éventail d'activités. La Commission a reconnu que le Programme avait joué un rôle important pour promouvoir la collaboration entre les instituts de recherche de la région et elle a préconisé le développement ultérieur des activités de réseau. Elle a mis en garde contre le risque de chevauchement des efforts avec d'autres organismes internationaux de recherche forestière, par exemple avec le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) et l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO).

Investissement forestier dans la région Asie-Pacifique. La Commission a organisé, en cours de session, un séminaire sur l'investissement au titre du PAFT et du Plan directeur dans la région Asie-Pacifique. Ce séminaire a offert la possibilité aux participants des pays bénéficiaires de confronter leur expérience sur les diverses façons d'attirer des ressources financières (jugées maigres par la précédente session de la Commission) vers le secteur forestier. En même temps, elle a permis aux représentants des pays donateurs d'informer les participants des faits nouveaux susceptibles d'influencer la disponibilité de ressources à investir.

La Commission a noté que, dans l'ensemble, la région Asie-Pacifique avait mieux réussi que les autres régions à attirer des investissements extérieurs vers la foresterie, dans le cadre du PAFT/Plan directeur. On a cependant admis que l'essentiel des fonds étaient dirigés vers une poignée de pays, alors que plusieurs autres ne bénéficiaient que d'une aide extérieure minime.

Les débats ont abouti à la conclusion générale qu'une meilleure productivité et des gains économiques étaient les principaux facteurs qui influencent les flux d'investissements. Quelle que soit l'orientation des programmes - sociale ou productive -, qu'ils soient exécutés par le secteur public ou privé, ou bien qu'ils bénéficient de prêts ou de dons, on a estimé que le critère d'efficacité était décisif pour attirer les investissements, notamment ceux du secteur privé. La Commission a également reconnu que, parmi les facteurs susceptibles de mobiliser un financement privé, il fallait prendre en considération la situation du marché, les possibilités de transformation en aval et les coûts réels de production.

Le Chili organise un colloque national sur la diversité biologique

En avril 1993, la Corporation nationale des forêts du Chili (CONAF) a organisé un colloque intitulé «Sites prioritaires pour la conservation de la diversité biologique au Chili». Plus de 100 scientifiques et techniciens venus de tout le pays ont participé à cette réunion, qui s'est tenue au bureau régional de la FAO à Santiago. L'objectif était de parvenir à un consensus sur les sites auxquels il fallait accorder la priorité absolue pour la mise en œuvre d'activités de conservation garantissant la diversité des espèces, ainsi que la sauvegarde des habitats et des communautés ayant un caractère unique. A l'issue de ses délibérations, le colloque a désigné 20 sites caractérisés par une grande abondance d'espèces, la variété des habitats ou la présence de communautés uniques. Ces sites, fortement menacés par l'impact humain, doivent faire de toute urgence l'objet de mesures de conservation. En outre, 52 sites méritant des efforts de conservation, mais non encore menacés par l'activité de l'homme, ont également été identifiés. Les actes du colloque seront publiés dans un document intitulé «Livre rouge des sites prioritaires pour la conservation de la diversité biologique au Chili». Ce document fera partie d'une série de «livres rouges» parus respectivement en 1985 et 1987, à la suite d'autres colloques organisés par la CONAF: "Arbres et arbustes menacés d'extinction, et «Faune terrestre menacée d'extinction». Il s'agit de documents officiels concernant l'état de conservation des espèces locales.

Source: Chilean for. News, 16 (179): 4-5.

Création d'un réseau d'agents forestiers

Le Comité mixte FAO/CEE/OIT de la technologie, de la gestion et de la formation forestières vient de lancer un nouveau réseau international, baptisé FORWORKNET, qui sera expressément chargé des problèmes liés à la main-d'oeuvre forestière. Ce réseau, qui relève du Service des activités industrielles du Bureau international du travail de Genève et reçoit un soutien technique de ce dernier, est destiné à offrir de nouvelles possibilités d'échanges internationaux et de collaboration entre les agents forestiers. FORWORKNET s'occupera de tous les aspects relatifs à la main-d'œuvre forestière.

Développement des ressources humaines

· Offre et demande de travaux forestiers
· Recrutement
· Maintien de la main-d'œuvre
· Nature changeante des travaux
· Liens avec l'environnement
· Moyens de développement de la main-d'œuvre Entrepreneurs forestiers
· Rôle des femmes dans les travaux forestiers
· Main-d'œuvre migrante Formation et vulgarisation

Productivité

· Organisation du travail
· Mécanisation
· Interface travailleurs-technologies
· Prise de décision en foresterie
· Rapport coûts/avantages des améliorations

Problèmes sociaux et professionnels

· Emploi en foresterie
· Communautés dépendantes de la forêt
· Conditions de travail
· Rémunération et avantages
· Relations travailleurs-cadres
· Sécurité et santé sur le lieu de travail
· Ergonomie et sciences humaines

Le réseau s'efforcera en particulier de tenir ses membres au courant de l'actualité forestière, des nouvelles publications et données, des résultats de la recherche, des manifestations prévues, des technologies les plus récentes, ainsi que de toute autre nouvelle susceptible de les intéresser. Il mettra en place sa propre base de données spécialisées aux fins de référence et de statistique.

FORWORKNET est ouvert à toutes les personnes et organisations intéressées du monde entier. Ses membres seront recrutés dans les milieux professionnels suivants: services forestiers gouvernementaux et administrations du travail; associations d'employeurs et de travailleurs; entreprises forestières; propriétaires de forêts; écoles et collèges de formation professionnelle; universités; instituts de recherche; organisations internationales; organismes d'assistance technique; consultants indépendants. L'adhésion est gratuite. Pour obtenir un bulletin d'inscription à FORWORKNET, prière de s'adresser à M.P. Poschen, Service des activités industrielles, OIT, 4 route des Morillons, CH-1211 Genève 22, Suisse.


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