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Tableau 3.1 L'utilisation des différentes espèces d'acacias au Sahel (Broun et Massey, 1929; Guinko, 1991).

Espèce et répartition Utilisation
A. ataxacantha
(Du Sénégal au Cameroun; vers l'est en direction du Soudan, et vers le sud, en direction de la Namibie et de l'Afrique du Sud)
Les antilopes broutent ses feuilles et ses gousses. Les Gourmantchés du Burkina Faso font de l'écorce de racine macérée un gargarisme contre les maux de gorge.
A. dudgeoni
(Sénégal, Côte d'ivoire, Togo, Ghana, Bénin, Nigéria, Cameroun, Mali, Niger, Burkina Faso)
Son bois sert à fabriquer des manches d'outils agricoles; le bois mort est utilisé comme combustible. Antilopes et chevaux apprécient beaucoup ses feuilles et ses gousses séchées. Les Gourmantchés usent une décoction d'écorce pour enrayer la diarrhée et la dysenterie chez les enfants. Le pollen de ses fleurs est apprécié des abeilles.
A. ehrenbergiana (Sahara occidental, Algérie, Egypte, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Soudan, Ethiopie, Djibouti, Moyen-Orient) Les nomades utilisent son bois comme combustible. Le bétail, les moutons et les dromadaires apprécient son feuillage et ses gousses. Les Tamachek usent une décoction d'écorce pour combattre les flatulences. Le pollen de ses fleurs est apprécié des abeilles.
A. etbaica  
  subsp. etbaica
(Soudan, Ethiopie, Somalie, Arabie saoudite)
Au Soudan, son écorce sert au tannage.
A. gourmaensis
(Côte d'ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria, Niger)
Son bois sert à fabriquer des manches d'outils agricoles; le bois mort est utilisé comme combustible. La faune sauvage, et particulièrement les éléphants, apprécient ses feuilles et ses gousses sèches. Les Gourmantchés usent une décoction d'écorce pour traiter la jaunisse. Ses fleurs fournissent du pollen et du nectar aux abeilles.
A. hockii
(De la Gambie au Nigéria, à l'est, en direction du Soudan et de l'Ethiopie, et au sud, en direction du Zimbabwe et de l'Angola)
Les antilopes et, surtout, les éléphants, mangent les feuilles et les gousses sèches qui subsistent après un feu de brousse. De ses fleurs les abeilles tirent pollen et nectar.
A. laeta
(Egypte, Mali, vers l'est, en direction du Soudan, Ethiopie, Somalie, Kenya, Tanzanie, Moyen-Orient)
Les nomades en font du bois de feu et du charbon de bois et en tirent des piquets de tente. L'exsudat de sa gomme est comestible; on le récolte également au Niger; il est vendu au Tchad sous le nom de "kittir azarack"; elle est considérée comme inférieure à la gomme d'A. senegal. Le bétail broute ses feuilles et ses gousses. On la plante parfois pour en faire des brise-vent.
A. macrostachya
(Du Sénégal au Nigéria, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Soudan)
Son bois n'est qu'assez peu utilisé comme combustible. Les semences, crues ou cuites, se vendent sur les marchés; on les apprécie en terre mossie, au Burkina Faso. Le bétail apprécie ses gousses sèches. Les Peuhl du Burkina Faso préconisent une décoction de branches feuillues contre les flatulences. Les Mossis considèrent comme aphrodisiaque un breuvage fait de racines macérées additionnées d'eau et de miel. De ses fleurs les abeilles tirent pollen et nectar.
A. mellifera  
  subsp. mellifera
(Egypte, Soudan, du sud à travers l'Afrique de l'Est et jusqu'en Afrique du Sud)
Son bois sert à fabriquer des cadres de lits; on en tire aussi du bois de feu et du charbon de bois. Les fibres des racines servent en vannerie. On les plantes pour en faire des haies vives.
A. nilotica  
  subsp. adstringens
(Algérie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Libéria, Ghana, Togo, Nigéria, Mali, Niger, Tchad, Soudan)
Son bois, dense et dur, est utilisé en construction. On en fait aussi du bois de feu et du charbon de bois. La jeune écorce est une bonne source de fibres. Dromadaires, moutons et chevaux mangent son feuillage et ses gousses. Les graines grillées sont pilées et consommées avec de la farine de mil. Les cordonniers se servent de cette sous-espèce pour tanner le cuir; on en tire aussi une teinture. De l'exsudat de gomme, on fait une encre utilisée dans les écoles locales. Au Burkina Faso, les feuilles aident à combattre la diarrhée, les graines grillées et broyées à traiter les hémorroïdes et la gingivite; l'écorce réduite en poudre sert d'hémostatique. Une décoction de gousses est considérée comme efficace pour combattre la toux, tandis que d'avaler le jus de gousses mâchées soulage la brûlure d'une toux sèche. De ses fleurs, les abeilles tirent pollen et nectar.
Subsp. nilotica
(Egypte, Sénégal, Nigéria, Mali, Niger, Tchad, Soudan, Ethiopie)
Au Soudan, son bois sert à fabriquer des traverses et des roues à aube. Au Burkina Faso, on s'en sert comme d'A. adstringens.
subsp. tomentosa
(Ghana, Nigéria, Mali, Burkina Faso, Tchad, Soudan, Ethiopie, Djibouti)
Au Burkina Faso, on s'en sert comme d'A. adstringens.
A. erythrocalyx
(Togo, Nigéria, Mali, Niger, Burkina Faso)
Broutée par le bétail et les chevaux. Les branches longues servent à fabriquer des lits et à confectionner des paniers. Les Mossi usent d'une décoction de racine comme d'un aphrodisiaque. Les abeilles butinent le pollen de ses fleurs.
A. oerfota
(Egypte, Soudan, Ethiopie, Somalie, Djibouti, Afrique de l'Est, Arabie)
Au Soudan, l'écorce sert au tannage, les racines à la confection de cordages.
A. polyncantha  
  subsp. campylacantha
(Du Sénégal au Cameroun, vers l'est en direction du Soudan et de l'Ethiopie, et au sud vers le Zimbabwe et l'Afrique du Sud)
Son bois sert à fabriquer des manches d'outils agricoles; des grosses branches on tire du charbon de bois. Les Gourmantchés utilisent son écorce, riche en tanin, pour combattre la dysenterie et les hémorroïdes. Les gousses sont appréciées du bétail et de la faune sauvage, notamment des buffles et des éléphants.
A. senegal
(Mauritanie, Sénégal, Côte d'ivoire, Gambie, Nigéria, Cameroun, Mali, Niger, Tchad, Soudan, Ethiopie, de la Somalie jusqu'à la Namibie; Afrique du Sud, Moyen-Orient)
Chèvres et moutons mangent son feuillage et ses gousses. Sa gomme arabique est commercialisée au Niger. Le bois mort sert de bois de feu. Les Hausas utilisent le liber du tronc ou des racines pour traiter la jaunisse. De ses fleurs les abeilles tirent pollen et nectar.
A. seyal  
  var. fistula
(Soudan, Somalie, Afrique de l'Est jusqu'au Malawi et en Zambie)
Mêmes utilisations que pour la variété seyal.
  var. seyal
(Egypte, Mauritanie, Sénégal, Ghana, Togo, Nigéria, Cameroun, Mali, Burkina Faso, Tchad, Soudan, vers le sud, en direction de la Zambie)
Son bois, léger, sert à fabriquer des caisses d'emballage, du mobilier léger, des mortiers et des ustensiles ménagers; les nomades en tirent des chassis de selles et des piquets de tente. L’écorce sert au tannage et donne une teinture rouge servant à teindre les vêtements. Son liber donne des fibres. Les animaux mangent son feuillage, ses gousses et une partie de l'écorce. Les racines sont utilisées en vannerie. L'écorce sert à rembourrer les selles. L'exsudat de gomme est friable; on le récolte mais on le considère comme inférieur à la gomme d'A. senegal. Avec l'écorce, les Peuhl font un purgatif à usage humain et animal. Au Soudan, on use d'une décoction d'écorce comme vermifuge; les femmes font aussi des fumigations. Bon aliment des abeilles.
A. sieberiana
(Du Sénégal au Nigéria, à l'est en direction du Soudan, Ethiopie, vers le sud en direction de la Namibie et de l'Afrique du Sud).
Son bois est facile à ouvrer et sert à confectionner des manches d'outils. Le bois mort sert à la cuisson des aliments. Chevaux et moutons broutent le feuillage; le bétail, les buffles et les éléphants mangent les gousses. La gomme sert à divers usages locaux. Les Mossis usent d'une décoction d'écorce comme vermifuge et pour combattre la toux.
A. tortilis  
  subsp. raddiana
(Sahara occidental, Algérie, Libye, Egypte, Sénégal, Mali, Nigéria, Niger, Tchad, Soudan)
Les nomades en tirent du bois de feu et du charbon de bois et en font des manches d'outils et des piquets de tente. De l'écorce, on fait des cordages. Chevaux, moutons et dromadaires mangent son feuillage et ses gousses. Au Niger, on récolte sa gomme. Les Touaregs usent d'une décoction de feuilles pour combattre le paludisme. De ses fleurs parfumées, les abeilles tirent pollen et nectar.
  subsp. spirocarpa
(Soudan, au sud, vers l'Afrique du Sud; Moyen-Orient)
Son liber donne une fibre solide.
  subsp. tortilis
(Soudan, Somalie, Moyen-Orient)
Dans les pays riverains de la mer Rouge, son bois sert à confectionner des membrures de bateaux, des poulies et des palans.
F. albida
(Sahara occidental, Algérie, Egypte, Mauritanie, Sénégal, Gambia, Guinée-Bissau, Ghana, Togo, Nigéria, Cameroun, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Soudan, Ethiopie, au sud, en direction de la Namibie, Afrique du Sud, Moyen-Orient)
Son bois sert à confectionner des cadres de lits, des mortiers, des écuelles et des selles. Appréciée pour son effet bénéfique sur les rendements. Son feuillage et ses gousses donnent un excellent fourrage. Ses gousses sont commercialisées dans la région de Kaya, au Burkina Faso L'écorce - en poudre, macérée ou en décoctions - sert à combattre les refroidissements, la grippe et les maux de dents; on s'en sert aussi comme d'un tonique. En décoction, l'écorce calme la toux des enfants. La cendre sert à fabriquer un savon. Bonne source de pollen et de nectar pour les abeilles. Dans les monts Nuba du Soudan, on en fait des haies vives.

Tableau 3.2 L'utilisation des espèces d'acacias dans la corne de l'Afrique (Lawrie, 1954; Trump, 1986)

Espèce et répartition Utilisation
A. bussei
(Ethiopie, Somalie, Kenya, Tanzanie)
Construction de huttes: le tronc sert de pilier central (undab), les racines à la confection de cercles ou d'arceaux (digo), l'écorce à celle des nattes servant de toiture et le liber mâché à celle des fils servant à coudre les nattes des nomades somalis. Les branches donnent des manches de haches et de houes. Avec la partie la plus épaisse de la racine on fait des massues. On fait également avec les racines, les paniers à larges mailles qui servent à protéger les grosses jarres d'eau ou de lait. Telles parties non spécifiées de l'arbre (sans doute les racines) servent à revêtir l'intérieur des puits, en raison, sans doute, de leur résistance au pourrissement et aux termites; on en fait aussi des claies et l'on s'en sert pour le revêtement des murs. Espèce appréciée comme bois de feu; c'est la seule qui soit utilisée pour la production de charbon de bois et de chaux vive. Le bétail en mange le feuillage et les gousses; les fleurs, qui apparaissent avant les feuilles à la fin de la saison des pluies, constituent un élément important du régime alimentaire des dromadaires. Les Somalis et leur bétail sont friands des jeunes épines tendres et succulentes. L'écorce du fut et celle des racines servent à confectionner des cordes. Une infusion de liber légèrement trituré donne une tisane semblable à du thé. L'écorce sert aussi à tanner le cuir des outres servant à transporter l'eau (voir sous A. etbaica pour les méthodes de tannage).
A. edgeworthii
(Ethiopie, Somalie, Kenya, Socotra; Moyen-Orient)
On en mange les graines, cuites ou crues, juste avant leur maturité. Chèvre et chameaux broutent ces arbres.
A. etbaica
(Soudan, Ethiopie, Djibouti, Somalie, Ouganda, Kenya, Tanzanie)
De son écorce on fait des nattes servant de toiture (Harrar) et de son liber mâchée, le fil servant à les coudre. Des branches, on tire des manches de haches et des houes. Cette espèce n'est guère appréciée comme bois de feu car le tronc est difficile à écorcer; de ce fait, les feux dégagent beaucoup de fumée. L'écorce sert à la confection de cordages et à tanner le cuirs des outres servant à transporter l'eau. On utilise pour ce faire environ 700 g d'écorce plus une petite quantité de liber ramolli au mortier, que l'on place dans une jarre contenant 1,41 d'eau. On frotte alors la peau pour bien faire pénétrer ce liquide; on laisse tremper pendant une heure, puis on frotte à nouveau pendant 15 min. avant de procéder à un nouveau trempage.
A. mellifera Le tronc sert de pilier central (undab) des huttes somalies.
  subsp. mellifera
(Egypte, Soudan, Ethiopie, Djibouti, Somalie, Kenya, Tanzanie, Angola, Namibie, Moyen-Orient)
Cette espèce est broutée par le bétail.
   
A. moggii
(Somalie)
L'exsudat naturel de sa gomme est apprécié des Somalis et des animaux de la région.
A. nilotica Ses racines servent à confectionner les paniers à larges
  subsp. indica
(Iran, Yémen du Nord et du Sud, Qatar, Pakistan, Inde; introduite en Egypte, Ethiopie, Tanzanie, Angola)
mailles qui protègent les jarres d'eau et de lait. Les gousses, fraîches ou séchées, sont appréciées par les humains tout comme par le bétail. Excellente pour l'ombrage, cette espèce est plantée dans les villages et aux points d'eau.
A. reficiens Les racines servent à la confection des arceaux (digo) des
  subsp. misera
(Soudan, Ethiopie, Somalie, Ouganda, Kenya)
huttes somalies. Cette espèce est broutée par le bétail. Son écorce sert à faire des cordages.
A. senegal
(de la Mauritanie au Soudan, Egypte, Ethiopie, Somalie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, au sud, en direction du Botswana, Namibie, Afrique du Sud)
Le tronc sert de pilier central (undab) des huttes somalies. Des branches, on tire des manches de haches et des houes. Espèce appréciée comme bois de feu. Le bétail mange son feuillage et ses gousses. L'exsudat de sa gomme est aimé des Somalis et des animaux de la région; les arbres ne sont pas gemmés, mais cette gomme est récoltée et commercialisée. Elle est utilisée par la médecine locale: mélangée à du lait, on laisse reposer le mélange pendant plusieurs jours et l'on s'en sert pour soigner le mal de dos.
A. tortilis Les racines servent à la confection d'arceaux (dingo),
  subsp. spirocarpa
(Soudan, Ethiopie, Djibouti, Kenya, Tanzanie, au sud, en direction de la Namibie et de l'Afrique du Sud)
l'écorce aux nattes des toitures, le liber à faire le fil servant à les coudre. Des branches, on tire des manches de haches et de houes. Le bétail raffole de cette espèce car ses bourgeons sont les premiers à apparaître à la fin de la saison des pluies. Les gousses, vertes ou séchées, sont appréciées des humains comme du bétail. L'écorce sert à faire des cordages. Cet arbre donne un très bon ombrage; on le plante dans les villages et aux points d'eau.
Le genre Acacia Les branches, les cimes et les grosses branches servent à faire des barrières de broussailles épineuses (hero ou mus) pour protéger bétail et les campements; on manipule les branches épineuses à l'aide d'un bâton (handol) portant un crochet (pour tirer) à l'une de ses extrémités, et un "V" (pour pousser) à l'autre bout.

Tableau 3.3 Utilisation des espèces d'acacias dans les régions septentrionales du Kenya (Riley et Brokensha, 1988; Medley, 1993).

Espèce et répartition Utilisation
A. ataxacantha
(du Libéria au Soudan, puis au sud, à travers le Kenya vers l'Angola et l'Afrique du Sud)
Les branches vertes, écorcées et séchées, servent à faire les lattes des greniers, les murs des huttes et les chevrons qu'on recouvrira de chaume. Les chasseurs de miel forment des faisceaux de petites branches servant de torches car leur sève contient beaucoup de résine. Cette espèce donne un bois de feu apprécié à la saison des pluies car il n'absorbe guère l'humidité et reste facile à enflammer. Pilées, ses feuilles donnent un exsudat de gomme qui sert à colmater les trous des calebasses; les enfants raffolent de la sève sucrée et poisseuse. Cette espèce n'est guère appréciée là où l'on a entrepris une régénération des sols car elle produit sans discontinuer des rejets de souche.
A. brevispica  
  subsp. brevispica
(République centrafricaine, Soudan, Ethiopie, Somalie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Burundi, Rwanda, Zaïre, Angola)
Les femmes se servent de branches sèches pour embraser le charbon de bois servant à la cuisson des poteries. Les fibres tirées de l'écorce des jeunes branches donnent des cordages solides, les petites branches écorcées des cure-dents. Les branches vertes, écorcées et séchées, servent à faire les lattes des greniers, les murs des huttes et les chevrons qu'on recouvrira de chaume. Avec les branches plus épaisses, on fait des arcs, des cannes et des outils pour creuser. Les chasseurs de miel forment des faisceaux de petites branches servant de torches car leur sève contient beaucoup de résine. Cette espèce donne un bois de feu très apprécié à la saison des pluies car il n'absorbe guère l'humidité et reste facile à enflammer. Pilées, ses feuilles donnent un exsudai de gomme qui sert à colmater les trous des calebasses; les enfants sont friands de sa sève douce et poisseuse. Cette espèce n'est guère appréciée là où l'on a entrepris une régénération des sols car elle produit sans discontinuer des rejets de souche.
A. drepanolobium
(Soudan, Ethiopie, Somalie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Zaïre)
Les petits troncs fourchus taillées en "Y" servent d'étais aux greniers; les pieux, naguère utilisés pour les pièges, servent aujourd'hui à faire des ustensiles et des manches d'outils. Des chevilles en bois de cœur permettent de grimper aux baobabs pour accéder aux ruches suspendues; on s'en sert aussi pour fixer et tendre les peaux pendant le séchage. Des branches épineuses on fait des barrières et des enclos temporaires pour le bétail et les chèvres. Les gros troncs sont utilisés dans la construction des huttes et la confection des ruches.
A. gerrardii
(République centrafricaine, Nigéria, Soudan, Ethiopie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Botswana, Afrique du Sud)
Cette espèce est utilisée pour construire des huttes, alimente en bois de feu les sueries de tabac et donne un charbon de bois de bonne qualité. On mâche son liber pour en sucer la sève résineuse, réputée soulager la toux. Les au sud, en direction du abeilles butinent ses fleurs.
A. hockii
(de la Guinée au Soudan, Ethiopie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, au sud en direction du Zimbabwe et de l'Angola)
Broutée par les chèvres, qui mangent aussi ses gousses. Son bois n'est guère apprécié pour la construction des huttes car il pourrit facilement et est vulnérable aux attaques des termites. Ses branches épineuses servent à confectionner des enclos et des barrières pour protéger les cultures. De son liber, on tire des fibres utilisées en vannerie. Sa sève résineuse est comestible; elle sert aussi d'adhésif. Les abeilles butinent ses fleurs.
A. laeta
(Egypte, Mali, Burkina Faso, Nigéria, Niger, Tchad, Soudan, Somalie, Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Moyen-Orient)
Donne un charbon de bois de bonne qualité. Les fibres de l'écorce servent à confectionner des liens utilisés en construction et des torches pour les chasseurs de miel et les apiculteurs; le liber est mâché pour sa sève résineuse, réputée soulager la toux. Les abeilles butinent ses fleurs.
A. mellifera  
  subsp. mellifera
(Egypte, Soudan, Ethiopie, Djibouti, Somalie, Kenya, Tanzanie, Angola, Namibie)
Bois d'œuvre hautement apprécié; excellent bois de feu à combustion lente qui donne un bon charbon de bois; ses branches servent à la construction de kraals (enclos) pour le bétail. Avec ses fleurs, on fait une bière. Les abeilles butinent ses fleurs. Son liber est utilisé en médecine pour traiter les douleurs articulaires, le paludisme, les fièvres et la toux.
A. nigrescens
(Tanzanie, Zambie,. Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Botswana, Namibie, Afrique du Sud)
Sert à construire des huttes. Donne du bois de feu utilisé dans les sueries de tabac et un bon charbon de bois.
A. nilotica  
  subsp. subalata
(Soudan, Ethiopie, Ouganda, Kenya, Tanzanie)
Le bétail et la faune sauvage mangent ses gousses, les chèvres en particulier. On les mange aussi en cas de famine. De son bois, on tire des étais pour greniers; avec les petites branches on confectionne des bâtons à creuser. Donne un excellent charbon de bois. Son écorce est appréciée pour la cuisson des poteries. Les branches épineuses servent à faire des enclos. Ecorce et liber font une tisane stimulante. Les fibres du liber sont utilisées en vannerie. Frottée sur du métal, la sève donne un antirouille noirâtre. La gomme du tronc ou des gousses mûres sert à fixer l'empennage des flèches. La sève additionnée de brisures d'écorce repousse les punaises. Les aiguilles acérées servent à ôter les échardes; on s'en sert également dans les cérémonies de la circoncision; quand elles sont épaisses, dures et élastiques, elles servent à boucher les trous d'insectes dans les calebasses. L'écorce des racines est utilisée dans le traitement de la toux.
A. polyacantha  
  subsp. campylacantha
(du Ghana au Soudan, Ethiopie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, au sud vers l'Afrique du Sud)
Sert à construire des huttes. Donne du bois de feu utilisé dans les sueries de tabac et un bon charbon de bois.
A. reficiens  
  subsp. misera
(Soudan, Ethiopie, Somalie, Ouganda, Kenya)
Ses branches épineuses servent à faire des enclos pour le bétail et à protéger les terres cultivées. Avec les fibres de l'écorce on fait des vêtements et des vanneries. Sa sève est sucrée et potable.
A. robusta On en fait des poteaux.
  subsp. usambarensis
(Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Mozambique)
 
A. senegal
(de la Mauritanie au Soudan, Ethiopie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, au sud en direction du Botswana, Namibie, Afrique du Sud; Asie)
Sert à construire des huttes. N'est pas utilisée pour les manches d'outils car son bois se fend aisément. Aliment apprécié des abeilles. Les ruches sont suspendues dans les arbres pour échapper aux ravages des ratels (blaireaux melliphages).
A. seyal  
var. seyal
(de la Mauritanie au Soudan, Egypte, Ethiopie, Djibouti, Somalie, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Zambie, Malawi, Mozambique)
Broutée par les chèvres, qui mangent aussi ses gousses. Son bois n'est guère apprécié en construction car il est attaqué par les termites et les moisissures. Ses branches épineuses servent à faire des enclos pour bétail et à protéger les terres cultivées. Les fibres du liber servent en vannerie. La sève résineuse est comestible; elle sert aussi d'adhésif. Les abeilles butinent ses fleurs.
A. thomasii
(Kenya, Tanzanie)
Aliment apprécié des abeilles. Les ruches sont suspendues dans les arbres pour échapper aux ravages des blaireaux melliphages.
A. tortilis  
  subsp. spirocarpa
(Soudan, Ethiopie, Djibouti, Kenya, Tanzanie, au sud en direction de la Namibie et de l'Afrique du Sud)
Le bétail et la faune sauvage mangent ses gousses. Les fibres du liber sont utilisées en vannerie, pour confectionner des liens et des torches résineuses pour les chasseurs de miel et les apiculteurs. Ses branches épineuses servent à faire des enclos pour bétail. Les abeilles butinent ses fleurs. Les ruches sont suspendues dans les arbres pour échapper aux ravages des blaireaux melliphages. On mâche son liber pour soulager la toux. Les arbres proches des terres cultivées sont parfois étêtés pour empêcher le perchage des oiseaux mangeurs de graines. On place ses branches sur les tombes, signe que le défunt ne reverra plus ce bas-monde.

Tableau 3.4 L'utilisation des acacias en Afrique australe (Story, 1958; Wickens, 1969; Coates Palgrave, 1977).

Espèce et répartition Utilisations
A. caffra
(Mozambique, Botswana, Swaziland, Afrique du Sud)
Le bétail mange son feuillage et ses gousses qui sont parfois toxiques. Bon combustible. Donne de bons piquets de clôture. Les Zoulous usent d'une infusion d'écorce pour traiter les troubles sanguins.
A. erioloba
(Zaïre, Zambie, Zimbabwe, Botswana, Angola, Namibie)
Sa gomme est légèrement astringente; les bushmen la consomment fraîche et claire: décolorée, elle a moins de saveur. Le bétail raffole de ses gousses, réputées bonifier la lactation des vaches, mais toxique à certaines époques de l'année. Le bois sert à faire des étais de mine et des charrettes; on s'en sert aussi comme bois de feu. La cendre d'écorce est utilisée dans le traitement des céphalées.
A. erubescens
(Tanzanie, Zaïre, Zambie, Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Botswana, Angola, Namibie)
Les bushmen mangent sa gomme.
A. fleckii
(Zaïre, Zambie, Zimbabwe, Botswana, Angola, Namibie)
Les bushmen mangent sa gomme.
A. galpinii
(Tanzanie, Zambie, Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Botswana, Afrique du Sud)
Son bois sert en ébénisterie.
A. karroo
(Mozambique, Zimbabwe, Botswana, Angola, Lesotho, Afrique du Sud)
Sa gomme est comestible; elle est utilisée en confiserie et sert d'adhésif. Bois polyvalent, plus guère exploité dans le commerce. Il sert en ébénisterie, dans la fabrication de clôtures et comme combustible. Son écorce sert au tannage et donne un cuir rouge. Avec son liber on fait des cordages. On tire de l'écorce une infusion administrée au bétail empoisonné par Moraea.
A. luederitzii
(Zambie, Mozambique, Zimbabwe, Botswana, Angola, Namibie, Swaziland)
Les bushmen mangent sa gomme. Le cortex des racines latérales sert à confectionner des carquois.
A. mellifera  
  subsp. detinens (Tanzanie, Zambie, Mozambique, Zimbabwe, Botswana, Angola, Namibie) Les bushmen mangent sa gomme. Le bétail est friand de ses pousses, de ses fleurs et de ses gousses. Bon combustible.
A. nebrownli
(Zimbabwe, Botswana, Afrique du Sud)
Réputée indiquer la présence d'eaux souterraines.
A. nilotica  
  subsp. kraussiana
(Ethiopie, Tanzanie, Zambie, Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Botswana, Angola, Afrique du Sud)
Sa gomme est comestible; elle est utilisée en confiserie. Son bois sert à la confection de piquets de clôture et comme combustible. Avec ses gousses, on fait de l'encre. Une décoction d'écorce est réputée calmer la toux.
A. polyacantha  
subsp. campylacantha
(du Ghana à l'Ethiopie et, au sud, vers l'Afrique du Sud)
Sa gomme est comestible; elle est utilisée en confiserie et sert également d'adhésif.
A. sieberana
(Mali et Côte d'ivoire vers l'Ethiopie et, au sud, vers l'Afrique du Sud)
Le bétail mange ses gousses qui, vertes, sont parfois toxiques.
A. tortilis  
  subsp. heteracantha
(Zambie, Mozambique, Zimbabwe, Botswana, Angola, Namibie, Swaziland)
Les bushmen mangent sa gomme, le bétail son feuillage et ses gousses.
  subsp. spirocarpa
(Soudan, Ethiopie, Djibouti et Somalie, du sud vers le Zimbabwe, Botswana, Angola, Namibie)
Le bétail en mange le feuillage et les gousses.
A. xanthophloea
(Kenya, Tanzanie, Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Swaziland, Afrique du Sud)
Bois polyvalent.
F. albida
(de l'Afrique du Nord à l'Afrique du Sud, Proche-Orient)
Au Zimbabwe, on use d'une décoction d'écorce pour traiter les diarrhées.

Tableau 3.5 L'utilisation des espèces d'acacias en Afrique du Nord (Boudy, 1950; Boulos, 1983; White, 1983; El Hadidi et Boulos, 1989; Boulos, 1989).

Espèce et répartition Utilisations
A. gummifera
(endémique au Maroc)
Broutée par les moutons et les chevaux. Source de bois de feu, de charbon de bois, de manches d'outils, etc. Donne une gomme abondante, connue sous le nom de gomme ammoniaque, qui est commercialisée dans la région.
A. karroo
(introduite en Libye, Afrique australe)
Plantée pour en faire des haies.
A. Laeta
(Egypte, Afrique tropicale, Proche et Moyen-Orient)
Donne de la gomme
A. nilotica  
  subsp. nilotica
(Egypte, Afrique tropicale, Proche et Moyen-Orient)
Le bétail mange son feuillage et ses jeunes gousses. Son bois sert à construire des bateaux, des roues à aube, des élévateurs et des pipes à eau (narghilés). Donne du charbon de bois. Les gousses et l'écorce servent au tannage, notamment celui des peaux de chèvre. Plantée le long des rues. Son exsudat de gomme, son écorce, ses gousses sont utilisées en médecine locale.
A. seyal
(Egypte, Afrique tropicale, Proche-Orient)
Le bétail mange ses gousses. Son exsudat de gomme, son écorce et ses gousses sont utilisées en médecine locale.
A. tortilis Son bois de cœur a de remarquables propriétés calorifiques; bon bois de feu et un excellent charbon de bois.
  subsp. raddiana
(Sahara occidental, Algérie, Libye, Egypte, Afrique tropicale)
Son exsudai de gomme, son écorce, ses graines sont utilisées en médecine locale.
F. albida
(Sahara occidental, Algérie, Egypte, Afrique tropicale, Proche et Moyen-Orient)
Broutée par le bétail. Ses fruits sont comestibles. Son bois sert en ébénisterie, en menuiserie, etc. Son écorce sert en médecine locale.

Tableau 3.6 L'utilisation des acacias au Proche et au Moyen-Orient et en Inde (Singh, 1909); Manjunath, 1948; Dickson, 1955; Parsa, 1958; Ali, 1973; Townsend, 1974; Chakravarty, 1976; Anderson, 1978; Danin, 1983; Ayoub et al. 1984; Miller et Morris, 1988; Bhandari, 1990; Fagg, 1992)

Espèce et répartition Utilisations
ARABIE  
A. abyssinica  
  subsp. abyssinica
(Yémen, Arabie saoudite, Afrique)
Broutée par le bétail.
A. etbaica  
  subsp. etbaica
(Arabie Saoudite, Afrique)
Utilisations probablement analogues à celles de subsp. uncinata.
  Subsp. uncinata
(Yémen, Oman, Arabie Saoudite, Afrique)
Peu appréciée comme fourrage, son feuillage étant considéré comme "trop brûlant". Donne un excellent bois de feu à combustion lente, qui dégage beaucoup de chaleur et peu de fumée. On prise la cendre du bois mort, ou bien on l'ajoute au tabac pour en augmenter l'âcreté. Considérée à Dhofar comme le meilleur agent tannant pour imperméabiliser les articles de cuir. On bat les branches pour en faire tomber les feuilles, les gousses, les extrémités et les brindilles, qui sont recueillies et entreposées. On applique une pâte de feuilles finement broyées sur la peau épilée et on la fait pénétrer en massant énergiquement. Mélangée à des feuilles séchées et à des tiges de Loranthus schimperi, cette pâte sert à tanner les peaux servant à la fabrication du beurre. L'exsudat de gomme, de couleur rougeâtre, n'est pas comestible et ne présente pas d'intérêt médicinal.
A. iraqensis
(Iraq, Koweït, Yémen, Arabie Saoudite, Oman, Jordanie, Sinaï)
Dromadaires et chèvres mangent son feuillage et ses gousses. Donne du bois de feu et du charbon de bois de qualité, mais inférieurs à ceux d'A. senegal et d'A. tortilis. Le liber est utilisé pour les réparations de fortune; teint en noir par les femmes, il sert à retenir les nattes de jeunes filles. Sa résine est comestible mais ne présente pas d'intérêt médicinal.
A. karroo
(introduite en Iraq, Afrique)
On en fait des haies impénétrables.
A. Laeta
(Yémen, Oman, Arabie Saoudite, Israël, Syrie, introduite en Iran, Afrique)
Le bétail mange son feuillage et ses gousses.
A. nilotica
(lato sensu)
(Iran, Iraq, Yémen, Oman, Arabie Saoudite, Israël, Syrie, Inde, Afrique)
Les dromadaires, les moutons et les chèvres mangent son feuillage et ses gousses. Donne du bois d'œuvre, des ustensiles agricoles, des roues de charrettes, des roues à sabots, des pirogues, des traverses, des sabots de freins, etc. L'écorce et les gousses servent au tannage. Des branches, on fait des haies épineuses. Seul le bétail affamé la broute, mais néglige ses gousses.
  subsp. kraussiana
(Iraq, Yémen, Oman, Afrique)
Les gousses broyées donnent au cuir une belle couleur acajou et le rendent apparemment plus souple et plus résistant. Le bois est utilisé dans les fours à chaux, en sculpture, pour fabriquer des cadres de lits, des ustensiles ménagers. Durci au feu et huilé, il sert à confectionner des sagaies et des flèches. Une pâte de jeunes feuilles broyées sert d'emplâtre pour guérir furoncles et œdèmes, soulager les inflammations et faire sortir le pus.
  subsp. nilotica
(Iran, Iraq, Oman, Arabie Saoudite, Yémen, Afrique)
Ses fruits servent à enrayer la prolifération d'algues: 400 kg de fruits dans 50.000 m³ d'eau ont permis de supprimer une prolifération massive d'algues en 4 jours; ni les poissons, ni les amphibiens, ni les insectes n'ont été affectés.
  subsp. tomentosa
(Iran, Arabie Saoudite, Yémen, Afrique)
Broutée par le bétail.
A. oerfota
(Iran, Yémen, Oman, Arabie Saoudite, Afrique)
Ignorée par le bétail, sauf s'il a exceptionnellement faim. Une pâte de pointes de jeunes pousses broyées sert à épiler les peaux avant le tannage, parfois en association avec des feuilles de Pergularia spp. On frotte aussi ces peaux avec des feuilles broyées et des brindilles mélangées à du babeurre et à du sel, puis on les enterre pendant 1 jour ou 2 avant de les épiler. Sa gomme n'est pas comestible et ne présente aucun intérêt médicinal.
A. senegal
(Oman, Inde, Pakistan, Afrique)
Broutée par le bétail, notamment les chèvres et les dromadaires; réputée engraisser le bétail et enrichir le lait. On donne les gousses au bétail malade et aux génisses en gésine pour augmenter la lactation. Bon aliment pour abeilles. Excellent bois de construction, notamment pour les enclos à bétail et les navettes des tisserands. On se servait naguère de branches entrelacées pour confectionner des nasses. Excellent bois de feu à combustion lente, qui dégage beaucoup de chaleur et peu de fumée. Bien séché, le bois de cœur est une bonne source d'amadou. On se sert de lanières de liber, parfois renforcées par des lanières d'A. etbaica, pour tanner le cuir. On applique de l'écorce séchée, broyée et réduite en poudre sur les plaies pour enrayer infections et gangrène. On s'enduit le corps de l'exsudat de gomme brun rougeâtre mélangé à de la graisse ou à de l'huile. Frais, l'exsudat de gomme fraîche sert de dépilatoire. Bue à jeun, une solution de gomme est réputée soulager les douleurs thoraciques. Manger de la gomme est censé durcir les muscles de l'estomac; en manger trop donne des flatulences et provoque des malaises. Cette gomme est hautement nutritive: 175 g suffisent à satisfaire les besoins d'un adulte pour 24 heures.
A. seyal
(Yémen, Arabie Saoudite, Afrique)
Dans les environs de Riyad, on abat ces arbres pour en tirer du bois de feu et du charbon de bois.
A. tortilis  
  subsp. raddiana Ses graines sont comestibles. Donne du fourrage, du combustible, des médicaments, etc. Broutée par le bétail. Des fibres torsadées de l'écorce on fait des cordages. Autres utilisations sans doute analogues à celles de subsp. tortilis.
  subsp. spirocarpa
(Yémen, Oman, Arabie, Saoudite, Israël, Syrie, Afrique)
Utilisations sans doute analogues à celles de subsp. tortilis.
  subsp. tortilis
(Yémen, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Afrique)
Importante source de fourrage et d'ombrage pour les dromadaires et les chèvres. Les branches vertes sont élaguées; les gousses stockées et données aux femelles allaitantes, jeunes ou fragiles, et aux bêtes malades. Espèce appréciée des abeilles; les récolteurs de miel les repèrent facilement quand elles quittent les arbres pour regagner leur ruches. Le bois est impropre à la confection d'ustensiles ménagers car il pourrit de l'intérieur, on en fait du bois de feu et du charbon de bois, qui dégage beaucoup de chaleur et peu de fumée. On prise la cendre. De minces bandes de bois de cœur prélevées sur les branches mortes sont séchées et entreposées et servent d'amadou. Des branches épineuses on fait des enclos. De petits filaments de liber servent aux réparations de fortune. Sa résine n'est pas réputée comestible et ne présente pas d'intérêt médicinal. Broyées en pâte et additionnées de lait frais réduit par ébullition, les jeunes pousses servent à faire un emplâtre contre la mastite.
F. albida
(Iran, Yémen, Arabie Saoudite, Israël, Liban, Syrie, Afrique)
Bon fourrage de saison sèche. Sert de bois de feu.
INDE
A. hydnaspica
(Iran, Pakistan, Inde)
Broutée par les chameaux et les chèvres. Sert de bois de feu.
A. jacquemontii
(Iraq, Pakistan, Inde)
Ses branches élaguées et battues et son feuillage sont stockés comme fourrage. Son charbon de bois dégage une chaleur intense; il est utilisé par les orfèvres et les forgerons. Son écorce sert au tannage du cuir, auquel il donne une couleur brune ou noirâtre. L'écorce des racines sert à distiller de l'alcool. Cet arbre retient bien les sables.
A. Lencophloea
(Pakistan, Inde, Sri Lanka, Myanmar, Thaïlande, Indonésie, Java)
En période de disette, l'écorce blanchâtre et les graines sont broyées et mélangées à de la farine; on mange également les jeunes gousses. Les gousses servent aussi de fourrage. Le bois est utilisé pour la fabrication d'ustensiles ménagers et la construction de presses à huile et de charrettes; on s'en sert aussi en tournage et comme combustible. Les fibres de l'écorce servent à la confection de filets de pêche et de cordages grossiers. Elles remplacent celles de Senna auriculata (ou Cassia auriculata) et de C. fistula pour le tannage du cuir. Elle clarifie les alcools faits de sève de palme et de sucre et leur confère une saveur agréable. Cette écorce est amère, astringente et rafraîchissante. On s'en sert aussi en médecine locale.
A. modesta
(Afghanistan, Pakistan, Inde)
Son bois sert à fabriquer des broyeurs de canne à sucre, des roues à sabots et des ustensiles ménagers; on s'en sert aussi comme combustible. Sa gomme est utilisée par la médecine locale; on se brosse les dents à l'aide de brindilles fraîches. On s'en sert beaucoup pour faire des haies.
   
A. nilotica
(lato sensu) Iran, Iraq, Yémen, Oman, Arabie Saoudite, Israël, Syrie, Inde, Afrique)
En période de disette, les dromadaires, les chèvres et les moutons mangent son feuillage et ses gousses. Son bois sert à fabriquer des poutres, des ustensiles ménagers, des roues de charrettes, des roues à sabots, des bateaux, des traverses, des sabots de freins, etc. L'écorce et les gousses servent au tannage. Sa gomme remplace la gomme arabique. Ses branches servent à confectionner des haies. On en plante aussi à des fins ornementales et pour faire des haies.
  subsp. cupressiformis
(Pakistan, Inde)
Plantée dans le cadre de programmes d'agroforesterie et comme brise-vent autour des champs cultivés.
  subsp. indica
(Iran, Yémen, Oman, Qatar, Inde, Pakistan)
Son bois est utilisé en construction; on en tire des roues et des rayons, des presses à huile, des piquets de tente, des ustensiles agricoles et du combustible. L'exsudat de gomme sert à l'impression des tissus et à la fabrication de teintures; on s'en sert en médecine locale. Les branches sont élaguées pour faire du fourrage, que l'on complète par des gousses sèches, plutôt que vertes. On complète la ration alimentaire de la volaille par des gousses sèches. Espèce plantée dans le cadre de programmes d'agroforesterie et comme brise-vent autour des champs cultivés, pour la régénération des sols dégradés salins et alcalins et sur les tas de détritus des mines de charbon. Egalement plantée sous irrigation des effluents des tanneries, hôtes de Santalum album (bois de santal de l'Inde). Hôte de l'insecte lacustre Tachardia lacca dans le désert du Sind et source de gomme-laque.
A. senegal
(Oman, Inde, Pakistan; Afrique)
On mange ses graines comme un légume. Source commerciale de gomme arabique.

 


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